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Isabelle Rochard : passions, projets, envies - elle aborde tous les sujets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Isabelle,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

1/ Vous faites partie depuis quelques années de l'association théâtrale « Le jardin fleuri ». Pour commencer, comment présenter cet organisme ?

 

« Le jardin fleuri » est une association que nous avons créée à plusieurs en 2000. C'est un cours de théâtre pour des enfants, des adolescents, des adultes, à Vincennes. Tout se déroule dans un bon esprit, sans jugement ni compétition.  C'est primordial pour moi. Il y a une très bonne ambiance, on s'amuse énormément.

 

Les enfants commencent à quatre ans et les cours sont organisés par tranches d'âge. Nous travaillons beaucoup sur les émotions, c'est une priorité pour moi. Il n'y a pas de méthode particulière mais plusieurs car j'estime qu'entrer dans une seule méthode est réducteur. Je préfère travailler à l'instinct, sans jugement comme je vous le disais. J'essaie de me servir de la personnalité des gens pour les porter, pour les faire s'épanouir, le tout sans prétention. Chez les enfants, cela leur permet de se libérer quand ils sont très timides, de se canaliser quand ils sont un peu trop dissipés. Chez les adolescents, ça permet de gommer pas mal les complexes. Chez les adultes aussi d'ailleurs car ils ont énormément de barrières. Je leur apprends justement à casser ces barrières, à se fragiliser en quelque sorte, sans non plus tomber dans l'excès parce qu'il faut quand même garder une certaine force. Ils apprennent à s'ouvrir, à ouvrir leur cœur, en laissant leur mental de côté, à être vrai, à ne pas rechercher à faire des effets mais à se servir de leur personnalité pour se libérer. On fait aussi beaucoup d'improvisations et énormément d'exercices sur le respect des autres, sur l'écoute, sur le corps, sur la gestuelle, sur l'espace, et bien d'autres choses... On aborde des textes classiques, modernes, comiques, dramatiques et pour cela aussi je leur laisse le choix, bien que je les guide évidemment.

 

Chez les plus jeunes, les performances scolaires sont souvent améliorées et chez les adultes, prendre la parole en public devient plus facile car la confiance en soi est beaucoup plus forte.

 

Petit à petit, au fur et à mesure de l'année, on travaille de plus en plus sur les textes pour arriver à un spectacle dans une superbe salle à Vincennes, c'est un peu la cerise sur le gâteau, l'aboutissement d'heures de travail et de plaisir partagé. Sans vanter mes élèves, on les prend souvent pour des professionnels, c'est un bonheur aussi pour moi.

 

2/ Comment vous est venue l'envie de monter cette école ?

 

Je suis comédienne depuis très jeune, j'ai fait beaucoup de télé, de cinéma, de théâtre et de radio. Mais ce n'est pas toujours évident de vivre de ce métier.  A côté de cela, j'étais mannequin et j'ai fait pas mal d'événements en tant qu'hôtesse aussi. Lorsque j'ai eu un bébé, je n'ai pas voulu lui faire subir la galère de comédien qui, moi, me convenait très bien. Ça peut paraître étrange mais j'appréciais cette incertitude de tous les jours... Ne pas savoir ce qui va se passer est une sorte d'aventure quand on est artiste, ce que j'aimais beaucoup. Mais, pour elle, je ne pouvais pas.

 

Comme j'aimais beaucoup donner des cours de théâtre, j'ai mis mon métier de comédienne en stand-by et nous avons ouvert cette école. C'est devenu une vraie passion et j'ai été, en quelque sorte, victime de mon succès car j'ai énormément d'élèves et j'en suis très heureuse. Du coup, c'est un peu plus compliqué pour moi de m'investir dans mon métier de comédienne. J'aimerais beaucoup pouvoir faire les deux mais ce n'est pas toujours évident de les concilier.

 

3/ En quoi, au quotidien, cette passion vous épanouit-elle, d'un point de vue artistique ?

 

Donner des cours, c'est quelque part jouer aussi. On transmet une passion, des émotions. C'est une sorte de laboratoire, on recherche en permanence et on remet tout en question... Je demande toujours aux élèves de faire des propositions de jeu car c'est important de ne pas les manipuler comme des marionnettes et de leur laisser une belle liberté. J’adore voir ce qu'ils peuvent me proposer et les voir évoluer, cela m'apporte beaucoup. C'est un échange quelque part, c'est quelque chose d'extrêmement gratifiant et passionnant. L'enrichissement existe des deux côtés.

 

4/ Pour la suite, aimeriez-vous développer cette association encore davantage ?

 

Non, volontairement je veux que cela reste à l'échelle actuelle, c'est-à-dire à une échelle humaine. Je ne veux pas que cela devienne une usine, je souhaite que cela reste artistique. C'est pourquoi, quand il y a trop d'élèves, je fais des listes d'attente plutôt que d'ouvrir d'autres cours et d'engager des gens.  Pour moi, c'est vraiment artistique avant tout, et non pas commercial.

 

5/ Vous évoquiez vos expériences de comédienne. Spontanément, retenez-vous un moment en particulier, plus que tous les autres ?

 

Beaucoup m'ont marqué, bien sûr. Mais peut-être ma première expérience de comédienne à la télé. J'étais très jeune et c'était très impressionnant pour moi car c'était avec Michel Galabru. J'ai tourné neuf émissions avec lui en quelques jours, cela m'a formé quelque part, c'était une sublime expérience et j'en garde un souvenir extraordinaire. En plus, Michel Galabru était une personne très simple et très gentille et il m'a mise en confiance.

 

C'était une très belle expérience.

 

6/ Pour faire le lien entre ce parcours et l'association, en quoi vos expériences d'artiste vous aident au quotidien dans l'association ?

 

Je ne conçois pas pouvoir donner des cours de théâtre sans avoir une expérience de comédien. Je sais que certains le font mais je trouve que c'est malhonnête. Quand on se dit professeur de théâtre, c'est que l'on est capable de transmettre un certain savoir, donc de se servir de son expérience pour apprendre à des jeunes et des moins jeunes.

 

Le fait d'être comédienne, d'avoir joué, de savoir ce qu'est le métier me permet de transmettre cette expérience. Sans mon parcours, je ne m'en serais pas senti le droit.

 

7/ L'association représente une charge de travail importante. Pour autant, d'un point de vue plus personnel, quelles sont vos envies artistiques pour la suite ?

 

J'aimerais autant refaire du théâtre que de la télé. Si des propositions se présentent à moi, bien évidemment je sauterai sur l'occasion les deux pieds joints, sans hésiter parce que j'adore cela. Le fait d'avoir repris les tournages pour le prime sur TMC « Les Mystères de Noël » a été une expérience extraordinaire pour moi et un bonheur fabuleux, cela m'a épanoui.

 

Je ne fais plus la recherche par moi-même, par manque de temps mais si j'ai d'autres propositions, ce sera une grande joie pour moi bien entendu.

 

8/ Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

 

D'allier peut-être les deux. De continuer les cours de théâtre que j'adore et que je n'ai pas du tout l'intention d'arrêter car, vraiment, c'est une passion. Et de reprendre les tournages ou le théâtre car mon expérience récente m'a vraiment redonné l'envie. Concilier les deux, tout en continuant à écrire, pratiquer tous ces arts que j'adore.

 

Ce fut un plaisir, Isabelle, de nous entretenir avec vous !

 

Publié dans Télévision, Théâtre

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Yoann Sover : parcours, passions, projets - il nous dit tout !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Yoann,

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

1/ Vous êtes un artiste aux multiples casquettes. Notamment animateur et comédien. Vous faites aussi du doublage. Qu'est-ce qui vous plaît tant dans votre quotidien artistique ?

C'est une expression de soi donc c'est la magie d'être et de mettre cela en lumière, pour que ça parle aux autres. C'est donc un vrai partage. Une histoire de cœur :)

J'ai commencé par le chant puis, très vite, j'ai fait du théâtre. L'animation, pour moi, est aussi de la comédie, c'est être soi encore plus, pouvoir s'exprimer à travers ses mots. Le doublage, lui aussi, est de la comédie.

