Ici tout commence : Janis Abrikh évoque avec passion son personnage de Joachim !

Publié le par Julian STOCKY

@ Crédits photo : Romain Maurette

 

Bonjour Janis,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de TF1, « Ici tout commence », où vous y interprétez le rôle de Joachim. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille artistique ?

Plaisir partagé. 

Tout à fait ! C’est vraiment une chance d’avoir un rôle que tu peux faire évoluer régulièrement, en donnant des trajectoires. On te confie un personnage, tu essaies déjà de le respecter, de proposer quelque chose qui plaise au plus grand nombre. Ensuite, tu essaies d’apporter un peu de condiments que tu as en stock et tu re-calibres. Ce qui est génial avec la production et les auteurs, c’est qu’ils sont très attentifs sur le produit mais aussi sur le service après-vente, Ahah. En amont, de la création des personnages et des arches mais aussi en aval, ils sont très impliqués sur toute la chaine de production, ils comprennent là où les comédiennes et comédiens souhaitent emmener leur perso. Je m’en rends compte dans les textes, les auteurs ayant vu où je voulais aller avec Joachim, ma partition a beaucoup évolué. Après, j’essaie d’amener, dans ma manière de jouer, un peu d’humour, du vécu et de la spontanéité. Ils l’ont décelé et je sens qu’ils m’alimentent en cela à chaque séquence donc, oui, c’est génial.

Je suis très content, j’ai des partenaires qui sont hyper cool, qui ont des énergies humaines et de jeu très différentes donc tu ne t’ennuies jamais. Déjà, tu n’as pas le temps parce que le rythme est fou. En plus, avoir la chance de jouer ces scènes avec Elsa est juste du Bonheur !

En complément, le lieu de tournage est particulièrement agréable, il permet également de très belles images et une chouette luminosité…

Bien sûr ! Le lieu est incroyable, on a l’impression d’être dans un huis-clos, je vois même cela comme un enclos, Ahah. Le terrain de jeu est immense et on a cette sensation d’être dans le même environnement mais de ne jamais étouffer. Mon personnage étant le directeur technique de l’institut, il a des travaux et des réparations à effectuer un peu partout. Donc on m’envoie un peu dans tous les recoins du château, je n’ai jamais l’occasion de m’ennuyer et j’ai toujours l’impression d’être dans un décor différent. Donc c’est plutôt chouette. Le château en lui-même est vraiment incroyable, c’est hyper chargé, ça transporte, c’est riche, c’est très bien entretenu et on est très chanceux de tourner là-bas.

On le voit au travers des images, l’équipe de décoration a fait un travail d’une précision extrême, avec des détails incroyables, pour crédibiliser un peu plus encore le rendu final…

Tu sais aussi bien que moi que le diable se cache dans les détails. Vraiment, c’est une machine incroyable parce que, à tous les niveaux, il y a des gens talentueux, expérimentés, hyper impliqués et surtout absolument passionnés par ce qu’ils font. J’ai la certitude que sans les auteurs, sans la production, sans les techniciens, sans le protocole de production qui a été mis en place, le résultat ne serait pas le même. Ça ne dort pas sur le plateau parce qu’il n’y a pas d’ennui. Tout le monde ramène son meilleur jeu et joue une finale de coupe du monde à chaque séquence, les techniciens sont incroyables, la lumière est dingue, l’image est canon et le produit final est juste top. 

Quand on arrive sur le plateau, on s’en remet aux directives du réalisateur donc c’est un métier dans lequel on apprend à lâcher prise. A partir de là, tu es vachement plus « safe ». Ma première journée sur ITC était un jeudi et, le lundi, en revenant, j’ai découvert une toute nouvelle équipe et un nouveau réalisateur. Ils changent toutes les deux semaines donc ça apprend à être flexible et adaptable, d’un point de vue humain et émotionnel. 

Il y a aussi une vision et un travail en commun colossal de la part de tous les réalisateurs. Ils bossent deux à trois semaines en amont du matin au soir pour travailler la préparation, ils ont des réunions sur la mise en scène, les enjeux des personnages, les accessoires… et tu ne pourrais pas avoir un établissement tel que le double A s’il n’y avait pas cette culture du détail. Effectivement, tu peux avoir des serviettes brodées dans un tiroir fermé. Même si le téléspectateur ne les aperçoit pas, ça nourrit le jeu de la comédienne ou du comédien de les voir. Cela permet de faciliter l’immersion, tout est fait pour qu’on puisse donner le meilleur de nous-même et croire au maximum à ce que l’on fait. Donc, oui, on a beaucoup de chance de travailler avec cette équipe de haute voltige. 

On l’a dit, vous interprétez le personnage de Joachim. Personnellement et professionnellement, il a déjà vécu pas mal de choses et d’émotions. Justement, quel regard portez-vous à présent sur lui et sur son évolution ?

Je pense que le véhicule de ce personnage – et c’est là où je peux m’identifier – est qu’il est gentil mais il ne faut pas confondre sa gentillesse avec de la faiblesse. Joachim est quelqu’un d’entier, qui a le cœur sur la main, toujours prêt à rendre service. Il a le sens du verbe et Il est très économe en termes de mots (contrairement à moi, ahah) . 

