Les Mystères de l'Amour : Laly Meignan nous parle de cette belle aventure sur TMC !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Laly,

C’est une joie pour nous d’échanger avec vous.

Ici, au Festival de la fiction TV de La Rochelle, vous venez de finir la séance de photos et d’autographes avec le public. Comment s’est-elle passée ?

Je suis plutôt contente, je trouve que c’est très touchant de voir la fidélité des gens, ils sont heureux et ça correspond vraiment, je trouve, à l’idée du produit pour lequel on travaille. C’est quand même un produit en soi qui est là pour apporter une sorte de boule d’oxygène, un peu de légèreté, parce que l’on traverse des temps un peu compliqués on va dire. C’est sympa de voir tout le monde sourire. C’est une vraie énergie, ça motive, c’est bien, c’est encourageant. Surtout, on se dit qu’il y a des gens que l’on rend joyeux.

Est-ce que, à un moment donné, apporter ce bonheur-là aux gens, être tellement attendue dans la maison des gens, dans leur télé, n’est pas ou n’a pas été un peu pesant ?

Ce qui est troublant, c’est que, quand les gens s’adressent à vous, ils sont persuadés de vous connaitre par cœur. Quand on a des gens qui suivent ce que l’on fait, ce que l’on dit, presque à la lettre, c’est super troublant. Maintenant, je n’ai pas la télé - je charge des documentaires et des films avec les enfants - mais j’aime bien rassembler les gens et les fédérer dans des choses positives. Et je trouve que c’est sympa de voir des gens qui ne se disputent pas. Je trouve qu’il y a beaucoup de programmes qui incitent à la querelle, à la dispute, à la moquerie. J’entendais « Les Marseillais », il y a beaucoup de bêtisiers où on les traite de débiles mentaux. Il y a aussi beaucoup de programmes dans lesquels on se moque des gens.

Je trouve que, aujourd’hui, pour notre civilisation humaine, on a besoin d’énergie positive. Tout est en train un peu de se casser la figure, je ne parle pas du dérèglement climatique, on ne va pas revenir sur les classiques. Je trouve que c’est sympa de fédérer les gens sur quelque chose de souriant et de positif.

Oui, c’est troublant, pour répondre à votre question, que les gens s’adressent à vous comme s’ils vous connaissaient. Mais, en même temps, on n’a pas de critique, il n’y a pas de moquerie, c’est toujours bienveillant.

Cette bienveillance que vous évoquiez est-elle plus grande qu’à l’époque ?

Ce qui n’était pas facile et ce qui était très très mal perçu, c’était par exemple de la part de certains journalistes ou de gens qui venaient du cinéma voire du théâtre, le fait de nous percevoir non pas comme des comédiens mais comme des personnes de télé-réalité. Alors que l’on avait déjà des textes et des dialogues.

On a des comédiens qui viennent du théâtre et on a eu des comédiens qui venaient du cinéma, quand ils ont vu la rapidité avec laquelle on tournait, ils étaient complètement désarçonnés. Cette partie-là du programme, effectivement, n’a pas été simple. Maintenant, aujourd’hui, on fait tous des choses à côté, je joue au théâtre, en Avignon et un peu partout. Heureusement, avec notre travail personnel, on n’est plus limité à la série donc la critique est beaucoup moins facile.

En plus, rares sont les comédiens qui sont restés aussi longtemps dans le cœur des gens.

Tout à fait, il n’y en a pas beaucoup qui peuvent le dire. Notre producteur, en plus, est un monsieur qui a une certaine envergure mais c’est surtout un monsieur qui a beaucoup de générosité. Donc il y a beaucoup de comédiens qui tournent sur la série. Le statut d’intermittent du spectacle est difficile, c’est un monsieur qui accepte beaucoup de guests, de rôles, c’est une production française qui fait tourner beaucoup d’artistes et qui aide le statut d’intermittent.

On peut penser au dernier exemple en date, celui de Mallaury Nataf qui rejoint le casting des « Mystères de l’Amour ».

Je ne connais pas l’histoire de Mallaury, j’ai entendu pas mal de choses à son égard. Ce que je sais, c’est que Jean-Luc a essayé de l’aider, qu’il essaye de l’aider aujourd’hui, cela les regarde tous les deux, ce n’est pas quelque chose qui m’appartient. Ce que je sais, c’est que, en tout cas, pour les comédiens, il est là.

 

 

Sur le personnage de Laly, pouvez-vous apporter des choses que vous avez envie de faire ? Ou tout est écrit par Jean-Luc ? Par exemple, pouvez-vous lui dire, si tel était le cas, que vous en avez marre de boire des tisanes ?

