Marie-Cécile Sautreau évoque sa belle actualité théâtrale et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Marie-Cécile,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, à la Divine Comédie, dans la pièce à succès « Je t’aime à l’italienne et à l’algérienne ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de retrouver la scène avec cette pièce qui connait un énorme succès depuis des années ?

Oui, je suis hyper contente d’avoir rejoint l’aventure, surtout avec Kader et Hugues que j’apprécie énormément. On s’est croisés plein de fois au fil des dernières années parce que, finalement, le milieu de la comédie et de l’humour est assez petit. C’est vrai que, quand ils m’ont proposé de rejoindre ce beau projet, j’ai tout de suite dit oui. Je suis très contente parce que, en plus, c’est un rôle complètement différent de ceux que j’avais l’habitude de jouer dans les autres pièces, c’est un vrai challenge pour moi, je m’éclate et on passe de supers moments. J’avais fait beaucoup de dates de tournée avec « Et elles vécurent heureuses » de Vanessa Fery, on en a faites aussi avec cette pièce, même à l’international il faut le direJ, ce qui était chouette et, là, de reprendre une vraie programmation régulière à Paris, du mercredi au dimanche, est un réel plaisir ! Cela nous permet notamment de retrouver tous les soirs le public.

Avec vos mots, comment présenter cette pièce ? De quoi parle-t-elle ?

Sans trop dévoiler ce qui se passe bien évidemment, Carlo, un italien, doit annoncer à son meilleur ami Farid qu’il sort avec sa sœur Aicha depuis deux ans, qu’ils s’aiment et qu’ils vont se marier. Bien évidemment, Farid va être dans tous ses états, il va se passer plein de choses, jusqu’à l’arrivée de Rachel, que j’interprète, qui va tout bouleverser. Là, je ne peux pas trop en dire plus mais, pour donner une idée au public, c’est un peu dans la même veine que le film « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? », c’est une vraie comédie sur le vivre ensemble. Encore plus aujourd’hui, on a besoin de rire sur un sujet tel que celui-ci donc cette pièce fait du bien !

Le mot parfait est « tolérance », c’est vraiment un spectacle sur la tolérance, sur l’acceptation de l’autre, c’est une comédie romantique mais universelle, al dente et avec un peu de harissa par-dessusJ.

Sur certain traits de sa personnalité, vous retrouvez-vous en Rachel ?

Oui, bien sûr ! Ce qui est bien, c’est qu’avec chaque personnage que j’ai interprété, j’ai été plus ou moins proche d’eux. Là, je ne suis pas spécialement proche de son caractère, c’est une fille qui a beaucoup de poigne, beaucoup de répartie, qui tient un peu les manettes, surtout dans sa vie de couple, qui a du répondant et qui est un peu autoritaire même, qui a ces sautes d’humeur hilarants. Dans chaque personnage que je joue, j’y mets forcément un peu de moi. C’est moi mais de cette manière-là donc, forcément, je m’y retrouve, on se ressemble sur plein de choses parce que je nous trouve des points communs pour pouvoir l’interpréter. C’est très agréable car, du coup, on s’attache à son propre personnage.

 

 

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public à l’issue des représentations ?

Ce qui est incroyable dans ce spectacle, c’est qu’il est universel. Il touche tout le monde, toutes les communautés, toutes les religions et tout le monde rigole ensemble. C’est hyper agréable de sortir de scène et de voir tous ces gens qui ont vécu le même moment, avec beaucoup de bienveillance. Je trouve qu’il y a beaucoup d’amour dans ce spectacle, c’est vraiment le message que l’on fait passer et qu’on veut donner. Je ne peux pas dévoiler la fin mais elle soude un peu tout le monde. Cela fait une semaine que l’on a repris à Paris et les retours sont super. C’est une pièce qui marche depuis six ans, qui est rodée, on n’est pas sur une création, il est sûr qu’elle a évolué donc, là, au bout de six ans, c’est un spectacle hyper abouti. Du coup, c’est super agréable !

C’est, pour vous, une reprise de rôle. Est-ce si facile que cela de sauter dans un train lancé à grande vitesse ?

Autant quand on arrive sur une création, le train n’est pas en marche parce que l’on monte à bord alors qu’il n’est pas encore parti. Il y a alors une sorte de confort mais aussi d’inconfort parce qu’on ne sait pas ce que ça va donner. Là, j’arrive sur quelque chose d’hyper rodé et, finalement, ce sont vraiment les partenaires qui t’attrapent, te font monter dans le train et tu n’as pas le choix. Du coup, c’est hyper agréable, tu montes et tu es déjà dans une énergie, dans une pièce aboutie, rodée et qui cartonne. Il faut alors « juste » performer dans ce tourbillon, c’est un vrai challenge mais c’est génial car ça marche donc je suis contente !

Avant même de savoir que vous alliez rejoindre cette aventure, aviez-vous vu cette pièce, pour votre plaisir personnel ?

