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Love stories : Interview croisée avec les trois comédiens de la pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Élodie, Marion et Thibaut,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !

 

Vous êtes tous trois à l'affiche, au théâtre La Boussole, de la pièce «  Love stories  », que vous avez écrite et mise en scène Thibaut. Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Thibaut  : C'est l'histoire de Delphine, 35 ans, célibataire et de sa petite voisine Ophélie, 25 ans, qui est très connectée sur le net, de part son métier d'influenceuse. Cette dernière lui demande alors de lui prêter son appartement car elle vient de rencontrer un garçon sur le site «  AdopteUnMec  ».

 

La situation va bien entendu évoluer avec l’arrivée de « l’homme mystère » et déboucher sur des situations cocasses et des quiproquos. On n’en dira pas plus ;)

 

Comment pourriez-vous décrire chacun votre personnage  ?

 

Élodie  : Delphine a 35 ans, elle est un peu vieille fille et elle aime beaucoup.. les plantes !  Elle n’a pas un mauvais fond même si elle peut être un peu sèche parfois, elle est surtout empêtrée dans un certain mal-être lié à sa solitude et à son désir profond de se marier et d’avoir des enfants.

 

Marion  : J'interprète Ophélie, une jeune influenceuse passionnée des réseaux sociaux et surtout de mode. Elle est toujours à l'affût des dernières tendances, des dernières marques, elle a beaucoup de followers, cela en est même devenu son métier.

 

Thibaut  : Certaines critiques le disent, c'est une pièce sur les réseaux sociaux, sur le métier d'influenceuse. C'est très moderne, dans l'air du temps.

 

Marion  : C'est une jeune femme qui est aussi bienveillante, qui aime énormément son amie, qu'elle considère d'ailleurs comme la meilleure. Mais c'est vrai qu'elle a ce côté très jeune, donc un peu candide et naïf sur certains points, mais pas que.

 

Thibaut  : Elle est vraiment à fond dans son époque, elle a combiné ses deux passions pour en faire son métier. C'est assez révélateur de ce que l'on voit sur Facebook et Instagram notamment, avec tous ces femmes influenceuses, qui racontent leurs vies au travers de la mode et, entre autres, des défilés.

 

Delphine caractérise davantage les femmes qui travaillent en entreprise, qui sont parfois célibataires. Pourquoi  ? On en apprendra peut-être quelques petites raisons dans la pièce.

 

Marion  : L'âge n'est pas dit mais on comprend, par certains dialogues, qu'elles ont quand même une petite différence. C'est un peu, je trouve, le «  choc des générations  ». Il y avait l'amour avant internet, il y a l'amour depuis internet. Les modes de communication et de rencontre ont changé.

 

Thibaut  : C'est une approche différente d'internet. J'ai voulu, dans l'écriture, mettre en opposition ces deux visions et ces deux pratiques du web. Le monsieur, au milieu, est très gentil, un peu dépassé par les événements.

 

Marion  : Au final, il a un peu des deux personnages dans son approche de l'amour.

 

Élodie  : Il fait vraiment le pont entre les deux rôles féminins.

 

Thibaut  : Un sacré pont :) Il faut aussi préciser qu'il y a un grand écran, une sorte de quatrième comédien, sur lequel on retrouve des messages Facebook, des photos Instagram, des stories, des FaceTime. C'est très vivant.

 

A titre plus personnel, avez-vous eu des sources d'inspiration particulières pour incarner votre personnage  ?

 

Élodie  : Delphine évolue dans le milieu de l’entreprise que j’ai bien connu avant ma reconversion en tant que comédienne. C’est un personnage qui fait écho chez moi et pour lequel les sources d’inspiration sont assez proches.

 

Thibaut  : Quand j'ai proposé ce rôle à Élodie, je savais à qui je m'adressais. Élodie n'a rien à voir avec Delphine mais j'ai vu effectivement quelque chose qui pouvait résonner en elle.

 

Thibaut  : De mon côté, je ne peux pas vraiment répondre à la question concernant mon personnage, pour ne pas vous spoiler. Je peux juste dire que je suis parti d'une situation dans ma tête, qui a été l'élément déclencheur de la pièce. J'ai, après, développé le caractère de Delphine puis celui d'Ophélie. Finalement, la première est devenue un peu plus vieille fille et moins branchée, au fur et à mesure de l'écriture. A l'inverse, j'ai maximisé le rapport d'Ophélie au web et à la mode.

 

Mon amie travaille dans ce milieu, ce qui m'a beaucoup inspiré. A travers Delphine, je pense que je me suis inspiré de femmes que j'ai déjà rencontrées. Dès les premières scènes, des petites choses parlent aux femmes dans le public, même si le côté comique, vaudeville prévaut.Très honnêtement, je n'ai pas développé tant que ça mon personnage. Il n'a finalement pas un caractère vert, bleu ou rouge, il subit juste un peu les situations. C'est plutôt un CSP+, quelqu'un de cultivé et qui aime bien draguer les filles.

 

Marion  : J’essaye de faire un mix entre «  Les Reines du Shopping  » et des influenceuses que je suis sur Instagram avec un vocabulaire un peu « pointu » en termes de mode. Sinon, je me suis inspirée aussi de jeunes femmes de 5 à 10 ans de moins que moi, pour voir comment elles se comportent avec leur téléphone, comment elles parlent, avec la fraîcheur et le côté très connecté de la génération Y.

 

Thibaut  : Elle est aérienne, elle n'est pas du tout stupide, ce n'est pas du tout une potiche. En revanche, c'est un ange, c'est quelqu'un de bienveillant, de gentil qui, effectivement, est dans son monde.

 

Élodie  : Elle est, à la fois, très connectée sur les réseaux et parfois déconnectée d'une certaine réalité.

 

Thibaut  : Elle vit vraiment dans le monde virtuel, qu'elle connaît par cœur. Elle en a tous les codes.

 

Marion  : Bien sûr, je suis née avec un téléphone dans la main et je fais partie de la génération Y justement mais je n'ai jamais été ultra-connectée. Et puis Ophélie est un peu un défi parce qu’elle est un électron libre, très speed et jeune dans sa façon d’être et ce sont des choses que j'avais essayé de gommer dans mon jeu pour pouvoir arriver à maturité sur certains autres rôles. Donc, là, je dois retrouver ce que j'essaie d'effacer depuis des années.

 

Thibaut  : Effectivement, quand j'ai développé le personnage, j'avais en tête quelqu'un de 20 ans. Au théâtre, c'est un peu jeune pour avoir l'impact nécessaire sur scène, afin de toucher le public et de le faire rire. Marion était le parfait alliage entre les deux, entre cette jeunesse apparente et l'expérience théâtrale indispensable. J'en profite pour le souligner, les deux comédiennes sont excellentes.

 

Marion  : Et nous sommes accompagnées d'un excellent comédien :)

 

Thibaut  : Ça me gêne :)

 

 

Les retours des spectateurs sont très positifs. Qu'est ce qui en ressort majoritairement  ?

 

Thibaut  : Les gens, d'abord, se sont mis à suivre l'histoire. Dès fois, on écrit une pièce comme une succession de gags et de vannes, là je crois qu'il y a plus une histoire, une comédie romantique, il faut bien le préciser. On s'identifie aux personnages, on suit autre chose que simplement les blagues. Finalement, il n'y a pas que ça, il y a du fond.

 

Je l'ai très vite compris en tant qu'auteur, dès les premiers jours  : le public suit avant tout l'histoire. Ce qui m'a beaucoup enrichi et incité à orienter notre jeu dans ce sens.

 

Je pense donc que les gens aiment la comédie romantique, ils nous disent aussi que c'est moderne, jeune, dans l'air du temps. C'est très actuel, sur les nouveaux codes amoureux avec les réseaux sociaux. Dernier élément, le décor touche aussi le public, il semble bien plaire.

 

Élodie  : Avec un sujet finalement intemporel, vieux comme le monde.

 

Thibaut  : J'ai clairement réfléchi, au moment de l'écriture, à un autre point. Je voulais que les gens qui ne sont jamais allés sur Facebook ou Instagram ne soient pas du tout largués.

 

Élodie  : C'est gaguesque mais sans vulgarité aucune.

 

Marion  : Et puis c'est fait de manière très fine, vraiment.

 

Élodie  : C'est idéal pour une soirée en couple ou entre amis. J'ai plein de copines qui sont venues en bande, qui ont adoré, qui ont passé une super soirée.

 

Thibaut  : A la base, Pierre, le directeur du théâtre, m'avait demandé d'écrire pour les femmes, ce que j'ai fait, en pensant à elles. Au final, les hommes apprécient énormément aussi. Au travers notamment du rapport homme-femme qui s'installe dans la pièce.

 

Élodie  : Les trois personnages sont assez touchants dans le fond.

 

Thibaut  : Les spectateurs s'attachent aux personnages, c'est super, j'adore.

 

Élodie  : C'est là le petit plus de la pièce, c'est drôle mais pas que.

 

Vous êtes au début de l'exploitation de la pièce, vous êtes à l'affiche depuis quelques jours seulement. Pour autant, l'appréhension des premières est-elle déjà passée  ?

 

Élodie  : Je ne sais pas dire car je n'ai pas vraiment de stress. Je n'ai pas le stress de l'auteur ni du metteur en scène, je m'éclate simplement avec mon personnage.

