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theatre

Elsa Bontempelli évoque son parcours, ses souvenirs et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Elsa,

 

Merci de me consacrer du temps aujourd’hui pour me parler de votre actualité.

 

Vous êtes une artiste aux multiples casquettes, sur scène et en dehors. Qu’est-ce que vous plaît dans votre quotidien artistique ? 

 

J’ai de plus en plus de mal à répondre aux personnes qui me demandent quel est mon métier. J’ai eu la chance d’être sur scène et j’ai développé mon savoir de metteuse en scène en fonction de mes expériences d’artiste.

 

Ce qui me plaît, c’est d’avoir la possibilité de savoir ce que mes artistes ressentent sur scène, l’ayant vécu. C’est une chance pour la compétence principale que j’ai développée qui est la mise en scène.

 

Quel lien, quelle complémentarité existe-t-il entre la mise en scène et la scène ? Comment combinez-vous ces deux domaines ?

 

J’ai un énorme respect pour les artistes que je dirige. J’essaye d’être très claire dans ce que je leur demande, car j’ai eu des metteurs en scène peu clairs qui m’ont mise dans l’embarras.

 

J’ai aussi eu des chorégraphes ou des metteurs en scène très exigeants et très coléreux et ça mettait aussi les artistes en stress, les repoussant dans des retranchements qui ne sont pas forcément agréables. J’ai eu des metteurs ou chorégraphes qui étaient des copains et ce n’était pas bon non plus, le copinage pose à un moment donné un problème de hiérarchie.

 

En fonction des expériences que j’ai eues en tant qu’artiste, j’essaie de donner le plus grand confort à mes artistes en créant une équipe où tout le monde a sa place, se sent écouté et cadré.

 

J’ai eu la chance d’être soliste, en tant qu’artiste, d’avoir des possibilités de m’exprimer seule sur scène. Très souvent, on a ce fantasme de la meneuse, soliste, mais cela ne me correspond pas, je préfère faire partie d’une équipe. Pour moi, l’aventure artistique est avant tout une aventure de groupe. C’est comme cela qu’elle est la plus enrichissante.

 

Quand êtes-vous la plus à l’aise et, inversement, quand êtes-vous davantage sujette au stress ? A la direction ou dans la lumière ?

 

C’est un stress totalement différent, qui ne se situe pas au même moment. Quand je mets en scène, j’ai des maux de têtes, le cœur qui bat. En tant qu’artiste, j’ai mal à l’estomac.

 

Mais ce qui me libère, c’est qu’en tant que metteur en scène, on voit les choses. En tant qu’artiste, on est parfois incapable de faire face aux jugements parce qu’on ne s’est pas vu. En tant que metteur en scène, mon œil extérieur me permet un certain détachement face à la critique.

 

C’est une expérience bouleversante, d’avoir mis en scène quelque chose et de se mettre dans le public, d’être impuissant à ce qu’il se passe, de ressentir le public pris dans l’émotion ou dans le rire. Je regarde autant la salle que la scène et c’est seulement comme cela que je suis capable de juger mon travail. C’est libérateur finalement d’avoir cette possibilité de recul.

 

J’ai beaucoup d’admiration pour les artistes qui se mettent eux-mêmes en scène et qui n’ont aucun recul sur ce qu’ils font.

 

Pour la mise en scène, avez-vous des sources particulières d’inspiration ?

 

J’ai atterri dans le monde du cabaret parce que je mesure 1,83m. Grâce à cette particularité physique, j’ai été tout de suite engagée dans ce milieu.

 

Mais j’ai grandi dans le milieu du théâtre et particulièrement dans le milieu musical. Etant petite, je jouais dans les lignes de fauteuils de théâtre, pendant que mon père mettait en scène. La mise en scène m’a donc toujours paru naturelle. Dès mes 7 ans, il m’arrivait de mettre en doute la mise en scène qu’on me proposait. A 3,4, 5 ans, on est des éponges. Quand on a des parents artistes, inconsciemment, on ingurgite tout ça et j’ai reçu cette logique. On n’apprend que ce que l’on sait déjà.

 

Etant artiste d’abord chorégraphique, de par mes débuts au Lido, j’accorde une grande importance au corps. J’ai besoin de comédiens corporels, j’ai beaucoup de mal avec les comédiens qui sont peut-être très sincères mais qui regardent le lustre. J’ai besoin d’incarnation du texte dans le corps. C’est quelque chose que j’ai gardé de mon expérience de danseuse.

 

Vous avez récemment mis en scène « Les Vilaines », avec des dates qui se sont très bien passées. Que retenez-vous de ces premières dates ?

 

Evidemment, nous sommes ravis de la façon dont le public a reçu notre trio. C’est fabuleux de créer quelque chose et que ce soit reçu par le public de manière enthousiaste.

 

 

 

En tant que metteuse en scène, je ne vois que ce qui ne marche pas ! (rires). Il y a encore beaucoup de choses à retravailler, pour huiler la mécanique. Mais il y a un vrai potentiel dans ce spectacle, dans le concept, dans le trio : Mélina Claire, Margaux Heller et Elsa Fidji. Je les ai choisies par audition. Elles s’accordent entre elles et de façon troublante avec les personnages. Il y a une vraie symbiose.

 

Nous développons ce potentiel. Nous voulons faire une version avec 4 musiciens de Jazz pour 8 chansons. Nous recrutons en ce moment ! Ils soutiendront bien sûr le jeu, tout au long de la pièce.

 

Quels sont vos autres projets et envies artistiques du moment ?

 

On a une pièce, seulement théâtrale et une autre qui est musicale. Il s’agit de deux livrets différents. Mais ils ont en commun que c’est du spectacle qui parle du spectacle.

 

La première s’appelle « Avis d’audition », sur les auditions donc. Deux comédiens et une comédienne. C’est la rencontre intense qui fait partie de la vie de l’acteur et de la profession du metteur en scène. Qu’est-ce qu’il se passe pendant une audition ? Des deux côtés, il peut y avoir des surprises : une rencontre amoureuse, c’est d’ailleurs comme cela que se sont rencontrés mes parents ! Ça peut être un personnage à côté de la plaque, une erreur de casting, comme quelqu’un qui veut un petit rôle court et qui se retrouve à jouer Hamlet ! C’est la déclinaison de toutes les situations qui sont évoquées par une série de monologues et de dialogues. C’est pour 2020-2021.

 

L’autre s’appelle « Si ça vous chante ». C’est une pièce montée par mon père il y a 20 ans. Elle évoque la naissance de la Chanson, incarnée par une jeune comédienne, fruit de la rencontre entre Monsieur Texte et Madame Musique. C’est l’aventure de cette fille, qui rencontre le Rythme, le Disque, le Showbiz. Tous ces personnages sont incarnés. Ils utilisent la Chanson pour qu’elle soit rentable, ils la vulgarisent ou la glorifient. Pour 2020-2021 aussi.

 

Nous sommes une production qui a plein de soutiens, c’est une chance. Nous sommes très excités de tous ces projets. Ces derniers représentent déjà 3 ou 4 ans de travail. Ils demandent beaucoup de comédiens.

 

J’ai toujours eu, par ailleurs, l’envie d’ouvrir un lieu sur un bateau, très cabaret, chansonnier, tourné vers le Music-Hall et l’écriture. J’aimerais avoir un lieu pour accueillir les artistes. Ça, c’est pour la prochaine décennie !

 

Merci beaucoup, j’ai été ravi de partager ce moment avec vous aujourd’hui. Nous suivrons avec intérêt vos prochaines représentations !

Publié dans Théâtre

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Laurent Maurel revient sur son parcours et nous présente ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : Philippe Beheydt

 

Bonjour Laurent,

 

Quel plaisir d'effectuer cet entretien avec vous  !

 

Vous êtes un artiste aux différentes cordes et aux multiples casquettes. De façon générale, qu'est-ce qui vous plaît dans votre quotidien ?

 

L'adrénaline et le fait de raconter des histoires. La première, c'est pour me faire peur, pour me dépasser et être surpris positivement de réussir certaines choses. Le deuxième, c'est pour agrémenter un quotidien que, dès fois, je trouve un peu trop fade.

