Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

theatre

Nadia Richard évoque sa belle actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Nadia,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Vous êtes actuellement sur scène, à la Comédie Oberkampf, dans la pièce « Le gang des chieuses ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui ! Déjà, je suis très très heureuse d’être dans cette pièce mais je suis surtout très très heureuse, depuis bientôt un an, d’être sur une scène de théâtre ! Parce que, en fait, j’ai été prise il y a quelques mois pour la pièce « Les adoleschiants » de Robert Punzano, c’était mon premier contrait professionnel au théâtre. Là, du coup, avoir un nouveau rôle, complètement différent, pour cette autre pièce me rend très heureuse ! J’ai un peu le sentiment que le théâtre m’appelle, c’est chouette de ne pas avoir besoin de trop galérer pour enchainer les bonnes surprises…

Avec vos mots, comment présenter la pièce « Le gang des chieuses » ?

C’est l’histoire de deux femmes, Amy, que je joue, et Fanny. Amy est celle qui est considérée comme la chieuse, c’est d’ailleurs plutôt une croqueuse d’hommes, c’est une femme qui enchaîne les hommes. Fanny, elle, rêve de devenir comme Amy car elle n’a jamais réussi à « pécho », tout simplement. Elle tend presque un piège à Amy pour l’inciter à l’aider à sortir de cette situation…

On suit un peu leurs évolutions à toutes les deux, où Amy donne plus ou moins des cours de séduction. Il se trouve que la situation va finir par se retourner contre elle…En tout cas, c’est le parcours de deux femmes qui s’apprennent des choses ! En vérité, Amy va aussi apprendre beaucoup grâce à Fanny, notamment des valeurs autour de l’amitié, de l’empathie et du comportement envers les autres. Chaque personnage a ainsi sa dose de choses intéressantes ou de valeurs à transmettre, ce qui donne un contraste très agréable !

On comprend ainsi que votre personnage vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit certainement être très appréciable…

C’est super ! D’autant plus que je joue une femme qui a presque mon âge…J’ai donc la liberté d’être moi-même et c’est vrai que c’est grisant. La palette est large : le personnage d’Amy commence très guindé, très jugeant et condescendant et termine presque en mode « what the fuck ». C’est délicieux de jouer cela !

Sur certains traits de la personnalité d’Amy, vous retrouvez-vous parfois en elle ?

Pas vraiment ! A part le fait d’avoir envie d’aider les copines à choper, ce qui est un peu ma marque de fabrique, non parce que je ne me retrouve pas dans le côté condescendant, ni dans le côté jugeant ni dans les moments « what the fuck ». Je suis finalement quelqu’un d’assez tranquille dans la vie, même si j’aime bien faire des blagues…Récemment, une amie qui est venue me voir sur scène m’a dit, en sortant : « c’est dingue, je ne t’avais jamais vue comme cela »…

La distribution des personnages est alternante, ce qui nécessite probablement d’être encore plus précis et fin dans le jeu…

Oui, complètement ! Cela demande en amont une certaine préparation…Après avoir joué plusieurs fois avec chaque personne, on sait aussi quels sont les petits tips du partenaire. J’ai pu observer que chaque Fanny est réellement différente, ce n’est pas la même interprétation et ça donne une couleur complètement différente au spectacle. Finalement, il faut aussi adapter son personnage à la couleur en face…Aussi, ce qui est génial, et je trouve cela très riche, c’est que ça apporte beaucoup de fraicheur ! On se surprend les unes les autres, il y a des impros dans tous les sens, on n’est pas dans un tunnel, il y a toujours de nouvelles choses qui sortent alors qu’on ne s’y attendait pas. On s’amuse pour de vrai et je trouve cela extraordinaire !

Quels principaux retours avez-vous pu avoir de la part des spectateurs, à l’issue de la représentation ?

Généralement, les gens sortent heureux ! Aujourd’hui, les femmes, pour rire entre elles, se revendiquent chieuses, c’est sympa, c’est très bon enfant, du coup le thème de la pièce leur parle. Maintenant, j’ai quand même vu deux à trois visages un peu choqués parce qu’il y a quelques blagues autour de la sexualité qui envoient. Mais, sinon, d’une manière générale, les retours sont plutôt unanimes : le public est conquis !

 

 

C’est une pièce à deux personnages féminins mais, pour autant, elle s’adresse évidemment à tous, aux femmes comme aux hommes…

Evidemment ! Une pièce qui met en scène deux femmes peut tout à fait intéresser les hommes…Maintenant, c’est vrai, ça parle des femmes qui cherchent des hommes mais les blagues font rire tout le monde. D’ailleurs, soyons honnête, on observe une très grande majorité de femmes dans le public mais il y a une petite surprise pour les hommes qui se mettent au premier rang…Je n’en dis pas plus !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que ça continue à aussi bien se passer. Pour l’instant, j’ai joué avec deux des quatre Fanny actuelles et ça se passe très bien. C’est chouette, je m’amuse, je pense qu’on est là pour ça de toute façon, pour jouer et prendre du plaisir !

Cette nouvelle expérience sur les planches de théâtre vous donnera peut-être l’envie de prolonger l’aventure dans d’autres spectacles ?

Comme je joue déjà deux pièces, je n’ai pas forcément la volonté d’en jouer une troisième en même temps, ça ferait beaucoup ! A côté de cela, j’ai toujours mes activités de Youtubeuse, de créatrice de contenus, de streameuse aussi, c’est déjà un rythme intense. Maintenant, oui, je suis très inspirée par les auteurs des pièces sur lesquelles je travaille, je trouve génial de voir comment, en écrivant, ils font fructifier ensuite le petit empire qu’ils se sont créé. Cela m’a donné l’envie d’écrire ! Comme j’ai beaucoup de choses à dire par rapport à ce que je raconte en vidéo, j’ai eu l’idée d’écrire un spectacle autour de ces sujets-là. Pour l’instant, c’est en préparation, cela ne verra pas le jour avant le mois de septembre au mieux…J’ai d’ailleurs fait ma première lecture il y a peu, évidemment il y a mille et une chose à modifier mais j’ai bon espoir, j’y crois, j’ai envie ! Il me tarde de pouvoir jouer ce que j’ai moi-même écrit : c’est très chouette de faire passer le message des autres mais je pense qu’il y a une petite étincelle encore différente quand on joue son propre message !

Merci, Nadia, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Elena Lemercier évoque son actualité, sur scène et sur Twitch notamment !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Elena,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Vous êtes actuellement sur scène, chaque mercredi soir, au théâtre Darius Milhaud, dans la pièce « Puisqu’on se connait ! ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, énormément ! Déjà parce que c’est un ami, Jean-Baptiste Jonemann, qui a écrit la pièce, ce qui m’a permis de voir toute son évolution. Cela fait ainsi plaisir d’en faire partie…Au début, c’était un court-métrage d’une scène puis Jean-Baptiste s’est dit qu’il pourrait être intéressant d’en faire une pièce de théâtre. En accompagnant la relecture de l’écriture, l’auteur m’a alors proposé de jouer dedans, ce que j’ai accepté avec d’autant plus de plaisir qu’un rôle me correspondait bien. De là, on a proposé à une autre amie, Naomi Huart, de rejoindre l’aventure. On se connait depuis 8 ans, on avait tous fait l’école Acting International.

Ensemble, on a fait le casting pour dénicher les deux rôles masculins manquants, je me suis ainsi glissée dans la peau d’une directrice de casting, j’ai fait l’annonce, je l’ai postée, j’ai lu les réponses,…On a vu beaucoup de monde avant, au final, de choisir Gatien Bon et Sigismund Guibbaud.

J’ai beaucoup apprécie le processus en tout cas, j’ai vraiment pu participer à l’élaboration de ce projet !

Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ? De quoi parle-t-il ?

Deux couples se baladent…Une fille, que j’interprète, fait des signes parce qu’elle pense reconnaitre la personne en face. De là, ils vont se parler mais sans vraiment savoir d’où ils se connaissent. Ni l’un ni l’autre ne s’en rappellent…Ils cherchent en vain et finissent par s’inviter à dîner. S’en suit un huis-clos chez la fille qui a fait le premier pas…On essaie tous de se rappeler d’où on se connait mais surtout si on se connait vraiment ! C’est une comédie romantique, avec un peu de drame…

 

 

Quelles sont ainsi les principales caractéristiques de votre personnage ?

Aline, mon personnage, est quelqu’un qui est toujours dans la bienséance, la bienveillance, qui fait attention à son image, qui fait attention aux autres, qui essaie d’être une hôte parfaite, qui essaie d’être une fille parfaite, qui essaie de tout bien faire…Elle est très gentille ! On pourrait presque lui reprocher de faire trop attention à l’image, de ne pas se laisser aller, de faire attention aux autres mais sans faire assez attention à elle, de s’oublier, ...

Sur certains traits de sa personnalité, vous retrouvez-vous parfois en elle ?

Tout à fait ! Je me retrouve dans tout ce que je viens de dire. Je peux ajouter que je suis timide, contrairement à elle. Je ne ferais pas, par exemple, de signes au loin à une personne…C’est la seule différence entre nous deux, elle est plus exubérante et ouverte ! Je dois donc travailler ce côté-là et c’est très intéressant à faire !

Ce personnage semble vous permettre une palette de jeu large et variée, ce qui doit être plaisant pour vous…

Oui, oui ! Sans raconter la pièce, tout le monde a plein d’émotions mais je suis la seule à passer par tous les sentiments. C’est sympa à faire comme cheminement et déploiement. Je ne dois pas juste rester sympa et souriante, avec un masque social…En fait, je perds ce dernier petit à petit dans la pièce, c’est intéressant à faire et, j’imagine, à voir. Même la voix de mon personnage change : très aigue au départ, elle finit plus grave et plus posée, sans sourire. Comment ? Pourquoi ? Il faut venir voir…

 

 

Quels premiers retours avez-vous pu avoir de la part des spectateurs, à l’issue des représentations ?

Que du positif ! Tout le monde a apprécié, tout le monde a compris, c’est quand même le principal de capter les actions, les sous-entendus, les sentiments des personnages. Le metteur en scène adore demander au public quel était le personnage préféré de chacun, auquel il a pu s’identifier et tous les rôles ressortent à un moment donné. C’est intéressant, ensuite, de comprendre pourquoi.

Beaucoup de spectateurs ont été très empathiques envers Aline, ils se retrouvent en elle, peut-être pour le côté masque social et le fait qu’elle essaie toujours de bien faire.