C’est peut-être un peu trivial mais je suis convaincu que l’Amour est le véhicule principal de Joachim, sinon même le moteur. Ce qui l’a amené à l’Institut, c’est l’amour pour sa petite sœur, ce qui l’a fait rester là, c’est l’amour pour Clothilde, les décisions qu’il a prises dernièrement sont encore motivées par une question d’Amour mais également par son sens des responsabilités. C’est quelqu’un d’altruiste sur qui on peut compter, c’est un mec fiable. Il essaie juste de faire le bien…Après, on sait tous que l’enfer est pavé de bonnes intentions…Et scénaristiquement, c’est là que naissent les “rebondissements”. 

Au moment de son interprétation, avez-vous eu ou avez-vous encore certaines sources d’inspiration plus personnelles ?

Il y en a beaucoup, j’aime beaucoup observer les gens et voir comment ils parlent, se positionnent, se comportent. Ma famille est ma source première d’inspiration, notamment mes nombreux oncles. J’adore les moments où on est à table et où ils racontent leurs histoires, ils ont une telle manière de les amener, en termes de regards et de mimiques…C’est hyper nourrissant, d’autant plus qu’eux sont des vrais gens et non pas des personnages ! 

Je me sers beaucoup du non verbal. Parfois, dans un silence, juste avec un sourcil, tu peux dire tellement plus de choses. Certains acteurs font cela, je suis très sensible à leur jeu. Je regardais encore récemment « L’avare » avec De Funès…C’est exceptionnel. J’admire aussi beaucoup le travail d’Alexandre Astier, son jeu me touche beaucoup, il est hyper intelligent, dynamique, rythmé, hyper percutant, tu ne t’ennuies jamais. Il y a beaucoup de ruptures et très peu de linéarité. Et puis le gars est juste brillant. Il est auteur, réalisateur, compositeur, interprète…Je suis même certain qu’il cuisine bien, Ahah. Je pense aussi à Jérémy Piven, notamment avec son rôle mythique d’Ari GOLD dans la série « Entourage ». Je suis également très friand du travail de certains humoristes car extraire le rire de quelqu’un est quelque chose de particulièrement difficile. Même si je matte beaucoup de Stand-Up américain, je regarde encore régulièrement les spectacles D’Élie Kakou, Jamel, Eric et Ramzy et de Gad Elmaleh par exemple. C’est impressionnant, le mec sait tout faire. Il danse, il chante et arrive à nous présenter des personnages différents dans chaque sketch. Je pense que c’est un métier dans lequel on apprend tout le temps  et surtout qu’on apprend de toute le monde.

Artistiquement parlant, ce doit être sans doute très plaisant d’avoir une palette de jeu et de couleurs particulièrement large à développer ?

Complètement ! C’est l’avantage d’une quotidienne, tu as la possibilité de faire évoluer un personnage en l’asseyant dans un environnement, en lui donnant une identité, qu’il soit reconnaissable, par ses valeurs et ce qu’il incarne. Les auteurs sont très attentifs à ce genre de choses. Par exemple, lorsqu’ils ont vu que Terrence Telle et moi-même étions très potes dans la vie, ils se sont dit que cette amitié était transposable sur les personnages de Gaëtan et Joachim. 

En fonction des gens avec qui j’ai le plaisir de jouer, le personnage de Joachim se comporte différemment, comme dans la vie tu me diras. Par exemple, les rapports qu’il a avec sa petite sœur Marta, jouée par la pétillante Sarah Fitri, sont différents des ceux qui le lient au personnage de Rose  Latour, incarné par l’iconique Vanessa Demouy ou encore au perso de “Teyssier”, campé par le flamboyant Benjamin Baroche. 

Toutes ces personnalités différentes apportent des combinaisons de scènes infinies et c’est une chance qu’on a de pouvoir les faire exister. 

Vous l’avez dit, le rythme de tournage est particulièrement soutenu. Au fur et à mesure, l’appréhendez-vous différemment ?

Tu prends l’habitude! Même si je ne te cache pas que la première journée à 8 séquences est telle qu’en sortant, tu ne sais plus où tu habites, ni comment tu t’appelles, ahah. Mais, comme on le fait avec plaisir et que l’on y met beaucoup de cœur, ça absolument génial.

Vous arrive-t-il de regarder le rendu final pour capitaliser les points forts de votre jeu et ceux à modifier pour la suite ?

Je n’aime pas particulièrement me voir mais j’essaie effectivement de regarder mon travail avec un œil le plus objectif possible. C’est bien aussi de regarder l’évolution de son personnage. De plus, tous mes partenaires sont bourrés de talent et ont de belles personnalités, donc c’est très enrichissant. Je trouve aussi que les choix de casting réalisé par Peggy Pasquerault sont très justes, chaque artiste a sa singularité et touche les téléspectateurs à sa propre façon.

En complément, vous serez en tournage, pour France Télévisions, en janvier du deuxième numéro de « Poulets grillés », à Lille cette fois-ci. Vous devez être impatient de retrouver l’équipe et de continuer à développer cet autre personnage ?

Tout à fait ! Le premier tournage était génial donc, je suis effectivement très impatient. C’est bien écrit, drôle, touchant, dynamique et haletant. Les comédiennes et comédiens sont très bons. J’ai hâte de retrouver tous les copains et, surtout, de reprendre le costume de ce personnage de Zac Toquin, le commandant de la BRB. Il partage des valeurs similaires à celles de Joachim mais il est un peu différent dans la posture, dans la manière dont il se tient, il n’incarne pas la même chose. C’est artistiquement très enrichissant d’aller chercher les nuances qui opposent des personnages qui se ressemblent, je suis très content !

Merci, Janis, pour toutes vos réponses !

Merci à toi pour toutes tes questions !

Publié dans Télévision

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