 

Les vingt premières années de ma vie ont été à la fois fantastiques et, en même temps, assez violentes. J'étais à l'étranger dans plusieurs pays différents. A chaque fois, ce fut des rencontres culturelles, olfactives, géographiques. Quand je suis arrivé en France, à l'âge de 20 ans, ça s'est ralenti. Ma vie n'était pas aussi intense qu'à Djibouti par exemple ou à la Réunion. Mais j'ai appris à connaître la France comme cela et je trouve qu'elle est de plus en plus magnifique à mes yeux.

 

A cette époque-là, j'ai rencontré l'adrénaline du théâtre. Vaguement, je voulais faire acteur, j'ai fait quelques facs mais sans grand intérêt avant d'avoir la chance d'être pris dans une école à Marseille, où j'alternais les cours la journée et le jeu en soirée. Là a commencé vraiment un nouveau monde pour moi. Je ne savais pas qu'il y avait toute cette culture à portée de mains, des textes, des auteurs, une pensée, une remise en questions de ce que l'on voit. Je m'en sers d'ailleurs encore aujourd'hui pour la mise en scène.

 

Voyez-vous certains liens et certaines complémentarités entre ces différents domaines  ? Ou, à l'inverse, les considérez-vous vraiment comme distincts  ?

 

Au niveau thématiques, je les dissocie mais, malgré moi, il y a des choses qui se font jour. Par exemple, j'ai travaillé l'année dernière la mise en scène d'une pièce pour le Studio Hebertot, je nourrissais ce spectacle des rapports que j’écrivais entre un maître et une élève, avant que le public ne comprenne qu'ils étaient père et fille. Cela m'a servis pour une autre pièce ensuite mais aussi dans ma vie personnelle. Je m'aperçois que tout déteint. Donc je les scinde mais, malgré elles, les thématiques se relient.

 

Pour autant, certains domaines vous plaisent-ils plus encore que les autres  ?

 

A une époque, je vous aurais répondu que c'est un tout. Que acteur est complémentaire de metteur en scène ou auteur. Mais, aujourd'hui, je me rends compte qu'être acteur est le moteur essentiel. Par contre, il est vrai que, alors, on n'a pas accès tous les jours à des chefs d’œuvre. Du coup, d'un point de vue culturel, il est génial d'alterner «  Demain Nous Appartient  » sur TF1 et «  Anaïs Nin  » au théâtre, en peaufinant un texte pour qu’il soit édité. Tout se nourrit, tout est complémentaire, cela nourrit la soif de s'amuser en tant qu'enfant-acteur et celle de culture. De même pour la mise en scène.

 

Vous évoquiez vos expériences de jeu. A ce titre, adaptez-vous votre méthodologie de préparation selon l'art interprété  ?

 

Elle varie absolument selon le média et selon ma disponibilité. Par contre, j'essaie toujours de me renseigner un maximum. C'est toujours agréable de visiter le monde que l'on va interpréter. C'est comme une préparation, cela libère l'esprit.

 

Je veille toujours à être alerte physiquement, notamment pour la série de TF1. Car l'on sait que ce genre de personnage peut facilement être amené par exemple à sauter au cou de quelqu'un ou à mettre un coup de poing. En tant qu'acteur, il ne faut donc pas s'endormir, il faut s’entraîner et aussi bien apprendre les textes pour ensuite pouvoir les improviser. J'aime bien que l'on me laisse libre mais je respecte toujours les demandes du metteur en scène et/ou de l’auteur.

 

 

Vous citiez votre dernière aventure théâtrale que fut «  Anais Nin  ». Avec toute l'expérience qu'est la vôtre des planches, ressentez-vous encore du stress juste avant de rentrer sur scène  ?

 

Il y a de tout. Mais j’ai trouvé un déclic de gymnastique assez tôt car, au début, j'étais vraiment pétris de trac. Ce qui m'enlevait le plaisir. Un jour, à force de travailler, j’ai eu le déclic, qui fait que les moments avant de jouer se transforment en plaisir et en excitation. Peut-être que, avant, j'avais peur d'être jugé, tout simplement. Un jour, ça s'est juste transformé en «  viens, on va faire la fête ensemble  ». Le spectateur est vraiment co-acteur ou co-auteur avec moi. C'est à chaque fois une rencontre.

 

Après, la fatigue est bonne aussi, je le sais par expérience. Quand on arrive et que l'on est cuit, il n'y a pas de stress, il y a simplement une détente incroyable, qui permet de faire des miracles. Ce qui est pas mal aussi.

 

Dans votre riche parcours, une expérience plus encore que toutes les autres vous aurait-elle particulièrement marqué  ?

 

Oui, évidemment. Notamment par les personnages. Au théâtre, on les travaille longtemps alors que, en télé ou au cinéma, c'est une immersion violente et spontanée. Certains possèdent, ce que j'appelle, des sous couches. Où que l'on cherche dans l’interprétation, on découvre de nouvelles choses qui tiennent la route. Le personnage devient de plus en plus dense. J’aime chercher entre fragilité et humour les « failles » du personnage.

 

Je pense aussi à «  Spamalot  », il s'agissait de reprendre un rôle en urgence sur la comédie musicale des Monty Python, faite par PEF à Bobino. C'est plus de trois heures de jeu, de chant et chorégraphies, de changements de costumes, de personnages différents. Je me souviens du bonheur qu'étaient l'effort physique et la concentration nécessaires. J'étais tout seul avec la vidéo et il fallait que je me répète tout le show. Je me souviens avoir pris dix jours seul en Suisse, dans un endroit que j'aime bien, avant de me jeter dans ce spectacle ultra-rodé pour les autres acteurs. C'est une beau souvenir d'adrénaline et de défi.

 

En mise en scène, j'ai adoré faire «  Sex traffic circus  ». C'était adapté d'un témoignage de prostituées forcées moldaves. Je me suis d’abord demandé pourquoi je mettrais ces paroles en scène, moi, qu’est-ce que je pouvais apporter à cette question. C'est alors que je me suis dit qu'il faudrait voir leur parcours sur toute la traite depuis leur pays jusqu’à leur arrivée en France, en le mettant en lumière via mon point de vue de citoyen néophyte. Je suis parti sur un an et demi d'enquête avec les actrices. C'était passionnant et j'ai découvert la société d'aujourd'hui autrement. J'ai alors pu poser sur scène les questions qui m'avaient tenu en éveil pendant dix huit mois. Les gens ont eu de belles réactions sur le spectacle tant politiquement que poétiquement, ça me renforce dans l’idée que le grand public est demandeur de thèmes « pointus », dits « engagés » si le spectacle est réussi. Je pense actuellement à remonter un texte sur les enfants soldats, c’est plus que d’actualité.

 

J'ai adoré aussi tourner en Angleterre, c'est super, ils sont toujours positifs, enthousiastes. J'aime cette immédiateté euphorique.

 

Plus généralement, quels sont vos projets artistiques  ?

 

De la mise en scène, du théâtre, de l'écriture, de la télé. «  Les oubliés de Lisieux», avec Marie Anne Chazel, sera bientôt diffusé sur France 3.

 

J'adapte aussi un roman, un Goncourt, qui raconte une enfance un peu similaire à la mienne mais dans un tout autre pays, avec une toute autre culture. Cela parle de l'exil, de l'arrivée en France et de la façon de se construire avec une culture qui n'est pas du tout la sienne. Sans oublier le doublage, notamment un film de Pedro Almodovar, « Dolor y Gloria », qui sera au Festival de Cannes. 

 

Entre acteur, auteur et metteur en scène, j'ai toujours l'impression d'être sur un char avec plein de cordes à tirer. Ce sont des réseaux très parallèles qui se croisent parfois, mais très peu. J'aimerais explorer davantage encore celui du cinéma.

 

Merci Laurent pour ce bel échange  !

 

Publié dans Théâtre, Télévision

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Maroussia Henrich évoque sa belle actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : STEPHEN ZEZZA

 

Bonjour Maroussia,

 

Merci de nous consacrer du temps aujourd’hui. 

 

Nous pouvons vous retrouver à laffiche de la Comédie Bastille, dans la pièce « Chéri, on se dit tout ». Comment décririez-vous ce spectacle ?

