Ici tout commence : Alexandra Favalli évoque Maya, son personnage dans la quotidienne de TF1 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Alexandra,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons, depuis quelques mois, vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », sous les traits du personnage de Maya. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Quel plaisir ! Cela a changé complètement ma vie… Je ne le savais pas quand j’avais postulé au casting, ni que ça allait changer ma vie, ni que ça allait remplir absolument tous les critères d’une comédienne en devenir qui cherche un endroit où se former. Avant ça, si, en tant que comédienne / serveuse – comme beaucoup qui attendent des castings -, j’avais demandé à l’univers, ou dans une prière, à tourner tous les jours, avoir de la visibilité, gagner bien ma vie, avec une grande partie de mes potes, en vivant dans un super endroit dans le sud, …je pense que l’univers m’aurait répondu « bon, oui, ok, tu abuses un peu, ça fait beaucoup… ».

J’apprends tous les jours, le cadre est magnifique, l’ambiance est géniale, je n’aurais pas pu espérer mieux ! Même le tournage d’un long ne m’aurait pas appris autant : là, je tourne tous les jours, ça va vite donc ça m’apprend à m’adapter tout le temps, aux différents réalisateurs, ce que je n’aurais pas appris sur un long.

En plus, quand il arrivera, je serai prête!

 

 

Vous parliez du cadre… Justement, le château est un personnage à part entière de la sérieSans doute aussi qu’il vous aide à vous imprégner de l’ambiance de l’institut ?

Evidemment ! En fait, on est au château pour jouer des élèves mais on est au château pour tourner en tant que comédiens. Ce que l’on voit dans les épisodes - les petites discussions, les potins ou les ruptures - peuvent se produire avant de commencer à tourner Il m’arrive, par exemple, d’avoir des petites discussions avec Thomas, dans le parc, que l’on aurait presque pu voir dans un épisode. On est un peu des élèves dans la vraie vie ! On vit dans ce lieu, on en connait presque toutes les pièces, tout comme nos personnages…

Votre personnage, Maya, a déjà vu beaucoup de choses, tant personnellement que scolairement. Quel regard portez-vous sur ces quelques mois dans sa peau ?

Je trouve qu’elle a beaucoup changé. C’est marrant parce que j’ai beaucoup changé aussi en ce petit laps de temps. J’ai l’impression que l’on essaie toutes les deux d’arriver au même but. On sent qu’elle s’est assagie : elle est toujours très agressive dans sa façon de parler mais, à la différence d’avant, je trouve que c’est plus une façon de parler qu’un état d’esprit. Au début, Maya était agressive dans sa façon de parler parce qu’elle était agressive tout court, toujours sur la défensive, elle manquait beaucoup beaucoup beaucoup de confiance en elle, qu’elle laissait transparaitre par la colère. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, elle a gardé cette façon de parler mais que ce n’est plus pareil : maintenant, elle est « agressive » quand elle fait de l’humour, quand elle essaie de consoler quelqu’un, quand elle est de bonne humeur, quand elle est triste. J’ai le sentiment qu’elle va vers cette sagesse… Mais elle est encore jeune, j’ai confiance en ce qu’elle va devenir.

Je sens que l’on avance toutes les deux mais pas de la même façon. C’est agréable d’évoluer avec son personnage !

 

 

On se rappelle qu’elle est arrivée à l’institut lors d’un stage d’été, après avoir retrouvé le personnage de Salomé. Le fait qu’elle ait ensuite réussi à intégrer l’institut et que ça se passe plutôt bien est certainement aussi un chouette message envoyé au public, notamment aux jeunes qui pourraient se reconnaitre dans le personnage…

Oui, je pense ! Au départ, elle ne croit tellement pas en elle qu’elle n’est même pas triste en fait, elle est juste en mode « bon, de toute façon, je n’aurais pas réussi, on ne va pas pleurer ». C’est vrai qu’elle se fait sauver les fesses quand elle rentre à l’institut et je pense que c’est ça, pour moi, le beau message : tu as réussi parce que tu as les capacités de le faire…maintenant si tu t’es fait sauver les fesses et que tu n’es pas arrivée un peu plus haut dans le classement, c’est parce que, de base, tu n’avais pas envie et que tu avais peur. Mais maintenant, tu peux faire mieux !

C’est là, selon moi, le beau message : « tu as réussi de justesse parce que tu as les capacité, ajoute y de la confiance et tu iras plus loin, plus vite »

Vous avez la chance d’être entourée d’un chouette casting, avec ce mélange des professeurs et chefs, expérimentés des tournages, connus du public et de la bande de jeunes dont vous faites partie, pour qui c’est la première grosse expérience. Certainement que cela doit être, pour vous, très appréciable ?

Quel bonheur d’arriver dans ce milieu et d’apprendre de tout le monde !

Les plus anciens, évidemment, ont une liste de conseils à nous donner et de choses à nous dire. Je pense, pour ma part, particulièrement à Catherine Marchal et Benjamin Baroche, qui n’hésitent pas à me pousser, me conseiller, m’orienter avec bienveillance et enthousiasme.

