Mon mari est amnésique : Interview avec les cinq comédiens de ce chouette spectacle !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Karine, Anne, Nicolas, Carl et Sylvain,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

Vous êtes actuellement à l'affiche, chaque dimanche à 16h, au théâtre du Gymnase, de la pièce «  Mon mari est amnésique  ». Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle  ?

 

Sylvain  : C'est une comédie de boulevard

 

Anne  : Un peu déjantée

 

Karine  : Un boulevard moderne, décalé, coloré

 

Nicolas  : Dans lequel on s'amuse

 

Anne  : L'histoire est celle d'un homme qui a eu un accident de voiture et qui est devenu amnésique. Sa femme vient lui rendre visite à l'hôpital, elle y croise une jeune demoiselle qui vient voir le même malade mais on ne sait pas forcément, au début, qui elle est. Elles rencontrent alors le personnel hospitalier, un médecin, un infirmier. S'en suivent une série de quiproquos, ça part un peu dans tous les sens suite à ces rencontres.

 

Carl  : On retrouve les bases du boulevard, avec le mari, la femme et des surprises tout au long de la pièce !

 

Karine  : Beaucoup de rire en tout cas  !

 

A tour de rôle, pourriez-vous chacun présenter votre personnage  ?

 

Sylvain  : Je suis le mari amnésique, qui a eu effectivement cet accident. Il est responsable en fait de la situation que les gens vont découvrir. Mais l'amnésie est une bonne excuse...Il est plutôt lâche, c'est un homme. On le sait, dans la vraie vie, ce sont bien souvent les femmes qui prennent les décisions. C'est un peu le cas aussi dans la pièce, où les femmes prennent le dessus.

 

Nicolas  : Je joue le personnage d’Anastase, l'infirmier. Il est un peu le farfelu de l'hôpital, c'est un surexcité. Il a un amour secret et l'arrivée de ces deux femmes va tout chambouler.

 

Anne  : Je suis Marjorie, le personnage qui, au départ, arrive un peu de nulle part, dont on ne sait pas grand chose. Elle est un peu bizarre, un peu déjantée. On se demande ce qu'elle vient faire là. Au fur et à mesure, on voit qu'elle met le bazar dans toute cette histoire. Elle a un côté un peu léger, je l'ai dit un peu déjanté, on ne sait pas trop, elle est un peu mystérieuse. C'est aussi une femme de caractère mais qui peut être parfois nunuche. Mais je pense qu'elle cache bien son jeu.

 

Karine  : Je suis Ginette, la femme de l'amnésique. Dans ces circonstances-là, c'est une femme qui est plutôt stressée. D'abord, elle ne sait pas ce qui est arrivé à son mari. Il a eu un accident loin de sa maison et de son travail donc elle se demande ce qu'il pouvait bien faire là-bas. Elle est sur les nerfs, assez à vif, elle est sur le qui-vive. Elle fait la rencontre de Marjorie, avec laquelle elle a de très bonnes relations au départ. Elle comprend très vite que cette jeune fille cache quelque chose et, à partir de là, la situation devient beaucoup plus compliquée pour mon personnage.

 

Carl  : Je suis le docteur Pascal, qui est un grand professionnel, très sûr de lui, qui se croit toujours maître de la situation. Et, surtout, pour cet homme rationnel, tout va bien, il n'y a jamais lieu de s'inquiéter. Le seul problème est qu'il a tendance à se laisser distraire par les femmes et à oublier de soigner son malade André, l'amnésique. Finalement, ce serait un très bon médecin s'il n'était pas si sensible ni émotif à la gente féminine.

 

C'est aussi un grand sportif, entre sport de raquette et sport de chambre, il sait entretenir son corps.

 

 

De façon générale, quels retours vous font les spectateurs à l'issue du spectacle  ?

 

Nicolas  : Ils rient, ils s'amusent beaucoup.

 

Karine  : Le fait que ce soit décalé plaît. C'est assez fou, il y a pas mal de sorties de route, ce n'est pas trop convenu, il y a plein de moments inattendus. Les personnages sont assez loufoques, on est quand même assez marqués, nous sommes de vraies figures, nous ne sommes pas très classiques.

 

Nicolas  : Macha Orlova, la metteur en scène, s'amuse avec nous à essayer de dessiner de vrais contours. On voit de suite qui est qui, il y a de vraies identités. Parfois, elles peuvent être exagérées mais ça va avec l'ensemble du spectacle et avec la folie que chacun des comédiens apporte.

 

Il y a de l'interactivité, un vrai ping-pong sur scène également, on s'amuse, on sort en sueur. Il y a aussi une profusion de costumes.

 

Anne  : Ce n'est pas une pièce à prendre au premier degré, c'est vraiment du second degré, du troisième voire du quatrième. C'est vraiment décalé.

 

Karine  : On s'aperçoit qu'il faut être très sincère. Si on surjoue un peu trop, si on veut un peu trop marquer les personnages, ça ne passe pas.

 

Anne  : C'est vrai, il faut trouver un juste équilibre dans cette pièce, entre le côté décalé et le côté sincère, malgré tout, quoi qu'il en soit. Il faut que l'on y croit.

 

Vous évoquiez l'interaction, l'infirmier descend même face au public pour s'adresser aux spectateurs...