Après quelques représentations seulement, sans doute continuez-vous à peaufiner et à affiner votre jeu, en fonction de vos ressentis sur scène ?

C’est en perpétuel mouvement, ce n’est jamais figé ! A chaque fois, on redécouvre des choses…Par exemple, à un moment de la pièce, on parle du poulet délicieux cuisiné par mon personnage et, juste après, ce dernier demande à Guillemette s’il a aimé. A la première représentation, au lire de dire « Et vous, Guillemette ? », j’ai dit « Et vous, poulette ? » J J J. Depuis, je le redis à chaque fois parce que c’est drôle ! On laisse donc place aussi au moment présent…et aux heureux accidents, comme j’aime dire, qui continuent de faire évoluer cette pièce, en y rajoutant des instants intéressants.

Au-delà des 11 dates programmées, certainement que vous avez l’envie de voir l’aventure se prolonger ?

Tout à fait ! C’est pour cela que l’on a fait un dossier de presse que l’on envoie aux directeurs de théâtre et aux producteurs qui viennent voir notre pièce. Oui, on espère la faire progresser et avancer, pourquoi ne pas aussi la jouer dans d’autres théâtres et être produits. On vient de trouver un community manager, qui va nous aider à faire la publicité !

 

 

En parallèle, dans un autre registre, vous faites régulièrement des streams de jeux vidéo sur Twitch. En quoi cela consiste-t-il ?

Le streaming regroupe beaucoup de choses mais, de base, c’est jouer à un jeu vidéo en ligne en live. C’est-à-dire que des personnes peuvent me regarder jouer, commenter, me donner des indications, me parler, rigoler avec moi, me poser des questions. Aujourd’hui, ça va même au-delà, certains font des émissions, y parlent d’actualité ou encore de choses plus spécifiques, comme par exemple les mangas.

Pour l’instant, je me contente de jouer à des jeux vidéo et de m’amuser. J’ai découvert le stream via Squeezie, le youtubeur numéro 1, je regardais des rediffusions de ses jeux et je me suis demandé pourquoi je ne ferais pas la même chose…Je cherchais à ouvrir une chaine Youtube mais sans trouver de contenu intéressant : à chaque fois que j’avais une idée, elle existait déjà. Voyant qu’il mettait « simplement » en ligne ses jeux sur Youtube, j’ai trouvé cela plutôt simple et je me suis lancée sur Twitch.

Au-delà de la partie visible que vous venez d’évoquer, tout un travail de l’ombre est à faire régulièrement…

Effectivement ! Pour une chaine Twitch, c’est bien de se différencier. Ce n’est juste appuyer sur Play, lancer le live et jouer. Au-delà de la personnalité du streamer, c’est intéressant d’avoir sa propre marque. Cela passe par créer ses propres émoticônes, ses propres designs, ses propres dessins. J’ai choisi le thème de l’astronomie, avec des fusées. Les couleurs sont importantes, il y a beaucoup de montage et de création à faire. Je dois aussi établir un planning par semaine puis prévenir ma communauté pour que les gens soient au rendez-vous.

Il n’y a pas de barre de recherche sur Twitch, il faut aller sur Youtube pour trouver plus spécifiquement ce que l’on veut. Donc il vaut mieux aussi avoir une chaine Youtube…On peut juste poster sa rediffusion telle quelle mais peu de monde regarde jusqu’à 8 heures de stream en replay…Il faut ainsi faire un montage vidéo, c’est beaucoup de travail !

Les live requièrent aussi pour vous un dynamisme et une attention de tous les instants, pour capter et intéresser continuellement les personnes connectées…

N’étant pas la meilleure en jeu, les gens ne viennent pas uniquement pour mon niveau, je dois donc parler, faire des bêtises, être moi-même : j’explique ce qui se passe, ce que je fais, je montre mes émotions,…Donc, oui, au-delà de cette intensité pour garder en éveil les gens pendant 4,6 ou 8 heures, il faut que je me force à communiquer, à être présente et non pas effacée. Cela m’a beaucoup aidée à prendre en confiance en moi. C’est pour cela que la durée et la fréquence des streams sont importantes : quand on en fait trop, à un moment donné, on est fatigué et ça devient moins intéressant. Il faut donc avoir envie de jouer et de streamer…

 

 

Cela vous permet ainsi un enrichissement personnel et la prise en main de tâches que vous n’auriez probablement pas pratiquées sinon …

C’est vrai ! Je ne pensais pas pouvoir trouver mon bonheur là-dedans. J’ai toujours joué à des jeux vidéo mais solitaires, où je n’avais pas besoin de discuter avec mes partenaires de jeu. Pendant le Covid, j’ai découvert Discord, une plateforme vocale où on peut discuter principalement avec d’autres personnes qui jouent à des jeux vidéo et j’ai ainsi trouvé une communauté qui me correspond. Avec qui j’ai les mêmes centres d’intérêt, avec qui je peux parler mangas, jeux vidéo, …C’est intéressant pour moi de pouvoir interagir avec eux de choses que j’aime et que je connais.

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

D’avoir une communauté qui grandit, avec des gens biens ! J’espère attirer à moi des personnes qui me correspondent, qui ont envie de découvrir mon parcours, mon humeur, ma personnalité, pour que l’on rigole ensemble, qu’on s’amuse. Que, grâce à cela, j’arrive aussi à grandir en tant qu’actrice et à développer mon réseau ! Je trouve que les deux se lient : si je n’étais pas actrice, je pense que j’aurais beaucoup plus de mal à m’exprimer en stream.

On ne peut donc me souhaiter que du bon et de trouver les personnes adéquates avec qui pouvoir continuer cette aventure.

Merci, Elena, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Charlotte Bermond évoque sa première participation au festival Mises en Capsules, avec le spectacle Alleluia Elon !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Charlotte,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Du 20 mai au 6 juin prochain, vous serez, les lundis et jeudis, sur la scène du théâtre Lepic, dans le cadre du festival MISES EN CAPSULES. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de participer à cette belle aventure ?

Absolument ! Je suis très heureuse et très fière d’entamer cette nouvelle aventure avec une équipe en OR ! Des comédiens excellents de la Compagnie Pliez Bagage que j’affectionne tout particulièrement. J’aime énormément leur travail. Et c’est une aventure nouvelle pour moi, car en plus de jouer, on chante également !

La pièce dans laquelle nous pourrons vous voir s’appelle « Alleluia Elon » par la Cie PLIEZ BAGAGE. Une capsule de 30min, écrite par Thomas Cannariato et mise en scène par Madlyn Farjot. Sans tout nous dévoiler, comment présenteriez-vous cette pièce ?

C’est une comédie sous forme de spectacle musical.  On y découvre le gourou de la Silicon Valley : Elon Musk en personne ! Ce dernier est persuadé qu’il trouvera l’idée miraculeuse qui mettra fin au réchauffement climatique et pourra ainsi faire de lui le sauveur de l’humanité, mais aussi (et surtout), lui permettra de garder sa place sur le podium des milliardaires. Cette idée ingénieuse, il va aller la chercher chez « Rouchouchou » … Je ne vous en dévoile pas plus ! Il faut venir pour découvrir cette aventure rocambolesque ! C’est une comédie très bien écrite et mise en scène par le binôme Thomas Cannariato et Madlyn Farjot de la Cie PLIEZ BAGAGE.

 

 

Cette pièce peut donc être catégorisée comme étant une comédie…

Oui ! On est totalement dans une comédie ! On rit énormément ! Mais avec un message très fort, puisque cette pièce tend à dénoncer la folie des hommes riches à croire que l’on peut tout régler avec l’argent…l’irresponsabilité ou l’aveuglement de l’homme face au dérèglement climatique, toujours dans un but ultime : le profit.

Même si ce n’est sans doute pas évident sur une durée de 30 minutes, c’est une pièce complète, avec un début, une histoire et une fin…

Absolument ! Alors pour ceux qui ne connaissent pas encore le festival MISES EN CAPSULES, ce sont 16 compagnies sélectionnées, parmi plusieurs centaines de candidatures, à la suite d’auditions, pour présenter une pièce de 30min (avec un début, un milieu et une fin). Il y a 5 compagnies par soir, donc 5 capsules à découvrir entre 19h et 22h30.

 

 

C’est vrai que c’est toujours compliqué de condenser une pièce en 30 minutes. Cela passe très vite ! Mais nous sommes très heureux du travail accompli avec toute la troupe, et on a hâte de vous la faire découvrir.

Et l’objectif bien sûr, sera, dans un avenir proche, de vous faire découvrir la version longue. C’est ce que le festival MISES EN CAPSULES permet, en nous offrant une visibilité auprès des professionnels et du grand public.

A quelques jours de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quelles sensations prédominent actuellement ?

Je suis hyper excitée ! J’ai vraiment hâte de me retrouver dans cette atmosphère théâtrale. En plus, j’ai des partenaires exceptionnels alors c’est que du bonheur J !

J’aurai le plaisir de partager la scène avec l’excellente comédienne-chanteuse Anne-Laure Triebel, Ludovic Thievon, qu’on a pu applaudir dernièrement dans le spectacle « Spamalot le musical » Molière 2024 !  Thomas Cannariato l’auteur de la pièce et Antoine Bobbera dans le rôle d’Elon Musk ! Une bien belle équipe dirigée d’une main de maître par la metteuse en scène Madlyn Farjot.

Je suis heureuse que l’on m’ait fait confiance pour ce projet et je vais y aller à fond !

 

 

Participer à ce festival doit être aussi une fierté pour votre troupe : être choisis parmi Plusieurs centaines de candidatures déposées …

Bien sûr ! C’est un évènement incontournable dans le milieu théâtral donc c’est une belle reconnaissance pour la Cie PLIEZ BAGAGE. Et plus individuellement, pour nous les comédiens, c’est une belle opportunité de pouvoir jouer dans ce charmant théâtre Lepic, montrer notre travail et faire de belles rencontres artistiques.

C’est un festival qui a été un tremplin pour de nombreux comédiens…

C’est un festival qui a été créé par Benjamin Bellecour et Pierre-Antoine Durand. Depuis 16 ans, le festival enchaine les succès et de nombreux comédiens que l’on connaît bien aujourd’hui y ont participé, je pense par exemple à Camille Cottin, Pierre Niney, Jonathan Cohen ou encore Alexis Michalik.

Ce festival est génial, il permet de faire découvrir de nouveaux talents et de faire émerger de nouvelles pièces que vous pourrez certainement aller voir par la suite, en version longue, à Paris, Avignon, ou à travers toute la France.

