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theatre

Maeva Fischer nous parle de son parcours musical, de son actualité et de ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Maeva,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous serez sur scène, ce lundi 19 février, au TMG pour « OriginAllive ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est un grand plaisir ! De toute façon, à chaque nouvelle scène, c’est un nouveau plaisir ! C’est toujours une expérience différente…Là, en l’occurrence, ça l’est encore plus puisque c’est avec d’autres artistes, ce qui permet de rencontrer d’autres personnes et de découvrir de nouveaux styles. C’est organisé par Vincent Lafleur, qui est passionné par la musique donc ça fait extrêmement plaisir de travailler avec lui. En plus, c’est un très bel endroit, qui a beaucoup de cachet, j’adore Montmartre…pour moi, c’est un peu un endroit sacré☺.

Ce sera l’occasion, pour vous, d’y interpréter 4 titres, en alternant des compositions originales et des reprises…

Exactement ! On m’a demandé de faire des reprises et des compos, j’ai essayé de piocher dans mon répertoire. Pas facile car j’ai beaucoup de titres: j’ai pris une compo qui a très bien marché, que les gens ont adorée, qui est demandée à chaque fois en rappel lors de mes concerts et je présente aussi ma dernière compo. Dans les reprises, j’ai essayé de choisir, là aussi, des choses que les gens aiment bien et qui parlent à tous, ce qui permet aux spectateurs qui ne me connaissent pas de se raccrocher à quelque chose qu’ils connaissent.

 

 

Vous serez, au total, 6 à vous succéder sur scène. Vous l’avez dit, ce sera l’occasion pour vous et pour le public de découvrir des artistes que vous n’auriez peut-être pas connus autrement…

Oui, bien sûr ! C’est une très belle occasion. Je me rappelle de mon premier concert, c’était déjà un co-plateau et j’y avais rencontré deux artistes avec qui j’avais fait ensuite une collaboration. Je trouve que c’est toujours hyper enrichissant. En plus, ça permet humainement de découvrir d’autres personnes et de voir comment elles travaillent. Lorsque je suis allée récemment faire les balances, j’ai vu deux autres artistes et c’est rigolo de voir comment chacun travaille, de discuter avec eux en off…Au final, c’est aussi dans les coulisses que l’on arrive à nouer des liens. Bien sûr, ça permet de faire découvrir au public de nouvelles personnes et, inversement, en tant qu’artiste, d’être découvert par un autre public qu’habituellement. 

Vous évoquiez les 2 compositions que vous allez interpréter sur scène. Plus globalement, quelles sont vos principales sources d’inspiration pour vos compos ?

C’est quelque chose qui évolue complètement…A la base, je m’inspirais énormément de ma vie personnelle parce que j’ai commencé à beaucoup écrire quand j’ai perdu ma mère…C’est forcément un évènement qui m’a marquée et qui m’avait justement donné cet élan d’écriture. On dit souvent que les artistes sont torturés, c’est sans doute un raccourci mais c’est vrai que les épisodes traumatisants viennent nous donner une leçon et la musique, l’art en général, peut, à ce moment-là, être un très bon échappatoire. Pour moi, ça a été le cas…Au début, j’ai commencé à écrire sur cette tragédie puis ça s’est élargi à ma famille, puis à tout et rien.

Chaque discussion peut être une source d’inspiration. Au moment de retrouver mon coach vocal, on prenait toujours un petit café avant de démarrer, il me parlait de ce qu’il avait fait, j’y retrouvais souvent un morceau de moi et je faisais un texte avec cela. L’inspiration peut, en tout cas, être très large : ce peut être des choses qui nous arrivent, des choses dont on a parlé, …Parfois, ça va être des choses complètement fantasmées, qui nous font du bien ou parce que l’on a envie de pousser un coup de gueule.

Récemment, j’ai écrit le titre « Comme un garçon », très satirique sur les relations homme/femme. Pour une fois, c’est la femme qui objective l’homme. En mode « je fais ce que je veux avec toi et je t’utilise pour combler mon désir quand cela m’arrange ». Ce n’était évidemment pas un message personnel. Cette fois-ci, j’ai trouvé l’inspiration en discutant avec des amis. 

En fait, vous me donnez un journal, vous me donnez même seulement trois mots et j’en fais un texte…J’adore cela, je trouve ça très rigolo ! C’est un exercice qui est très beau et plus on écrit, mieux on écrit.

 

 

Quel lien faites-vous ensuite avec le registre musical que vous greffez sur vos mots ?

Personnellement, j’ai deux manières de travailler. Soit le texte vient en premier et, après, je trouve une mélodie…En général, ce sont les meilleures chansons, il y a vraiment un texte profond, on a vraiment envie de dire quelque chose…Ensuite, on arrive toujours à trouver une mélodie qui va avec…C’est une sorte de feeling, je n’ai pas vraiment de technique. 

Soit on trouve des accords, on compose une mélodie dessus, on fait un yaourt, qu’on remplace ensuite par des mots. Mais ça peut être plus difficile et moins logique. 

Récemment, je me suis mise à la basse, j’ai commencé à faire tourner quelques accords et je me suis dit que le son qui en découlait était sexy, que c’était un son de lover…Mais, au moment de l’écriture en duo avec un autre artiste, j’ai eu un bug, j’ai eu du mal à écrire quelque chose de sexy, sachant que l’on y posait deux voix…Donc, finalement, il n’y a pas de technique…Je ne sais même pas s’il y a une cohérence : en art, on a le droit de faire tout ce que l’on veut ! Si, demain, quelqu’un a envie d’écrire une chanson pour dire qu’il est le plus malheureux du monde, parce qu’il va hyper mal et qu’il veut mettre un rythme entrainant de rock, cela donnera forcément quelque chose d’atypique et de marquant.

Concernant les reprises, vous tournez-vous principalement vers certains registres en particulier ?

J’adore les sons anciens, j’aime les transformer à leur opposé. Récemment, j’ai fait une reprise de « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf, je me suis dit qu’en m’attaquant à un tel monstre de la chanson française, il fallait y apporter une vraie touche…du coup, j’ai décidé de la faire à contre-courant, en mode très rapide, un peu électro, en y ajoutant plein d’instrus hyper modernes. 

En général, quand je prends un son lent, je vais l’accélérer et, quand je prends un son ancien, je le modernise. A l’inverse, j’ai déjà fait une reprise de « Y.M.C.A. », chanson qui bouge énormément, mais en piano voix, très slow. J’adore le décalage ! Globalement, les années 80 et 90 sont des périodes dans lesquelles on peut piocher plein de choses donc le nombre de possibilités est infini. 

Après, c’est vrai que j’ai commencé mes reprises en faisant du pop électro et j’ai vu que ça a bien marché. Quand on est artiste, on n’attend pas de plaire pour faire ce que l’on fait, on a juste besoin de se faire du bien mais n’empêche que la validation du public donne de la force, c’est une sorte de rémunération. Ainsi, quand on voit que ça plait, on a envie d’en faire plus donc j’ai fait quand même pas mal de reprises pop électro ! 

 

 

Au-delà de la date du 19 février au TMG, pourrons-nous vous retrouver prochainement sur d’autres scènes, en solo ?

Normalement, j’aurai une ou deux dates sur Paris en mars, je communiquerai bientôt dessus. Ensuite, j’en aurai également à Bordeaux et en France cette année…J’adore la scène, j’adore partager avec le public, j’adore présenter de manière concrète ce que j’ai fabriqué dans mon coin mais, pour moi, l’aspect création est celui dont j’ai besoin. J’ai un peu besoin de la scène mais j’ai vraiment besoin de la création…Il y a des périodes où j’ai besoin d’écrire…Je suis frustrée si je ne le fais pas donc c’est sûr que ça continue à permanence. En plus, j’adore profiter des réseaux sociaux parce que c’est vrai que c’est un très bon thermomètre pour voir si ce qui me plait plait aussi aux autres. Si on est raccords en quelque sorte. En tout cas, il y a aura toujours de nouvelles choses parce que j’aime faire cela !

D’ailleurs, quels principaux retours du public pouvez-vous avoir sur votre travail ?

Cela fait toujours tellement plaisir de recevoir des messages comme ceux reçus récemment, notamment « j’ai écouté telle chanson, j’ai l’impression que vous l’avez écrite pour moi, ça me parle tellement » : cela fait du bien et si on peut se faire du bien en faisant du bien aux autres, c’est tout benef!

Quand j’ai voulu commencer à partager ma musique, j’ai utilisé le moyen le plus simple, celui des réseaux sociaux. Je suis partie de 0 et, progressivement, les gens se sont abonnés à mon compte. J’ai de la chance, on a beau dire qu’il y a beaucoup de malveillance sur les réseaux mais, personnellement, j’ai toujours reçu beaucoup beaucoup d’amour et des retours plutôt honnêtes. J’apprécie tout particulièrement ces derniers, c’est pour cela aussi que j’adore partager sur les réseaux : c’est du donnant-donnant, l’énergie circule !

 

 

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours artistique ?

De toujours prendre autant de plaisir parce que je pense que le plus important est vraiment d’apprécier le chemin. Il ne faut pas qu’il y ait une quête de notoriété ou de succès, c’est d’ailleurs quelque chose que je ne recherche pas du tout. Je pense qu’exploser, faire vraiment trop de dates ou être trop exposée serait contraire à ce que je suis et à ce que j’attends. 

Surtout de prendre du plaisir parce que c’est le plaisir au quotidien qui nous maintient en vie! Et, quand même, que ma musique arrive dans un maximum d’oreilles, pour que ceux à qui ça va plaire puissent y accéder pleinement. 

Merci, Maeva, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Musique

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Emma Krief évoque son spectacle, actuellement à l'affiche !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Emma,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, tous les samedis soir, à l’Appart de la Villette, avec le spectacle « Les accords de Vénus ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Complètement ! J'ai choisi de faire une pause dans ma carrière quand j’ai eu mon fils, j’ai vraiment tout arrêté jusqu'à ce qu'il entre à la maternelle, et cette année, je remonte enfin sur scène et il était temps …Avant de tomber enceinte, je jouais notamment un spectacle sur Whitney Houston, j'ai eu la chance de donner 150 dates de ce spectacle, notamment au théâtre de l’Archipel et au festival d’Avignon. « Les accords de Vénus » est mon troisième spectacle musical et, effectivement, c’est une grande grande joie…Je le dis d’ailleurs dans le spectacle, la scène est l’endroit où je me sens le plus à ma place, peut-être presque l’un des seuls endroits où je me sens vraiment à ma place, où j’ai l’impression, à la fois, de servir à quelque chose et d’être encore plus moi-même. 

