Un Si Grand Soleil : Benjamin Gaitet nous parle avec passion de son personnage !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Benjamin,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous avons pu retrouver pendant quelques semaines sur la quotidienne à succès de France 2 « Un Si Grand Soleil », sous les traits du personnage de Pierre. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela a été pour vous ?

Ah oui ! Je me souviens, c’est Joanna Delon qui m’a fait passer cet été le casting pour ce personnage et j’ai reçu la réponse alors que j’étais dans un camping en Bretagne, avec ma famille et ma copine. J’ai traversé le camping en courant pour leur annoncer que j’avais eu le rôle : j’étais super content !

C’est vraiment un plaisir pour moi, étant donné que je suis encore au début de mon parcours, de pouvoir travailler un rôle aussi chargé. Sur ce type de format qu’est la série quotidienne, tout va très vite, c’est une vraie machine et, quand on arrive, on ne connaît personne. Sur les 14 dates que j’ai faites, j’ai tourné avec 8 équipes et 9 réalisateurs différents, qui ont chacun leur façon de diriger, qui ne sont pas forcément au courant de ce que tu as déjà tourné avec les autres équipes, ni à quelle intensité de jeu tu étais sur telle séquence tournée le jour précédent etc.. Tout va très vite et heureusement, sur le plateau nous avons des coachs qui sont d’une grande aide pour s’y retrouver rapidement. Quand tu n’es pas rôle récurrent et que tu entres sur la série le temps d’une arche narrative, tu tournes énormément de séquences sur une courte période et, à peine tu commences à trouver tes marques, que c’est déjà terminé ! Forcément, tu as quelques frustrations mais ça fait partie du jeu ! C’est une très belle expérience, intense, et je suis admiratif du travail fourni par tous pour que la série existe.

Votre personnage vous a permis, en tout cas, une palette de jeu large et variée, ce qui a dû être plaisant et enrichissant, artistiquement parlant…

Oui, c’était très plaisant. Le personnage arrive avec un lourd passif que l’on découvre petit à petit. Son ex-copine dépressive s’est suicidé, il s’est mis à boire, a renversé une femme enceinte et a pris la fuite, il se fait réinsérer comme kiné après 3 ans de prison, démarre une histoire d’amour, se fait agresser, frapper, harceler et tout cela en très peu de temps. J’ai été gâté car il y avait de très belles choses à raconter. Je pense que le personnage aurait mérité que l’arche s’étale un peu plus dans le temps, pour aborder un peu plus l’aspect psychologique derrière la réinsertion. En prison, dans ta cellule, ton champ de vision s’arrête au mur en face de toi, quand tu en sors, tout semble trop grand, vertigineux, certains détenus ressortent avec une ordonnance chargée de médicaments. Tu te sens perdu, tu as tous les trucs administratifs à gérer, j’aurais bien aimé approfondir ça, faire ressentir un peu plus ce vertige. Mais, après, il ne faut pas lasser le téléspectateur, que ça dure trop longtemps, c’est tout un art ! Les scénaristes sont balaises pour trouver sans cesse de nouvelles idées, et faire matcher les histoires des différents personnages entre eux… Je ne sais pas comment ils font. Il faut le faire, je ne pourrais pas.

 

 

Vous avez aussi la chance d’avoir eu des outils de travail très impressionnants, tant les studios d’intérieur à Vendargues que les extérieurs, notamment à la paillotte, qui aident à la qualité du rendu final…

Je n’avais même pas capté, à la base, que la paillotte était un décor propre à la série, je pensais que c’était un endroit qui était privatisé pour certaines séquences. J’ai été bluffé, c’est incroyable ! J’avais aussi fait, dans le cadre de mes études de pharmacie, un stage d’un an à l’hôpital et, dans le décor, j’ai vraiment retrouvé cette ambiance et ce stress de ce lieu malaisant. La déco fait un travail remarquable, avec le souci du détail, même au commissariat, on retrouve des traces d’usure sur les murs, tout est fait pour plonger pleinement dans l’histoire, dans l’univers de la série.

Même si ce n’est jamais simple pour un comédien, on a compris que vous regardez le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu…

J’ai énormément de difficultés à me regarder, j’angoisse, j’ai de la tachycardie à chaque fois. Mais il faut se forcer car ça fait partie de l’apprentissage. On apprend le métier en se formant, en regardant les gens dans la rue, des films et sur le terrain, en jouant avec des comédiens qui ont plus d’expérience que toi, et enfin en se regardant soi-même à la diffusion. Mais c’est difficile parce que tu vois tout ce qui va mais surtout tout ce que tu veux améliorer la prochaine fois ! Ça permet de comprendre ce qui a bien fonctionné ou non et pourquoi. On a un métier formidable car on apprend sans cesse, rien n’est jamais acquis, on ne peut pas se lasser.

