Anne Bernex évoque pour nous son actualité et ses projets !
Bonjour Anne,
Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions pour le blog.
1/ Vous êtes actuellement à l’affiche de la pièce « Le clan des divorcées », à la Comédie République. Où vous y interprétez le rôle de Stéphanie d’Humilly de Malanpry. Quelle est l’histoire de la pièce ?
Mon personnage revient de l’Ardèche, après y avoir passé cinq années à faire du fromage de chèvre. Stéphanie s’était en fait trompée de vie et se retrouve, après un divorce, à remonter à Paris et à habiter un appartement du 16è arrondissement, qui lui coûte très cher.
Ne voulant pas perdre son standing en quittant ce lieu, elle décide de le sous-louer. Après avoir passé une annonce débarquent alors deux personnalités complètement improbables. Mary, une anglaise très gentille mais complètement évaporée avec un QI d’une huitre et Brigitte, de Tarbes, d’un âge avancé, qui est jouée par un homme. Bien qu’habillé en femme, ce personnage est donc très masculin, ce qui permet des situations très drôles.
Les trois personnages vont alors passer par de multiples sentiments, de la trouille au rire. Stéphane est rassembleuse, bourgeoise mais, en même temps, a de bons « pétages de câbles », qui sont très sympathiques à jouer.
2/ Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ? Comment décririez-vous Stéphanie ?
Elle est issue d’un milieu bourgeois, elle essaie donc de parler propre. Du coup, avec le langage de Brigitte, elle a souvent les oreilles qui vibrent.
Je pense, qu’en fait, elle est une sorte de tampon entre ses deux colocataires car l’anglaise, un peu sotte, agace souvent Brigitte. Elle tente donc de faire la balance entre les deux, d’où, parfois, la goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui entraine ses réactions singulières dont je vous parlais avant.
3/ Le rythme de la pièce est soutenu, les rires s’enchainent dans la salle. Comment parvenez-vous à dégager autant d’énergie tout au long de la représentation ? Quelles sont vos petites astuces personnelles ?
La force de cette pièce est d’être un tissu de blagues qui s’enchaînent, qui s’empilent les unes sur les autres et qui reviennent. Il n’y a pas, je pense, un seul moment pendant lequel nous laissons le spectateur tranquille.
Pour ma part, et je crois que cela est commun à beaucoup d’artistes car j’en ai souvent échangé autours de moi, la salle qui réagit est un vrai moteur. Quand on donne de l’énergie et que l’on entend le public rire, cela nous revient et nous sommes alimentés. Il n’y a donc pas de déperdition d’énergie.
Dans cette pièce, le retour énergétique du public est particulièrement fort, ce qui est très appréciable.
4/ De façon générale, juste avant de rentrer sur scène, quels sentiments prédominent en vous ?
Je fais quelques exercices, je me mets dans mon corps et je me rassemble. Au lieu de m’évaporer et de me disperser à droite et à gauche, dix minutes avant d’entrée sur scène, je pense et je me vois en train de jouer.
Je me mets dans la peau de Stéphanie, j’empêche toutes les autres idées de venir et je respire. Je me mets en tête des mots comme dynamisme ou bien encore joie. Qui me boostent. Si je ne fais pas cela, j’ai besoin, une fois sur scène, de cinq minutes avant d’être vraiment dans mon rôle.
5/ Pouvez-vous nous parler de votre dernière comédie, « Chute de star », coécrite avec Julien Sardaigne et jouée cet été au théâtre BO Saint-Martin ?
C’est une pièce à deux personnages, elle aussi en lien avec la colocation. J’y joue Muriel Forestin, l’ex-humoriste préférée des français. Elle est folle, évaporée mais ne fait plus rien depuis cinq ans.
Devant sous-louer une chambre, elle voit débarquer chez elle Alban X, auteur de livres érotiques. Elle lui fait croire qu’elle continue à jouer, partant tous les soirs comme si elle allait sur scène. Mais, un jour, il la démasque. Il va alors la faire travailler sur ses mensonges pour qu’elle puisse remonter.
Mais plusieurs secrets vont se révéler à la fin de la pièce, et ils comprendront qu’ils ne sont peut-être pas là pour ce qu’ils croyaient au départ. Typiquement, Alban n’est peut-être pas sur Paris uniquement pour aller dédicacer des livres dans un salon. Il a une autre idée en tête…
6/ Plus globalement, quels sont vos autres projets et envies artistiques actuels ?
Je souhaiterais partir en tournée avec "Chute de star". Car les français sont friands de comédies de boulevard.
J’ai écrit une autre comédie, « Cette semaine on se trompe », qui n’a jamais encore été jouée. Pascal Légitimus vient de nous rejoindre pour nous aider dans la mise en scène. Nous espérons pouvoir vous la présenter en janvier prochain.
En parallèle, j’avais aussi écrit une autre pièce comique, « En vérité je me mens », jouée sur Avignon puis reprise à Nice. Je suis actuellement en recherche d’une production pour pouvoir, par la suite, proposer ce spectacle dans la capitale.
Ce fut un plaisir, Anne, d’effectuer cet entretien avec vous !