Koh Lanta : William nous parle de son élimination au neuvième jour de l'aventure !

Publié le par Julian STOCKY

© A.ISSOCK / ALP / TF1

 

 

Bonjour William,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

La nouvelle saison de « Koh Lanta – Les chasseurs d’immunité » est actuellement proposée chaque mardi soir sur TF1. A titre personnel, la diffusion des images ravive-t-elle en vous certains souvenirs et certaines émotions vécus sur place quelques mois en arrière ?

Oui, le fait de revoir les épisodes rappelle des souvenirs…Maintenant, ça fait plus de 6 mois…Il y a même des choses dont je ne me rappelais plus du tout. Donc, oui, ça rappelle des souvenirs et, justement, je n’ai que de beaux souvenirs de mon passage dans « Koh Lanta ».

Si l’on en revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incité à candidater ?

Cela fait depuis très très longtemps que je candidate pour « Koh Lanta » mais ça n’a pas été tout le temps. A la base, on va dire que c’était pour une aventure humaine avant tout, pour voir des beaux paysages et me prouver, dans les dernières motivations, que j’étais encore capable de rivaliser avec les jeunes. Il y a donc cette notion d’aventure humaine et le fait de savoir si, à 62 ans, j’étais encore capable de rivaliser sur ces épreuves avec des gens beaucoup plus jeunes et très bien entrainés.

On l’a vu, vous avez rejoint vos camarades d’aventure quelques jours après le début. Comment avez-vous vécu votre intégration dans la tribu ?

C’est sûr qu’on a une petite appréhension au départ…Mais elle a vite disparu, dans le sens où je me suis senti bien tout de suite avec les jaunes, ils m’ont bien accueilli. Je suis quelqu’un de très convivial donc je pense que l’intégration s’est bien faite pour moi. Etant donné qu’ils m’ont choisi, c’était de mon devoir de les aider au maximum dans tout ce qu’il y avait à faire sur le camp.

En tant que spécialiste et expert de la survie en milieu hostile, on vous a ainsi vu dispenser pas mal de conseils à vos camarades de jeu…mais avec des mises en pratique aléatoires…

Bien sûr ! J’aime bien donner des conseils…J’ai vu des choses qui m’ont un petit peu interpellé dès le départ, ils avaient très bien construit la cabane avec des planches mais il manquait vraiment un toit étanche, notamment avec des feuilles de palme. J’ai ainsi mis de suite la main à la pâte, il y a des personnes qui m’ont de suite aidé, cela a été un ensemble : je leur ai préconisé des choses et plusieurs personnes, comme Amri, Sébastien ou encore Alexis, ont mis la main à la pâte pour commencer à faire le toit. On a fait notre toit mais je leur ai dit qu’il fallait encore le consolider et faire cela un petit peu mieux. Après, j’avais autre chose à faire, je suis allé chercher deux trois bricoles en forêt pour manger, Amri m’a accompagné et on a trouvé des bananes.

Mon but était de leur montrer comment était la plante car des variétés de manioc, il y en a plusieurs, en l’occurrence celle-là je la connaissais donc je l’ai repérée. On va dire que je donne des conseils et, en même temps, il faut qu’ils roulent de leurs propres ailes, au cas où je partais de l’aventure.

Pour en revenir à l’épisode de cette semaine, l’épreuve de confort s’est disputée individuellement avec, en plus, le risque d’une élimination directe. Comment aviez-vous réagi à l’annonce par Denis de cette information ?

C’est quelque chose qui surprend : « déjà une élimination comme cela, directe ». On sait que c’est le jeu, on s’attend à des surprises mais il faut réagir le plus vite possible, surtout ne pas se prendre la tête et avoir un stress qui ne sert absolument à rien…Donc il faut le prendre le mieux possible et réagir rapidement. On sait que, effectivement, il y a une personne qui va être éliminée et il faut vraiment tout tout tout donner pour éviter que ça n’arrive. En l’occurrence, ça aurait pu être moi : si je n’avais tenu que 30 secondes sur les bambous, c’est moi qui aurais peut-être été en très grand danger.

