Demain Nous Appartient : Adrien Rob évoque Damien, son personnage dans la série quotidienne de TF1 !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Adrien,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient », sous les traits de Damien. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille artistique ?

Oui, oui, ce n’est que de la joie. Du stress parfois J parce que l’on est quand même très nombreux et que l’on a beaucoup de choses à tourner. Donc c’est un très gros rythme mais, globalement, oui, que du plaisir. C’est une grande famille, on communique pas mal, on échange, on a tous envie de faire du bon travail, on se sert tous les coudes. On est très investis, tous. C’est une grande chance, vraiment, de faire partie de cette aventure. Je suis hyper reconnaissant vis-à-vis de la production et de la chaine de m’avoir choisi pour ce rôle, qui me plait beaucoup. Je ne me serais pas vu y jouer un autre rôle.

En plus, le cadre de tournage est particulièrement agréable et permet de très belles images…

C’est clair ! On a la chance d’être dans le sudJ. Pour nous, c’est agréable, on a la mer à côté, on entend les mouettes en se réveillant. Les sétois sont très sympas, c’est une très très belle ville, je l’adore, je la trouve très mignonne. Je ne suis pas fan des grandes villes, Sète est le compromis parfait. La série permet d’y promouvoir les beaux endroits. D’ailleurs, il y a quand même pas mal de touristes qui viennent pour la série et qui en profitent pour découvrir les environs.

Oui, j’aime beaucoup, je me sens très chanceux, il y a pas mal de soleil. Après, ce qui est un peu plus compliqué, ce sont les aller-retour à Paris mais je tourne suffisamment souvent pour passer du temps là-bas et profiter des lieux. Donc c’est cool !

Vous êtes à l’image depuis 18 mois environ. Quel regard portez-vous à présent sur Damien, votre personnage ?

La première idée que j’aimais dans le descriptif était que la beauté n’est pas le critère principal. Cela m’a plu. Deuxièmement, qu’il aime la musique, notamment la techno minimale. Je ne connaissais pas du tout, j’ai fait mes recherches, j’en ai écoutée beaucoup, j’en écoute encore souvent. En arrivant, on ne m’a dit rien sur le personnage, je ne savais pas d’où il venait, quel était son passé, ce qui lui était arrivé. Donc c’était à moi de me faire ma propre histoire, d’arriver avec quelque chose, au moins une petite valise, quelques souvenirs fictifs. Je me suis dit qu’il était passionné par son boulot. La police scientifique et la techno minimale sont, quelque part, deux domaines que l’on ne connait pas trop, ils peuvent correspondre et avoir un lien. J’y suis allé par raisonnement : s’il écoute de la minimale, c’est qu’il va souvent à des fêtes donc qu’il aime bien le milieu de la nuit, donc qu’il ne dort pas forcément pas beaucoup. Mais je ne voulais pas tomber dans le mec qui fait la fête, qui boit de l’alcool, qui ne prend pas soin de lui…

Quand j’avais fait la scène du « strip-tease » au Spoon, je voulais renvoyer cette image de quelqu’un qui fait du sport, qui prend soin de lui, qui ne boit pas forcément d’alcool, qui n’en a pas forcément besoin pour s’amuser, qui ne prend pas de drogue. Mais il peut être un peu fou, je pense qu’il a ce côté enfant où il peut être excité pour des choses incroyables pour lui. Je le vois un peu comme un enfant qui s’amuse quand il fait des prélèvements ADN et quand il cherche un coupable. Il est passionné par ce qu’il fait. Je pense qu’il doit y avoir une raison à son intégration dans la police scientifique, je n’ai pas encore trouvé, j’aimerais bien que les auteurs se penchent un peu là-dessus. Je crois que l’on ne devient pas technicien scientifique parce que l’on aime faire des prélèvements, je pense qu’il y a autre chose. Y-a-t-il quelque chose dans son passé qui l’explique ? Mène-t-il une enquête en parallèle ? Pourquoi à Sète ? Je ne sais pas.

