beIN SPORTS : Interview croisée avec Xavier Hamel et Amélie Goudjo pour évoquer le championnat d'Europe de handball féminin !

Publié le par Julian STOCKY

Crédit photos : Catherine STEENKESTE / beIN SPORTS

 

Bonjour Amélie, bonjour Xavier,

Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions.

Le championnat d’Europe féminin de handball a démarré jeudi, au Danemark et se terminera le 20 décembre prochain. On imagine, en tant que passionnés de ce sport, votre soulagement et votre joie de voir la compétition se tenir ?

Xavier : Exactement, c’est le terme. Il y avait une crainte au fur et à mesure que l’on voyait la pandémie se répandre et, dans le même temps, les mesures de protection prises par les différents pays augmenter. Que ce soit la France, évidemment, mais mêmes les pays du Nord, au fur et à mesure, tous prenaient de plus en plus de précautions face au virus. Le Danemark a une grande expérience de l’organisation des grandes compétitions, la Norvège aussi. Donc on n’avait pas forcément de crainte au début puis le gouvernement norvégien, petit à petit, faisait apparaitre de plus en plus d’inquiétudes et a fini par dire, le 16 novembre, qu’il jetait l’éponge et qu’il n’y aurait pas de match en Norvège.

La crainte, évidemment, était que tout soit annulé. Il y avait quand même un espoir, malgré tout. J’étais en échanges aussi avec les différentes personnes qui organisent ces championnats d’Europe pour beIN SPORTS, qui me rappelaient que le Danemark n’avait pas dit non. Ce qui aurait pu être la réaction immédiate de leur part. De suite, ils ont regardé ce qui leur était possible de faire pour organiser quand même la compétition. C’est un grand pays de handball, il y a beaucoup de salles disponibles. Au fil des jours, on avait quand même l’impression que ça pourrait avoir lieu. Restait à savoir quelle allait être l’ampleur de la pandémie, si beaucoup d’équipes allaient être touchées ou pas, ce qui aurait pu causer de gros problèmes. Finalement, il apparait que tout va plutôt bien, il y a assez peu de cas de Covid parmi les joueuses et l’encadrement. Le Danemark a donc pu prendre cette organisation en main tout seul, ce qui est quand même une énorme chose.

Bien sûr, c’est un soulagement. Evidemment, c’est une grande joie de repartir dans une grande compétition comme celle-ci, en espérant que l’équipe de France aille le plus loin possible.

Amélie : Oui, on est tellement au jour le jour sur cette saison et depuis quelques mois que, bien sûr, c’est un plaisir d’avoir cette fenêtre pendant dix-huit jours. Sachant que ce n’est pas forcément évident pour les athlètes, il y a tellement de casse au niveau physique que ça peut questionner. En même temps, elles sont aussi heureuses de pouvoir participer à la compétition. Au mois de décembre, généralement sur cette quinzaine, que ce soient pour les passionnés, les spectateurs, c’est une période assez propice pour regarder tout cela car il n’y a pas non plus un million de choses qui se déroulent en même temps. C’est la compétition phare du moment.

Un mot sur le dispositif de la chaine ?

Xavier : On va d’abord s’occuper du premier tour, où l’on va diffuser tous les matchs des groupes A et B, le B étant celui de la France, qui ont lieu dans la même salle, en alternance un jour sur deux. On donnera bien sûr des indications et les scores sur les matchs des autres groupes qui se déroulent dans le même temps. Ensuite, ce sera le tour principal. Donc, bien sûr, si la France y est, on s’intéressera de très très près au tour principal des Bleues. Tout en continuant à diffuser d’autres rencontres. Avant, ensuite, les demi-finales et la finale, en intégralité sur nos chaines.

 

Crédit photos : Catherine STEENKESTE / beIN SPORTS

 

Comment avez-vous préparé, journalistiquement parlant, cette compétition ?

Xavier : Je l’ai préparée, depuis le début, exactement comme si la compétition allait avoir lieu. Je m’informais bien sûr mais je ne me suis pas occupé, dans ma préparation, de savoir s’il allait y avoir annulation ou pas. Sinon, c’était le meilleur moyen pour se retrouver un peu le bec dans l’eau juste avant la compétition. Je m’y suis pris à l’avance, en faisant attention principalement à l’équipe de France et à son groupe. Il y a eu des matchs fin septembre entre le Danemark, le Monténégro et la France, ce qui donnait déjà des indications. J’ai poursuivi dans cette préparation-là.

