France Renard évoque son parcours artistique et son actualité !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour France,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes une artiste aux multiples cordes et casquettes, entre notamment la scène, les plateaux ou encore le doublage. Si l’on revient à la genèse de votre parcours, quelles principales raisons vous avaient donné l’envie de faire de l’artistique votre quotidien ?

Bonne question… En fait, je ne me rappelle pas exactement comment ca c’est passé mais un jour, en troisième, je me suis retrouvée dans l’option théâtre de mon collège.  Je ne savais même pas que cette option existait ! Un copain de classe a dû me dire « après le cours je vais au cours de théâtre » et j’ai dû répondre « ah oui ? je peux venir voir ? » et à partir de là, je n’ai plus jamais arrêté !

Il faut dire qu’à l’époque, à la question « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? », je ne savais jamais quoi répondre. Je voulais tout faire, tout essayer : prof de sport, flic, archéologue, espionne… Je n’arrivais pas à me poser et à m’imaginer faire un seul métier toute ma vie. Avec le théâtre, j’ai commencé à expérimenter le fait de pouvoir faire plein de choses différentes, d’être plusieurs personnages et, du coup, d’avoir plein de vies différentes. Je pense que c’est parti de là…

Retenez-vous certaines expériences plus encore que d’autres, pour des raisons particulières ?

Quand je repense à mes débuts, ce qui me revient tout de suite, ce sont des moments d’émotions intenses. Je repense à notre toute première représentation avec la troupe du collège par exemple, j’étais surexcitée entre stress et euphorie et le moment des saluts restera gravé en moi avec cette phrase de Belmondo (dont j’étais archi fan) qui résonnait dans ma tête et prenait tout son sens : « la plus belle récompense d’un acteur, c’est l’ovation du public »! Je me rappelle aussi l’émotion quand j’ai appris que j’étais prise au conservatoire du Mans : je me revois hurler de joie en sortant du bureau administratif !

Ensuite, il y a les pièces que j’avais toujours voulu jouer : comme « Le Misanthrope » ou « La jeune fille et la mort ». Quand on a rêvé plusieurs années à un rôle, qu’on la travaillé en cours et qu’on a enfin l’occasion de l’interpréter « pour de vrai », c’est un grand bonheur ! Parmi les autres choses expériences marquantes, je pense à la comédie musicale « Un violon sur le toit » que j’ai joué en Belgique : nous étions 20 artistes sur scène accompagnés en live par 20 musiciens. Quel joie de participer à un spectacle de cet ampleur, c’est enivrant de se retrouver si nombreux à jouer, chanter, danser…

Et il y a toutes les « premières fois » : celles dont je parlais plus haut, mais aussi mon premier rôle en doublage, la première fois que j’ai chanté sur scène, mon premier tournage, ma première rencontre avec untel ou untelle… Toutes ces choses qu’on a imaginées, rêvées… et qui parfois se réalisent !

Forte de toutes ces expériences, considérez-vous ces différents domaines artistiques comme autant de métiers différents ou comme un seul et même ensemble ?

Je trouve que tout est perméable et que chaque expérience est enrichissante. Je prône dans ma vie d’artiste de pouvoir passer d’un genre à un autre, je n’aime pas me cantonner à un style, j’aime faire le « grand écart »… on en revient toujours à cette idée de vouloir tout faire ! ;)

J’ai suivi une formation classique au conservatoire, j’ai travaillé Corneille, Racine, Shakespeare… mais, en sortant de l’école, mon premier gros contrat a été pour une comédie de café-théâtre : « Faites l’amour avec un belge » que j’ai jouée plus de 500 fois ! On était très loin de mon répertoire habituel mais ça a été une « école » formidable. Tout est complémentaire : ma formation classique me donne de la rigueur, une technicité qui me permet d’être solide dans la comédie, et le café-théâtre m’a permis d’assouplir le carcan classique, m’a rendu plus flexible… De même, le chant nourrit mon travail de comédienne et vice versa. Et le doublage, où on a besoin d’instantanéité, il faut tout de suite comprendre le personnage et entrer dans les chaussons du comédien que l’on va doubler… En fonction de l’univers, je pioche dans mes capacités, des fois il faut de tout, dès fois il faut seulement une partie et oublier l’autre. C’est comme une palette où je choisis les outils et les couleurs.

Vous étiez sur scène en tournée ces derniers mois pour une pièce que vous reprendrez cet été au Funambule Montmartre. Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ?

