Ambre Rochard nous présente sa belle et riche actualité sur scène !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Ambre,

 

Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien.

 

1/ Vous serez, en juin, sur la scène du théâtre Clavel à l'affiche de deux pièces de Christophe Botti, « Coeur'elleS » et « Nuit de traverse ». Commençons par la première citée. A titre personnel, comment la présenteriez-vous ? Comment la décrire ?

 

C'est une pièce très poétique, un huis-clos de quatre femmes qui ont des blessures, des secrets et des passés. Elles sont toutes les quatre très proches mais se sont cachées des choses car, comme dans les familles, il y a beaucoup de non-dits.

 

 

Ces quatre femmes très différentes ont des traits de caractère presque opposés pour certaines et, malgré tout, elles s'aiment plus que tout. Les vieilles salives, c'était d'ailleurs le titre initial de la pièce, vont être crachées. Ce n'est pas très beau à dire mais c'est vraiment ça en fait, la violence du terme prend justement tout son sens. C'est une sorte de libération pour elles, des secrets vont être révélés, ce qui aura plein de conséquences évidement.

 

2/ Quel personnage y interprétez-vous ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

C'est marrant, j'essaie toujours de ne pas trop spoiler cette pièce, j'en ai un peu fait un mystère, même au près de mes proches. J'ai envie que les gens découvrent vraiment sur scène le contenu. Il y a beaucoup de révélations et de choses auxquelles on ne s'attend pas pendant la pièce. C'est donc compliqué de l'expliquer sans trop en dire.

 

Ce que je peux dire, c’est que je joue Alice, qui cache un gros secret qui va avoir beaucoup d'impact. Ses caractéristiques viennent d’ailleurs principalement de ce secret. Elle se cache du coup derrière une façade un peu superficielle, un peu princesse, presque un peu détachée des autres par moment, un peu plus dans la rigolade, dans quelque chose de frais. Mais, au fond, elle est loin d’être que ça, elle a des blessures, des failles et elle est très profonde. C'est drôle parce que, du coup, je me retrouve un peu dans ça. Moi aussi, je me cache quelque part derrière une façade. C'est facile quand on est le cliché de la grande blonde de se cacher un peu. Du coup, j'aime énormément ce personnage, il me tient beaucoup à cœur.

 

Ce lien entre votre personnage et vous-même vous aide-t-il pour l’interprétation ou, à l'inverse, cherchez-vous à vous détacher de cette part de vous en lui ?

 

Cela a été un gros travail justement. Parce que, au début, je l'ai presque un peu trop pris dans la facilité. Dans le sens où, vu que je me retrouvais énormément en elle, j'ai mis beaucoup de moi, ce que l'on fait toujours un peu, mais presque trop cette fois-ci.

 

 

Delphine Alexandre, la metteur en scène, m'a alors dit que je faisais trop femme enfant. Ce que je suis moi, Ambre. Mais Alice n'est pas une femme enfant, elle est presque une femme fatale. J'avais donc un gros travail à faire sur ça. Je me suis alors rendue compte que je n'allais pas dans la bonne direction, que je devais laisser un peu de moi, tout en cherchant quelque chose d'un peu plus femme. Parce que, dans ce huis clos de quatre femmes, il faut que chacune ait une très forte personnalité.

 

Du coup, je suis allée chercher cette femme fatale, cela n'a pas été si facile et, au final, de ce que l'on me dit, la mission est accomplie. J'ai réussi à trouver une espèce de balance entre ce que j'ai mis de moi et, malgré tout, quelque chose de vraiment propre au personnage d'Alice, la femme fatale.

 

3/ Selon vous, qu'est-ce qui plaira aux, on l'espère, nombreux spectateurs qui viendront au Clavel en juin ?

 

Le spectateur va vraiment avoir l'impression de vivre un moment de vie avec nous. Cette histoire est tellement intimiste, elle peut tellement parler à tout le monde. Chacun pourra s’identifier à un personnage proche de lui, pourra se retrouver dans ces histoires et ces secrets et non-dits que l'on a tous. Ainsi que dans ce côté presque quotidien mais très profond, au travers des messages cachés et des jolis mots, grâce à l’écriture très intelligente et pleine de sous textes de Christophe Botti.

 

 

Vous serez pris par toutes ces choses-là et vous vivrez un vrai moment de vie avec nous.

 

4/ Au-delà des premières représentations mi-juin, quelle suite aimeriez-vous voir donnée à ce spectacle ?

 

Nous en parlons beaucoup justement parce que c'est vraiment une pièce que l'on aime énormément. On a d'ailleurs aussi un musicien sur le show, ce qui apporte beaucoup à l’intensité de la pièce. On a tous la même envie d'amener cette pièce plus loin, elle nous tient tous vraiment à cœur. Du coup, on se dit, même si ce ne sont pour l'instant que des suppositions, que nous aimerions la jouer en Avignon en 2019 et aussi la présenter quelques mois sur Paris.