 

C’est une comédie que nous avons grand bonheur à jouer, nous sommes seulement deux sur le plateau pendant 1h 15, autant dire qu’on donne énormément en termes d’énergie sur scène. L’histoire est celle de Florence et Damien, ensemble depuis 7 ans, qui rentrent d’une soirée complètement ratée, car leur couple d’amis vient de se séparer sous leurs yeux. De retour chez eux, Florence décide de « prendre le taureau par les cornes » et de ne pas laisser leur couple sombrer dans la routine. Elle instaure donc la règle de « tout se dire » dès le lendemain matin.

 

Ce qui m’a tout de suite plu dans cette pièce, c’est qu’il y a beaucoup d’amour dans ce couple. Même avec parfois certains piques et une transparence « brut de décoffrage », ils veulent tous les deux que leur histoire d’amour dure.

 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ?

 

Florence a une personnalité très énergique, c’est elle qui décide pratiquement de tout dans le couple. Elle est passionnée, enthousiaste et elle a beaucoup d’humour. Elle peut aussi par moment avoir un petit côté femme-enfant, et c’est avant tout une grande amoureuse.

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Daprès les échanges avec le public, quest-ce qui leur a plu ?

 

Ils peuvent tout de suite s’identifier. Déjà le titre fonctionne hyper bien, tout le monde a dit un jour à sa compagne ou à son compagnon « Chéri, on se dit tout ! ».

 

Beaucoup nous disent « quel bonheur de rire comme ça pendant 1h 15 ! », « on ne voit pas le temps passer », « on n’a pas envie de vous quitter ». On crée un vrai lien avec le public, pendant ce spectacle.  On va souvent au théâtre pour sortir de son quotidien, et bien avec ce spectacle, on vous raconte votre quotidien, avec beaucoup beaucoup d’humour. Et je crois que cela fait un bien fou !

 

La distribution est alternante. En fonction de celui qui vous accompagne sur scène, variez-vous votre jeu ?

 

Nous sommes deux couples à jouer ce spectacle : Valentine Revel-Mouroz avec Erwan Orain et Serge Bonafous et moi. Nous jouons toujours avec le même partenaire, mais il arrive pour des facilités de planning que nous pratiquions un peu d’échangisme (rire). C’est très intéressant de jouer avec deux hommes différents car, même si c’est le même texte, la même mise en scène, chaque comédien a son énergie propre et sa façon d’interpréter Damien.

 

Echangez-vous d'ailleurs avec Valentine sur le rôle ?

 

Nous avons fait les répétitions ensemble. Nous nous sommes très bien entendues, une jolie amitié de comédienne est née d’ailleurs autour de la création de ce rôle. Nous étions toute tristes de comprendre que, oui on jouait le même spectacle, mais surtout le même rôle, donc qu'une fois les répétitions finies, on ne serait plus ensemble sur le plateau.

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Le metteur en scène a été très attentif au respect de l’énergie de chacune, pour ne pas avoir un effet perroquet/miroir. Chacune a sa Florence. Nous échangeons beaucoup par messages, nous allons nous voir jouer l’une et l’autre, nous évoquons les difficultés du rôle ensemble. C’est d’ailleurs très rigolo et instructif de pouvoir parler d’un rôle avec quelqu’un qui le joue aussi, sur la même période.

 

En parlant dalternance, on peut aussi vous retrouver de façon ponctuelle, toujours à la Comédie Bastille, dans « Faites lamour, pas des gosses ! ». En termes dénergie, lorsque vous sortez dun spectacle, qui vous demande déjà beaucoup de ressources, comment faites-vous pour enchaîner, parfois le même soir, sur lautre pièce ?

 

C’est quelque chose qui s’apprend, un peu comme un sportif. J’ai la chance de beaucoup jouer et je connais mes limites et mon seuil de fatigue. Je sais que je peux jouer deux spectacles par jour, et gérer mon énergie en fonction. Avec ce métier, on découvre des grandes ressources en soi et c’est passionnant. Quand je joue « Chéri, on se dit tout », et à la suite « Faites l’amour, pas des gosses » qui sont dans un même registre, je me dis dès fois que je fais tout simplement un long spectacle avec une entracte !

 

Vous le disiez à juste titre, cest le même registre. Il arrive que vous jouiez le même jour ou le même week-end, deux pièces aux registres différents, comme cest le cas avec «  Anna Karénine  ». Quel souvenir en gardez-vous ?

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Ah ! « Anna Karénine » ! Je suis si heureuse de jouer dans ce spectacle que nous avons créé en 2017 au Festival d’Avignon au Roi Réné, et que nous avons continué en 2018/2019 au Théâtre de La Contrescarpe pendant 6 mois. Bientôt une centaine de dates en tout. Laetitia Gonzalbes a fait une très belle interprétation de ce texte de Tolstoï. L’amant d’Anna est devenue une amante et l’œuvre de Tolstoï se révèle d’une actualité saisissante. J’ai la chance d’interpréter ce personnage de Varinka et ça a été une création de rôle absolument passionnante. J’ai aimé interpréter et découvrir Varinka chaque soir, et chaque soir je me découvrais aussi à travers elle. J’ai toujours joué dans des classiques, ou dans des registres dramatiques, je ne suis arrivée à la comédie que bien plus tard.  

 

Nous avons eu d’excellents retours et nous espérons reprendre ce spectacle.

 

Avez-vous d'ailleurs des astuces pour passer dun registre à un autre ?

 

Alors déjà, il ne faut surtout pas regarder le sommet de la montagne au début de la journée (rire!) « Step by step » ! De janvier à mars dernier, le dimanche, je devais jouer « Chéri, on se dit tout » à 17H à la Comédie Bastille et « Anna Karénine » à 20H30 à la Contrescarpe. Je divisais la journée dans mon esprit, j’arrivais au premier spectacle en me disant que je n’avais que lui à jouer, et hop quand je sortais à 18h 45, je fonçais rejoindre les loges de la Contrescarpe, pour me préparer pour « Anna Karénine ».  

 

Finalement, avoir deux registres permet de scinder, le soir devient une autre journée par rapport à l’après-midi. J’ai fait presque 77 représentations en 72 jours, on prend le pli !

 

J’ai été très heureux de partager ce moment avec vous aujourd’hui et suivrai votre actualité avec plaisir.

Publié dans Théâtre

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Entretien croisé avec Vanessa Fery et Marie-Cécile Sautreau, à l'affiche de leur nouvelle pièce, Et elles vécurent heureuses

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Vanessa, bonjour Marie-Cécile,

 

Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien.

 

Vous êtes à l'affiche, au théâtre de Dix Heures, de la pièce à succès «  Et elles vécurent heureuses  ». Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle dont Vanessa, vous êtes aussi la co-auteure  ?

 

Vanessa  : Le pitch est très simple, je vais même vous le résumer en trois phrases. Angélique va dire oui ou non. Jeanne est enceinte ou pas. Delphine divorce mais garde le chien.

 

C'est l'histoire de trois femmes qui vont se rencontrer à un moment important de leur vie, dans la salle d'attente d'un cabinet médical. Angélique doit se marier dans heure et quart mais elle a des doutes sur la fidélité de son mari. Elle lui a du coup piqué son téléphone mais n'a pas le code PIN, elle ne dispose que de trois essais donc n'a que trois chances.

 

Jeanne pense qu'elle est enceinte, elle est très pragmatique tout en étant aussi un peu dans le dénie. Elle a acheté 101 tests de grossesse et des packs de bière, pour être sûre avant d'aller voir le médecin. Quant à Delphine, elle revient de 15 jours à Bali où elle est partie se ressourcer mais pas comme on peut le faire traditionnellement là-bas... elle n'est pas vraiment aller faire une retraite bouddhiste. Elle a, au moment de la pièce, rendez vous chez son psy.

 

Marie-Cécile  : Une autre chose importante, Jeanne est une femme moderne, très libérée. Elle est enceinte ou pas, mais elle ne sait pas qui est l'heureux papa.

 

Vanessa  : Il y a donc de grosses problématiques. C'est un gros bric à brac. Elles vont se lier d'amitié et, pendant une heure et quart, vont essayer de chercher des solutions. D'autant plus que les médecins sont partis en pause déjeuner. Ils en sont même, à un moment donné, au café gourmand.

 

Marie-Cécile  : On espère que le patron ne va pas leur payer un digestif :)

 

Vanessa  : C'est une pièce avec beaucoup de rebondissements. On ne peut pas tout vous raconter pour ne pas vous dévoiler la fin.