Dans ce spectacle, je joue mon propre rôle, je raconte mon histoire, le scénario est très très personnel, j'ai essayé d'aller le plus possible en profondeur à travers ma vision de la vie en général, de la famille, ma position en tant que femme, en tant qu’artiste etc… alors à la joie s'ajoute un véritable sentiment d'accomplissement grâce à ce projet. Et puis, c’est la première fois que j’interprète mes chansons dans un spectacle écrit et mis en scène, c'est du théâtre musical, on peut parler d’un seule-en-scène où à la fois ma musique et mon parcours sont comme mis à nu je dirais, dans la version la plus simple, en piano voix, je m'exprime sans tabous ni fioritures. Après, je ne suis pas fermée, plus tard, je sais que je serai amenée à jouer mes morceaux avec un orchestre, des choeurs et même des danseurs ah ah !…

 

 

Ce côté intimiste du piano voix et des thèmes personnels abordés s’inscrit parfaitement dans le côté intimiste du lieu, où le public est au plus proche de vous et inversement…

Tout à fait ! C’est hyper agréable pour moi de jouer ici, je tends les bras et je peux toucher les gens:). La déco rappelle celle d’un appartement, on se croit à la maison, c’est particulièrement chaleureux…Bien sûr, j’ai quand même envie de jouer plus tard ce spectacle dans de plus grandes salles. Je l’avais déjà fait en partie au TMG, j’ai pu avoir la sensation sur une vraie scène de théâtre avec le rideau rouge et tout, et c’est encore différent, c’est une autre énergie. Ici, à l'Appart' de la Villette, la proximité est l’occasion pour moi de bien rencontrer mon public, d’avoir une première approche très intimiste mais j’ai hâte aussi d’aller dans un grand théâtre. En tout cas, j’adore jouer dans des lieux intimistes, j’y reviendrai toujours. J’aime l’échange particulier et ce que je donne dans ce cadre-là. D'ailleurs quand je suis moi-même dans le public, je préfère toujours voir les artistes dans de petites salles, avoir cette sensation privilégiée d'être au plus près de la scène...

Pour en revenir au spectacle en lui-même, quels principaux thèmes y abordez-vous et quels registres musicaux y associez-vous ?

Excellente question ! C’est vrai que c’est intéressant de faire le lien entre le registre musical et les thèmes… Les thématiques que j’aborde sont centrées sur mon propre parcours. Il y a la mixité culturelle, je suis avec un homme qui n’est pas de ma culture, ce qui était d’ailleurs déjà le cas de mes parents qui ne sont pas de la même culture tous les deux. Cette mixité va avec le fait de chercher sa place dans la société, notamment culturellement parlant. C’est le cœur du spectacle. Derrière cela, il y a la parentalité en général, la vie de couple, l'ambition et, surtout, l’hypersensibilité. Je me définis comme cela aujourd’hui, même si, il y a quelques années, je ne connaissais même pas ce concept ah ah. C’est vrai que je me reconnais dans ce terme-là car j’ai une tendance à être hyper émotive, hyper angoissée, ultra excessive. Donc c’est un fil rouge dans le spectacle, qui traverse à la fois ma position de femme dans mon couple, ma position de maman, ma position de femme qui essaie de s’en sortir dans la vie et d’avanver dans une carrière artistique, ma position de fille dans une famille, ma position d’amie etc...

 

 

En fonction des chansons, avec un peu de recul, si je les écoute sans me dire que c’est moi qui les ai écrites, il y a quelque chose de l'ordre d'un voyage dans le temps. Par exemple, j’ai une chanson qui parle du mariage de mes parents - j’étais alors déjà adulte : je me suis inspirée d’une chanson yiddish, ça donne une tonalité un peu hors du temps. Après, il y a des morceaux beaucoup plus actuels, notamment ceux liés à mon fils. Dans la globalité, on reste toujours dans de la chanson française, il y a une recherche dans l’écriture, je ne fais pas de la musique juste pour faire de la musique, j'ai toujours une volonté d’apporter des messages à ma musique. Cette chanson française est accompagnée de plein d’influences, pop, hip hop, parfois même plus exotique, on s'est inspirés de sonorités Klezmer et afro-caraïbeennes notamment.

Je pense au titre « L’impertinente », qui est un auto-portrait dans lequel j'évoque le fait d’arriver à lâcher prise pour m’accepter telle que je suis : c’est un mélange entre un peu d’afro et un peu de yiddish avec un flow urbain. Un autre morceau, « Que chaque jour soit le premier », est un titre OVNI : l’idée était de faire presque un morceau de science-fiction un peu philosophique. Il est assez hybride, on a un refrain très entêtant, c’est plutôt un morceau de pop dans l’absolu mais avec une tonalité hip hop et une autre de chanson française classique. C’est ce qui me définit : je suis quelqu’un de très nostalgique et en même temps fascinée par le futur. J'ai grandi avec la chanson française, avec le hip hop, avec la pop, la musique classique et tout ça a du se mélanger dans ma tête. Donc, en fonction des époques que je raconte, on va avoir aussi, dans la musique, différentes époques et différentes contrées du monde.

Quels principaux retours avez-vous pu avoir du public, principalement à l’issue du spectacle ?

J’ai eu l’impression, après plusieurs représentations, que mon parcours intéresse les gens donc je suis très contente. Il y a deux mots qui reviennent souvent : l’authenticité et l’émotion. Les spectateurs ont réussi à capter que j’étais allée en profondeur dans ce que je suis. L’autre défi que je semble avoir relevé, les gens m’en parlant souvent, est de leur faire traverser différentes palettes d'émotions : du rire, des larmes, des surprises, de la rage... De vivre…C’était mon ambition donc je me dis que je suis plutôt sur le bon chemin…Après, il reste encore du travail, je n’arrête pas d’essayer de me perfectionner d’une date à l’autre, je change des passages, je remplace même parfois une chanson par une autre…

 

 

Plus jeune, j’ai fait une école de cinéma et j’essaie de travailler mon spectacle comme un film. Volontairement, j’ai mis une chanson un peu triste après une autre plus enlevée, une scène un peu basse après une scène un peu haute,…pour jouer avec l’émotion du public, au même titre que je joue avec mes propres émotions. Il y a, par exemple, une chanson hyper dure qui parle d’un enfant abandonné par ses enfants et, tout de suite après, j’enchaine avec une vanne puis avec un petit extrait de Bob Marley, qui nous relève. Cela fait partie aussi des messages du spectacle : on peut toujours se relever de tout et, surtout, ce qui est super important pour accéder à un certain bonheur, c’est de s’assumer, de s’accepter comme on est, avec ses défauts, ses qualités, ses failles, ses forces.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Un petit Olympia :) :) :) :), un petit Stade de France :) :) :) :)… J’ai commencé à avoir quelques dates en Province, on peut me souhaiter que ça se multiplie, que les gens écoutent et cherchent à écouter ma musique, également sur l’album qui sort officiellement le 8 mars sur les plateformes, la journée des droits de la femme (comme par hasard).

On peut aussi me souhaiter un peu plus encore de visibilité. C’est vrai que c’est ça, aujourd’hui, qui fera la différence… Des gens que je ne connaissais pas sont déjà venus voir le spectacle 2 à 3 fois, et ça c’est mon succès, une petite réussite personnelle. Certainement que ça leur a parlé, qu’il y a eu cet effet miroir qui a fonctionné, ce qui était vraiment mon but à la base. Si j’ai raconté mon histoire, bien sûr c’est qu’il y a de l’égo là-dedans mais pas seulement, j’ai aussi envie de dire aux gens – et c’est d'ailleurs ce que je fais souvent dans la vie de tous les jours : « Vas-y, c’est cool, ne t’inquiète pas, tu as le droit d’être comme tu es et tout ira bien ». C’est encore plus important dans le contexte que l’on vit actuellement, dans toute cette violence perpétuelle qu’on nous envoie de tous les côtés…

 

 

En complément, vous serez à nouveau sur la scène du TMG ce lundi 19 février, pour une nouvelle soirée « OriginAllive », où plusieurs artistes se présentent à tour de rôle face au public…

En fait, c’est Vincent Lafleur qui organise cette soirée, c’est un très très grand artiste qui est, à la fois, auteur, compositeur, interprète, pianiste, producteur. Je l’ai rencontré il y a une dizaine d’années, il m’accompagnait dans les piano-bars, je démarrais à peine, je me testais sur scène à l'époque, je ne jouais pas encore, je chantais simplement. On a baroudé ensemble puis on ne s’est plus vus pendant des années. Récemment, il a monté ce projet et je suis super contente qu’il ait pensé à moi. C’est la quatrième édition, où il rassemble sur scène des artistes indépendants, qui n’ont pas forcément la chance de se faire connaître. C’est un joli théâtre, ça donne un petit côté prestigieux et même glamour je trouve. C’est une super aventure, j’adore. Et tout le monde a beaucoup de talent, je suis toujours très impressionnée par les autres artistes. C’est aussi l’occasion, pour les gens, de découvrir des artistes qu’ils n’ont pas forcément encore eu l’opportunité d’entendre ailleurs.

Merci, Emma, pour toutes vos réponses !

 

Pour réserver : https://www.billetreduc.com/337166/evt.htm

Mise en scène : Prince Calixte

Direction musicale : Melopheelo

Publié dans Théâtre, Musique

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C’est pas facile d’être heureux quand on va mal : Baya Rehaz évoque la pièce de théâtre dans laquelle elle joue actuellement !

Publié le par Julian STOCKY

@ Alexandro Guerrero

 

 

Bonjour Baya,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous êtes actuellement sur scène, au théâtre Lepic, dans la pièce « Cest pas facile d’être heureux quand on va mal ». A titre personnel, on imagine la joie que cela doit être pour vous ?

Cest un cadeau énorme de la vie ! Je suis extrêmement centrée avec ce que je suis en train de faire, cest exactement lendroit où je voulais être, un endroit de jeu avec un personnage génial à défendre, entourée dune équipe hyper bienveillante. Il y a vraiment un esprit de troupe, avec beaucoup damour. Cest excitant de rencontrer un public différent chaque soir et donc de se renouveler à chaque fois. Cest fou, cest dingue !

Sans tout en dévoiler, avec vos mots, comment présenter cette pièce ?

Elle parle de la dépression, des difficultés à trouver le bonheur dans la vie, des raisons que lon se trouve à être malheureux. Ce sont 5 parisiens, qui sont tous à un moment compliqué de leur vie et on les regarde se débattre avec leurs émotions. Il y a un couple où lamour sest vraiment épuisé ; elle est très en colère, lui est traumatisé par la Shoah, il y a une jeune femme qui apprend quelle a un cancer, il y a un jeune homme qui multiplie les rencontres sur les applications pour trouver lhomme de sa vie et un autre qui ne sait pas comment s’ouvrir aux autres…

 

@ Alexandro Guerrero

 

Ce panel de personnages permet aux spectateurs de sidentifier et de se projeter…

Cest exactement cela !  Cette pièce est une espèce de miroir, un peu déformant bien sûr, quon tend aux gens, où chacun des spectateurs peut se retrouver, elle résonne énormément ... il y a même une identification qui peut s’opérer. C’est touchant, je trouve, après la pièce d’entendre les gens nous raconter à qui ils se sont identifiés et pourquoi. Les échanges post spectacle sont assez profonds du coup.

Quel regard, plus personnellement, portez-vous sur votre personnage ?

