Koh Lanta : Samira se remémore son aventure à l'autre bout du monde !

Publié le par Julian STOCKY

Crédit photo : © A.ISSOCK / ALP / TF1

 

Bonjour Samira,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous participez à la saison de « Koh Lanta, le totem maudit », actuellement diffusée sur TF1. La diffusion des images a-t-elle ravivé en vous certains souvenirs et certaines émotions de ce que vous aviez vécu aux Philippines ?

Oui, oui, cent fois oui. Je dirais même avant les images de diffusion, on est encore complètement replongés dedans depuis l’annonce du premier épisode. Et, bien évidemment, beaucoup plus pour ma part à partir de samedi je pense, dès ce week-end, ça a commencé à me travailler et, mardi-mercredi, j’étais dans tous mes états. Toutes les émotions sont remontées et, oui, il y a certaines choses que l’on oublie, que l’on revit en fait et c’est marrant de faire ce feedback de sa vie sur l’aventure, en voyant ces images et en revivant ces moments-là. Donc, oui, tous les sentiments se réveillent….

Si on en revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incitée à candidater ?

Je suis vraiment une femme de défis, je ne me sens vivante que quand j’ai des challenges à relever. Sans challenge, je me sens sans vie, déprimée. C’est vraiment l’ensemble des sentiments que l’on peut ressentir dans une vie, que j’ai ressentis dans le dépassement de soi, dans le côté survie, dans le côté challenge sportif, le fait de repousser un peu plus mes limites. En l’occurrence, « Koh Lanta » est un condensé de tout ce que j’ai vécu dans la vie, en un peu plus extrême, avec une marche en plus. J’avais envie de grimper cette marche, c’est LE challenge ultime, c’est un peu la Champions League de ma vie. On en veut toujours plus en fait….Je ne sais pas ce qu’il peut y avoir de plus après « Koh Lanta » ?

D’ailleurs, comment vous étiez-vous préparée ?

J’ai eu une forte dépression post-confinement et post-covid, je suis hyperactive et j’étais très mal. Donc aucune préparation physique, j’avais pris 17 à 18 kilos, je n’ai jamais été aussi peu en forme physiquement que quand j’ai participé à « Koh Lanta ». Mais ça m’a permis aussi de travailler sur l’aspect émotionnel, mental. J’ai fait beaucoup de développement personnel, beaucoup de méditation, énormément de yoga, des choses que je ne faisais pas, des choses pour lesquelles je n’étais pas patiente. Choses que je n’aurais pas faites si j’avais été mieux physiquement, je ne me serais pas penchée sur ce côté sagesse. Avec moins de sagesse, j’aurais peut-être eu moins de lucidité et je n’aurais peut-être pas respecté mes principes de base en conditions extrêmes. Voilà, la préparation a vraiment été faite sur la gestion de mes émotions, je suis très contente finalement…et ça a prouvé que ce n’est pas parce que l’on est en surpoids que nous ne sommes pas fonctionnel ou combatif, c’est aussi un message que je voulais passer.

Sur place, l’aventure a démarré sur les chapeaux de roue, notamment avec l’annonce par Denis, dès les premières minutes, de l’existence d’un totem maudit. Quelle avait été alors votre réaction ?

De la stupéfaction je dirais ! On s’attend toujours à ce qu’il y ait quelque chose mais on ne sait jamais quoi, c’est ce qui fait aussi le charme de « Koh Lanta ». On sait qu’il y aura toujours des choses mais on ne s’attend jamais à cette puissance de rebondissement, ils sont très très forts dans les scénarios après autant d’années. Je me suis dit « waouh…ok, maintenant que l’on sait que ça tourne autour de ça, mets le de côté, vis le moment présent ». Parce que l’épreuve commençait presque tout de suite. Il fallait laisser de côté la gestion de toutes ces émotions différentes. Mais je l’ai un peu trop laissée de côté sur la suite de l’aventure, j’ai trop vécu le moment présent en me disant que, de toute façon, je ferais tout pour l’éviter et que je ne serais jamais dernière. Et si ça doit me tomber dessus, ça me tombera dessus…Ce n’est pas que je l’ai sous-estimé, ce n’est pas que je l’ai dénigré mais je n’ai pas trop fait attention, j’ai eu trop peur de trop me pencher dessus, d’en avoir peur, de stresser et de ne pas vivre mon aventure.

Au niveau du camp, on le sait, les premiers jours sont toujours compliqués, le temps de s’adapter et de tout faire. Comment les avez-vous vécus ?

Quand on est arrivés sur le camp, c’était très riche en émotions pour ma part parce que j’étais sous le charme de pouvoir vivre au milieu de la nature hostile et sauvage. Sentir toute cette énergie puissante de la nature m’a vraiment émue, j’ai mis un peu de temps à me connecter, j’ai vraiment été un chat en arrivant et je pense que les autres se sont un peu posé des questions. Sur le bateau, je parlais, je rigolais mais, en même temps, j’ai ce côté-là où je respecte énormément la nature. Le premier mot qui m’est venu en tête est la gratitude, j’étais hyper reconnaissante, après tout ce que l’on a vécu, l’enfermement, le Covid, d’être comme ça au milieu de la nature. J’étais connectée avec la nature, l’instinct de survie est arrivé, pour aller chercher l’eau et puis, voilà, l’aventure commence.