 

Thibaut  : Avant la première, je n'étais pas bien du tout, je ne savais pas comment le public allait recevoir la pièce. J'ai compris, les premiers jours, que ça marchait, ce qui m'a beaucoup rassuré en tant qu'auteur et que metteur en scène. En tant que comédien, parfois il m'arrive d'avoir encore de l'appréhension, en toute honnêteté.

 

J'ai la chance de rentrer un peu plus tard sur scène, j'entends donc le public, cela me met en confiance lorsque ça se passe bien. J'arrive rassuré.

 

Marion  : La première scène est un enjeu pour moi parce qu’Ophélie tient les rênes au départ. Et quand on arrive on ne sait pas quelle va être la réaction du public, quel est son rythme, son humour, etc. Et on raconte une histoire donc il faut installer un personnage crédible dès le départ pour que le public se laisse porter par l’intrigue.

 

Thibaut  : On a beau préparer et répéter la pièce longtemps, c'est le public qui décide, qui est juge et qui donne finalement le rythme du spectacle. Les premiers jours nous ont ainsi permis de faire quelques modifications marginales. C'est le principe du spectacle vivant.

 

En conclusion, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir la pièce  ?

 

Élodie  : Je dis «  place remboursée si vous ne riez pas au moins une fois  ».

 

Thibaut  : Je crois très sincèrement qu'il faut aller lire les critiques sur les sites de réservation. C'est vraiment l'avis du public.

 

Élodie  : Ce ne sont pas que nos cousins qui les écrivent :) 

 

Thibaut  : Il y en a déjà beaucoup, les gens, je le redis, voient la pièce comme drôle, moderne, dans l'air du temps, originale. Ils sont notre meilleure publicité et nous n'avons payé personne :)

 

Élodie  : C'est un super moment de détente, d'une heure dix. C'est feel-good, sans cliché.

 

Marion  : Si vous voulez passer une bonne soirée, venez nous voir  !

 

Merci à tous les trois pour cet agréable échange  

Publié dans Théâtre

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Faut il tout dire dans son couple ? : Interview croisée des deux comédiens

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Isabelle Rocher, bonjour Thomas Lempire,

 

Quel plaisir d'effectuer cet entretien avec vous  !

 

Vous serez à l'affiche, au Festival d'Avignon, de la pièce « Faut il tout dire dans son couple ? », au théâtre Le Capitole. Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Isabelle  : C'est une comédie romantique de Vincent Delboy et mise en scène par Thibault Martel. Elle est très bien écrite, avec des personnages riches, hauts en couleurs et très singuliers. Ils vont finalement s'apporter l'un l'autre, se compléter pour, à la fin, au travers de ce qu'ils auront vécu, se trouver changés. La pièce est drôle mais pas que...

 

Thomas  : Colin, que j'interprète, raconte son histoire directement au public. Il est un comptable un peu étriqué dans sa vie. Il vient de se faire larguer par sa copine, via une lettre un peu lâche. Dès le début, il promet du coup qu'il n'y aura plus de mensonge dans sa future relation.

 

Pour essayer de passer à autre chose, il s'inscrit sur un site de rencontre et, très vite, il échange avec Debra, jouée par Isabelle, qui va débarquer ensuite chez lui. Elle est très franche du collier, sans filtre, elle dit ce qu'elle pense au moment où elle le pense, elle ne mâche pas ses mots. Elle va un peu le déboussoler.

 

On va suivre leur histoire, le moment où ça brille, où ils tombent amoureux l'un de l'autre puis les différentes étapes que peut vivre un couple sur une année. Jusqu'à un twist final inattendu, qui va complètement chambouler ce duo.

 

Isabelle  : Debra est un personnage haut en couleurs, elle a un côté « brute de décoffrage », elle est sans filtre. Pour elle, c'est normal de tout dire. Son curseur émotionnel est très haut, que ce soit dans la joie, la colère ou la tristesse. Au fil de la pièce, on va découvrir ce qui s'est passé dans sa vie et comprendre pourquoi elle est comme ça. En tant que comédienne, ce rôle est génial à jouer, la palette est tellement riche. C'est rare et ça fait du bien !!

 

Thomas  : C'est rare pour une comédie. Celle ci n'a pas que pour but de faire marrer les spectateurs et de les divertir, avec des répliques « efficaces » et des situations déjà vues. C'est très écrit, presque comme un scénario de film. C'est avant tout la rencontre amoureuse de Colin et Débra qui est mise en avant, ainsi que leur façon de s’apprivoiser, leur vision du couple et l'apport de l'un envers l'autre.

 

 

A titre plus personnel, avez-vous des sources particulières d'inspiration pour vous approprier votre personnage  ?

 

Thomas  : On se connaît très bien avec Isabelle, du coup on a trouvé un rythme assez naturellement, une sorte d'énergie commune.

 

Isabelle  : La pièce a été créée et jouée il y a plusieurs années à Nantes. Il s'agit cette fois ci d'une deuxième création finalement. C'est la même pièce mais très différente de part nos personnalités bien distinctes. On crée le personnage aussi par rapport à ce que l'on est.

 

Thomas  : On s'inspire effectivement d'une petite partie de nous-même. Comédien ou pas, on a tous plein de facettes différentes en fonction des personnes avec lesquelles on est. Sur scène, du coup, on reconnecte celles qui vont bien dans la situation.

 

Sous couvert de comédie familiale, il y a un fond qui me touche et c'est plaisant aussi pour s'approprier les personnages. On va plus loin que le titre, ce dernier ne prend sens qu'à la fin de la pièce de toute façon.

 

Isabelle  : On nourrit aussi son personnage grâce au jeu. Après chaque représentation, on voit l'évolution clairement, on est de plus en plus libre.

 

 

Le Festival d'Avignon, on le sait, est très intense et très diversifié. A ce titre, comment se démarquer  ?

 

Thomas  : Je pense aborder les festivaliers en leur expliquant que j'ai une question un peu indiscrète à leur poser  : «  Est ce que vous vous dites tout dans votre couple  ?  ». Pour essayer de créer une complicité avec ces personnes. Même si on ne parle pas que de ça, loin de là, on peut accrocher le public sur ce sujet.

 

Isabelle  : Et moi c'est mon premier Avignon, je vais découvrir les parades. Je pense qu'il faut que les démarches nous ressemblent, on va faire quelque chose de «  nature » qui va accrocher les gens. En restant simple comme dans la vie. On pourra même aller voir des couples qui s’engueulent et les inviter à se réconcilier pendant la pièce (rires) !!

 

Le but est de faire comprendre, avec subtilité, aux gens la richesse du spectacle : on se sert du divertissement et du rire pour raconter une histoire, et non pas l'inverse.

 

En parallèle, Thomas, toujours en Avignon, vous jouerez dans une autre pièce, «  On dirait ton père  », un peu plus tôt dans la journée. Que dire sur cette autre aventure théâtrale  ?

 

Thomas  : C'est totalement différent, sur le format et le sujet. J'ai rejoins la pièce en tant que comédien il y a peu de temps, j'y étais l'année dernière en assistant mise en scène et, en février dernier, j'ai repris le rôle masculin. J'ai donc un « affect » tout particulier pour ce spectacle.

 

Je partage la scène avec 2 comédiennes de talent. Chacun d'entre nous joue un personnage, que l'on suivra de sa naissance à sa vie adulte, et pour chaque enfant, les deux autres jouent les parents! Le sujet de la pièce s'articule ainsi autours du poids des bagages familiaux, de l'héritage familial. Comment grandir avec ce que nous ont transmis nos parents, volontairement et involontairement  ? Dans l'éducation, dans leurs peurs. Est ce que l'on quitte cela  ? Vit on avec  ? Est-ce un poids  ?

Isabelle  : Je l'ai vue et c'est vraiment une belle pièce. Le propos est abordé et écrit de façon originale. On suit les personnages dans leur évolution et c'est assez inédit, notamment au niveau de la mise en scène liée aux trois couleurs primaires. C'est intelligent, tout en simplicité et très bien joué.

 

Thomas  : Autours de trois cubes et trois valises, on utilise de nombreux accessoires pour illustrer les situations et les personnages. C'est une superbe pièce. Reprendre le rôle masculin est un très beau cadeau. A l'image de l'autre spectacle évoqué, je retrouve aussi un panel de jeu assez large mais d'une autre manière. Dans le sens où chacun joue plein de personnages différents et opposés. Le travail de comédien y est passionnant enrichissant.

 

Les gens sortent émus et se questionnent vraiment. On s'y retrouve tous de près ou de loin. Je suis donc très fier de défendre deux spectacles différents, avec des partenaires géniaux. Tout est réuni pour que ça se passe bien.

 

Merci à tous les deux pour cet agréable échange  !

Publié dans Théâtre

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Aurélie Bargème évoque sa belle actualité !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Aurélie,

 

Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien.

 

Il y a quelques jours a été diffusé sur TF1 l'épisode de «  Joséphine, Ange Gardien  » un peu spécial, en ambiance western, que vous aviez proposé, coécrit et dans lequel vous avez joué. Avoir autant de casquettes en même temps fut une première pour vous. A froid, quels souvenirs en gardez-vous ?

 

D'abord, le souvenir d'un tournage absolument exceptionnel, sur les terres de Sergio Leone, là où Audiard a tourné «  Les Frères Sisters  ». Donc une ambiance incroyable, complètement désertique, c'était absolument dingue. Beaucoup de cohésion entre les comédiens, nous avions l'impression d'être des enfants en train de jouer aux cow-boys et aux indiens. C'était formidable.

