Un Si Grand Soleil : Smadi Wolfman nous parle de Catherine, son personnage dans la quotidienne de France 2 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Smadi,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons actuellement vous retrouver dans la série quotidienne à succès de France 2 « Un Si Grand Soleil », sous les traits du personnage de Catherine Laumière. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, d’autant plus que c’est une femme, productrice exécutive de la série, Emma, qui a fait appel à moi. C’est chouette, en fait, quand les gens font appel à vous. J’avais déjà travaillé l’an dernier pour la même production, dans la série « Sophie Cross ». C’est super quand il y a une certaine fidélité, ça veut dire que les gens apprécient votre travail donc c’est agréable.

Catherine Laumière va devenir un rôle très important, c’est chouette aussi ! A vrai dire, je ne connaissais pas la série car je n’ai pas de télévision…J’ai, bien sûr, un petit peu regardé du coup sur internet, je me suis renseignée parce que ce n’est pas évident, aujourd’hui, de prendre la tournure d’une quotidienne. A l’époque, c’était assez blacklisté, assez stigmatisé mais je dirais qu’aujourd’hui, 80% peut-être des comédiens rêveraient de faire cela…Le métier est devenu tellement dur que, bien sûr, ça assure une visibilité de travail, une régularité, qu’on n’a qu’au théâtre.

 

 

J’ai appelé des copains qui étaient dans la série et qui m’ont dit « fonce, ils sont super ». Leur discours m’avait plu donc je n’ai pas hésité très longtemps. J’ai ainsi commencé le tournage…En fait, c’est du sport de haut niveau ! C’est fou…je ne me rendais pas compte de ce qu’était une quotidienne mais, en fait, tout est compacté : il y a 4 équipes qui tournent chaque jour en parallèle, on peut passer d’une équipe à l’autre, un chauffeur vous attend, il vous ouvre la porte, vous entrez avec vos costumes et bijoux puis vous ressortez pour aller vers un autre décor, un autre réalisateur, une autre équipe, une autre ambiance,…Je trouve que c’est hallucinant comme rythme…Cela fait 6 ans que ça tourne en crossbordage, tous les épisodes sont mélangés les uns avec les autres. Je félicité notamment le planner, Jean-Julien !

Pour nous, c’est un exercice de haute voltige hallucinant…Sur les tournages de décembre et de janvier, où j’étais tous les jours sur le plateau, j’ai compris que j’ai appris les textes beaucoup trop tard. Là, maintenant, je commence déjà à apprendre ceux pour dans deux mois…C’est hyper bien organisé, hyper bien fait que j’ai déjà mes textes pour mai. Je ne me rendais pas compte dans quoi j’allais rentrer : c’est vertigineux. Je trouve que c’est dur d’être bon dans ce genre de série, c’est ce qui me faisait un peu peur. Au cinéma, on tourne en général 1 minute utile par jour et, là, il y en a 20….Pour être bon, il faut faire comme un sportif, à savoir travailler en amont…Parfois, on n’a le droit qu’à une seule prise…Si vous trouvez les comédiens pas trop mal dans la série, c’est que, vraiment, ils sont très bons et qu’ils ont beaucoup travaillé ! Car c’est dix fois plus dur d’être bon dans ce genre de produit…

 

 

Le cadre et les conditions sont très agréables et vous aident certainement à vous plonger dans votre personnage…

C’est juste dingue ! La qualité est incroyable ! Une attention toute particulière est portée à l’esthétisme : chaque plan est presque un plan de cinéma. Tout est hyper recherché, les lumières sont magnifiques, les chefs-op et les réalisateurs sont triés sur le volet, le directeur artistique fait un super boulot : je suis épatée par l’organisation et le travail. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai laissé un message en ce sens au producteur. C’est une machine qui fait travailler 2 500 personnes l’année, ça a créé plein d’emplois à Montpellier, je dis : chapeau ! Tout est millimétré, on a parfois trois équipes en parallèle dans les studios donc les maquilleurs et les habilleurs sont à la minute près : ils ont tout mon respect. Je trouve cela hallucinant comme entreprise : je fais du cinéma depuis 33 ans en France, je trouve cette organisation incroyable ! Je suis admirative…

Certainement que nous allons en découvrir de plus en plus sur Catherine, tant personnellement que professionnellement ?