Vous finissez troisième du jeu des bambous et vous êtes le dernier des jaunes à tenir l’équilibre…Pour autant, chose compréhensible, on voit à l’image beaucoup de déception après l’épreuve…

Oui parce que je me dis que les jaunes m’ont fait confiance, qu’ils m’ont intégré dans leur jeu et le fait que je n’ai pas tenu jusqu’au bout m’a énormément affecté parce que je savais qu’Amri ou Nathalie partait. Donc j’ai vraiment tout donné…Il y a eu peut-être un peu de déconcentration à un moment qui m’a fait perdre l’équilibre du bambou. Après, cela reste une épreuve mythique qui n’est pas facile facile à gérer. Il faut quand même donner beaucoup de sa personne au niveau résistance physique et mentale. Il faut aussi tenir la douleur, ce n’est pas simple. Vraiment, je leur ai dit, « je suis vraiment désolé, je n’ai pas pu faire le maximum pour eux ». L’équipe est quelque chose d’important pour moi, la famille aussi donc, pour cette équipe jaune, j’ai donné le maximum de moi-même sur le peu de temps que je suis resté…

Le lendemain, l’épreuve d’immunité, celle du « Grand Bleu », est un des grands classiques de « Koh Lanta » mais, cette fois-ci, ça se passe moins bien pour vous et votre équipe. Selon vous, qu’est-ce qu’il a manqué pour l’emporter ?

Une cohésion de groupe et peut-être qu’il aurait fallu que l’on analyse un peu ce que faisaient les autres. La victoire ne tient pas à grand-chose, elle tient simplement dans le fait qu’ils revenaient, la plupart - pas tous, en s’aidant de la corde. Nous n’avons pas compris cela tout de suite…C’est vrai qu’ils me rejettent un peu la pierre mais j’ai analysé pendant la diffusion, jusqu’à 5 voire 6 tortues, on était quasiment égal. Donc ça s’est joué un petit peu après le 5 ou 6ème tortue. Je pense surtout que Léa a fait la différence ! Grâce à Léa, les rouges ont gagné ! Franchement, la gamine assure grave ! C’est elle qui a fait gagner son équipe. Il n’y aurait pas eu Léa, il est possible qu’on s’en sorte…Mais Léa est une super nana, elle n’attendait que ça, de prouver ce qu’elle était capable de faire sur une épreuve aquatique et elle l’a très très bien démontré. C’est un très grand atout pour tout ce qui est épreuve aquatique. Là, les jaunes ont intérêt à réagir vite !

Au moment de rejoindre le conseil, dans quel état d’esprit êtes-vous ? On vous a vu précédemment cherché activement un collier d’immunité mais aussi discuter stratégie avec certaines de vos camarades d’aventure…

Je ne suis pas bien du tout ! C’était un mélange, j’avais un pressentiment de me dire que je suis quand même arrivé le dernier dans l’équipe et qu’ils ont déjà une certaine petite affinité. Je pense que ça a été un tout, ils ne m’ont peut-être pas forcément éliminé par rapport à la natation…encore que, je les comprends très bien si c’est le cas. Il faut penser qu’on est une équipe, qu’il faut aller le plus loin possible et je n’ai aucune amertume d’être parti : c’est leur choix et je le dis très bien au conseil, ils ont pensé, eux, sur le long terme. Ils se sont dit que Willy n’est pas bon sur les épreuves aquatiques - c’est la vérité, je n’ai pas à le nier – et qu’il risque de nous faire perdre. Ça, je le conçois très bien. Après, je leur ai bien dit que j’allais cartonner sur les épreuves terrestres…Parce que je suis doué en pas mal de choses : pour tout ce qui est jeu d’adresse, j’étais forcément un plus…

Après, il faut faire l’analyse : là, il y avait eu un jeu aquatique et je ne pense pas que l’on mette deux jeux aquatiques l’un derrière l’autre…Le fait de me garder peut-être encore une fois, j’aurais peut-être pu les aider…Je ne sais pas ce qui se passe dans le prochain épisode mais peut-être qu’ils vont se dire qu’ils s’en mordent les doigts et qu’ils auraient peut-être dû me garder. Je ne peux pas le dire, je ne suis pas voyant, je n’en sais rien…Peut-être aussi, comme le dit Alexis, que je raconte toujours mes histoires, « moi ceci, moi cela » » mais je ne l’ai pas fait pour les impressionner. J’aime bien raconter mon vécu et mes histoires, c’est un peu, en quelque sorte, pour faire rêver les gens mais loin de là de me dire que je fais ci ou ça, je m’en fous complètement : j’ai un vécu, j’ai 62 ans, le petit jeune en a 21, oui, forcément, c’est dans la logique des choses, j’ai plus de vécu à mon âge qu’un gamin, c’est complètement logique. Peut-être que je les ai agacés avec mes petites histoires, parfois assez longues : il m’est arrivé d’avoir été piqué par un scorpion par exemple…

