RMC Sport : Interview croisée avec Flora Moussy et Thomas Desson !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Flora, bonjour Thomas,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

On peut vous retrouver en duo à l’animation des week-ends de Premier League sur la chaine RMC Sport. Avant de revenir sur ce programme en lui-même, on peut déjà imaginer que la reprise puis le maintien du championnat anglais, certes à huis clos, a été pour vous source de joie et peut-être de soulagement ?

Thomas : C’est même plus que cela ! Là, comme il n’y a effectivement pas de supporter dans les stades, tous les matchs sont mis à disposition. D’habitude, à 16h, il y a bien souvent trois matchs en même temps, en ce moment, nous sommes étalés du vendredi au lundi. On bossait déjà pas mal, on bosse en moyenne 35% de plus depuis le 17 juin, date de la reprise et du « restart ». Parce que l’on essaie de tout couvrir. Le vendredi et le lundi, si l’affiche n’est pas extraordinaire, on ne la fait pas en plateau. Pour le reste, on est en quasi continu, de la première minute du samedi et la dernière du dimanche, avec Salim et son magazine, juste avant le dernier match, pour bien le lancer et pour nous donner tous les rendez-vous. On essaie de faire en sorte que, à chaque fois que quelqu’un vient, à n’importe quel moment, il ait une idée de ce qui s’est passé dans la journée.

Avec l’équipe réduite que l’on est, on réussit un tour de force, par rapport au nombre d’heures, pour pouvoir proposer un contenu dont on est plutôt fiers. Flora le faisait déjà un an avant moi, il y a un binôme homme / femme depuis quatre ans. Une équipe bosse quasiment toute la semaine sur le programme. Quand il y a aussi, au milieu, les rencontres européennes, il faut être un monstre à deux têtes.

Flora : C’est vrai que la charge de travail est d’autant plus importante avec cette configuration-là. Maintenant, ça nous permet de traiter un maximum d’équipes. Au fil de la saison, il y avait souvent les mêmes clubs, il ne faut pas se le cacher, qui étaient diffusés et évoqués. Ça permet d’avoir un traitement encore plus large des clubs de Premier League. On s’est aussi beaucoup adaptés à Emmanuel Petit, qui suit énormément le foot anglais et ce qui se passe en Angleterre à proprement parler. Il nous apporte vraiment cette touche-là, il arrive le matin en nous disant ce qui se passe là-bas, il est vraiment au taquet, il nous apporte un œil en plus. Il était déjà avec nous les saisons passées mais c’est vrai que, cette année, c’est lui le consultant numéro 1 et il a pris à bras le corps ce rôle. Il nous apporte énormément de son expérience et de sa vision d’aujourd’hui, de ce qui se passe dans le foot anglais et dans le pays. 

On le voit régulièrement, votre duo fonctionne très bien. Quelles petites touches personnelles et quelles valeurs ajoutées essayez-vous d’y apporter ?

Flora : On est un duo très complémentaire, je pense, avec Thomas. On a deux personnalités différentes, on a deux façons de présenter relativement différentes. Il va se lâcher beaucoup plus facilement que moi, il va être plus dans l’impro parfois ou dans ce que l’on appelle les happenings. Là où je vais être, au contraire, un peu plus « carrée » ou à remettre dans le droit chemin quand il va s’écarter un peu plus. C’est vrai que c’est très complémentaire et ça nous permet chacun d’apporter une petite touche différente. Thomas a un œil plus tactique et plus foot que moi, du coup on va aller dans ce sens-là avec lui. De mon côté, je vais peut-être plus proposer les à-côtés des joueurs et pas uniquement l’aspect sportif. On met chacun un peu de notre personnalité au final, je pense.

Thomas : Je suis arrivé il y a deux ans, j’avais fait beaucoup de matinales, très infotainment. Ayant vécu sept ans aux Etats-Unis, c’est vrai que le sportainment me plait bien. J’ai 41 ans, je suis passionné mais j’aime bien voir les choses autrement que simplement « centre, tête et but ». Je m’aperçois que j’aime le feel-good, j’aime avoir un rappeur et un homme politique à la même table et qu’ils puissent parler la même langue. Là, on essaye d’apporter quelque chose de sympa, de positif, même pour un match de bas de classement à destination des fans les plus hardcore.

Ça fait dix ans que je suis en binôme avec des consœurs, j’en ai eues qui venaient dans le sport avec l’envie de faire de l’hertzien derrière, c’était un passage pour elles. J’en ai eues qui étaient là depuis 25 ans, je pense à Céline Géraud, qui était très en place et qui avait un style très en place. Flora est comme la couleur de son chemisier (rouge), elle aime un club de foot anglais, elle aime cela intrinsèquement. Donc, effectivement, par rapport à ce qu’elle dit, elle est rarement prise en faute. Je sais qu’elle peut tenir l’émission, ce qui me permet de sortir un peu des sentiers battus. Et, effectivement, quand même, de donner mon avis mais sans que ce ne soit au service de la polémique nécessairement. C’est chouette, on s’amuse bien.

On a l’idée d’amener les téléspectateurs dans les meilleures conditions jusqu’à quelques minutes du match. Si le live impose un peu de sortir du cadre, je sais que Flora va avoir un œil sur le rythme et que l’on peut se permettre de déconner un peu parce qu’elle va nous ramener dans le droit chemin derrière.