Amélie : La préparation se fait sur plusieurs mois. Je suis le championnat de France, je regarde la Ligue des Champions, c’est aussi une manière de suivre la plupart des internationales qui, pour les trois quarts, évoluent sur la scène européenne. En plus de ce quotidien, j’avais commenté des matchs de préparation de la Golden League, en septembre, avec Xavier Hamel et beIN SPORTS, où l’on avait déjà vu le Danemark, la Norvège et le Monténégro, des équipes qui sont toutes à l’Euro. C’était une sorte de préparation aussi. On devait avoir la deuxième édition la semaine dernière, qui a été annulée puisque la Norvège, pays organisateur, s’est désistée la semaine précédente. J’ai eu une semaine totalement libre, j’ai travaillé chez moi, tranquillement, en regardant les effectifs, en lisant des articles, en appelant, en faisant des entretiens téléphoniques, pour préparer au mieux la compétition.

Selon vous, en quoi la jauge très réduite de spectateurs influera-t-elle sur les rencontres ?

Xavier : Les joueuses sont expérimentées, elles jouent déjà depuis quelques semaines, pour la plupart, sans public. Elles ont donc déjà l’habitude, je pense, de jouer devant des salles vides. Même si, évidemment, elles préféreraient toutes avoir énormément de monde dans les tribunes, quand bien même ce serait du public qui leur serait un peu hostile. Mais c’est toujours mieux, pour une joueuse, de jouer dans une salle comble, évidemment.

C’est pour nous que ça peut être un peu bizarre, pour des télés qui, justement, aiment bien entendre et voir le public. Il y a toujours des nationalités de publics qui sont arborent toutes sortes de couleurs, qui apportent énormément de soutien. Les roumains, par exemple, sont toujours à fond, les monténégrins ne sont jamais très nombreux mais font énormément de bruit, les danois sont nombreux généralement à soutenir leur équipe, les norvégiens et les suédois aussi suivent leurs équipes. Bien sûr, le public français ne pourra malheureusement pas se déplacer, il y a un noyau de supporters extrêmement fidèles que l’on retrouve quasiment à chaque compétition pour lequel ce sera difficile. Nous concernant, évidemment, on essayera de faire sans cette ambiance, c’est pareil on prend aussi un peu l’habitude de commenter sans public. On attend avec impatience, pour autant, qu’il puisse revenir.

Amélie : Les sportifs sont tellement capables de s’adapter aux situations. Leur préparation mentale est axée sur le fait que la situation est ainsi et qu’il faut faire avec. Les joueuses sont préparées à jouer dans ces conditions-là dès le début de la compétition et je pense qu’une fois que c’est intégré, c’est intégré. Après, le terrain est un 40x20, c’est toujours le même. C’est vrai qu’il y a un facteur X avec les spectateurs. Pour les adversaires, je dirais que ça doit être presque plus confortable, dans un sens, puisqu’il n’y aura pas de public contre elles à gérer. Même si les spectateurs danois, en général, sont assez fair-play. Pour les danoises, c’est quand même dommage, elles jouent une compétition à domicile et elles n’ont pas le soutien massif sur place de leurs spectateurs. Je ne sais pas, dans la balance, ce qui va vraiment peser le plus ou le moins, on va le voir sur la compétition. Après, je pense que ce qui reste dans le cœur des joueuses, c’est de jouer dans des salles pleines. C’est sûr que cette année est spéciale, il faut s’adapter au quotidien aux situations. Elles vont jouer et s’adapter, je le crois.

 

Crédit photos : Catherine STEENKESTE / beIN SPORTS

 

Les Bleues sont tenantes du titre mais restent sur un championnat du monde en demi-teinte l’année dernière. Quels espoirs placez-vous en elles ?

Xavier : De ce que j’en ai vu, entendu, discuté avec elles, elles sont vraiment reparties pour aller au-moins en demi-finale, pour aller chercher une médaille, ce qui est quand même l’objectif. Je les en crois évidemment tout à fait capables. On a un groupe qui est resté quasiment identique à celui qui, c’est vrai, s’est un petit peu manqué au Japon l’année dernière mais surtout qui a remporté la médaille d’Or aux championnats du monde en 2017 et à l’Euro 2018. Il y a quelques petites modifications dans ce groupe-là mais qui sont minimes en nombre. On a vraiment un groupe qui a envie de repartir de l’avant, c’est clair. Pour effacer peut-être ce qu’il s’est passé au Japon. Repartir pour aller chercher une médaille sera évidemment difficile parce que le groupe est compliqué mais, en tout cas, je les en crois tout à fait capables.