Le fait que je ne sache pas bien nager peut aussi leur faire se demander si Willy tiendra dans le temps malgré ses 62 ans…Il y a toutes ces petites choses, c’est un tout je pense. Mais, encore une fois, « Koh Lanta » est un jeu, il faut le dire et bien se le mettre dans la tête ! Même quand on y est, que l’on est acteur du jeu, il ne faut pas se mettre la pression : on part, il y a tellement de choses plus graves dans la vie que voilà…

J’ai bientôt 63 ans, c’est la première fois que je fais « Koh Lanta », c’est la dernière. Quand on a un certain âge, on ne sait pas ce qui peut nous arriver : peut-être que dans 5 ans, je suis mort ; peut-être que dans 2 ans je serai amputé et ne pourrais plus rien faire donc je profite à fond de la vie, avec les moyens qui me sont donnés. Voilà, c’est la vie, on n’y peut rien, c’est comme ça ! « Koh Lanta » est un jeu, il faut que tout le monde se le dise, il ne faut pas se prendre la tête, moi je ne me la prends pas dans la vie….

Avec le recul, quels resteront vos meilleurs souvenirs de cette aventure ?

Le meilleur souvenir de « Koh Lanta » est un tout mais c’est déjà le fait qu’on vous annonce que vous allez y participer : ça fait un choc, en bien, extraordinaire ! Après, je suis assez fier de ma prestation sur les bambous, même si je n’ai pas gagné et que je ne suis pas allé au bout. Sur les bolas aussi j’ai fait une bonne prestation. Non, c’est un ensemble : on va dire que « Koh Lanta », dans sa totalité, reste un putain de souvenir…

A l’inverse, qu’est-ce qui aura été plus compliqué à appréhender ?

A la base, je n’ai pas eu d’appréhension. Le regret, je l’ai dit, est que je nage comme un fer à repasser. J’aurais eu un bon niveau en natation, je pense que j’aurais pu aller très très loin…Encore que, peut-être que j’aurais gêné certaines personnes parce que j’ai effectivement des connaissances en survie. Le fait d’étaler sa science ne plait pas forcément à tout le monde donc il faut faire la part des choses…

En tout cas, peut-être pas la pluie tombée ces derniers jours, qui ne semblait pas vous déranger plus que cela…

Alors ça aussi peut être une des raisons pour me dégager aussi vite : ce n’est pas de ma faute si j’ai un vécu à ce niveau-là, qu’une petite pluie comme il y a eu là ce n’est que dalle…C’est pratiquement mon quotidien de vivre et d’être dans les éléments. Là, ils ont eu une petite pluie de nuit, je suis partie en Amazonie dès fois en pleine saison des pluies où l’eau tombait pendant 9 à 10 jours d’affilée : imaginez-vous un orage jour et nuit pendant 9 jours…J’ai vécu ce genre de trucs donc une petite averse comme il y a eue dans « Koh Lanta », peut-être que mon tort a été de dire « non, ce n’est que dalle », je n’aurais peut-être pas dû dire cela. Mais je suis comme cela, on n’y peut rien, j’ai une certaine expérience de la nature et de la survie donc, oui, pour moi, à ce moment-là, disons que c’était le Club Med. Ce n’est pas de ma faute, je n’ai pas voulu les rabaisser, loin de là. C’était plus pour un encouragement, à leur dire « ce n’est pas grave, il y a une petite pluie, on va se relever, ce n’est que dalle, il va y avoir le soleil, on va chauffer nos fringues et basta ». C’est vrai que j’ai peut-être pu agacer à un moment, par rapport à toutes ces attitudes que j’ai eues sur le camp avec les jaunes. Mais cela a été sans aucune arrière-pensée, sans rien du tout, pour moi c’est naturel, j’ai sorti cela comme ça parce que c’est que dalle….Il faut penser qu’il y a des gens qui souffrent à l’hôpital, eux font de la vraie survie, moi ce que je fais, ce n’est pas de la vraie survie, ce que je fais c’est mon plaisir, c’est de l’amusement. Il faut qu’ils relativisent la chose, en se disant qu’il y a beaucoup plus grave dans la vie. Donc il ne faut pas se prendre la tête, « Koh Lanta », encore une fois, reste un jeu, je suis parti prématurément mais, voilà, ça reste un jeu. J’ai fait mon « Koh Lanta », je pense que je l’ai réussi, même si ça a été très court.

Merci, William, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article