 

 

Pour le public, au-delà de découvrir ces différentes créations, ce sera aussi l’occasion d’aller dans un magnifique théâtre, à l’ambiance singulière…

Oui, c’est un théâtre charmant. Il est situé vraiment en plein cœur du village de Montmartre, cela donne un aspect encore plus magique à cet évènement ! La salle est très intimiste et plonge le spectateur très rapidement dans l’univers de la pièce.

Le théâtre Lepic a été repris en 2018 par Salomé Lelouch, qui en a fait un superbe lieu, avec de très belles productions. C’est un super théâtre !

Sans doute êtes-vous impatiente de découvrir les retours des spectateurs et des professionnels ?

C’est aussi cela l’idée du festival, à savoir de créer un échange, aussi bien avec les spectateurs que les professionnels du métier. C’est génial de pouvoir échanger artistiquement.  

 

 

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter à quelques jours de la première ?

Du succès ! On ne va pas se mentir, on a envie que ça marche. Une belle connexion avec le public, et du plaisir, du plaisir et du plaisir ! N’hésitez pas à venir nous voir, on vous attend !

Merci, Charlotte, pour toutes vos réponses !

 

 

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Mélissa Rojo nous en dit plus sur ses différentes casquettes artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

@kobayashi

 

 

Bonjour Mélissa,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Après quelques temps sur scène, vous êtes depuis 2017 la cogérante de La Petite Loge, le plus petit des théâtres parisiens. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Exactement ! C’était un peu une peur au début : moi qui voulais être comédienne, je me demandais comment j’allais vivre le fait de mettre en lumière les autres. Finalement, je pense que c’est arrivé au très bon moment dans ma vie. Je suis très très épanouie à cette place, je pense qu’elle me correspond davantage. C’est un bonheur d’aider, de donner la possibilité à de jeunes artistes de débuter et de jouer dans les meilleures conditions possibles, de les accompagner au quotidien. C’est très chouette de voir éclore des artistes et des spectacles !

Si l’on revient à la genèse de cette aventure, comment s’est présentée cette opportunité de devenir cogérante de ce lieu ?

Ce n’était pas forcément une envie, c’est quelque chose que je ne projetai pas du tout dans ma vie. Pour la petite histoire, en 2017, je jouais, en tant que comédienne dans ce théâtre, « Huis clos, » une pièce de Sartre. J’avais Perrine Blondel pour partenaire de jeu et elle était déjà directrice du lieu…On s’est rencontrées sur scène, on s’est très très bien entendues.

Elle m’a dit voir un peu en moi celle qu’elle aurait aimé être quand elle avait repris ce théâtre, elle arrivait à ce moment-là un peu en bout de course et avait l’envie que je reprenne le lieu avec elle…C’est donc quelque chose qui m’est complètement tombé dessus ! Je n’avais aucune expérience de gestion d’un lieu, j’ai donc pris le week-end pour réfléchir et quand je lui ai dit oui, elle m’a confirmé que cela la reboostait…On a ainsi poursuivi l’aventure toutes les deux !

Comment décrivez-vous ainsi ce théâtre ? On peut dire notamment que c’est un tremplin pour les artistes…

Tout à fait ! C’est le plus petit théâtre de Paris, il fait 16 m² pour 25 places. On est vraiment estampillé, depuis quelques années, lieu de découverte des humoristes de demain : ce sont des humoristes plus ou moins jeunes – il n’y a pas d’âge – mais ce sont des nouveaux spectacles qui viennent se roder ici pendant 3 mois, 6 mois voire 1 an. C’est donc la première étape pour la création d’un spectacle !

Nous ne programmons pratiquement que du stand-up, un peu de seuls en scène aussi, à tendance humoristique.

Vous évoquiez la superficie du lieu, elle permet une proximité entre l’artiste et son public mais cela reste un vrai exercice car les spectateurs sont au plus près, presque les yeux dans les yeux…

Oui, c’est un vrai lieu de travail : on ne peut pas se cacher à La Petite Loge, l’humoriste est tellement près qu’on voit tout. Souvent, les humoristes qui sont passés par ici disent pouvoir maintenant jouer partout, après avoir fait le plus dur.

 

@kobayashi

 

Comment sont choisis et sélectionnés les artistes mis à l’affiche ?

Nous auditionnons tous les artistes que nous programmons. Notre système est vraiment en 50/50, ce n’est que de la coréalisation, avec partage de recettes, sans location donc on s’engage et on choisit tous les spectacles. C’est ce qu’il y a de plus agréable à faire !

Avec Perrine, nous allons voir beaucoup de spectacles, de plateaux ou de soirées découverte. Parfois, nous avons des coups de cœur et c’est alors nous qui allons voir les artistes pour leur proposer une programmation le jour où ils auront un spectacle complet. Sinon, comme on commence à avoir une jolie renommée dans le milieu du stand-up, énormément d’artistes nous sollicitent. Là, on fait une première sélection avant de les rencontrer ensuite pour passer une audition. On demande alors à voir à peu près 20 minutes du spectacle, suivis d’un temps d’échanges.

La programmation est hétérogène, dans le sens où des artistes différents sont à l’affiche chaque jour, permettant au public un choix varié…

On programme chaque spectacle au minimum 3 mois, de manière hebdomadaire. On a même 2 artistes différents chaque soir, ce qui permet de programmer 10 spectacles par semaine.

L’histoire du théâtre est déjà riche d’artistes, de renom aujourd’hui, qui ont commencé ici, ce qui doit certainement vous rendre particulièrement fière…

C’est une sensation incroyable ! Quand on retourne ensuite les voir dans des grandes salles, c’est une fierté immense. C’est très chouette d’être à la base d’un spectacle et de voir jusqu’où il peut aller.

Spontanément, je pense à Paul Mirabel, mais il y a aussi Marine Rollman, Vérino, Gaspard Proust, Morgane Cadignan ou encore Alexandre Kominek.

Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public, bien sûr sur la programmation mais aussi sur l’originalité du lieu ?

En fait, c’est une vraie expérience pour le spectateur, comme ça l’est pour l’artiste, d’être aussi proches. C’est un petit cocon, on a l’impression que l’humoriste joue dans notre salon. C’est également plaisant, pour le spectateur, d’être parmi les premiers publics de futurs grands humoristes.

Sans doute que les retours des artistes vont dans le même sens…

J’en parlais, souvent ils nous disent être armés, ensuite, pour aller jouer partout : c’est vraiment le plus gros ressenti ! Il n’y a pas d’artifice ici, il n’y a pas de grand jeu de lumière ni de mise en scène donc ils doivent vraiment travailler ce qu’ils veulent dire. Ils sont ensuite prêts pour aller partout !

Actuellement, quels sont justement les artistes à l’affiche ?

Avec Perrine, on aime le stand-up mais on apprécie beaucoup les textes et les propos, c’est vraiment quelque chose qui est important pour nous quand on fait passer les auditions. En ce moment, il y a le spectacle « Garçon », dans lequel Sam parle de comment être un homme aujourd’hui quand on ne veut pas ressembler à son père…Vaste sujet ! C’est vraiment sur comment exister quand on ne se retrouve pas dans le patriarcat ni dans les injonctions de la virilité. Le jeudi, Lala est sur scène : en plus d’être humoriste, elle est professeur des écoles donc elle parle aussi de cette vie de maitresse. Je pense également à Simon Pintault, un humoriste qui parle beaucoup du pouvoir de l’imagination et de comment ça l’a sauvé dans pas mal de situations de son enfance. Sans oublier Thomas GT qui parle de dyslexie. Ce n’est qu’un panel des spectacles proposés en ce moment, pour le reste n’hésitez pas à aller voir notre site !

 

 

Nous l’avons dit, vous êtes cogérante de ce lieu depuis 7 ans. On peut penser que votre quotidien est très varié et animé, avec des tâches bien différentes….

Clairement ! Avec Perrine, on n’a pas d’employé donc on fait tout : la billetterie, la régie, les retours aux comédiens, …Mais aussi la gestion administrative ou encore le ménage. On a même fait les banquettes, c’est dire : Perrine les construit de ses mains et je les peins.

Honnêtement, la gestion de ce théâtre est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie ! Je suis au contact des humoristes, je les accompagne, je travaille presque avec eux leur spectacle…je suis aussi à mon compte, c’est un vrai travail d’entrepreneuse. Je suis vraiment très très heureuse de travailler pour moi et de faire quelque chose que j’aime ! Cela n’a pas de prix, c’est un réel bonheur ! Avec Perrine, on forme un binôme très très cool, on n’a pas besoin de se parler, on se comprend, c’est facile et fluide depuis le début !

Sans doute que votre parcours personnel sur scène avant cette expérience de cogestion vous aide dans l’accompagnement des artistes…

En fait, je pense surtout que ça m’aide dans le sens où je parle la même langue qu’eux. En ayant été à leur place, je sais exactement ce qu’ils sont en train de vivre et eux, pareil, sont au courant que j’ai été à cette place. Donc, oui, c’est une aide précieuse !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Avec Perrine, on aimerait avoir un théâtre plus grand pour proposer l’étape d’après : ici, on fait de la découverte et on aimerait avoir la possibilité de continuer l’accompagnement dans un théâtre d’une centaine de places.

En complément, vous êtes aussi cofondatrice et cogérante de l’Académie d’Humour. Très simplement, comment présenter son fonctionnement ?

C’est un programme que l’on a monté cette fois-ci à 3 : il y a toujours Perrine, mon binôme pour la vie et Aude Galliou. C’est une formation intense qui accompagne à la professionnalisation des talents. On accompagne ainsi, par promotion, 12 humoristes en devenir.

En fait, c’est une formation en un an, autour de 4 grands pôles : le jeu, l’écriture, la mise en scène et les rencontres professionnelles/la gestion de carrière. Chacune gère un pôle, je m’occupe de la partie jeu, Perrine de la mise en scène et Aude de l’écriture. Le vendredi, nous organisons des rencontres avec tout le secteur de l’humour, autant des artistes qui viennent faire un partage d’expérience, que des producteurs, des attachés de presse ou encore des journalistes.

Dans ma partie de jeu, ça m’arrive d’animer des sessions mais j’ai aussi plein d’intervenants qui viennent environ 4 à 5 semaines d’affilée.

