Koh Lanta : Steeve, éliminé sur les poteaux, se remémore son aventure!
Bonjour Steeve,
Merci de nous accorder un peu de votre temps.
Vous finissez troisième de cette vingtième saison de « Koh Lanta », vous avez été éliminé après l’épreuve des poteaux. Quel bilan général tirez-vous de votre aventure ?
Je pense que mon parcours est bon. Dans le sens où, déjà, la sélection est très difficile. Ensuite, j’ai la chance de me retrouver sur l’île, au milieu de 20 autres aventuriers. J’ai un profil qui n’est pas le plus préparé à me départager de tous ces jeunes loups autours de moi. Finalement, je suis avec les jaunes et ça se passe très très bien. J’arrive à avoir une place importante au sein de la tribu. De là, je vais à la réunification, c’est déjà une première victoire énorme pour moi.
Petit à petit, je m’aperçois que le feeling passe avec l’ensemble des aventuriers, que presque personne ne veut voter contre moi. Au fil de l’eau, je me retrouve à une épreuve mythique, celle des familles, que je gagne avec mon fils. C’est MA victoire. Ca s’enchaine, j’ai la chance de gagner l’orientation, avant de me retrouver sur les poteaux. Donc une aventure dingue. Je suis parti sans être parmi les favoris et je me suis retrouvé aux portes de la victoire. Cette aventure est bluffante, exceptionnelle et, quelque part, je suis fier de mon parcours, même si j’aurais aimé l’emporter.
Vous l’avez évoqué, parmi les faits marquants des derniers épisodes, vous avez remporté l’épreuve des familles. On peut penser que la journée passée avec votre fils fait partie des meilleurs moments de ces 40 jours d’aventure ?
Ah oui, vraiment. On m’aurait dit que j’allais gagner l’épreuve, que j’allais partager ce moment avec mon fils et que l’aventure allait s’arrêter là, j’aurais signé, tellement c’était unique. Déjà voir arriver Hugo était fou, je ne m’attendais pas à ce que l’un de mes fils vienne, ils sont mineurs tous les deux. Gagner cette épreuve était alors assez évident, il m’a donné un shoot d’adrénaline assez exceptionnel, je voyais les statuettes éclairées tellement c’était évident pour moi.
On l’a tous vu, la récompense est quelque chose que l’on ne vit qu’une seule fois. Je l’ai vécue après 38 jours de fatigue, avec mon fils, c’était exceptionnel. Du coup, il m’a reboosté pour la fin de l’aventure.
Justement, cette adrénaline vous a sans doute aidé à être particulièrement efficace aussi lors de l’orientation, épreuve que vous avez remportée ?
C’est ça. L’orientation me faisait peur, notamment après l’épreuve sur l’ile avec Cyril où on cherchait les amulettes, dans laquelle j’avais été très très nul.
J’ai un manque de confiance en moi et, du coup, quand je perds un peu mes moyens, je m’énerve, je tourne en rond et je suis assez nul. Hugo m’a énormément conseillé là-dessus, on s’est posé, il m’a suggéré de m’organiser un peu plus. A cela s’ajoute la motivation qu’il m’a apportée en me parlant de son frère. Grâce à cela, je ne me suis pas énervé. Pourtant, je me suis retrouvé en galère d’entrée, je n’ai pas trouvé mon repère de suite. Une fois celui-ci détecté, c’était une zone très très dense, je me suis dit que, si je commençais alors à m’énerver, j’allais péter un câble. Du coup, je suis resté calme et ça a marché. Je me suis bluffé moi-même. Cela a bien fonctionné, je dois cette victoire à ma récompense avec Hugo et à ce moment où on s’est posé tous les deux, qui m’a assagi.
Le lendemain, lors de votre deuxième passage sur les poteaux, qu’est-ce qui vous a manqué ?
Pas grand-chose. Comme à l’orientation, je suis arrivé sur la deuxième épreuve des poteaux un peu stressé, dans le sens où je n’avais pas été une seule seconde à l’aise le premier jour, même si j’avais tenu une heure dix. Je me suis dit que ça allait être compliqué mais, en fait, j’étais super bien. Je pensais même pouvoir tenir la journée.
Je crois que j’ai connu un excès de confiance. J’étais sûr de ne pas tomber et, du coup, j’ai mal positionné mes pieds sur la deuxième clavette, de quelques millimètres. J’ai tenté de me re-stabiliser, j’ai bougé une nouvelle fois, en avançant un peu et je suis tombé. C’est un manque de concentration car, franchement, j’étais bien. Ce type d’épreuve ne pardonne pas.
