Sandy Heribert nous donne de ses nouvelles et évoque son activité en cette période de confinement !
Bonjour Sandy,
Merci de nous accorder un peu de votre temps en cette période de confinement.
Depuis le 6 avril dernier, à 19h, en live Instagram, vous proposez des « interviews confinement » avec des sportifs à la maison. Parmi vos premiers invités, Ladji Doucouré, Alain Bernard, Yoann Huget ou encore David Douillet. Très simplement, comment présenteriez-vous ce programme ?
Comme tout le monde, ça faisait trois semaines que je broyais un peu du noir chez moi et que je me sentais un peu seule, en cette période difficile du confinement. Je me suis dit que je pourrais mettre à profit un peu mon carnet d’adresses, de tous les sportifs que j’ai rencontrés et avec qui je suis devenue amie, pour certains, ces dernières années. A destination des gens confinés chez eux et qui n’avaient plus de sport à la télé. Comme ces sportifs nous manquent, je me suis dit que ce serait pas mal de savoir comment eux vivaient le confinement et s’ils avaient des conseils à donner, pour garder la forme et pour une bonne nutrition.
Voilà, j’ai mis cela en place assez simplement, j’ai demandé à Ladji si ça l’intéresserait, j’ai demandé à Yoann, à Alain,… il fallait quand même que j’ai une dizaine de sportifs prêts à tenter l’aventure avec moi. Cela s’est fait assez rapidement et assez naturellement, je pense que ça plait, j’ai de plus en plus de gens qui suivent les lives à 19h. J’en suis ravie, d’autant plus que ça me permet de travailler, de garder du lien social avec mes amis sportifs et ça permet surtout aux gens de voir comment les autres vivent cette période un peu spéciale.
Quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir sur ces interviews ? Plus généralement, qu’est-ce qui plait aux internautes vous regardant à 19h ?
Les messages privés que l’on peut m’envoyer à l’issue du live disent que ça fait du bien de voir les sportifs qui nous manquent, de voir comment ils vivent, de savoir que l’on est tous dans le même bateau. Les gens n’ont pas l’impression d’être tous seuls. On voit aussi le côté un peu intime, Ladji nous a montré sa fille, Alain nous a parlé de son mariage avec sa femme, ça permet d’emmener l’interview un peu différemment que ce qui peut être proposé sur les gros médias. Le retour est très positif et les gens me disent de continuer.
Ces interviews à la maison impliquent-elles des adaptations particulières, sur le ton, sur la forme voire même sur la façon de les préparer ?
Oui, bien sûr. Je dirais que ces sportifs amis sont un peu plus détendus que lorsque je les contacte à travers l’Equipe, Eurosport ou France 2. Ils savent que le ton va être un peu plus amical. C’est aussi la promesse de mon programme. Les sportifs invités, en plein confinement, sont prêts à se livrer et à donner certains conseils. Ça n’a rien à voir avec le reste de l’année où l’on est plus sur leurs performances sportives ou sur les projets qu’ils ont. Là, on rentre vraiment dans leurs intimés.
Quels seront vos prochains invités ?
Cette semaine, après Théo Curin, nageur paralympique qui avait de grandes chances de médailles aux JO de Tokyo, après Justine Dupont, championne du monde de surf, on aura Rio Mavuba samedi. Semaine prochaine, je recevrai Luc Alphand lundi, un ami avec lequel je m’étais retrouvée sur le Dakar. Je suis aussi en train d’essayer de caler des interviews avec Henri Lecomte, Teddy Riner et Didier Drogba.
Pour aller plus loin, pensez-vous que ce programme puisse trouver sa place, sous une autre forme, une fois le confinement derrière nous ?
Non, je ne pense pas. Je pense que c’est vraiment sur le moment. Ça n’aura pas lieu d’être après. Ces sportifs ont des pages spéciales dans les journaux, participent à des reportages aussi pour « Stade 2 » par exemple, en ouvrant leurs portes. En ce moment, c’est pour avoir un programme un peu parallèle, pendant le confinement. Ça n’ira pas au-delà je pense.