 

Ensuite, l'écriture a été extrêmement intéressante parce que c'est compliqué d'écrire un «  Joséphine, Ange Gardien  », beaucoup plus qu'il n'y paraît. Il faut plaire aux parents et aux enfants, il faut aborder de vraies thématiques tout en restant très politiquement correct. Cela a été un processus long, d'un an et demi. J'ai découvert le plaisir de la co-écriture avec Virginie Parietti, grâce à laquelle j'ai vraiment beaucoup appris. Donc c'était tout à fait passionnant.

 

Enfin, quel plaisir de proposer quelque chose qui sort de l'ordinaire, et de le voir diffuser en prime time sur TF1, en intéressant 4,4 millions de téléspectateurs ! Et tout a commencé sur un coin de la table du salon… Donc, vraiment, je ne retire que le meilleur. Après, il y a eu des moments un peu compliqués, dans les relations entre les différents interlocuteurs : auteurs, producteur, chaîne. Beaucoup d’allers-retours, de péripéties. Mais, pour moi, cela a surtout été un énorme apprentissage de ce qu'est le métier de scénariste à la télévision. On se fait beaucoup de fantasmes mais, finalement, la réalité n'est pas simple. La position du scénariste en France n'est pas du tout la même qu'aux États-Unis, elle est beaucoup moins valorisée.

 

J'ai beaucoup appris aussi sur l'écriture, en pratique, ce qui est absolument génial. Donc que du bon... :)

 

Vous évoquiez ce long processus de co-écriture. Avez-vous eu des sources particulières d'inspiration  ? Notamment en lien avec le côté western.

 

Bien sûr  ! J'ai regardé des tonnes de westerns, j'ai relu plein de «  Lucky Luke  » parce que, dans «  Joséphine, Ange Gardien  », il y a de la comédie. C'est donc important de mettre des personnages qui sont un peu hauts en couleurs pour retrouver les codes. Quand on travaille sur une écriture de genre comme celle-ci, c'est nécessaire. Il faut les identifier pour pouvoir les placer de façon intelligente.

 

Ce goût pour l'écriture se prolonge. Vous sortez d'une résidence pour «  Mauvaises filles  », une nouvelle pièce de théâtre dont vous êtes l’auteur, qui sera proposée au Festival d'Avignon en juillet. Pour poser un peu le cadre, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Cela se passe au début des années 2000. C’est l'histoire de Maud, une jeune femme qui a une vie un peu étriquée. Elle vit sous la coupe de sa mère autoritaire et a un boulot sans intérêt à la Poste. Un jour, elle tombe sur une lettre qui s'est perdue au courrier, qui date de 1989 et qui a été écrite en Irlande par une religieuse dans un couvent. Cette lettre annonce à Chris Roberts, habitant aux États-Unis, qu'il a été adopté.

 

Maud, avec l'aide de sa meilleure copine Vava, décide de retrouver cet homme, pour lui révéler la vérité sur sa naissance. Tout au long de cette enquête, nous allons nous replonger dans les années 50, en Irlande, là où la religieuse a écrit cette lettre.

La pièce est donc conçue selon une double temporalité.

 

On explore, dans les années 50, le destin de Rose, une fille mère qui arrive au couvent et qui est séquestrée, maltraitée par les bonnes sœurs, jusqu’à ce qu’elles lui fassent vivre la pire des épreuves… Je n’en dis pas plus. Et l’enquête que Maud, dans les années 2000, fait sur toute cette histoire, va l’aider elle-même à se révéler en tant que femme, à comprendre des choses sur sa féminité, sur la vie qu'elle veut. Cela lui permettra de faire un choix décisif pour son avenir…

 

On a donc deux destins qui s’entremêlent, autour de cette thématique assez universelle de la liberté de la femme à disposer de son corps.

 

 

Sans indiscrétion, qu'est ce qui vous a donné l'envie de mettre en avant ces thèmes-là sur scène  ?

 

Cette histoire absolument abominable est connue sous le nom des «  Couvents de la Madeleine  ». Entre 1922 et 1996, 30 000 femmes ont été séquestrées et leurs enfants volés ou maltraités. C'est seulement en 2013 que l’état irlandais a reconnu sa responsabilité, qu'il a beaucoup minimisée, ne parlant «  que  » de 10 000 femmes. Il y a quelques années aussi, on a retrouvé 700 cadavres de petits enfants morts, dans une fosse commune sur un terrain ayant appartenu à l'un des couvents.

 

Coup sur coup, je suis tombée sur deux articles. Ce fut un déclic pour moi, je me suis dit que c'est une histoire bien sûr horrible mais qui ferait un très beau sujet de théâtre. Je me suis beaucoup documentée sur le sujet, j'ai regardé les rares films qui en font état, deux en l'occurrence, j'ai relu pas mal de témoignages, ce qui m'a renforcée dans ma conviction théâtrale.

 

Mais je n'ai pas eu envie de traiter ce sujet de façon complètement premier degré, réaliste car, trouvant cela tellement horrible, je n'avais pas le souhait de plomber l'ambiance ! Cette problématique étant incroyablement actuelle, je me suis dit qu'il serait intéressant, pour davantage toucher le public et aussi pour donner une sorte de légèreté que le sujet ne peut pas avoir par essence, de faire une double histoire. J'ai alors cherché à lier les deux, d'où l'idée de l'enquête.

 

Cette double temporalité me permet de donner, dans les scènes modernes, des touches de comédie, avec des personnages très drôles. Cela permet d'autoriser le côté ultra dramatique et terrifiant de cette histoire, sans que l'on soit submergé par le pathos.

 

A deux mois des premières en Avignon, dans quel état d'esprit êtes-vous  ?

 

Je suis hyper impatiente, hyper enthousiaste, hyper contente, hyper excitée et aussi hyper flippée ! Parce que c'est ma première vraie mise en scène. Je saute à pieds joints dans l'inconnu.

 

Je suis entourée de gens absolument formidables, j'ai donc envie d'être à la hauteur. Ce qui me fait le plus peur, ce n'est pas tant la direction d'acteurs qui viendra, je pense, assez naturellement grâce à mes quinze ans d'actrice. C'est plus au niveau de l'écriture car j'écris mes pièces comme j'écris des épisodes télé. Je suis un peu lassée par le théâtre qu’on propose dans la plupart des salles, avec l’unité classique de lieu et d’action, le canapé au milieu du salon, la chambre à cour, le couloir à jardin… Je m'ennuie souvent et parfois même je m'endors ! Je trouve qu'aujourd'hui, avec les systèmes de vidéo, et l’habitude qu’on a pris, à l'écran, de voir des séries au rythme effréné, on peut se permettre des narrations beaucoup plus dynamiques.

 

C'est dans cette direction que je vais, avec presque des scenarii de films, mais au théâtre. Ce sont donc des scènes courtes, on change très vite d'un personnage à un autre, d'un décor à un autre. Ça rend, je pense, la pièce extrêmement dynamique, ludique et facile à suivre. C'est génial, je l'ai déjà vu à la lecture. Par contre, pour la mise en scène, c'est un enfer. Un vrai casse-tête chinois. Il va donc falloir que je réussisse à faire tenir la route à tout cet équilibre mécanique très instable, entre les scènes, le jeu, les décors, les personnages multiples. C'est ce côté très mécanique de la pièce qui va me donner beaucoup de fil à retordre.

 

Donc aussi cette appréhension mais, avant tout, beaucoup de plaisir et d'excitation. Heureusement, mon équipe artistique est géniale ! Les comédiens sont vraiment talentueux et de bonne composition, et l'équipe technique très expérimentée, je peux leur faire entièrement confiance.

 

Vous démarrerez en Avignon en juillet prochain, on peut imaginer que vous souhaitez emmener cette pièce plus loin encore  ?

 

Oui, bien sûr. De toute façon, il est probable qu'une tournée sera organisée ensuite. On l'espère très belle. Éventuellement une programmation à Paris sera envisagée plus tard mais cela dépendra avant tout des retours du public.

 

Pour terminer, en conclusion, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir la pièce  ?

 

C'est une pièce qui est assez haletante au niveau de la tension. Elle donne envie d'aller jusqu'au bout. Je pense que j'ai une équipe de comédiens absolument hallucinante. C'est un spectacle émouvant, prenant mais, en même temps, qui fait sourire souvent. Et surtout la thématique parlera à tous, et surtout à toutes les femmes…

 

Merci Aurélie pour toutes vos réponses  !

Publié dans Théâtre, Télévision

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Fausse Note : Interview croisée avec les deux comédiens de la pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Pierre Deny, bonjour Pierre Azéma,

 

Merci de m'accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions.

 

Vous serez à l'affiche, au Festival d'Avignon, du 5 au 28 juillet prochain, à 15h 20, au théâtre Barretta, de la pièce «  Fausse Note  ». Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Pierre D  : C'est un spectacle dont il est difficile de parler, pour une raison simple, à savoir que c'est une pièce à suspense. On ne peut dévoiler que le pitch de manière très superficielle parce que, si on rentre dans les détails, on va spoiler un petit peu la suite.

 

Pour résumer, on peut dire que c'est l'histoire d'un chef orchestre mondialement connu, joué par Pierre Azéma, qui sort de scène après un concert à Genève. Il reçoit la visite d'un admirateur, qui se fait de plus en plus pressant, qui lui demande un autographe, une photo, des détails,... Petit à petit, le public va comprendre que cet admirateur ne vient pas uniquement parce qu'il est fan mais parce qu'il y a une blessure commune à ces deux hommes. Il est là en souvenir d’un passé qui va progressivement remonter à la surface jusqu'au dénouement final.

