France 2 / Disparition inquiétante : Pénélope Rose évoque Clémentine, son personnage dans ce programme diffusé le 24 avril prochain !

Publié le par Julian STOCKY

@ Patrice Normand

 

 

Bonjour Pénélope,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons vous retrouver le mercredi 24 avril prochain sur France 2 dans l’épisode inédit de « Disparition inquiétante », « Peur sur le campus », sous les traits de Clémentine Roussin. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oh, oui ! De toute façon, à chaque nouveau projet, c’est la fête J : j’adore être sur les plateaux de tournage, j’aime l’effervescence d’une équipe et le travail de groupe. Passionnée par le cinéma, j’apprécie être confrontée aux réalités techniques.

Le rôle était un défi pour moi. Je n’avais pas été sur les plateaux pendant un an ayant travaillé au théâtre. Alexis Michalik m’avait offert cette possibilité d’être sur les planches dans la pièce Le Cercle des Illusionnistes. Le timing était parfait car, lorsque la pièce s’est arrêtée sur Paris, le tournage de Disparition inquiétante commençait. Retourner devant la caméra et être dans une autre forme de jeu était intéressant, en ayant eu l’expérience du jeu au théâtre. J’étais super contente ! D’autant plus que ce personnage m’a passionnée.

Justement, quel regard portez-vous sur Clémentine, cette jeune étudiante de 21 ans, en troisième année à l’Université de Lyon, qui a disparu ?

On se raconte toujours quelque chose de très personnel, chacun se fait sa propre sauce. La réalisatrice Sylvie Ayme est une femme passionnée par le travail des comédiens et investie dans la fabrication du parcours de chaque rôle. Même les plus petits. Ensemble nous nous sommes racontées que Clémentine venait d’un milieu social difficile, dans lequel la misère existe, où la culture a peu de place parce qu’il n’y a pas le temps ni l’argent. Dans ce milieu-là, ces personnes essayent de survivre, malgré l’oppression de tout un système.

Nous avons imaginé un milieu agricole, avec une mère célibataire qui se débrouille pour s’en sortir, et qui aurait rencontré un nouveau mari dans l’espoir de proposer un système familial plus stable pour sa fille Clémentine.

 

@ Christophe Lartigue / Disparition Inquiétante

 

Au moment de vous glisser dans la peau de ce guest, avez-vous eu certaines sources particulières d’inspiration ?

Je me suis retrouvée dans ce personnage, j’ai mis de ma vie personnelle dans les émotions que Clémentine trouve grâce à la lecture ou au visionnage de certains films. Par ce biais, elle s’extrait d’une condition sociale : nait alors en elle une révolte et une injustice de voir sa maman coincée dans des engrenages injustes. Elle se met en tête de s’engager en politique, comme une mission, afin de rétablir une forme de justice sociale.

Se dessine alors un personnage assez ambivalent : Clémentine est vulnérable par rapport à son parcours et ce qu’elle a dû se prouver. Elle s’est construite seule, elle a parfois ce sentiment d’imposture dans un milieu de personnes cultivées, qui ont eu la chance d’avoir accès à des études. Elle a donc beaucoup de choses à prouver, à elle et aux autres. Ce côté-là la rend dure, on le voit dans la première scène.

Elle est dévouée à cette mission humaniste et sociale. C’est beau, il y a quelque chose de philanthropique là-dedans. Cependant elle est prisonnière de cette révolte, de cette colère et de ce besoin de reconnaissance. Cela la ferme, et la rend indisponible aux autres dans les premières scènes.

Clémentine est quelqu’un d’engagée auprès de ses camarades, elle demande plus de justice sociale dans le campus. Or lorsqu’on la découvre, elle est prise au piège avec l’administration car ses camarades sont allés trop loin, il y a eu des actes de vandalisme dangereux, notamment un incendie. Elle est dans le rôle d’une politicienne, une sorte de médiatrice : elle doit condamner ses camarades mais, en même temps, elle comprend leur colère. Ils ont la vingtaine, cette révolte n’est pas encore maitrisée. Ils vont trop loin.

J’ai le sentiment que l’on peut s’identifier au dilemme dans lequel elle est, un dilemme moral et émotionnel. C’est un sentiment assez universel finalement. Ce genre de personnages sont toujours intéressants à interpréter car ils sont humains. Leurs qualités sont aussi leurs plus gros défauts. Ce besoin de reconnaissance qui amène à la révolte les rend passionnant à jouer, c’est sûr !

Sylvie laisse la place, c’est génial : même si ce sont des petits rôles, elle ne les considère pas ainsi. Pour elle, il n’y a que des personnes et il faut fabriquer, pour chacun, tout le parcours.

Ce personnage vous permet, on peut le dire, une palette de jeu large et variée, ce qui a dû certainement être plaisant pour vous…

Bien sûr ! J’adore les personnages pour lesquels il y a un investissement physique. En fait, avec Clémentine, on doit sortir d’un rapport intellectuel au jeu. Avec des scènes aussi émotionnelles, ces états de cris et de larmes, on va chercher dans les tripes. C’est un personnage qui doit survivre. Ce qui est stimulant en tant que comédienne, c’est saisir la dissociation entre des émotions aussi puissantes qui traversent le personnage, et les siennes. Chercher l’équilibre, convoquer cette intensité tout en évitant quelconque impact négatif dans sa vie personnelle.  