J’avais vu ce spectacle en captation mais pas en vrai. A chaque fois qu’il se jouait, j’étais moi aussi sur scène, à Paris, non-stop, tous les soirs avec une autre pièce. Mais j’avais des amis qui jouaient dedans, j’en avais bien évidemment entendu parler donc j’avais pu voir la captation, ce qui était déjà formidable. Cette dernière m’a aidée dans ma reprise de rôle. Cela peut être traitre parce qu’on a aussi cette tendance normale à faire la même chose : l’esprit enregistre ce qu’on voit et incite à faire de même. Après, le but est de se détacher de ce que faisait l’autre comédienne parce que l’on est toutes uniques, avec chacune notre personnalité et notre propre jeu. Par contre, il y a des rendez-vous à avoir et la captation aide à cela. Dans une comédie, les vannes sont écrites et si on ne les dit pas d’une certaine manière, ça ne marche pas donc c’est très millimétré, comme une partition de musique.

A titre personnel, à ce stade-là des dates parisiennes, est-ce uniquement le plaisir qui prédomine chaque soir ?

Franchement, ce n’est vraiment que du plaisir ! Surtout après un Avignon, on est plus que rodés. Mais, rapidement, ça n’a été que du plaisir parce que j’ai la chance d’être entourée de Kader Nemer et Fabrice Abraham, mes deux partenaires de scène, qui sont incroyables et avec qui on s’entend super bien. On s’amuse vraiment ! Je pense que si, dans ce genre de spectacle, on ne s’amuse pas, c’est compliqué…Il y a toujours la petite concentration avant et le petit stress qui arrive mais c’est du bon stress, c’est vraiment l’envie d’y aller et de tout donner pour que les gens passent un bon moment.

En plus des dates parisiennes, la tournée se poursuit et vous aurez la chance d’en faire partie…

Absolument, on a pas mal de dates de tournée prévues. On joue à Charleroi, en Belgique, en novembre. On part jouer en Normandie aussi…Plein de dates sont déjà calées jusqu’en 2025 ! C’est un rythme assez intense, on va gérer Paris et la tournée, c’est le plus beau métier du mondeJ. On a pour cela une super double équipe, constituée de Fouad Reeves, Karim Kai et Audrey Rousseau, que je connais très bien, elle avait joué dans une de mes pièces, « Mon enterrement de vie de jeune fille ». On se suit et c’est hyper chouette ! Elle et toute l’équipe assurent, vous passerez une super bonne soirée avec eux aussi !

 

 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

J’ai plutôt envie de souhaiter aux gens de venir nous voirJ. Vraiment, c’est une super comédie, je nous souhaite plein de succès : on joue pour que les gens viennent et partagent ce moment avec nous ! J’espère qu’il y aura beaucoup de monde, c’est une pièce qui le mérite en tout cas, pour le moment c’est très bien parti donc pourvu que ça dure ! Je nous souhaite plein d’amour…

En parallèle, quels sont vos autres projets en cours ou à venir ?

Les journées sont bien chargées, je l’avoue ! J’ai toujours quelques dates avec la pièce « Et elles vécurent heureuses » qui continue de tourner, ça fait quatre ans que ça marche très bien, avec Vanessa Fery, Leslie Bevillard et Alexandra Furon. On s’éclate toujours autant ! J’écris aussi mon premier one-woman show, j’ai commencé au printemps dernier, j’ai fait des comedy clubs, je teste, je suis en rodage, c’est un nouveau challenge, c’est encore un exercice complètement nouveau pour moi et totalement différent, c’est vraiment quelque chose de particulier. Je m’éclate, j’ai fait un partage de scène de deux fois trente minutes au théâtre à l’Ouest, à Auray, avec Vanessa Fery, j’ai accouché de trente minutes de spectacle, j’ai eu de très bons retours et il n’y a plus qu’à continuer ! L’écriture est un travail permanent mais j’adore cet exercice…

Quels thèmes y abordez-vous ?

J’ai vraiment abordé des sujets qui me ressemblent, ce côté femme-enfant que j’ai et que j’ai toujours eu, qui ne veut pas grandir donc il y a beaucoup de choses en lien avec l’immaturité. Je parle du fait que je suis sur scène à faire des blagues quand, à cette heure-là, toutes mes copines allaitent leur tribu…alors que ma tribu est toujours celle de Dana, à une heure du mat’, au bar en face… J. Je parle aussi de ce moral général pas bon pour tout le monde, je parle du fait que je cherche un psy, comme beaucoup de gens. Je dis d’ailleurs : « je ne sais pas ce qui est le plus triste dans cette histoire : moi qui me retrouve devant vous à faire des blagues pour tenter de réussir ma vie ? Ou vous, qui êtes venus de votre plein gré, pour tenter d’oublier la vôtre ? ». Voilà, je parle de plein de choses, de tout ce que j’essaie de faire dans la vie pour aller mieux et garder cette âme d’enfant : aller voir une voyante, une psy,…et de toutes ces choses qui nous angoissent tout le temps quand on allume la télé : après « 90 minutes enquête », je me retrouve sur le dark net à minuit, à essayer d’acheter des choses en me disant que je vais mourir…J’ai les patrons du spectacle, il faut coudre maintenant !

Merci, Marie-Cécile, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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