Théâtre, doublage, cinéma et même radio sont assez similaires, ce sont des expressions d’un même métier aux multiples facettes, on a juste à être nous, avec beaucoup d’humilité, à travers un art, un sujet.

Je viens de travailler avec Émilie et Sarah Barbault, deux réalisatrices formidables. Nous avons fait un film sur le thème de l'inceste une fléau qu’on cache et dont les victimes vivent dans la honte le plus souvent. C'est très important pour moi de mettre en lumière ces sujets. La lumière éclaire, fait réagir , on voit mieux les choses on les comprends on peux même passer à l’action après. Sur scène aussi, les personnages sont mis en lumière donc on peut prendre du recul tout en étant vraiment à l'intérieur du sujet. On peut traiter des sujets « lourds » à travers la légèreté de nos métiers de paillettes, d'un personnage, d'une fiction. Je trouve très important d'apporter une réaction quelle qu’elle soit

2/ Êtes-vous davantage attiré par un domaine en particulier ? Ou est-ce la complémentarité et la diversité qui sont votre moteur ?

C'est l'ensemble, c'est la diversité. A des moments, j'ai fait plus de télé ou plus de doublage, ou plus de théâtre et, à chaque fois, j'ai eu un manque. J'ai compris que j’avais besoin de me renouveler dans des directions différentes des nouveaux points de vues et de rencontrer des gens nouveaux. J'ai besoin de me ressourcer, je voyage énormément pour aussi me nourrir de tout ce qui nous entoure, j’aime aussi l'associatif. J'ai besoin de beaucoup m'impliquer en tant que personne. Tout cela nourrit mes rôles, il y a donc des liens partout.

Je ne peux pas dire que je préfère le théâtre ou la télé, ou partir au Brésil méditer. Tout cela est un tout, ce sont juste des supports des façons différentes d’exprimer notre métier d’acteur. C’est le sujet qui importe

J'ai besoin d’exprimer, de donner, d'offrir et de partager.

3/ Plus généralement, quels sont vos projets et actualités artistiques actuels ?

Je suis sur une série absolument incroyable aux États-Unis, où je travaille avec une trentaine de pays dans le monde. C'est hyper gratifiant de travailler avec des gens qui voient ce métier de façon tous différente. Ils ont tous une façon de travailler différente, c'est génial d'apprendre de l'autre tout en mettant de côté ses habitudes, c'est génial d'être déstabilisé pour pouvoir reconstruire de nouvelles choses plus grandes et nourries. C'est juste magnifique. C'est un partage sublime du même métier fait différemment et on se retrouve tous sur une même série. On avait aussi fait un long-métrage qui est dans beaucoup de festivals, qui a gagné quatre prix. Je suis très heureux d'y avoir participé. C'était vraiment challenge et tout le monde l'a réussi.

Je vais tourner une série d’anticipation avec Ethan Anderson « mirage », une série avec Ingrid Franchi avec qui j'adore tourner et créer.

Je serai sur la scène du Ranelagh en février pour une pièce sublime « infinie » de Lisa Vanco au profit de l’association @le refuge.

J'écris aussi du théâtre, j’aide à l’écriture un long-métrage et une série également en programme court avec Sophie Depooter. J'écris ce que j'ai envie d'exprimer.

Au travers de ce métier, j’aime proposer aux gens un bien-être, pour qu'ils oublient leur quotidien, une parenthèse enchantée. La comédie que nous écrivons actuellement va dans ce sens.

4/ Pour finir, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

De m’exprimer le plus simplement possible et le plus justement. Que ça parle au moins à une personne et je serai heureux

Cet échange fut très agréable Yoann, merci !

 

Publié dans Télévision

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Céline Berti revient sur son parcours et évoque ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Céline,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !

 

1/ Vous êtes une jeune artiste aux déjà nombreuses expériences et aux multiples casquettes. Plus généralement, qu'est-ce qui vous plaît tant dans l'exercice artistique ?

 

J'adore mon métier et cet amour grandit chaque jour davantage. Plus je le fais, plus je l'aime. J'apprécie les rencontres, chaque nouveau projet permet de découvrir de nouvelles personnes, d’autres univers, ce qui est très enrichissant. La routine n’existe pas, et ça me convient parfaitement.

 

Ce que j'aime le plus, c'est le travail du personnage. Collaborer avec le réalisateur, qu’il y ait un véritable échange, une vraie collaboration, et qu’on puisse ensemble, faire naître le personnage, le faire évoluer, pour qu’il soit le plus vrai, le plus authentique et pertinent possible. C’est passionnant.

 

J'apprécie énormément l'ambiance des plateaux de tournage. J'aime observer tous ces corps de métiers qui se réunissent pour faire naître un film ou une pièce, ensemble.

 

2/ Parmi toutes vos expériences, en retenez-vous une plus que toutes les autres ?

 

Il y en a deux qui me viennent à l'esprit. J’ai tourné dans un long métrage où j'avais le premier rôle, « Eliott et Caroline » de Thomas Amblard. J'ai dû tenir un personnage sur toute la longueur et, surtout, j'ai dû maîtriser son évolution. Au début, mon personnage vit sa première histoire d'amour, elle est innocente et, petit à petit, son chemin s’éloigne de celui de son petit ami, ses sentiments s’estompent, elle grandit et devient peu à peu une femme qui ne sait plus ce qu’elle veut Toute cette évolution a été extrêmement intéressante à travailler. Pour cela, nous avons fait beaucoup de répétitions avec le réalisateur. Nous avons tourné toute la première partie en huit clos, en région parisienne, puis nous sommes allés tourner la fin en Bretagne. Il y a même une scène où je dois plonger dans la mer glacée, c'était dure, car je suis très frileuse. Cette expérience m'a permise d'aller au bout de moi-même.

 

La deuxième date de cet été. J'ai joué, pour la première fois, dans un film d'action (Nuke them all, d’Olivier Nelli). Avec les deux autres actrices du film, Héléna Mogelan et Shelly D’Inferno, nous avons fais un gros travail avec une équipe de cascadeurs géniaux (Pascal et Sylvain de chez Larumas Cascades ) : On a appris à tirer avec toutes sortes d’armes, j'ai appris à trancher une gorge, à lancer un assaut... bref tout ce que je déteste à première vue. J'ai donc dû me dépasser, mais j’ai été bien encadrée, ce fut donc une très bonne expérience. Souvent, en France, on aborde les rôles de façon plutôt cérébrale. Là, le fait d'être à fond dans l'action, de devoir courir, de lancer des grenades était vraiment différent, c'est une autre façon d'aborder un rôle, ce que j'ai trouvé intéressant.

 

3/ Êtes-vous davantage attirée par une corde artistique en particulier ? Ou, à l'inverse, ce sont davantage l'ensemble et la complémentarité qui vous plaisent ?

 

C'est plus la complémentarité. Je suis en train de co-écrire une série, le fait de créer des personnages et des histoires se rapproche vraiment du métier de comédienne. Cela ouvre mon horizon et me permet de créer différemment, sous une autre forme. Je chante également, je fais du doublage... toutes les déclinaisons du métier sont enrichissantes à pratiquer.

 

4/ De façon générale, quels sont vos projets et actualités artistiques du moment ?

 

Je viens d'en parler, je co écris une série. Nous avons fini la rédaction de la bible et, maintenant, notre but est de vendre ce projet. C'est un sujet qui me tient à cœur, ce sont des portraits de femmes, leur place dans la société actuelle et les difficultés qu’elles rencontrent pour exister pleinement, tout cela traité sous une forme originale, drôle et poétique.

 

J'ai un court métrage qui va bientôt sortir, En (toute) liberté, de Pierre Le Bigot, et j’ai plusieurs projets de tournages et de doublage dans les mois à venir.

 

5/ En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

 

Plein de beaux rôles, j'ai envie d'interpréter des femmes qui ont des choses à dire et à défendre, qui se battent pour quelque chose. Cela m'intéresse vraiment. Plein de belles rencontres aussi et des idées d'écriture.

 

Merci, Céline, pour votre disponibilité !