A noter que les candidatures pour intégrer la promotion 2024-2025 sont ouvertes jusqu’au 19 mai. Retrouvez toutes les infos sur www.academiedhumour.com

 

 

La cogestion du théâtre doit certainement être particulièrement aidante pour l’animation de l’académie…

Complètement ! Comme je le disais, notre rêve avec Perrine serait d’avoir l’étape d’après mais, en attendant, on a fait l’étape d’avantJ. Faire du stand-up, c’est un vrai métier et qui dit métier, dit formation et professionnalisation. On a ainsi eu cette idée pendant le confinement de monter cette formation. Là aussi, je parle le même langage qu’eux. Quand je leur parle de gestion de carrière et d’identité artistique, je sais de quoi je parle puisque je gère aussi l’étape d’après en accompagnant des spectacles. Donc, oui, tout se complète et se nourrit !

Des premières passerelles ont-elles déjà eu lieu entre l’Académie et le théâtre ?

Déjà, en fin de formation, La Petite Loge organise un festival pour eux où ils ont tous la possibilité de jouer soit une heure s’ils ont déjà leur spectacle, sinon 20 à 30 minutes. En plus de cela, on a déjà eu la chance de programmer sur la durée des artistes qui sortaient de l’Académie, comme Thomas GT que j’évoquais.

A La Petite Loge, on dit que l’on a été au début d’un spectacle mais, à l’Académie, on peut dire que l’on a été au début de l’idée même de penser au spectacle…Donc ça valorise encore plus l’accompagnement et c’est encore plus de fierté pour nous !

En conclusion, on a pu comprendre la densité de votre emploi du temps mais faire un métier passion prend probablement le dessus sur les contraintes organisationnelles …

C’est ça ! Ça aide dans les petits coups de mou J mais, oui, il y a des moments où ce n’est pas facile de tout gérer dans ce rythme intense et décalé. Mais ça va, on s’y retrouve : le fait que ce soit une passion aide évidemment, je pense que je n’y mettrais sinon pas autant de temps !

Merci, Mélissa, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Justine Chantry évoque son actualité artistique, sur scène et à l'image !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Justine,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, au studio Hebertot, les lundis et mercredis soir, avec la pièce « Les tournesols », sous les traits du personnage de Blue. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est une vraie joie d’être sur les planches parisiennes, après avoir démarré ce projet en région. C’est une thématique très forte et nous avons eu un public derrière…Nous avons fait salles combles, on a même eu le droit à une standing-ovation, ce qui nous a donné le goût de continuer et de tenter la pièce à Paris. Notre régisseur nous a parlé du studio Hebertot et c’est ainsi que l’on a démarré dans ce beau lieu, avec l’appui de Sylvia Roux, la directrice artistique : elle adore le travail de Fabrice Melquiot, elle a lu le manuscrit et c’est un sujet tellement impactant qu’elle a tout de suite souhaité qu’on le joue là-bas.

On est très contentes des retours médiatiques et de ceux du public depuis que nous la jouons à Paris.

Justement, avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est une tragédie moderne, avec beaucoup d’humour noir dedans : quand les gens viennent voir le spectacle, ils pleurent mais rigolent aussi. C’est un partage d’émotions où chaque personne peut se reconnaître dans la nature des relations familiales ou dans les drames qui sont écrits dans la pièce… Violet (interprétée par Véronique Varin ou Sophie Sara) est une mère qui vit recluse avec ses 3 filles, qui ont plutôt l’âge d’avoir quitté la maison. Elle a peur de la vie, dit avoir été blessée par les hommes et projette cette rancœur, cette haine sur ses filles. Je joue le rôle de Blue (Ellynn Dufraise en double distribution), qui peint des ailes arrachées car elle se prend pour un ange, et qui médium à ses heures perdues. Brown (Louna Astier-Rieux ou Juliette Abrial) est celle qui s’échappe en couchant avec des garçons, et en épinglant des insectes sur une planchette en bois. Black (Karoline Frick-Scholz) écrit des chansons dans une langue qui n’existe pas, pour ne pas vraiment dire à ses sœurs et à sa mère ce qu’elle pense vraiment. Elles ont toutes une façon singulière de s’échapper de ce quotidien corrosif et de cette mère toxique....

On ne peut pas parler de cette pièce sans parler de l’auteur, Fabrice Melquiot qui a une soixantaine de pièce à son actif mais surtout une plume incroyable pour rentrer dans la psyché féminine. J’avais déjà joué l’une de ses pièces en école d’art dramatique: « Pearl », une adaptation de la vie de Janis Joplin, une très belle expérience!

Nous l’avons dit, vous interprétez le rôle de Blue, l’une des 3 filles. Quel regard portez-vous plus personnellement sur elle ?

Je dirais que c’est peut-être celle qui a une révolte plus intériorisée, elle est un peu en dehors de son corps, très peu ancrée. C’est par la spiritualité qu’elle s’échappe de son quotidien.

 

 

Certainement que ce personnage vous permet ainsi une palette de jeu large et variée, ce qui doit être très plaisant....

C’est très plaisant de jouer un rôle aussi difficile. C’est un peu le côté maso des artistes: cela nous demande de l’exigence mais nous donne aussi la possibilité d’avoir une palette de jeu beaucoup plus large. Je compare souvent le travail d’un comédien à celui d’un athlète : pour tenir ce rôle pendant une heure et demie, c’est un véritable travail de sportif. Il faut physiquement et mentalement être présent pendant 90 minutes !

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public, notamment à l’issue des représentations ?

Lorsqu’on rencontre notre public à la fin des représentations, nous avons des interactions très touchantes. On ne sort pas de là comme on sort d’un boulevard. Certains n’arrivent pas à s’arrêter de pleurer mais les remerciements pleuvent. C’est le rôle de la catharsis. Certains vivent des choses toxiques sans se rendre compte, sans mettre un mot dessus…Certains ont grandi dans ce genre de famille, où quelque chose ne va pas mais on ne sait pas ce que c’est…D’autres se sont marrés, friands de l’intelligence du texte et de l’humour parfois cruel des Tournesols. Ce qui est certain, c’est que la pièce impacte, ne laisse pas indifférent.

Vous êtes sur scène deux jours non consécutifs par semaine : sans doute que votre approche du jeu en est ainsi encore plus fraiche à chaque représentation ?

C’est vrai que ce sont des pauses qui font du bien puisque la pièce est très dense mais si j’avais la possibilité de la jouer tous les soirs, j’en serais très heureuse! Là où le break est intéressant, c’est que cela me permet d’avoir d’autres expériences entre temps. Ces dernières me nourrissent artistiquement et, quand je reviens sur scène, j’apporte quelque chose de nouveau.

 

 

Au-delà des dates prévues en mai, l’envie serait probablement de prolonger l’aventure plus longtemps encore...

On aimerait que ce soit effectivement un tremplin pour nous. Je le disais, on avait tourné la pièce à plusieurs reprises en région avant d’arriver sur Paris, on aura également d’autres dates en province par la suite mais c’est vrai que l’on a envie qu’il y ait une suite. C’est un très beau projet, qui mérite d’être entendu ! On a vraiment envie que ça continue !

En parallèle, vous avez récemment tourné sur la quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient », on pourra ainsi vous découvrir courant juin dans la peau de Natacha Valero. On peut imaginer que l’image vous offre encore une autre corde artistique, complémentaire à celle sur les planches ?

C’est un véritable plaisir pour moi d’être à la fois sur les planches et à l’image ! J’aime autant ces deux parties-là de mon métier. J’étais très heureuse de rejoindre la série « Demain Nous Appartient ». J’ai joué avec Julie Debazac et Samy Gharbi, qui sont présents depuis longtemps dans la série. J’ai eu un accueil merveilleux de la part de tout le monde, de l’équipe technique à la réalisatrice en passant par les comédiens. J’ai adoré ce tournage, je trouve que les quotidiennes sont de plus en plus qualitatives: on a une répétitrice qui nous coache, les studios sont géniaux, j’ai vraiment apprécié !

C’est vrai que le cadre et les conditions de tournage sont de super outils pour vous projeter dans votre personnage et pour appréhender le rythme que vous évoquiez ...

Oui ! C’est une chance de pouvoir tourner dans le sud de la France, le cadre est magnifique.

Dans quel contexte pourrons-nous ainsi découvrir Natacha, votre personnage ?

On pourra la découvrir justement face à Karim Saeed et Aurore Jacob. Je peux vous dire qu’elle aura un gros coup de cœur pour Karim, qu’interprète Samy Gharbi.... Natacha est un personnage haut en couleurs. Il m’a fait penser un petit peu au personnage de « HPI », au travers des tenues et de son côté très coloré.

 

 

A l’inverse, quel qu’en soit le projet à l’image, aimez-vous regarder le rendu final de vos scènes, pour capitaliser sur votre jeu, comparativement aussi à votre ressenti sur le plateau ?

C’est très particulier : quand on a touché l’endroit juste, quand on est sur la bonne ligne, c’est de l’intérieur qu’on le ressent. C’est très dur pour moi de me voir à l’écran, vraiment…mais lorsque mes passages sont diffusés, je les regarde, ça me permet toujours de m’améliorer sur la technique, notamment le coté plus mécanique du jeu.

Vos différentes expériences artistiques précédentes vous ont probablement aidée aussi face au rythme intense d’une quotidienne...

Il y a une phrase de Stanislavski qui résume exactement cela : « Plus grande est votre mémoire affective, plus riche sera votre matériel de création intérieure ». Tu te sers vraiment de tout ton vécu, de tes expériences personnelles et professionnelles. J’ai démarré l’école d’art dramatique à l’âge de 26 ans, j’étais avec des gamins de 17/18 ans, ils étaient plus malléables que moi, il a fallu que je casse beaucoup plus de barrières pour lâcher prise. Par contre, le point positif, c’est que j’avais un sacré bagage derrière moi, j’avais déjà vécu beaucoup d’expériences qui m’ont permis d’apporter des choses différentes sur le plateau. C’est très important pour moi d’utiliser tout ce que je vis pour pouvoir le transcender sur scène ou devant une caméra.

Pour finir, on vous imagine sans doute impatiente sinon curieuse de découvrir aussi les retours des fidèles téléspectateurs de la série...

Ils m’attendent déjà au tournant en fait !☺ C’est incroyable, il y a une grosse communauté...J’ai vraiment découvert cet univers-là, les fans de DNA repèrent rapidement les nouveaux acteurs et attendent de voir leur arrivée dans la série. Donc, oui, il me tarde de découvrir ça en même temps qu’eux!