Quand je suis tombé, tout s’est écroulé. Je savais que, en finissant troisième, mon aventure s’arrêtait là. Même deuxième d’ailleurs. Du coup, c’est une déception, accentuée par ces premières minutes dont je vous parlais. Je ne tremblais pas, j’étais à l’aise, il faisait chaud mais je me motivais. Et puis je suis tombé…
Au moment de votre chute, dans votre tête, vous le disiez, vous saviez que c’était fini pour vous ?
Je sais déjà en montant sur les poteaux que, si je ne finis pas premier, ni Cindy ni Maud ne me choisira. On était conscient que j’avais quasiment l’unanimité du jury final. Du coup, ce n’était pas une surprise, on en avait même parlé entre nous.
Je suis content quand même, dans le sens où je perds tout seul. A l’inverse, je savais que je devais choper la victoire tout seul aussi. Je le savais d’entrée. En voyant la fin des poteaux, je râle encore plus, quand je vois que Maud fait une erreur technique et tactique, à tirer son fil trop tôt. Je me dis que j’aurais pu être à la place de Cindy et gagner. Mais je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même, vraiment.
Comment s’est passé, à titre plus personneL, le visionnage du dernier épisode ? Cela a-t-il généré en vous une petite frustration ?
Forcément, cela a réveillé un peu ce qui s’est passé là-bas, même si nous sommes rentrés depuis un moment. Il y a un peu de déception car je me suis aperçu, une nouvelle fois, que je suis passé vraiment près de la victoire. Surtout quand je pense aux votes potentiels du jury final.
Revoir Cyril rigoler largement et grâcement lors de mon élimination m’a fait aussi un peu mal. Je me suis demandé si je méritais autant cet éclat de rire de sa part. Tout cela a été un peu blessant. Mais je me dis que l’aventure est belle, qu’elle s’est bien terminée.
Evidemment, j’ai déçu mes proches, les gens qui m’ont soutenu et qui y ont cru jusqu’au bout. Après, Cindy et Maud sont des aventurières qui méritent largement leur place. Je n’en veux pas une seconde à Cindy, dans le sens où c’était ce qu’il fallait qu’elle fasse. Maud, en plus, finit vainqueur, c’est quelqu’un d’exceptionnel, elle n’a pas volé sa victoire.
Quant à la diffusion, c’est un peu, pour nous, comme une deuxième aventure, nous qui avons vécu 40 jours là-bas. On vit 14 émissions résumées en 2 heures, forcément il y a des moments où j’aurais aimé voir autre chose. J’ai chassé 2 heures et demie par jour dans l’eau froide, non-stop pendant 40 jours et rien n’a été montré. Je tiens le feu 40 jours aussi non-stop, la nuit, sans relâche et on ne me voit pas non plus. Forcément, j’aurais préféré me voir un peu plus en action sur le camp que voir certaines disputes entre les uns et les autres. Mais cela fait partie du jeu et c’est ce qui fait que cette émission tient en haleine tout le monde.
Sur le résultat final, sur l’expérience finale, c’est une aventure de fou, je ne regrette pas une seule seconde ce qui s’est passé sur place.
Les retrouvailles avec les autres aventuriers ont-elles été chaleureuses et ont-elles permis de refermer ensemble le livre ?
Oui, complètement. C’est très puissant entre nous. On dirait, dès fois, qu’entre les uns et les autres, c’est tendu. Les relations là-bas sont démultipliées, c’est dingue. On est une famille. Même avec Victor, avec qui je n’ai pas eu le plus d’affinité, tout le monde le sait. On était ravis de se retrouver tous les deux, il a fait la connaissance de mes enfants, moi de sa femme. On s’est pris dans les bras.
On est tous vraiment potes, on a l’impression d’avoir tissé un lien entre nous assez magique. Tous ces moments où on se retrouve sont puissants, vraiment, et sincères. C’est le plus important.
Pour terminer, on ne pouvait pas passer à côté, on a pu voir à plusieurs reprises que vous portiez un caleçon à l’envers sur la tête, au bord de l’eau. Comment vous est venue cette idée ?
Je n’ai eu que des retours et des commentaires sympas. Après, c’est un style. J’habite dans le sud, je n’ai pas trop de cheveux, j’avais un chapeau en paille qui me faisait plus mal qu’autre chose, avec le sel et le sable. Du coup, je me suis dit que je n’avais pas grand-chose en coton à me mettre sur la tête, j’ai pris la première chose qui venait, c’était mon caleçon. Je m’en fous un peu de mon image, tant que je suis à l’aise, tant que je suis bien.
Ca me permettait un peu de me garder au sec pour la nuit. C’est un style comme un autre mais je n’ai pas trop réfléchi à cela. Mais c’est un nouveau style, à Nice sur la plage il y en a quelques-uns qui ont un caleçon en coton sur la tête maintenant J
Ce fut un plaisir, Steeve, d’échanger avec vous !