 

Quelles sont les principales caractéristiques de vos personnages respectifs ?

 

Pierre A  : Ce chef d'orchestre est un artiste mondialement connu, avec tout ce que ça amène comme ego, un peu développé, et comme sensibilité, toute aussi développée. Je crois qu'il a les deux et il est à un moment charnière de sa vie. Il est un artiste déjà bien accompli mais il a encore une étape à franchir.

 

Pierre D  : L'admirateur que je joue est un admirateur que l'on peut supposer, au début, un peu lourd, un peu collant. Mais on va s'apercevoir petit à petit qu'il dissimule une brûlure, une blessure du passé qu'il n'a jamais pu refermer. Cette soirée, pour lui, est une soirée qu'il a réfléchie depuis des dizaines d'années. Il a enfin envie de régler ses comptes avec le chef d'orchestre.

 

Il est important de dire aussi que la pièce se passe en 1990. Nous sommes au moment où le mur de Berlin vient de tomber. C'est un détail important.

 

Pierre A  : Mon personnage est allemand et il joue à l'orchestre philharmonique de Genève.

 

La pièce se déroule donc en une seule et même soirée  ?

 

Pierre D  : Tout à fait  ! Il y a une unité de temps, de lieu et d'action. Tout se passe entre 23h et minuit, à la fin du concert, lorsque cet admirateur fait irruption dans la loge du chef d'orchestre. Tout se passe en temps réel.

 

 

Vous évoquiez chacun votre personnage. En termes d'appropriation, avez-vous eu des sources particulières d'inspiration pour aller «  chercher  » en vous ces rôles-ci  ?

 

Pierre A  : Très concrètement, cela s'est passé après avoir discuté avec Didier Caron, l'auteur, après une première salve de répétitions où nous avons traversé tout le spectacle, autant au niveau des actions que des psychologies. Cela a permis d'avoir une idée de ce que voulait Didier, d'en avoir une de son partenaire et une autre de son personnage. A partir de là, j'ai caractérisé ce chef d'orchestre surtout sur des aspects physiques, sur des actions que je ne fais pas personnellement tous les jours, en lien avec son métier.

 

Donc, d'abord, je me suis concentré sur la bulle dans laquelle il évolue et, ensuite, je me suis intéressé à lui, à son métier.

 

Pierre D  : De mon côté, je ne peux pas dire que je dois aller rechercher des exemples. Car mon personnage se distingue surtout par ce qu'il vient chercher pour cette soirée. Il est ingénieur au centre archéologique de Liège mais cela n'intervient pas tellement dans le déroulé du personnage. En revanche, je fais confiance complètement à Didier et au regard de mon partenaire pour avancer petit à petit et mettre en place le puzzle de la pièce.

 

Selon vous, qu'est-ce qui pourra plaire aux, on l'espère, nombreux spectateurs qui viendront vous voir sur scène  ?

 

Pierre A  : Je pense à la retenue à laquelle on doit être vigilant, c'est-à-dire au suspense très fort. On ne sait pas ce que veut cet admirateur. Tout l'intérêt de la pièce réside dans cette incertitude. Une fois qu'on le sait, on voit que c'est assez costaud et je pense que les gens seront curieux de savoir comment ça va se finir. La pièce est très bien construite en cela.

 

Pierre D  : C'est aussi le principe du huis-clos, il marche toujours sur le spectateur parce que l'on est dans une petite loge de 10 m² et que l'atmosphère va devenir étouffante entre ces deux personnes. Comme l'a dit très justement Pierre, je pense aussi que le public va être attiré par la montée du suspense. Jusqu'à deux pages de la fin, on ne sait pas ce qui va se passer.

 

Nous sommes à moins de deux mois du Festival d'Avignon. Où en êtes-vous dans la préparation  ?

 

Pierre D  : Nous avons fait une première période de répétitions de quinze jours il y a peu et nous ré-attaquons quasiment tout le mois de juin. Avec deux représentations à Paris, les 23 et 24, pour se mettre en jambes, à la Contrescarpe.

 

Pierre A  : Nous sommes très excités et impatients à l'idée de reprendre les répétitions parce que la première salve était très encourageante, très euphorisante. J'ai hâte que l'on soit de nouveau sur le plateau, pour aller au fond et aller chercher tout ce qui se passe dans cette pièce passionnante.

 

Pierre D  : Cette première salve était tellement intense que je suis en manque maintenant. Ça me manque de ne pas voir Pierre et Didier tous le jours. Il faut bien savoir que, lorsque l'on est enfermé 8 heures par jour dans un théâtre, surtout pour une pièce à deux, on est sur le feu en permanence. Une espèce d'addiction se crée alors qui donne envie d'y retourner le lendemain, puis le surlendemain et ainsi de suite. J'ai le texte sur ma table de chevet et je le regarde tous les jours, il fait partie de moi maintenant.

 

Pierre A  : C'est délicat de laisser reposer le texte entre deux répétitions. Cela permet de mieux le retrouver, certes, mais ces moments sont aussi l'occasion de bien l'avoir en bouche avec les indications connues de ce que veut en faire Didier. C'est une période très excitante.

 

Nous le disions au début de l'entretien, vous serez à l'affiche au Barretta.  Un mot peut-être sur ce lieu  ?

 

Pierre A  : Il est tout récent, il a deux ans. C'est sur une place magnifique, la place Saint-Didier, l'une des plus belles d'Avignon. Avec un très bel arbre qui trône. Le lieu est très beau, en pierres, avec 120 places, ce qui est parfait dans le cadre du Festival, pour une pièce à deux sur scène.

 

 

Justement, le Festival est encore plus intense cette année, avec près de 1 600 spectacles. Comment réussir à se distinguer et à sortir du lot  ?

 

Pierre D  : Sur 1 600 spectacles, il faut savoir que la moitié environ sont des comédies pures à 2 ou 3 personnages. Pour des raisons économiques. Mais il y a aussi des pièces classiques, des pièces contemporaines comme la nôtre. Il y a donc un public pour des pièces plus recherchées, plus denses, plus riches et on espère que ça va jouer pour nous, bien sûr.

 

Pierre A  : Au final, si vous voulez voir une pièce à 2, forte, contemporaine, il n'y a qu'une trentaine de choix. Dont le nôtre :)  Le théâtre est central, bien placé, il est à la croisée de plusieurs chemins, l'horaire est adapté, l'affiche est réussie.

 

Cette pièce avait déjà été montée avec une autre distribution il y a trois ans. L'aviez-vous vue à l'époque  ?

 

Pierre D  : Pour ma part, je l'avais vue à Paris, au théâtre Michel et je l'avais déjà trouvée formidable. C'est pour cela que j'ai été d'autant plus enchanté quand Didier m'a proposé de reprendre le rôle de Christophe Malavoy. Dans une carrière d'acteur, quand on se retourne sur toutes les pièces que l'on a faites, on s'aperçoit que l'on en a fait beaucoup pour simplement jouer et que certaines autres vont nous chercher un peu plus en profondeur. Celle-là en fait partie, à mon avis. C'est une pièce que je suis très heureux de jouer, qui soulève des problèmes, qui ouvre plein de petits tiroirs intérieurs intéressants.

 

Pierre A  : Je l'avais vue aussi à Paris. J'avais déjà eu la chance de travailler avec Didier sur d'autres projets, c'est donc un vrai plaisir de le retrouver.  J'aime son univers, son écriture. C'est là sa première pièce dramatique et je trouve que, pour un galop d'essai, c'est très réussi. Quand je l'ai vue, je m'étais dit que ce devait être un pied énorme de jouer dedans. J'étais donc super étonné, super flatté et super heureux quand Didier m'a proposé ce rôle.

 

Pierre D  : Ce sont des personnages profonds, forts, touchants, ça peut parler aux gens. Il y a des histoires de secrets, de culpabilité, d'honnêteté intellectuelle, d'usurpation d'identité, de rapport au père, de blessure, de rédemption, de résilience, de vengeance. Tout ça touchera complètement, je l'espère, le public.

 

Pierre A  : Là, c'est une situation extrême mais je crois que ce sont des sentiments auxquels on est confronté tous les jours. Je pense que, si les gens arrivent à sentir cela, ça pourra leur permettre de faire éclater quelques bulles à l'intérieur et, du coup, de ressortir plus légers. Ils comprendront quelque chose de l'âme humaine et, de fait, d'eux mêmes.

 

Ce fut un plaisir d'échanger avec vous deux  !

 

Publié dans Théâtre, Radio

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Rebecca Truffot évoque son actualité et ses envies artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Rebecca,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous  !

 

On peut vous retrouver, depuis quelques mois, dans la série de France 2 «  Un Si Grand Soleil  ». A présent, après plusieurs semaines de tournage, comment présenteriez-vous votre personnage  ?

 

Pour le moment, c'est un personnage qui est, je pense, centré sur son travail. Stéphanie essaye de faire ce dernier au mieux. C'est une jeune brigadière qui apprend de ses supérieurs à les regarder travailler.

 

Je ne sais pas encore quelles sont ses envies pour les scénaristes. Mais cela ne m'empêche pas de me raconter des choses, c'est important de le faire en tant que comédienne, d'avoir un fond, de savoir ce qu'elle aime, ce dont elle a envie, je me raconte plein de choses ! Mais je garde cette cuisine personnelle pour moi car, comme c'est moi qui l'invente, ça n'est pas une réalité scénaristique.