Quels principaux retours avez-vous pu avoir des fidèles téléspectateurs de la série ?

J’ai regardé un petit peu sur les réseaux, les groupes sur Facebook, j’ai vu les commentaires, pour voir comment les choses sont perçues. J’ai été agréablement surpris et touché par l’accueil que le personnage a reçu. De ce que j’ai lu, le personnage a été trouvé assez attachant : malgré toutes les accusations, on a envie de croire qu’il n’est pas coupable et qu’il n’est pas comme ça, car sa relation avec Emma est mignonne. J’ai eu de bons retours, j’ai reçu des compliments en messages privés, de personnes que je ne connais pas. Certains téléspectateurs m’ont même donné des pistes pour que le personnage revienne, ils sont trop forts, il y a de sacrés scénaristes ! Même sur le tournage, j’ai été très touché : que ce soient Tonya, Sarah ou Mélanie, toutes m’ont dit que c’est dommage que mon personnage parte et que c’était cool d’avoir un kiné à l’hôpital. J’étais entouré de personnes extrêmement bienveillantes ! C’était chouette, ça marchait sur le plateau, l’entente était là.

 

 

En complément, quels sont vos projets sinon vos envies artistiques pour la suite votre parcours ?

J’ai arrêté mon métier de pharmacien pour le cinéma donc je n’ai pas envie de perdre cela de vue. J’aimerais bien faire du cinéma d’auteur, j’aimerais bien aller le plus possible dans l’humain, dans le réel, dans la vérité de la vie. Je suis ouvert à plein de choses, je n’ai pas une envie précise… Actuellement je fais mes armes en télé et je suis très content de le faire, et de rencontrer les personnes que je rencontre. Prochainement on pourra me retrouver dans Le Négociateur (TF1), réalisé par Arnaud Mercadier, et sur La Fulgurée (France 3) réalisé par Didier Bivel. En parallèle du métier d’acteur, je souhaite reprendre la musique et enregistrer mon EP. Il y a du taf !

Pour terminer, sans doute que votre parcours jusqu’à présent vous aide à prendre pleinement conscience et à profiter des opportunités qui peuvent se présenter à vous ?

Oui, je reconnais la chance que j’ai de pouvoir faire ce métier. Pour avoir travaillé comme pharmacien ou à l’usine pendant mes études, j’ai vu comme d’autres métiers peuvent être extrêmement pénibles ou durs psychologiquement. Ce n’est pas une porte que l’on envisage, quand on vient de la campagne picarde, que l’on ne connaît personne à Paris et que l’on n’a personne dans sa famille qui baigne dans ce milieu, alors j’estime avoir énormément de chance d’être reçu en casting et de décrocher des rôles. La route est encore longue, mais je pense que c’est un métier qui appartient à ceux qui ne s'essoufflent pas, alors on va faire du cardio ! Le fait d’avoir effectué ces longues études de pharmacie me donne également le sentiment de devoir rattraper un certain retard donc ça me booste à y aller. Je tente tout et n’importe quoi, je me dis que ce sont des graines qui sont semées et que, un jour, il y en a une qui germera. Typiquement, sur « Un Si Grand Soleil », une des assistantes réalisatrices m’a contacté pour me proposer un rôle dans son premier court-métrage. C’est aussi cela qui est génial : moi qui ai fait beaucoup d’autostop et de voyages sur la route, je trouve que ce milieu-là est un peu comme un voyage en autostop, où tu ne sais pas qui tu vas rencontrer, où tu ne sais pas où telle personne va t’amener… C’est l’aventure ! Je suis extrêmement content de faire ce métier et de progresser, je vois que ça avance, ce qui est extrêmement jouissif…

Merci, Benjamin, pour toutes vos réponses !

Vous pouvez suivre Benjamin sur sa page Instagram:

https://www.instagram.com/benjamin_gaitet/

Publié dans Télévision

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J
Voila un entretien qui répondra aux interrogations aux fidèles (dont je suis ) de la série TV "Un si grand soleil" qui sont déçu de voir ce personnage disparaitre si rapidement
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