Anne-Laure Estournès évoque son actualité et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Anne-Laure,

 

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

 

 

Vous êtes à l’affiche du théâtre Michel dans la pièce « Mon Meilleur Copain » d’Eric Assous. Comment décririez-vous ce spectacle ?

 

C’est un boulevard moderne qui met en scène un manipulateur, Bernard, qui persuade son meilleur ami Philippe de couvrir son infidélité. S’en suit une suite de quiproquos.

 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ?

 

Je suis Soraya, la maîtresse de Bernard. Elle est jeune, provocatrice, un peu opportuniste mais elle est pleine de bon sens et elle dit ce qu’elle pense ! J’ai essayé de la rendre actuelle. La difficulté était de ne pas tomber dans le cliché de la jeune maîtresse; j’ai donc accentué le contraste entre sa présentation sexy, et sa façon grossière de s’exprimer.

 

Il y a une attente sur le personnage de Soraya parce qu’on parle beaucoup d’elle; c’est le coeur du problème. Mais souvent, dans les pièces, on parle d’un personnage qui n’arrive finalement jamais. La pièce d’Eric Assous a la particularité de répondre à la curiosité du public.

 

 

Le personnage n’est pas sur scène en permanence. Comment gérez-vous ces intermèdes ?

 

Soraya arrive au 2/3 de la pièce. Ce n’est pas facile; on a tous eu le trac avant de monter sur scène mais quand on rentre tout de suite, ça disparaît… Dans mon cas, ça dure une heure ! Et puis l’énergie va crescendo… Du coup, lorsque j’arrive sur scène, les autres sont échauffés, et je dois être à ce même niveau d’énergie de façon instantanée. J’ai quelques « trucs » pour ça; petits exercices de sport, de respiration…

 

Le fait aussi de sortir et d’entrer sur scène à plusieurs reprises oblige à être tout le temps dedans, à être tout le temps concentrée.

 

La pièce est une reprise, elle fonctionne très bien. D’après vous, qu’est-ce qui fait son succès?

 

Je crois que la pièce d’Eric Assous est très bien écrite. Pour moi qui suis également scénariste, la structure est capitale. Or ici, la mécanique est bien huilée. Les dialogues sont drôles et rien n’est laissé au hasard, les choses qui sont dîtes au début prennent du sens au cours de la pièce.

 

Les personnages sont à la fois attachants et insupportables et on s’identifie forcément à l’un d’eux... Ou du moins, on connaît tous un Bernard ! Et puis la problématique est universelle: Jusqu’où iriez-vous par amitié ?

 

 

Dans cette reprise, la mise en scène d’Anthony Marty est très précise, énergique, et aussi très cinématographique. La distribution est top: Arnaud Cermolacce et Florence Fakhimi forment le couple de Bernard et Nelly, et Anthony Marty et Laure-Estelle Nézan, celui de Philippe et Alice.

 

Après un an d’exploitation, nous sommes pratiquement habités par nos personnages, qui se sont affirmés; bien que le personnage de Bernard soit, de fait, très en avant, chacun le pousse davantage dans ses retranchements. Les femmes ne sont plus dociles ! Je pense que c’est un vrai élément comique, car quand on malmène l’odieux Bernard, le public est avec nous !

 

Enfin, nous sommes une équipe soudée et on nous dit souvent que cette complicité transparaît. En tout cas, elle fait naître des choses en plus (petites blagues, références à l’actualité, fous rires…)

 

En parallèle, vous êtes également scénariste. Vous êtes en ce moment sur un projet d’actualité, pour le petit écran. Que dire de cette autre aventure artistique ?

 

L’écriture est une passion pour laquelle j’ai quitté mon travail (6 ans chez Endemol). Je développe ce scénario qui me tenait à cœur. La dernière ligne droite consistera à le vendre à une chaîne comme unitaire TV.

 

C’est un autre projet, mais très complémentaire de celui d’être comédienne. Pour une raison d’emploi du temps d’abord: le jour, je suis scénariste, je m’isole chez moi en solitaire… et le soir, je sors retrouver mes collègues pour nous confronter en direct à un public.

 

Quant au niveau artistique, je trouve que pour inventer et faire parler des personnages, il faut savoir les jouer. Lorsque j’écris, je me mets dans la peau des personnages pour que leurs mots, leurs attitudes soient justes.

 

Finalement, ce sont deux activités très similaires au sens où elles demandent de la discipline, et une grande concentration pour aller puiser au fond de soi la matière.

 

Quelles sont vos principales inspirations pour cette écriture ?

 

C’est l’histoire d’une psy qui cherche à prouver que sa jeune patiente s’est suicidée à cause d’un pervers narcissique jusqu’à ce qu’elle découvre que l’inconnu qu’elle accuse est en fait l’homme avec qui elle vit.

 

Je crois que, lorsque l’on écrit, on parle forcément de soi. Ce n’est pas forcément autobiographique, mais si on veut raconter une histoire, c’est qu’elle fait écho en nous.

C’est un mélange de beaucoup de choses. Le sujet est né de mon goût pour le thriller, de l’ambiance des toits-terrasses à New York où j’ai vécu pendant un an qui m’inspirait des scènes… mais aussi du fait de vivre dans cette société où on parle beaucoup de réussite personnelle, où il faut écraser les autres, où il y a beaucoup de narcissisme, où tout le monde est prêt à tout pour créer une fausse image de soi sur les réseaux sociaux…

 

Si nous envisageons l’avenir, quelles seraient vos envies pour la suite ?

 

Une tournée pour "Mon meilleur Copain"…

 

Et puis tout simplement de continuer comme ça. Pour moi, c’est vraiment un rêve. Je pourrais difficilement espérer mieux. Si j’arrive à continuer à être scénariste et comédienne tout en travaillant avec mes amis, ce sera génial !

 

 

Merci Anne-Laure pour votre disponibilité !

Publié dans Théâtre

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S
Merci pour cette interview. Je suis al'ee voir la piece hier, c'est vrziment grnial: drole, plein d'energie, de talent... Quand on pense qu ils en jouent une autre "les acteurs sont fatigues" juste avant, c'est admirable!<br /> Bref, j'zi adore Anne Laure Estournes dans le role de Soraya. J'adore son parcours!
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