 

Pour l'appropriation du personnage, avez-vous des sources particulières d'inspiration  ?

 

Non, pas particulièrement. J'essaye, au contraire, de la chercher un peu proche de moi mais, en même temps, éloignée. Car je n'ai pas envie de me jouer, cela n'aurait pas d'intérêt. J'aime bien aussi chercher des choses éloignées pour creuser, pour tenter. C'est aussi plus intéressant en termes de jeu.

 

Dans la vie, j'adore rire, je suis très blagueuse, je fais souvent le clown, et je suis très maladroite. Benjamin Bourgois (Alex Lévy) me surnomme Pierre Richard…

 

Dans la série, Stéphanie n'a pas vraiment de scène où elle montre son caractère, mais elle est désireuse de faire son travail au mieux, d'avancer, de progresser. Quand elle interroge des suspects, elle n'est pas particulièrement rigolote et n'a pas à l'être. Elle doit être impartiale, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas empathique, mais elle doit rester dans un juste milieu. Et elle n'est pas du tout maladroite…

 

Le rythme de tournage est généralement soutenu sur ce genre de programme. A ce titre, avez-vous une méthodologie particulière de préparation en amont  ?

 

Je viens du théâtre, j'avais une méthodologie de travail totalement différente. Je suis arrivée novice sur la série. Au début, j'apprenais mon texte comme au théâtre, avec l'idée de la répétition. Au bout de deux jours, je me suis rendue compte que ça ne fonctionnerait pas et j'ai revue totalement ma méthode. Je travaille vraiment en amont, j'apprends les textes dès que l'on me les envoies, sans trop les fixer non plus. Pour ne pas qu'ils deviennent trop fermes, pour garder un peu de fraîcheur.

 

Même si je n'ai qu'une ou deux phrases, ce qui peut être le plus traître, j'apprends mon texte avant pour y mettre de l'ampleur, pour le mâcher, le triturer dans tous les sens. Afin d'être à l'endroit le plus juste sur le tournage.

 

 

Comment se passent les tournages avec, justement, ce rythme intense ?

 

L'équipe est très gentille, très sympa, on y retrouve ce que j'ai toujours recherché au théâtre, à savoir l'idée du collectif et de la troupe. Le bonheur de jouer, au sens le plus littéral, ensembles. C'est si agréable quand on voit l'œil du ou de la partenaire qui pétille !

 

Pour la suite, aimeriez-vous défendre d'autres thèmes avec votre personnage  ? Aimeriez-vous que sa vie privée par exemple soit développée  ?

 

J'aimerais bien. Ça donnerait à jouer encore plus. J'adorerais que l'on découvre un peu sa vie personnelle, pour enrichir le personnage et pour explorer des choses dans le jeu.

 

Nous n'avons pas une grande visibilité là dessus, c'est une volonté de la production de ne pas nous dévoiler trop tôt les informations pour que l'on soit aussi aux moments de nos vies. J'en ai en tout cas la sensation. On découvre mois après mois ce que l'on devient, c'est très beau et on est souvent étonnés par ce qui se passe. J'ai l'impression, même moi, de découvrir la série au fur et à mesure. C'est excitant car on a toujours des surprises.

 

 

De façon plus générale, quelles sont vos envies artistiques pour la suite de votre parcours  ?

 

Au théâtre, j'aimerais bien découvrir un metteur en scène que j'apprécie beaucoup, Jean-François Sivadier. J’adore son travail depuis longtemps et il me plairait de connaître sa façon de travailler.

 

D'autres rôles à la télévision, pourquoi pas au cinéma ! Je suis très ouverte à tout, je n'ai pas d'interdit. Comme si je voguais un peu sur une rivière, je me laisse porter par les courants. Pour l'instant, ça a plutôt pas mal fonctionné pour moi. J'essaye de sentir là où ça m'attire, les familles de théâtre, de jeu et, parfois, j'adore me confronter à des choses que je n'aime pas particulièrement. Comprendre une œuvre de l'intérieur permet de l'appréhender différemment. Ça me plaît donc de me laisser surprendre.

 

Merci Rebecca pour toutes vos réponses  !

Publié dans Télévision, Théâtre

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Delphine Elbé nous présente son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : Barbara Nicoli Dahan

 

Bonjour Delphine,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions.

 

Vous êtes actuellement en tournée jusqu'en 2020, aux côtés de Jean-Baptiste Guéguan, dans le spectacle « La voie de Johnny ». Comment présenteriez-vous ce show ?

 

Jean-Baptiste, qui a gagné « La France a un incroyable talent » en décembre, est parti en tournée en reprenant, dans un premier temps, les chansons de Johnny, son idole. Il n'est pas dans l’imitation, il a vraiment un timbre vocal très proche de celui de l'artiste, ce qui est assez bluffant. Même dans sa voix parlée.

 

Nous sommes une super équipe. J'ai retrouvé des gens avec lesquels j'avais travaillé lors de la tournée de Michel Sardou. C'est vraiment une équipe de cœur, l'ambiance est top, les musiciens ont beaucoup de talent, de goût et de style. Nous aimons tous ce style un peu rock, un peu country, un peu blues. C'est porteur, nous avons la même envie de faire le plus beau spectacle possible et d'accompagner Jean-Baptiste au mieux, un bel artiste en devenir.

 

Il a commencé, comme je le disais, avec uniquement des chansons de Johnny. A présent, un album plus personnel est en finalisation, j'ai d'ailleurs eu la chance de participer aux chœurs. On y retrouve uniquement des chansons écrites et composées par Michel Mallory. Certaines, à la base, avaient d'ailleurs été spécifiquement faites pour Johnny mais ce dernier ne les a jamais chantées, d'autres titres ont été écrits spécifiquement pour Jean-Baptiste. En tout cas, certaines chansons de l’album devraient se rajouter au spectacle, c’est la suite logique !

 

A titre plus personnel, sur scène, êtes-vous présente tout au long du spectacle ? Ou intervenez-vous sur des morceaux bien spécifiques ?

 

Je participe aux chœurs tout au long du concert, nous avons également travaillé des chorégraphies avec mes collègues Audrey Letac et Isabelle Staron. Il y a quelques chansons sur lesquelles nous ne sommes pas présentes car cela ne s'y prête pas, artistiquement parlant. On a globalement respecté ce qui existait déjà sur les chansons de Johnny, pour ne pas dénaturer.

 

Crédits photo : Jocelyn Morel

 

Quelles sont les personnes qui viennent au concert ? Des fans de Johnny ? Des admirateurs de Jean-Baptiste ? Des curieux ?

 

Un mélange de tout ça. Il y a vraiment les fans qui sont en manque de Johnny, il y a ceux qui ont découvert Jean-Baptiste sur M6. Il y a les curieux, et ceux qui ont loupé Johnny sur scène. Mais aussi ceux qui souhaitent découvrir le répertoire de ce dernier.

 

En parallèle, vous sortez de quelques dates avec votre trio féminin « Norma Djinn ». Vous rentrez dans une phase de réalisation de clips avec vos nouvelles chansons. Comment décririez-vous ce trio ?

 

Ce sont des amies, de longue date. Je connais Sophie Almanza depuis 20 ans et Florence Trinca depuis 6 ans. D'ailleurs, c'est moi qui ai fait la connexion entre les deux, avant que Florence nous suggère l'idée du trio. Nous aimons beaucoup rire ensemble, nous sommes donc restées sur ce registre-ci, avec des chansons françaises décalées, sur des sujets qui nous touchent, de notre quotidien, de notre vécu. Nous avons envie de passer un bon moment et de faire rire les gens. C'est drôle, décalé, barré, déjanté.

 

Nous étions sur scène au Montmartre Galabru depuis septembre; notre spectacle est mis en scène par la talentueuse et généreuse Corinne Puget d’ailleurs; et ce printemps/été nous nous concentrons sur les deux clips de nos deux nouvelles chansons. Avant de reprendre les théâtres à la rentrée.

 

Les gens aiment les trois personnalités bien différentes, le contenu, qui fait beaucoup rire. Ce n’est pas un spectacle uniquement réservé aux femmes. Les hommes qui viennent sont surpris et touchés car nous sommes beaucoup dans l’autodérision. On se moque des garçons, de ce qu'ils nous font subir mais aussi de nous, de notre comportement féminin. On a aussi deux chansons engagées, notamment sur les droits des femmes.

Crédits photo : Florence Trinca

 

Vous êtes également en formation avec Richard Cross pour devenir formatrice vocale. Comment se sont passés ces premiers mois ?

 

Très bien ! C'est très intense, le contenu est très intéressant, très complet, la formation est très riche, on aborde tout un tas de paramètres. Le côté musical/technique vocale, le côté physiologique, le côté psychologique, c'est vraiment un tout. J'associe théorie et pratique, je vois déjà des résultats alors que je n'en suis qu'à un petit niveau en tant qu'élève. Cela m'apporte beaucoup, c'est une satisfaction. Transmettre, enseigner, c’est un vrai bonheur.

 

Cette nouvelle casquette sera complémentaire de mes activités actuelles, je vais combiner le tout. Cette formation me permet aussi de me reconnecter avec moi-même. Elle m'aide énormément à progresser encore en tant que chanteuse.

 

Ce fut un plaisir, Delphine, d'échanger avec vous !