Dès qu’il a rencontré Audrey, il s’est rééquilibré on va dire. Je pense qu’il peut se déséquilibrer aussi, je le vois un peu comme cela, il vit vraiment à fond, un peu à la James Dean. Peut-être que, dans sa tête, il se dit que, ce soir, il fermera les yeux pour toujours et qu’il faut donc profiter de la journée. Je pense que c’est un peu son leitmotiv d’être comme cela, en tout cas c’est ce que je me suis dit. Il ne prend rien pour acquis, il est optimiste, je pense notamment à la scène récente avec Jack où il lui explique qu’il a deux solutions, soit de prendre cela comme une expérience, soit d’embêter tout le monde sans rien arranger. Je le vois plus comme quelqu’un qui cherche à tirer toujours quelque chose de constructif des bons comme des mauvais moments. Il est aussi à l’écoute de ce qui lui arrive, de ceux qui l’entourent. Je pense que cette bonne humeur et ce côté réconfortant qu’il a tout le temps cachent un côté sombre et quelque chose de malheureux. Il a une part d’ombre à creuser.

La relation qu’il a avec la famille Roussel lui est très chère. Je pense qu’il y a un lien indirect avec sa famille et ses parents. Je ne le vois pas avoir des frères et sœurs, je me suis dit que c’est un enfant unique et que, peut-être, il a été, à un moment donné, trop couvé par ses parents. Sans doute en a-t-il souffert. C’est pour cela qu’il associe sa liberté aux enfants Roussel. Il est sain, quand il aime quelqu’un, il ne va pas aller voir ailleurs. Je le vois droit dans ses baskets, il fait ce qu’il a envie à partir du moment où il ne blesse personne.

J’avais essayé de garder cela dans les enquêtes qui concernaient les enfants. Je repense par exemple à Clément Lefranc, tué empoisonné par sa mère. Les auteurs avait vu en Damien une part d’ombre, lui qui avait été touché par cet évènement. J’essaie de rajouter des petites choses qui ne sont pas écrites, auxquelles les auteurs n’ont pas forcément pensé mais qui me permettent d’avoir plus de contenu et de relief dans mon jeu.

Oui, je pense que Damien est un bon gars mais il ne faut pas trop l’embêter. Je le vois assez fragile aussi. Je pense qu’il sait rester à sa place, tant qu’on ne lui manque pas de respect. Avec Audrey, il accepte qu’elle soit la cheffe de la famille, il ne va pas chercher à prouver quoi que ce soit, il va participer aux tâches qu’il y a dans un couple. Il pense à l’équité. Je le rejoins en cela aussi. Après, il ne me ressemble pas non plus sur beaucoup de choses. Quand même, je me dis que, quand on joue un rôle de composition sur le long terme, c’est un coup à perdre la bouleJ. On sort trop de qui on est et si on joue un rôle trop atypique, on peut beaucoup plus vite s’y enfermer. Donc j’y mets de moi aussi, en restant dans la simplicité.

Artistiquement parlant, ce rôle vous permet une palette de jeu et d’émotions très large et très diversifiée…

Oui mais disons qu’il est plus facile d’aller chercher des choses dans son contexte privé, avec la famille Roussel, plutôt qu’au commissariat. Là-bas, finalement, ce sont avant tout les enquêtes sur des gens qu’il ne connait pas. Il pourrait d’ailleurs avoir un détachement permanent et simplement balancer des infos. Mais je pars du principe que l’état dans lequel je me lève le matin – de bonne ou de mauvaise humeur – m’est utile pour l’état du personnage. Donc il y a des jours où je vais arriver avec une démarche un peu nonchalante, là où, un autre jour, je vais arriver plus déterminé. C’est mon côté privé que je ramène tout le temps à Damien. Sauf si je dois jouer une scène qui me demande d’aller chercher quelque chose de bien précis.

Pour la demande en mariage à Audrey, je me suis dit que ce n’était pas rien, que Damien la considère comme la femme de sa vie. Il l’aime profondément et même si, aujourd’hui, ils se sont réconciliés, le fait qu’elle ait refusé reste dans sa tête. Ce n’est pas une blessure qui va guérir si vite. Je le garde à l’esprit pour son interprétation. Je me dis qu’il est arrivé quand même cela de fort à mon personnage et que je peux m’en servir dans la façon dont il se comporte. Il peut peut-être avoir des moments plus de déprime ou, à l’inverse, plus joyeux. Pour, justement, masquer cette tristesse qu’il a. Quand il rentre le soir, peut-être qu’il va y penser en regardant Audrey….

