Aaricia Lemaire évoque sa première expérience à la réalisation !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Aaricia,

Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Dans le cadre du festival Nikon 2023, votre court-métrage « Guindaille en treize tournées » est en ligne depuis quelques jours. Vous y êtes multi-casquettes : autrice, comédienne et réalisatrice. On imagine sans doute, à titre personnel, le plaisir que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est vrai que c’est ma première expérience en réalisation. Ce n’est pas, par contre, ma première rencontre avec le Nikon Film Festival, j’y avais déjà participé en tant que comédienne, d’ailleurs dès ma première année à Paris. J’avais vraiment envie de recommencer l’expérience mais avec mon petit bébé, mon projet. C’était, du coup, une première réalisation, avec tout ce que ça implique : orchestrer tout cela, composer une équipe,…mais c’était un réel plaisir de pouvoir le faire entre amis et d’aller derrière la caméra.

Lors de l’écriture, il m’a fallu créer un scénario sur le thème de cette année, avec des choses que j’avais envie de défendre et de partager. Ensuite, cela a été un plaisir, dans la réalisation, de pouvoir mettre les acteurs en valeur, d’avoir un regard extérieur, de tout mettre en scène. J’ai joué dedans donc j’étais à la fois dans le jeu et la mise en scène. Même si l’exercice était un peu compliqué, c’était très enrichissant. Je n’avais pas conscience du travail de préparation d’un film puis de finalisation, en dehors du tournage en tant que tel. Là aussi, ce fut une découverte hyper enrichissante parce que ça fait partie aussi de la mise en lumière du message. L’expérience a été donc particulièrement complète !

Sans doute que vos précédentes expériences de comédienne vous ont aidée à passer derrière la caméra ?

C’est vrai, mon expérience d’actrice m’a permis de savoir un petit peu comment ça se déroulait dans l’ensemble mais il n’y a rien de tel que de s’y placer vraiment pour comprendre à quel point c’est complet. J’ai pris conscience des responsabilités que ça impliquait, des difficultés qu’il pouvait y avoir mais aussi du plaisir que cela engendre. J’en sors grandie.

Le message du film est fort mais reste une question ouverte, permettant à chacun d’y répondre personnellement…

Je voulais soulever une interrogation mais qu’elle reste ouverte, sans réponse de ma part. Chacun aura une réponse différente, je ne voulais pas rentrer dans une morale. C’est pour cela que je ne voulais pas que l’on voit la réponse d’Armand qui soulève cette interrogation, je voulais que le spectateur ait cette liberté d’y répondre ou, du moins, de se poser la question. On peut en fait se la poser à tout âge, c’est quelque chose qui est présent, on est sans cesse dans du divertissement.

Cette jeunesse que je mets en avant, qui est la mienne aussi, est biberonnée aux divertissements mais ça n’enlève pas l’espérance. J’avais juste envie qu’on se pose la question du pourquoi des divertissements à outrance, de ce que ça implique dans notre vie, dans notre travail, dans notre budget et de ce que ça nous apporte réellement. Je trouve que c’est un engrenage où on se pose rarement la question, c’est quelque chose que l’on vit sans vraiment se l’expliquer. Mais, je le disais, ça ne concerne pas que la jeunesse, ça concerne à peu près tout le monde.

Artistiquement parlant, chacune des tournées est pleine de hauts et de bas, avec une question qui semble se dégager à chaque fois. Comme si on allait crescendo vers cette question finale…

Oui, c’est une escalade, une montée en pression. Chacun a ses raisons, c’est parfois pour taire quelque chose qui, inévitablement, doit ressortir, c’est pour cacher parfois quelque chose qui doit surgir. Je pense que ça met en lumière aussi les raisons différentes de l’ivresse de chacun : est-ce que c’est là pour camoufler quelque chose que l’on peut quand même observer chez chaque personnage ? Je voulais montrer que le divertissement, parfois, occulte certaines choses mais que, avec l’ivresse, elles finissent par ressurgir.

 

 

Le festival implique une durée courte d’environ 2 minutes et 20 secondes. Sans doute que cela impose certains choix ?

C’est vrai que c’est une des difficultés. Tout doit être très condensé, c’est pour cela que le rythme est quand même assez soutenu, les tournées s’enchainent très rapidement. Mais, d’un autre côté, c’était un beau challenge. J’aurais aimé approfondir certains des personnages, que l’on rentre un peu plus dans leur histoire, dans leur soirée, dans leur moment, dans leur ivresse, avant que cette question n’explose. En tout cas, cela m’a permis d’aller à l’essentiel et de poser cette interrogation de manière assez soudaine, comme elle pourrait se poser dans la vraie vie, de manière inopinée et inattendue

Quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir du public ?

Je suis contente parce que j’ai eu des retours très positifs où, effectivement, le thème, le message, le sujet et la question se sont réellement posés auprès de ces spectateurs et pour qui c’était assez immersif pour réellement partager ce fragment de vie.

Forte de cette première expérience de réalisation, la comédienne que vous êtes sera-t-elle peut-être différente sur les plateaux à présent ?

Je ne sais pas si je serai différente, je pense que je serai plus nourrie en tout cas et plus consciente de l’environnement d’un tournage. J’espère et je pense que ça pourra aussi m’aider dans ma casquette d’actrice.

D’ailleurs, cette première expérience vous donne-t-elle l’envie de la renouveler ?

Oui, j’aimerais vraiment continuer et pouvoir réaliser d’autres projets, c’est certain. Cette expérience a concrétisé l’envie que j’avais depuis des années de pouvoir mettre en images des choses qui me tiennent à cœur et de chercher la singularité, même les petits défauts des personnages. Pouvoir les mettre en scène est quelque chose que je trouve des plus satisfaisants et des plus enrichissants. C’est la magie, pour moi, du cinéma et de l’image, de pouvoir mettre en valeur la beauté d’histoires, de gens, de personnages. Ce n’est que le début, j’ai vraiment envie d’approfondir ce côté réalisatrice, c’est très complémentaire de ce que je vis en tant qu’actrice. C’est épanouissant, un peu effrayant aussi, c’est toujours un stress de savoir si ça va être compris et reçu comme on l’aimerait, c’est en tout cas une belle excitation et un beau challenge que je souhaite poursuivre.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que le film soit vu, que la question se pose chez chacun, que ça fasse, si possible, un bout de chemin chez chaque spectateur !

Merci, Aaricia, pour toutes vos réponses !

Votre court-métrage est visible sur le lien suivant : 

https://www.festivalnikon.fr/video/2022/1499

Publié dans Télévision

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