Publié dans Musique

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Clémence Camus nous présente sa belle actualité !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Clémence,

 

Quelle joie de vous revoir pour ce nouvel échange  !

 

Nous pouvons vous retrouver depuis le 21 mai dernier, en access prime time sur France 3, dans la série à succès «  Plus Belle la Vie  ». Vous y incarnez, on l'a vu, le rôle de Stéphanie. Comment présenteriez-vous cette nouvelle professeur de SVT  ?

 

Stéphanie a fait son entrée au lycée en tant que professeur de Sciences Naturelles, elle a pris ses fonctions il y a quelques mois et on la découvre à présent. Elle a une relation amoureuse avec le personnage de Nathan, interprété par Thibault Vaneck. Elle est un peu fou fou, très drôle, elle pense que la vie est un jeu et donc se dit que ça vaut le coût de s'amuser pour vivre des émotions.

 

Elle va entraîner son amoureux dans sa folie de jeu, ils vont bien bien bien se marrer. Elle va lui faire faire tout et n'importe quoi. Ils vont aussi emmener d'autres personnages avec eux.

 

Sans tout en dévoiler, vous êtes présente pendant une dizaine d'épisodes. Pour bien comprendre, votre arche et votre intrigue ne sont pas orientées sur son rôle de professeur mais sur sa vie personnelle  ?

 

Complètement  ! C'est vraiment axé sur son histoire d’amour avec Nathan, qui a un peu de mal à se trouver une copine de manière fixe. Pour ce dernier, il s'agit là d'une nouvelle romance.

 

De près ou de loin, vous retrouvez-vous dans certains aspects de la personnalité de Stéphanie  ?

 

Oui, c'est un personnage très léger, hyper pétillant, un peu dans son monde, qui ne se prend pas la tête. C'est vraiment quelqu'un qui donne la joie de vivre, en tout cas c'est l'objectif. Stéphanie tend à montrer que la vie mérite d'être vécue et qu'il faut s'amuser, sans s'enquiquiner avec des problèmes annexes du quotidien.

 

Le temps entre le casting et la validation du rôle a été assez court. Du coup, comment vous êtes-vous préparée  ?

 

C'est vrai que ça a été assez rapide. Décrocher ce rôle fut une belle et grande surprise. Je passais des castings depuis quatre ans pour la série, que je n'avais pas, pour différentes raisons. Ma joie en fut d'autant plus grande.

 

J'ai eu un peu de temps quand même pour essayer de comprendre le personnage, pour trouver mes marques avec Thibault. Ce qui est normal car il faut le temps de se chercher.

 

Je suis arrivée dans une série qui existe depuis quinze ans, avec des gens qui sont là depuis très longtemps. Mon partenaire en est à sa douzième année. Tous ont leurs petites habitudes, il a fallu d'abord que je trouve ma place en tant que personne puis en tant que personnage. Mais on est très bien entourés, des coachs géniaux sont là pour nous aider et nous orienter sur les différentes séquences et sur l'attendu autours du personnage.

 

Ce temps d'adaptation se fait donc aussi sur les scènes car, bien sûr que nous, en tant qu'acteurs, nous sommes préparés à différentes couleurs de jeu. Mais, après, c'est aussi le rôle du réalisateur et des coachs de jauger et d'adapter. Ce partage est permanent, pour trouver le juste équilibre du rôle.

 

 

Face à un rythme intense de tournage, vous êtes-vous sentie rapidement à l'aise  ?

 

Oui, effectivement. J'avais déjà eu une expérience similaire, voire plus rapide encore, sur la série de TMC «  Les Mystères de l'Amour  ». J'avais donc connaissance du rythme, je m'étais préparée en amont mais, en fait, on n'est jamais complètement prêts. On reste des humains. Pour autant, on arrive tous à se mobiliser, à se concentrer.

 

Au delà de la dizaine d'épisodes que nous avons évoquée, seriez-vous tentée de revenir  ?

 

Oui, j'aimerais bien que Nathan vive une longue histoire d'amour avec Stéphanie. Ce serai top. Je pense qu'il a aussi envie de se poser dans une relation. Après, ce n'est pas nous qui décidons mais ça me tenterait bien.

 

En parallèle, dans un autre registre, vous êtes en phase de développement d'un nouveau spectacle, pour lequel vous endossez une nouvelle casquette, celle de directrice artistique. Très simplement, comment le présenter  ?

 

C'est mon premier vrai gros bébé, je suis excitée, effrayée, ravie. C'est un spectacle pour 4 danseurs et une chanteuse lyrique qui va mêler la danse et le chant lyrique, qui sont vraiment les deux arches de ma carrière d'artiste. C'était une vraie envie de les mêler, eux qui peuvent se sublimer.

 

Ce spectacle questionne la Femme amoureuse et ses choix par amour et pour l’Amour.

Comment se sacrifie-t-elle pour sauver son amour, son rang ou bien l’être aimé …

Une femme, plusieurs destins amoureux possibles. Lequel va-t’-elle choisir ?

 

L’idée est de découvrir le destin de chaque femme face à l’amour. L’amour qu’elle porte, l’amour qu’on lui porte, l’amour réciproque…

 

 

Au travers des airs d’opéras que j'ai choisis, en accord bien sûr avec la chanteuse Valentine Martinez, nous parlerons donc d'amour. La chanteuse représentera toutes les Femmes. Les danseurs représenteront les divers destinées possibles. On se demandera ce qu'elle choisira. Va-t-elle choisir comme destinée de devoir se sacrifier pour sauver l'autre  ? Va-t-elle tomber dans un amour non réciproque, qui aboutira à la trahison de l'être aimé  ?

 

Voici un lien qui présente le projet et les artistes : https://vimeo.com/336794061

 

Où en êtes-vous dans le développement de ce projet  ? Quelles sont les prochaines étapes  ?

 

Nous avons fini les dix premiers jours de création, qui se sont très bien passés, avec des artistes qui acceptent de me suivre dans cette aventure. Nous avons désormais des visuels car des amis photographes et une équipe caméra sont venus capter des instants de cette création.

 

A présent, l'objectif va être de démarcher des subventions, des dons, du mécénats ainsi que des structures pour nous accueillir. J'aimerais en tout cas que le spectacle soit fini pour janvier 2020 et j'ai la chance d'avoir déjà un premier partenariat avec une résidence, et même une sortie de résidence, dans une petite ville du Sud de la France, à Quillan à côté de Narbonne. Le responsable du théâtre, Charles Rouger accepte de nous accueillir dans une salle de théâtre, nous en sommes ravis.

 

A titre plus personnel, comment appréhendez-vous cette nouvelle casquette artistique  ?

 

Je suis hyper heureuse, je ne suis pas du tout frustrée de ne pas danser, bien au contraire. J'adore être de l'autre côté. Les artistes acceptent de me prêter leurs corps mais ils sont eux la clé du spectacle, pour illustrer ce que j'ai en tête. C'est hyper nourrissant et c'est cette transmission qui m'intéresse. J'attends de voir ce qu'ils vont faire du spectacle, ce que cela va pouvoir donner sur scène. Je suis pleinement épanouie dans ce rôle. Voir mes artistes sur scène me nourrit.

 

Merci Clémence pour ce bel échange  

Publié dans Théâtre, Télévision

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Anne Plantey évoque sa belle actualité au théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Anne,

 

C'est un plaisir d'effectuer cette interview avec vous  !

 

Vous serez sur scène, au Festival d'Avignon, avec une nouvelle pièce, «  Des plans sur la comète  ». Comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

C'est la nouvelle pièce de Tristan Petitgirard, qui avait écrit «  Rupture à domicile  », dans laquelle j'avais jouée avec Benoît Solès et Olivier Sitruk. C'est une comédie non pas de boulevard typique mais un peu profonde, sérieuse. Nous avons commencé la création il y a trois semaines, nous avons encore une résidence de dix jours, avant de partir en Avignon.

 

C'est l'histoire de trois amies, trois jeunes femmes, interprétées par Noémie de Lattre, Hélène Degy et moi-même. Hélène joue une scientifique fâchée depuis des années avec son père et ses deux amies tentent de la réconcilier avec ce dernier, joué par Jérôme Anger. L'une des deux va tomber folle amoureuse du père et va entamer une relation, évidemment dans le secret.

 

 

On y évoque donc cette relation d'amour caché au sein de cette relation d'amitié très forte entre les trois femmes, aussi le père qui essaye de refaire partie de la vie de sa fille, le tout sous fond de cosmologie et de forme de l'univers. Car Estelle, jouée par Hélène, travaille sur la réponse à la question un peu insoluble «  quelle est la forme de l'univers  ?  ».

 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage  ?

 

Ce personnage a évidemment plusieurs couches et sous-couches, comme fait souvent Tristan. Je joue l'amoureuse du père, elle en est dingue, malgré leur trente années de différence. Elle a aussi une profonde amitié avec les deux femmes, qu'elle veut vraiment préserver, malgré sa situation inconfortable. Sans oublier sa fragilité très personnelle, du fait d'une histoire familiale très compliquée. Elle a cette envie folle de tout vivre vite, de profiter, c'est aussi pour cela qu'elle s'est laissée aller à son histoire d'amour, même si elle peut briser leur amitié.

 

C'est donc un personnage très intéressant, qui a plein de moments très différents, entre scènes d'amour et scènes de comédie. Aussi entre dureté et tristesse.