 

Nicolas  : C'est la crise en ce moment dans le milieu hospitalier et c'est agaçant de voir tous ces gens qui viennent alors qu'ils n'ont pas rendez-vous. Il n'y a pas assez de place pour tout le monde et le personnage de l'infirmier est là pour contrôler qui sont les patients dans la salle d'attente et ainsi définir qui pourra passer aujourd'hui et qui ne pourra pas.

 

C'est aussi pour faire un contact plus direct avec les gens qui ont la gentillesse de venir voir la pièce et de s'amuser en notre compagnie. Cela crée une espèce d'intimité, une proximité qui, après, se diffuse avec tous les personnages de la pièce. On casse alors le quatrième mur. Le médecin le fait aussi un peu plus tard. Les gens s'amusent beaucoup du coup.

 

Vous évoquiez les identités fortes de chacun de vos personnages. A titre plus personnel, vous retrouvez-vous, de près ou de loin, dans votre rôle  ?

 

Karine  : Je pense que ce sont vraiment des compositions.

 

Anne  : Tous avons des personnes assez éloignés. Ils sont tellement marqués. Mais, forcément, on compose toujours avec une part de nous-même.

 

 

Nicolas  : Oh, il y a quand même une part de moi en Anastase. Il est complètement barjo, je peux aussi l'être au quotidien. Également mon côté maniaque dans la vie de tous les jours.

 

Anne  : Après, je pense qu'ils nous ressemblent dans le sens où, pour être comédiens, on est tous un peu déjantés. Comme ces personnages. On leur amène notre part de folie et je pense que c'est ce en quoi ils pourraient nous ressembler le plus.

 

A l'inverse, s'agissant de rôles de composition, avez-vous eu des sources d'inspiration particulières pour justement vous approprier votre personnage  ?

 

Sylvain  : Le cheminement de la mise en scène nous aide.

 

Nicolas  : Macha nous a aussi demandé de tirer certaines choses au maximum.

 

Sylvain  : Les répétitions nous ont aidés, on teste aussi, dès fois on va loin et la metteur en scène revient à quelque chose de plus sincère. En tout cas, c'est un travail en commun. Ce travail de groupe fait que chacun arrive à puiser dans ce qu'il a, dans ses expériences, dans la direction que peut nous donner Macha.

 

Vous êtes, nous le disions, à l'affiche chaque dimanche, soit une représentation tous les sept jours. Du coup, cela nécessite-t-il une adaptation particulière, comparativement à une pièce que vous joueriez plus régulièrement  ?

 

Anne  : C'est sûr.

 

Sylvain  : A chaque fois, on se refait une italienne. On a tous fait d'autres choses dans la semaine, souvent on arrive une heure et demie avant pour monter le décor et pour revoir le texte tous ensemble.

 

Karine  : Cela nous rassure. On a aussi le besoin de se recaler car il y a une humeur tellement particulière dans cette pièce. Si on ne la chope pas de suite, on cavale derrière en fait. On a donc vraiment besoin de se remettre dans les mots, chose que l'on ne fait pas habituellement.

 

Anne  : Surtout que, dans cette pièce, on est quand même cinq, ce qui est beaucoup. Ce n'est pas évident parfois d'être aussi nombreux, au niveau du rythme. Si on n'est pas parfait sur le texte, il peut y avoir des petits temps morts qui font descendre le rythme, ce qui n'est pas bon. Donc, oui, c'est important de refaire le texte, de se revoir, de se remettre dans la même énergie.

 

Karine  : Il y a des moments qui sont très ping-pong, on a besoin de se caler avant.

 

Anne  : C'est vrai que, à chaque fois, j'ai l'impression qu'il faut reprendre un peu au début presque.

 

Nicolas  : C'est un peu comme une deuxième chaque dimanche. Avec le souvenir des précédentes qui se sont bien passées et en espérant que ça se passe encore bien cette fois-ci. Sans prendre trop confiance. C'est vraiment un exercice différent.

 

Anne  : Encore une fois, on est cinq sur scène et je pense que, si tout le monde commence à improviser, ça peut vite devenir compliqué.

 

Nicolas  : La pièce avait déjà été jouée avec succès il y a quelques années. Des vannes de l'époque ont été gardées, d'ailleurs certaines avaient été improvisées sur scène. Cette saison, c'est encore un peu tôt mais c'est possible par la suite :) Il a matière à...

 

 

En conclusion, que dire pour définitivement inciter les lecteurs à venir vous voir sur scène  ?

 

Anne  : Un dimanche après midi, entre un café et une petite promenade, venez sur les grands boulevards rigoler avec nous.

 

Nicolas  : Je n'ose pas le dire mais les gens rient tellement que nous avons déjà eu deux malaises cardiaques dans la salle. Mais, heureusement, on a un docteur et un lit d’hôpital sur scène. Je serre le petit déjeuner volontiers sur place. Non, plus sérieusement, les gens rient beaucoup et ça fait plaisir.

 

Karine  : Les spectateurs passent vraiment un très bon moment.

 

Carl  : On n'est pas du tout dans l'univers d'un spectacle engagé, on ne dénonce rien, c'est du boulevard et cela reste léger. On pose son cerveau, on se d »tend et surtout on rit ! Et cela ravit autant les spectateurs que les acteurs.

 

Ce fut une joie d'échanger avec vous tous  !

Publié dans Théâtre

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