France 2 / Et doucement rallumer les étoiles : Cassiopée Mayance évoque son double rôle dans ce téléfilm !

Publié le par Julian STOCKY

© François Lefebvre – Escazal Films

 

Bonjour Cassiopée,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons vous retrouver le 29 mars prochain, sur France 2, dans le téléfilm « Et doucement rallumer les étoiles », sous les traits de Camille et de Marie. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela a été pour vous de participer à cette belle aventure ?

Oui, une très très grande ! C’est vrai qu’avoir l’occasion de jouer un double rôle arrive très rarement, surtout à mon âge. Cela a un travail très intéressant et ça m’a beaucoup enrichie.

D’ailleurs, qu’est-ce qui vous avait plu dans ce projet, notamment, on peut le penser, dès la lecture du scénario ?

Déjà, le fait de jouer un double rôle, ce qui est un challenge qui n’est pas négligeable. Mais aussi le sujet, qui est très lourd, très dur et encore aujourd’hui tabou. Dans pas mal de situations, on ne parlerait pas du suicide comme cela. Donc c’est vrai que c’est plaisant de pouvoir en parler et surtout d’avoir cette approche qui n’est pas morbide, c’est plus sur la déconstruction et reconstruction après la perte d’une sœur, d’un enfant, d’une amie…C’est vraiment cette question qui a été abordée de manière très légère, pour ce sujet qui est quand même très lourd et très compliqué.

Quel regard portez-vous sur Camille et Marie, vos deux personnages ? Avec vos mots, comment les caractérisez-vous ?

C’est vrai que, pour les avoir travaillés, ce sont deux personnages qui, certes, ont le même physique et pratiquement la même voix mais qui sont complètement différents et qui n’ont pas du tout la même vision de la vie. C’est vrai que travailler ces deux personnages m’en a appris beaucoup. Pour les décrire, je dirais que Marie a ce côté très solaire, c’est pour cela d’ailleurs qu’on ne comprend pas pourquoi elle se suicide. Elle est talentueuse, on dirait qu’elle a tout pour elle et, finalement, elle cache un grand mal-être. Sa sœur, qui est plus réservée et plus timide, va avoir plus de force que Marie. Le fait d’aborder cette question en disant que c’est Marie qui, normalement, avait tout pour être bien, qui décide de se suicider est une surprise. On voit la reconstruction de sa sœur, Camille, qui, au départ, était très timide, pratiquement effacée par rapport à Marie avant de devenir petit à petit celle qu’elle va devenir. Je trouve cela hyper beau comme message.

 

© François Lefebvre – Escazal Films

 

Au moment de vous les approprier, vous étiez-vous d’ailleurs plongée dans le roman duquel est inspiré ce téléfilm, « Ma vie ne sait pas nager », pour mieux encore appréhender l’origine du projet ?

Oui, totalement ! J’ai lu le livre, pas en entier mais sur certains passages, vu que le film s’en inspire, sans en être l’histoire exacte. C’était très intéressant aussi de voir dans quoi a été puisée l’origine du projet. J’ai aussi eu l’occasion d’avoir une semaine de préparation en amont du tournage, avec toute l’équipe créative et artistique. J’ai notamment pu discuter très longuement avec le réalisateur, Thierry Petit, et les deux scénaristes, du sujet, de ce qu’ils voulaient faire retranscrire et de ce que j’avais compris à ma première lecture du scénario, pour mettre toutes les idées à plat et qu’on soit tous sur la même longueur d’onde. Après, j’ai envie de dire que ça a été un travail de détail. On a fait toute cette création costumes, où j’ai pu assister à l’achat des costumes avec la costumière. On a fait une création coiffure pour les deux jumelles, une création maquillage,…tous ces petits détails qui n’ont pas forcément l’air importants au début mais qui ont leur importance et qui permettent, autant que possible, aux spectateurs de savoir de suite quelle jumelle est à l’écran.

D’ailleurs, comment avez-vous appréhendé le fait de jouer deux personnages dans le même programme ?