Merci, Justine, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

Partager cet article
Repost0

Julia Gourand évoque son actualité, sur scène et à l'image !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Julia,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, à la comédie Oberkampf, dans la pièce « Le gang des chieuses ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, cela fait plaisir de retrouver les planches, de jouer dans une pièce où j’ai une grande liberté. Je joue un personnage un peu coincé, qui ne sait pas trop gérer sa séduction avec les garçons. Ce n’est pas trop moi dans la vie non plus mais, du coup, je trouve cela drôle de jouer quelqu’un qui est complètement opposé. Cela permet de créer un personnage un peu clownesque et de m’amuser, avec en plus un peu d’impro.

Pour ce que vous pouvez en dire, comment présenteriez-vous ce spectacle à deux personnages féminins ?

Ce sont deux filles qui se rencontrent dans un speed-dating. L’une des deux dit de suite que c’est une erreur car elle est venue pour un garçon mais l’autre lui répond que non car elle cherche en fait une fille pour l’aider et l’accompagner à trouver un mec. Celle qui fait un peu cavalier seul se demande qui est cette folle, elle la trouve bizarre et mon personnage se dit à l’inverse que l’autre fille est parfaite, très belle, sûre d’elle, que c’est la fille qu’il lui faut pour devenir la chieuse parfaite donc la séductrice invétérée qui séduit tout le monde. Mon personnage finit par lui faire une petite surprise, en lui proposant une offre d’emploi si elle accepte de me coacher….Ce qui est le cas !

On devient très copines, elle m’emmène en boite de nuit et en speed-dating trouver le garçon parfait, il nous arrive des quiproquos et des petites histoires, on se rend compte que l’autre fille n’est pas juste une connasse, qu’elle a ses petites fêlures et faiblesses qui cachent un manque de confiance en elle. Au final, je suis peut-être un peu plus droite dans mes bottes qu’elle sur pas mal d’aspects donc on s’aide mutuellement. A la fin, ça finit bien !

Je trouve que c’est une histoire un peu girly…On a d’ailleurs beaucoup de femmes dans le public, beaucoup de groupes. C’est marrant, c’est une pièce qui bitche un peu sur les garçons, c’est très girl-power !

On comprend que votre personnage vous permet une palette de jeu large et variée, ce qui doit être très plaisant…

Oui ! On interagit avec le public, on sélectionne un garçon dans la salle pour être le gendre idéal, j’apostrophe aussi beaucoup les gens pour leur demander de commenter ma tenue. Il faut être prêt à recevoir des pics du coupJ. Je trouve cela marrant, pendant une heure vingt, d’être corporellement quelqu’un d’autre, de jouer la fille un peu mal dégrossie. C’est chouette à faire car tu sais que ce n’est pas toi.

 

 

Quels principaux retours du public avez-vous pu avoir ?

On a un peu de tout…Le jeudi, on a la tradition d’attendre le public à la sortie. Généralement, les gens sont plutôt contents de nous croiser. Ce qui ressort, c’est que l’on forme un très bon duo avec Nadia, la seule partenaire avec qui j’ai joué pour le moment. On nous demande souvent si on est vraiment amies dans la vraie vie, c’est d’autant plus mignon que je ne connais Nadia que depuis un mois mais c’est vrai qu’on s’entend très bien, ce qui est cool. Après, on me dit souvent que j’ai une belle énergie : les gens sont fatigués pour moi de voir que je saute partout, chante et danse. Ils se demandent aussi comment on fait pour sa changer en 4 secondes…

On me dit également que je suis un clown, avec une faculté de changer de tête sur scène : dès fois, à la sortie, je me suis changée, je porte une petite écharpe, je retrouve ma coupe de cheveux et il y a un peu un effet interrogatif des gens : « ah, mais c’était vous ? ». C’est un beau compliment ! Cela montre que l’on est vraiment devenu quelqu’un d’autre et qu’on leur a fait croire à quelque chose pendant toute la pièce…C’est agréable !

En parallèle, on peut vous retrouver régulièrement sur Okoo. Cette autre casquette doit sans doute être très complémentaire pour vous ?

Complètement ! On est dans un univers très comédie aussi, le but est de faire rire les enfants pour qu’ils passent un bon moment. C’est une émission qui se veut pédagogique, on explique des choses, on vulgarise des faits historiques ou encore des faits de société. Par exemple, on parle de l’égalité filles/garçons, ou encore de thèmes scientifiques comme le fonctionnement d’un volcan. Pour cela, on fait des tutos, on fait de la manipulation chimique,…Même si je garde mon prénom et qu’on part de moi, je dirais que c’est une caricature de moi-même.

Je suis un peu comme un enfant, je me demande pour cela comment j’étais à l’âge de 8 ans : mes parents me l’ont confirmé, je faisais alors tout à 100%... comme beaucoup d’enfants, quand tu es content, tu es ultra méga content, quand tu n’es pas content, tu n’es méga pas content, quand tu es triste, tu pleures toutes les larmes de ton corps, c’est terrible. Je fais ainsi souvent le personnage grognon, c’est d’ailleurs un peu une extension de moiJ. Du coup, souvent, je peux dire « ça m’a saoulé ». Je pense que c’est important, pour les enfants, qu’ils aient des référentiels caricaturés de petits personnages !

Après, il y a un autre lien avec la pièce : à l’image, je fais une fille fan des animaux, très branchée nature et, au théâtre, je fais le rôle de Fanny, qui fabrique des poufs en poils d’animaux et qui adore les fleurs. Peut-être que, en ce moment, je dégage une image de hippie ? J.

Ce lien avec le jeune public ne s’arrête pas là, il se poursuit au travers de la compagnie «  Langue de chat » que vous avez créée pour du théâtre forum…Où vous vulgarisez, là aussi, des sujets de société pour faire réagir les enfants…

Au final, sur certains sujets, je fais un peu la même chose qu’à la télévision mais en version théâtre. D’ailleurs, c’est drôle, des primaires ou de jeunes collégiens me reconnaissent parfois…Cela les perturbeJ. En tout cas, ce que je fais avec la compagnie m’aide à développer une bonne entente avec le jeune public et, en même temps, ce que je fais sur Okoo aide à vulgariser au plus juste. Car ce n’est pas pareil de parler d’un sujet comme l’égalité fille/garçon à un enfant de 10 ans qu’à un ado de 14 ans.

 

 

Au-delà de l’aspect artistique et des échanges avec le public, cette compagnie vous permet de diversifier vos casquettes et cordes professionnelles, au fur et à mesure de son développement…

Complètement ! Je trouve que ça booste l’estime de soi et la confiance car je me dis que des gens aiment mes écrits et ma manière d’aborder tel ou tel sujet pour les jeunes. Le bouche à oreille se fait, on me recommande parfois, je reçois aussi de chouettes mails de remerciement des professeurs. C’est également hyper agréable de fidéliser des lieux et de retrouver, un an après, les mêmes élèves mais pour un autre sujet. A peine arrivés, on reçoit une standing ovation, c’est fou ! D’emblée, ils sont content car ils se rappellent que ça s’était bien passé l’année d’avant. Cela met du baume au cœur…

Le côté un peu moins épanouissant mais nécessaire est l’aspect administratif : je dois vous avouer que les tableaux Excel ne sont pas mon gros délire… J.

Pour finir, dans cet emploi du temps bien rempli, vous continuez aussi les tournages…

A la base, je viens de la fiction, j’en ai fait pendant pas mal de temps, il y a eu ensuite un passage à vide mais, là, je reviens dans le jeu…Je me dis que mon but ultime serait quand même d’être récurrent dans une série. Mais c’est compliqué avec mon emploi du temps de malade mental…J’adore ce que je fais, c’est trop bien mais je dois faire des choix et des compromis. Mon agent me l’a déjà dit, je devrais sans doute, à un moment, prendre des décisions fortes, si je ne veux pas devenir un Android. Si cela se présente, choix compliqué et difficile mais je pense que j’irais vers la fiction…C’est toujours un juste milieu de gestion en tout cas ! Choisir, c’est renoncer…Je suis très gourmande de projets mais, à un moment, je ne peux pas tout faire non plus…

Merci, Julia, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Un Si Grand Soleil : Loïs Vial nous parle de l'arrivée de son personnage et en profite pour présenter son projet théâtral !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Loïs,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons très prochainement vous retrouver dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil ». A titre personnel, on imagine certainement la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, cela a été un grand plaisir ! C’est une quotidienne que je connaissais mais, par contre, je n’avais jamais travaillé sur ce format-là. Donc j’ai eu le plaisir et l’excitation de découvrir une nouvelle mécanique de création pour le comédien que je suis. Ce programme est aussi connu pour le plaisir pris par les acteurs sur le tournage : l’équipe est géniale, les lieux où l’on tourne sont assez fabuleux,…

Au moment où j’ai appris que j’allais rejoindre l’équipe, il y a eu de la curiosité, et une réelle envie de participer à un projet qui fait rêver les gens tous les jours. C’est un cadre différent de l’unitaire, du cinéma ou du théâtre et, justement, il y a quelque chose d’assez noble, je trouve, dans le fait d’embarquer le public chaque soir dans des histoires. J’étais content d’arriver sur ce plateau-là ! Cela a été une expérience géniale, ce fut une très belle rencontre avec Paul, qui joue mon meilleur ami dans la série, on est deux compères et nos deux personnages vont faire plein de choses…Je n’oublie évidemment pas Lila avec qui j’ai tourné aussi.

Vous l’avez rapidement évoqué, le cadre et les conditions de tournage sont particulièrement agréables et appréciables, ce qui doit probablement aider à la qualité du rendu final…

Exactement ! Il y a 4 équipes qui tournent en même temps, l’équipe 1 est toujours en studio. Ce dernier est fabuleux, à la pointe de la technologie, on a l’impression d’être dans un mini Hollywood : quand on rentre, il y a plein de studios, on passe à travers un commissariat, une école, des salles d’interrogatoire…Même en tant que comédien, c’est assez magique à voir ! Je commence à avoir l’habitude de découvrir de tels lieux mais ce studio-là, je dois le dire, est assez impressionnant ! Cela fait plaisir d’avoir cette matière-là, on sent qu’il y a de l’ambition dans ces murs !

Pouvoir rencontrer plusieurs réalisateurs est très intéressant, chacun a sa façon de réaliser, de raconter cette histoire et, malgré tout, il y a ce fil directeur qu’est la série, qui nous guide tous. C’est une sorte de relai qui est très enrichissant à faire !