Je comprends Nora, mon personnage, surtout par rapport à mon métier dartiste : jai été amenée à fabriquer mes projets en autoproduction parce que les portes ne souvraient pas. Nora a ce rapport âpre à la vie parce que les portes ne se sont jamais vraiment ouvertes pour elle et que tout est difficile. Elle a dû trimer beaucoup et, à force, elle est devenue ce que les autres appellent, dans la pièce, « un raisin sec » : elle est un peu aigrie, un peu agressive, très en colère mais ça vient dune tristesse profonde et dun sentiment dinjustice. J’ai connu ça et du coup je voulais défendre au mieux Nora, qu’on comprenne sans raconter son histoire pourquoi elle était devenue comme ça.  Jai pu ramener cela à moi par rapport au métier dacteur, où jai dû relever les manches, créer mes projets en auto production pour montrer mon travail…Cest mon parcours et jen suis très fière. Le métier dacteur, cest être dans le désir de lautre : quand jai commencé, je me suis dit que ça allait être simple mais j’ai vite compris qu’il allait falloir que je m’accroche. C’est parce que je me suis accrochée que je suis là aujourd’hui à défendre ce sublime rôle dans cette géniale pièce.

Artistiquement parlant, ce personnage vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit certainement être particulièrement plaisant pour vous…

Vous avez dit les bons mots, cest particulièrement plaisant, cest jouissif même, cest jubilatoire. Le théâtre a cette force que ça change tous les soirs : on joue sur limmédiateté. Il faut de suite être très centré, très concentré, très exigeant, très précis, très dans l’écoute et dans le moment présent pour que ça marche. Ça joue aussi avec le public, du coup ça bouge tous les soirs.

Ce personnage passe par toutes les émotions, il est très haut en couleurs, il nest quen ruptures de jeu, pour parler un peu technicité. Cest génial pour moi ! Nora passe par tout, par de l’émotion, par du lâcher-prise, par des phases de colère, par des phases de tristesse. Je ne pourrais pas être à un meilleur endroit pour montrer aux gens la comédienne que je suis. Cest hyper rare davoir cette opportunité de défendre un personnage aussi complexe avec toutes ces couches. Le faire au théâtre est encore mieux parce que cest sans filet : je ne suis sauvée par rien, il ny a pas de montage, de musique, d’étalonnage, de jolis costumes, de jolis maquillages. Cest génial, cest brut, jy suis telle que je suis…Oui, cest incroyable !

 

@ Alexandro Guerrero

 

Pour en revenir à la pièce dans son ensemble, il est à noter que les scènes se répondent les unes aux autres, dans les répliques…

Oui, cest vrai que cest une des forces de l’écriture. Une scène se finit sur un dialogue et la réplique de la scène suivante répond à ce dialogue de fin. Donc cela permet un fil directeur, accentué par la fluidité trouvée dans la mise en scène. Ce qui fait que lon est dans l’énergie dune scène et quon na plus qu’à se tourner, à bouger le module central du décor pour se retrouver, tout dun coup, dans une autre scène, dans une autre énergie, à un autre moment, parfois une semaine ou un mois plus tard. Cest dingue parce que ça permet, je crois, de ne pas perdre les spectateurs. En tout cas, ce qui len ressort, cest quil ny a pas de moment où les gens déconnectent : ils sont tenus, il ny a pas de temps mort, il y a cette fluidité et cette précision, il y a un rythme de jeu assez dense,…Cest une des grandes forces de cette pièce.

Dailleurs, parmi les autres grandes forces, une petite surprise attend les spectateurs avant même le début du spectacle…

Cest un choix qui est arrivé assez rapidement pour Nicolas et Rudy, où on emmène gentiment les spectateurs dans lunivers, sans quils ne sen rendent vraiment compte. Il y a un pré-show, avec de la musique : les chansons sont interprétées par Erwan et jouées par Nicolas. Nous sommes sur scène dans notre groupe, cest un moyen pour nous dentrer de suite en contact avec le public. Après, évidemment, il y a ce fameux quatrième mur que lon ne casse jamais mais on sent de suite la salle. En fait, cela détend vraiment beaucoup, on sent une énergie bienveillante et un amour pour nous. Ensuite, très doucement, sans coupure, on rentre dans le spectacle en partant de cela…Je trouve que cest une idée géniale !

 

@ Alexandro Guerrero

 

Après seulement quelques jours à laffiche, les retours sont chaleureux et laffluence est au rendez-vous. Sans doute que cela doit vous faire chaud au cœur ?

Oui ! On est seulement dans notre troisième semaine dexploitation, les salles se remplissent, on a été complets plusieurs fois, cest une chance folle ! Le bouche à oreille sest fait très vite, cest dingue, on nen revient pas nous-mêmes. A chaque fois, on est trop contents, ça ne nous met pas de pression parce quon est très investis, on est vraiment dans le travail, on ne se relâche pas dune représentation à lautre, on rejoue tout à chaque fois ! On a vraiment envie que ça marche, que ça plaise et on met tout, on est très impliqués. Cest génial de savoir quun travail est récompensé, que ce que Rudy a écrit en 2020 pendant le confinement est aujourdhui sur scène et plait aux gens. Quand on est dans le travail, on na pas de public, on joue à vide donc on ne sait pas ce qui va marcher et ce qui ne va pas marcher…On avait hâte d’être face au public, il aide au dynamisme de la pièce. De savoir que ça plait, que ça répond bien, que les gens ont envie de venir est un cadeau dingue !

Au fur et à mesure des représentations, certainement que vous affinez encore, à la marge, et ajustez, selon vos impressions et les retours de la salle ?

Exactement ! De toute façon, le théâtre bouge tout le temps. Ça ne finit jamais d’évoluer : on trouve des choses tous les jours…En fait, le spectacle est tellement mis en place et précis que, pour nous, à lintérieur, ça change parce quon est plus fluides, plus à laise, plus entreprenants mais le spectateur, lui, reçoit à chaque fois le même spectacle : cest quand même signe quil y a, à la base, un travail très solide ! En tout cas, cest génial de trouver de nouvelles choses au fur et à mesure : tout dun coup, on dit une réplique autrement et on la comprend tellement mieux. Cest fou de trouver cela ! On cherche en permanence, on narrête pas de grandir… Je crois que je retiendrai cela de cette expérience.

 

@ Alexandro Guerrero

 

Que peut-on ainsi vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

On espère que ça va continuer comme cela, quil va y avoir de plus en plus de monde, de plus en plus de curiosité pour cette pièce…On espère que les gens seront heureux et contents de voir notre pièce : on espère leur faire du bien !

En complément, quels sont vos autres projets ou actualités artistiques en ce moment ?

Jai fait une réalisation pour « La petite histoire de France », juste avant les répétitions et cest déjà en diffusion, cest génial ! Cest assez rare dailleurs…Le programme est visible sur W9 tous les samedis à 21h. Je noublie pas non plus la saison 15 de « Scènes de ménages » mais, en toute honnêteté, jai mis en pause mon travail de réalisatrice pour me consacrer à cette pièce. Je savais que ce serait un gros challenge pour moi qui ne viens pas du théâtre, avec, en plus, un personnage riche. Il fallait que je my immerge totalement et je nen suis pas encore revenue. Je travaille encore dessus ! En tout cas, je ne suis pas du tout dans laprès, je suis dans le kif du moment présent ! Cest tellement rare d’être aligné avec ce que lon a envie et ce que lon veut quil faut profiter quand ça arrive…

Merci, Baya, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Pascal Miralles évoque ses belles actualités, à l'image et sur scène !

Publié le par Julian STOCKY

DNA (Youcef Agal, Camille Genau, Vincent Giovanni (réalisateur), Franck Monsigny)

 

 

Bonjour Pascal,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Nous pouvons actuellement vous retrouver dans la série quotidienne de TF1, « Demain Nous Appartient », le temps de quelques épisodes. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, pour plusieurs raisons ! La première, c’est que c’est encore un plaisir de pouvoir tourner à quelques kilomètres de chez moi, dans un projet ambitieux. La deuxième, c’est que, évidemment, je connais beaucoup de gens qui travaillent sur la série, dont notamment les équipes de coachs, Dorothée, Marc et Didier, avec qui j’ai déjà partagé la scène. Tous sont de la région, c’était un réel plaisir de les retrouver dans l’équipe et de rencontrer les nouvelles personnes avec qui j’ai travaillé.

Votre personnage est arrivé à l’image il y a quelques jours. Justement, dans quel contexte s’inscrit-il ?

Mon personnage, Aymeric Jonot, est un homme comme tout le monde, sauf qu’il a une particularité, celle de passer son temps dans un bar à parier sur les courses de chevaux. Il va se retrouver malgré lui dans une affaire parce qu’un homme assez malveillant utilise son véhicule pour faire des choses pas très sympathiques. Je ne veux pas spoiler l’histoire mais c’est un homme qui va se retrouver dépassé par une situation : la personne qui lui emprunte sa voiture lui doit de l’argent et, un jour qu’il est sollicité pour récupérer les 10 000 euros, il va se passer un moment tragique…Je n’en dis pas plus mais cela va évidemment changer toute sa vie.

Il est certainement l’occasion, pour vous, d’une palette de jeu large, variée et complémentaire de celles que vous avez pu avoir jusqu’à présent ?

Oui, parce que ce personnage, au-delà de la forme quotidienne qu’il peut incarner et que l’on retrouve dans le jeu, a des failles et une certaine humanité. Je me suis retrouvé à jouer des scènes où il fallait que j’aille puiser dans le registre de l’émotion, dans des choses qui, en télévision, sont rares dans ce genre de programme, même si elles existent. J’y ai pris énormément de plaisir parce que ce personnage me touchait. Face à la manière parfois un peu factuelle qu’ont les policiers, que je connais très bien pour l’avoir déjà fait sur une autre chaine, c’était intéressant d’y opposer ce caractère un peu dépassé et qui, finalement, peut plonger dans une fatalité à laquelle il n’était pas prêt.

Sans doute que votre parcours télévisuel vous a aidé à vous mettre pleinement et rapidement dans le bain ?

Il y a deux choses. La première, c’est que, évidemment, je connais le rythme, la vitesse et les attentes de ce genre de tournages, c’est une évidence. Mais, après, j’ai aussi rencontré de super personnes, tous les partenaires de jeu étaient très ouverts, très attentifs, vraiment présents avec moi. J’avais déjà tourné avec Camille dans un court-métrage, on se connaissait et je l’ai retrouvée avec joie. J’ai découvert Samy, Franck, Youssef, qui sont tous des gens hyper bienveillants, avec qui j’ai eu de beaux échanges. Sans oublier les rencontres avec les réalisateurs, dont Vincent Giovanni, avec qui j’ai tourné pratiquement 90% du temps et qui est assez précis dans ce qu’il veut. Je me suis vraiment éclaté avec lui !

La diffusion étant en cours, aimez-vous regarder le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu ?