Publié dans Télévision

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Cyril Morin évoque ses deux actualités musicales !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : Albane Navizet

 

Bonjour Cyril,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

1/ Depuis le 15 décembre est disponible en 4 CD la BO originale de la saison 1 de Borgia, série à succès de Canal +. Pour commencer, comment présenter cette œuvre ?

 

Avec le travail que l'on a fait, à savoir les 4 CD, il est très intéressant, en comparaison avec la BO qui était sortie à l'époque, d'avoir mis tous les morceaux dans l’ordre d'apparition de chaque épisode. Nous les avons aussi un peu regroupés pour les mettre pratiquement bout à bout dans toute la compilation.

 

La complémentarité entre la BO et la Cue-sheet est intéressante, cette dernière étant la liste où l'on met tous les morceaux avec le minutage dans l'ordre d'apparition dans l'épisode. C'est ce qui passe à la télévision. Alors que la BO est quelque chose de spécialement retravaillé. On prend les morceaux souvent les plus longs, on met un générique plus long, peut être que l'on met un morceau plus long et c'est une successions de morceaux qui ne sont pas forcément représentatifs du déroulement de la série. A l'inverse d'un long métrage où l'on a tout enregistré, et où on met presque tout dans la BO.

 

Le travail qui vient d'être fait est, je pense, une première. C’est d’avoir pratiquement l'intégralité de tous les morceaux dans l'ordre et de voir toute l'évolution entre le début du premier CD et la fin de quatrième, l'enrichissement des personnages, et le travail de développement autours de certains thèmes. D'ailleurs, on s'apercevra que Borgia n'est pas si thématique que cela, il s’agit beaucoup d’atmosphères qui évolue, où des thèmes qui changent.

 

2/ Quelles ont été vos principales sources d'inspiration pour le développement de ces 4 CD ?

 

En réécoutant les morceaux sous forme de Cue-Sheet, à la suite, je me suis aperçu qu'il y avait beaucoup plus de variation que dans un long thème de la BO originelle. On a quelque chose de plus proche de l'opéra, avec des accélérations, des ralentis, des atmosphères étranges ou du lyrisme. On reflète beaucoup plus le travail fait pour la série.

 

Quand j'ai écouté cela, je me suis rappelé plein de thèmes au travers de ces six heures de musique. Cela m'a donné l'envie d'essayer et d'aller plus loin. J'ai eu la chance d'être suivi par Arnaud Gauthier et Denis Furne, qui éditent le CD. Grâce à ce soutien et cette collaboration que nous avons depuis longtemps, nous partons sur des projets comme cela, qui ont l'air d'être un peu fous mais qui, finalement, comblent des attentes. Le fait d'être complet dans la présentation d'une musique de série intéresse beaucoup les fans de musique de séries. Cette fois, le travail est assez énorme, on ne parle pas d'un travail de sound design sur quelques chansons. On parle de pratiquement une demi heure de musique par épisode, avec de l'orchestre, avec des instruments de l'époque renaissance, avec des voix, parfois des cœurs, parfois des solos, des avancées vers un mélange d'utilisation d'instruments anciens et d'instruments modernes. Donc c'est une BO très riche, qui a demandé un travail assez colossal.

 

3/ Si l'on revient un peu en arrière, à la genèse de ces musiques-là, qu'est ce qui vous a inspiré ?

 

Il y avait une règle, celle de ne pas faire de la musique d'église, avec notamment des chœurs. Les choeurs sont utilisés en situation, dans une messe par exemple.

 

Il faut quand même parler des personnages. Césare Borgia vit une espèce de combat intérieur entre la spiritualité et la violence. Il faut alors amener des éléments plus spirituels pour refléter son sentiment et ajouter de la violence. Dans certains morceaux, on comprend très bien ces deux mondes, qui se rejoignent pour mieux s'opposer.

 

Je suis parti sur une image très lyrique des Borgia, très grande, très grandiose et puis, en fait, quand j'ai vu les images, je me suis aperçu que c'était plus intimiste. Il a fallu que je change du tout au tout, pour partir des grands espaces à une pièce où Césare Borgia parle de son avenir avec sa mère. Ce sont vraiment des passages qui sont montrés avec la musique, où l'on parle de jeunes hommes et femmes, qui ont sans doute quinze ou seize ans. Au fur et à mesure, on arrive à des personnages qui passent dans le monde adulte, qui prennent le pouvoir sur l'extérieur mais aussi sur eux-mêmes. La musique montre cela.

 

Il n'y a pas de source d'inspiration, il y a des sentiments, qui sont ceux que l'on retrouve exactement dans «  Le parrain  » par exemple. La manière de traiter l’histoire est très proche. Il faut aussi profiter des codes actuels et de l'ouverture d'esprit du public pour faire évoluer les musiques.

 

Une règle avait aussi été donnée par Tom Fontana, celle d'être extrêmement cru dans la musique. C'est-à-dire très rugueux et ne pas partir dans une espèce de lyrisme mélodique. J'ai plutôt réduit la partie mélodique et la partie orchestration qui pourrait elle aussi être mélodique. J'ai surtout travaillé des mélodies « vers l'intérieur », pour être sur du feeling, sur des impressions, un mélange d'ancien et de moderne. Bizarrement, ce côté très rugueux peut être très bien mis en avant par des instruments modernes.

 

On sait déjà, depuis les pré-commandes, que l'album suscite beaucoup d'intérêts. Pour que cela fonctionne, il est important que les musiques passent aussi le temps. En réécoutant récemment, avec modestie je me suis dit que nous étions quand même en avance, en termes de sons notamment.

 

4/ En parallèle est sorti en septembre dernier un autre album, plus personnel, « New dawn ». Que dire sur cette autre belle actualité ?

 

Ce n'est pas du tout le même univers. Il se trouve que, depuis une vingtaine d'années maintenant, j'ai fait des albums en dehors des films. Pour moi, c'est très important de se régénérer ailleurs et d'aller explorer d'autres choses que ce que l’on ne fait pas dans les films. J'ai fait une dizaine d'albums solo. J’ai toujours eu des envies que je suis allées explorer, ce qui m'a permis, à chaque fois, de mieux revenir dans la musique de film.

 

Récemment, j’ai fait une musique de film avec du jazz. Mon dernier album solo a donc influencé mon travail dans ce sens.

 

J'avais en tête depuis longtemps de faire cet album, en lien avec mon passé de guitariste. Cela a mis deux ans à peu près, parce que je travaillais beaucoup par ailleurs. J'ai commencé à rejouer de la guitare, à faire des des maquettes en amenant, petit à petit, les musiciens, qui sont tous excellents. L'inspiration de cet album vient vraiment de mon adolescence et de la musique que j'écoutais à la fin des années 70, pas mal de jazz rock en l’occurrence. J'ai donc fait l'album que j'entendais à 16 ans. Cela vivait toujours en moi, des années après.

 

Ce fut un plaisir, Cyril, de nous entretenir avec vous  !

Publié dans Musique

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Le Baiser du Jouet - Interview avec trois comédiens de ce chouette spectacle !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Lætitia, Naomie et Olivier,

 

Vous êtes tous les trois actuellement à l'affiche dans « Le Baiser du Jouet ». Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

1/ Le spectacle se joue en ce moment à l'Alhambra et sera proposé jusqu’en avril au moins. Pour commencer, comment présenter ce programme jeune public ? Quelle histoire y est racontée ? Quels thèmes y sont abordés ?

 

Lætitia  : C'est l'histoire de trois jouets qui se réveillent dans l'arrière boutique d'un magasin  : un arlequin, une poupée de chiffon et un nounours, qui ont des caractères très différents. Ils sont différents physiquement aussi, avec l'arlequin en porcelaine, la poupée de chiffon en coton et tissus, et le nounours en peluche.

 

Ils vont chercher à trouver le baiser du jouet par rapport à un message qu'ils découvrent dans le dos d'Arlequin. S'ils y parviennent avant le levé du soleil, ils pourront sortir du magasin, aller à la rencontre des humains et aussi, rester éveillés.

 

Olivier  : C'est un spectacle qui parle de diversité et qui prône la tolérance. Mais cela reste du divertissement.