 

 

Dans quel contexte arrive votre personnage à l’image ?

Mon personnage, Cédric, est le meilleur ami d’Arnaud. Il arrive à un moment où Arnaud est en difficulté dans la série, par rapport à son papa qui souffre de problèmes de santé assez graves. Cédric est toujours là pour lui, pour le soutenir et essayer de porter avec lui ses problèmes : Arnaud a beaucoup de problématiques qui le traversent et Cédric va être là pour l’épauler…En même temps, c’est un personnage un peu mystérieux : on ne sait pas trop d’où vient Cédric, il est là, c’est le meilleur ami d’Arnaud, on sent que ce n’est pas la même classe sociale, qu’il vient d’un milieu assez modeste, ce qui va lui faire faire certaines choses, et avoir une manière de penser différentes. Il va déranger beaucoup de gens avec son franc-parler et son attitude assez spéciale : il est en marge, c’est un personnage qui ne marche pas forcément dans le même sens que les autres et qui va causer certaines réactions...

On comprend que ce personnage vous a permis une palette de jeu large et variée, ce qui est sans doute très plaisant…

Oui, exact ! J’ai essayé de travailler une façon de parler différente, un peu décalée, comme le personnage, je lui ait donné un accent. Je souhaitais qu’on ne sache pas trop d’où il vient…J’y ai mis une sorte de bagou, un flegmeet une présence mystérieuse : j’ai aimé que tout ne soit pas expliqué sur ce personnage, ce qui permet aussi au téléspectateur de chercher, et d’avoir sa petite porte d’imagination. La palette de jeu est intéressante : il accompagne Arnaud tout au long d’une dégringolade et d’une cascade d’évènements qui vont faire que tous les deux vont prendre des décisions plus folles les unes que les autres. Ils arriveront à un point de prise de décision qui est extraordinaire et totalement impensable : c’est intéressant et génial d’avoir pu jouer cela avec Paul ! 

On le sait, le rythme de tournage est intense sur une quotidienne. Sans doute que votre parcours artistique vous a aidé à l’appréhender ?

Oui, c’est un gros rythme, mine de rien ! Il y a certaines journées où on tourne sur plusieurs équipes, parmi les 4 présentes : on commence en studio pour, ensuite, aller rejoindre une équipe en extérieur. C’est assez sportif, on doit redécouvrir toute l’équipe technique à chaque fois, il faut se remettre dans le bain. Je pense que c’est extrêmement formateur pour les jeunes comédiens ! En même temps, il faut avoir un petit peu d’expérience pour pouvoir maintenir le rythme et performer. Alors que la cadence est soutenue, il faut arriver à garder cette qualité de jeu et d’interprétation, tout en changeant rapidement et en ayant pas mal de texte. C’est bien, cela permet des choses fraiches et spontanées ! 

Au moment de vous glisser dans la peau de votre personnage, avez-vous (re)visionné les épisodes en diffusion pour mieux encore vous imprégner de l’atmosphère ? Ou, à l’inverse, avez-vous préféré garder une certaine fraicheur ?

Quelques jours avant, j’ai regardé la série pour pouvoir m’imprégner de son énergie, du rythme de jeu, de la musique, de la lumière, de l’image. Ensuite, j’ai voulu garder l’originalité du personnage, je n’ai pas cherché à copier qui que ce soit. J’ai veillé à conserver l’énergie avec laquelle j’avais créé ce personnage. Cela a été très agréable, la plupart des propositions que j’ai pu faire ont été très bien accueillies et ça a permis d’étoffer, ce qui était très intéressant !

A l’inverse, aimez-vous regarder, plus généralement, le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu, notamment comparativement au ressenti que vous aviez eu sur le plateau ?

Cela dépend des scènes. Il y en a certaines où je sais que ce que j’ai ressenti va être à peu près identique à ce qui sera à l’image. Il y en a d’autres où le curseur est à un tel point que c’est difficile d’avoir un auto jugement et de savoir ce qui s’est passé…Il y a donc certaines scènes que j’ai hâte de découvrir, de prises de décision avec Arnaud : il me tarde de voir ce que va rendre le produit fini. 

C’est difficile de se voir en tant que comédien mais je trouve qu’à force, on se défait un peu de cet auto jugement et on arrive à y trouver du plaisir, en se remémorant les bons souvenirs du tournage de la scène. 

 

 

Certainement serez-vous aussi curieux de découvrir les retours du public sur votre arche mais également sur votre personnage ?

Oui, j’ai hâte de voir le ressenti des gens, pour voir s’il est égal au mien. Est-ce que leur ressenti va être similaire au mien quand j’ai découvert ce personnage à la lecture du scénario ? Dans ce que j’ai imaginé, est-ce qu’ils vont se projeter la même chose ou vont-ils dessiner d’autres choses ? Peut-être qu’ils vont se faire une histoire différente…Mais, oui, j’ai hâte d’avoir leurs retours et leur ressenti. Je pense que c’est une arche intéressante, il y a quand même pas mal d’action, ça bouge bien, il y a de nombreux rebondissements et je pense qu’elle va surprendre les gens…

En complément, vous êtes actuellement en préparation d’une nouvelle pièce de théâtre, qui sera proposée cet été au festival d’Avignon. Comment pitcher ce spectacle ?

« Funérailles d’hiver » se jouera au théâtre de l’adresse, c’est écrit par Hanokh Levin, mis en scène par Arno Léon, avec Thibault Schrevelle, Lise Gillet, Estelle Ruffin, Victor Breda et moi-même, sans oublier Yanis Charvet à la lumière. En fait, cela va parler d’un jeune homme qui, à la mort de sa mère – mère qui avait souvent été seule dans sa vie, va lui promettre qu’il y aura toute la famille à l’enterrement. Malheureusement, en parallèle, est prévu depuis de longues dates le mariage de snièce …400 invités sont attendus, il est donc difficilement reportable… Quel événement doit primer entre un triste et un joyeux ? Toute la pièce repose sur une course poursuite entre ce jeune homme et tout le reste de la familleLes personnages sont haut en couleur, cela promet des rebondissements assez incroyables. 

C’est une pièce musicale, avec 2 guitaristes sur scène, en style jazz manouche. Il y aura du chant, de la danse, …même de la neige sur scène…C’est un spectacle assez hybride, d’une heure et 15 minutes très vitaminées : on a hâte !

Quel rôle allez-vous ainsi interpréter ?

Je joue deux rôles : celui d’un professeur, assez noble, qui est charmeur au possible, et celui d’un mari rustre de la famille qui veut absolument marier sa fille et qui, lui aussi, est complètement décalé et perdu. Ces deux personnages sont un peu aux opposées mais permettent un panel de jeu assez agréable.

Ce sera votre premier festival d’Avignon sur scène…On vous imagine très excité et impatient de pouvoir rencontrer le public avec cette création ?

Oui, vraiment ! On a hâte d’avoir les retours…On commence à avoir un produit fini, qui est de plus en plus satisfaisant pour nous mais la plus grande satisfaction sera celle des retours du public. Le rythme effréné du festival est complètement fou mais le challenge donne une énergie. Comme un sportif avant une compétition, on travaille dur, on s’entraine intensément pour avoir un rendu tous les soirs qui soit le plus intéressant et intense possible. C’est pour faire vivre tous les jours des émotions aux gens que l’on fait ce métier !

Ces deux arts, l’image et le théâtre, pourraient paraitre bien différents. Mais sans doute y trouvez-vous beaucoup de complémentarité ?

Totalement ! Je trouve que le théâtre et le cinéma sont des vases communicants pour l’acteur. Pour faire “simple” : en faisant du théâtre on gagne une technique et une maitrise du corps ainsi que de la voix, en faisant de l’image on acquiert une finesse de jeu, une simplicité et une intensité. Les deux mis ensemble permettent une meilleure qualité d’interprétation. Pour moi, un artiste doit faire de tout, il ne faut pas juste se cantonner à ne faire qu’un seul type de produit. Afin de perdurer, on se doit de travailler sur plein d’angles et de versants : théâtre, cinéma, unitaire, série, voix-off…

Cette année, je suis très content puisque je vais tourner à nouveau sur le long-métrage « De Gaulle », d’Antonin Baudry, réalisateur du « Le chant du loup », où je joue François, un compagnon d’armes d’Anamaria Vartolomei qui va œuvrer à la libération de la France. J’ai fait « Un Si Grand Soleil » avec le personnage de Cédric, et je repars pour une série TF1 qui sera l’adaptation du roman de Michel Bussi « Rien ne t’efface », réalisé par Jérôme Cornuau, avant d’enchainer par le festival d’Avignon. Je suis fier aussi de participer au court métrage “Valhalla” d’Anthony Candellier, qui a gagné le prix du meilleur 48h de Lyon, qui a reçu 2 prix à Paris, meilleur Acteur, et meilleur son, et le prix du meilleur scénario au festival Filmapalooza de Lisbonne. Il est désormais sélectionné au short film Corner de Cannes. C’est trop bien : en un an, il y a eu plein de jolis projets, un florilège de façons différentes de travailler… mais avec le même objectif, celui de vivre des émotions et d’en faire vivre.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours artistique ?

Ah, bonne question…Pour la suite, j’ai envie de continuer à être sur plein de projets différents, aux architectures variées. Je vais continuer de croquer ce métier avec autant de plaisir que j’ai actuellement ! J’ai envie de tout faire : des films historiques, des films d’horreur, des westerns, des comédies dramatiques, des séries, des pièces,…Je suis intéressé par beaucoup de choses ! J’ai même envie de travailler aussi à l’étranger. J’ai joué une scène en napolitain sur « Piste noire », une série actuellement diffusée sur Canal+et ce serait un plaisir de pouvoir travailler sur d’autres séries à l’international. Voilà, j’ai l’envie de dévorer le monde et ce métier !

Merci, Loïs, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Partager cet article
Repost0

Félicité Chaton évoque sa belle actualité, sur scène et prochainement à l'image !

Publié le par Julian STOCKY

@ Sarah Robine

 

Bonjour Félicité,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Fin avril, vous serez sur la scène du théâtre de la reine blanche, pour 4 dates, les vendredis 26 avril et 03 mai à 21H, les dimanches 28 avril et 05 mai à 18H, avec votre spectacle « Les biches ne brament pas au clair de lune », avant de participer en juillet au festival d’Avignon. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, oui ! Effectivement, il y a beaucoup de joie mais aussi beaucoup de travail. Je l’avais joué il y a un an, il a déjà eu une première vie donc, un an après, nécessairement des choses vont être reprécisées et des moments questionnés. Il y a par exemple un petit moment qui s’appelle « Comprendre », où je fais un patchwork de textes que j’ai lus sur la séparation amoureuse : typiquement, à ce moment-là, je peux, aujourd’hui, injecter un texte qui n’avait peut-être pas sa place il y a un an.

