La naissances des Bacchantes / Orphée et les Bacchantes : Interview avec les trois comédiens de ces belles pièces !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Delphine Thelliez, Flore Lussato et Jean-Baptiste Sieuw,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions.

 

Vous serez tous les trois en Avignon pour les deux pièces : « La Naissance des Bacchantes » et « Orphée et les Bacchantes » Comment présenteriez-vous ces spectacles ?

 

Delphine: La mythologie en version non censurée et modernisée.

 

Jean-Baptiste : Je parlerais d’une sorte de trilogie épique, avec des combats et de l’amour à haut niveau. « La Naissance des Bacchantes » est un préquel de « Orphée et les Bacchantes ».

 

Flore : La rébellion d’un groupe de femmes, les Bacchantes, contre les hommes de Thèbes

 

Comment vous présenteriez vos personnages ? Qui sont-ils ? Quelles sont leurs principales caractéristiques ?

 

Flore : J’incarne Urcydie, une jeune femme qui se révèle tout au long de la première pièce. C’est une femme de pouvoir qui se bat corps et âme pour atteindre son objectif tout en ayant en elle une véritable blessure intérieure qui la poursuit depuis l’enfance. Elle a une conception du pouvoir et de la guerre qui lui est propre et, par là-même, elle doit affronter sa propre mère, Agavé, et ses proches. Ses pensées et actions sont fortement influencées par le drame qu’elle a vécu.

 

 

Jean-Baptiste : Le nom Urcydie a été conçu à part d’Eurydice, c’est son négatif, sa part sombre en quelques sortes.

 

Dans la première pièce, je joue le rôle de Bakkhos, donc Dionysos, je crée un groupe, les Bacchantes, à ma gloire, à la gloire du vin, du sexe et de la fête. C’est un personnage qui est plus là pour amuser la galerie que pour conduire la tragédie, qui est menée par ces femmes.

 

Dans la deuxième pièce, je suis le poète Orphée. Je pense que l’amour n’existe pas pour moi, que je ne trouverai jamais la femme idéale. J’ai une telle attente que je ne peux pas la trouver. Je finis par la rencontrer dans la forêt parce que la déesse Aphrodite me l’a prédit.

 

Delphine : A Avignon, je serai Autonoé. C’est une bacchante qui n’a pas énormément de scènes, mais elle suit le mouvement avec espoir. Pour Eurydice, c’est une fée de la forêt qui est semi-immortelle, qui va tomber amoureuse d’Orphée, mais aussi croiser Urcydie.

 

D’après les retours suite à vos représentations parisiennes, et votre ressenti, qu’est-ce qui plaît ?

 

Jean-Baptiste : Les deux pièces ont des retours différents. « La Naissance des Bacchantes » est appréciée parce que c’est une pièce politique, de lutte de pouvoir et de vengeance. La deuxième pièce est portée sur l’esthétique : les gens aiment l’écriture poétique et l’aspect visuel. Les costumes, l’atmosphère, les danses…

 

 

Flore : Les rôles féminins sont très prédominants. D’après ce que l’on m’a dit, on n’a pas l’habitude de voir incarner ce genre de rôle par le « sexe » prétendument « faible ». Ces femmes, que rien ne limite, ont un véritable statut et entendent se faire respecter, en passant s'il le faut par des comportements sauvages. C’est d’ailleurs ce que Jean-Baptiste souligne dans le texte de la première pièce : « Femme, ton sexe n'est pas faible, il ne l'est qu'à trop suivre la règle ».

 

Delphine : La première pièce est féministe, politique, l’autre est poétique, sentimentale. En plus, les pièces sont écrites par un homme !

 

En Avignon, dans ce contexte si particulier, ce rythme soutenu, avez-vous prévu des adaptations ?

 

Delphine : Nous partons moins nombreux, il faut également revoir les déplacements et chorégraphies car notre scène est plus petite à Avignon qu’à Paris.

 

Flore : La pièce a été initialement écrite pour pouvoir être jouée à quatre. Il n’y aura pas les six personnages sur scène durant toute la durée du Festival. Mais l’écriture permet de tout comprendre avec uniquement quatre comédiens.

 

Jean-Baptiste : Effectivement, les scènes de foules ont été coupées.

 

Dans quel état d’esprit êtes-vous pour ce Festival d’Avignon ?

 

Delphine : Ce sera mon quatrième Avignon. Je n’ai pas trop d’angoisse, surtout de l’impatience de rencontrer tous ces gens, d’aller voir les autres.

 

 

Flore : C’est mon premier festival d’Avignon. Je suis excitée et contente.

 

Jean-Baptiste : C’est le sixième Festival que je fais avec cette compagnie. Je continue de tirer ce fil, j’adore le théâtre et ce Festival. Souvent, j’écris des pièces pendant le Festival, c’est un bol d’air nécessaire tous les ans.

 

Par la suite, envisagez-vous un troisième spectacle dans le prolongement des deux premiers?

 

Jean-Baptiste : Le troisième volet se jouera à Paris les 15 et 16 décembre au théâtre de l’Orme, avant d’être continué au mois de janvier. Cette pièce s’appelle « Sapho »… Sapho, première des lesbiennes, qui est d’ailleurs présente dans la deuxième pièce. On retrouvera aussi Bakkhos.

 

Ce fut un plaisir d’échanger avec vous trois !

Publié dans Théâtre

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