Amélie : Pour moi, en préparant bien la compétition, en regardant avec beaucoup d’attention les différentes équipes, je pense quand même que la France a vraiment un collectif pour aller dans le dernier carré. Et pourquoi pas pour garder le titre. Après, il y aura une concurrence féroce avec la Norvège, la Russie et on ne peut pas enlever le champion du monde, la Hollande. Les deux outsiders, pour moi, sont le Danemark et l’Allemagne. Après, ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu l’équipe de France passer tellement à côté en ne se qualifiant pas pour le tour principal. Pour autant, l’équipe n’a pas réellement énormément changé depuis le Mondial donc il y a autant de qualité. C’était peut-être un concours de circonstances aussi, des joueuses qui étaient un peu en méforme individuellement, collectivement ça n’avait pas pris la saison dernière mais on sait que cette dynamique de groupe peut s’inverser hyper rapidement. Donc j’ai vraiment confiance en cette équipe de France et je la place aussi dans les quatre favoris pour accéder au titre.  

Concernant les autres nations, quelles sont vos favorites ?

Xavier : Il y avait une équipe qui faisait peur à tout le monde il y a un mois, c’était la Russie, qui a une équipe absolument fantastique quand elle est au complet. Là, sans doute l’une ou la meilleure joueuse du monde ne sera pas présente, elle s’est blessée au dos il y a quelques jours. C’est un gros manque dans cette équipe car c’est vraiment elle qui mène le jeu et qui, en attaque, est la joueuse la plus dangereuse pour la défense adverse. Il y a quelques petites absences autres dans cette équipe de Russie, elle est donc un peu amoindrie par rapport à ce qu’elle était il y a un mois. Mais elle fait toujours partie des favorites.

Sinon, il y a bien sûr la Norvège qui est habituée des podiums aux grands championnats, les Pays-Bas qui sont champions du monde en titre, avec un entraineur français qui fait des miracles. La France, évidemment, est toujours là dans les gros rendez-vous. On retrouve généralement au moins trois de ces quatre équipes dans les derniers carrés depuis quatre ans maintenant. Donc sans doute que ces quatre équipes-là font partie des favorites.

 

Crédit photos : Catherine STEENKESTE / beIN SPORTS

 

En conclusion, à l’aube de cette nouvelle édition européenne, que peut-on vous souhaiter pour ces deux semaines et demie d’antenne ?

Xavier : De prendre le plus de plaisir possible à commenter les matchs, d’avoir de belles rencontres. Que l’équipe de France aille le plus loin possible, pour qu’on la supporte comme on la supporte depuis cinq ans maintenant, toujours derrière elles. D’avoir de beaux matchs, de beaux gestes, une super compétition. Les conditions sont assez délicates mais je suis sûr que ça peut quand même donner quelque chose de super.

Amélie : On a tellement vécu des années assez exceptionnelles, en suivant l’équipe de France, notamment en 2017, en allant vivre le dernier carré en Allemagne. Là, ça va être un peu compliqué de les rejoindre si elles y accèdent. Mais on est là match après match, on a notre petite équipe, on les suit, on les soutient, on essaie vraiment de montrer d’elles la meilleure image au travers des reportages, au travers de nos commentaires. On est vraiment à fond avec elles, on a un échange assez positif. Forcément, quand elles sont éliminées précocement, ça n’a plus du tout la même saveur pour nous, même si on aime le handball, même si on aime suivre les demi-finales et la finale, quand il y a la France, c’est de l’adrénaline en plus, ce sont des émotions en plus, c’est du plaisir. En plus, on connait les filles depuis des années et des années donc c’est toute une histoire qui a commencé il y a quelques années que l’on continue à suivre avec elles. Forcément, l’année dernière, cette élimination précoce était vraiment dure à vivre. Ce que l’on souhaite, c’est de pouvoir rêver avec elles, c’est de pouvoir vivre leurs victoires et peut-être même que l’on peut souhaiter des moments difficiles pour continuer à les encourager et à présenter le meilleur d’elles jusqu’au bout.

Ce fut un plaisir, Amélie et Xavier, d’échanger avec vous !

beIN SPORTS propose le championnat d’Europe de handball féminin du 3 au 20 décembre 2020 avec tous les matchs de l’équipe de France à vivre en direct sur ses antennes.

Publié dans Télévision

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