 

Lætitia  : Avec un texte très humoristique et des chansons. Il y a surtout une double lecture, une pour les enfants, l’autre pour les parents qui ont leur part de magie et de divertissement. On a beaucoup de retours de leur part, ils nous disent avoir passé un bon moment de rêve.

 

2/ Quelles sont les principales caractéristiques de vos personnages respectifs ?

 

Naomie  : Nounours est un personnage simple d'esprit, hyper généreux, naïf, qui est de plein de bonnes intentions, qui veut toujours aider ses amis.

 

Lætitia  : On a l'impression que Nounours est bêta mais, au final, c'est lui qui trouve toutes les solutions.

 

Olivier  : Arlequin est le personnage le plus important de la pièce:) Non, je déconne:) :). Il aime bien que tout tourne autours de lui, il aime tout contrôler mais il ne contrôle rien du tout. Il n'ose rien faire non plus. C'est donc un beau parleur qui rejette toujours la faute sur les autres. Il évolue quand même, tout en restant trouillard.

 

Lætitia  : Il a un bon fond, même s’il râle tout le temps.

 

Olivier  : On parlait de diversité avant, c'est lui qui la marque le plus. Au début, il voulait être tout seul mais, au final, il se rend compte que les deux autres lui ont tellement apporté qu'il veut rester avec eux. Il prend conscience qu'être entouré est quelque chose de super important.

 

Lætitia  : Pour terminer, Choukette, la poupée de chiffon, est le personnage qui prend les devants tout le temps, qui décide de tout, qui est toujours partante, qui n'a peur de rien, qui fonce dans le tas, qui est heureuse tout le temps, qui adore les enfants. Et qui veut absolument retrouver une famille pour pouvoir adopter un enfant en tant que jouet.

 

3/ Selon vous, quelles sont les clés de réussite de cette pièce ? Pourquoi plaît-elle aux plus petits et aux plus grands qui viennent la voir ?

 

Olivier  : On est là pour divertir les gens. On donne des messages mais sans tirer la leçon. La diversité et la tolérance parlent à tout le monde.

 

Lætitia  : On nous dit souvent que le texte est super.

 

Olivier  : Il y a des blagues qui parlent aux grands et aux petits.

 

Lætitia  : L'interaction aussi. Le fait qu’on fasse participer. On fait de l'improvisation et, quand on a des réflexions d'enfants ou de parents, on en tient compte. C'est parfois très drôle et cela peut nous déstabiliser. Le fait d'être écoutés marque les enfants.

 

4/ Plus en amont, quelles ont été les principales sources d'inspiration pour le développement et la mise en avant de ce spectacle ?

 

Lætitia  : On a commencé il y a quatre ans avec un autre spectacle, « L'île blanche », où nous étions sept sur scène. C'est une comédie musicale du même auteur que « Le baiser du jouet », Didier Biosca qui est un ami.

 

Nous avons joué un peu partout et ce fut très chouette. J'adore les textes de cet auteur, qui ne sont pas connus, j'ai voulu les faire vivre, vraiment. J'ai décidé de le mettre en scène, avec Naomie et Basile d'abord, dans le sud de la France.

 

La Fnac Spectacles nous a conseillé au théâtre de l'Alhambra, qui nous a fait confiance. Ce qui est hyper valorisant pour nous.

 

 

5/ D'un point de vue artistique, le fait de s'adresser aussi à un jeune public implique-t-il des adaptations particulières, comparativement à un spectacle plus traditionnel ?

 

Naomie  : On a commencé avec « L'île Blanche » et, franchement, les textes sont super bien écrits. Les comédiens ont parfaitement respecté le travail de l'auteur.

 

Olivier  : L'auteur, c'est vrai, écrit superbement bien. Après, dans « Le Baiser du Jouet », on va s'adapter à notre public. Avec des enfants de 8/12 ans, on va être plus explosifs qu'avec des enfants de 4 ans.

 

Lætitia  : On va alors être plus calmes, effectivement. Même au niveau des spectacles enfants/adultes, forcément le jeu est un peu plus burlesque.

 

Naomie  : Les enfants sont quand même le public le plus difficile. On joue différemment pour eux.

 

Lætitia  : On voulait avoir un jeu qui n'abrutisse pas les enfants. Nous souhaitions que ça soit un spectacle où le texte a son importance, où ce n'est pas que du gag. Les enfants captent très bien les messages et nous avons des retours de certains qui ont compris des choses pas forcément simples. C'est notre plus grande fierté, qu’ils aient appris et compris.

 

6/ La distribution est alternante. Cela engendre-t-il des particularités pour vous ?

 

Naomie  : Lors de changements de comédiens, on est obligé de se voir au moins une fois pour tout remettre en ordre. Forcément la pièce évolue, il y a à chaque fois du changement.

 

Lætitia  : Chacun joue différemment les mêmes personnages. Moi qui ai pu voir tous les comédiens jouer, il y a de vraies différences.

 

Olivier  : Ce qui est chouette aussi, c'est que, artistiquement, on se fait plaisir. On est tout le temps sur scène, tout le temps en interaction soit avec nos partenaires soit avec le public. Le spectacle est tellement bien écrit que chaque personnage, en fonction de la distribution, change de part la nature du comédien mais la pièce continue à bien fonctionner. Le fait de changer de partenaire nous remet dedans, nous fait trouver d'autres choses et c'est super à faire.

 

Derrière, il y a un réel travail de chorégraphie, de mise en scène, de mise en forme. Pour pouvoir s'amuser, il faut être carré.

 

Lætitia  : A chaque changement, on refait des répétitions. Je les ai faites 600 fois:) Le spectacle a changé depuis le début, on se rend compte que, dans une petite salle, des choses marchent moins que dans une grande. Certains éléments peuvent être plus impressionnants pour les petits car on est plus près d'eux. Forcément, au niveau de la mise en scène, des choses ont évolué. Une remise à jour pour tout le monde lors des changements est nécessaire, mais cela me paraît normal.

 

7/ Un mot aussi sur le financement participatif en lien avec ce spectacle sur le site KissKissBankBank ?

 

Lætitia  : Il reste une petite dizaine de jours à présent. Le but est de financer une partie de l'attaché de presse que l'on a engagé cette année pour avoir des articles. L'objectif est donc d'aider à promouvoir notre beau spectacle.

 

A côté de cela, on a tous les autres frais. Donc le financement participatif n'est pas à la hauteur de toutes les dépenses mais ce pourrait être une grande aide pour être plus à l'aise financièrement. Je pense notamment aux bulles, aux décors, aux affiches, aux tracts, aux costumes, aux dossiers de presse. J'en profite pour remercier les généreux donateurs, pas uniquement financiers, qui nous aident à avancer. Ces gens qui nous soutiennent bénévolement traduisent bien l'état d'esprit de notre troupe. Chacun fait ce qu'il peut et, au final, cela donne de belles choses.

 

Plus d'informations sont disponibles à l'adresse suivante :

https://www.kisskissbankbank.com/le-baiser-du-jouet

 

8/ Pour terminer, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter à venir voir le spectacle ?

 

Naomie  : S'il fait moche et que les autres spectacles coûtent trop cher, il faut venir nous voir, nous vous ferons voyager.

 

Olivier  : Si vous voulez rêver, vous amuser, vous divertir et, en même temps, vous instruire, il faut venir nous voir.

 

Lætitia  : Il y a des spectacles qui sont plus médiatisés que le nôtre, c'est sûr mais, honnêtement, nous avons une majorité de personnes, en ressortant du spectacle, qui tiennent à nous remercier. Pendant la pièce, on voit autant d'enfants que d'adultes avec des sourires immenses, qui nous applaudissent, qui ont encore les chansons en tête en sortant. Des mamies aussi nous ont remercié car cela les a incitées à ressortir de vieux souvenirs des tiroirs. En fait, notre but est de faire oublier aux gens leurs soucis pendant une heure, en les emmenant dans un autre univers.

 

Ce fut un plaisir d'effectuer cette interview avec vous trois !

 

 

"Le Baiser du Jouet", le spectacle musical, tous les samedis et dimanches à 15h 30. Et tous les jours à la même heure pendant les vacances scolaires.

