Un Si Grand Soleil : Loïs Vial nous parle de l'arrivée de son personnage et en profite pour présenter son projet théâtral !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Loïs,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons très prochainement vous retrouver dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil ». A titre personnel, on imagine certainement la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, cela a été un grand plaisir ! C’est une quotidienne que je connaissais mais, par contre, je n’avais jamais travaillé sur ce format-là. Donc j’ai eu le plaisir et l’excitation de découvrir une nouvelle mécanique de création pour le comédien que je suis. Ce programme est aussi connu pour le plaisir pris par les acteurs sur le tournage : l’équipe est géniale, les lieux où l’on tourne sont assez fabuleux,…

Au moment où j’ai appris que j’allais rejoindre l’équipe, il y a eu de la curiosité, et une réelle envie de participer à un projet qui fait rêver les gens tous les jours. C’est un cadre différent de l’unitaire, du cinéma ou du théâtre et, justement, il y a quelque chose d’assez noble, je trouve, dans le fait d’embarquer le public chaque soir dans des histoires. J’étais content d’arriver sur ce plateau-là ! Cela a été une expérience géniale, ce fut une très belle rencontre avec Paul, qui joue mon meilleur ami dans la série, on est deux compères et nos deux personnages vont faire plein de choses…Je n’oublie évidemment pas Lila avec qui j’ai tourné aussi.

Vous l’avez rapidement évoqué, le cadre et les conditions de tournage sont particulièrement agréables et appréciables, ce qui doit probablement aider à la qualité du rendu final…

Exactement ! Il y a 4 équipes qui tournent en même temps, l’équipe 1 est toujours en studio. Ce dernier est fabuleux, à la pointe de la technologie, on a l’impression d’être dans un mini Hollywood : quand on rentre, il y a plein de studios, on passe à travers un commissariat, une école, des salles d’interrogatoire…Même en tant que comédien, c’est assez magique à voir ! Je commence à avoir l’habitude de découvrir de tels lieux mais ce studio-là, je dois le dire, est assez impressionnant ! Cela fait plaisir d’avoir cette matière-là, on sent qu’il y a de l’ambition dans ces murs !

Pouvoir rencontrer plusieurs réalisateurs est très intéressant, chacun a sa façon de réaliser, de raconter cette histoire et, malgré tout, il y a ce fil directeur qu’est la série, qui nous guide tous. C’est une sorte de relai qui est très enrichissant à faire !

 

 

Dans quel contexte arrive votre personnage à l’image ?

Mon personnage, Cédric, est le meilleur ami d’Arnaud. Il arrive à un moment où Arnaud est en difficulté dans la série, par rapport à son papa qui souffre de problèmes de santé assez graves. Cédric est toujours là pour lui, pour le soutenir et essayer de porter avec lui ses problèmes : Arnaud a beaucoup de problématiques qui le traversent et Cédric va être là pour l’épauler…En même temps, c’est un personnage un peu mystérieux : on ne sait pas trop d’où vient Cédric, il est là, c’est le meilleur ami d’Arnaud, on sent que ce n’est pas la même classe sociale, qu’il vient d’un milieu assez modeste, ce qui va lui faire faire certaines choses, et avoir une manière de penser différentes. Il va déranger beaucoup de gens avec son franc-parler et son attitude assez spéciale : il est en marge, c’est un personnage qui ne marche pas forcément dans le même sens que les autres et qui va causer certaines réactions...

On comprend que ce personnage vous a permis une palette de jeu large et variée, ce qui est sans doute très plaisant…

Oui, exact ! J’ai essayé de travailler une façon de parler différente, un peu décalée, comme le personnage, je lui ait donné un accent. Je souhaitais qu’on ne sache pas trop d’où il vient…J’y ai mis une sorte de bagou, un flegmeet une présence mystérieuse : j’ai aimé que tout ne soit pas expliqué sur ce personnage, ce qui permet aussi au téléspectateur de chercher, et d’avoir sa petite porte d’imagination. La palette de jeu est intéressante : il accompagne Arnaud tout au long d’une dégringolade et d’une cascade d’évènements qui vont faire que tous les deux vont prendre des décisions plus folles les unes que les autres. Ils arriveront à un point de prise de décision qui est extraordinaire et totalement impensable : c’est intéressant et génial d’avoir pu jouer cela avec Paul ! 