 

Marie-Cécile  : Il y a de vrais enjeux avec un beau bouquet final.

 

Vanessa  : Le troisième acte part bien en «  live  » et, quand les révélations se font, le public est souvent stupéfait. C'est assez jouissif pour nous.

 

Marie-Cécile  : C'est génial d'entendre les gens crier «  Waouh  », on se dit alors qu'on les a surpris, ce qui est très cool.

 

Vanessa  : A travers ces trois personnages, toute femme peut se reconnaître en l'une au moins d'entre elles. Le plus beau compliment que l'on nous ait fait est «  on a envie que vous soyez nos copines  ». Il y a vraiment une identification pour les femmes. Les hommes ne sont pas du tout exclus, mon personnage a un humour très masculin. C'est moi qui envoie des punch lines. Je suis la fille en colère qui divorce, j'en veux à mon compagnon mais je ne généralise pas à tous les hommes.

 

Marie-Cécile  : Ce n'est pas une pièce justement qui tape sur les hommes, à aucun moment. On rigole autant des femmes que des hommes.

 

Vanessa  : Il y a, de toute façon, trop de choses à dire sur les femmes...

 

Marie-Cécile  : Vues nos situations, il y a de quoi rire je pense.

 

Vanessa  : C'est de l'humour gentil, on n'incrimine personne, c'est vraiment du comique de situation. J'aime les grandes pièces de boulevard, c'est très fort en termes d'humour. Ce sont des situations de vies. Bref, c'est un huit clos avec trois personnages complètement différents, pris dans une urgence avec des problématiques à régler. Qui vont faire que ça va partir dans tous les sens.

 

Le choix du titre aussi a été important. On a une écriture un peu rock’n’roll, on n'est pas du tout bisounours, prendre la fin d'un conte de fée, le mettre au féminin permet de se dire qu'il y a encore un peu d'espoir dans la vie.

 

Pour l'interprétation de votre personnage, quelles ont été vos sources d'inspiration par rapport à toutes ces situations de vie  ?

 

Vanessa  : Pour la petite histoire, j'avais l'idée de la pièce en tête depuis un an environ. Quand je jouais «  Toc Toc  », je me suis dit qu'il fallait que je l'écrive. J'ai alors appelé Anne de Kinkelin, qui est journaliste et romancière, que nous avions rencontrée toutes les deux il y a sept ans lors d'un casting. Nous n'avions pas été retenues mais, le lendemain, Anne nous avait rappelées pour nous demander d'écrire des choses ensemble.

 

Marie-Cécile  : Le jour du casting, ça a matché de suite entre Vanessa et moi et, ce jour-là, elle m'a dit dans la salle d'attente  : «  Tu verras, un jour, je nous écrierai une pièce  ».

 

Vanessa  : Sept ans après, on y est  ! Quand j'ai rappelé Anne, je lui ai expliqué le pitch et lui ai demandé de m'accompagner. Je trouvais intéressant d'écrire avec une romancière parce que j'ai plus une écriture de punch line, alors qu'elle a un côté plus scénaristique. Nous avons vraiment travaillé sur toute la structure.

 

Deux mois plus tard, un de mes meilleurs amis, un auteur de génie, Emmanuel de Arriba, s'est joint à notre duo. Avoir un homme a apporté un nouvel œil et un regard extérieur. Nous avons écrit à six mains et c'était top. Au départ, je n'ai pas voulu pensé du tout à des comédiennes pour les personnages, pour ne pas m'enfermer. Mais, pour le personnage d'Angélique, au bout de trois semaines d'écriture, c'était une évidence que ce serait Marie-Cécile.

 

Marie-Cécile  : C'est beau d'être une évidence:) Mon personnage est dans son monde, je suis la candide. Souvent, dans la pièce, Vanessa me compare à un extra terrestre qui vient de Pluton. Je réponds toujours à côté.

 

Vanessa  : On est d'autant plus contents que c'est une super aventure de potes, nous sommes tous amis dans la vie et tous voisins. C'est presque la fête des voisins tous les jours.

 

Marie-Cécile  : Dans la vie, je suis déjà un peu lunaire, je pense et je crois que les gens le perçoivent aussi comme cela. J'espère simplement ne pas être, tous les jours, le personnage que je joue sur scène. Je m'éclate à jouer, c'est un pur bonheur d'interpréter ce genre de rôle, un peu de Phoebe dans «  Friends  ». Je suis presque à m'extasier d'un passage d'un papillon.

 

Vanessa  : Arnaud Maillard, le metteur en scène, nous a aussi demandé, ce qui est très intéressant, de montrer les failles des personnages par rapport aux situations.

 

Pour Angélique, jouée par Marie-Cécile, c'est cette urgence de savoir parce qu'elle a un engagement à aller dire oui ou pas dans une heure et quart. Elle veut avoir des réponses et c'est cette peur, cette angoisse de l'engagement qui ressortent. De mon côté, ce sont toutes les désillusions d'une femme qui a été mariée pendant dix ans, dont, comme elle le dit, « 7 ans en intermittence de cul  ». Ce sont les grandes étapes de la vie d'une femme en fait, dans le bonheur, dans la désillusion, dans plein de choses. Comme Jeanne, avec le fait qu'elle tombe enceinte, ce qui n'est pas du tout prévu, alors que c'est une femme qui cale sa vie au millimètre et à la seconde près.

 

Il y a de jolis moments de vérité, pleins de sincérité. Ce n'est pas parce que nous sommes une comédie que tout doit être drôle en permanence. On montre dans la pièce que la vie n'est pas rose tout le temps.

 

Marie-Cécile  : La première fois que Vanessa m'a parlé de mon personnage, elle m'a expliqué que c'est quelqu'un qui a toujours dit oui à tout. Depuis toute petite, elle a suivi le modèle d'éducation de ses parents, sa vie est fixée, elle va se marier et avoir des enfants. Dans la pièce, on montre ce moment où elle peut dire non parce qu'elle a des doutes. En fait, c'est tout cet enjeu qui est génial, de ce personnage qui a toujours suivi les codes. Elle se dit que, à présent, elle pourrait faire en fonction d'elle. C'est génialissime.

 

Vanessa  : Le fait de savoir dire non, ce n'est pas être méchant. Dès fois, on dit oui pour ne pas blesser l'autre mais cela nous met nous en difficulté.

 

Marie-Cécile  : C'est vraiment mon personnage et c'est vraiment moi dans la vie de tous les jours. C'est bien de jouer cela car ça m'apprend à m'affirmer davantage. C'est une thérapie :)

 

Vanessa  : Pour mon personnage de Delphine, oui, j'ai mis beaucoup de moi. Elle distribue un peu les cartes, c'est elle qui divorce, c'est elle qui a le moins gros enjeu car la séparation est déjà en cours. Elle a donc beaucoup plus de recul sur la situation que les autres.

 

Oui, je me suis fait plaisir, dans un rôle un peu à la Jacqueline Maillan, que j'aime beaucoup. Mon personnage est très cool. Elle boit du rosé et fume dans une salle d'attente d'un cabinet médical quand même... Elle rentre au téléphone en insultant tout le monde, cela fait un bien fou.

 

Marie-Cécile  : Cela donne un super contraste dans la pièce, elle est fixée sur son destin et va avoir justement ce côté beaucoup plus «  rentre dedans  », d'une femme qui sait où elle en est dans sa vie. Elle est moins bien perdue que nous à ce moment-là.

 

Vanessa  : Elle est très pragmatique et fataliste dans le bon sens, elle accepte l'idée du divorce et va essayer de trouver un nouveau bonheur. Elle a le champ des possibles ouvert devant elle. Du coup, quand elle regarde ses camarades, elle s'amuse de leurs situations.

 

Jeanne, pour le coup, a la remise en question la plus intérieure. Avoir un enfant est l'engagement ultime. Quand elle se rend compte qu'elle est enceinte, elle a de vrais questionnements, se demandant notamment si elle va le garder ou pas. Il y a même des questions dérangeantes sur scène mais on les tourne bien.

 

Vous avez démarré il y a deux mois environ. Êtes-vous encore très proches de la version originale ou avez-vous déjà apporté quelques modifications  ? Au delà, dans les derniers instants avant de monter sur scène, est ce à présent uniquement l'impatience de retrouver le public qui prime  ?