 

Plus d'informations sont à retrouver dans les liens ci-dessous :

 

https://www.facebook.com/events/1440731066053572/

 

https://www.youtube.com/watch?v=IyCXhmDiE-8

 

http://www.alhambra-paris.com/baiser-jouet-lo1522.html

 

 

Retrouvez aussi les trois comédiens ayant gentiment accepté de répondre à nos questions sur leur page : 

Olivier Grandclaude

https://www.facebook.com/olivier.grandclaude

 

Naomie Margot

https://www.facebook.com/naoarts/

 

Laetitia Carrere

https://www.facebook.com/Laetitia-Carrere-Com%C3%A9dienneChanteuse-1009802369057245/

 

 

Publié dans Théâtre

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Les jumelles Anne et Sophie nous présentent leur premier spectacle !

Publié le par Julian STOCKY

Bonjour Anne et Sophie,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, au Studio Marie Bell, de votre spectacle « Les Jumelles ». Pour commencer, comment présenter ce programme ? Quels thèmes et quels thématiques y sont abordés ?

 

Anne  : On nous pose souvent la question de la thématique mais je crois que nous n'en avons pas.

 

Sophie  : C'est notre histoire, c'est l'histoire de ce qui nous arrive. C'est notre vie, ce sont des anecdotes que nous avons vécues.

 

Anne  : Des voyages, des anecdotes, des parodies aussi. C'est un peu notre vie au quotidien. Surtout d'ailleurs celle d'Anne Cordin.

 

Sophie  : Oui, c'est vrai car la deuxième joue le rôle de l'autre. C'est un solo qui est joué en duo.

 

Anne  : C'est donc la vie d'une seule des deux illustrée par l'autre. La mise en scène fait le lien avec la gémellité. Mais nous n'en parlons pas, ce n'est pas le thème du spectacle. On en parle quand même indirectement mais, pour en savoir plus, il faut venir nous voir sur scène.

 

Sophie  : On s'en sert, c'est notre atout dans le spectacle.

 

2/ Quelles ont été vos principales sources d'inspiration pour l'écriture de ce spectacle ?

 

Sophie  : C'est justement notre quotidien, ce qui nous arrive tous les jours. On note, au fur et à mesure, tout ce qui nous arrive. Même les questions réponses ensuite sur la gémellité témoignent de ce que l'on vit au quotidien.

 

Anne  : Quand quelque chose de particulier nous arrive, on le gribouille dans un coin car on se dit alors que ça serait bien d'en parler dans le cadre d'un sketch. Même quand on est avec des amis et qu'il nous arrive quelque chose.

 

3/ Est-ce simplement votre quotidien qui est retranscrit ? Ou avez-vous adapté certains passages ?

 

Anne  : On essaie de pousser au maximum.

 

Sophie  : Mais, pendant le sketch de la prison, les gens n'y croient pas tellement c'est énorme. Pourtant, tous les détails, même les plus incongrus, sont vrais. Ce n'est donc pas poussé.

 

Anne  : Pour tout vous dire, j'ai été arrêtée, il y a une dizaine d'années, à Houston et mise en prison pendant trois jours pour crime. Je risquais dix ans. Mais, là bas, tout est un crime. Il s'agissait en fait d'un délit de fuite qui, à la base, était un excès de vitesse. J'en ai fait un sketch.

 

Sophie  : Elle a même été déshabillée pour vérifier notamment qu'elle n'avait pas de drogue avec elle. Ce sketch est en fait très factuel, nous n'avons pas eu besoin de le pousser, tout est vrai dedans.

 

4/ Sur scène, comment interagissez-vous l'une envers l'autre ? J'irai même plus loin, vous permettez-vous parfois quelque petites improvisations ?

Anne  : C'est déjà arrivé, notamment à la toute fin. Au début du spectacle, on ne peut pas, tout est réglé au plus fin.

 

Sophie  : Même s'il y a pas mal d'interactions avec le public, le contenu est quand même écrit.

 

Anne  : Pendant les trois quarts du spectacle, on ne se regarde pas, on fait comme si l'on n'était qu'une. C'est comme si on ignorait l'autre. On est à deux voix mais on n'est qu'une seule personne. On ne peut pas, à ce moment-là, faire de l'improvisation.

 

5/ Au fur et à mesure des représentations, complétez-vous et adaptez-vous le contenu du spectacle ?

 

Sophie : Même d'une semaine à l'autre, on rajoute et on enlève des petits trucs. Cela change tout le temps.

 

Anne  : J'ai revu récemment la captation de la première, du 18 septembre et je me suis vraiment rendue compte de toutes les modifications apportées depuis. Mais on revient souvent aux premières idées, elles sont parfois les meilleures.

 

Sophie  : Des gens nous conseillent certaines modifications que l'on essaie avec plaisir mais on a pu constater qu'il vaut mieux limiter les changements. Sinon on se perd.

 

6/ Selon vous, quelles sont les clés du succès de ce spectacle ? Pourquoi plaît-il aux spectateurs qui viennent vous voir sur scène ?

 

Anne  : D'après ce que l'on nous dit, notre spectacle est original, il change de ce que les gens ont l'habitude de voir.

 

Sophie  : On est sympathiques apparemment, on dégage sur scène un capital gentillesse.

 

Anne  : C'est bien écrit aussi, d'après ce que les gens nous expliquent. C'est un spectacle vrai et nous sommes attachantes.

 

Sophie  : Même si on est jumelles, il y a des sketchs où l'on se reconnaît tous à un moment donné. Notamment celui dans une cabine d'essayage. Que l'on soit homme ou femme. Ce spectacle est vraiment destiné à tout le monde. C'est très visuel aussi.

 

7/ Quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à ce spectacle ?

 

Anne  : On a trois nouvelles dates sur Bordeaux, jusqu'en mars. Nous allons profiter du premier trimestre 2018 pour retravailler le spectacle avec quelqu'un. Et pourquoi pas aussi en préparer un second qui n'aurait rien à voir avec celui-là.

 

Sophie  : Nous avons beaucoup d'autres idées dans nos bagages. Il nous manque juste un peu de temps pour réfléchir dessus. Nous aimerions aussi reprendre le spectacle en cours sur Paris, dans quelques mois.

 

Anne  : On fait notre maximum en tout cas pour le reprendre en avril.

 

8/ Pour terminer, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter à venir vous voir sur scène ?

 

Anne  : Vous êtes les bienvenus, nous avons vraiment besoin de vous.

 

Sophie  : C'est un moment pendant lequel vous pourrez vous détendre. Ce spectacle atypique vous fera passer une bonne soirée.

 

Ce fut un plaisir de nous entretenir avec vous deux !

Publié dans Théâtre

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Une femme extraordinaire : le metteur en scène et la comédienne évoquent la pièce pour notre blog !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo: Olivier Parent

 

Bonjour Anna et Arthur,

 

Vous êtes respectivement comédienne et metteur de scène de la pièce « Une femme extraordinaire » pour laquelle nous nous rencontrons aujourd'hui.

 

1/ La pièce est à l'affiche sur la scène de « A la folie Théâtre » jusque fin janvier prochain. Pour commencer, quelle histoire y est racontée ? Quelles thématiques y sont abordées, selon vous Arthur ?

 

C'est l'histoire de Renaud et Lila qui sont, on va dire, deux libertins qui vivent une passion très forte et très folle. C'est une passion qui est très sexuelle aussi, il y a beaucoup de désirs entre l'un et l'autre. Tant est si bien qu'ils envisagent de se marier, ce qui n'est pas forcément évident lorsque l'on a des personnages qui sont justement libertins.

 

Au fur et à mesure de la pièce, on s'aperçoit que le personnage de Lila joue un jeu un peu ambigu. On remarque assez rapidement qu'elle dissimule certaines choses à Renaud et, progressivement, la pièce bascule un peu dans le polar. Il y a en fait beaucoup plus d’ambiguïté que cette passion que l'on découvre au tout début de la pièce. Scène après scène, on va en savoir un peu plus sur les deux personnages et sur la vérité de leur relation.

