Maroussia Henrich évoque sa belle actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : STEPHEN ZEZZA

 

Bonjour Maroussia,

 

Merci de nous consacrer du temps aujourd’hui. 

 

Nous pouvons vous retrouver à laffiche de la Comédie Bastille, dans la pièce « Chéri, on se dit tout ». Comment décririez-vous ce spectacle ?

 

C’est une comédie que nous avons grand bonheur à jouer, nous sommes seulement deux sur le plateau pendant 1h 15, autant dire qu’on donne énormément en termes d’énergie sur scène. L’histoire est celle de Florence et Damien, ensemble depuis 7 ans, qui rentrent d’une soirée complètement ratée, car leur couple d’amis vient de se séparer sous leurs yeux. De retour chez eux, Florence décide de « prendre le taureau par les cornes » et de ne pas laisser leur couple sombrer dans la routine. Elle instaure donc la règle de « tout se dire » dès le lendemain matin.

 

Ce qui m’a tout de suite plu dans cette pièce, c’est qu’il y a beaucoup d’amour dans ce couple. Même avec parfois certains piques et une transparence « brut de décoffrage », ils veulent tous les deux que leur histoire d’amour dure.

 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ?

 

Florence a une personnalité très énergique, c’est elle qui décide pratiquement de tout dans le couple. Elle est passionnée, enthousiaste et elle a beaucoup d’humour. Elle peut aussi par moment avoir un petit côté femme-enfant, et c’est avant tout une grande amoureuse.

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Daprès les échanges avec le public, quest-ce qui leur a plu ?

 

Ils peuvent tout de suite s’identifier. Déjà le titre fonctionne hyper bien, tout le monde a dit un jour à sa compagne ou à son compagnon « Chéri, on se dit tout ! ».

 

Beaucoup nous disent « quel bonheur de rire comme ça pendant 1h 15 ! », « on ne voit pas le temps passer », « on n’a pas envie de vous quitter ». On crée un vrai lien avec le public, pendant ce spectacle.  On va souvent au théâtre pour sortir de son quotidien, et bien avec ce spectacle, on vous raconte votre quotidien, avec beaucoup beaucoup d’humour. Et je crois que cela fait un bien fou !

 

La distribution est alternante. En fonction de celui qui vous accompagne sur scène, variez-vous votre jeu ?

 

Nous sommes deux couples à jouer ce spectacle : Valentine Revel-Mouroz avec Erwan Orain et Serge Bonafous et moi. Nous jouons toujours avec le même partenaire, mais il arrive pour des facilités de planning que nous pratiquions un peu d’échangisme (rire). C’est très intéressant de jouer avec deux hommes différents car, même si c’est le même texte, la même mise en scène, chaque comédien a son énergie propre et sa façon d’interpréter Damien.

 

Echangez-vous d'ailleurs avec Valentine sur le rôle ?

 

Nous avons fait les répétitions ensemble. Nous nous sommes très bien entendues, une jolie amitié de comédienne est née d’ailleurs autour de la création de ce rôle. Nous étions toute tristes de comprendre que, oui on jouait le même spectacle, mais surtout le même rôle, donc qu'une fois les répétitions finies, on ne serait plus ensemble sur le plateau.

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Le metteur en scène a été très attentif au respect de l’énergie de chacune, pour ne pas avoir un effet perroquet/miroir. Chacune a sa Florence. Nous échangeons beaucoup par messages, nous allons nous voir jouer l’une et l’autre, nous évoquons les difficultés du rôle ensemble. C’est d’ailleurs très rigolo et instructif de pouvoir parler d’un rôle avec quelqu’un qui le joue aussi, sur la même période.

 

En parlant dalternance, on peut aussi vous retrouver de façon ponctuelle, toujours à la Comédie Bastille, dans « Faites lamour, pas des gosses ! ». En termes dénergie, lorsque vous sortez dun spectacle, qui vous demande déjà beaucoup de ressources, comment faites-vous pour enchaîner, parfois le même soir, sur lautre pièce ?

 

C’est quelque chose qui s’apprend, un peu comme un sportif. J’ai la chance de beaucoup jouer et je connais mes limites et mon seuil de fatigue. Je sais que je peux jouer deux spectacles par jour, et gérer mon énergie en fonction. Avec ce métier, on découvre des grandes ressources en soi et c’est passionnant. Quand je joue « Chéri, on se dit tout », et à la suite « Faites l’amour, pas des gosses » qui sont dans un même registre, je me dis dès fois que je fais tout simplement un long spectacle avec une entracte !

 

Vous le disiez à juste titre, cest le même registre. Il arrive que vous jouiez le même jour ou le même week-end, deux pièces aux registres différents, comme cest le cas avec «  Anna Karénine  ». Quel souvenir en gardez-vous ?

 

Crédits photo : FABIENNE RAPPENEAU

 

Ah ! « Anna Karénine » ! Je suis si heureuse de jouer dans ce spectacle que nous avons créé en 2017 au Festival d’Avignon au Roi Réné, et que nous avons continué en 2018/2019 au Théâtre de La Contrescarpe pendant 6 mois. Bientôt une centaine de dates en tout. Laetitia Gonzalbes a fait une très belle interprétation de ce texte de Tolstoï. L’amant d’Anna est devenue une amante et l’œuvre de Tolstoï se révèle d’une actualité saisissante. J’ai la chance d’interpréter ce personnage de Varinka et ça a été une création de rôle absolument passionnante. J’ai aimé interpréter et découvrir Varinka chaque soir, et chaque soir je me découvrais aussi à travers elle. J’ai toujours joué dans des classiques, ou dans des registres dramatiques, je ne suis arrivée à la comédie que bien plus tard.  

 

Nous avons eu d’excellents retours et nous espérons reprendre ce spectacle.

 

Avez-vous d'ailleurs des astuces pour passer dun registre à un autre ?

 

Alors déjà, il ne faut surtout pas regarder le sommet de la montagne au début de la journée (rire!) « Step by step » ! De janvier à mars dernier, le dimanche, je devais jouer « Chéri, on se dit tout » à 17H à la Comédie Bastille et « Anna Karénine » à 20H30 à la Contrescarpe. Je divisais la journée dans mon esprit, j’arrivais au premier spectacle en me disant que je n’avais que lui à jouer, et hop quand je sortais à 18h 45, je fonçais rejoindre les loges de la Contrescarpe, pour me préparer pour « Anna Karénine ».  

 

Finalement, avoir deux registres permet de scinder, le soir devient une autre journée par rapport à l’après-midi. J’ai fait presque 77 représentations en 72 jours, on prend le pli !

 

J’ai été très heureux de partager ce moment avec vous aujourd’hui et suivrai votre actualité avec plaisir.

Publié dans Théâtre

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