 

En termes d'appropriation de votre personnage et de votre rôle, avez-vous eu des sources particulières d'inspiration  ? Plus généralement, y retrouve-t-on des parts de vous  ?

 

Complètement  ! J'ai beaucoup travaillé par le passé avec Tristan, je le connais donc parfaitement, dans le travail. Il y a, du coup, quelque chose d'assez fluide entre nous dans ce qu'il attend de moi et dans ce que je comprends de ce qu'il veut. Je n'ai donc pas fait de recherche particulière car, à la lecture même du texte, avant de savoir que je serai dessus, je savais à peu près où il voulait amener ses personnages.

 

Évidemment, c'est une histoire contemporaine, c'est une jeune femme de mon âge, j'ai donc l'impression qu'elle me ressemble beaucoup. En tout cas, à la base, elle m'est très proche.

 

 

C'est peut-être encore un peu tôt pour le savoir mais, selon vous, selon vos premiers ressentis, qu'est-ce qui pourra plaire aux spectateurs qui viendront voir la pièce  ?

 

Je ne le sais pas encore, effectivement mais comme nous sommes à peu près dans la même forme de travail que «  Rupture à domicile  », on retrouve quelque chose de très intelligent dans l'écriture de Tristan. Oui, ce sont des comédies mais il y a toujours un fond. On fait rire les gens, c'est le but premier mais il y a vraiment quelque chose qui nous ramène à des moments soit très intelligents, soit un peu poussés dans les rapports humains, de couples, d'amitié. Des scènes qui nous ramènent à des choses très vraies, parfois même très dures. Parfois, en une seule phrase, on passe d'un éclat de rire à une émotion voire une réflexion. Cette alternance fait que cette pièce-là est intéressante. Rien n'est injustifié, c'est du rire intelligent. On ne transforme pas les choses juste pour faire marrer les gens. C'est vraiment bien écrit.

 

Il y a tellement de couches dans l'écriture que les spectateurs passeront par toutes les émotions, ce qui est très intéressant.

 

Nous sommes à quelques semaines de votre première. Dans quel état d'esprit êtes-vous actuellement  ?

 

On est pile dans la phase d'angoisse du démarrage. On fait une sortie de résidence le 8 juin pour un vrai démarrage ensuite en Avignon mais, seulement à quelques jours de cette première, nous serons surexcités, avec l'envie que ça commence.

 

Surtout, il nous manque quelque chose de primordial et de fondamental dans nos répétitions, le public. On n'a donc pas le rire qui nous donne notre rythme, face à cette écriture très musicale.

 

On vient de sortir de notre première résidence pendant laquelle nous avons fait nos premiers filages. Il nous reste encore pas mal de choses à faire, on sait où l'on va et on a encore besoin d'un peu de temps pour cela. Mais je suis confiante.

 

 

Le Festival d'Avignon est, chaque année, de plus en plus riche dans sa programmation. A ce titre, existe-t-il des astuces particulières pour essayer de sortir du lot  ?

 

Évidemment le tractage, le fait d'être présents dans la rue, d'échanger nous-mêmes avec les gens. Mais nous avons un énorme avantage, nous sommes au Théâtre Actuel, une salle qui a maintenant six ans je crois et qui a un vrai public, une vraie reconnaissance des spectateurs et des programmateurs. Les gens y viennent un peu les yeux fermés. C'est la meilleure des choses pour nous. La salle est hyper agréable.

 

C'est la même équipe de création que «  La machine de Turing  ». Aussi bien pour la musique, pour la lumière, pour les vidéos, pour les costumes, pour les décors que pour la mise en scène. Le Molière de Tristan va aussi, j'imagine, donner l'envie aux gens de venir voir sa nouvelle création.

 

On peut imaginer que vous avez le souhait que ces premières en Avignon ne soient que le début d'une nouvelle belle et longue aventure  ?

 

Absolument  ! D'ailleurs, c'est pour cela que ce théâtre a accepté de nous suivre et de nous accueillir. Le but est évidemment de montrer notre travail à des programmateurs. Avec «  Rupture à domicile  », nous avons eu la chance de faire trois belles tournées. Il y a donc plein d'endroits que nous connaissons, nous avons noué des liens avec certaines personnes. Enfin, le but est aussi de trouver une salle sur Paris pour l'année prochaine.  Ce Festival est vraiment une rampe de lancement.

 

J'y crois en tout cas car c'est vraiment un beau spectacle.

 

En parallèle, on peut vous retrouver dans un autre registre, au théâtre Rive Gauche, dans «  Monsieur Haffmann  ». Pièce que vous jouerez aussi en Avignon et, à la rentrée, en tournée au delà de nos frontières. Ce spectacle connaît un franc succès depuis son lancement. Qu'est ce que cela vous inspire  ?

 

Ce spectacle a été créé au Festival d'Avignon en 2016. Je jouais à l'époque, dans la même salle, «  Rupture à domicile  ». J'étais allée voir la troisième ou quatrième représentation de cette création et, pour la seule fois de ma vie, en sortant, j'ai foncé droit sur Jean-Philippe Daguerre, l'auteur, pour lui dire que je voulais travailler un jour avec lui. Je m'étais dit, à la sortie, que c'est exactement ce genre de pièce que j'ai envie de jouer et de défendre.

 

Par le hasard merveilleux de la vie, trois ans plus tard, je rejoins l'équipe en alternante de Julie Cavanna, après avoir passé une audition. J'arrive au milieu de la course, il y a déjà eu trois tournées et quatre Molières mais j'ai vraiment l'impression d'arriver dans une famille. Tous les alternants sont super bien accueillis. C'est une pièce magnifique, je suis hyper heureuse de pouvoir jouer quasiment tous les soirs. Le succès ne s'arrête pas, les gens sont toujours aussi émus, aussi touchés. Les équipes sont maintenant mélangées, c'est passionnant, on ne s'ennuie pas une seule seconde, aucune habitude ne s'installe. De l'intérieur, je suis fière et heureuse de jouer cela, c'est un pied phénoménal. C'est vraiment le bonheur.

 

Merci, Anne, pour toutes vos réponses  !

Publié dans Théâtre

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Coraly Zahonero évoque sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

©Stéphane Lavoué, collection Comédie-Française

 

Bonjour Coraly,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

Vous serez à l'affiche, à partir du 24 mai, jusqu'au 7 juillet, de la pièce Hors la loi, au Théâtre du Vieux Colombier. Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

 

C'est l'histoire de Marie-Claire, une jeune fille de 15 ans, qui est tombée enceinte suite à un viol, en 1971, et qui, aidée par sa mère, s’est faite avorter. À l'époque, cette pratique était interdite, elle a donc subi un avortement clandestin, qui l'a amenée à l'hôpital. L'histoire a fait que des gendarmes sont venus les arrêter, elle et sa mère, après une dénonciation. Elle a vécu un cauchemar. L’avocate Gisèle Halimi, s’est emparée de cette affaire. Elle en a fait un procès médiatique qui tombait à point parce que les groupements de femmes, le MLF, avaient créé un journal qui s’appelait « Choisir », destiné à lutter pour la légalisation de l’avortement.

 

On l’a appelé : le procès de Bobigny. En 1972 sont jugées Marie-Claire, Michèle, sa mère, l'avorteuse et la copine de la mère qui avait fait le lien entre les femmes. Ce procès a fait beaucoup de bruit à l'époque, il a été très important pour la cause féministe. Gisèle Halimi a mobilisé des personnalités, beaucoup de gens sont venus témoigner, comme Michel Rocard, Jacques Monod, Delphine Seyrig. Ce procès a permis à la presse de parler beaucoup du sujet, aux consciences de bouger et d'évoluer et à la loi légalisant l'avortement de passer en 1975, grâce à Simone Veil. Comme tout changement de société, c'est un chemin : d’abord changer les consciences, montrer la réalité de ce dont on parle.

 

Pauline Bureau, jeune metteure en scène et auteure, s'est emparée de ce fait divers marquant pour le retranscrire. C'est une fresque poétique, ce n'est pas uniquement un théâtre réaliste, il y a vraiment une transposition qui fait que cette histoire est aussi racontée avec une poésie qui font de toutes ces femmes des héroïnes.

 

Quelles sont les principales caractéristiques des différents personnages que vous interpréterez ?

 

Je joue deux personnages, ainsi qu’une apparition. On raconte une fresque et, du coup, chacun est amené à jouer plein de rôles, ce processus est très lié à la création de Pauline, dans laquelle nous nous sommes investis avec beaucoup de plaisir.

 

Je joue le rôle de Michèle Chevalier, la mère de Marie-Claire, qui s'est retrouvée sur le banc des accusés avec sa fille. J'interprète également Delphine Seyrig, qui vient donc témoigner au procès.

 

En termes d'appropriation de ces personnages, comment avez-vous fonctionné ? Vous êtes-vous replongée dans des documents de l’époque ?

 

J'ai lu beaucoup et visionné pas mal de documentations. Je considère le droit de disposer librement de son corps comme quelque chose d’absolument fondamental, les luttes des féministes de l’époque me touchent et nous leur devons beaucoup. Je leur suis reconnaissante.

 

Je me suis aussi renseignée sur la Delphine Seyrig militante, que j'ai découverte car je ne savais pas à quel point cette femme l'était. J'ai vu son film Sois belle et tais-toi, dans lequel elle interviewe des actrices et où elle démontre à quel point le patriarcat conditionne le regard que l'on porte sur les femmes. Delphine a eu cette pertinence de démonter cela en allant à la source, en faisant parler les femmes.