Flora : A l’inverse, Thomas me permet aussi de progresser dans le « lâché-prise » à l’antenne. Je déconne beaucoup en dehors mais, quand j’arrive sur le plateau, j’ai cette tendance à moins me lâcher et d’avoir Thomas à côté de moi m’incite à déconner avec lui. Du coup, même si on a chacun son personnage, où quand lui déconne, mon rôle va être de le regarder un peu de travers, genre « mais qu’est-ce qu’il dit ? », ça me permet au final d’avoir quand même un côté un peu moins carré. Je progresse en ce sens-là.

 

 

Animer les week-ends de foot anglais impose un rythme intense. Quelle est, du coup, votre méthodologie de travail entre vous et avec les consultants ?

Thomas : On est vraiment dans l’initiative du conducteur, dans la recherche éditoriale. Dès le lundi, on ne se quitte pas de la journée pour déjà se projeter dans le week-end à venir. Il y a une complexité, c’est que, pour les grosses équipes, il peut y avoir un autre gros rendez-vous en milieu de semaine et que l’on peut être, Flora et moi, sollicités pour le même match mais sur deux antennes différentes. Par exemple, ce jeudi, on va tous les deux à Nice, Flora animera sur RMC Story et je commenterai sur RMC Sport 1. C’est une petite complexité car, d’habitude, le mercredi et le jeudi, on est plein gaz sur la préparation de l’émission du week-end. Il faut que l’on compte sur les gens qui restent à quai pour nous transmettre les infos. Mais on essaie effectivement d’anticiper un peu et toujours d’être dans le live. On ajuste avec l’actualité mais il faut avoir des billes et du biscuit car, mine de rien, sur 8 heures de présence, on a quand même 3 heures de plateau. Où la moitié peut être alimentée par le direct, par les interviews d’après match et une autre moitié où il nous faut un peu de matière pour vendre nos matchs.

Flora : Il y a certes la charge d’antenne le week-end parce que les amplitudes sont très larges mais il y a aussi toute la charge en amont, tout ce travail que l’on fait purement éditorial, de recherche de thèmes. Où, même sur un match peu vendeur, notre boulot est de trouver des choses qui le soient. On cherche à donner les petites infos en plus. C’est un travail de recherche non négligeable. On est encore plus investis cette année sur le côté éditorial où, vraiment, on va aller chercher des idées de sujets et de reportages. Au final, c’est peut-être cela qui nous prend le plus de temps. C’est très dense.

On imagine aussi que vous avez un œil spécial lorsque vous regardez les rencontres, pour déjà anticiper vos interventions à l’antenne ?

Flora : Bien sûr que l’on n’est pas à l’antenne constamment les week-ends, mais on doit regarder tous les matchs. Même en mangeant, j’ai constamment un œil sur la rencontre pour préparer la mi-temps et l’après match. Il faut déjà trouver l’angle d’attaque. On est déjà également dans l’anticipation de la rencontre d’après et de son conducteur. On pense en permanence à ce qui vient après.

Thomas : La promesse de RMC est d’en avoir un peu pour tous. Evidemment que les gros matchs sont les balises des journées. Mais, paradoxalement, un gros choc prend beaucoup moins de temps de préparation qu’une rencontre de bas de classement. Sur ces dernières, on doit être encore plus scrupuleux dans notre regard, là où on est normalement en travail continu, de par notre appétence, pour les gros matchs.

 

 

En parallèle, vous participez aussi pleinement aux rencontres européennes diffusées sur la chaine, en plateau ou aux commentaires. Il s’agit sans doute là d’un autre exercice, à la fois différent mais aussi complémentaire ?

Flora : Ca va dépendre. Cette semaine, nous serons sur le match de Nice en Ligue Europa. Pour le coup, ça va même plus nous déconnecter de ce qui va se passer dans la soirée. Thomas va commenter la rencontre, je serai en bord terrain et, du coup, au final, je vais passer un peu au travers des autres résultats de la soirée d’Europa League. Le lendemain, dans l’avion, je vais regarder ce qui se sera passé la veille au soir, notamment pour les clubs anglais.

Thomas : On retrouve là le côté super carré de Flora, on entend presque une angoisse dans sa réponse de rater la bonne info. Sur ce match, je serai aux commentaires et les deux sont intéressants. J’anime aussi un podcast de sports de combat et, quand un poids lourd est à côté de ses pompes, je peux faire des analogies d’un sport à un autre, notamment le ballon rond. Ça marche car tout le monde a des références foot… J’essaie donc toujours de faire des liens et des parallèles. Cette semaine, j’ai commenté le Bayern, je vais me servir de ce match ce soir pour parler de Liverpool parce que, tiens tiens, l’arbitre en coupe d’Europe avait, à notre gout, sorti des cartons à la volée, lui qui était déjà un peu à côté sur l’histoire de Van Dijk et Pickford. Il y a effectivement toujours un fil rouge et on retrouve des liens dans les histoires. En tout cas, on a le championnat le plus mis en valeur et la plus belle des compétitions de clubs, c’est le bonheur, au niveau des images, pour raconter des histoires !

Flora : Oui, c’est un plaisir !

Merci à tous les deux pour vos réponses !

Publié dans Télévision

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article