Chrystelle Nammour évoque sa belle actualité musicale !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Chrystelle,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette interview !

Votre nouveau projet musical verra bientôt le jour, avec la sortie le 30 août prochain du premier titre, « Alors je reste ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de le voir se concrétiser ?

C’est une joie immense ! Cela fait plusieurs années maintenant que j’écris des chansons, notamment depuis la fin de la comédie musicale. J’ai des carnets noirs d’idées, de mots, de ratures et le fait d’avoir réussi à enfin oser sortir et divulguer ces pensées est une sorte de soulagement. Je suis très fière de moi ! Après, j’espère que ça va toucher du monde mais, quoi qu’il en soit, la sortie de ce projet est une belle victoire.

De quoi parle ce premier titre et quel en est le registre musical ?

« Alors je reste » est une chanson qui n’était pas prévue initialement dans le projet. Elle parle de Beyrouth et de comment je vis l’éloignement avec ma ville de cœur, depuis 3 ans et le début de la crise avec l’explosion du port. J’ai essayé plusieurs fois d’écrire un texte ou une poésie pour parler de cela mais je n’y arrivais pas. A chaque fois, les mots me paraissaient insipides par rapport à la charge émotionnelle que ça implique d’être éloignée comme cela de chez soi.

Alors que le projet global était quasi finalisé, je me suis mise derrière mon ordinateur avec mon micro et là, j’ai sorti les paroles en a capela, sans rien avoir écrit avant. Les mots et la mélodie me sont venus en même temps ! J’ai compris alors que ce que je voulais exprimer par rapport à l’éloignement de ma ville est le fait que je suis coincée et obligée de rester là où je suis actuellement. C’est donc une chanson assez triste mais qui me permet de passer à un nouveau chapitre et d’accepter d’avoir connu 3 années de déchirure par rapport à mon pays. On n’oublie pas, on digère et on met les mots dessus pour s’en souvenir mais on peut maintenant passer à autre chose. J’espère y retourner très bientôt !

C’est de la pure chanson française, comme on pouvait entendre à l’époque chez Charles Aznavour ou encore Michel Berger. C’est ce qui me fait vibrer le plus car c’est avec cela que j’ai grandie. Bizarrement, j’ai passé plusieurs années à chercher ce que je voulais faire vraiment, en rejetant un peu ce côté de variété française car on m’avait dit, il y a 10 ans, que c’était has-been. Je me suis un peu perdue dans les conseils des gens alors que c’est ce que j’aime le plus depuis toute petite déjà. Ce sont ces artistes-là qui m’inspirent et, maintenant, je me suis retrouvée !

 

 

Où pourrons-nous découvrir cette chanson à partir du 30 ?

Elle sera disponible évidemment sur toutes les plateformes de streaming mais aussi sur Youtube car un clip y sera associé. Il a été fait avec Serapis, un super réalisateur très moderne dans son approche. Comme la chanson a un côté classique, je voulais créer du contraste. J’ai travaillé la direction sonore et la réalisation artistique avec Johsef, qui a lui aussi une approche très moderne.
C’est ce qui permet de mettre au gout du jour mes références, de créer de la surprise sur quelque chose de familier. 

Certainement que vous avez hâte de découvrir les retours du public ?

J’ai la chance d’avoir autour de moi, depuis 11 ans maintenant, des gens adorables qui prennent de mes nouvelles et qui suivent mes projets. Ils sont toujours là et j’ai vraiment hâte de leur faire découvrir. Je vais d’ailleurs leur proposer une écoute en avant-première. On va faire des sessions individuelles où je vais les appeler et où j’enregistrerai leurs réactions, que je pourrai ensuite partager. Il me tarde !

Ce projet est aussi l’occasion d’utiliser vos nombreuses cordes artistiques, notamment l’écriture, la composition ou encore la coproduction. C’est un peu votre bébé…

Effectivement, c’est le premier projet sur lequel je travaille intégralement. J’ai toujours écrit et composé mais là, vraiment, la démarche de mon directeur artistique a été de me pousser à faire le travail toute seule avant d’intervenir. La première chose qu’il m’a demandée, c’est d’avoir abouti 5 chansons avant de commencer à travailler ensemble dessus. Il a une façon très intelligente de travailler, il ne veut pas influencer la direction, il souhaite que cela reste le projet de l’artiste avant tout.