 

Vanessa  : Il y a toujours du stress. Même après 15 représentations. Pour répondre au début de la question, oui, nous avons déjà réécrit des bouts. En fonction de ce qui marche et qui ne marche pas. On joue, Arnaud est là pour nous faire des retours de mises en scène, Emmanuel et Anne viennent aussi et, ensuite, on se revoit pour adapter et faire évoluer le texte et le jeu. Il y a même des choses que nous avons carrément enlevées car on se disait que ce n'était pas assez fort dans l'urgence et la situation.

 

Marie-Cécile  : Quant au stress, oui, il est toujours présent avant chaque représentation. Mais c'est le bon stress, c'est l'adrénaline. Je stresserai encore plus le jour où je ne stresserai plus. Ne pas stresser serait bizarre, c'est vraiment la sensation de sauter en parachute.

 

Vanessa  : On aime jouer ensemble, je dis souvent que l'on a rendez vous au bac à sable. On joue, il y a donc ce côté enfant. On s'adore, on a envie, on a vécu déjà pas mal de fous rires. On aime jouer ensemble, on est une équipe hyper soudée, c'est une vraie famille. Cela se ressent même sur scène. On vit une aventure de potes qui marche, on y va, tout le monde y met du sien.

 

Parmi les retours des spectateurs à l'issue du spectacle, qu'est ce qui en ressort principalement  ?

 

Vanessa  : Que Marie-Cécile fait très bien la tortue  : )

 

Marie-Cécile  : C'est vrai mais, pourtant, ce n'était vraiment pas gagné. Quand nous avons commencé les répétitions il y a trois ou quatre mois, Arnaud, le metteur en scène, m'avait alors demandé de faire la tortue au moment où je prononce ce mot. Sur le coup, j'en ai rigolé, jusqu'à ce que je comprenne que je devais vraiment le faire.

 

C'était tellement laborieux au début que l'on ne pensait pas la garder mais, au final, les gens adorent cela.

 

Vanessa  : Il y a des choses assez jouissives. Arnaud est un très bon directeur d'acteurs, il a de très bonnes idées de mise en scène. Quand on a créé, on a aussi réadapté l'écriture en fonction de ses trouvailles.

 

Il m'a fait travailler quelque chose de très difficile à réaliser, à savoir avoir une crise de fou rire sur scène pendant trois minutes. Je dois même baisser et remonter l'intensité en fonction du dialogue de mes camarades. Techniquement, c'est très dur, j'ai mal aux abdos quand je finis. Mais j’adore le faire, quand le public part avec, c'est génial. J'en suis fière.

 

Marie-Cécile et moi avons aussi quelques rendez vous dans le spectacle pendant lesquels il est difficile de ne pas rire. J'en joue avec elle et je m'en amuse beaucoup.

 

Vous êtes à l'affiche, pour le moment, chaque mardi soir sur Paris, ainsi que ponctuellement en tournée.  Fortes de ce succès naissant, quelles sont les envies et ambitions pour la suite de la programmation  ?

 

Vanessa  : Un grand merci déjà à Mathilde Moreau de nous avoir fait confiance pour le démarrage à Nantes. Au Dix Heures, nous sommes programmés jusque fin juin. On discute actuellement à une prolongation pour l'été. A la rentrée, on a des pistes aussi. Quant à la tournée, des dates sont vendues jusque 2020 déjà. C'est cool. Toutes les informations sont disponibles sur nos pages.

 

J'en profite pour saluer Leslie Bevillard, qui a rejoint l'équipe depuis le 23 avril.

 

En conclusion, si ce n'est pas déjà fait, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir le spectacle  ?

 

Vanessa  : Si vous voulez voir une tortue de Madagascar jouée par Marie-Cécile, venez. Plus sérieusement, venez, c'est une jolie pièce.

 

Marie-Cécile  : Si je peux me permettre, on ne l'a pas assez dit, ça fait vraiment partie de ces pièces où l'écriture est juste parfaite. Les auteurs ont fait un travail de dingue, c'est un vrai bonheur à jouer. Le texte est extrêmement drôle, fort, émouvant, cette pièce réunit tout. C'est une macédoine de légumes mais meilleure qu'à la cantine.

 

Vanessa  : Venez vous marrer avec nous  ! On passe une heure et quart à rire, c'est de l'humour gentil, on ne fait de mal à personne, c'est de la situation. Venez rigoler avec nous et avec nos personnages qui sont dans des situations rocambolesques.

 

Merci à toutes les deux pour ce bel échange  !

Publié dans Théâtre

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Magali Ripoll évoque son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Magali,

 

Vous sortez de nombreuses représentations couronnées de succès de votre spectacle "Radio Active". Comment le présenteriez-vous ?

 

Il s’agit de quelqu’un, coincé dans une gare, qui invente sa vie en se servant des chansons qu’elle a entendues.

 

Sans tout en dévoiler, quels sont les thèmes abordés ?

 

Les sujets d’une vie ! Des sujets loufoques, des rencontres qu’elle s’invente, des accès de mauvaises foi de cette femme. Il y a également le thème de l’abandon, parce qu’elle pense que son père l’a abandonnée dans cette gare. Comme thèmes, il y a l’amour, la remise en question des devoirs de la femme… Ce spectacle est riche de plein d’anecdotes, de rencontres, comme une vie bien remplie.

 

Pourquoi avoir choisi ces thèmes ?

 

Ces sujets ont été provoqués par le choix des chansons. Au lieu de choisir les chansons en fonction de l’histoire, c’est à l’inverse que cela s’est créé. Je suis seule sur scène mais j’ai toute une petite équipe derrière moi et c’est le choix des personnes de l’équipe qui a déterminé les choses. Nous avons eu envie de nous laisser inspirer.

 

Le socle, le fond de départ a été inspiré par l’histoire de ma famille et de Zoé et Gérard Pullicino qui ont écrit le spectacle.

 

A titre personnel, comment parvenez-vous à basculer d’un personnage à un autre ?

 

Il y a eu des soucis, des accidents ! Le rendu qui peut paraître détendu est le fait de mon travail. Si la chanson est instinctive chez moi, la comédie m’a demandé plus d’efforts. Nous avons mis près de deux ans à mettre le spectacle en place, entre l’écriture, la mise en scène.

 

Qu’est-ce qui plaît dans "Radio Active" d’après les retours des spectateurs ?

 

Le côté chanté et parlé, qui s’entremêlent. Les gens sont touchés par les chansons qui sont combinées les unes aux autres de façon parfois surprenante, mais qui touchent toutes les générations.

 

La possibilité de ce spectacle d’offrir une pièce de théâtre et de l’improvisation : ce n’est pas un stand up, mais les gens sont touchés par les interpellations que je peux faire ou lorsque je rebondis sur des événements dans la salle, comme un téléphone qui sonne par exemple. Cela les surprend de façon agréable, ils aiment l’équilibre.

 

J’ai aussi reçu des critiques, entendu des frustrations. Certains spectateurs souhaiteraient davantage de chansons, que le spectacle soit plus long etc. J’en tiens compte, j’essaye de le faire évoluer en prenant par exemple plus de temps à la fin, que les gens trouvent touchante et dont ils aimeraient davantage profiter.

 

Quelles suites s’offrent à ce spectacle ?

 

L’une des plus belles perspectives serait d’occuper un créneau pendant le festival d’Avignon. Toutes les compagnies, tous les artistes qui font de la chanson ou de l’humour veulent passer par là.

 

C’est la première fois que je vais défendre un spectacle personnel au festival d’Avignon. C’est très important à mes yeux. Il s’agit d’une plaque tournante fondamentale, c’est très effervescent. Nous pourrons peut-être partir en province. J’aimerais retrouver ce public.

 

 

Ce festival a lieu dans un peu moins de 6 mois, avez-vous déjà quelques appréhensions ? Comment comptez-vous vous démarquer et assumer ce rythme très soutenu ?

 

Je n’angoisse pas. Nous sommes dans une position très confortable car nous pouvons roder le spectacle en amont. Nous sommes surtout dans une position de partage et de plaisir, sans peur, dans l’idée d’une séduction.