Tout est écrit par Jean-Luc. J’ai trouvé que boire des tisanes est quand même vachement plus sympa que les menottes et le fouet. Je sais que Jean-Luc voulait montrer que la femme n’est pas seulement quelqu’un qui subit. Ca va tout à fait avec l’image de la femme aujourd’hui, avec la parité. Il y a plein de femmes qui me disent merci. Alors, c’est tourné de façon légère, ce n’est jamais dramatique, c’est quelque chose de simple, c’est fait pour faire sourire. Mais il y a pas mal de femmes qui m’ont dit que c’est super et que cela donne une autre image de nous. Je ne dis pas que tout le monde doit mettre des menottes. En plus, c’est un rôle où, au bout d’un moment, je commençais à en avoir assez et où je tournais en rond. Donc, effectivement, je l’ai dit à Jean-Luc, qui a une oreille assez bienveillante, qui est passé à autre chose.

En tout cas, c’est un personnage très riche ?

Vous savez, je l’ai dit, c’est une production française, avec beaucoup de comédiens. C’est comme une recette de cuisine, vous êtes obligé d’avoir un peu de comédie, un peu de drame, un peu d’amour notamment. Ce personnage, au départ, était là pour apporter un petit grain de folie. Il fallait pondérer, dans la recette de cuisine, ce qui était un peu dramatique. Ce personnage était là pour mettre en valeur les autres et pour apporter un peu de légèreté quand il y avait beaucoup de drames. Du coup, j’étais assez contente, j’ai pu jouer un tas de choses, plus ou moins drôles, plus ou moins sympas et plus ou moins faciles. Parce que, je le rappelle, ça va très vite, on passe du rire aux larmes eu deux secondes. Pour moi, cela a été assez enrichissant, je ne me suis jamais ennuyée.

Au début, c’est vrai, elle n’était pas du tout comme aujourd’hui.

Non, pas du tout, Je pense que Jean-Luc avait besoin, dans sa recette de cuisine, d’un personnage un peu arlequin.

Vous avez le même prénom dans la vie civile que votre personnage. Parfois, n’est-ce pas difficile de se détacher de votre rôle ?

Je me détache complètement. Pour moi, c’est un travail. Mon métier est d’être comédienne. En Avignon, je jouais la maitresse de quelqu’un et, quand le rideau tombait, je n’étais plus une maitresse. J’ai toujours fait la distinction, pour n’importe quel rôle, entre ce que l’on joue et ce que l’on est.

C’est comme si un facteur, en rentrant chez lui, écrivait toutes les lettres. Heureusement, on a une distance avec la réalité. Je l’ai eue dès le début d’ailleurs. J’ai fait de la danse notamment, j’ai pris des cours de théâtre et ils le montrent très bien, on est obligé de composer quelque chose en utilisant son énergie. Vous utilisez votre énergie mais vous n’allez pas projeter ce que vous êtes. Vous avez votre petite boite à outils, c’est vous et après voilà. Donc il n’y a aucun comédien, dans cette série, qui fait le mélange.

Y avez-vous rencontré vos meilleurs amis ?

Ah non. Mes meilleurs amis ne sont pas comédiens. Sur le plateau, on s’entend vraiment super bien, ce sont de très très bons amis mais j’ai une vie complètement en dehors. C’est un métier comme un autre, on travaille, on compose et après on rentre chez soi. C’est vrai, notamment pour interpréter certains rôles au théâtre, dans la journée, on a toujours son personnage en tête, on va utiliser ce que l’on voit, ce que l’on respire, ce que l’on entend. C’est le cas lorsque l’on compose un rôle sur une durée d’une heure trente. Pour un film, ce n’est pas pareil. C’est un produit complètement différent.

Quand vous avez commencé, qu’imaginiez-vous alors ?

Je ne savais pas où je mettais les pieds. Je n’avais pas de télé, je ne savais pas dans quoi j’allais jouer. Je lis beaucoup, je fais de la musique et, très vite, je n’aime pas quand on m’impose des horaires et des programmes. Quand j’ai mis les pieds là-dedans, les tournages avaient commencé depuis un an et, pour autant, j’ai dû demander ce que c’était car je ne connaissais pas le programme. On a tourné une cassette, que je suis allée visionner dans les bureaux et chez mes parents.

Au bout de deux mois de tournage, une fois mes premières scènes à l’image, je me suis fait assaillir à la sortie de Marks et Spencer. C’est alors que j’ai compris la taille du produit. Mon agent m’avait à l’époque demandé de choisir entre les tournages, les publicités, mes études et mes voyages. Car, à cette période-là, en France, on était très catégorisé.

Je n’ai pas de regret. Je vais vous dire, je suis très admirative du cinéma, c’est quelque chose qui m’a toujours fait rêver, je trouve que le travail de comédien au 7è art est une sorte de tapis rouge. Mais l’accueil que l’on a eu par les gens du cinéma a cassé le rêve, je me suis dit pourtant que l’on faisait le même métier mais simplement pas le même produit. Il y a des réalisateurs de ciné qui font de la pub et, aux Etats Unis, il y a plein de gens qui passent de la télé au cinéma. Regardez avec Netflix aujourd’hui. En tout cas, à l’époque, cette fermeture d’esprit et ce snobisme ont créé en moi une vraie désillusion.

Merci Laly pour toutes vos réponses !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article