Un Si Grand Soleil : Guillaume Delorme nous parle d'Evan, son personnage dans la quotidienne de France 2 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Guillaume,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons régulièrement vous retrouver dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil », sous les traits du docteur Evan Cresson. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, exactement ! C’est un plaisir de rejoindre cette équipe qui tourne toute l’année à Montpellier. Evidemment, cela s’est fait au travers d’auditions, de rencontres et de validations de la chaine, France 2. C’est arrivé à un moment intéressant, nous venions de terminer une série policière qui se passait à Tahiti, « Tahiti PK.0 ». A la suite de cela, en projetant notre projet tahitien à La Rochelle et au festival de Luchon, cette opportunité de la chaine et d’une rencontre avec la production montpelliéraine de « Un Si Grand Soleil » est arrivée. Donc c’est tout à fait naturellement que je suis allé les rencontrer à Montpellier pour me présenter, pour échanger un petit peu sur la série, sur le personnage d’Evan Cresson et sur sa famille. Puis, j’ai intégré le projet en septembre 2022…

En plus du cadre très agréable de la ville de Montpellier et de ses alentours, vous bénéficiez du magnifique outil de travail que sont les studios d’intérieur de Vendargues. Certainement qu’ils aident à la qualité du rendu final ?

Je suis tout à fait d’accord avec vous ! J’ai été réellement surpris de la création de l’infrastructure, de la façon dont elle a été pensée et, surtout, des technologies de pointe dont on peut bénéficier sur place. J’ai découvert pas mal de techniques cinématographiques que je ne connaissais pas, qui sont plus de l’ordre du digital. Effectivement, l’infrastructure est assez conséquente, avec une véritable création sur place, autant en termes de décors, de menuiserie, d’outillage que d’objets de décoration, de stockage, ainsi que 4 gros studios à la pointe de la technologie. Sans parler du siège social et des bureaux de production, qui sont un lieu d’accueil vraiment très agréable.

Votre personnage, depuis son arrivée, a déjà vécu beaucoup de choses, tant personnellement que professionnellement. Quel regard portez-vous sur lui, sur son parcours et sur son évolution ?

C’est une très bonne question, dans la mesure où c’est une question que je me suis posée dès mon arrivée, avec les quelques éléments d’écriture qui m’étaient fournis par la direction artistique et le pôle d’auteurs qui travaillent sans cesse. C’est un véritable turnover d’histoires, en permanence, c’est de la créativité H24 j’ai envie de dire. Ce sont des questions que je me suis posées, à savoir quel était ce père de famille, quel était ce médecin dans un centre hospitalier public et, évidemment, quelles allaient être ses aventures. On a fonctionné par étapes, on a commencé par une intégration du personnage dans l’histoire globale donc c’était une approche tout à fait fonctionnelle : on l’a installé d’abord à l’hôpital, puis en famille et, ensuite, ont découlé quelques péripéties inventées directement par les auteurs. Ce sont des rebondissements qu’il faut prendre au cas par cas, les uns après les autres, et s’y attacher à 100%.

L’intégration de mon personnage a évidemment tourné autour des connivences qu’il a pu créer avec la direction de l’hôpital représentée par Janet, avec Alain, avec Claire et avec tout le personnel de l’hôpital. On a fonctionné par étape, intégration, connivences avec les collègues et, ensuite, toutes ces petites histoires qui, d’une manière ou d’une autre, restent dans l’hôpital. Je rencontre, depuis deux ans maintenant, de nombreux personnages c’est une diversité d’histoires qui est assez riche.

Il vous permet, en tout cas, une palette de jeu large et variée, ce qui doit être, personnellement et artistiquement, particulièrement plaisant…

C’est ça ! Il y a du contenu créé en permanence, rien n’est vraiment gratuit. Evidemment, des complexités ou des affaires qui vont traverser l’hôpital ou la santé publique vont atteindre le médecin dans sa fonction et des démarches vont être engendrées, comme de véritables démarches de soutien, d’analyse et de parrainage, d’accompagnement. C’est sa fonction professionnelle, il a une dévotion, en tant que médecin, à son activité. Il y a, évidemment, une retranscription sur l’homme, qui rentre chez lui avec, comme tout le monde, ses problèmes du quotidien au boulot et qui partage cela avec sa famille. Donc ça crée forcément des tensions, des échanges, des interactions, des divergences d’opinion. Nos personnages s’emparent de ces sujets-là, s’y attachent et la série nous permet d’avoir un spectre de répercussion sur l’individu, autant dans sa fonction professionnelle que personnelle.

Il est l’occasion d’aborder des sujets de société, qui parlent au plus grand nombre, ce qui est le cas notamment en ce moment avec l’intrigue sur Engrais +…

C’est un sujet d’actualité dont les auteurs se sont emparés. Ils poussent des sujets dont on a tous conscience et nous nous efforçons de les retranscrire correctement à l’image.

D’ailleurs, quels principaux retours du public pouvez-vous avoir sur votre personnage et même sur la série ?