Au travers de la relation à la fois avec Audrey mais aussi avec les quatre enfants, des thèmes sociétaux peuvent être abordés, qui parlent à beaucoup de téléspectateurs et dans lesquels ils peuvent potentiellement se projeter…

Je suis très attaché à cela. Je suis très heureux de pouvoir jouer ce genre de situations. Avec Charlotte et les enfants, on a à cœur de bien les interpréter parce qu’on sait qu’il y a des gens qui vivent cela aujourd’hui. Même nous… c’est déjà arrivé dans ma famille. Donc c’est un sujet que je connais, moi qui ai un demi-frère. C’est donc une chance de pouvoir jouer cela et le public me l’a dit. J’ai pu rencontrer quelques personnes qui nous remercient d’en parler. C’est aussi pour cela que je voulais faire ce métier, qui est ma passion, pour parler de sujets qui concernent des gens qui n’ont peut-être pas forcément la possibilité de s’exprimer par rapport à cela. C’est quelque chose qui m’est très cher. Ces scènes sont précieuses, on les savoure à chaque fois qu’on les tourne.

Cela fonctionne, la famille Roussel fonctionnait bien sans Damien à la base et le fait qu’il soit arrivé a permis une autre dimension, la famille s’est agrandie. Il a été très bien reçu par les Roussel mais aussi par le public. Donc tant mieux ! Je suis très heureux de cela et reconnaissant.

Le rythme de tournage sur une quotidienne est soutenu, au travers du nombre de minutes utiles à produire au quotidien. Au fur et à mesure, avez-vous appréhendé ce rythme et votre organisation un peu différemment ?

Avant, j’avais eu de plus petits rôles sur des rythmes de long-métrages ou de téléfilms donc j’avais le temps de préparer. Sur le plateau, on faisait beaucoup de prises donc on avait le temps de chercher sur le moment, il y avait un vrai échange avec le réalisateur. Là, c’est rare. Certains réalisateurs et certaines réalisatrices vont venir nous voir pour nous donner des indications parce qu’ils aiment la direction d’acteurs. Mais la majeure partie d’entre eux n’ont pas le temps, trop occupés à gérer la technique et le timing. Donc on doit arriver déjà prêts, avec une proposition en tête.

Avant, je lisais une scène à plat, sans intention pour connaitre le texte sur le bout des doigts. Mais, sur le plateau, je me raccrochais à ce que m’envoyait mon partenaire. Ce qui provoquait quelque chose chez moi. C’est la façon, pour moi, la plus juste de jouer, c’est plus organique. Là, j’arrive sur le plateau, je connais mon texte, du mieux que je peux. J’ai la chance de ne pas tourner énormément de scènes donc j’ai le temps de bien les travailler. On a trois, maximum quatre, prises par plan, il faut donc arriver avec une proposition. Ensuite, on communique beaucoup avec les acteurs, j’aime bien cela, c’est un peu comme dans une équipe de sport. Cela me parle d’autant plus que je suis issu du basket. J’adore cela, j’adore l’échange, je ne me vois pas travailler tout seul.

C’est donc une façon un peu particulière mais ça nous permet aussi d’être beaucoup plus à l’aise et de tenter des choses. On sait qu’on n’a pas beaucoup de temps et qu’on a deux possibilités : soit on reste dans les rangs, on sait que ça va passer mais que l’on ne va pas trop s’éclater; soit on prend des risques, on va aller surprendre notre partenaire et on va s’amuser. Par exemple en faisant exprès de faire tomber un verre, pour déclencher quelque chose. Il faut cependant avoir la confiance en soi pour le réaliser.