On le sait, le rythme de tournage est intense sur une quotidienne. Sans doute que votre parcours artistique vous a aidé à l’appréhender ?

Oui, c’est un gros rythme, mine de rien ! Il y a certaines journées où on tourne sur plusieurs équipes, parmi les 4 présentes : on commence en studio pour, ensuite, aller rejoindre une équipe en extérieur. C’est assez sportif, on doit redécouvrir toute l’équipe technique à chaque fois, il faut se remettre dans le bain. Je pense que c’est extrêmement formateur pour les jeunes comédiens ! En même temps, il faut avoir un petit peu d’expérience pour pouvoir maintenir le rythme et performer. Alors que la cadence est soutenue, il faut arriver à garder cette qualité de jeu et d’interprétation, tout en changeant rapidement et en ayant pas mal de texte. C’est bien, cela permet des choses fraiches et spontanées ! 

Au moment de vous glisser dans la peau de votre personnage, avez-vous (re)visionné les épisodes en diffusion pour mieux encore vous imprégner de l’atmosphère ? Ou, à l’inverse, avez-vous préféré garder une certaine fraicheur ?

Quelques jours avant, j’ai regardé la série pour pouvoir m’imprégner de son énergie, du rythme de jeu, de la musique, de la lumière, de l’image. Ensuite, j’ai voulu garder l’originalité du personnage, je n’ai pas cherché à copier qui que ce soit. J’ai veillé à conserver l’énergie avec laquelle j’avais créé ce personnage. Cela a été très agréable, la plupart des propositions que j’ai pu faire ont été très bien accueillies et ça a permis d’étoffer, ce qui était très intéressant !

A l’inverse, aimez-vous regarder, plus généralement, le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu, notamment comparativement au ressenti que vous aviez eu sur le plateau ?

Cela dépend des scènes. Il y en a certaines où je sais que ce que j’ai ressenti va être à peu près identique à ce qui sera à l’image. Il y en a d’autres où le curseur est à un tel point que c’est difficile d’avoir un auto jugement et de savoir ce qui s’est passé…Il y a donc certaines scènes que j’ai hâte de découvrir, de prises de décision avec Arnaud : il me tarde de voir ce que va rendre le produit fini. 

C’est difficile de se voir en tant que comédien mais je trouve qu’à force, on se défait un peu de cet auto jugement et on arrive à y trouver du plaisir, en se remémorant les bons souvenirs du tournage de la scène. 

 

 

Certainement serez-vous aussi curieux de découvrir les retours du public sur votre arche mais également sur votre personnage ?

Oui, j’ai hâte de voir le ressenti des gens, pour voir s’il est égal au mien. Est-ce que leur ressenti va être similaire au mien quand j’ai découvert ce personnage à la lecture du scénario ? Dans ce que j’ai imaginé, est-ce qu’ils vont se projeter la même chose ou vont-ils dessiner d’autres choses ? Peut-être qu’ils vont se faire une histoire différente…Mais, oui, j’ai hâte d’avoir leurs retours et leur ressenti. Je pense que c’est une arche intéressante, il y a quand même pas mal d’action, ça bouge bien, il y a de nombreux rebondissements et je pense qu’elle va surprendre les gens…

En complément, vous êtes actuellement en préparation d’une nouvelle pièce de théâtre, qui sera proposée cet été au festival d’Avignon. Comment pitcher ce spectacle ?

« Funérailles d’hiver » se jouera au théâtre de l’adresse, c’est écrit par Hanokh Levin, mis en scène par Arno Léon, avec Thibault Schrevelle, Lise Gillet, Estelle Ruffin, Victor Breda et moi-même, sans oublier Yanis Charvet à la lumière. En fait, cela va parler d’un jeune homme qui, à la mort de sa mère – mère qui avait souvent été seule dans sa vie, va lui promettre qu’il y aura toute la famille à l’enterrement. Malheureusement, en parallèle, est prévu depuis de longues dates le mariage de snièce …400 invités sont attendus, il est donc difficilement reportable… Quel événement doit primer entre un triste et un joyeux ? Toute la pièce repose sur une course poursuite entre ce jeune homme et tout le reste de la familleLes personnages sont haut en couleur, cela promet des rebondissements assez incroyables. 