 

Ses interventions télévisées, que j’ai visionnées, m’ont fait prendre conscience de son courage. J'ai appris qu'elle avait été carrément blacklistée à l'époque pour ses prises de position féministes. Elle a été mise de côté par certains producteurs à cause de ses engagements. Tout cela m'a beaucoup nourrie. Delphine est tellement marquante que l'idée n'est pas de l'imiter mais de l'évoquer poétiquement. J'essaie de lui rendre hommage.

 

Quant à Michèle Chevalier, comme elle n'est pas connue, il n'y a pas le même rapport pour le spectateur, nous avons du coup une plus grande liberté.

 

©Brigitte Enguérand, collection Comédie-Française

 

Selon vous, qu'est-ce qui pourra justement plaire aux nombreux spectateurs qui viendront voir la pièce ?

 

Je crois qu'il est bon de rappeler les luttes de ces femmes, ce qu'il a fallu faire pour conquérir nos droits, comment c'était avant. Pour ne pas perdre de vue à quel point rien n'est jamais gagné pour toujours.

 

J'ai aussi un grand coup de foudre pour Pauline Bureau, pour son univers, pour son travail. Ses projets ont du sens, tout en étant des objets d'art, des objets poétiques. C'est fin et sensible.

 

Vous évoquiez le fait de jouer deux rôles dans ce spectacle. Avez-vous, à ce titre, des petites astuces personnelles pour passer rapidement d'un personnage à un autre ?

 

A la Comédie-Française, nous pratiquons l'alternance, c'est un de nos piliers, nous sommes donc habitués à passer d'un répertoire à un autre. C'est une gymnastique à laquelle nous sommes rodés.

 

Je crois aussi qu’à partir du moment où l'on met le costume, la bascule se fait.

 

©Brigitte Enguérand, collection Comédie-Française

 

A quelques jours du démarrage, dans quel état d'esprit êtes-vous ?

 

Du stress, de l'appréhension, du trac, bien sûr, comme avant chaque nouveau spectacle. Il y a également une impatience car l'enthousiasme est tel pour moi que je suis très curieuse de voir si ça va rencontrer le public. C'est très excitant.

 

Quelle que soit la réception, je cautionne ce projet, je l'aime, je le trouve cohérent, important.

 

Pour terminer, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir la pièce ?

 

Venez assister à une création contemporaine qui parle des femmes, de la vie des femmes, des luttes féministes pour conquérir des droits très importants.

 

Ce fut un plaisir, Coraly, d'échanger avec vous !

Publié dans Théâtre

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Magalie Madison évoque sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : Vincent Fernandel

 

Bonjour Magalie,

 

Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel entretien.

 

Vous êtes actuellement à l'affiche, à la Grande Comédie, de la pièce « Derniers baisers ». Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

C'est un peu un OVNI. Évidemment, cela rappelle quand même des petites choses aux gens qui ont regardé la télé dans les années 90, évidemment ça traite du sujet. Un comédien de série des années 90 revient justement sur son passé, il accepte de passer une journée avec des fans. Sauf que ça ne va pas se passer comme il l'aurait imaginé. Ce sont deux fans un peu déglingués et, en plus, il y a une surprise, que j'interprète, au travers de mon propre rôle. Donc le comédien en question va retrouver une collègue de l'époque, sans savoir au début qu'elle est là. Sa journée va du coup être un peu particulière.

 

Je parlais d'un OVNI, on évoque la série, on revient dessus mais on ne la refait pas, en aucun cas. C'est une comédie mais pas seulement. Il y a aussi beaucoup de moments d'émotion, il y a aussi des moments où on parle de l'acceptation de la différence, il y a également une mise en abyme des personnages que les gens ont connus. Les spectateurs qui pourraient avoir des a-priori seront sûrement surpris s'ils viennent.  Ce sont aussi les retours que l'on a de gens qui sont venus un peu sans conviction et qui en sont sortis étonnés, enchantés, émus. Les retours sont supers intéressants. Les fans de la série nous ont dit avoir eu une espèce de prise de conscience en voyant la pièce. Je trouve tout cela hyper touchant.

 

Sans tout en dévoiler, comment caractérisez-vous votre personnage ?

 

Je joue mon propre rôle, je suis Magalie Madison qui vient passer une journée avec des fans et qui est la surprise que ces derniers ont prévue pour Anthony. Elle a accepté de jouer le jeu, de refaire Annette, ce personnage mythique que les fans ont aimé. Elle alterne donc entre moments d'interprétation mais aussi moments où se dévoile ce que nous avons pu vivre derrière l'écran.

 

Il y a beaucoup de vérités mais aussi pas mal de choses sorties de l'esprit du metteur en scène et de l'auteur. Tout cela donne cohérence à la pièce.

 

Ce personnage me permet bien sûr de rejouer Annette, tout en montrant aussi ma propre facette. C'est super plaisant de pouvoir montrer autre chose de moi.

 

J'aime beaucoup aussi dans la pièce le fait que mon personnage n'a de sens qu'avec les autres. Il y a vraiment un équilibre très fort entre les quatre personnages, ils se répondent, ces quatre personnalités sont complémentaires tout en étant différentes. Elles se confrontent, se comprennent ou pas, c'est super chouette à jouer.

 

 

Vous l'avez dit, vous jouez votre propre rôle. Y voyez-vous des différences comparativement à une interprétation plus traditionnelle d'un personnage  ?

 

En fait, c'est assez plaisant. C'est assez fin, cela permet de montrer un peu qui je suis mais en restant au théâtre, dans une comédie, qui garde les codes de ce que l'on raconte sur scène. On n'est pas dans un film, pas dans du quotidien, mais dans un spectacle, avec une certaine distance. Cette finesse-là permet de montrer que Magalie est très solaire, très optimiste, très enjouée, ce que je suis mais je ne suis pas que ça. Et on le voit aussi. Les deux facettes sont montrées, ce qui est intéressant.

 

Vous faisiez le lien précédemment avec les fans de la série. A l'inverse, ceux qui ne connaissent pas le programme peuvent tout à fait se plaire à voir le spectacle....

 

Complètement  ! C'est notre but, de toucher les gens qui n'ont pas connu la série. Comme dans n'importe quelle pièce, quand on arrive, on ne connaît pas forcément l'histoire, là c'est pareil, les faits sont exposés et l'on comprend ce qui se passe. C'est sûr qu'il y a un petit plus pour les gens qui ont connu la série parce qu'il y a des références, on est d'accord. Mais quelqu'un qui ne connaît pas le programme va comprendre l'histoire, va s'attacher aux personnages. Ce n'est pas du tout fermé. On cherche à toucher tout le monde.

 

Vous avez démarré il y a un peu plus de deux semaines. Comment vous sentez-vous à présent  ? Toujours dans l'appréhension d'un démarrage et de l'accueil du public  ?

 

En fait, il y a de tout. Évidemment que, au bout de quinze jours, on se sent plus à l'aise mais on affine toujours. Et puis, c'est du spectacle vivant donc chaque soir est différent.  Il faut faire avec son énergie, avec le public, avec ce qu'il nous renvoie. On a la chance que le metteur en scène vienne nous voir presque tous les soirs, il nous fait des notes, on trouve aussi des choses en jouant.

 

En même temps, c'est encore très frais. On a la chance d'avoir de la visibilité, avec de la presse, des émissions télé, des affiches dans le métro. C'est super mais on sait aussi que chaque soir est comme une première, on remet à chaque fois notre titre en jeu.  Il ne faut pas perdre les enjeux de son personnage, ni de l'histoire. C'est ça le théâtre, on recommence tous les soirs.

 

On est au bon endroit, dans le bon théâtre, avec le bon public. Charge à nous de prouver chaque soir que ce que l'on raconte vaut la peine d'être vu et entendu.

 

Crédits photo : Vincent Fernandel

 

Si l'on revient à l'origine de ce projet, avez-vous rapidement accepté de rejoindre l'aventure  ?

 

Il y a un an et demi environ, Franck Le Hen, l'auteur de la pièce, m'a contacté. Pour m'envoyer le texte du projet qu'il avait développé avec Anthony. Très simplement, à juste titre, il m'a fait comprendre que, si je n'acceptais pas, le projet ne verrait pas le jour car ça ne pourrait pas être quelqu'un d'autre. J'étais touchée, c'est flatteur, valorisant, c'est chouette de se dire que quelqu'un a pensé à nous pour un rôle.

 

Quand j'ai lu la pièce, de suite, j'ai été marquée par l'équilibre entre les personnages. Chacun a sa partition à défendre. J'ai trouvé l'écriture très fine, très intelligente, très drôle. Je n'ai pas eu une grande hésitation, je me suis dit que l'on n'était pas à l'abri d'un succès :)

 

Après plusieurs étapes et lectures, Alil Vardar nous a accordé sa confiance, c'est une grande chance.

 

Pour terminer, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir la pièce  ?

 

Je vais m'adresser aux fans de la série, aux gens nostalgiques de cette période. Nous avons été chez vous, dans votre salon, tous les jours, pendant des années. Sans faille, peu importe l'heure, on a été là tout le temps. On vous a soutenus aussi, sans le savoir, dans des moments difficiles. Aujourd'hui, c'est à vous de faire le pas, de sortir de chez vous, de venir jusqu'à la Grande Comédie et de venir nous soutenir.

 

Merci Magalie pour ce bel échange  !

Publié dans Théâtre

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