Mais les jeunes aussi… Je pense cette fois à Margaux Aguilar, qui joue Billie : elle est arrivée un an avant moi et elle a des conseilles, suggestions, venant d’un regard de « nouveau comédien » qui débute dans cette ère-là et dans ce tournage-là. Des choses qu’elle aurait sûrement eu envie qu’on lui dise quand elle est arrivée.

Sûrement qu'à l’arrivée d’une nouvelle promo, je prendrais cette place également. En fait, on a à apprendre de tout le monde…

 

 

En amont de tournage, étiez-vous, personnellement, habituée aux techniques culinaires ? Sinon, les avez-vous découvertes au travers des coachs présents sur le plateau ?

Je n’étais pas du tout cuisine, cela ne m’intéressait pas du tout. Mais au final, on fait beaucoup moins d’actions qu’on ne le pense. Personnellement, on m’a appris à couper les carottes pour pas que je me fasse mal  : ils m’ont vue attraper un couteau, ils se sont dits « oh là là, arrêtez-là celle-là, montrez lui comment on fait ». Les autres, quand on leur demande de couper des carottes, coupent des carottes…pour moi, ils sont tous autour à me dire « bon, tu vas faire ça, puis ça, … ». C’est marrant, ils essaient toujours de me donner les actions les plus simples mais j’arrive toujours à me tacher, avec des framboises par exemple. Ils essaient, ils font vraiment ce qu’ils peuvent avec moi… Donc, oui, j’ai tout découvert ici. Nos équipes culinaires, particulièrement Micka, sont trop fortes et adorables. Ils sont tous passionnés par ce qu’ils font et vont à une vitesse folle : lorsque le real vient demander des modifications, on a une assiette gastro en trois secondes et demie. Grâce à eux, j’ai appris plein de choses !

Dès fois, ils nous laissent récupérer des plats pour les manger le soir, c’est marrant d’avoir faussement cuisiné avec toute la journée puis de les cuire vraiment le soir.

 

 

Justement, sur toutes les scènes où vous présentez le plat que vous avez virtuellement préparé, sans doute que, selon notamment l’heure de la journée, la tentation d’y goûter peut parfois être grande…

Il y a dès fois où on n’a pas le choix que de goûter du bœuf avec de la sauce sucrée à 8 heures 30 le matin…. Il y a dès fois où, à 16h, on nous demande de goûter des pâtisseries : là, c’est le jackpot ! On fait beaucoup de plans et beaucoup de prises par plan, il y en a plein où on ne goute pas la nourriture pour de vrai. Ça arrive aussi que l’on cache de petits morceaux de pommes dans les assiettes : au moment de goûter, ce sont ces morceaux qui sont mangés Lorsqu’on tourne une séquence en fin de journée avec une platée de macarons frais par exemple, toute l’équipe se jette dessus ensuite pour en manger.

Vous évoquiez le rythme soutenu de tournage. Sans doute que, au fur et à mesure des mois, vous vous sentez de plus en plus à l’aise et que vous affinez votre méthodologie de préparation ?

Je me suis vite sentie à l’aise sur le plateau, certains diront peut-être même trop vite. Encore une fois, le cadre est magnifique, tout le monde est de bonne humeur, les équipes techniques sont passionnées, les réals sont passionnés, les comédiens, nouveau comme ancien, sont passionnés, il fait beau, tout le monde est content, c’est une journée d’été qu’on vit au quotidien… Toutes les conditions sont réunies pour que ça se passe bien et c’est vrai que l’on est assez vite à l’aise en fait.

Je me suis rendue compte que j’apprenais super vite mes textes, je m’impressionne moi-même. Je me suis découvert ce don, je ne savais pas que j’en étais capable et c’est, pour le coup, très pratique ! Je peux consacrer vachement plus de temps à bosser mes textes qu’à les apprendre. Je lis la séquence, je comprends où je vais, où je dois emmener l’échange et, ensuite, j’utilise mes mots, mes intonations, mes virgules, mes blagues même dès fois… Je change un peu tout donc c’est aussi pour cela, je pense, que j’apprends plus vite ! Je comprends ce que je dois dire et, ensuite, je le dis comme je veux, c’est une conversation un peu normale.

 

 

Cela me laisse du temps pour peaufiner, ce qui est important car il y a pas mal de choses que je ne sais pas faire, beaucoup d’émotions où j’ai besoin d’apprendre à aller plus loin : j’ai joué récemment avec Lou Ladegaillerie (Vic), avec qui on partage la même chambre à l’internat. Elle pleurait pendant la scène et, alors que ça fait deux ans qu’elle est là, j’étais là me dire « waouh…donc, moi, dans deux ans, je peux apprendre à faire ça ? Waouh ! ». Je sens que j’ai énormément progressé, je sens que je stagne un peu mais j’ai confiance en moi, j’ai confiance dans les gens autour de moi et dans l’encadrement.