J’ai cru pendant longtemps qu’il fallait travailler avec des gens pour trouver qui on est et que ce sont eux qui allaient nous aider mais c’est faux : en réalité, ça émane de soi et ça prend des années pour réussir à assumer et à aboutir ce que l’on fait ! Je suis allée me former en production et en musique-business, cela m’a permis de comprendre l’industrie. J’ai monté mon label, qui s’appelle « Grand méchant loup » et j’ai signé mon projet dessus donc c’est vraiment mon bébé intégral !

 

 

Ce single est aussi le début d’une plus longue aventure, avec d’autres titres à venir…

Complètement ! Le but de tout cela est de retourner sur scène avec ces chansons. J’ai commencé ce projet par « Alors je reste » car, pour moi, ça pose les bases. J’ai une phrase que j’aime bien dire concernant Beyrouth : à défaut d’être ma prochaine destination, ça reste mon point de départ. Donc je veux vraiment commencer en parlant de Beyrouth, en parlant de ce retour aux origines, aux sources. Je le fais a capela, de façon brute et fidèle à ce que je suis.

Après, les autres chansons sont très intérieures, sur la même tonalité. Je cherche à exprimer une forme de poésie de la solitude, une forme de poésie que l’on peut trouver derrière les épreuves que l’on va vivre. J'aime les chansons tristes ! Elles permettent d'essayer justement de dépasser cette
tristesse et trouver du beau dans les épreuves et les difficultés.

J’espère, avant la fin de l’année, remonter sur scène. Même si toutes les chansons ne seront alors pas encore sorties, j’aimerais commencer à les faire vivre en public. J’aimerais faire des tous petits concerts, des pocket concerts, dans des lieux très mignons, secrets, dans un cadre ultra intime. Cela me plairait d’avoir ce côté ultra proche des gens car je pense que les chansons doivent vivre ainsi. Je vise, pour l’instant, à partager ainsi ces petits secrets et peut-être que, plus tard, je les jouerai dans de plus grandes salles.

Plus globalement, chaque chanson a sans doute sa propre histoire, avec des durées de création très variables ?

C’est exactement cela ! Dans le process de création, la plupart du temps, celles qui aboutissent sont assez instantanées. Mais cela ne veut pas dire que j’ai l’aboutissement intégral de la chanson dès le début…je vais avoir un couplet et un refrain par exemple uniquement. Typiquement, j’ai terminé il y a quelques jours seulement la toute première chanson créée pour le projet, il y a 4 ans…J’avais déjà l’ossature mais je viens de changer la tonalité ainsi que quelques paroles et j’ai seulement alors trouvé comment elle devait être interprétée.

Les contenus viennent de moments vécus ou d’instants mélancoliques et je peaufine avec le temps. Parfois, je pense que c’est terminé, avant finalement de revenir dessus. C’est une longue aventure que d’aboutir des chansons… J

A quelques jours de la sortie du premier titre, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

J’ai déjà anticipé un petit peu car j’ai révélé le preview le 4 août pour que ça coïncide avec la date tristement anniversaire de l’explosion du port de Beyrouth. C’était important pour moi de lancer la machine à cette date donc, maintenant, je ne suis que dans l’impatience. Je bouillonne ! J’ai envie que ça soit bien fait mais je reste confiante car je suis entourée de gens très proches, qui connaissent leur métier et qui sont bons. Je me sens un peu en famille !

Que peut-on du coup vous souhaiter pour les jours à venir mais surtout pour la suite de ce projet ?

Ce que j’aimerais profondément, c’est toucher les gens avec ce projet. Je souhaiterais que les paroles résonnent chez ceux qui vivent la même chose ou des choses similaires, qu’ils n’ont pas pu exprimer. Cela me plairait que ça réveille des émotions, que ça touche, que les gens aient envie de venir me voir en concert pour partager avec moi ces moments d’intimité. J’aimerais découvrir les histoires que l’on raconterait après avoir entendu mes chansons, j’aimerais vraiment que ces dernières appartiennent aux gens. Elles sont certes intimes et autobiographiques mais j’ai envie de les pousser pour les offrir au monde. Mon rêve absolu serait d’entendre mon public les chanterJ.

Merci, Chrystelle, pour toutes vos réponses !

Publié dans Musique

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