« Les Amants de Montmartre » est un spectacle musical sur des textes de Courteline et des chansons 1900. Nous sommes 3 sur scène, 2 comédiens et 1 accordéoniste. C’est une bulle hors du temps, on est en 1910, sur la butte Montmartre, et on vous invite à suivre 10 années de la vie de Marguerite et de René, depuis leur rencontre jusqu’à… je ne veux pas tout vous dévoiler ! On a pris le parti de rester dans l’époque, de ne pas contemporainéiser le propos… il arrive que certain spectateur s’offusque des comportements de nos personnages… au début du XXème siècle, les différences hommes/femmes étaient très marquées ! Cela reste avant tout un spectacle de divertissement mais cela permet aussi de mettre en lumière comment cela pouvait être à l‘époque et donc, même si il reste encore beaucoup à faire, de montrer le chemin parcouru.

Et vous verrez d’ailleurs que, finalement, Marguerite ne s’en sort pas si mal, elle cache bien son jeu ! ;)

 

 

A titre personnel, cela vous permet sans doute une palette de jeu très large et très diversifiée…

Oh oui ! On est sur de la comédie rythmée, comme pourrait l’être le café-théâtre mais avec des textes de Courteline, dans une langue que j’aime beaucoup, une peu désuète mais si imagée. En fait, c’est du café-théâtre à la mode 1900 ! En plus, il y a la musique live et les chansons… c’est vraiment très chouette à jouer!

Récemment, nous avons pu vous retrouver dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », sous les traits de la cheffe Vaton. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

J’avoue que j’appréhendais un peu, j’étais intimidée à l’idée d’arriver sur une grosse machine où tout le monde se connait depuis 3 ans... Mais au final, tout s’est super bien passé ! Tout le monde a été très sympa, c’était vraiment un plaisir. Merci à la production, à la technique, aux comédiens… ils ont tous été très accueillants. En plus, le cadre est super, j’ai découvert le village de Saint-Laurent-d’Aigouze, l’institut … C’est assez fou comme lieu, c’est un cadre très agréable.

Quels retours aviez-vous pu avoir, notamment des fidèles téléspectateurs de la série ?

J’ai eu quelques messages de félicitations ou d’autres qui me souhaitaient la bienvenue. C’est très agréable, on ne va pas se le cacher. J’ai lu aussi quelques commentaires des fans qui tentaient de deviner comment allait agir mon personnage, notamment avec celui de Lionel.

On le sait, le rythme de tournage d’une quotidienne est particulièrement intense. Comment l’avez-vous appréhendé ?

Tout est dans la préparation. Effectivement, on n’a pas trop le droit à l’erreur donc il fallait déjà que je sache bien mon texte. C’est l’avantage avec le théâtre, j’ai l’habitude d’apprendre des textes. Il faut aussi être là à 100%. J’avais bien préparé en amont ce que je pensais être mon personnage, le chemin à lui donner,…Sur place, même si ça va vite, on est bien entourés, on a des répétiteurs, tous le staff ….Oui, c’est de la préparation, il faut bosser, c’est un métier J.

En amont, que ce soit pour cette quotidienne ou pour celle à venir sur France 2 de « Un Si Grand Soleil », aviez-vous regardé quelques épisodes alors en diffusion pour vous imprégner de l’atmosphère ?

Oui, tout a fait ! J’ai d’abord regardé avant les castings, pour voir l’ambiance, le ton, la réalisation… Puis, quand j’ai reçu les scénarios de mes épisodes, pour voir quels étaient les personnages avec qui j’allais interagir, leur histoire, leur énergie... Afin d’être bien préparée le jour J.

Même si ce n’est pas évident, aimez-vous, à l’inverse, regarder le rendu final pour capitaliser sur les points forts et sur ceux à corriger ?

C’est compliqué… je regarde toujours mais je suis rarement satisfaite ! Toute la difficulté est de savoir lâcher prise. On est qu’un petit pion dans tout l’engrenage, on ne sait pas quelle prise ni quel angle vont être choisis, ni comment le découpage va être fait, il y a tellement de paramètres… Donc je regarde par curiosité, pour savoir ce que les téléspectateurs verront et aussi un peu pour capitaliser sur mon jeu. Mais le fait est que, en tant que comédien, on n’a pas prise sur les prisesJ. C’est un travail d’équipe et tout ce que l’on peut faire, c’est de faire le mieux possible sur le moment.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

Des tournages…Peut-être parce que je viens de là, je me dis que le théâtre fera toujours partie de ma vie d’artiste. Là, je suis dans une période où j’ai envie de faire plus de tournages, d’avoir l’opportunité de vivre différentes vies, comme je le disais au début. J’ai un peu une boulimie de vouloir rester activeJ pour vivre 1000 vies en une.

Merci, France, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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