Graziella Jullian évoque son parcours artistique, ainsi que son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Graziella,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous avez un parcours artistique diversifié et varié, vous êtes actuellement à l’image et continuez notamment d’être modèle. Si l’on revient à l’origine de votre parcours, quelles principales raisons vous avaient incitée à faire de l’artistique votre quotidien ?

En fait, c’est un peu un hasard. Je suis réunionnaise, j’ai d’abord vécu en métropole avant de rejoindre mon ile à l’âge de 12 ans. A la base, je n’avais pas du tout cette idée de devenir modèle ou même comédienne. Pour moi, j’allais être mère au foyer, comme ma maman. Un jour, à l’âge de 19 ans, je faisais mes courses quand j’ai croisé une patronne de l’agence principale, l’agence Kwaheri. Elle m’a suggéré de passer la voir pour faire quelques photos, elle avait aussi l’envie de me proposer à certains castings. J’étais beaucoup garçon manqué, j’arrivais petit à petit vers les robes mais je n’avais pas idée que je pouvais faire des photos. J’étais flattée de sa proposition, j’ai posé, j’ai rapidement fait des castings et j’ai été prise plusieurs fois. J’ai fait cela pendant 6 ans, ça marchait bien, même si je ne pouvais pas en vivre. Au moins, ça m’avait permis de me rendre compte que c’était un métier plutôt agréable et j’étais assez fière de me voir sur des panneaux publicitairesJ.

J’ai même participé à l’élection de Miss Réunion en 1996, c’était une expérience très très sympathique. Est arrivé le moment où je n’en pouvais plus de rester sur l’ile, moi qui suis faite pour vivre en métropole. Revenue ici, je pensais arrêter ce domaine car c’est tellement grand que ça me paraissait impossible. J’en ai profité pour élever mon fils, je me suis même lancée dans la vente mais, à 35 ans, était venu le moment de m’y remettre. J’ai tenté l’aventure, ça a marché et, depuis, je continue à faire ce métier.

 

 

Parmi vos nombreuses expériences artistiques, sans doute que certaines plus encore que d’autres vous ont particulièrement marquée ?

Je dirais que chaque moment de ma vie, chaque instant, chaque boulot ont toujours été une surprise. On peut dire que c’est grâce au Pôle Emploi que j’ai réussi parce que j’ai été orientée comme il faut. Parmi les belles surprises, c’est d’avoir tourné à Avignon, à l’hôtel La Mirande, un film avec Jean Dujardin. C’était ma première figuration, j’adorais cet acteur et on devait se croiser dans la rue. Ce fut bizarre, c’est Jean Dujardin quand même ! Je me suis dit « s’il m’arrive cela, c’est que je suis sur la bonne voie ». Je dirais que c’est ma plus belle expérience.

Egalement, j’ai rencontré, sur un tournage, un acteur qui me plaisait énormément, connu de séries télé. Je m’étais dit que si cela m’arrivait un jour, ce serait merveilleux. Au final, pour moi, la situation était extraordinaire. Il faut vraiment le vivre pour le croire, j’étais en formation à Paris de voix-off et un directeur de casting m’appelle pour tourner deux jours après en province. Je finis par me libérer de ma formation, je m’apprête à y aller et je croise, sur le quai de la gare, cet acteur. Je me dis que c’est un hasard extraordinaire. Dans le wagon, je me demande s’il serait possible que, le lendemain, sur le tournage, je sois en tournage avec lui et que ce soit lui mon conjoint dans l’histoire. Cela me travaillait, je le pensais impossible. Le lendemain matin, en loge, on me présente aux deux acteurs, dont lui. Il y avait alors une chance sur deux et, finalement,….c’est lui ! Là, j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire, dont je me souviendrai toute ma vie. Lui était décontracté, très dans le jeu, on a fait ce que l’équipe attendait de nous et, à un moment donné, alors que ce n’était pas nécessaire, il a voulu m’embrasser. Je lui ai dit non…et c’est le plus grand regret de ma vie, à ce niveau-là. Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs, j’ai eu cette réaction. En tout cas, c’était incroyable de rencontrer cette personne et de se retrouver dans cette situation-là. Quand je vois la photo de famille avec notre fils de fiction, ce dernier a le même sourire que moi et les yeux de son père. Cette photo est formidable, ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre que moi, tellement on se ressemble tous les trois. J’ai donc trouvé cette expérience extraordinaire, fabuleuse et belle !

 

 

On l’a dit, vous êtes une artiste aux cordes et casquettes variées. Considérez-vous ces différents domaines comme autant de métiers différents ? Ou s’agit-il, pour vous, d’un seul et même ensemble ?

Cela peut se rejoindre mais un petit peu seulement. C’est vrai que, dans la pub par exemple, il y a du jeu, parfois juste dans l’expression, sans texte. Il faut être crédible, il est nécessaire de jouer, même si ce n’est pas évident. Je trouve que ça rejoint légèrement la comédie mais cette dernière est plus pointue, avec beaucoup plus de travail. Je pense que, lorsque l’on est comédien, on peut faire de la pub mais faire de la pub en étant efficace comme un comédien, ce n’est pas pareil. Je me considère plus comme un modèle publicitaire, qui essaie de jouer juste.

Je trouve que ce sont deux choses différentes. Quand je fais des photos, ça ne demande pas grand-chose, c’est très en lien avec le physique, il faut sourire, je suis alors une sorte de mannequin qui présente quelque chose : quand je mets en avant par exemple un vêtement, on regarde plus ce dernier que moi. La comédie est encore un autre métier ! Quand on est casté pour l’image, le jeu est plus regardé, les critères physiques comptent mais moins.

Pour en revenir aux photos, avez-vous une préparation particulière en amont du shooting ?

J’y vais détendue. Je n’ai aucun problème avec les photos et les publicités sans parole ni texte, je suis capable d’être spontanée, décontractée et de donner, je pense, sans prétention, ce qu’il faut. Après, quand il y a du texte, c’est un petit peu plus délicat, je vais avoir un peu plus d’appréhension, je n’ai pas la même décontraction. Je suis plus à l’aise dans les expressions ! A l’inverse, je me régalerais de faire de l’improJ.

On peut actuellement vous retrouver régulièrement dans la série de TMC « Les Mystères de l’Amour »…

J’avais passé un premier casting il y a quatre ans et j’ai été rappelée il y a quelques mois. J’aime bien retrouver ce plateau, l’équilibre du texte et du jeu me vont bien. On tourne en trois prises, c’est efficace, j’aime cela. Il y a une super ambiance, je suis vraiment très à l’aise, je suis en confiance. Tous sont tellement bienveillants et gentils que j’y vais avec tranquillité, je suis apaisée, je suis bien.

 

 

Même si ce n’est jamais évident pour un comédien, regardez-vous le rendu final pour capitaliser sur votre jeu ?

Je n’aime pas trop me regarder car je suis très critique, je vois tout ce qui ne va pas. Je regarde surtout des extraits et, du coup, j’essaie ensuite de corriger certaines choses, notamment des tics de jeu. C’est vrai que si j’y étais plus souvent encore, avec une histoire à défendre, je pourrais sans doute proposer un jeu encore différent et meilleurJ.

De façon plus globale, quelles seraient vos envies pour la suite de votre parcours ?

J’aurais bien envie de faire de la voix-off de documentaires animaliers ou historiques, et du doublage de dessins animés : cela me plairait bien ! J’aimerais, bien entendu, continuer dans la pub, je sais d’ailleurs que vieillir n’est pas un problème dans ce domaine. Peut-être aussi découvrir de nouveaux horizons, pour voir autre chose.

Merci, Graziella, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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