C’est une pièce musicale, avec 2 guitaristes sur scène, en style jazz manouche. Il y aura du chant, de la danse, …même de la neige sur scène…C’est un spectacle assez hybride, d’une heure et 15 minutes très vitaminées : on a hâte !

Quel rôle allez-vous ainsi interpréter ?

Je joue deux rôles : celui d’un professeur, assez noble, qui est charmeur au possible, et celui d’un mari rustre de la famille qui veut absolument marier sa fille et qui, lui aussi, est complètement décalé et perdu. Ces deux personnages sont un peu aux opposées mais permettent un panel de jeu assez agréable.

Ce sera votre premier festival d’Avignon sur scène…On vous imagine très excité et impatient de pouvoir rencontrer le public avec cette création ?

Oui, vraiment ! On a hâte d’avoir les retours…On commence à avoir un produit fini, qui est de plus en plus satisfaisant pour nous mais la plus grande satisfaction sera celle des retours du public. Le rythme effréné du festival est complètement fou mais le challenge donne une énergie. Comme un sportif avant une compétition, on travaille dur, on s’entraine intensément pour avoir un rendu tous les soirs qui soit le plus intéressant et intense possible. C’est pour faire vivre tous les jours des émotions aux gens que l’on fait ce métier !

Ces deux arts, l’image et le théâtre, pourraient paraitre bien différents. Mais sans doute y trouvez-vous beaucoup de complémentarité ?

Totalement ! Je trouve que le théâtre et le cinéma sont des vases communicants pour l’acteur. Pour faire “simple” : en faisant du théâtre on gagne une technique et une maitrise du corps ainsi que de la voix, en faisant de l’image on acquiert une finesse de jeu, une simplicité et une intensité. Les deux mis ensemble permettent une meilleure qualité d’interprétation. Pour moi, un artiste doit faire de tout, il ne faut pas juste se cantonner à ne faire qu’un seul type de produit. Afin de perdurer, on se doit de travailler sur plein d’angles et de versants : théâtre, cinéma, unitaire, série, voix-off…

Cette année, je suis très content puisque je vais tourner à nouveau sur le long-métrage « De Gaulle », d’Antonin Baudry, réalisateur du « Le chant du loup », où je joue François, un compagnon d’armes d’Anamaria Vartolomei qui va œuvrer à la libération de la France. J’ai fait « Un Si Grand Soleil » avec le personnage de Cédric, et je repars pour une série TF1 qui sera l’adaptation du roman de Michel Bussi « Rien ne t’efface », réalisé par Jérôme Cornuau, avant d’enchainer par le festival d’Avignon. Je suis fier aussi de participer au court métrage “Valhalla” d’Anthony Candellier, qui a gagné le prix du meilleur 48h de Lyon, qui a reçu 2 prix à Paris, meilleur Acteur, et meilleur son, et le prix du meilleur scénario au festival Filmapalooza de Lisbonne. Il est désormais sélectionné au short film Corner de Cannes. C’est trop bien : en un an, il y a eu plein de jolis projets, un florilège de façons différentes de travailler… mais avec le même objectif, celui de vivre des émotions et d’en faire vivre.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours artistique ?

Ah, bonne question…Pour la suite, j’ai envie de continuer à être sur plein de projets différents, aux architectures variées. Je vais continuer de croquer ce métier avec autant de plaisir que j’ai actuellement ! J’ai envie de tout faire : des films historiques, des films d’horreur, des westerns, des comédies dramatiques, des séries, des pièces,…Je suis intéressé par beaucoup de choses ! J’ai même envie de travailler aussi à l’étranger. J’ai joué une scène en napolitain sur « Piste noire », une série actuellement diffusée sur Canal+et ce serait un plaisir de pouvoir travailler sur d’autres séries à l’international. Voilà, j’ai l’envie de dévorer le monde et ce métier !

Merci, Loïs, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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