Après, pourquoi pas, ça pourrait donner des envies d’autres choses je dirais, avec ces personnes-là en particulier, notamment sous une forme de documentaires. Je suis d’ailleurs en train d’y réfléchir mais les interviews de confinement resteront uniquement sur la période actuelle. Une fois que ce sera levé, chacun reprendra ses activités et tant mieuxJ.
On peut aussi vous retrouver sur Automoto La chaine, dans l’émission « V6 ». Vous la passionnée de sport et d’automobile, on imagine le plaisir que doit être l’animation de ce programme ?
C’est beaucoup de plaisir. J’étais ravie de continuer sur cette chaine, j’avais commencé l’année dernière avec une émission en direct tous les jeudis, un talkshow sociétal autours de la voiture en général, avec mon ami David Douillet. L’aventure s’est arrêtée, pour différentes raisons mais la chaine voulait me garder. En même temps, Margot Laffite avait envie d’autre chose, notamment de se concentrer sur la F1 sur Canal +. Assez naturellement, la chaine m’a demandé de reprendre l’animation de son émission, et j’en suis ravie. Ça me permet de continuer à bouger, je pars un peu partout en Europe et même dans le Monde pour couvrir des évènements automobiles, l’une de mes grandes passions.
On a réussi à mettre l’émission de mars en boite quatre jours avant le début du confinement. On est en train de travailler sur une version confinée pour avril, nous avons interviewé un grand pilote français de F1, chez lui. On rebondit comme on peut, on a notamment des images d’archives et quelques autres images tournées ces derniers mois.
Plus généralement, selon, bien entendu, l’évolution du contexte sanitaire, quels sont vos projets à venir ?
On avait re-signé pour une saison de « V6 » en septembre dernier. J’aurai aussi le « Ballon d’Or » sur la chaine L’Equipe, si les championnats et compétitions européennes de football reprennent, ce qui permettra d’avoir un élu en décembre, que je présenterai avec Didier Drogba. Avec France 2, on a aussi des projets en cours.
Comment vivez-vous, à titre personnel, ce moment singulier, avec le confinement imposé par l’Etat ?
Je le vis de mieux en mieux. Je ne vous cache pas que les dix premiers jours ont été un peu compliqués. Trois à quatre jours avant le début, mon compagnon, qui a une maison de famille en Bretagne, m’a proposé de partir là-bas et je pense qu’il a bien fait. Donc je suis en Bretagne, dans une maison un peu loin de tout mais, au moins, j’ai accès à l’extérieur et je peux voir la mer de temps en temps.
Je le disais, les dix premiers jours ont été compliqués, j’ai dû me résoudre au fait que tous mes évènements sportifs et tournages étaient annulés, que tout était à l’arrêt. Comme on ne sait pas pour combien de temps, c’est une période très floue, l’avenir est incertain. Donc ça a été très compliqué d’aborder les choses les dix premiers jours puis, au fur et à mesure, l’être humain s’habitue à tout. J’ai commencé à prendre mon petit rythme, avec du sport le matin et du travail l’après-midi. J’essaie de manger sainement, je me mets à la cuisine, moi qui n’aime pas cela. Je pense que l’on revoit un peu sa vie et ses priorités. On pense à l’avenir, on va voir la société autrement, je pense qu’il y aura très clairement un après Covid-19. Je prends mon mal en patience mais je me dis surtout que, tant que l’on a la santé, on ne peut pas vraiment se plaindre. Je respecte évidemment les mesures prises par le gouvernement, il faut leur faire confiance, ils sont là pour prendre les grandes décisions et nous devons réagir en tant que citoyen français. On fait attention aux autres, on reste chacun chez soi et, finalement, on s’habitue à tout, en ayant juste hâte que ça se termine.
Est-ce l’occasion, pour vous, de faire des choses que vous n’aviez pas ou peu le temps de faire jusqu’alors ?
J’ai le temps de faire du sport tous les jours, contre tous les deux ou trois jours d’habitude. Je me suis mise, je le disais, à la cuisine. J’apprends de nouvelles choses, je commence à dessiner un peu aussi. Je donne un peu plus de nouvelles régulières à mes proches. Je n’oublie pas non plus la méditation, en faire chaque matin - contre deux fois par semaine habituellement - m’aide à mieux vivre cette situation. Donc la méditation me sauve un peu.
Ce fut un plaisir, Sandy, d’échanger avec vous !