Virginie Stevenoot nous présente sa tournée théâtrale !
Bonjour Virginie,
Quel plaisir d'effectuer ce nouvel entretien en votre compagnie !
1/ Vous serez, dans quelques temps, à nouveau en tournée théâtrale avec la pièce « Ma femme est sortie », aux côtés notamment de Maurice Risch. Pour commencer, pourriez-vous tout d'abord nous en dire davantage sur l'histoire racontée par la pièce ?
Cette pièce nous raconte l'histoire d'un riche industriel qui a invité son patron à diner chez lui, dans sa maison de campagne. Ceci pour lui parler de ses envies de promotion. Toutefois, sa femme lui met des bâtons dans les roues, décidant de claquer la porte de la maison le matin même du fameux diner.
Dans l'après-midi, lorsque le patron invité arrive, il prend la bonne pour la patronne de maison.
2/ Vous y interprétez l'employée de maison. Sans dévoiler la suite de la pièce, comment votre personnage va-t-il réagir ? Cherchera-t-il à révéler sa vraie identité, ou bien, au contraire, se plaira-t-il de ce nouveau rôle ?
La bonne va mettre le désordre car elle va adorer se faire passer pour la patronne de maison. Sans en dire plus, on pourrait croire qu'une histoire d'amour va débuter entre le patron invité et la fausse patronne, en tout cas la vraie bonne.
Cependant, la vraie patronne de maison revient plus tard dans la pièce. Elle va alors être prise pour la fausse bonne. C'est donc un joli maelström de quiproquos comme Jean Barbier sait bien faire.
J'ai la chance d'avoir à nouveau comme partenaire Maurice Risch. C'est un génie du boulevard, il connait toutes les ficelles et je suis ravie de repartir sur les routes avec lui. Je connais bien aussi Daniel-Jean Colloredo, avec qui j'ai déjà joué « Le clan des divorcées ». Il est, lui aussi, un complice et un compagnon de tournée absolument génial.
Je vais apprendre à connaitre Marie-Bénédicte Roy, mais les metteurs en scène nous ont indiqué, aux lectures et aux auditions, que la greffe semble prendre entre nous. Quant à Eric Blanc et son rire légendaire, il est un garçon très sensible et très touchant dans la vie. Il est d'une grande efficacité comique.
3/ Quelles sont les principales caractéristiques de l'employée de maison que vous interprétez ?
On peut l'appeler, vulgairement, une « grenouille de bénitier », mais qui, en fait, va se révéler. Elle va adorer jouer la comédie, se faire passer pour la patronne de maison. Peut-être a-t-elle une petite schizophrénie latente.
Finalement, prendre le pouvoir dans la maison va lui faire pousser des ailes. Malgré tout, elle a bon cœur. C'est, à la base, une fille assez rangée, peut-être vieille fille. Ce n'est pas dit dans les didascalies, mais on peut l'imaginer ainsi.
Toutefois, lorsqu'elle va aller fouiller dans la garde-robe de sa patronne, elle va choisir les dessous affriolants, les fanfreluches et les boas. Elle va alors commencer à se libérer.
4/ Quand auront lieu les premières représentations ?
Nous commençons le 16 janvier à Paray-Vieille Poste, c'est une ville qui nous servira de résidence pour monter la pièce. Nous y serons au quotidien les quinze premiers jours de janvier pour préparer la pièce, ce qui est un confort absolument génial.
Au total, une trentaine de dates est prévue, notamment quinze jours fin avril au Trianon, à Bordeaux, chez Xavier Viton.
5/ En parallèle, vous serez, l'année prochaine, à l'affiche de la pièce « Une heure et demie de retard ». Quelle en sera la thématique ?
Un couple est invité à dîner mais les deux vont avoir une heure et demie de retard. C'est le soir des règlements de compte.
Ce n'est pas une scène de ménage pendant une heure et demie, ce sont aussi des réflexions sur la vie, sur la façon dont elle voit les choses et sur la façon dont il les voit. Il y a aussi un petit regard dans le rétroviseur, mais aussi un autre vers le futur.
Les angles d'attaque sont parfois inattendus, notamment au travers de reproches qui n'en sont pas.
Le tout est écrit à la sauce humoristique, par Jean Dell et Gérald Sibleyras. Le premier cité m'indiquait récemment par téléphone être ravi que le bébé soit repris. Personnellement, j'ai un peu la pression car il nous a indiqué qu'il viendrait nous voir sur la tournée.
Jouer avec Mehdi un couple à la scène alors que nous sommes un couple dans la vie est un petit parallèle amusant. Il va être drôle de « s'engueuler », de se titiller et de s'asticoter.
J'espère que le public et les fans de Mehdi sauront faire la différence entre les personnages sur scène et ceux dans la vie. Mais c'est là notre travail de comédiens.
6/ Vous y jouerez Laurence, une femme mariée depuis 30 ans à Pierre, qui est bien décidée à lui dire ce qu'elle a sur le cœur. Quelles sont selon vous les principales clés pour interpréter avec brio ces situations ?