 

2/ Comment présenteriez-vous, Anna, votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

C'est compliqué parce qu'il ne faut pas que je dévoile trop de choses. Lila est une belle jeune femme, une séductrice, qui tombe réellement amoureuse de Renaud et qui va vivre une passion. 

 

Elle a l'habitude de manipuler les hommes dans sa vie. Va-t-elle réussir à ne pas manipuler son amoureux  ? On va voir cela pendant la pièce.

 

3/ Pour le développement de cette pièce, quelles ont été, Arthur, vos principales sources d'inspiration ?

 

L'histoire même est inspirée d'une histoire vraie. Quand je l'ai entendue, je l'ai trouvée complètement folle. J'ai été très surpris, d'autant plus que c'est un sujet que l'on entend peu dans les médias et qui est assez peu exploité dans le monde du spectacle.

 

Je me suis dit que je tenais là un sujet auquel il était super facile de greffer une réflexion plus générale. Au début, c'est une relation passionnelle entre deux individus avant, à la fin, d'élargir. Je voulais donc inscrire cette histoire un peu folle dans une réflexion plus générale.

 

J'ai enquêté, j'ai posé des questions.  Je me suis rendu compte que l'on pouvait aller loin dans la réflexion, avec l'introduction de l'argent. On sent une ampleur assez importante au phénomène, comme peuvent en témoigner certains spectateurs.

 

Il n'y a pas de volonté de critiquer ce style de relation mais, au contraire, de la replacer dans un contexte global. Pour ensuite se dire que, s'il y avait une évolution générale de la société, peut-être qu'il y aurait des relations plus saines entre les hommes et les femmes.

 

4/ Selon vous, qu'est-ce qui fait le succès de cette pièce ? Pourquoi plaît-elle aux spectateurs qui viennent voir le spectacle ?

 

Anna  : Pour plein de raisons. Déjà parce qu'il y a deux supers acteurs:) Je rigole. Plus sérieusement, c'est une mise en scène très pensée, très particulière, on ne s’ennuie pas. Il se passe des choses du début à la fin, les trois actes sont vraiment très différents.

 

Arthur  : Quelqu'un me disait récemment que l'on peut définir la pièce comme un polar psycho érotique. L'expression est pas mal. Dans les commentaires, les gens disent souvent que c'est quelque chose que l'on voit rarement au théâtre. C'est nouveau, c'est un style un peu original, qui ne rentre pas dans une case.  L'aspect surprise plaît pas mal.

 

Sans tout dévoiler, il y a aussi, à un moment, un retournement de situation. On est donc sur plusieurs terrains. De la passion amoureuse qui surprend au théâtre avec une représentation assez explicite de la sexualité, qui est assumée. Pour basculer ensuite vers du polar, vers davantage de psychologie et de réflexion, qui aboutit à une réflexion d'abord entre les personnages puis dans la société en général.

 

Quand un spectateur sort, il a de la matière à réflexion, il n'a pas juste l'impression qu'il a passé une heure trente à regarder un divertissement.

 

5/ Dans les derniers instants avant de rentrer sur scène, quelles sensations prédominent en vous Anna ?

 

Il faut savoir que le rideau est déjà ouvert quand le public rentre. Il est donc directement plongé dans l'univers, dans l'appartement de Renaud. Ce dernier est de dos, assis, un peu dans la pénombre. Je suis, quant à moi, en fond de salle, je ne suis pas censée être dans l'appartement. Je suis dissimulée sous une cape. La pièce commence par un coup de téléphone entre les deux personnages.

 

C'est un peu difficile puisqu'il faut que je réussisse à me concentrer. J'entends tous les gens rentrer, j'entends leurs réflexions. En même temps, c'est hyper bien pour commencer la pièce, je m'imprègne de toute l'énergie de la salle, de tout le public.

 

Je relis parfois le texte dans la journée et, une fois que la pièce commence, il faut tout oublier, pour être dans le moment présent, dans le personnage.

 

Arthur  : Je reconnais que je n'ai vraiment pas conçu la mise en scène pour le bien être des acteurs. J'ai privilégié ce qui pouvait intéresser les spectateurs. Les comédiens ont donc de nombreuses choses inconfortables à gérer, notamment ce début. Ils doivent gérer le public, tout en se concentrant.  Mais cela créé quelque chose, les gens sont surpris.

 

Anna  : Je sens que, dès que les gens rentrent, ce ne sont pas des réactions habituelles. Ils sont beaucoup plus silencieux, ils regardent ce qu'il se passe. Ils rentrent dedans vraiment petit à petit, ce qui est très intéressant.

 

Arthur  : Une autre difficulté pour les comédiens, mais qu'ils maîtrisent superbement, est liée au fait que la pièce soit très musicale. Trente musiques sont proposées, mais ce ne sont quasiment que des musiques d'accompagnement. Ils doivent jouer, être dans l'émotion de leur personnage, sans que la musique s'arrête. Tout est calé à la seconde, il faut donc qu'ils soient très précis, à la virgule près. C'est une vraie contrainte mais que les deux comédiens abordent à la perfection. Cela apporte beaucoup en termes d'ambiance et d'atmosphère à la pièce.

 

6/ Pour terminer, que dire pour inciter un peu plus encore les lecteurs à venir voir la pièce ?

 

Arthur  : Ils vont venir voir quelque chose de nouveaux. Il faut quand même un minimum d'ouverture d'esprit. Tout en passant un bon moment, ce sera l'occasion d'une petite réflexion. C'est un mélange de passion, de drame, d'érotisme, d'enquête policière, il y a tout un package dans la pièce.

 

Anna  : C'est une super pièce pour les féministes aussi. Toutes mes copines qui sont venues ont adoré, surtout le message à la fin qui explique la pièce, où tout prend un sens.

 

Arthur  : Ce message s'adresse au moins autant, si ce n'est plus, aux hommes. Pour que l'on réussisse à rééquilibrer les rapports hommes femmes, il faut que les hommes aussi s'y mettent.

 

Merci à tous les deux pour votre disponibilité !

Publié dans Théâtre

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Francois Raison évoque sa pièce de théâtre et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour François,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview en votre compagnie !

 

1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, au théâtre des Mathurins, de la pièce à succès « Dernier coup de ciseaux ». Quelle histoire y est racontée ? Quels thèmes y sont abordés ?

 

C'est un spectacle qui se passe dans un salon de coiffure et qui commence de façon tout à fait traditionnelle. Une enquête de police est menée suite à un crime. Deux des clients et les deux coiffeurs sont des suspects.

 

Les deux policiers, pour résoudre leur enquête, demandent à un moment donné l'aide du public. C'est une sorte de grand tour de magie.

 

2/ Comment présenter votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

C'est un producteur de télévision, il est très propre sur lui, il porte la cravate et le costume trois pièces. Il est particulièrement odieux, il est extrêmement désagréable et plein de morgue avec tout le monde.

 

3/ Lorsque les policiers demandent l'aide du public, ce dernier est amené à poser des questions. Comment alors réagir de façon pertinente ?

 

Nous avons bien travaillé, nous avons vu toutes les questions qui peuvent tomber. Chaque soir, il y en a environ sept qui sont posées, mais nous avons travaillé tout un registre de questions, une cinquantaine environ, dont plus d'une trentaine donnent lieu à des scènes.

 

On sait donc quoi répondre. Après, il faut avoir un peut goût pour l'amusement et envisager le spectateur avec qui on interagit comme un autre partenaire.

 

4/ Selon vous, quelles sont les clés de cet énorme succès ?

 

Je pense que cela plaît parce que c'est un petit peu inhabituel. Tous les spectacles qui font montre d'originalité, même s'ils sont dans la forme pas très différents du reste, font venir.

 

C'est une comédie, ce genre marche souvent mieux, sur le long terme, que les pièces plus sérieuses. Le bouche à oreille est beaucoup plus simple. Il n'y a pas de tête d'affiche mais c'est un spectacle bien tenu, avec un metteur en scène et des comédiens consciencieux. C'est le secret des spectacles au long court.

 

Il s'agit d'un chouette programme, qui attire.

 

5/ Dans les derniers instants avant de monter sur scène, quelles sensations dominent en vous ?