Evidemment, on s’en rend compte dans nos déplacements. J’ai un petit aperçu du public, si ce n’est sur les réseaux sociaux qui sont très présents dans la société, autrement, de manière un peu plus organique, à la gare de Lyon, au moment de prendre le train pour Montpellier. Il m’arrive, lorsque je suis en avance, d’aller prendre une collation, je suis parfois abordé par du public, souvent de manière très mignonne : « j’apprécie votre travail sur France Télés ». C’est une popularité bienveillante on va dire.

On le sait, le rythme de tournage d’une quotidienne est particulièrement soutenu. Sans doute que votre parcours artistique vous a aidé à l’appréhender ?

Oui, exactement ! La quotidienne est un exercice tout à fait différent. Aujourd’hui, la société professionnelle nous pousse vers là, on est soumis à une véritable rentabilité, à un rendement, il faut produire en quantité dans de plus brefs délais, avec une économie maitrisée. Donc c’est une véritable organisation, dynamique mais ce sont des rouages très organisés, très rodés j’ai envie de dire. Il faut, ainsi, dès votre intégration, bien comprendre la façon de fonctionner parce que c’est un véritable modèle de fabrication. Il faut être à l’aise avec cela, il faut le découvrir rapidement, s’intégrer rapidement, s’imprégner des usages et techniques de travail puis plonger dedans. Effectivement, c’est un investissement, on ne peut pas faire deux choses à la fois, on est obligé de s’y consacrer à 200%, dès la préparation – pour les réalisateurs aussi bien que pour les comédiens -, pour être prêts le jour J.

On commence nos journées, en général, vers 6h 30/ 7h pour quitter le studio vers 19h, en ayant une heure de pause pour déjeuner. On est dans le travail non-stop, avec nos camarades. Les comédiens répètent en permanence, les réalisateurs préparent leur prochaine séquence avec leur chef opérateur pour les changements de lumière. Une mise en scène de la séquence suivante est faite pendant que l’on quitte le plateau pour aller chercher nos nouveaux costumes, pour se changer et se raccorder avec les séquences précédentes ou suivantes. Quand on revient, on se met de suite en place, on fait des mécaniques, on fixe les axes et la mise en scène. On en profite, entre acteurs, pour se redonner le texte, pour switcher et se mettre sur une nouvelle séquence : il faut abandonner ce que l’on vient de faire et que l’on a validé pour retrouver le texte de la nouvelle scène à venir. Vous voyez que c’est un véritable rouage, c’est très organisé, il n’y a pas de perte de temps.

Lorsque l’on a bien imprégné tout cela, on arrive quand même à se détendre, à avoir des rapports profondément humains avec une belle équipe, le tout dans la bonne humeur. Mais ça prend un petit peu de temps…Effectivement, l’expérience de chacun est toujours propice pour aller gagner en détente et en qualité de travail.

 

 

Toujours d’un point de vue méthodologie de travail, aimez-vous regarder la diffusion et donc le rendu final, entre autres pour capitaliser sur votre propre jeu ?

Selon moi, c’est indispensable ! On quitte nos journées avec un souvenir ponctuel de chaque scène et, comme c’est un travail d’équipe et de groupe, il faut être très très disponible et malléable le jour du tournage, sur une inspiration du caméraman, sur le style de la costumière qui pense les tenues, sur le réalisateur qui vous emmène tout à fait ailleurs, dans quelque chose que vous n’aviez peut-être pas ressenti, l’acteur n’ayant pas de recul sur son travail, là où c’est la fonction du réalisateur. Donc, effectivement, ça me semble indispensable parce qu’on termine nos journées de travail avec un souvenir de l’ambiance, de l’état, de la difficulté que l’on a rencontrée ou des facilités ou encore du comique de situation…je dirais que, ponctuellement, aller voir un rendu et constater le travail de chacun me semble essentiel aujourd’hui. Cela peut être très rapide mais je sais que j’ai des scènes qui me restent en tête et, lorsque la diffusion approche, je vais aller en replay les chercher très précisément. Ou je vais aller regarder très précisément des scènes d’un camarade que je vais rencontrer bientôt dans une intrigue, pour voir un peu comment il aborde son personnage. Donc c’est indispensable, oui !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Pour la suite, je souhaiterais que la direction artistique et les auteurs soient satisfaits de notre collaboration. Je me souhaite de pouvoir avoir de nouvelles péripéties riches et fructueuses, dans le sens où les auteurs sont inspirés par les rebondissements qu’ils pourraient amener à Evan ou à son entourage. J’adorerais qu’ils y trouvent un moyen d’expression qui me permettrait d’interpréter Evan encore dans divers rebondissements.  

En complément, quels sont vos autres projets ou actualités artistiques en cours et à venir ?

Actuellement, je suis très investi dans l’écriture d’un projet personnel, avec une coscénariste. Cela va faire deux ans et demi maintenant, on est très attachés à cette histoire que l’on développe de notre côté. C’est un travail d’écriture qui se marie très bien avec celui d’acteur, c’est toujours une approche intéressante qu’on peut retranscrire dans les dialogues ou les personnages que l’on développe. C’est toujours quelque chose de long terme mais on est épaulés par des producteurs, qui nous guident, qui nous orientent et qui nous aident. Ensuite, prochainement, ce sont deux projets d’acting, dans lesquels je vais interpréter un policier, dans le domaine de la comédie, et un psychologue. Ce sont encore des approches différentes et de très jolis personnages.

Merci, Guillaume, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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