 

@ Christophe Lartigue / Disparition Inquiétante

 

Plus jeune, en abordant ce genre de scènes, ça me coutait : j’allais chercher des choses très personnelles et ça ne me faisait pas du bien. Je ressortais essorée et souvent malade après les tournages. Depuis, j’ai appris et, aujourd’hui c’est intéressant de retourner la situation. C’est-à-dire trouver en quoi cet état va servir sa vie privée. Que cela soit bénéfique pour le film et pour moi-même. En tout cas, quand je travaille ce genre de personnage, c’est cette quête d’équilibre qui me permet d’arriver sur le plateau disposée, disponible, contente de faire ces scènes et libérée de certaines appréhensions. Ainsi, ce n’est que du bonus, pour le personnage, pour la réalisatrice, pour le film et pour moi !

Vous avez, en plus, la chance d’être entourée d’un chouette casting de renom…

Je connaissais Bruno Solo, nous avions travaillé ensemble sur la série « Un avion sans elle », dans laquelle nous avions les rôles principaux. Ici, son personnage cherchant le mien, on s’est surtout croisés tous les deux. C’est quelqu’un de bienveillant, qui met à l’aise. Il a eu l’occasion de voir quelques rushs et il m’a envoyé des messages pour m’encourager, me soutenir, me complimenter. C’est tellement joyeux de travailler avec ce genre de personne !

Pareil pour Claudia ! Je l’ai rencontrée sur ce tournage, et la première chose que j’ai vue, c’est une femme   avec des cadeaux dans les bras qu’elle distribuait à toute l’équipe. Claudia et Bruno sont des personnes qui, au-delà, d’être des figures de notoriété, sont des crèmes, humainement et artistiquement. C’est super de travailler avec eux. Cela prouve que c’est possible de réussir, d’être talentueux, de travailler beaucoup tout en restant disponible pour ses collègues. Une carrière, ainsi qu’une notoriété, ne devrait pas exister au détriment de la gentillesse et de la générosité. Ils sont tellement adorables que l’on n’a pas ce sentiment d’être face à des personnalités populaires. On a de suite l’impression d’être pris dans les bras de professionnels qui ont l’expérience et qui nous rassurent en étant, au besoin, des socles.

Être généreux et disponible est enrichissant pour tout le monde.

Avez-vous déjà eu la chance de découvrir le rendu final ? Ou allez-vous le faire le 24 avril prochain, en même temps que le public ?

Je ne l’ai pas encore vu et je suis en tournage ce jour-là. J’ai très envie de le découvrir mais j’ai toujours une phase d’appréhension. Souvent, je le regarde très longtemps après.

 

@ Christophe Lartigue / Disparition Inquiétante

 

D’ailleurs, sans doute êtes-vous impatiente de découvrir les retours des téléspectateurs ?

Toujours ! Je suis touchée parce que, à chaque diffusion de projet, je reçois des SMS ou des mots sur les réseaux sociaux. En tout cas, j’ai hâte de voir ce que va dire le public : je me demande ce que les gens vont ressentir. S’ils vont vivre avec Clémentine cette longue traversée dans les conduits d’aération.

Conduits qui, d’ailleurs, ont été complètement reproduits : c’est un décor qui a été fait sur mesure. On m’a demandé la taille de mes épaules, pour être sûr que je puisse me retourner dedans. L’équipe décoration a fait un beau travail et a été très disponible pour s’adapter à mes besoins ! J’ai pu m’y entrainer avant le tournage.

Plus globalement, en conclusion, quels sont vos autres projets ou actualités en cours et à venir ?

Mon premier roman, Valse Fauve, sorti à la rentrée littéraire 2022 aux éditions Plon, est ressorti en septembre au format poche aux éditions Pocket. J’en rêvais !

Je continue à faire des rencontres et dédicaces. Je serai à Grandvilliers le 17 mai à 19h à la libraire Un nouveau Chapitre puis à Saint-Gervais-les-Bains le 25 mai toute l’après-midi dans le cadre du Festival Mission Cinéma. Je fais également des lectures de ce roman dans des médiathèques et je réfléchis à une adaptation.

« Rendre à la nuit », un scénario que j’ai écrit et que je vais réaliser, produit par Tripode Production a reçu le prix du meilleur scénario au Festival International des Scénaristes de Valence et a eu le soutien de la région Bretagne. On espère alors tourner d’ici au printemps 2025 ce court-métrage.

 

@ Mona Mill

 

Je suis en train d’écrire mon second roman, il y a des projets de documentaires sur lesquels je travaille. Et en tant que comédienne, je tourne en ce moment pour la série « L’art du crime » réalisée par Floriane Crespin.

C’est très chouette, je suis ravie et j’espère que ça va continuer ainsi. J’ai de la chance de pouvoir faire  cela depuis autant de temps.

Merci, Pénélope, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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