Après, on a la chance d’avoir des répétiteurs et des coachs à disposition, qui sont très présents, qui nous donnent la continuité. J’aime bien en tout cas cette manière, j’essaie toujours de rentrer dans quelque chose qui n’est pas prévisible, je n’ai pas envie que les téléspectateurs anticipent ce que je vais faire. C’est très difficile, sur ce format, de le faire. Je tente, au maximum, en tout cas de ne pas avoir de regret à la fin d’une scène. Cela m’est déjà arrivé, j’avais envie de tenter des choses, je sentais à l’intérieur de moi que je n’étais pas au bon endroit mais cela n’avait pas pu se faire autrement, faute de temps. Donc j’apprends en permanence pour, la prochaine fois, écouter davantage mon instinct.

En tout cas, ce rythme-là est particulièrement formateur…

Je me sens très très privilégié de commencer ma carrière avec DNA. Les projets d’avant m’ont donné un avant-goût et m’ont persuadé que je voulais faire de ma passion mon métier. Là, de pouvoir tourner régulièrement à ce rythme, oui, c’est une chance parce que, après, je pourrai aller n’importe où ! Rien ne me fait peur, sauf le théâtre.

Je me sens à l’aise sur DNA, sur le rythme de la quotidienne donc c’est une énorme opportunité. C’est pour cela que je veux me sentir en difficulté, je ne veux jamais rentrer dans le confort. Parce que, en s’habituant à l’inconfort, on se dépasse continuellement donc on a plus de limites, finalement.

Sur DNA, je peux être avec trois équipes différentes dans la même journée. Chaque équipe a une énergie, chaque réalisateur apporte quelque chose, a sa manière de tourner, de travailler, d’échanger avec les comédiens. On peut être avec un premier réalisateur très axé sur la technique, alors que le deuxième que l’on verra dans la journée sera à fond sur les acteurs. C’est une chance de pouvoir connaitre cela. Ce sont des challenges permanents, c’est très bien !

Même si ce n’est jamais évident pour un comédien, aimez-vous regarder le rendu final, pour capitaliser sur vos points forts et sur ceux à corriger ?

Oui ! En fait, je regarde tout, même les scènes où je n’y suis pas parce que j’ai envie de voir comment travaillent mes partenaires et comment évoluent leur personnage. Je me sens très concerné, je suis vraiment très fier de faire partie de cette aventure et j’ai envie que l’on fasse tous du bon boulot. Donc, je me mets à la place du téléspectateur et j’ai envie de passer un bon moment, comme si je ne savais pas ce qui allait arriver.

De par le basket que je faisais à un milieu semi-professionnel, j’ai été habitué à regarder les images pour prendre du recul. Je ne porte pas de jugement, je vois surtout si mon attitude est plus ou moins juste selon ce qui est en train de se passer ou encore si mes gestes sont pertinents et variés. Je m’aperçois aussi que, parfois, je suis trop dans le confort de gestes maitrisés ou que je n’écoute pas toujours suffisamment mon partenaire, pensant davantage à ce que je vais dire après. Ce que je détecte n’est pas forcément vu par le public, je le fais vraiment pour m’améliorer et non pas pour me regarder, chose que je n’aime pas faire.

Chaque scène que j’ai est importante, même si je n’ai qu’une réplique à dire. Je me réfère toujours à la vraie vie : parfois, dans une discussion, une personne ne va pas beaucoup parler et, du coup, on va faire beaucoup plus attention à elle si elle dégage quelque chose de plus habité.

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

Globalement, j’ai de bons retours. Le couple avec Charlotte marche très très bien. D’ailleurs, nous en sommes très heureux. Je l’adore, c’est une femme incroyable, entière, vraie et généreuse, je trouve que c’est une superbe actrice. Elle a beaucoup plus d’expérience que moi donc j’apprends beaucoup à ses côtés.

Pour la suite de votre parcours, quelles seraient vos envies artistiques ?

Je suis très heureux de faire partie de DNA. J’espère qu’il va arriver des choses à mon personnage, pour que je puisse continuer à m’épanouir professionnellement. Je vais où le vent me porte, à partir du moment où le sujet est intéressant et que le personnage me plait. Quel que soit le support, même du théâtre. Je disais que ça me faisait peur mais je pense que je dirais oui quand même car je vis pour le challenge. Je commence, en parallèle, à développer un projet de musique, sur de la chanson française plus intimiste.

Merci, Adrien, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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