Je vivais pour moi, j’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre, j’ai photographié plein de choses avec mes yeux et ma mémoire. On parle souvent de survie, de faim, de soif, de froid mais on ne parle pas de pouvoir être au milieu de la nature. Ce que l’on vit à « Koh Lanta » n’existe nulle part ailleurs. Je voulais souligner cette chance de vivre cela, c’est un côté très positif.

Lors du dernier épisode, à la surprise de tout le monde, les cartes ont été redistribuées et deux nouvelles tribus ont été constituées. Vous avez alors rejoint l’équipe des rouges, où il y a une majorité d’anciens verts. Quand avez-vous compris que la tâche n’allait pas être facile ?

Hum hum, très bonne question ! Je me souviens du moment où je me suis dit que la tâche n’allait pas être facile, c’est au moment où j’ai vu mon nom sur un des bulletins. Ce n’est qu’à ce moment-là, au moment du conseil. J’ai eu des doutes mais à aucun moment, je ne me suis sentie en danger, à aucun moment je me suis dit que ma place allait se jouer, qu’il fallait aller tâter le terrain ou moins parler. J’ai vécu l’aventure en étant moi-même et c’est vraiment au moment où on a discuté pendant le conseil que j’ai senti que ce n’était pas bon pour moi. C’est vrai que l’excès de confiance que j’ai eu n’était pas bon, j’étais un peu trop sereine.

On l’a vu à l’image, votre sortie a été particulièrement poignante, au travers des échanges avec vos ex-camarades d’aventure…

Oui, oui, oui, c’est vrai que « waouh »…j’ai même les copains jaune qui, de suite, m’ont envoyé des messages. Il y a beaucoup de monde qui a eu les larmes aux yeux ensuite, je les ai eues de nouveau moi-même alors que je ne suis pas quelqu’un qui pleure énormément. C’était poignant, j’ai vécu mon aventure avec le cœur et toute ma personne, sans jouer de rôle, sans jouer de stratégie et je suis quelqu’un qui parle énormément avec mon cœur, avec intensité aussi. C’est ce qui s’est passé…on ressent tous les sentiments. Je l’ai bien vu, à « Koh Lanta », je suis rentrée avec des questions, je suis sortie avec des réponses et, effectivement, je suis quelqu’un d’hyper hyper expressive, physiquement ou dans le choix de mes mots. Comme le dit Denis, on ressent mon énergie, on la partage, on sent que je suis frustrée, je vis l’injustice, la colère, la tristesse. Et puis personne ne s’y attendait, j’ai l’impression. Il y a aussi eu les mots de Fouzi qui m’ont beaucoup beaucoup touchée. Là, je vous parle, je suis encore un peu émue, c’est encore là. C’est un peu une sortie à laquelle je ne m’attendais pas et, surtout, il n’y a aucune explication concrète je dirais, c’est le jeu, il faut choisir quelqu’un et puis voilà…

Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?

La rencontre avec Denis parce que c’est là, en fait, où je me suis rendue compte que, ça y est, on est vraiment dans « Koh Lanta ». A partir du moment où on voit Denis, c’est que l’aventure commence. Aussi la rencontre avec les candidats. Je ne veux pas faire genre où on est une famille mais ce que l’on vit là-bas, c’est exceptionnel et, en fait, on est proches parce que pas beaucoup de monde a vécu cela. Forcément, ça nous rapproche tout de suite, j’ai fait de belles rencontres, il y a des amitiés qui se sont créées. Le fait d’avoir touché le premier totem d’immunité est quand même une fierté.

Concernant la survie, comparativement à l’image que vous en aviez avant de démarrer, avez-vous constaté des différences ?

Tout a été totalement faussé par rapport à ce que je pensais avant d’arriver sur l’ile. J’appréhendais la faim, la peur d’être en hypo, de ne pas avoir assez de force pour disputer les épreuves, déjà que physiquement je n’étais pas venue comme moi je l’entends, en tant qu’ancienne athlète de haut niveau. Donc j’ai eu peur de ne pas avoir assez d’énergie et que les épreuves soient trop difficiles par rapport à ce que j’aurais pu donner. Mais, en fait, pas du tout….merci à la méditation. Les épreuves n’étaient pas si difficiles que cela par rapport à mon passif d’athlète de haut niveau, tout est dans la tête. Je suis revenue avec des réponses et des confirmations : quand la tête veut, quand le mental est là, tout ira bien. Par contre, à contrario, je ne m’attendais pas à ce que les nuits soient aussi difficiles, elles ont été redoutables. En plus, on n’a pas la notion du temps, il fait nuit très longtemps, peut-être 12 à 13 heures. Etre constamment mouillé, avoir froid la nuit, être sur des bambous, cela a été la chose la plus difficile à ce moment-là.

Si l’occasion se présente à nouveau, auriez-vous l’envie de refaire votre sac pour repartir à l’aventure ?

Oui, je suis prête, on part quand ? Mais mille fois oui, d’autant plus que je reste vraiment sur ma faim, j’en avais encore sous le pied. Plus le temps passait, plus je voyais certains candidats perdre un peu trop de poids, ils étaient en dessous de leur poids de forme, moi j’étais en train de me rapprocher du mien, je me sentais de mieux en mieux. Donc je rêverais de le refaire, je rêve autant que les gens qui rêvent de le faire la première fois de le refaire !

Merci, Samira, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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