 

Le plaisir, toujours le plaisir. Je suis sur ce spectacle en alternance depuis un an et demi. Ce qui est déjà assez long. Parfois des comédiens s'ennuient au bout de trente représentations, pour d'autres à l'inverse ce n'est pas le cas, selon leur nature, leur manière de travailler, le spectacle dans lequel ils sont et les camarades avec lesquels ils jouent. Ce qui est mon cas. En revanche, si on n'a pas le joie juste avant de rentrer sur scène puis ensuite sur les planches, c'est un gros problème et c'est le signe qu'il faut arrêter. Ce qui n'est pas mon cas.

 

6/ Plus généralement, quels sont vos autres projets et actualités artistiques du moment ?

 

Je joue en même temps un autre spectacle, plus petit dans la forme, une comédie romantique qui s'appelle « Meilleurs vœux ». Que j'ai eu la chance d'interpréter avec Lætitia Vercken, en alternance avec Constance Labbé l'an passé. Je partageais le rôle avec Arnaud Lechien, qui a eu le petit Molière du meilleur comédien.

 

C'est un très joli spectacle, que je rejoue avec Caroline Victoria, pour lequel nous avons quelques dates de tournée prévues.  Nous allons œuvrer pour le jouer de nouveau un peu plus.

 

J'ai d'autres choses aussi en vue. Il y a un spectacle, une pièce à deux personnages avec Laurent Hugny, qui joue aussi aux Mathurins. C'est un bon camarade avec lequel j'aime beaucoup jouer. Une lecture est prévue début décembre.

 

Ce sont des familles un peu différentes à chaque fois mais toujours de chouettes familles. Ces spectacles m’intéressent beaucoup, dans des registres opposés, ce qui est plaisant.

 

7/ En conclusion, très simplement, que dire de plus pour inciter les lecteurs à venir voir le spectacle aux Mathurins ?

 

J'ai un personnage odieux mais, dans le fond, je suis un gentil garçon:). Il est important aussi d'aller au théâtre.

 

C'est un spectacle qui fait beaucoup rire, qui apporte quelque chose d'un peu différent dans le rapport humain que cela provoque. 

 

Les enfants s'y plaisent aussi beaucoup, ils jouent, comme les comédiens, avec sérieux.

 

Merci François pour cet échange très sympathique !

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L'Amour est dans le prix : les comédiennes évoquent cette chouette pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Blanche, Vanessa et Izabelle,

 

Vous êtes toutes les trois à l'affiche de la pièce « L'amour est dans le prix ». Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

1/ La pièce se joue au théâtre du Gymnase, jusque début janvier. Pour commencer, quelle histoire est racontée dans ce spectacle ? Quels sont les thèmes mis en avant ?

 

Izabelle  : C'est le thème de l'amour avant tout, comme l'indique le titre. On y retrouve trois couples à la croisée des chemins, cela évoque aussi le démon de midi. La pièce parle à tout le monde, ce sont des histoires souvent vécues.

 

Vanessa  : Cela parle, j'ai envie de dire, malheureusement à tout le monde. Les gens s'y reconnaissent.

 

Izabelle  : C'est sur la base d'un Vaudeville, avec la maîtresse, le mari, la femme.

 

Vanessa  : Et la belle-mère ! C'est vraiment la croisée des chemins. Avec tous ces moments où l'on se pose des questions sur la vie, sur les sentiments, par rapport à ce que l'on a vécu. C'est abordé de manière drôle car il vaut mieux en rire. C'est aussi très actuel.

 

Izabelle  : Il y a la crise de la quarantaine, le couple qui s’étiole pour l'une où il n'y a plus vraiment de magie. L'envie d'un bébé pour une autre, la plus jeune des femmes de la pièce. Le côté désabusé, enfin, pour la femme qui a plus de vécu.

 

Blanche  : Tu parles de moi là:)  :)  :)  :) ?

 

Izabelle  : Oui :) Du côté des hommes, on y retrouve des questions qu'ils peuvent se poser autours de l'amour. Tout plaquer pour refaire sa vie, est-ce une bonne idée ? Tout cela est assez drôle, avec quand même des moments d'émotion assez forts.

 

Vanessa  : On parle juste de ce qui se passe dans la vie de tout le monde. C'est pour cela que le spectateur se reconnaît. Que ce soit dans le divorce ou encore dans le fait d'être quitté. On essaie de faire rire avec.

 

2/ Comment présenteriez-vous chacune votre personnage ? Quelles sont leurs principales caractéristiques ?

 

Izabelle  : Je suis en couple depuis 17 ans avec mon mari, nous avons déjà trois enfants. Mon mari travaille beaucoup, du moins je le crois. Mais je vais m’apercevoir que ce n'est pas uniquement le travail qui l'empêche d'être souvent présent à la maison, au près de ses filles. C'est un père qui est devenu absent finalement mais qui se sert du prétexte de gagner beaucoup d'argent pour argumenter que ses horaires permettent à la famille d'avoir un certain standing.

 

Mon personnage est en bout de route, sur le côté séduction qu'elle peut avoir avec son mari. Ils sont tombés dans une routine absolument étouffante. Elle-même, elle s'est carrément oubliée, elle s'est effacée. Elle est malheureuse, elle est triste. Mais il y a belle évolution du personnage car, finalement, elle aime encore son mari et va tout faire pour le rattraper. Quand elle va voir que c'est foutu, elle va se venger. C'est une sorte de révélation pour elle.

 

Blanche  : C'est une belle-mère déjantée, qui parle difficilement à sa fille, car elles sont un peu fâchées. Elle a vécu. J'ai aimé le côté complètement libre de ce personnage, qui a fait le tour des choses. Elle ne s’embarrasse plus.

 

Mis à part ce personnage, je suis tombée avec une équipe extraordinaire, de bonne camaraderie. Je me régale avec ces jeunes femmes qui sont formidables. Je suis arrivée sur ce projet grâce à ma rencontre avec Clair Jaz. C'est une très belle aventure humaine, avec une équipe géniale.

 

Vanessa  : Je joue Fanny, la maîtresse. Elle est complètement folle, c'est une fille qui bosse, qui a la trentaine mais qui veut toujours plus. Plus d'argent, plus d'amour, elle veut un enfant, puis un deuxième. Je pense qu'elle est très malheureuse à l'intérieur, elle comble le vide par tout et n'importe quoi. Elle est tout le temps dans l’excentricité, dans la folie, elle est assez bipolaire aussi. Elle est une princesse, ce qui est trop facile ne l'intéresse pas. C'est très plaisant à jouer. Ce rôle de composition est intense à interpréter.

 

Nous nous éclatons beaucoup, on s'aime énormément, la troupe est formidable. Tout le monde a sa carrière, son passif, beaucoup ont fait des seuls en scène mais il y a un respect énorme, dans une excellente ambiance.

 

3/ La distribution est alternante. Quels liens faites-vous entre les comédiens ? Vous inspirez-vous les uns des autres ? Ou restez-vous plutôt autonomes dans l'interprétation ?

 

Izabelle  : Clair Jaz a eu l'intelligence de prendre des alternances qui n'ont rien à voir les unes avec les autres. Elle ne demande pas une copie du rôle, chacun arrive avec sa personnalité et propose autre chose.

 

J'ai deux maris et deux mères. C'est carrément autre chose et cela me fait jouer autre chose. L'écoute n'est pas la même non plus. C'est super agréable, j'ai l'impression que ce n'est pas la même pièce.

 

Blanche  : J'ai eu beaucoup de bonheur à travailler avec Clair, qui ne dénigre jamais le comédien. Elle a des façons de faire très agréables, avec une sensibilité folle.

 

4/ Quelles sont les clés du succès de cette pièce ? Pourquoi plaît-elle aux spectateurs qui viennent vous voir sur scène ?

 

Vanessa  : Ma robe de Beyonce ! Mon décolleté plongeant !

 

Blanche  : La petite culotte d'Izabelle aussi.

 

Vanessa  : Plus sérieusement, les gens peuvent se reconnaître. Ou alors ils reconnaissent des amis ou de la famille. C'est une comédie moderne qui parle à tous.