Ce n’est pas une habitude, par contre j’aime bien le faire quand j’ai un souvenir particulier du tournage, que je me souviens d’une anecdote ou d’un petit truc inattendu dans la façon de tourner. Mais cela reste quand même très compliqué pour moi de me voir à l’écran ! On le sait tous en tant que comédiens, ce que l’on renvoie n’est pas forcément ce que l’on pense avoir donné sur le plateau…

Je parlais de Vincent et il y a une scène au commissariat que j’ai vraiment envie de voir. Dans sa construction, il avait fait un petit plan séquence que je suis curieux de découvrir.

Certainement serez-vous impatient et curieux de découvrir aussi les retours du public sur votre personnage ?

Oui ! Il y en a déjà…C’est une série qui est extrêmement regardée donc, dès mon premier passage, j’ai reçu de petits messages, qui m’ont fait énormément plaisir. Après, je ne sais pas trop ce que les gens vont penser, je crois que c’est un personnage qui est quand même très près de nombreuses personnes donc, forcément, j’espère pouvoir toucher le public.

En complément, vous êtes un homme très actif au théâtre. Justement, quels sont les projets et les actualités vous concernant, soit directement sur scène, soit dans la production de spectacles ?

On continue à tourner avec « Fake news », on était à Tarbes il y a trois semaines et, en avril, on va partir sur l’ile de la Réunion. Ce sera l’occasion de jouer six représentations et de découvrir un endroit de la France que je ne connais pas. C’est vraiment une belle projection et un pur bonheur, c’est un peu la conséquence de nos deux participations au festival d’Avignon. C’est aussi une rencontre d’un public inattendu donc j’ai hâte !

 

Fake News (Pascal Miralles, Laura Charpentier, Didier Lagana)

 

Avec Trac, la boite de production qu’on a montée avec Laura Gonthier, on produit une pièce qui s’appelle « Le complexe de la fougère », écrite par Sophie Bonneau, qui vient d’obtenir il y a quelques jours le prix Cyrano du meilleur spectacle tout public. C’est une comédie écrite par une montpelliéraine, jouée par des montpelliéraines, produite par des montpelliérains,…C’est « All Made in Montpellier »J. Elle y est actuellement à l’affiche pour neuf représentations, au Kawa théâtre, avant de partir en tournée en mars, à Saint Laurent du Var, Saint Jean de Maurienne et La Rochelle. Elle sera aussi au Coin de la Lune, pour le festival d’Avignon. C’est une vraie récompense que d’être dans cette belle place du festival, en plus à 19h 35. On espère rencontrer beaucoup de monde et faire que cette pièce continue à vivre parce que c’est un véritable bijou !

 

Le complexe de la fougère (Maguelone Aullen, Lucia Izoird, Laura Charpentier)

 

Toujours au festival d’Avignon, vous serez cette fois-ci sur scène, pour un tout nouveau spectacle…

Oui, je suis en train de finaliser l’écriture d’une pièce tout public, qui va mettre en avant le retour en scène d’un personnage que tout le monde connait, Pinocchio. Ce sera une pièce à deux personnages, je vais partager la scène avec un petit prodige, Juliette Gillis, une jeune artiste belge de 12 ans, qui joue du violon, danse et chante. C’est une excellente comédienne et j’ai très hâte de commencer le travail avec elle.

Avec l’image d’un côté et les planches de l’autre, cela vous permet un panel très large, sans doute très enrichissant et complémentaire…

C’est vrai ! C’est, en fait, une prise de plaisir dans des domaines qui sont tous convergeant. C’est un peu toutes les palettes du métier mais c’est, à la fois, des relations avec les personnes et des engagements qui sont hyper différents mais dans lesquels je me retrouve. Je connais toute la chaine, de la création jusqu’à la diffusion, en télé ou sur les planches, je pense que je parle un langage qui est assez fédérateur et qui me permet de profiter de belles réussites, de partager avec des équipes des aventures qui sont vraiment folles. Donc il faut toucher du bois, pour que ça continue ! Je suis très heureux de partager cela avec tout le monde…

Le partage, d’ailleurs, se poursuit dans la transmission, via l’école que vous continuez de gérer sur Montpellier…

L’école Trac, de formation professionnelle sur trois ans, permet deux ans de formation pluridisciplinaire (danse, clown, direction de casting, théâtre, acting in English, jeu face à la caméra,…) pendant lesquels on dépouille un peu le fonctionnement de ce métier, on comprend comment s’adapter à toutes les situations ou les essentiels du savoir être / du savoir-faire pour devenir comédien. En dernière année, on fait une incubation d’artistes, on les accompagne avec un choix de projet cohérent, pour les mener dans un processus de création, où ils vont préparer un spectacle ou un film. Cela fait quatre ans que ça existe, ça fonctionne car nous avons des comédiens qui en ressortent intermittents du spectacle. Certains sont pris dans des projets ambitieux, je pense notamment à une comédienne sortie cette année qui va se retrouver au festival d’Avignon, directement à la Luna. Une autre comédienne fait partie du « Complexe de la fougère » et deux autres comédiens ont été engagés par une compagnie de la région, pour jouer des pièces de Shakespeare et de Molière. L’un deux a même fait la première partie, il n’y a pas très longtemps, de Gad Elmaleh. Pour nous, c’est une fierté et une marque de reconnaissance. Cela veut aussi dire que l’on est dans le droit chemin en ce qui concerne les objectifs pédagogiques et tous les efforts que l’on peut faire pour que chacun puisse s’épanouir.

 

Master Classe avec Laurence Côte (Laura Gonthier à droite, avec Laurence Côte, et tous les élèves de TRAC)

 

Nous avons dix élèves par classe, sur trois niveaux, ce qui nous permet d’être très proches d’eux et de travailler les réseaux. Chaque fois que je peux, j’essaie de faire venir des gens que je rencontre, par exemple Pascal Légitimus. Cela aide à notre volonté de transmission, qui est capitale !

Merci, Pascal, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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Télévision, théâtre, one-man show : Pierre Diot évoque ses différentes casquettes artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Pierre,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvions vous retrouver régulièrement dans la quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil », où votre personnage était rédacteur en chef du Midi Libre. Vous la quittez aujourd’hui… pour quelle raison ?

La production m’a fait part du souhait des scénaristes qui veulent développer l’histoire du personnage de Marc au sein de la rédaction. Cette histoire n’est pas compatible avec ma présence comme rédac’chef. Mais ce départ à la retraite s’est fait dans une parfaite entente avec la production et même si j’ai eu un pincement au cœur au moment de mon départ, je n’en tire aucune amertume. Oui !

Que retenez vous de ces trois années dans la série ?

Beaucoup de joie et de fierté. C’est une série où il y a d’excellents réalisateurs et réalisatrices. A chaque fois, ça se passe très très bien parce que la grande qualité de cette série est qu’ils misent beaucoup sur le jeu. Ils sont très attentifs aux actrices et aux acteurs, à la manière dont ils vont jouer et dont ils vont être filmés. Du coup, tous les réalisateurs et toutes les réalisatrices sont au top. En plus, il y a une très bonne ambiance, ils se connaissent vraiment entre eux, ils me mettent à l’aise. César Méric, mon partenaire de jeu, est devenu un ami. J’ai presque eu envie qu’on ait des enfants ensemble, qu’on parte en vacances ensemble, qu’on ait une vraie vie de couple,… J. Bon, pour l’instant, je n’ai pas encore passé le pas mais c’est pour vous dire à quel point César est devenu un vrai copain. J’ai beaucoup aimé travailler dans la vraie salle de rédaction avec les vrais journalistes. Comme les figurants… ce sont de vrais partenaires. Sur cette série, comme je suis toujours au même endroit, ils sont toujours les mêmes, du coup on est devenus potes. Tout cela fait que « Un Si Grand Soleil » a été une super expérience pour moi, c’est un moment de plaisir.

A noter également un cadre de tournage particulièrement favorable, qui aide aussi sans doute beaucoup à la qualité du rendu final…

C’est tout à fait ça ! Un tournage dépend beaucoup de la production. Si elle est bonne, ça met une super ambiance. Le deuxième élément qui aide à cette dernière est la réalisatrice ou le réalisateur. Une équipe marche quand quelqu’un dirige mais pas seulement au niveau artistique, aussi quand cette personne dirige une équipe, met à l’aise et est professionnelle. Ce qui est très agréable également, c’est que l’on a le temps de refaire des prises, ce que, normalement, on n’a pas à la télé. Là, on va faire la scène jusqu’à ce qu’elle soit réussie. Le réalisateur ne va pas lâcher l’affaire tant qu’il n’a pas ce qu’il veut. On est en fait dans des conditions de cinéma. C’est aussi l’une des grandes qualités de la série.

On a le sentiment que votre personnage aimait profondément les gens…

Oui ! Je suis un peu le père de mes journalistes. J’ai été le père de Naima Rodric, de César Méric… Quand ils ont un problème, je les comprends, je peux faire une petite réflexion mais j’excuse leur absence et leur conseille de régler leur souci.

Vous l’avez dit, le rythme de tournage est intense sur une quotidienne. Sans doute que votre parcours artistique vous aide à appréhender ces conditions ?

Oui, bien sûr. Ce qui était particulier, c’est que j’avais au moins deux semaines sur cette série pour préparer ma journée de tournage. Quand je faisais « Commissaire Maigret » il y a très longtemps, je tournais non-stop pendant trois semaines donc il fallait que j’apprenne mes scènes d’un jour sur l’autre. Idem pour la série « Marseille », où je faisais un politicien d’extrême-droite. Je suis un acteur qui a besoin de beaucoup travailler ses textes donc, sur USGS, c’était finalement assez confortable pour moi.

En complément, vous êtes monté sur scène début octobre avec deux amis comédiens pour la première de « Puisqu’il le faut ». Quels souvenirs gardez-vous de cette soirée ?

Un souvenir excellent ! Avec Patrick Paroux et Eddie Chignara, on est un peu des enfants du théâtre qui avons grandi ensemble. On se connait tellement, on est des amis. Le 6 octobre, on a pu jouer cette première, après un mois de répétitions en vase clos : la représentation s’est très bien passée. C’est la première pièce d’un jeune auteur, César Duminil, c’est quand même particulier de découvrir les réactions des gens sur une pièce que personne n’a jamais vue nulle part. C’est la magie du spectacle vivant.

En quelques mots, comment présenter cette pièce ? De quoi parle-t-elle ?

César a voulu faire une pièce sur les névroses. C’est quelqu’un de très drôle, de très fin, il aime les vannes mais il aime aussi les situations. Ce sont trois copains qui ont la soixantaine, qui vivent ensemble, qui s’engueulent en permanence et qui ont leurs névroses. Au lieu d’en faire quelque chose de sombre, César a pris le parti de, tout d’un coup, faire sortir les personnages de cette situation. Ils décident alors de faire quelque chose de complètement dingue, que l’on ne peut pas imaginer….

Vous évoquiez précédemment les réactions du public : que vous ont dit les gens à la sortie du théâtre ?