 

Le rythme ne me fait pas peur : la vie est un sport. A partir du moment où on fait de l’entertainement, il faut assumer. Nous allons faire valoir ce spectacle et sans dévaloriser les autres, au contraire, l’idée est de profiter aussi de la solidarité entre les compagnies présentes sur le site. C’est une hygiène de vie, mais je vais le faire à fond.

 

En parallèle, quels sont les autres projets en cours ?

 

J’ai des choses en cours effectivement mais ma priorité est "Radio Active". Je veux laisser la place à ce spectacle. Je ne veux pas faire trop de choses en même temps, pour ne rien bâcler.

 

Je me concentre aussi sur l'émission « N’oubliez pas les paroles ». Je travaille à sortir de ma zone de confort, travailler les détails, tenter l’insolite. Il ne faut jamais s’installer dans l’acquis, ce n’est jamais gagné d’avance. Mon objectif est que le public soit conquis. Je cherche à ne jamais m’ennuyer. C’est exactement ce qu’à fait Nagui, il a sans cesse cherché de nouvelles équipes, changé les costumes, les décors, trouvé de nouvelles idées… pour tenir le public en haleine et le remercier en le faisant pétiller devant son écran.

 

C’est comme mon album, j’ai envie de le faire connaître. Je veux aller jusqu’au bout avant de passer à autre chose.

 

Comment inciter les spectateurs à venir voir ce spectacle prochainement ?

 

Je vais souvent voir le public à la sortie du spectacle, et ils me disent qu’ils vivent une parenthèse de rigolade, de musique, d’émotion. Nous passerons un bon moment ensemble !

 

Merci Magali pour ce bel échange !

Publié dans Musique, Télévision, Théâtre

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Emmanuelle Boidron évoque sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Emmanuelle,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps pour ce nouvel entretien dont nous nous réjouissons.

 

Vous êtes au théâtre Edgar depuis quelques semaines à l'affiche de la pièce « Accouchement sous Ex ». Comment présenteriez-vous ce spectacle ?

 

C’est une pièce moderne qui m’a, à la fois, beaucoup fait rire et beaucoup attendrie. C’est une comédie romantique. J’interprète un personnage haut en couleurs : Salomé Boutboul. Elle est sur le point d’accoucher et, à la maternité, elle se rend compte que sa sage-femme est un homme, son ex. C’est épique pour elle, on va dire !

 

Quels sont les thèmes abordés ?

 

La maternité bien-sûr. Et puis l’amour, puisqu’on va revivre leur histoire par flash-back. C’est ça aussi qui m’a plu. On baigne dans les années 90. On revit leur parcours, leurs débuts, leur aventure, leur rupture. C’est un peu comme un film et c’est très sympathique.

 

Quelles sont les principales caractéristiques de Salomé Boutboul ?

 

Elle est enceinte, sur le point d’accoucher. Ensuite, elle s’appelle Boutboul, issue d’une famille juive, avec une mère très présente. C’est le type de personnages que j’adore jouer parce qu’ils sont francs du collier, très instinctifs, impulsifs : ça donne des répliques très drôles.

 

C’est un personnage à la fois très dynamique mais aussi très angoissé par cette maternité.

 

 

Après ces premières représentations, quels sont vos premiers retours du public ?

 

Nous avons eu d’excellents retours, nous avons même eu des enfants de 10, 11 ans qui ont adoré, globalement l’accueil est très bon, quelques soient les générations. Comme la pièce me tient à coeur, j’étais très curieuse de découvrir l’accueil qui allait être fait.

 

Ça touche beaucoup de personnes, le sujet est universel, et je crois que c’est plutôt bien travaillé, donc on croise les doigts pour que ça continue.

 

Avec l’expérience des premières représentations, est-ce maintenant le plaisir qui prévaut ? Ou ressentez-vous toujours autant d’angoisse ?

 

Une fois que j’ai passé la première, je prends du plaisir. Mon partenaire est formidable. La pièce est assez sportive, il y a beaucoup de changements avec les flash-back.

 

Êtes-vous toujours aussi proche du texte et du spectacle d’origine ou avez-vous apporté des modifications ?

 

Nous sommes restés proches du texte original. Nous avions beaucoup répété le texte pour pouvoir le garder justement. Nous tâchons de conserver la mise en scène et le texte.

 

Comment inciter, en conclusion, les spectateurs à venir voir le spectacle ?

 

Passer un bon moment en plein hiver, ça fait toujours du bien ! Nous nous amusons et le public le ressent. De plus, les spectateurs nous parlent, en retour, de leur grossesse ou des années 90, alors c’est un retour aux sources très sympathique.

 

Merci de nous avoir consacré ces quelques instants. Nous vous suivrons avec le plus grand intérêt.

 

Publié dans Théâtre

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Caroline Marx évoque son parcours et ses beaux projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Caroline,

 

Merci pour ces instants en votre compagnie pour échanger autour de vos projets.

 

Vous êtes une magicienne aux multiples talents. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire de la magie ?

 

Mon père était magicien, j’ai souvent vu mes parents répéter dans la cuisine. Quand j’étais petite, j’ai vu ma mère coupée en 4 ! Je les ai suivis en tournée dans le monde, je jouais dans les boîtes d’illusion ! J’ai eu la vie d’artiste.

 

A 6 ans, ils m’ont monté mon premier numéro. A 8 ans, j’ai fait ma première télé dans « Les marches de la gloire » avec Laurent Cabrol. Vers 12 ans, j’ai voulu arrêter pour tester les parents en quelque sorte. Mais je suis vite revenue à la scène ! J’ai alors commencé les concours de magie et à gagner des prix. Un metteur en scène très connu dans le milieu de la magie, James Hodges, m’a repérée à mes 16 ans. Nous avons travaillé ensemble 2 à 3 ans, sur « ET ».

 

En parallèle je faisais beaucoup d’activités : chant, théâtre, danse, sport etc…A 18 ans, j’ai commencé le close-up, en passant de table en table. Je me suis rendue compte que j’avais le contact facile. Ensuite, j’ai fait du cabaret, puis du Music Hall, de la grande illusion. Je travaillais 6 heures par jour. Je faisais aussi les émissions à la télé. Nous donnions des fausses explications, c’était drôle. J’ai fini Bobino vers 25 ans, j’ai repris les comités d’entreprise, les théâtres etc…

 

Aujourd’hui , qu’est-ce qui vous plaît dans votre quotidien ?

 

J’aime les gens. C’est une passion. C’est comme un médicament. J’oublis tout, c’est l’endroit où je me sens bien. Si je ne fais pas de spectacle, je me sens mal.

 

Il y a plusieurs « registres » dans votre spectacle. Y a-t-il un domaine que vous préférez ?

 

Je préfère faire rire. Dès les premiers éclats, je me détends et, avec l'interactivité, je m’amuse beaucoup. Après, globalement, j’aime partager sur scène, je recherche l’osmose.

 

En moyenne, combien de temps mettez-vous à préparer un tour ?

 

Ça dépend, car on peut acheter des tours. Pour une création, c’est assez long. Une fois qu’on a eu l’idée de base, on rencontre plein d'embûches. On va chercher des aides auprès d’autres personnes. Ça peut prendre 4-5 mois. Ensuite, il faut l’apprendre : 2 mois toute seule pour avoir la technique.

 

Puis je soumets le tour en public. Je teste beaucoup avec les enfants parce qu’ils n’ont pas de filtre. Une fois que j’ai rodé le tour avec les enfants, je vais voir les adultes. Ce qu’il faut, c’est avoir la fluidité, la mise en scène, le timing. Là, c’est purement de l’entrainement. Il y a ainsi des tours que je travaille pendant un an.

 

Quelles sont vos inspirations ?

 

Ça peut être un rêve, ou à force de voir des spectacles, des congrès de magie. J’ai la chance d’avoir mes parents dans la magie, et mon compagnon qui est créateur de magie. Il a énormément d’idées !

 

Récemment, nous avons pu vous voir dans un numéro de "Diversion" sur TF1. C’est un peu nouveau que la magie soit proposée en prime time ?

 

Pour nous, c’est la récompense, bien sûr. Cette émission a eu une excellente audience, plus de 3 millions de téléspectateurs.

 

 

Vous êtes 6 grands noms de la magie. Comment est l’ambiance pendant le tournage ?

