Xavier Gojo, artiste aux multiples talents, nous présente son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

Xavier Gojo, artiste aux multiples talents, nous présente son actualité et ses projets !

Bonjour Xavier,

Merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

1/ Vous êtes un artiste aux multiples casquettes, comme en témoigne votre parcours. Au travers notamment du cinéma, de la télévision, du théâtre ou vous avez joué avec François Berléand, Pascal Légitimus ou Anne Caillon notamment mais aussi de la mise en scène. Qu’est-ce qui vous attire tant dans l’art ?

Je suis monté pour la première fois sur scène à l’âge de 10 ans. Je faisais beaucoup rire mes camarades de classe, c’est pourquoi j’ai ensuite participé aux spectacles scolaires de fin d’année mais aussi à des animations pour retraités. J’ai ensuite auditionné au club med. J’aime raconter des histoires sous toutes les formes.

Le virus de la comédie est en moi depuis toujours, sans que je sache vraiment pourquoi.

2/ Quelles complémentarités retrouvez-vous dans ces différents exercices ?

Le cinéma et la télévision sont les plus proches, parce que l’on est alors dans le visuel. A l’inverse du théâtre où le physique prédomine. Ces deux exercices sont certes différents mais en même temps complémentaires. Même si l’interprétation ne peut évidemment pas être la même.

Au théâtre, le comédien joue large tandis que, devant la caméra, il joue peu voire même il ne joue rien. D’ailleurs, le premier enseignement dans un cours d’actor’s studio est d’apprendre à ne rien faire. Car la caméra et le micro sont alors extrêmement proches de nous, donc même le moindre clignement d’œil est perçu. Il faut donc être minimaliste.

Ces deux façons de raconter des histoires sont donc différentes. Il faut, en tant que comédien, mettre le curseur au bon endroit, selon la situation. Typiquement, sur scène, il est important d’amplifier chaque geste pour que n’importe quel spectateur, quelque soit sa place, même au troisième balcon, comprenne la situation. L’action y a aussi une plus grande place pour le comédien car, au cinéma et en télévision, ce dernier est dirigé différemment à cause du découpage car nous ne tournons pas chronologiquement ce qui nécessite une plus grande concentration pour le comédien pour ne pas perdre le fil de l’histoire sur la durée. Et au cinéma seul le réalisateur a dans sa tête le résultat final, le comédien lui fait totalement confiance.

J’aime ces différents exercices et je m’y plais beaucoup ! C’est un travail excitant.

3/ Vous participez activement à la concrétisation du long-métrage « Les Seigneurs d’Outre-Monde ». Pourriez-nous raconter cette belle aventure ? Quelles thématiques y sont abordées ?

Ce film, réalisé par Rémi Hoffmann est un long métrage fantastique médiéval français. De gros moyens ont été attribués, tant pour la musique, les effets spéciaux, les costumes ou bien encore les figurants.

Une lutte y est mise en avant, contre un grand méchant libéré d’un dôme dans lequel il était enfermé depuis des années et qui va obliger les peuples humains à s’unir pour le vaincre. D’une durée supérieure à plus de deux heures, ce film est très sympathique avec tous les codes du genre.

De nombreux partenariats ont vu le jour, notamment avec les chaines Nolife et Dailymotion qui diffusent en exclusivité, avant la sortie en janvier prochain, des extraits de 25 minutes.

4/ En parallèle, il est possible de vous retrouver dans la web-série « Nonsérie ». Quel en est le principe ?

Arthur Laloux, accompagné des étudiants de la faculté d’audiovisuel de Marne la Vallée, est à l’origine de ce délire. Ce programme met en avant, en fait, la création d’une série. C’est ce que l’on appelle une méta série. Qui a bien fonctionné, avec déjà 19 épisodes. Plusieurs festivals ont d’ailleurs décerné des prix à cette web-série.

J’y interprète un policier intervenant en marge de l’équipe de création de la série et qui met une pression pour obtenir ce qu’il voudrait avoir à l’image. Je suis un peu le CSA de la série. C’est assez drôle et fou.

D’autres épisodes non encore diffusés ont été tournés et Arthur souhaite aller plus loin, en réalisant un long métrage. Le « Nonfilm » serait ainsi la suite de la « Nonsérie ». Le projet est lancé au travers de l’écriture du scénario. Le dernier épisode de la web série servira de base à l’histoire du film. Mais je n’ai pas encore d’information sur le tournage car la création d’un long métrage est toujours plus compliquée et plus longue.