J’en profite pour remercier notre coach, Pascal Barraud, qui est exceptionnel ! Car c’est grâce à lui si on peaufine notre méthodologie. J’arrive avec deux questions, il me répond spontanément et ça débloque toute ma scène, je n’ai plus qu’à aller tourner… Il est trop fort, il sait tout sur tout, il sait comment nous parler, il sait ce qui ne va pas.

J’ai hâte de savoir encore en faire plus : plus on tourne, plus on sait tourner, de toute façon !

Même si on sait que ce n’est pas toujours facile pour un comédien ou une comédienne, aimez-vous regarder la diffusion, notamment pour capitaliser sur votre propre jeu ?

Tous les jours ! Déjà, je suis fière de me dire que je suis dans ce programme. En vrai, ça me fait toujours le même effet, ça va bientôt faire un an mais, à chaque fois que je me regarde, je me dis « je ne sais pas où je serai plus tard mais, pour l’instant, je suis là…c’est cool ! ».

Ensuite, je me trouve de mieux en mieux alors qu’il y a quelques mois, plein de trucs n’allaient pas. Je suis très objective avec moi-même : quand je regarde une séquence, je suis capable de dire que les intentions sont justes, que les mouvements sont bons… Si la séquence est mauvaise, je n’ai pas de problème à me dire « oh, la cata ! Enlevez-moi ça, c’est affreux : la voix ne va pas, la posture ne va pas etc..». Après, est-ce que j’ai raison ? En tout cas, c’est assez agréable d’avoir les yeux pour voir ce qui ne va pas et j’ai aussi les yeux pour voir ce qui va bien. Plus je regarde, plus je trouve que c’est de mieux en mieux : il y a plein de choses que j’ai encore du mal à corriger, plein de choses où c’est toujours le même problème mais il y a aussi de plus en plus de séquences où je n’ai rien à redire et pour lesquelles je suis contente. Maintenant, il y a plein de gens autour de moi – les personnages de Jasmine, Lionel, ou Souleymane par exemple – pour qui il n’y a rien à redire sur aucune de leurs séquences donc j’ai encore du chemin ! Je grimpe les marches, j’apprends tellement et les copains à côté sont des sources de motivation, on grimpe tous ensemble, c’est génial !

 

 

Ce personnage vous permet une palette de jeu hyper large et variée, dans un rythme soutenu. C’est une vraie école artistique pour vous…

Complètement ! J’ai été prise au mois de mai dernier, j’étais en train de finir ma licence et je voulais attaquer, en septembre, une formation de théâtre. En fait, j’ai été attrapée sous le coude par la série et je ne pouvais pas rêver d’une meilleure école…

Je vois bien que je ne suis pas encore parfaite mais je constate qu’il y a un monde entre les premiers épisodes et maintenant. J’ai hâte de voir l’année d’après, avec encore un autre monde comparativement à maintenant.

Vous parliez des Hommes de l’ombre, on peut aussi penser à toute l’équipe de décoration. Les images montrent toute la précision et toute la finesse qu’ils apportent à l’institut : tout est logoté, tout est sérigraphié dans les moindres détails…

C’est complètement vrai ! On pourrait cuisiner dans ces lieux, rien n’est bâché le soir. Tous les robinets fonctionnent, les machines à café marchent aussi, tout est complètement équipéOn s’y croit !

C’est marrant, je me suis fait la réflexion il y a peu…j’ai récemment tourné une séquence dans les vestiaires, - qui se ferment pour que le personnage puisse se changer : la caméra était dehors, elle n’était pas avec moi, la porte était fermée et son dos est sérigraphié AA… je me suis dit que ces portes n’étaient certainement jamais filmées mais qu’ils sont allés jusque-là dans la précision. Tout est magnifique !

Encore bravo aux équipe du décor !

 

 

Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous du fidèle public de la série ?

Les gens apprécient beaucoup le duo Maya / Léonard, c’est très cool car on est très contents aussi de le faire.

Ensuite, quand mon personnage a commencé à être diffusé, c’était plutôt « mais est-ce qu’elle va se calmer ? Pourquoi elle crie ? ». Maintenant, Maya est toujours aussi agressive mais on voit bien qu’elle n’a plus les mêmes intentions et que ses émotions ne vont plus forcément avec sa façon de parler. Du coup, les téléspectateurs rattachent cela à de la franchise et à de l’honnêteté. Cela marche bien, au final !

Enfin, je crois que ce qui ressort le plus, c’est que je suis jolie. Je ne vais pas me plaindre mais je me pose quand même la question : je sais que je ne suis pas que ça donc est-ce que c’est ce qui ressort beaucoup de moi d’un point de vue extérieur ? Je ne sais pas…

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Je pense que les scénaristes m’ont donné un an où, effectivement, jai pu apprendre, en surface, toute les émotions. Ce qui était parfait pour une première année : j’ai touché aux bases, j’ai vu ce que je savais faire et ce que je ne savais pas trop faire…

Ce qu’on peut me souhaiter pour ma deuxième année, c’est d’apprendre une nouvelle émotion, d’apprendre à en gérer une que je n’ai pas, sans que je ne me loupe non plus. Donc on ne peut, finalement, me souhaiter qu’une arche !

Merci, Alexandra, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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