Ce qui est ressorti, c’est que c’est très bien écrit ! Ils nous ont parlé d’une pièce qui n’est pas banale, à laquelle ils ne s’attendaient pas. Ils ont remarqué sa finesse. Ils nous ont aussi parlé du fait que ça joue bien entre nous. Les gens qui nous connaissaient dans la vie et qui sont venus nous voir ont remarqué la correspondance entre le rôle et la personne que l’on est. Notre amitié dans la vie a ainsi aidé à comprendre l’amitié entre les trois personnages. Enfin, les gens ont, semble-t-il, apprécié aussi notre jeu d’acteurs. On a apporté des nuances et une forme de profondeur que le public a aimées. En cela, nos parcours artistiques respectifs nous ont aidés, nous qui venons de l’école des grands auteurs.

Quelle suite aimeriez-vous donner à ce spectacle ?

Le but est évidemment de le montrer le plus possible et qu’il puisse débarquer un peu partout, pas seulement à Paris d’ailleurs. Mon envie serait même que l’on commence par jouer dans d’autres villes.

Toujours sur scène, vous avez développé un nouveau one-man show, qu’il vous tarde certainement de pouvoir reproposer au public…

Ma première au théâtre Lepic a eu lieu en mars 2020 et depuis trois ans, je ne pense qu’à ça ! Cela me rend dingue…Le confinement m’avait empêché de faire une tournée dans des théâtres amis, il y a tout un réseau de gens que j’aimerais, du coup, revoir. Maintenant, mon objectif est de m’y consacrer davantage. L’impatience est grande ! Je suis hyper fier du contenu, j’ai beaucoup bossé, le spectacle est prêt, j’ai l’impression d’avoir un petit bijoux mais qui est toujours dans sa boite, alors que son vrai écrin est un théâtre avec des spectateurs…Donc, évidemment, je vais tout faire pour le jouer en 2024 ! La visibilité aujourd’hui n’est plus celle que j’ai connue précédemment, Internet a pris le dessus en termes de moyen de communication et de publicité donc il va falloir que j’utilise prioritairement cet outil pour faire le buzz. Une équipe m’accompagne en ce sens actuellement et je vais tourner des petits sketchs pour Youtube. Espérons qu’ils plaisent…Cela m’excite beaucoup. Ce sera un bon mix entre mon travail à l’écran, lorsque des metteurs en scène me disent ce que je dois faire, et ce que j’ai toujours écrit sur scène. Tout d’un coup, je vais être face caméra à balancer un humour qui a marché sur scène…Cela va donner une nouvelle approche à mon humour, il va se développer autrement, ce dont j’ai très envie. Du coup, je me réjouis !

Pour en revenir au spectacle en lui-même, quelles situations y abordez-vous ?

Des situations qui font rire de mecs dans la difficulté. Le sujet premier du spectacle tourne autour d’un type qui se retrouve au pôle emploi en 2064 et qui passe un entretien d’embauche mais avec un ordi : un robot va l’analyser, le scanner et lui dira qu’il a perdu des points parce qu’il a bu, l’autre jour, une bière dans un bar, chose totalement interdite…. Cette histoire est un prétexte à d’autres sketchs très différents mais où, à chaque fois, des personnages se retrouvent coincés, pour une raison ou une autre. Mes personnages sont dans la loose, c’est ce qui me plait…et plait aux gens !

Merci, Pierre, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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Emilie Crubezy nous présente son nouveau projet théâtral !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Emilie,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous serez de retour sur scène, le 1er mars prochain, avec la première de « Take care », spectacle original de la compagnie Totem Récidive. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est merveilleux parce que je retrouve une équipe que je connais mais sur un tout nouveau spectacle, autour du soin. C’est un travail de longue haleine, une création théâtrale prend du temps…On a déjà travaillé depuis plus d’un an, on a notamment fait un travail en Ehpad pendant huit mois, ça a été très fort pour nous de rencontrer le personnel et les gens qui y résident. Ce n’était pas toujours évident et, en même temps, c’était très joyeux de rencontrer ces personnes, de pouvoir s’en inspirer, de connaitre leur vie dans un rapport imminent à la fin de vie, tout en essayant d’y trouver de la joie.

Sans tout en dévoiler, comment présenter ce spectacle ?

Il suit la vie d’une femme, Simone. Le spectacle commence par la mort de cette dernière et, par flashbacks, on va découvrir, tout au long de la pièce, sa vie d’aide à domicile en milieu rural. On va ainsi la voir apporter du soin aux gens et on la verra vieillir, jusqu’à être obligée d’aller dans un Ehpad. On voit donc d’abord le soin apporté par une femme qui, ensuite, en reçoit, on évoque aussi le rapport à la mort. Beaucoup de gens l’entourent…Par exemple, je joue Ginette, une personne âgée, qui est en fauteuil roulant et qui va rencontrer Simone à différents moments.

La pièce évoque donc bien sûr la façon dont on prend soin des personnes âgées mais aussi dont on prend soin de nous au quotidien…La question du soin est hyper large, c’est très intéressant : le metteur en scène, Thomas Bouyou, dans le projet est allé jusqu’à s’intéresser à comment on prend soin les uns des autres pendant la création. Prendre soin ne se limite pas uniquement à l’aspect médical, c’est aussi comment on parle aux autres, comment on regarde les gens. On s’est donc vraiment interrogés sur le soin, au sens large du terme. Pour une prochaine création, on va même s’intéresser à la façon dont on prend soin de notre environnement, de la nature, de son lieu de vie…

 

 

Artistiquement parlant, votre personnage vous permet certainement une palette de jeu large et variée, différente encore de celles que vous aviez pu utiliser précédemment…

Oui, c’est tout nouveau ! J’ai même deux rôles : en plus de Ginette, je joue aussi la directrice de l’Ehpad. Sur scène, on voit comment cette femme prend soin des autres, tout en gérant ses propres problématiques professionnelles : comment prendre soin des autres quand les budgets sont resserrés ? Quel est le rapport à la mort quand on y est confronté tout le temps ? Quel est son rapport au personnel de l’Ehpad ? C’est intéressant de voir cette femme, au premier abord assez froide, qui doit avoir un esprit assez pratique et qui doit régler des problèmes sur le moment.

Interpréter Ginette est par ailleurs passionnant : je joue masquée la plupart du temps et en fauteuil roulant. Physiquement, c’est très différent ! Je me suis posée pas mal de questions : j’ai 31 ans donc comment jouer quelqu’un qui a tant vécu, qui a un recul sur la vie ? C’est assez passionnant et complexe…beaucoup de lectures m’ont inspirée pour trouver comment avoir cela…il faut aussi trouver en soi comment sont vécues la force et les faiblesses de cette femme…Effectivement, c’est très différent de ce que j’ai déjà joué et c’est génial ! Par ailleurs, c’est un changement radical entre les deux personnages…

Les costumes et accessoires que vous évoquiez sont certainement aidants pour passer, dans un même spectacle, d’un personnage à un autre ?

Oui, oui ! En plus, le fait de jouer masquée va être une grande première pour moi…Cela va tellement me changer que ça m’aidera. J’ai aussi fait un gros travail sur la voix de cette personne âgée, bien différente de celle de la directrice. Ces deux rôles sont bien distincts mais c’est passionnant de passer de l’un à l’autre et d’essayer de faire en sorte qu’ils ne se confondent pas.

A quelques semaines de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quels sentiments prédominent ?

L’excitation et le stress de savoir comment les gens vont recevoir cela…. J’espère le mieux possible ! Dans le public, je sais qu’il y aura aussi du personnel soignant que l’on a rencontré. J’espère que ce ne sera pas trop éloigné d’eux et, même temps, que ce sera un peu différent, pour leur apporter de nouvelles sensations. En tout cas, une première n’est jamais quelque chose d’anodin, surtout pour une création sur laquelle on a passé énormément de temps. Oui, c’est à la fois très joyeux, un peu stressant et merveilleux.

En tout cas, ce qui est formidable sur chaque nouvelle création, c’est de retrouver des équipes mais aussi de rencontrer de nouveaux comédiens, de nouveaux univers et de nouvelles énergies.

 

 

Certainement que vous avez tous l’envie de prolonger l’aventure, pour proposer ce spectacle partout où cela sera possible…

On verra bien comment adapter le décor et le travail vidéo à différents lieux mais, oui, on espère avoir une belle tournée après la première. En tout cas, on a déjà deux autres dates dans le Lot et quelques dates prévues en juin au théâtre « Anis-Gras – le Lieu de l’Autre », à Arcueil.

En complément, quels sont vos autres projets en cours ou à venir ?

On travaille aussi sur « Vivantes », qui est un petit peu la continuité de « Take care » mais sous une forme beaucoup plus courte et légère. Pour, justement, jouer en collèges ou en bibliothèques. On sera trois comédiennes sur scène, pour évoquer comment prendre soin cette fois-ci de son environnement, avec un rapport à la nature et à la forêt.

Le festival La source bleue aura lieu cet été, du 24 au 27 juillet. « Qu’il fait beau cela vous suffit », avec les Entichés, va tourner en 2025 et 2026. Bref, plein de belles choses…

Merci, Emilie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Malyka Johany évoque sa belle actualité artistique, au théâtre et en musique !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Malyka,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous serez sur scène, le samedi 3 février prochain, à Villeneuve-Saint-Georges, pour la première de la pièce « Ravage ». A titre personnel, on imagine la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, ça fait un an que l’on est en répétitions, à la somme de 4 sessions. Enfin la première arrive….Cela a permis de créer une petit famille, dans une ambiance très chaleureuse sur le plateau et très bienveillante entre nous. Il y a beaucoup d’amour…et beaucoup d’humour aussi, on rigole bien entre nous. Je suis ravie de remonter sur le plateau entourée de camarades, après avoir fait pendant 5 ans un seule-en-scène : ça fait du bien de me retrouver avec du monde. Cela m’a permis de renouer avec ce premier amour du théâtre de troupe, même si le seule-en-scène est une expérience que j’ai adorée, qui m’a faite vibrer. Etre en groupe est aussi un grand bonheur et on est tous très heureux de se retrouver à chaque fois. J’espère que cela va durer, au-delà de la première date évoquée.

Plus concrètement, sans tout en dévoiler, comment présenter ce spectacle ?

« Ravage » est une tragi-comédie : 7 personnages vont se retrouver enfermés, un soir d’orage, dans une villa. Ils représentent les 7 péchés capitaux et on va voir leurs relations évoluer sur une heure et quart à peu près. Comme les spectateurs le verront, il y a plein de petites nuances…C’est très bien écrit par l’auteur Clark James, qui est aussi le metteur en scène, tout en jouant dedans la paresse. De mon côté, j’interprète la colère et je suis le personnage qui n’est pas si comique que cela…Cela fait du bien de retrouver un personnage profond, avec beaucoup de fêlures et de souffrances. On en parlait avec le metteur en scène, c’est le personnage sans doute le plus justifié dans son péché…

 

 

Au moment de rentrer dans la peau de votre personnage, avez-vous eu des sources personnelles d’inspiration pour certains traits de sa personnalité ?