 

On pense vraiment que ça peut marcher, on l'espère fortement, on a plein d'envies. Affaire à suivre…

 

5/ En parallèle, une semaine après, vous présenterez un autre spectacle, au même endroit, « Nuit de traverse ». Que dire sur cette autre aventure artistique ?

 

Cela n'a rien à voir. C'est génial de travailler sur ces deux pièces car ce sont deux shows très différents, et deux personnages opposés. Cette pièce met en avant beaucoup plus de personnes sur scène, je crois que l'on est treize sur le plateau. Ce sont des histoires entremêlées de partout.

 

 

On pourrait croire, dans un sens, que l'on a moins le temps de s'attacher aux personnages du fait du nombre de comédiens sur scène mais, en fait, si. C'est très surprenant. Les liens entre ces personnages sont beaux. L'histoire se passe sur une seule nuit, d'où son titre, c'est vraiment une nuit où l'on voit trois protagonistes principaux qui découvrent plein de gens et qui les font avancer, évoluer dans leur quête.

 

C'est très intéressant et tellement différent.

 

Qui serez-vous sur scène ?

 

Je fais partie des trois protagonistes principaux. Je joue Linda, une jeune fille un peu plus jeune que moi, bientôt 19 ans. Cela m'a fait plaisir de justement pouvoir jouer un peu cette femme enfant et de retrouver ce côté plus jeune que je joue beaucoup moins depuis quelques temps. C'est une jeune fille en recherche de sa sexualité, elle sait et se rend compte qu'elle aime les filles.

 

On y évoque alors les problèmes avec ses parents, les problèmes avec elle-même, les premiers émois. C'est drôle car ce personnage est très éloigné de moi, j'ai dû, du coup, aller chercher plein de choses, ce qui a été excessivement intéressant. Cela a été vraiment une recherche, j'adore ce personnage, elle a une sorte de fragilité et de force en même temps qui touchent beaucoup. Je m'amuse bien sur ce rôle.

 

J'ajoute qu'il y a beaucoup beaucoup de musique, c'est vraiment un spectacle musical, je peux donc allier encore une fois mes deux passions : le théâtre et le chant, et j’en suis ravie.

 

6/ Vous le disiez, les deux personnages que nous avons évoqués sont bien différents l'un de l'autre. Pour autant, vous allez les interpréter successivement sur deux week-ends. Comment pensez-vous passer de l'un à l'autre sur cet intervalle de temps plutôt court ?

 

C'est vrai que c'est un peu un challenge mais bon, c'est aussi le propre de notre métier. Certaines semaines, je suis d'abord sur le tournage pour TMC, le lendemain sur un spectacle pour enfants, le surlendemain en répétition de ces deux pièces où, la même journée, je joue les deux rôles. On apprend à le faire et, ensuite, la question ne se pose plus. Il faut juste alors bien se concentrer sur la journée en question.

 

 

C'est un peu fou mais c'est pour cela aussi que l'on aime ce métier. On aime le fait de ne jamais rentrer dans une routine. C'est ce que je vis au quotidien, ce qui me fait vibrer. Donc ça ne me fait pas particulièrement peur parce que j'ai l'habitude. Mais je me dis que cela va être intéressant, même pour le public qui va venir voir les deux shows et qui va, d'une semaine à l'autre, en sept petits jours, voir deux spectacles totalement différents en ayant les mêmes comédiens sur scène. Je trouve cela très chouette pour les spectateurs aussi.

 

7/ Pour terminer, vous êtes actuellement sur scène chaque mercredi après-midi, dans un registre totalement différent, avec un spectacle jeune public, « La magie du voyage », où vous interprétez la fée Sidonie. Comment inciter les lecteurs à venir découvrir cet autre registre artistique ?

 

C'est quelque chose qui me tient énormément à cœur. Cela fait trois ans que j'ai été prise pour la première fois sur un des shows de la Fée Sidonie. C'est devenu une vraie partie de moi. Ces shows sont vraiment supers, les enfants apprennent en s'amusant et, du coup, ils ne se rendent pas vraiment compte que l'on est en train de leur transmettre des valeurs et des connaissances.

 

Les parents y trouvent aussi énormément leur compte. Même eux découvrent des choses qu'ils ne savaient pas. Les parents sortent du coup aussi ravis que les enfants. C'est ce que j'aime dans cette trilogie-là. Ce partage entre nous, les parents et les enfants est super.

 

 

Il y a beaucoup d'interaction donc j'ai presque une part d'improvisation. Dès fois, je m'amuse à changer un peu mes monologues pour impliquer encore plus les parents. Ces derniers rigolent beaucoup et voient que je m'amuse aussi. C'est tout cela que j'aime dans les shows pour enfants, cette interaction et ce partage sont tellement enrichissants. C'est la force de notre trilogie.

 

Merci Ambre pour cet échange très agréable !

Publié dans Théâtre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article