Jezabel Lemonier évoque Footeuse de merde, son spectacle bientôt à l'affiche !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Jezabel,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous serez de retour sur scène, à Montpellier, au Point Comédie, avec votre spectacle « Footeuse de merde », pour quatre premières dates en octobre. D’où vous sont venues l’idée et l’envie de développer ce spectacle ?      

I’m back ! Je l’ai écrit en 2015. Je venais de quitter Canal et quinze ans de journalisme de sport. J’étais juste avant aux commentaires et en interviews terrain pour D8 (C8 maintenant). On venait d’être rachetés par Canal et je ne trouvais pas trop ma place. On m’avait proposé d’animer une émission en plateau mais quand tu as fait 250 jours par an la valise à la main, en extérieur, à commenter des matchs, se retrouver devant un desk est quand même différent. Du coup, à ce moment-là, je me suis dit que ce serait peut-être le moment de passer à autre chose.

Effectivement, je suis partie, en janvier 2015, à New York, pour ouvrir un bar à vins, ma deuxième passion. J’étais à Harlem et assez rapidement, je me suis compte qu’il y avait la place pour le bar mais que ça n’allait pas le faire, loin de mes amis et de ma famille. J’ai préféré rentrer. De ma vie, je n’avais jamais voulu faire autre chose que journaliste de sport et que commenter des matchs. Je devais donc me trouver un nouveau métier. Mes potes n’arrêtaient pas de me dire que je les faisais beaucoup rire en soirée et que je devrais peut-être écrire quelque chose. D’un seul coup, ça a fait son chemin. Je disais déjà des bêtises à l’antenne, autant en dire sur scène.

J’ai donc écrit quelque chose autours du football et des rapports humains, surtout des rapports hommes femmes. C’est comme cela qu’est né ce spectacle, en 2015.

 

 

Comment présenteriez-vous, du coup, ce spectacle ?

Quand je l’écris, je suis célibataire et je me pose la question : pourquoi n’ai-je pas de mec ? La réponse est : parce que les hommes et les femmes ne se comprennent pas. Pourquoi ne se comprend-on pas ? Parce que nous n’avons pas le même langage.

Pour faciliter la tâche à vous les hommes, je vais vous expliquer les femmes à travers une composition d’équipe. La femme joue en 4-4-2 et, à chaque poste, correspond une personnalité différente de notre état d’esprit au moment T. Autant les hommes sont binaires, autant les femmes sont plusieurs dans leurs têtes. J’essaie donc d’expliquer aux hommes le fonctionnement de la femme à travers le prisme du football.

 

 

Vous étiez montée sur scène en 2016, à Paris, au théâtre de dix heures. Quels principaux retours aviez-vous pu avoir des spectateurs ?

Ce qui est rigolo, c’est que ça a pris mais par pour les mêmes raisons. Pour les hommes, ils me disaient comprendre mieux certains mécanismes. Quant aux femmes, elles regardaient ensuite leur homme avec beaucoup plus de sympathie affective et d’empathie. Comme les deux n’ont pas le même mode de fonctionnement, certains hommes m’ont même dit : « ah ok, ça marche comme ça ? ». C’est rigolo. Mais les vérités ne sont pas absolues, chacun fonctionnant différemment. Ça ne se veut pas moralisateur, ça a vocation à se marrer, à se détendre, à oublier le reste.

Quatre ans après, avez-vous modifié certaines parties de votre spectacle, en lien notamment avec l’évolution de la société depuis ?

Carrément ! Entre temps, je suis devenue maman. Du coup, à la place de parler de la célibataire qui a peur d’être en manque de rosé et de capotes, je parle de la maman qui a peur d’être en retard pour récupérer sa fille chez la nounou. C’est une vraie remise au gout du jour. J’ai aussi adapté avec la coupe du Monde 2018, au lieu de celle de 2014 dans la première version.

J’ai travaillé avec un nouveau co auteur, Erik Sasso, un mec absolument génial, dont ce n’est pas le métier. Il a un humour décapant. Il m’a apporté du recul, un nouveau regard plus objectif. Aujourd’hui, il participe aussi à la mise en scène.

 

 

A un peu moins d’un mois, dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ?

Je ne vous cache pas que je suis un peu stressée. Mon quotidien a changé, je ne peux plus bosser entre 21h et 4h du matin, si j’avais envie de le faire. J’ai deux enfants en bas âges, qui me demandent du temps.

Je suis hyper impatiente aussi, je sais que ça va bien se passer parce que j’ai envie de bien faire. Je nous fais confiance. J’ai 49 pages de texte à mémoriser, je suis une travailleuse, fille d’ouvrier hautement qualifié, j’ai le goût du travail et, surtout, celui du travail bien fait. Je ne peux pas décevoir. J’ai la satisfaction du travail bien fait. Les gens paient leur place, je ne peux pas les décevoir. J’étais comme ça déjà quand je commentais les matchs, je donnais tout.

Au-delà des quatre premières dates, on imagine que vous avez envie de prolonger l’aventure et de retrouver le public à d’autres occasions ?

Ce qui va être pris sera pris. C’est déjà ça. Après, évidemment que j’ai envie d’y retourner, avec peut-être un rendez-vous hebdomadaire. Je n’ai pas d’autre ambition, si ce n’est celle de faire rire et plaisir.

 

 

En conclusion, que peut-on souhaiter pour cette nouvelle aventure ?

Que je sois en pleine possession de mes moyens, que ça se passe bien, que je fasse ce que j’ai à faire. Que je fasse plaisir aux gens qui sont en face de moi.

Merci, Jezabel, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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