En vrai, cette pièce m’est un peu tombée dans les mains par hasard. En la lisant, c’était bizarre, elle correspondait un peu à un parcours que je venais de vivre. J’avais l’impression de faire ma catharsis, de tout nettoyer en jouantJ. C’est toujours délicat, on fait semblant en jouant mais il faut être assez pro pour se servir de ce que l’on est sans trop s’écorcher. D’ailleurs, j’ai vécu des moments, en répétition, assez difficiles par rapport à cela. Mais, comme il y a énormément de bienveillance de la part de toute l’équipe, j’ai pu avancer…

C’est traité avec beaucoup d’humour, c’est aussi cela qui m’a plu. Clark est bienveillant, très ouvert à ce que l’on peut proposer et c’était assez facile de se mettre dedans. Ce qui était plus dur, comme on a tous une note très marquée, c’était d’y trouver beaucoup de nuances pour pas que le public ne s’ennuie. En plus, je ne suis pas quelqu’un de colérique à la base, je suis plutôt assez zen mais je suis une ancienne nerveuse : aller réveiller cela n’était pas si simple que cela, il ne fallait pas que ce travail personnel n’ait servi à rien. Mais je me connais bien…En tout cas, c’est un travail très intéressant !

La date du 3 février est d’autant plus importante qu’elle a vocation à inciter ensuite d’autres théâtres à vous programmer…

Exactement ! On a choisi une très grande salle pour cela donc venez ! On a de la chance, le théâtre nous épaule énormément. La jauge est de 500 places et on remplit déjà plutôt très bien, on espère que ça va continuer comme cela, afin de présenter la pièce à un maximum de monde.

Je suis trop contente de faire ce projet très drôle : même si mon personnage ne l’est pas, je sais que mes camarades autour font un excellent travail. J’ai hâte de les voir eux-aussi sur scène !

On sent, dans vos propos, que, au-delà de l’aventure artistique, c’est aussi une très chouette aventure humaine…

Complètement ! Après seulement 20 minutes avec eux, j’étais à la maison et très à l’aise avec tout le monde. On vient tous d’horizons différents, nos parcours sont assez fous, certains viennent du conservatoire national, d’autres ont de belles expériences à la télévision, beaucoup ont de chouettes parcours sur scène, un est cascadeur…Me concernant, j’ai un parcours atypique dans la comédie musicale… En tout cas, tous sont incroyables, on a matché et c’est aussi cela qui fait la richesse de notre groupe. C’est trop beau, on est tous allés soutenir les projets des autres : vraiment, c’est une magnifique rencontre et on ne se quitte plus depuis un an.

A quelques jours de la date du 3 février, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quels sentiments prédominent actuellement ?

Je suis surtout très impatiente de les retrouver pour les derniers jours de répétitions ! L’excitation et le stress arriveront progressivement je pense, face à la charge de travail restante. En tout cas, les promesses sont très belles et c’est plaisant de voir un an de travail arriver au bout.

 

 

En parallèle, le 24 février prochain, vous serez en concert au Billy Bob’s au Disney Village. C’est, là aussi, une autre belle aventure artistique…

Oui ! Ce sera entrée libre donc, là aussi, n’hésitez pas à venir…En fait, le tout premier concert que j’ai vu dans ma vie était là-bas, alors que je n’avais pas encore 4 ans. Donc la boucle est bouclée et c’est un honneur de pouvoir y faire quelques représentations. J’en avais déjà faites en fin d’année dernière et j’y retourne dans quelques semaines. J’y interprète essentiellement des reprises, dans le registre pop-rock, ainsi que des compositions personnelles dans le même registre. C’est un beau cadeau, c’est une très belle opportunité pour moi !

 

 

J’ai créé un petit groupe, « Sunny dream », avec mon meilleur ami, chanteur également. On se produira dans le même lieu, le 24 avril, avec plein de reprises.

 

 

En parallèle, le programme « En terrasse » est toujours disponible sur Prime, j’y joue Juliette.

 

 

Ces différentes cordes artistiques, bien que pouvant paraitre peut-être éloignées, sont certainement très complémentaires pour vous…

Cela a toujours été le cas pour moi. Je l’ai dit, je viens de la comédie musicale et j’ai vraiment besoin de faire différentes choses à la fois. D’avoir tous ces projets est vraiment important pour moi, avec toujours la musique en toile de fond. Tous les projets permettent en tout cas de se renouveler et de se recréer en permanence : ce côté caméléon permet également de voir de quoi on est capable car chaque histoire est un nouveau challenge et chaque personnage est une nouvelle rencontre avec soi-même. C’est ce qui est intéressant et c’est ce que j’aime !

Merci, Malyka, pour toutes vos réponses !

Publié dans Musique, Théâtre

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Maud Andrieux évoque sa belle actualité artistique à venir !

Publié le par Julian STOCKY

Photo Pascal Calmettes

 

 

Bonjour Maud,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Votre actualité sur scène sera particulièrement chargée dans les mois à venir. Vous aurez notamment l’occasion de partir en tournée, au Canada, pendant 3 semaines, au mois de mars. On imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, absolument! C’est toujours, pour moi, une grande joie intense que d’aller porter à l’étranger un texte de Marguerite Duras, comme je le fais depuis maintenant 18 ans. Et d’aller inscrire cette vocation que j’ai vis-à-vis de ces textes littéraires, que je transforme pour la scène, auprès d'un public apprenant la langue française. Ce sera ma deuxième fois au Canada, j’y suis allée il y a deux ans pour une Tournée de « La douleur » dans 7 villes incroyables. Cette fois-ci, ce sera « Le Vice-Consul », de Marguerite Duras, qui se passe dans les années 30, à Calcutta, avec ce personnage emblématique de l’œuvre durassienne, Anne-Marie Stretter,  femme de l’ambassadeur de France à Calcutta.

C’est un personnage que je n’ai de cesse d’interpréter et qui m’interpelle : récurrent dans plusieurs de ses œuvres, c’est une figure féminine emblématique et qui dénonce le poids de l’attente sociale des femmes. Ce texte est éminemment moderne…Ce personnage est d’une épaisseur telle qu'on en perçoit les fêlures du passé, la dictature de l'apparence sociale, la survie d'une femme qui maintient un ordre établi. Cette « Reine de Calcutta » contient une tristesse profonde liée à une passion et un drame du passé. Elle surnage à la surface de son ennui, dépossédée d'elle-même par moments, elle est pour moi un personnage unique, sulfureux, moderne, romanesque et intemporel, incarnant la féminité et la maternité et on sent bien que c’est la mère que Marguerite Duras aurait aimé avoir. 

Seule en scène, notre  première date aura lieu à Toronto, au Spadina Theatrer au sein de l'Alliance Française. Son directeur, Pierre-Emmanuel Jacob, est incroyablement investi dans la cause théâtrale et scénique. Je l’avais rencontré à Madras, lors de la tournée 2016, de « La douleur ». Homme de lettres et de théâtre, il se bat pour que le spectacle vivant et les grands textes d'auteurs puissent avoir leur place dans le réseau d’Alliances françaises à l'étranger. 

C’est assez difficile de faire venir des textes de théâtre partout dans le monde, les directeurs des Alliances françaises ne sont d’ailleurs pas tous des gens de théâtre. Ce n’est pas toujours évident de leur faire entendre à quel point un texte littéraire engagé a du sens dans une programmation théâtrale à l’étranger pour les gens qui fréquentent les Alliances et apprennent le français comme langue étrangère. Au Canada anglophone, les gens parlent évidemment anglais et entendre un texte littéraire donne envie d’apprendre le français. Cela donne à entendre une musicalité d’écriture et, chez Duras, ce côté cinématographique indéniable, ancré dans la découvertes de grands passages de l'Histoire.

Cette tournée est aussi l’occasion de défendre des sujets forts, actuels, à enjeux. Sujets qui vont être découverts ou redécouverts par le public…

Oui ! A chaque fois que j’interprète une œuvre de Duras à l’étranger, mon axe est vraiment le texte,  qu’il soit accessible, audible et visible ! C’est extrêmement important pour moi. Je sais bien que Duras n’est pas un registre évident, ce sont des textes ardus, qui peuvent tomber des mains à la première lecture et il faut, en effet, un biais. Pour moi, c’est la scène… Une bande sonore m’accompagne et tous les personnages y prennent vie, pour nous plonger dans des jardins de Shalimar, dans une réception à l’Ambassade de France, donner à voir le parcours tortueux de la mendiante de Calcutta qui vit une injustice sans nom,  chassée de sa famille parce que enceinte à 16 ans et qui ère sur les routes depuis le Cambodge. Toutes les deux sont dans un mode de survie. Pour l’ambassadrice de France, c’est lié au poids de l’injonction sociale. C’est la même chose pour la mendiante qui dort devant les jardins de l’ambassade de France… Ces deux personnages se regardent, s’observent, se surveillent l’un l’autre. Elles sont toutes les deux finalement dans des situations qui se correspondent et qui trouvent un écho très fort. 

C’est en cela que ce texte m’interpelle, il est à tiroirs, extrêmement social et engagé. Il parle également d’amour, d’amours impossibles, un grand thème durassien aussi. Cet amour vient faire raisonner et ramener à la vie ces personnages qui s’oublient eux-mêmes. Après le spectacle, les bords de scène sont évidemment, pour moi, de grands moments d’échange, de rencontre, d’écoute vis-à-vis de ce qu’ils attendent et de ce qu’ils ont entendu. Ils n’ont pas forcément une culture durassienne, ce peut être pour eux un déclencheur, qui leur donne l’envie d’aller plus loin. 

Cette aventure est donc artistique mais aussi humaine : elle doit certainement être très enrichissante pour vous, à titre personnel…

Absolument ! C’est très enrichissant pour moi, ce sont des passerelles qui nourrissent mes créations et la personne que je suis. J’apprends tout le temps des autres : la résonance chez eux va leur faire penser à un auteur qu’ils connaissent et qu’ils vont pouvoir nous faire partager. Le fait de revenir dans des théâtres où j’ai déjà joué permet un tissage culturel et d’échanges avec ces gens qui me passionnent. Après Toronto, nous jouerons à Ottawa, la capitale, nous enchaînerons avec Halifax en Nouvelle-Ecosse sur la côte est Atlantique, puis à Edmonton en Alberta et nous clôturerons notre Tournée 2024 par Calgary dans les Rocheuses Canadiennes. J'ai hâte, les Canadiens sont connus pour être extrêmement accueillants et cultivés grâce à leur multiculturalisme, c'est une réalité. 

 

 

A quelques semaines du grand départ, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

C’est très excitant, évidemment, de partir pour l’étranger. J'adore voyager. J’adore apprendre des autres, observer d’autres façons de faire et de vivre. Et puis il y a une excitation artistique de monter ce spectacle, qui a déjà tourné, dans d’autres lieux encore. Je suis impatiente de revoir les équipes sur place, de savoir comment se porte le spectacle vivant. Il me tarde de savoir comment elles ont vécu les choses au quotidien durant ces deux années : j’étais vraiment arrivée au Canada, il y a deux ans, tout juste après le déconfinement, c’était alors, pour beaucoup de gens, leur première sortie. Les salles étaient pleines. C’est de l’humain et l'humain autour d'une œuvre fait du bien. Je m’y retrouve toujours plus que dans la partie fiction et image, où ce sont des aventures mais qui sont tellement plus courtes. On croise à peine les camarades de jeu, c’est toujours un peu frustrant. Là, pour la tournée, c’est la globalité qui me plaît encore plus : les équipes des Alliances Françaises, celles des différents théâtres, le public, les étudiants, la presse… Les échanges sont plein d’émotions, c’est pour moi un cadeau immense. J’espère qu’il y en aura encore d’autres mais rien n’est jamais acquis. C’est un budget, c’est donc un choix audacieux !

