Olivia Dardenne évoque la pièce de théâtre qu'elle joue actuellement à la Comédie Saint-Michel !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Olivia,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes à l’affiche, jusqu’au 6 janvier, à la Comédie Saint-Michel, de la pièce « L’abus d’amour ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est une grande joie ! Déjà parce que c’est une comédie et que j’adore faire rire. Je dirais même que c’est une comédie grinçante, qui a trait à l’amour…et pas que. Il y a aussi des sentiments qui sont à l’extrême opposée. J’ai un partenaire sur scène, Cédrick Spinassou, avec qui on prend beaucoup de plaisir à jouer cette partition.

C’est une pièce de Jean-Luc Simonneaux, avec qui j’avais précédemment travaillé sur une autre pièce, chantée, avec beaucoup de tableaux musicaux. On y trouvait déjà son univers grinçant, presque british. Ici, il n’y a pas de chanson mais on suit le parcours de ces deux personnages, qui deviennent un couple et qui évoluent très rapidement, en une heure de temps sur scène.

Sans tout en dévoiler, comment caractériser votre personnage ?

C’est une veuve pas tout à fait éplorée, qui cherche à être rassurée financièrement. Elle a beaucoup de craintes pour l’avenir et cherche quelqu’un qui soit un peu solide à ce niveau-là. Elle utilise ainsi le site bien connu « Meetic », pour trouver celui qui pourrait lui apporter tout cela. Elle a besoin de contrôler les choses, elle a certainement souffert parce qu’elle peut être assez froide, calculatrice, méthodique, manipulatrice…Bien sûr, derrière cette façade, se cache une fragilité, voire une angoisse. C’est un personnage qui peut être glacial, comme de feu !

 

 

Finalement, ce sont deux personnages névrosés qui se rencontrent : que va devenir cette rencontre ? Ils vont effectivement être ensemble mais ça va faire des étincelles…En tout cas, on ne peut pas s’attendre au déroulement de la pièce, il y a des tournants assez inattendus.

On imagine, du coup, que ce personnage vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit être plaisant, artistiquement parlant…

C’est très plaisant, d’autant que chaque scène permet de passer à une autre étape de leur relation : tout va très vite. Donc, oui, le chemin est très intéressant ! C’est assez jubilatoire…

Vous êtes à l’affiche depuis début septembre. Justement, quels principaux retours avez-vous pu avoir du public ?

Ce côté inattendu, presque baroque, incisif, barré, ressort. En fait, le public peut, un peu, être tourneboulé par tout ce qui se passe sur le plateau. Globalement, les spectateurs sont enthousiastes et disent avoir passé un chouette moment de divertissement, voire même un peu plus.

 

 

Le fait d’incarner ce personnage depuis plusieurs mois vous permet sans doute de le travailler plus longuement, sur la durée…

Oui, complètement ! C’est vraiment une richesse de pouvoir jouer une pièce sur un long temps et assez souvent. Cela permet d’aller vraiment au fond des choses, de ciseler. Dans le détail, le personnage et ce qui se joue prennent sens. C’est passionnant ! Surtout sur un tel personnage, assez dur mais que j’ai envie d’aimer et de défendre. Je peux donc aller chercher ce qu’il faut et, même dans ce qui se passe entre les deux personnages, je peux trouver ce qui fait qu’ils vont finalement être ensemble et vivre beaucoup de choses à deux. C’est comme dans un groupe, il y a un effet miroir où chacun révèle l’autre, même dans ses névroses.

Du coup, au fur et à mesure des représentations, vous rapprochez-vous de votre personnage ? Ou inversement peut-être ?

Alors, c’est un peu compliqué sur ce type de personnage : à l’inverse, cela permet d’explorer des choses que l’on ne souhaite pas trop développer dans la vie. C’est très enrichissant. Mais on met toujours un peu de soi dans les personnages que l’on sert.

Sur scène, j’aime travailler par couche et donner un animal, un élément, des caractéristiques précises, pour travailler de manière organique. Ce qui permet évidemment d’utiliser ce que je suis mais aussi de construire quelque chose qui fait que, parfois, même le personnage peut me surprendre dans ses réactions. Car je ne suis pas à me regarder jouer.

Une fois que j’ai construit tout cela, qui part évidemment de moi, cela me permet d’avoir une grande liberté de jeu et d’explorer encore plus, dans tous les aspects, même ceux qui font un peu peur.

Pour l’audiovisuel, le travail est un peu différent car la caméra vient chercher notre intériorité et il est important de trouver une vérité qui touche à l’intime.

 

 

Au-delà des dates jusqu’à janvier, si jamais l’opportunité venait à se présenter, sans doute seriez-vous ravie de prolonger l’aventure, dans le même théâtre ou ailleurs…

Tout à fait ! Oui, j’aimerais qu’elle vive encore, en trouvant d’autres théâtres où la jouer ou en la présentant dans des festivals. Notre sympathique petite équipe est prête à voyagerJ.

En complément, quels sont vos autres projets et actualités à venir ?

J’ai joué dans « Un Si Grand Soleil » l’année dernière, je serais ravie que ça reprenne. Cela ne dépend pas de moi…J’ai beaucoup privilégié le théâtre auparavant, aujourd’hui je suis très intéressée aussi par l’audiovisuel et le travail à la caméra. Je démarche dans ce sens.

Je développe également un projet personnel, un format très court pour les réseaux sociaux, mais qui nécessite de l’écriture et donc du temps pour se poser, ce qui n’est pas toujours simple. En tout cas, ce projet me tient à cœur, où le personnage concurrence ChatGPT mais avec un côté un peu fou-fou et séducteur. Il me permet d’aborder des sujets pour moi essentiels, avec légèreté et de manière ludique.

 

 

Au théâtre, j’ai passé une audition pour incarner une reine, je croise les doigts, ça me plairait beaucoup. Ce serait pour jouer, en plus, en l’église de Saint-Denis, un très beau site.

Je cherche bien sûr à multiplier les opportunités, mon agent termine son activité et il va donc falloir que je m’attelle à la recherche d’un autre agent, qui m’amène plus de travail. Je joue en anglais aussi donc j’aimerais bien trouver quelqu’un qui me permette d’accéder à ces castings, surtout dans une période où il y a de plus en plus de tournages en France. Je cherche donc à me donner les moyens de travailler beaucoup, de faire de nouvelles rencontres, d’évoluer encore et toujours, parce que j’adore cela.

Merci, Olivia, pour toutes vos réponses !

 

 

Publié dans Théâtre

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