 

Nous ne sommes que des jeunes, nous nous entraidons et il n’y a pas vraiment de concurrence parce que nous avons tous notre spécialité. L’ambiance est très bonne. Bien sûr, nous avons un gros stress parce que nous avons peu de temps, nous sommes très concentrés.

 

Est-ce une base pour d’autres spectacles ?

 

Oui, c’est vrai. Nous devons être efficaces. On ne peut pas prendre autant de temps que lorsqu’on est en live. C’est une nouvelle habitude. Il y a aussi des différences d’intimité, on doit par exemple favoriser la caméra plutôt que le public présent sur le plateau. C’est très enrichissant pour la suite.

 

Vous avez aussi des activités en entreprise et vous préparez un nouveau spectacle parisien ?

 

Oui, je cherche une salle à Paris. C’est nouveau pour moi car, dans une soirée privée, les gens ne m’ont pas forcément demandée. Là, les gens vont payer pour me voir, alors je prends mon temps pour les effets, l’histoire, la mise en scène…

 

Je vais faire plusieurs univers, du close-up, du mentalisme, de la grande illusion. Je compte montrer ce que je sais faire, dévoiler ce qui existe et mon potentiel. Ce sera diversifié et large.

 

Que peut-on vous souhaiter ?

 

Du succès. J’aimerais que les émissions de "Diversion" continuent, que le spectacle soit une réussite. Et puis je voudrais aussi aller à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Je suis pleine d’envie et de projets, mais il ne faut pas perdre de temps !

 

Nous vous remercions pour ces très intéressants échanges, et ne manquerons de suivre vos projets.

 

Publié dans Théâtre, Télévision

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Shemss Audat évoque sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 
 
Bonjour Shemss, 

Merci pour ce nouveau moment que vous avez accepté de nous consacrer. 


Vous êtes à l’affiche, au théâtre l’Apollo, du spectacle « Un coup de génie ». Comment décrire cette pièce? 

C’est une pièce écrite par Olivier Maille et Quentin Lesaffre. Ce dernier est un jeune producteur de théâtre, qui produit notamment « Process Comédie ». « Un coup de génie » est la petite soeur de ce spectacle. Le premier s’adresse plutôt au milieu de l’entreprise et explique le modèle de la « Process Communication », tandis que le second traite davantage du couple. 

On se demande comment réussir à dialoguer, à communiquer quand on est en couple, avec des caractères différents, qui ne se comprennent pas nécessairement. 

Le postulat : un couple en crise qui emménage dans une nouvelle ville. Un génie apparaît qui va essayer de les aider. 

C’est une comédie qui donne à réfléchir, sur le couple, mais aussi sur la difficulté à communiquer et à se comprendre. 

Quel est votre personnage et ses principales caractéristiques ? 

Magali est assez énergique. C’est une rebelle, qui aime blaguer, qui a des difficultés avec les règles et l’autorité. Légère, dès qu’on la contrarie, elle se crispe. Elle est rentre-dedans. Ses qualités se transforment en défauts notamment quand elle devient agressive. 

Qu’est-ce qui a plu aux spectateurs d’après les retours que vous avez reçus ? 

Nous avons d’excellents retours. Le génie nous transforme et nous permet un large éventail de jeu, ce qui fait rire les gens. Les spectateurs se retrouvent aussi dans le couple, qu’ils trouvent crédible, et réaliste. 

Tout le monde aimerait avoir un génie qui les aide, certains voient des psychologues ou des médiateurs, le nôtre est magique. 

Je crois que les personnages ont été bien écrits, le trio marche très bien. Notre énergie plaît beaucoup. Les gens nous font un accueil formidable. 

Comment se passe les échanges entre les différents binômes ? 

Il y a effectivement plusieurs comédiens en alternance : Florent Chesné, Thierry Simon, Hubert Myon, Eugénie de Bohent, Mathieu Mocquant. 

Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais avec Thierry et Florent, nous avons été à la résidence de départ et essuyé les plâtres. Cela nous a permis de comprendre ce qui marchait. 

L’idée est de rester proches, de répéter les uns avec les autres, pour que la pièce soit la même. Mais, bien sûr, les autres comédiens nourriront avec leurs énergies et leur physique le spectacle, ça va être très intéressant. Ce qui est vraiment très enrichissant aussi, c’est que les équipes vont se combiner entre elles, je vais donc jouer avec tous (sauf avec Eugénie évidemment). 

Est-ce le stress qui prédomine encore après plusieurs semaines ou prenez-vous à présent uniquement du plaisir ? 

Nous avons été longtemps dans le stress et l’appréhension, le temps de roder le spectacle et de lui donner sa forme actuelle. Il y avait des changements, des coupes, différentes fins...
 
Désormais, nous sommes surtout dans le plaisir. C’est une vraie joie de jouer cette pièce techniquement compliquée. La comédie, ça ne pardonne pas, soit on fait rire, soit pas. Je n’ai plus trop d’appréhension maintenant, je sais que je vais me marrer et passer un super moment avec mes partenaires et le public ! 

Comment inciter en conclusion les lecteurs de cet entretien à venir voir ce spectacle ? 

Il me semble qu’en cette période pas évidente, où les gens ne se sentent pas forcément entendus, qui peut paraître un peu sombre, aller au théâtre passer un bon moment, oublier tout cela, ça fait du bien ! C’est un spectacle qui distribue de la bonne humeur et qui traite aussi de ce sujet brûlant de la communication : réussir à se faire entendre et à écouter. 

Merci pour ce partage très intéressant. Nous ne manquerons pas de vous suivre avec plaisir. 

 

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Sabine Perraud évoque son actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Sabine,

 

Je suis ravi de vous rencontrer et d’avoir l’occasion d’échanger avec vous aujourd’hui.

 

Vous êtes actuellement à l’affiche du Théâtre Bastille dans la pièce « Un truc entre nous ». Comment présenteriez-vous ce spectacle original ?

C’est un spectacle assez unique : c’est de la magie au service d’une comédie romantique. Ou l’inverse d’ailleurs ! Un magicien se fait malmener par son assistante, qui en a assez de jouer la potiche et qui veut devenir magicienne à son tour. S'en suit une joute qui fait des étincelles.

 

 

Quels sont les numéros de magie proposés ?

 

Nous ne faisons pas de grandes illusions, parce que c’est une petite salle, nous n’avons pas accès à la technique que cela réclamerait. Malgré tout, nous faisons plusieurs styles de magie : il y a du mentalisme, du close-up (avec des cartes), une apparition/disparition, de la magie avec des pièces, puis des tours singuliers un peu comédie.

 

 

Y a-t-il également une interaction tout au long du spectacle avec le public ?

 

Oui, nous faisons monter les gens sur scène, mais nous ne savions pas à quel point le fait de briser ce quatrième mur allait amener de la fantaisie au spectacle.

 

Selon la personne, timide, enthousiaste, voir extravertie, et le public également, nous nous adaptons. Parfois, les gens sont mutiques, totalement absorbés, parfois au contraire, commentent beaucoup, c’est très amusant.

 

Clément Naslin, mon partenaire et le créateur de la pièce, a un réel talent d’improvisation et nous attendons avec plaisir les débordements pour le laisser surfer dessus.

 

 

Comment appréhendez-vous l’improvisation justement ?

 

C’était un sujet d’angoisse. J’ai fait du théâtre conventionnel. Heureusement, j’ai eu la chance de participer au spectacle des Coquettes, un trio vocal, et ce spectacle était déjà un peu interactif. Ça m’a rompue à l’exercice et m’a rassurée. Je suis timide alors j’ose peu, mais je me permets de temps à autres, et j’ai pu avoir de très belles réactions du public ! Mais c’est vraiment Clément le roi de l’improvisation.

 

 

Avant ce spectacle, étiez-vous amatrice de magie ?

 

Je ne connaissais pas vraiment. J’ai eu la chance de voir David Copperfield, quand j’étais toute jeune. Je me souviens que c’était un évènement exceptionnel. Mais, depuis ce projet, j’ai commencé à m’intéresser de plus près à ce monde. J’ai donc découvert la nouvelle génération de magiciens, talentueux, sympathiques etc… mais j’avoue que j’ai envie de garder de la candeur, qui fait partie intégrante du plaisir.

 

 

Plus le spectacle avance, plus vous participez aux tours. Comment s’est déroulé l’apprentissage ?