C’est vrai que c’était une de mes plus grandes craintes, de ne pas arriver à créer deux personnages différents. Parce que, quand on travaille deux jumelles sur un même projet, le danger que l’on a est de se perdre entre les deux. Si on se perd nous, en tant qu’acteur, on perd le spectateur aussi. C’est vrai que j’ai dû beaucoup travailler avec le réalisateur et les scénaristes. Mais il y avait aussi ce côté où il fallait quelque part que je lâche prise, où il ne fallait pas trop réfléchir non plus parce que, une fois qu’on a bien travaillé les personnages, qu’on les connait bien, ça finit par être naturel. J’ai eu la chance, sur le tournage, d’avoir une doublure, qui portait une perruque et qui était là pour faire les scènes notamment où les jumelles se parlent, afin que les deux soient dans le même plan. C’est vrai que pouvoir travailler avec quelqu’un en face qui était une vraie réplique a aussi beaucoup aidé parce que je ne jouais pas avec une balle de tennis, que l’on peut avoir au cinéma. Il y avait vraiment quelqu’un en face de moi et le fait d’avoir un vrai échange change la donne…

 

© François Lefebvre – Escazal Films

 

Au-delà d’un chouette casting sur ce programme, le cadre de tournage était particulièrement agréable, ce qui permet également une belle qualité d’image et de rendu…

C’est ça ! Le but était de tourner le film dans un cadre très doux et très lumineux. C’est à Cassis et on ne voulait pas avoir une approche morbide mais plus légère, dans l’espoir. Le fait d’avoir ce cadre idyllique, avec des paysages vraiment splendides, donne un côté au film qui n’est pas plombant. Le but n’était pas, justement, d’être plombant mais de voyager à travers les différentes visions du deuil que peut avoir chaque personne, sans avoir un côté lourd.

On ne l’a pas encore dit, vous avez été élue meilleure espoir féminin au Festival de la télévision de Luchon 2022. Cela a certainement dû vous faire chaud au cœur ?

Exactement ! Je ne m’y attendais pas du tout, à vrai dire, quand on y est allés. Déjà, c’était incroyable que ce film soit sélectionné dans ce festival et le fait de recevoir ce prix, je n’y ai pas cru tout de suite et cela m’a conforté dans l’idée que, quelque part, mon travail était réussi. L’idée me plait que je puisse être une sorte de représentante de cette cause car, comme je l’ai dit avant, c’est un sujet qui est encore très tabou. Il y a beaucoup d’adolescents qui, aujourd’hui encore, vivent ce mal-être, c’est vraiment un sujet dont on n’ose pas parler. Le fait d’avoir pu faire ce film et, quelque part, d’avoir pu délier les langues, que ce soit au niveau des ados, des parents ou des grands-parents, a été un vrai privilège et je suis très fière de cela.

 

© François Lefebvre – Escazal Films

 

Peut-être avez-vous déjà eu l’opportunité de découvrir le rendu final ?

Oui, c’était dingue ! La première fois, je l’ai vu sur mon ordinateur, ça m’a fait bizarre. Je regarde très rarement les films que je fais mais quand on regarde un film dans lequel on joue, on a les souvenirs des scènes tournées mais voir le rendu final d’un point de vue extérieur est toujours intéressant. Cela permet de le voir à travers les yeux du réalisateur et après son montage. On a eu, plus tard, une projection d’équipe. Le fait de le voir dans un cinéma et pas sur mon ordinateur dans ma chambre change aussi beaucoup la donne. C’est vrai que c’étaient deux visions du film différentes mais il me tient beaucoup à cœur et me bouleverse encore aujourd’hui.

Du coup, vous avez sans doute hâte de découvrir les retours des téléspectateurs pour partager avec eux leur ressenti ?

Exactement ! J’ai hâte de voir quel impact ce film aura et je pense qu’il aura un impact positif, en tout cas je l’espère.

En complément, quels sont vos autres projets artistiques en ce moment ?

Je suis actuellement Zia dans « Les Mystérieuses Cités d’Or - Le musical », sur scène. Et je serai bientôt sur Disney+ dans « Antigang, la relève ».

Merci, Cassiopée, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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