En complément, en juin, vous serez sur scène, en Normandie, pour 4 dates théâtrales, qui pourraient être le début d’une aventure plus longue…

Tout à fait ! On m’a proposé d’interpréter un rôle classique, celui d’Hermia dans « Les caprices de Marianne », de Musset. C’est un metteur en scène et comédien avec lequel je n’ai jamais travaillé mais qui connaît mon travail, Charles Durot, qui m’a fait cette proposition, dans une formation de 8 comédiens. Nous jouerons les 7.8.14 et 15 juin au centre d’art Jean-René Lozac’h, à côté de Dreux. Là encore, finalement, ça rejoint le thème  que j'évoquais plus haut…La pièce écrite en 1833, dénonce  les conventions sociales et les injonctions masculines données à une femme. Marianne est une jeune femme, mariée à un homme bien plus âgé qu’elle et on va lui prêter des intentions, on va définir ce qu’elle devrait être, ce qu’elle pourrait être, son caractère…C’est toute une suite de personnages qui vont dévoiler un peu qui elle est, ce qu’on croit qu’elle est. Marianne, finalement, en allant un peu la chercher, alors qu’elle est très ancrée dans son rôle de femme mariée, va, au travers de ce que les hommes projettent sur elle, essayer de définir qui elle est vraiment, écouter un peu son cœur et le laisser parler. Il y a, comme cela, un accès de liberté qui va naître en elle, en tout cas une possibilité de liberté…

J’interprète Hermia, la mère de Coelio, qui est fou amoureux d’elle et qui va tenter de la séduire mais qui est extrêmement timide, envoyant son meilleur ami pour la convaincre de l’amour qu’il lui porte. Hermia prédestine la quête amoureuse vouée à l'échec de son fils, en lui racontant dans une très belle scène, le drame d’amour et humain qu'elle a vécu, annonciateur du destin funeste qui l'attend. J’y vois un joli écho dans ces deux textes, qui sont très bien écrits. Je suis très touchée que l’on ait pensé à moi. Le travail sur les œuvres de Duras est plutôt un travail solitaire, avec de très petites équipes autour de moi et, là, je suis ravie d’intégrer une plus grande troupe. C’est une joie d’aller rencontrer d’autres comédiens et metteur en scène ainsi que le public normand pour cette session de premières représentations. L’humain donne toujours à voir, à réfléchir et à échanger sur nos métiers. Cela donne finalement beaucoup de force ! Au théâtre, il y a une entraide sur scène qu’il n’y a pas forcément sur la fiction française : pour moi, c’est un retour aux sources et ça va me faire du bien, pendant 6 mois, d’être dans une actualité théâtrale. Au plaisir d'y rencontrer vos lecteurs cher Julian !

Merci, Maud, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Notre petit cabaret : Béatrice Agenin et Emilie Bouchereau évoquent leur spectacle, actuellement à l'affiche au Lucernaire !

Publié le par Julian STOCKY

@ Cedric Vasnier

 

 

Bonjour Béatrice, bonjour Emilie,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes sur scène, jusqu’au 21 janvier, au théâtre Le Lucernaire, avec le spectacle « Notre petit cabaret ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’être à l’affiche parisienne, après deux festivals d’Avignon ?

Emilie : Oui, oui, c’est beaucoup de plaisir ! Entre les deux Avignon, on avait déjà réajusté des choses et on a encore retravaillé le spectacle cette fois-ci, notamment avec Salomé Villiers, metteuse en scène. Cela nous a apporté beaucoup de précisions et de directions, ça a vraiment nourri le spectacle ! Il y a plus de plaisir depuis qu’on a travaillé avec elle parce qu’elle a donné du sens à tous les mots.

Béatrice : Le plaisir est, maintenant, pleinement partagé. Cette aventure a démarré dans mon salon, on cherchait ce qu’on pouvait faire ensemble et elle a fait suite à une proposition que l’on m’avait faite, en 2020, d’une carte blanche sur une date, en festival. Avec Emilie, on n’a pas du tout la même façon de travailler, elle est chanteuse et compositrice, je suis comédienne et seulement comédienne : ce sont deux arts très différents ! Comme il me manquait 30 minutes sur cette carte blanche et que je ne la trouvais pas assez festive, j’ai demandé à Emilie si elle voulait bien chanter à l’occasion de ce festival. On a commencé comme cela…

On a tissé quelque chose ensuite avec ce que l’on aimait et que l’on pouvait présenter. On est parties essentiellement sur des textes autour de l’amour, ça s’appelait « Parlez-moi d’amour » et quand on l’a eu fait une fois, je trouvais cela frustrant de s’arrêter là, après tout le travail réalisé. C’est ainsi que j’ai eu l’envie et l’idée de prolonger l’aventure au festival d’Avignon.

 

@ Cedric Vasnier

 

Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ? Comment le caractériser ?

Emilie : Je crois que c’est une fantaisie avant tout. Ce n’est pas évident à décrire parce que, comme c’est un cabaret, c’est un enchainement de numéros c’est un peu une boite à surprises : il se passe pas mal de choses qui n’ont pas toutes un lien entre elles. Parfois, il y en a un, parfois il n’y en a pas parce qu’on s’autorise aussi, comme le veut le principe du cabaret, à aller dans certaines directions qui ne sont pas toujours attendues. C’était l’idée aussi…

C’est quand même quelque chose qui part aussi de notre lien à toutes les deux donc il y a cette idée de la transmission à travers l’art, la poésie, le théâtre et comment ça se transforme d’un parent à son enfant : le parent transmet quelque chose mais l’enfant se l’approprie à sa façon, il y a comme une métamorphose. En même temps, les deux arts sont quand même liés : j’ai fait de la chanson, un art de la parole, c’est très proche du théâtre, même si c’est une autre forme.

 

@ Cedric Vasnier

 

Béatrice : Au départ, je pense que l’on n’avait pas cela dans la tête. Sur cette première présentation, on a mêlé nos voix, c’était très compliqué pour moi parce que je n’avais pas de textes et que je n’ai l’habitude que de cela, d’un personnage qui a un début et une fin, avec une raison d’intervenir. Là, en dehors du fait que j’avais demandé  à Emilie de chanter, on s’était dit que l’on allait chercher autour de l’amour, mais parce qu’il fallait une idée, et avec fantaisie, pour que ce soit un divertissement. Ensuite, quand on a commencé à se dire que l’on allait jouer à Avignon, dans un lieu spécifiquement professionnel, il fallait quand même essayer de réfléchir à ce que l’on allait raconter, même si on n’avait pas encore l’idée, clairement, de la transmission. Ce que l’on avait envie de raconter, c’était ce que l’on aimait et, là, on a cherché des chansons amusantes comme « La chose » que l’on n’avait pas au début.

C’est là qu’est intervenue Caroline Roelands, une chorégraphe que j’avais rencontrée sur « La famille formidable ». Elle nous a beaucoup aidées pour développer ce spectacle chanté et dansé, en nous donnant des règles qui sont évidentes pour ceux qui font cela tout le temps et qui ne l’étaient pas pour moi. Par exemple, elle nous a suggéré de commencer non pas par un poème mais par une chanson, qui donne envie. Emilie a choisi « Fever »…Mais, il faut bien le dire, on était ignorantes sur l’histoire du cabaret : même si j’y suis allée plus petite, les cabarets d’autre fois n’ont plus rien à voir avec ceux de maintenant…

Emilie : C’est un spectacle de théâtre musical qui s’appelle « Notre petit cabaret », c’est un cabaret mais un cabaret un peu singulier, un peu à part.

 

@ Cedric Vasnier

 

Béatrice : Il est assumé comme tel parce qu’on a été bousculées nous-mêmes. Le cabaret s’est imposé de lui-même avec le contenu mais c’est devenu un « petit » cabaret car, au départ, on était dans un tout petit lieu à Avignon et aussi parce que l’on n’a pas la prétention de faire un cabaret avec 30 personnes derrière : on fait tout toutes seules !

Dans la première version, je n’avais pas encore imaginé faire des petits numéros très simples de magie. Mon père avait commencé à faire de petits tours de prestidigitation très âgé et l’idée, au fur et à mesure du temps, a germé que l’on pouvait faire, nous aussi, de petits numéros comme ceux-là. Mais on ne trouvait toujours pas le lien et il s’est fait, à la fin, avec Salomé…Cela a permis de donner du sens à tout ce que l’on avait fait, à partir du Lucernaire où ça a commencé à se lier : là, on peut parler du fait qu’il y a une vraie transmission, elle y était déjà avant mais on ne pouvait pas la nommer.

Les thèmes abordés sont nombreux et variés. Les choix ont-ils été évidents ?

Béatrice : Ce que je ressens, c’est que, au début, grâce à Caroline, qui nous aidait aussi dans les choix, on était assez vite d’accord sur les chansons, que ce soient des reprises ou des compositions d’Emilie. On avait quand même un peu le sens, grâce à « Parlez-moi d’amour », du temps qui passe et de la nuit. On est différent la nuit, c’est comme cela que le texte de Proust s’est imposé. En même temps, on ne voulait pas non plus qu’un thème particulier soit développé parce que ce n’était pas l’esprit. Maintenant, pour le coup, s’il manque des choses, en tout cas je n'enlèverais pas celles qui sont là.

Emilie : Effectivement, au tout début, avant que ce ne soit vraiment un cabaret, l’idée était de chanter des chansons et de dire des textes sur le thème de l’amour, avec différentes facettes. Ca parlait du lien, de la jalousie, c’était quand même assez centré sur l’amour amoureux, il y avait des choses qui marchaient bien, que l’on a eu envie de garder. On s’est dit que l’on allait quand même s’autoriser à s’éloigner un peu de ces thématiques-là, qui nous enfermaient un petit peu. Après, on s’est servies de cette thématique pour parler de l’idée du rêve du prince charmant. Je suis arrivée avec un questionnement là-dessus car ce n’est pas exactement ce qui se passe à l’âge adulte… mais, en même temps, pourquoi raconte-t-on des histoires aux enfants ? On s’est servies de ces thèmes-là pour inclure aussi un bout de transmission là-dedans : au-delà de la transmission par l’art, il y a aussi ce que l’on transmet à une petite fille et comment on rêve de la petite fille que l’on va avoir quand on sait qu’elle est dans le ventre. Des choses se sont tissées et, oui, on a gardé vraiment pas loin la thématique de l’amour : il y a beaucoup de chansons là-dessus qui nous plaisaient.