 

La magie est l’équivalent pour moi de la danse, en terme de rigueur et de travail. Il faut travailler 6h par jour pendant des années. Au début, ça me semblait insurmontable car ça demande énormément de vigilance et toute erreur peut faire échouer le tour. Je sortais éreintée de fatigue. Maintenant, je commence à me détendre, mais la magie est très dépendante de la technique, il ne faut donc pas se relâcher. J’ai toujours un peu peur du pépin technique. Comme ce n’est pas mon univers, je ne sais pas comment rebondir quand ça arrive ! J’apprends mais heureusement qu’il y a Clément.

 

 

En terme de préparation avant d’entrer sur scène, voyez-vous une différence avec des pièces conventionnelles ?

 

Je me suis imaginée que je serais plus stressée. En réalité, il faut surtout bien faire sa mise (préparer ses accessoires), pour ma part je suis celle qui a le moindre rôle à ce niveau-là, comparé à Sandra, la vraie assistante, Clément, le régisseur… Le fait est qu’on se raconte beaucoup de bêtises et qu’on rit bien ensemble, ce qui fait que, lorsqu’on arrive sur scène, nous sommes heureux et assez détendus.

 

 

Le spectacle a-t-il beaucoup évolué ?

 

Le spectacle existait depuis longtemps et avait déjà plusieurs versions. Cependant, nous avons travaillé l’humour, la comédie romantique et la théâtralité. Selon le comédien, certains passages vont mieux marcher que d’autres, nous faisons évoluer le texte, certains tours ont aussi été ajoutés.

 

 

D’après les retours des spectateurs, qu’est-ce qu’ils ont aimé ?

 

C’est un spectacle tout public. Les gens sont donc heureux de venir avec leurs enfants. L’interaction et l’improvisation aussi font énormément plaisir.

 

Nous avons la chance d’avoir une salle qui est parfaite pour ce type de représentations parce que c’est une vrai boite noire. Nous sommes très proches des gens, nous avons la sensation d’être en famille. Ceux qui veulent voir du théâtre sont heureux et ceux qui veulent voir de la magie aussi !

 

 

Qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs pour les inciter à venir voir le spectacle ?

 

C’est un spectacle drôle et tendre et, même si on fait monter les gens, on les préserve, on s’amuse avec eux mais pas d’eux. L’ambiance est très chaleureuse. Revenez si vous êtes déjà venus, parce que ce n’est jamais la même chose ! Il y a toujours des accidents, des relations différentes selon les spectateurs et on rit tout le temps !

 

 

Je confirme ! Et je vous remercie pour cet instant en votre compagnie, qui donne envie de retourner voir cette performance singulière et originale.

 

 

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Jessica Rock évoque son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Jessica,

 

Merci de vous recevoir aujourdhui. Vous êtes une jeune pianiste aux multiples talents, interprète compositriceQuest-ce qui vous plaît dans votre quotidien dartiste ?

 

La liberté. La créativité, la spontanéité, la diversité, le partage… Tellement de choses ! Le fait que mon métier soit en rapport direct avec mon développement personnel. J’essaye d’être toujours en accord avec moi-même.

 

Voyez-vous des complémentarités entre vos différentes « casquettes » ?

 

Évidemment, pour moi, tout est lié. J’interprète les œuvres des autres, j’arrange également des morceaux existants, j’accompagne beaucoup de chanteurs, j’enseigne et parfois même je me retrouve comédienne ! Je suis de plus en plus amenée à chanter en tant que pianiste/choriste ou au sein de mon propre groupe. Je compose aussi beaucoup depuis toujours et c’est d’ailleurs ce qui me plaît le plus !

 

A cela s’ajoutent des activités audio-visuelles comme le montage vidéo, photo ou la création de site web, car, comme beaucoup d’artistes, je suis en totale auto-prod pour mon projet personnel.

 

Quelles sont vos sources dinspiration et les thèmes que vous aimez ?

 

Il y en a beaucoup mais je parlerais tout d’abord de surréalisme et de musique cinématographique. Deux termes qui définissent totalement mes compositions.

 

Sinon, plus concrètement, j’ai fait de nombreuses années de piano classique et, dans ce que je propose, on retrouve des influences de Chopin, Debussy… Dans la musique répétitive, j’aime bien Steve Reich. Sinon,  dans un tout autre style, j’adore les Pink Floyd, Radiohead, Zappa… Dans le jazz, je suis fan de E.S.T., Tigran Hamasyan, Brad Mehldau. J’ai oublié Cinématique Orchestra ! J’aime aussi Daniel Elfman (le compositeur des films de Tim Burton).

 

(Ces derniers temps, je me suis arrêtée sur Max Richter. Je l’ai découvert parce que je suis allée à l’Opéra et parmi les chorégraphes rencontrées, l’une a travaillé sur une musique de Max Richter, un arrangement fou des 4 saisons de Vivaldi.)

 

Toutes ces influences m’ont permise de définir mon propre style que j’ai nommé : le Jazz Fantasmagorique ! 

 

Parmi vos expériences sur scène, avez-vous été marquée par un moment en particulier ?

 

La première fois que j’ai joué avec ceux qui devinrent les musiciens de mon trio ! Il s’agit de Maurizio Congiu à la contrebasse et Thomas Doméné à la batterie, deux musiciens aussi généreux que talentueux.

 

Au sortir de notre formation au CMDL (Centre des Musiques Didier Lockwood), nous avons eu la chance de nous produire sur la scène mythique du festival Django Reinhardt à Samois-sur-Seine. Concert qui scella notre complicité musicale et eu raison de la création du « Jessica Rock Trio ».

 

 

Quelles sont vos actualités artistiques ?

 

La sortie de mon album - « À 1550 » Jessica Rock Trio - en physique et sur une multitude de plateformes digitales (lien direct ici : https://song.link/album/fr/i/1450959110 ). Nous avons travaillé trois ans sur cet album et tournons actuellement avec, mais j’ai déjà d’autres morceaux en tête et pense impatiemment au prochain album. Il y aura plus d’électro, de voix, et l’arrivée d’un nouvel instrument : le violon. Plus qu’un simple désir d’ajout instrumental, il s’agit d’une rencontre humaine et musicale avec Matteo Gallus, violoniste émérite dont la personnalité musicale me touche tout particulièrement mais aussi fin chercheur en électro-acoustique grâce à ses multiples pédales d’effet qui serviront sans aucun doute cette volonté musicale toujours plus psychédélique. // Prochaine date parisienne le 21 mars au Jazz café Montparnasse ! //

 

Il y a aussi le très beau projet de Vanina de Franco avec qui nous tournons actuellement pour la promotion de son album « Hypercardioïde ».

 

Un groupe féminin de musique groove/funk/pop. Un duo musique/vidéo est tout naturellement en train de naître.  Aussi, un trio musique/danse/slam. J’adore mélanger les arts, pour moi tout est complémentaire.

 

On a aussi fait appel à moi pour une pièce récemment. Je viens d’être contactée pour un rôle qui me colle à la peau apparemment mais je n’ai pas le droit d’en dire plus pour le moment ;-)

 

À ça s’ajoutent un tas de projets éphémères, juste pour une soirée, en fonction des propositions et des rencontres.

 

Quoi qu’il en soit, je prends toujours du plaisir dans tout ce que je fais !

 

Pour moi, la curiosité est le maître-mot, elle est fondamentale. C’est une qualité inépuisable qui ne cesse de nous enrichir. Elle nous élève, dessine notre chemin, ouvre notre esprit, surpasse les préjugés et nous offre une multitude de rencontres insoupçonnées.

 

 

J’ai toujours accueilli avec plaisir les différentes propositions musicales qui se sont présentées à moi, côtoyant le théâtre, la danse, le chant, l’improvisation et même l’œnologie ! Le plaisir que j’ai pris m’a non seulement nourri artistiquement mais a aussi permis à développer mon réseau. Certains disent que j’ai une bonne étoile, moi je ne pense pas. Il n’appartient qu’à nous de nous donner les moyens de nos ambitions.

 

Et je conclurai par un mot qui pour moi est totalement moteur : la curiosité.

 

Merci beaucoup pour ce bon moment. Je vous suivrai avec grand plaisir.

Publié dans Musique, Théâtre, Télévision

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