5/ Vous participez également à une autre web-série, « Les garçons de chambre ». Quel personnage y incarnez-vous ?

J’apparais dans la deuxième saison. Cette série, elle aussi, plait au public et a été sélectionnée dans un festival francophone. J’y joue un mafieux italien qui trafique des diamants.

6/ Plaire aux internautes sur des formats courts n’est pas chose évidente. Aussi, quelles sont, selon vous, les principales clés artistiques de ce programme pour y parvenir ?

Je ne sais pas s’il existe réellement des clés pour plaire. Il faut être dans l’air du temps, en essayant d’anticiper les désirs et les besoins. Il est important aussi d’être original, en ayant une idée et un concept.

La liberté est importante car le web permet de réaliser des programmes complémentaires de ceux existant en télévision. Internet permet une plus grande autonomie. Il est possible alors de toucher les gens différemment.

7/ De même, « Les concombres » est une autre série avec laquelle vous êtes à l’affiche. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Tout est parti en fait de l’achat d’un livre, à la gare, s’intitulant « Voyager avec des cons ». La lecture m’a énormément plu, m’incitant à rencontrer l’auteur. Avant d’adapter par moi-même sa série de livres sous forme de programmes courts de 5 minutes, dans lesquels nous développons la connerie habituelle, du quotidien.

Cela passe par un « connologue », joué par Jean-Claude Dreyfus, qui nous transmet les conneries vues chaque jour. Nous ne sommes pas donneurs de leçon, nous rions simplement du quotidien. Par exemple, nous mettons en lumière la bêtise ordinaire d’un individu s’arrêtant sur un quai juste à l’endroit qui dérange tous les autres. Que nous appelons « la place à con ».

Je suis à l’origine de la réécriture, du casting ainsi que de la réalisation. Je joue aux côtés notamment de Jean-Claude Dreyfus, Gaëlle Brunet, Lionel Cécilio, Jo Prestia, Sacha Azoulay et Laurent Petitguillaume et c’est produit par Claire Nader.

8/ Vous serez prochainement en tournée avec la pièce de théâtre « Un air de famille ». Que vous aviez longtemps jouée sur Paris. Quels sentiments ces nouvelles dates à venir, dans toute la France, vous procurent-elles ?

C’est une pièce magnifique que je mets en scène et dans laquelle j’ai la chance de jouer. Il s’agit en fait de la reprise du spectacle de Jean-Pierre Bacri et d’Agnès Jaoui qui a eu le Molière 1994 de la meilleure comédie, avant de devenir un film de cinéma par Cédric Klapisch.

Interpréter cette œuvre est un vrai bonheur, les personnages sont magnifiquement écrits et les rapports de famille y sont incroyables. Je suis ravi de revenir sur scène, notamment à Wasquehal en janvier 2016 et dans le Sud. En espérant le même succès qu’à Lille dernièrement où nous avons pris un kiff monstrueux devant 1200 personnes.

J’ai eu la chance de jouer ce spectacle pendant près de 10 ans, plus d’un millier de fois. J’y ai même interprété les trois personnages masculins. Le barman, lorsque j’étais plus jeune, puis Philippe le frère insupportable et maintenant le patron du bar. C’est merveilleux !

9/ Pour conclure, qu’auriez-vous envie de dire aux lecteurs de cet entretien pour les inciter à aimer l’art, au sens général de son terme ?

Il est important à la fois d’avoir l’esprit ouvert mais surtout de rester humble dans l’art. Il ne faut pas croire que ce dernier va révolutionner le monde.

Mais l’art peut, en nous nourrissant de belles histoires, nous amener à réfléchir de temps en temps à notre condition. Ce qui est très intéressant ! Il faut donc courir voire des expositions, mais aussi aller au théâtre, quelque soit la thématique de la pièce. Sans oublier le cinéma. Pour trouver des choses que la télévision ne vous apporte pas, car cette dernière est à présent davantage dans le remplissage.

Il faut donc faire cette démarche active d’aller chercher l’art. Il est partout, il faut s’en imprégner. Comme disait Saint-Exupéry, « on ne voit bien qu’avec le cœur ».

Ce fut un plaisir, Xavier, d’effectuer cette interview avec vous.

Publié dans Télévision, Théâtre

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