 

Blanche  : Il y a du rythme, sans temps mort.

 

Vanessa  : Clair a pris le parti de ne pas nous mettre dans un décor de Vaudeville ou de comédie de boulevard. Nous sommes sur un plateau complètement nu, avec du plexiglas, ce qui laisse plus de place à notre jeu.

 

Le plateau est toujours dans l'action, ce qui est super intéressant. Nous sommes en permanence à l'écoute, sur la brèche.

 

Izabelle  : C'est une pièce qui enlève toute notion de temps. Même s'il y a une évolution de tous les personnages, on ne sait pas quelle saison est jouée, ni sur quelle durée l'action se déroule.

 

Il y a de beaux jeux de lumière, avec une musique très sympa. Un combat de boxe très chouette est même proposé à un moment donné. Nous rions beaucoup entre nous aussi, ce qui détend l'atmosphère.

 

5/ La pièce est à l'affiche jusque début janvier. Quelle suite aimeriez-vous y donner ?

 

Vanessa  : Apparemment, nous serions prolongés jusque début avril au Gymnase. Partir en tournée nous plairait beaucoup aussi.

 

Blanche  : Il faut, pour cela, trouver les lieux. Ni trop grands ni trop petits. J’aime bien les petites salles car on peut y jouer vrai. L'émotion passe mieux que lorsque l'on se met à parler faux, pour aller chercher le dernier rang. J'aime ce rapport de proximité avec le public.

 

6/ Pour terminer, très simplement, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter à venir voir la pièce ?

 

Izabelle  : Le texte est bien écrit, la mise en scène est rythmée, enlevée, originale. Six comédiens à fond, avec une bonne dynamique et une bonne énergie. C'est un thème qui n'est pas forcément très rigolo mais on en rigole justement. Cela fait du bien de se lâcher sur des choses plus difficiles.

 

Vanessa  : Venez, on va vous remonter le moral. Notre metteur en scène aimerait avoir une piscine, donc venez !

 

Ce fut un plaisir d'effectuer cette interview avec vous trois !

Publié dans Théâtre

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Emilie Crubezy évoque la nouvelle pièce de théâtre de sa compagnie !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Émilie,
 
C'est un plaisir d'effectuer cette nouvelle interview avec vous.
 
1/ Vous serez à l'affiche, mardi 12 et mercredi 13 décembre, à Gare au Théâtre, de la pièce « Le renard envieux qui me ronge le ventre ». Quelle histoire y est racontée ? Quelles thématiques y sont abordées ?
 
C'est une pièce à cinq personnages, dans laquelle on suit leurs histoires respectives, sur cinq tableaux. Les thématiques principales sont le conditionnement relatif au genre et les comportements de discrimination intériorisée qui en découlent. C'est-à-dire comment les discriminés deviennent discriminants, comment victime, on devient soi-même ensuite bourreau. 
 
2/ Comment présenter votre personnage? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
 
J’interprète Jeanne, une jeune fille que l'on suit dans son passage de l'enfance à l'âge adulte, qui a envie d'assumer sa féminité pour se libérer en tant que femme, notamment sexuellement. Elle fonctionne en duo avec un autre personnage, Sam, qui elle suit le même parcours mais se définit beaucoup plus en rejet de sa féminité et base son idée du pouvoir sur des qualificatifs masculins. 
 
Les deux sont indissociables, nous incarnons ainsi, avec ma partenaire Loris Reynaert, deux couleurs très précises et très opposées, deux faces qui constituent cette attitude schizophrénique qui peut découler d'un conditionnement relatif aux rôles de genre féminin. 
 
3/ Quelles ont été les principales sources d'inspiration pour le développement de cette pièce ?
 
Elles ont été très nombreuses, puisque nous avons travaillé pendant deux ans à partir d'une écriture plateau. Me concernant, j'ai été marquée par le Cafézoïde « Le paradis pour les enfants », qui nous avait permis, pendant tout un après-midi, d'interroger des enfants. De manière ludique pour ne pas qu'ils se sentent jugés. 
 
Nous leur avions demandé par exemple pourquoi ils étaient contents d'être un garçon (ou une fille). Ou encore, s'ils estimaient que certaines choses n'étaient pas réalisables chez un sexe ou un autre. Les réponses étaient très intéressantes et nous avons pu voir à quel point les enfants pouvaient déjà être dans certains schémas éducatifs ou culturels, sans même s'en rendre compte. C'était génial.
 
Nous avons aussi lu énormément de bouquins. J'ai dévoré le livre d'une prostituée, une femme assez extraordinaire. Cela m'a beaucoup marqué. C'est l'occasion de mieux comprendre pourquoi des gens extrêmement intelligents peuvent faire des choix pour se libérer et, en même temps, en se libérant, comment ils se détruisent eux-mêmes sans le capter. C'était très beau.
 
Ce sont aussi beaucoup de situations vues dans la vie ou que, nous-mêmes, avons pu vivre. 
 
Le contenu a énormément changé depuis le début. La metteuse en scène, qui est aussi l'autrice, a écrit quatre versions de la pièce. Cette dernière a vraiment évolué dans le temps. S'agissant d'une écriture plateau, qui vient donc de nous, de nos improvisations, ce spectacle nous appartient énormément. J'ai l'impression que c'est une partie de moi. 
 
Il y a beaucoup de choses dont nous avons parlées qui ont ensuite été retranscrites. En tant que comédienne, c'est vraiment génial de voir que l’œuvre passe à travers soi.
 
4/ Selon vous, quelles sont les clés de réussite de cette pièce ? Pourquoi plaira-t-elle aux nombreux spectateurs qui viendront vous voir sur scène ?
 
Les premiers retours obtenus après les filages devant la compagnie montrent que, même si c'est un thème qui n'est pas facile à aborder, nous le traitons avec pas mal d'humour. Cela fait plaisir aux gens d'arriver, face à des thèmes compliqués, à être suffisamment détachés pour pouvoir en rire. De façon générale, le débat est d'autant plus riche, la réflexion du public beaucoup plus profonde, justement parce que nous abordons ces thèmes avec de la distanciation.
 
Je pense que l'on se reconnaît dans le spectacle. Pas forcément sur le conditionnement relatif au genre mais dans des choses que l'on a tous vécues et qui, sur scène, sont évidentes. C'est aussi assez touchant de voir tous ces êtres humains qui essaient de s'en sortir, qui trébuchent mais qui réessaient. 
 
5/ Au-delà de ces deux dates, quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à ce spectacle ?
 
Nous allons jouer deux autres dates au théâtre des Halles, les 8 et 9 février. Après, nous espérons une diffusion francilienne sur un plus long terme et surtout une diffusion dans notre Région, la Région Centre-Val-de-Loire où est ancrée la compagnie.
 
Nous souhaiterions aussi le présenter à des scolaires, plus particulièrement à des lycéens car ces thèmes ne sont pas souvent abordés auprès des jeunes, alors qu'ils leurs sont très familiers. Ce serait aussi l'occasion de jouer devant des jeunes pour, ensuite, pouvoir en parler avec eux et connaître leur vision. Et bien sûr, il nous paraît très important d'ouvrir l'esprit des adultes de demain sur des questions d'inégalités sociales dues au genre.
 
6/ Pour terminer, que dire pour inciter, si ce n'est pas déjà fait, les lecteurs à venir voir la pièce ?
 
C'est terriblement actuel. En même temps, on aborde des sujets comme la condition de la femme au travail. On pourrait croire que c'est un thème sur lequel la société ne fait que radoter. Mais c'est sans doute le signe que rien n'avance. Donc il faut absolument continuer à en parler pour éclairer les esprits. Tout cela est fait avec humour et légèreté. 
 
L'équipe a envie de partager ce spectacle avec vous. C'est la première fois que je suis aussi fière, en tant que comédienne, de défendre un spectacle. Je travaille dessus depuis deux ans, j'ai hâte que vous découvriez le résultat. 
 
Ce n'est que le début d'une longue aventure je l'espère. 
 
Merci Émilie de nous avoir accordé un peu de votre temps !

Publié dans Théâtre

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