Donc, oui, il y a de la joie mais aussi l’envie de trouver toujours plus de liberté, de contraste dans le jeu et de prendre plus le temps à certains moments. Les retours m’ont aidée, en cela, à clarifier des choses.

 

 

Si l’on revient quelques temps en arrière, comment vous sont venues l’envie et l’idée de développer ce spectacle ?

C’est une envie très ancienne, j’avais commencé à écrire suite à une blessure amoureuse : je m’étais sortie de l’état chaotique dans lequel j’étais en écrivant une sorte de one-woman show. J’avais trouvé comment rire de ce qui m’était arrivé et c’est comme cela que, finalement, je m’étais remise debout. Puis la vie a fait que j’ai eu d’autres envies et d’autres nécessités, j’ai ainsi mis en scène d’autres spectacles. Suite au tout dernier, je m’étais alors demandé si ce ne serait pas le moment de revenir à ce projet que je pensais assez léger, puisque je suis à la conception et seule en scène. En le travaillant, je me suis rendu compte que c’était finalement une forme complexe pour tout ce que cela recouvre d’être à la fois actrice et conceptrice. J’ai été énormément aidée par mes différentes collaboratrices qui ont été précieuses  Sophie Lagier au départ, puis le processus de création de Florence Bermond de la Louve Aimantée Cie, ainsi que par des regards extérieurs : Laure Desmazières, Morgane Lory, Frédéric Jessua et en dernier lieu Kahena Saïghi. Mais cela a été, malgré tout, une sacrée aventure que de construire cet objet-là.

Quels principaux retours aviez-vous pu avoir lors des 5 premières dates l’année dernière ?

Le tout premier qui m’a littéralement enchantée a été celui de Sabine Dacalor qui a été la première du Théâtre La Reine Blanche à découvrir le spectacle en sortie de résidence et dont le regard m’a donné un immense élan. Avec Elisabeth Bouchaud, elles m’ont très tôt invitée à l’emmener en Avignon et j’en suis très heureuse. Et puis j’ai été tellement ravie et rassurée par un très bel accueil du public, il y avait un beau climat d’amour : après la pièce, on allait au café, près de la moitié de la salle était présente pour boire des verres. Des gens me racontaient leur histoire de séparation, j’avais l’impression que ça agissait. Je propose une forme qui n’est pas dans une dramaturgie classique, c’est quelque chose de plus éclaté, qui rend compte de la difficulté à se remettre d’une rupture amoureuse : je prends un peu tous les chemins pour essayer de me remettre de cette rupture, c’est un peu comme si le spectacle se faisait au présent. Malgré cette structure singulière, j’ai trouvé qu’il y avait une forme de compréhension naturelle, le public avait de l’empathie et riait. Je savais que c’était drôle car des moments étaient faits pour mais les premiers rires sont toujours plaisants. En même temps, il y a aussi eu des retours émus. Tout cela est donc encourageant !

 

 

Ces retours ont certainement dû vous faire chaud au cœur…

Oui, ces moments-là sont dingues ! Je dirais que porter le projet de bout en bout n’est pas toujours simple. Mais je sais, pour l’avoir vécu à la création, que tout prend son sens lorsque le public arrive…Il est vrai que c’est nécessairement un acte assez généreux que de faire un seule-en-scène donc je pense que l’on reçoit au centuple ce que l’on donne. C’est ce que je vis aussi comme spectatrice…

Ces 4 dates parisiennes vont ainsi vous permettre de pleinement vous remettre dans le bain, en prévision du festival…

Cela me permet de me remettre en jambe, vraiment. C’est un spectacle assez athlétique, je l’ai voulu comme cela. En une heure, il y a beaucoup de densité : physiquement, ça demande énormément ! Ces 4 dates seront, bien sûr, l’occasion de rejouer le spectacle, de reprendre contact avec le public, avant de me lancer dans le marathon d’Avignon, avec 17 représentations, du 3 au 21 juillet, à 12h 50 : oui, ça va être sportif !

Les journées, sur place, s’annoncent intenses, entre la représentation, la distribution des tracts, les échanges avec le public mais c’est aussi, quelque part, ce qui fait le charme de ces instants-là, en proximité avec les spectateurs…

J’ai vraiment hâte de rencontrer un nouveau public, il me tarde de pouvoir échanger avec les gens après le spectacle. Je n’ai jamais encore connu l’aspect tractage, j’ai été une seule fois à Avignon comme comédienne et j’avais eu la chance de ne pas avoir besoin de le faire…L’année dernière, je suis allée voir Sébastien Accart, un ami qui défendait un très beau et singulier seul en scène, je lui ai pris quelques tracts afin de tenter le coup : j’ai senti ce que c’était que d’avoir peur d’importuner les gens, d’essayer de leur parler d’un spectacle en employant les bons mots pour leur donner l’envie, la curiosité de le découvrir. Je me suis alors dit que ce ne serait pas une mince affaire avec mon propre spectacle mais, en même temps, ça fait partie du jeu. Après, je ferai simple, en demandant aux gens s’ils ne se sont pas déjà fait larguer une fois dans leur vie !

 

 

Ce festival sera aussi l’occasion pour vous de poursuivre l’aventure de ce spectacle afin, ensuite, de l’emmener, si possible, dans d’autres salles, à Paris et en province…

Oui, c’est vraiment l’idée ! A Avignon, beaucoup de professionnels sont réunis, c’est l’occasion de les rencontrer et de leur présenter mon travail. J’espère que ça permettra effectivement de tourner le spectacle, de rencontrer d’autres publics ailleurs et j’ai hâte également de voir comment cette forme-là va résonner avec un public que je ne connais pas du tout.

En complément, vous avez récemment tourné deux épisodes inédits de « Section de recherches » pour TF1, dans un cadre assez paradisiaque…

C’était dingue ! On est partis 3 semaines en Martinique, une ile que je ne connaissais pas. On ne pouvait pas filmer les lieux, on n’a pas tout dévoilé pour garder le suspense mais, effectivement, on a travaillé sur un bateau, c’était fou ! On a quand même eu quelques intempéries, c’était compliqué pour le tournage mais ce n’était pas forcément désagréable à vivre. Du coup, c’est comme une aventure qui continue mais différemment : au départ, c’était une série avec de nombreux épisodes en un an, la formule avait un peu changé au fil des ans et, là, c’est presque un nouvel ADN puisque ce sont deux épisodes consécutifs, le temps d’une soirée, qui proposent une sorte de huis-clos, un format un peu à la « Agatha Christie », avec les mêmes personnages récurrents que l’on a plaisir à retrouver mais dans des paysages sublimes. Avec, évidemment, toujours une enquête pour éclaircir un meurtre… Voilà, on y est encore des années plus tard, c’est fou !

Ce ne sera pas la première soirée dans cette formule-là, ce doit être pour vous d’autant plus une belle surprise que tout le monde pensait que la série allait s’arrêter, après l’ultime épisode des saisons au format historique…

Complètement ! On pensait vraiment, avec ce fameux épisode où on faisait se retrouver les anciens et les nouveaux, que ce serait une belle fête pour une belle fin. Cela faisait de la peine mais, en même temps, on se disait qu’il fallait tourner la page…Mais, en fait, non, c’est toujours là, autrement, c’est plutôt très joyeux ! Une grande partie de l’équipe technique aussi a changé, c’est ainsi un cadre très différent. Pour moi, c’est aussi l’occasion de rencontrer des guests, de nouveaux camarades de jeu, ce qui est très agréable. Le fait de rester sur place permet d’échanger plus longuement, ça change en cela aussi un peu de la formule d’avant où on faisait des allers-retours à Nice.

 

 

Après avoir posé le costume de Vicky et avoir fait, entre temps, d’autres projets, votre façon d’appréhender votre personnage change-t-elle, au moment de renfiler son costume, en plus dans un cadre différent ?

C’est une très bonne question…Cela a même été assez étrange parce que, pour moi, c’était fini…Là, des péripéties font que, finalement, je me suis retrouvée sur le bateau. En fait, effectivement, je connais bien mon personnage, je connais ses caractéristiques mais il s’est passé 2 ans…Donc est-ce que je le connais encore bien ? Il y a une histoire, une arche, nécessairement des choses vont se rejouer mais c’était presque une redécouverte de voir comme Vicky est quand même un tout petit peu décalée. C’est un personnage qui amène un autre regard dans sa manière de faire et qui est, quelque fois, un peu maladroit, d’autant plus dans ces deux épisodes…Elle va se trouver vraiment face à quelque chose à gérer qui n’était pas dans son habitude et je pense que ça peut créer aussi un peu de comique. Pour moi, ce qui a été le plus marquant, c’était de quitter les plateaux de télé pour me retrouver sur scène, dans une tragédie très physique où il fallait élargir et puis à nouveau, de refaire un format télé, où ça doit aller vite, avec un jeu camera. Cela m’a demandé un petit temps d’adaptation, et puis j’ai eu un immense plaisir. C’est une chance de travailler sur ces variations de jeu en passant d’un plateau à l’autre, d’un monde à l’autre !

Merci, Félicité, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Partager cet article
Repost0

Nataly Rojas Conde évoque sa belle actualité théâtrale, à la Comédie du Havre !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Nataly,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Au mois de mai prochain, vous serez de retour sur la scène de La Comédie du Havre, pour deux nouvelles pièces. A titre personnel, on imagine certainement la joie que cela doit être pour vous ?

Tout à fait ! Cela fait un moment que j’ai commencé à jouer là-bas, c’était en décembre 2023 et, là, j’ai la chance d’être choisie pour plusieurs pièces. Ce sera une aventure pour moi qui n’ai jamais joué la comédie. J’avais simplement interprété « Pepperoni », une comédie noire, dans un autre genre. Cette fois-ci, on est là pour faire rire, c’est assez agréable…

La première des deux pièces sera « Le geek d’à côté ». En quelques mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est une pièce qui parle d’un garçon qui vit seul, un peu submergé par sa vie informatique et plongé dans ses appareils. Une nouvelle voisine arrive et va bouleverser sa vie. Il y a même 3 personnages dans la pièce : le geek, la voisine et une voix…Celle-ci n’est entendue que par le geek, même quand il est avec sa voisine. Elle lui dit quoi faire à côté d’une belle femme, proximité qu’il n’a pas vraiment connue précédemment.