 

@ Cedric Vasnier

 

Béatrice : Après le premier Avignon, nous avions conscience qu'il nous manquait un regard extérieur, qui fasse le lien entre nous, comme une émulsion de la très bonne sauce qui accompagne un repas. Les amis que je sollicitais partaient tout de suite, en tant qu’écrivains de théâtre, sur le conflit et c’est exactement ce que l’on voulait éviter. On voulait vraiment de la fantaisie…

Emilie : Ce que l’on a rajouté un peu plus qu’à Avignon, c’est le décalage des générations : ce n’est pas un conflit mais ça met quand même en lumière comment, d’une génération à l’autre, les choses se transmettent, sont ressenties ou vécues. Je le fais dès le début sur « Fever », quand je présente ma mère au public, qui a été un peu gênante pendant mon interprétation. Mais c’est fait avec tendresse…Pareil, sur la fin, quand on parle de Racine et que j’arrive sur du Nirvana, ça veut dire que les routes se tracent différemment : ce n’est pas un conflit mais ce n’est pas un enfant calqué sur son parent. C’est, je pense, le juste milieu pour un cabaret !

En tout cas, ce spectacle vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit être très plaisant…

Béatrice : Oui, ça l’est ! On a bien fait, premièrement de le tenter, deuxièmement de le continuer, troisièmement de demander à des amis de venir nous aider. Parce que je crois que, maintenant, on est particulièrement heureuses de pouvoir mêler les arts en question et aussi de pouvoir varier toutes ces palettes, que l’on a trouvées au fur et à mesure. On y prend un vrai plaisir ! Ce n’est pas évident d’être sur scène avec quelqu’un d’aussi proche mais ça se passe aussi bien notamment grâce au contenu que l’on propose, un contenu joyeux et qui doit donner du plaisir.

 

@ Cedric Vasnier

 

Emilie : Ce que l’on essaie de raconter, c’est que c’est possible de travailler ensemble. Après, on ne raconte pas ce par quoi ça passe aussi car on ne peut pas dire que ce soit simple : cela nous a, en tout cas, peut-être permis d’explorer notre relation autrement, parfois de manière très belle et tendre mais pas toujours. Oui, c’est possible de se retrouver sur un certain terrain. On présente ce que l’on présente, il y a des gens à qui ça fait du bien et tant mieux ! Mais on ne peut pas en faire une leçon de vie…On y est arrivées et, si ça plait, on en est contentes !

Béatrice : Encore une fois, la forme ne peut être que légère, on ne peut pas s’appesantir. En ce moment, personnellement, avec tout ce qui se passe dans la société, alors que je n’ai joué que des personnages très tragiques ou très dramatiques, je n’aurais pas envie – en dehors même d’Emilie – de me confronter à des textes difficiles. Je suis ainsi très très heureuse, chaque soir, de pouvoir être légère, de m’amuser, de dire des choses que je n’aurais pas soupçonnées il y a cinq ans.

Justement, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public concernant ce spectacle ?

Emilie : Les gens sont quand même assez émus, par la tendresse, par le lien que l’on n’appuie justement pas tant que cela. On parle aussi d’enfance, la marionnette représente Emilie, petite, je pense que les gens sont émus par cela et ils nous disent avoir besoin de cela en ce moment. « Cela fait du bien » ressort souvent : légèreté, tendresse et loufoqueries sont les bienvenues !

Béatrice : Les spectateurs nous disent que, même si ça ne creuse pas très loin, le simple fait d’avoir passé un bon moment est déjà important. Des gens qui ont perdu leur maman trop tôt sont aussi touchés par ce que l’on propose, eux qui n’ont pas forcément eu le temps de partager un moment d'exception comme celui-là.

Dans ce spectacle, mon père est là, on fait référence à lui et, pour ceux qui me connaissent, ils sont très touchés que l’on aille chercher cet homme, qui ne payait pas de mine, qui ne faisait pas un métier extravagant mais qui était un vrai amuseur. Cette présence d’un homme du passé, qui a transmis sa passion pour la magie, à sa façon, fait une petite mayonnaise pour chacun : on a tous un grand-père ou une grand-mère que l’on évoque plus ou moins dans ses souvenirs. Je pense que tout cela fait un lien !

 

@ Cedric Vasnier

 

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette aventure, au-delà des dates calées jusqu’au 21 janvier ?

Béatrice : De reprendre !

Emilie : Oui, de reprendre quelque part, en tournée ou à Paris : ce serait une belle suite !

Béatrice : Je vous jure que les places, pour être programmé, sont chères en ce moment, au Lucernaire et ailleurs…Là, on a pu saisir une belle opportunité et on est prêtes à repartir, à rebondir !

Merci à toutes les deux pour vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Olivia Dardenne évoque la pièce de théâtre qu'elle joue actuellement à la Comédie Saint-Michel !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Olivia,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes à l’affiche, jusqu’au 6 janvier, à la Comédie Saint-Michel, de la pièce « L’abus d’amour ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est une grande joie ! Déjà parce que c’est une comédie et que j’adore faire rire. Je dirais même que c’est une comédie grinçante, qui a trait à l’amour…et pas que. Il y a aussi des sentiments qui sont à l’extrême opposée. J’ai un partenaire sur scène, Cédrick Spinassou, avec qui on prend beaucoup de plaisir à jouer cette partition.

C’est une pièce de Jean-Luc Simonneaux, avec qui j’avais précédemment travaillé sur une autre pièce, chantée, avec beaucoup de tableaux musicaux. On y trouvait déjà son univers grinçant, presque british. Ici, il n’y a pas de chanson mais on suit le parcours de ces deux personnages, qui deviennent un couple et qui évoluent très rapidement, en une heure de temps sur scène.

Sans tout en dévoiler, comment caractériser votre personnage ?

C’est une veuve pas tout à fait éplorée, qui cherche à être rassurée financièrement. Elle a beaucoup de craintes pour l’avenir et cherche quelqu’un qui soit un peu solide à ce niveau-là. Elle utilise ainsi le site bien connu « Meetic », pour trouver celui qui pourrait lui apporter tout cela. Elle a besoin de contrôler les choses, elle a certainement souffert parce qu’elle peut être assez froide, calculatrice, méthodique, manipulatrice…Bien sûr, derrière cette façade, se cache une fragilité, voire une angoisse. C’est un personnage qui peut être glacial, comme de feu !

 

 

Finalement, ce sont deux personnages névrosés qui se rencontrent : que va devenir cette rencontre ? Ils vont effectivement être ensemble mais ça va faire des étincelles…En tout cas, on ne peut pas s’attendre au déroulement de la pièce, il y a des tournants assez inattendus.

On imagine, du coup, que ce personnage vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit être plaisant, artistiquement parlant…

C’est très plaisant, d’autant que chaque scène permet de passer à une autre étape de leur relation : tout va très vite. Donc, oui, le chemin est très intéressant ! C’est assez jubilatoire…

Vous êtes à l’affiche depuis début septembre. Justement, quels principaux retours avez-vous pu avoir du public ?

Ce côté inattendu, presque baroque, incisif, barré, ressort. En fait, le public peut, un peu, être tourneboulé par tout ce qui se passe sur le plateau. Globalement, les spectateurs sont enthousiastes et disent avoir passé un chouette moment de divertissement, voire même un peu plus.

 

 

Le fait d’incarner ce personnage depuis plusieurs mois vous permet sans doute de le travailler plus longuement, sur la durée…

Oui, complètement ! C’est vraiment une richesse de pouvoir jouer une pièce sur un long temps et assez souvent. Cela permet d’aller vraiment au fond des choses, de ciseler. Dans le détail, le personnage et ce qui se joue prennent sens. C’est passionnant ! Surtout sur un tel personnage, assez dur mais que j’ai envie d’aimer et de défendre. Je peux donc aller chercher ce qu’il faut et, même dans ce qui se passe entre les deux personnages, je peux trouver ce qui fait qu’ils vont finalement être ensemble et vivre beaucoup de choses à deux. C’est comme dans un groupe, il y a un effet miroir où chacun révèle l’autre, même dans ses névroses.

Du coup, au fur et à mesure des représentations, vous rapprochez-vous de votre personnage ? Ou inversement peut-être ?

Alors, c’est un peu compliqué sur ce type de personnage : à l’inverse, cela permet d’explorer des choses que l’on ne souhaite pas trop développer dans la vie. C’est très enrichissant. Mais on met toujours un peu de soi dans les personnages que l’on sert.

Sur scène, j’aime travailler par couche et donner un animal, un élément, des caractéristiques précises, pour travailler de manière organique. Ce qui permet évidemment d’utiliser ce que je suis mais aussi de construire quelque chose qui fait que, parfois, même le personnage peut me surprendre dans ses réactions. Car je ne suis pas à me regarder jouer.

Une fois que j’ai construit tout cela, qui part évidemment de moi, cela me permet d’avoir une grande liberté de jeu et d’explorer encore plus, dans tous les aspects, même ceux qui font un peu peur.

Pour l’audiovisuel, le travail est un peu différent car la caméra vient chercher notre intériorité et il est important de trouver une vérité qui touche à l’intime.

 

 

Au-delà des dates jusqu’à janvier, si jamais l’opportunité venait à se présenter, sans doute seriez-vous ravie de prolonger l’aventure, dans le même théâtre ou ailleurs…

Tout à fait ! Oui, j’aimerais qu’elle vive encore, en trouvant d’autres théâtres où la jouer ou en la présentant dans des festivals. Notre sympathique petite équipe est prête à voyagerJ.

En complément, quels sont vos autres projets et actualités à venir ?

J’ai joué dans « Un Si Grand Soleil » l’année dernière, je serais ravie que ça reprenne. Cela ne dépend pas de moi…J’ai beaucoup privilégié le théâtre auparavant, aujourd’hui je suis très intéressée aussi par l’audiovisuel et le travail à la caméra. Je démarche dans ce sens.

Je développe également un projet personnel, un format très court pour les réseaux sociaux, mais qui nécessite de l’écriture et donc du temps pour se poser, ce qui n’est pas toujours simple. En tout cas, ce projet me tient à cœur, où le personnage concurrence ChatGPT mais avec un côté un peu fou-fou et séducteur. Il me permet d’aborder des sujets pour moi essentiels, avec légèreté et de manière ludique.

 

 

Au théâtre, j’ai passé une audition pour incarner une reine, je croise les doigts, ça me plairait beaucoup. Ce serait pour jouer, en plus, en l’église de Saint-Denis, un très beau site.

Je cherche bien sûr à multiplier les opportunités, mon agent termine son activité et il va donc falloir que je m’attelle à la recherche d’un autre agent, qui m’amène plus de travail. Je joue en anglais aussi donc j’aimerais bien trouver quelqu’un qui me permette d’accéder à ces castings, surtout dans une période où il y a de plus en plus de tournages en France. Je cherche donc à me donner les moyens de travailler beaucoup, de faire de nouvelles rencontres, d’évoluer encore et toujours, parce que j’adore cela.

Merci, Olivia, pour toutes vos réponses !

 

 

Publié dans Théâtre

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