Avant tout, comme bien souvent au théâtre, les choses passent en faisant confiance à l'auteur, en oubliant la ponctuation et en restant sincère. Il faut que cela passe par une vérité, par sa vérité.
La fusion avec le partenaire est évidemment aussi importante. On dit qu'il est plus facile de faire pleurer que de faire rire. Ce dernier repose certes sur un rythme, mais aussi avant tout sur une vérité.
Il faut faire appel à sa vérité, son vécu, sa façon de le sentir et de le respirer !
7/ Cette pièce est bien différente de la première évoquée plus haut. « Ma femme est sortie » est une cascade de mensonges et de quiproquos qui vont engendrer une explosion permanente de rire. A l'inverse, « Une heure et demie de retard » est davantage une conversation à bâtons rompus entre deux personnages où l'on retrouve tous les piments et les poisons de la vie quotidienne.
Quelles complémentarités et, à l'inverse, quelles différences y retrouvez-vous ?
Quoi qu'il en soit, ce sont deux pièces comiques. Jean Barbier, dans l'écriture de « Ma femme est sortie», nous fait retrouver les ficelles du boulevard. Certains aiment, d'autres un peu moins, mais il est vrai que les personnages rentrent et sortent dans tous les sens. C'est du comique au rythme mitraillette !
A l'inverse, « Une heure et demie de retard » est plus une conversation entre les deux personnages, davantage un comique de situation qui permet aux spectateurs dans la salle de se reconnaître.
Pour donner un exemple concret, lorsque la pièce démarre, monsieur est assis sur le sofa, avec son imperméable, prêt à partir et il attend madame qui est dans la salle de bain. Lorsque cette dernière en sort, monsieur se lève pour partir mais madame rentre alors à nouveau dans la même pièce. Obligeant alors monsieur à se rassoir. Tous les hommes de la salle se reconnaissent dans ce genre de situation.
Grâce notamment à la mise en scène de Jean-Philippe Azema.
Les deux pièces sont de véritables bonbons et j'ai la chance que les auteurs et les metteurs en scène me fassent confiance.
J'aimerais ajouter, concernant « Ma femme est sortie », être folle de joie de travailler avec Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé. Cela faisait très longtemps que je voulais collaborer avec ces grands messieurs de la mise en scène. Je suis ravie de travailler avec eux !
8/ En tant que comédienne, avez-vous une préférence entre une pièce aux multiples personnages, comme l'est « Ma femme est sortie », et une pièce interprétée en duo, telle « Une heure et demie de retard » ?
Je n'ai pas de préférence particulière, c'est à chaque fois un cadeau.
Il m'est arrivé de jouer deux pièces en même temps – « Tout bascule » et « Le clan des divorcées ». Le samedi est certes compliqué, avec une matinée et une soirée pour chacune des pièces, mais il n'y a pas de préférence me concernant.
C'est à chaque fois une histoire que l'on raconte et le public est notre vrai bonheur, notre vrai moteur, notre EPO en direct dans les veines. Les premiers rires galvanisent et on se sent bien là où l'on est, c'est-à-dire sur les planches.
Je dirai même avec cette sensation que si ça devait se finir maintenant, cela devrait être à ce moment-là. C'est une sensation de vivre à 3 000%, ce qui est génial !
Si je devais, demain, jouer une tragédie, j'éprouverais le même bonheur.
9/ Qu'avez-vous envie de dire aux lecteurs du blog pour les inciter à venir vous voir sur scène ?
Dans une société qui va plus ou moins bien, où tout le monde râle, où les temps sont durs, afin d'éviter de voir les choses en noir, on peut, quand justement il commence à faire nuit, se diriger au théâtre, poser ses problèmes au vestiaire et se laisser emporter pendant près de deux heures.
Il n'y a rien de plus précieux que le spectacle vivant. C'est une opération sans filet, à la fois pour le public et pour les comédiens. C'est une petite bulle, d'autant plus importante dans une période de crise comme celle que l'on traverse actuellement.
10/ Pour terminer, vous souhaitiez évoquer un autre projet, plus personnel, à Biarritz, avec la volonté, à moyen terme, d'ouvrir un petit café-théâtre de 150 places environ ?
Nous avons effectivement ce projet, avec mon mari Mehdi. Pas dans le courant de ce qui se fait actuellement à Biarritz, à la Gare du Midi, un grand théâtre de 1 400 places avec une programmation de gros spectacles parisiens.
Nous serions plutôt dans une ambiance de comédie pure, de one-man show, avec des personnes qui veulent rôder leur spectacle. On entend majoritairement parler des grosses pièces, mais il y a énormément d'artistes qui écrivent et qui tournent toute l'année dans des salles de 100 à 300 places maximum. Ces pièces sont des bijoux et des purs moments de rigolade.
N'oublions pas que ce serait dans le Sud-ouest, une très belle région où l'on aime bien manger. La représentation serait accompagnée en amont de quelques tapas et d'un bon verre de vin.
Nous sommes actuellement à la recherche du lieu et, même si ce n'est pas évident, nous ne lâchons pas car nous avons cela dans le cœur. C'est pour ça que nous y arriverons.
Merci beaucoup Virginie pour votre disponibilité !