Absolument ! Catherine Laumière n’existait pas…Ce sont d’abord les enfants, Laurine et Boris, qui sont arrivés, joués par Léa et Jules. On leur a ensuite amené François, leur papa, interprété par Jérémie. Ce dernier a beaucoup de travail par ailleurs, c’est une des plus grandes voix du doublage et il a donc demandé à être moins là. Comme les enfants sont très présents dans la série, on avait quand même besoin qu’un parent existe…C’est ainsi que je suis arrivéeJ. Donc merci, quelque part, à JérémieJ. J’ai eu de la chance de tourner avec lui en décembre et janvier, c’est une Rolls…Je ne veux rien dévoiler car ça serait spoiler mais c’est une sacrée famille…Comme dit Chrystelle Labaude dans une des scènes : « dans la famille Laumière, je ne prendrais pas la mère ».

Je trouve, en tout cas, que l’on va tous hyper bien ensemble. Je vais m’installer, de plus en plus. Je suis rentrée vraiment petit à petit, d’abord comme la copine de Chrystelle et, maintenant, on va découvrir la relation avec François et les enfants, qui va être assez tumultueuse.

 

 

On l’a d’ailleurs vu à l’image, Catherine n’a pas le même relationnel avec Boris qu’avec Laurine…Ce personnage vous permettra sans doute une palette de jeu large et variée…

Oui, c’est vrai ! C’est formidable…C’est de la chance d’avoir cette palette si large. Je m’entraine tous les jours dans mon salon parce qu’il y a énormément de choses à jouer. On a le droit, généralement, à deux prises maximum donc il faut être bon de suite et amener immédiatement ce qu’il faut amener. Cela exige un travail énorme en amont. Je suis une bosseuse donc cela me va très bien. Tout ce que j’ai fait avant va m’amener, je l’espère, à ne pas être trop mauvaise dans cette série.

A noter que Jérémie est tellement doué qu’il n’apprend pas ses textes en avance : il les travaille le jour J et, sur le plateau, il est très bon dès la première prise. Le doublage aide énormément à cela ! Je dors et je rêve, des mois avant, « Un Si Grand Soleil », pour être prête le jour J mais lui n’a pas besoin de faire cela…Je me suis renseignée, la grande majorité des autres acteurs de la série font comme moi et travaillent énormément en amont. Les jeunes, qui ne connaissent pas encore forcément d’autres tournages, se prennent même une claque en arrivant sur le programme. Je m’entends bien avec Jules et Léa, on répète du coup beaucoup avant.

La série a intégré de nombreuses jeunes femmes à la mise en scène, ce qui est super : elles en veulent, elles sont beaucoup plus mordantes que les hommes donc il faut leur donner beaucoup plus. La première qualité que l’on doit avoir sur ce programme est, ainsi, l’adaptabilité…

En incarnant un personnage sur la longueur, c’est l’occasion d’approfondir ses traits de personnalité et, peut-être même, d’y voir un rapprochement avec la personne que vous êtes …

J’avais déjà, pendant presque dix ans, joué un médecin légiste dans « Caïn » et c’est vrai qu’à un moment donné, c’est facile, on met le costume et on est dedans ! Avec Catherine, je suis déjà sur le coup depuis quatre à cinq mois, bien avant le tournage. Je trouve que les textes sont bien écrits et c’est génial quand le rôle grandit avec vous. Cela crée une certaine facilité ensuite, le personnage arrive à vous et cela permet de mieux appréhender le texte notamment.

 

 

Etes-vous curieuse et impatiente de découvrir les premiers retours du public ?

Cela m’intéresse de savoir comment les gens vont ressentir mon personnage et ce qu’ils vont penser de mon jeu. Quoi qu’il en soit, je suis une travailleuse, je continuerai à suivre ma trajectoire.

Plus globalement, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

De rester ! Je pense, là, à Nadia, avec qui j’ai beaucoup tourné, elle est présente depuis des années et elle y trouve toujours son compte, ce qui est top ! Il ne faut pas se mentir, le cinéma appartient aux jeunes, il n’y a pas beaucoup de femmes de plus de 50 ans dans le cinéma français donc ce serait génial de continuer. On peut me souhaiter aussi de faire du bon boulot et d’avoir une jolie partition. Chaque nouveau texte est un peu comme un cadeau de Noel : comme on ne sait rien à l’avance, c’est à ce moment-là que l’on découvre ce que l’on va tourner, avec qui et où. J’espère donc avoir plein de cadeaux. Pour l’instant, j’ai été hyper gâtée avec ce personnage, j’aimerais que ça continue !

Merci, Smadi, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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