 

 

Nous allons travailler la pièce d’ici quelques jours, je vais bientôt rejoindre l’équipe pour répéter mes scènes. C’est, en tout cas, un sujet qui parle à beaucoup de monde, auquel de nombreuses personnes pourront se raccrocher. C’est très quotidien, très d’aujourd’hui, très actuel.

S’enchainera ensuite le spectacle « Amour et galipettes font-ils bon ménage ? », qui est la suite de « Mars & Vénus », une pièce que vous aviez eu la chance de jouer. On y retrouvera l’esprit général…

Oui, c’est le même auteur ! On peut ainsi dire que c’est la deuxième partie de « Mars & Vénus ». C’est une pièce avec 2 présentateurs qui font une émission de télé. Dans « Mars &Vénus », ils racontent les histoires du quotidien du couple, dans différentes situations. Quand on raconte, on devient les personnages : on se transforme en différentes femmes ou hommes qui rencontrent ces situations. Je pense que les gens se voient représentés et s’y retrouvent. Cette nouvelle pièce évoquera davantage les situations de couple au lit…C’est très vivant, ça va à mille à l’heure, c’est un véritable show de télé !

 

 

Artistiquement parlant, cela vous permet une palette de jeu large et variée, qui doit être particulièrement plaisante…

Absolument ! Cela me permet de rester dans un personnage que je construits, celui de la présentatrice toujours très élégante et charmante, mais aussi de travailler d’autres voix, d’autres temporalités, d’explorer le travail d’actrice : on devient quelqu’un d’autre et les transformations vont très vite, il faut être rapide. J’adore faire cela ! Il faut gérer plein de choses en même temps : le changement de costume, le texte, l’espace,…Je profite aussi des outils que j’ai pour différencier ces personnages, notamment de mon accent espagnol. En tant qu’actrice, je m’amuse beaucoup en tout cas et j’espère que le public aussi.

 

 

Le plaisir est renforcé par la chaleur humaine particulièrement marquée, avec un public très proche des artistes et très chaleureux…

Oui, j’ai remarqué que c’est complètement différent de jouer en province que de jouer à Paris. J’ai l’impression qu’à Paris, on est dans un rythme de vie qui va beaucoup plus vite : on va voir le spectacle mais on a la réservation du diner après donc il faut partir, on est aussi habitués à voir des théâtres partout et à en avoir sous la main. En province, je trouve qu’il y a moins la pression : pour les gens, vraiment, aller voir une pièce de théâtre les sort complètement de leur quotidien. Au Havre, c’est une ville où il n’y a pas beaucoup de théâtres et La Comédie du Havre est le seul qui a une programmation toute l’année et qui change de spectacle toutes les 2 semaines. Je pense que ça révolutionne un peu la ville : pour le public pas habitué à un monde artistique, le fait d’aller au théâtre est vraiment l’occasion de découvrir quelque chose et de s’éloigner du quotidien. Du coup, les gens y vont très ouverts et très disponibles. Il y a tout le temps du monde : le public est ravi d’être là, vient avec bienveillance, il n’est pas là pour juger. Plus que cela, les gens sont là pour passer un bon moment, on le sent en tant qu’acteurs : ils sont ravis d’être là, aiment être au premier rang, interagissent avec nous, le moment de partage est d’autant plus amusant et joyeux !

A la fin de « La guerre des sexes », une personne m’a même dit n’avoir jamais autant rigolé de sa vie. Les gens n’arrêtaient pas d’applaudir, j’ai même commencé à danser au rythme des applaudissements, le régisseur a réagi en changeant les lumières et en mettant un peu de musique, ça devenait une soirée ! Ce bonheur, sur le moment, a été largement partagé avec le public.

 

 

Le directeur du théâtre adore que, à la fin, on soit en contact avec le public et qu’on se retrouve à la sortie. C’est très chouette de recevoir cette énergie du public, des gens nous prennent la main pour nous remercier, c’est un vrai bonheur pour eux comme pour nous. C’est magnifique, je suis très contente de vivre cela, ça recharge !

L’aventure se poursuivra, avec d’autres pièces déjà programmées dans ce même lieu, en fin d’année 2024 et même en début d’année 2025…

Je vais devenir la célébrité du HavreJ. L’autre jour, au marché, une femme semble même m’avoir reconnue…sans doute qu’elle était venue voir une pièce. Mais, oui, effectivement, on a créé une très belle connexion avec le directeur, on s’entend très bien, la manière de travailler est belle, c’est très fluide, on est là pour s’amuser. Sur scène, on se regarde et on se comprend très vite, il y a une complicité réelle.

 

 

Plusieurs pièces m’ont, en effet, été proposées pour la suite, jusqu’en mai 2025. Il y aura des pièces que l’on a déjà jouées, comme « La guerre des sexes », « Jamais le premier soir », « Pepperoni » mais on proposera aussi une nouvelle pièce, « Les imbéciles heureux », récemment écrite, mêlant musique et poésie : une illustratrice sera là en live, son travail sera projeté sur l’écran. Ce sera drôle mais différent des comédies habituellement jouées dans ce théâtre. J’ai hâte de travailler ce spectacle !

 

 

Merci, Nataly, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Demain Nous Appartient : Garance Teillet évoque le retour de son personnage le temps d'une arche, et en profite pour nous présenter ses projets au théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Garance,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Début février, la première de la nouvelle pièce de théâtre « Ravage » a eu lieu en région parisienne. Quels souvenirs gardez-vous de cette soirée ?

C’était magique ! C’est une des « premières premières », si je peux le dire ainsi, sur laquelle j’ai pris autant de plaisir, sur laquelle j’ai été autant en confiance et à l’aise. C’est le fruit de beaucoup de travail parce que Clark James, le metteur en scène, avait organisé beaucoup de résidences. En tout, 4 semaines étalées sur un an, donc le travail a beaucoup bougé, s’est transformé, on a pris en confiance, on a appris à bien se connaitre. Ce qui fait que, de cette première, je n’en ai qu’un souvenir très agréable, magique, où tout se passe comme j’avais envie que ça se passe : c’était vraiment très chouette !

Artistiquement parlant, votre personnage vous permet une palette de jeu large et variée…

C’est un rôle que j’ai aimé tout de suite, dès que j’ai lu la pièce. Cela m’a permis aussi de me frotter à de nouvelles disciplines : je n’avais jamais dansé de ma vie comme je l’ai fait pour cette pièce. C’était un défi aussi dans le jeu : c’est un personnage, même si je l’aime énormément, qui n’est pas évident et qui demande une forme de confiance, qui demande à être assumé à 100% pour pouvoir être attachant et raisonné chez les gens. C’était, du coup, un très très beau cadeau, vraiment ! C’est un projet qui me plait, qui me porte beaucoup, je suis très reconnaissante de l’avoir.

 

 

Au moment de vous approprier votre personnage, avez-vous eu certaines sources plus particulières d’inspiration ?

C’est drôle que vous me posiez cette question, c’est l’une des premières conversations que l’on a eue avec Clark quand on a parlé du personnage de Sarah. Notre pièce reprend les 7 sept péchés capitaux, Sarah représente la luxure et Clark avait envie de la voir non pas comme un personnage vulgaire mais comme un personnage qui assume pleinement son corps, ses envies, ses désirs, en étant droite dans ses bottes, qui assume sa féminité et ce qu’elle est. Du coup, la première chose qui nous est venue en tête à tous les deux comme référence commune, c’était le personnage de Samantha Jones, dans « Sex and the City ». Je me suis également inspirée de Miley Cyrus, notamment à travers les chansons de son dernier album, pour trouver cette liberté.

Quels principaux retours du public aviez-vous pu avoir après la représentation ?

Je n’ai eu que de très bons retours ! Les gens ont aimé l’aspect dramédie de la pièce, je pense que le pari réussi de Clark est qu’il a emmené les gens du rire aux larmes, en passant par la peur et la colère….La diversité des personnages aide aussi à cela. Le rôle du chat est, évidemment, beaucoup ressorti dans les retours que l’on nous a faits. Je pense que l’aspect contemporain et accessible du texte fait qu’il peut se permettre quelques codes théâtraux un peu différents et qu’il a pu tester plus de choses en termes de mise en scène. C’est chouette, cela emmène les gens vers un univers qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de voir.

Certainement aussi que les spectateurs ont pu se reconnaitre ou se projeter dans l’un ou l’autre des personnages….

C’était vraiment l’objectif de Clark, que chacun y trouve son compte dans au moins un des personnages. Après, la réalité – et ce sont aussi des retours que j’ai eu – est que, au final, on peut se reconnaitre un peu dans tous à certains endroits, y compris dans les personnages les plus détestables : c’est ce qui fait la force de la pièce ! Clark avait justement envie que ce soit une sorte de miroir totalement exagéré, qui puisse prêter à rire et permettre une autoréflexion sur les moments plus dramatiques. Je pense que c’est un pari plutôt bien réussi, dans son écriture et dans la manière dont il aborde la mise en scène aussi.

 

 

Cette première a été l’occasion de présenter le spectacle et, grâce à cela notamment, l’aventure va pouvoir se poursuivre cet été, au festival d’Avignon…

Tout à fait ! C’était un vrai objectif de sortie de résidence que de présenter le spectacle, c’était l’occasion aussi de faire une captation pour le marchander. Du coup, effectivement, c’est une pièce que l’on jouera en Avignon, au festival, du 3 au 21 juillet, au théâtre du rempart, à 10h. Le spectacle va pouvoir être découvert par beaucoup plus de gens, par un public plus éclectique. Nous essaierons de faire notre chemin dans cette grande course qu’est Avignon…Ce sera mon premier festival, c’est un rêve depuis que je suis toute petite. J’y vais depuis très longtemps pour mon plaisir, je suis très heureuse d’y aller pour être sur scène et je suis encore plus heureuse d’y aller avec une troupe où on est 7. Il y a quelque chose de très porteur, à aller vendre un projet tous ensemble, à plusieurs…

Le fait de jouer à 10h, le matin, sera probablement un vrai exercice artistique…

Je pense qu’Avignon est un marathon : quelle que soit l’heure, cela demande une concentration physique et un rythme de vie particuliers. Effectivement, c’est un défi de jouer à 10h du matin mais cela permet aussi de pouvoir tracter la journée et d’avoir un repos plus important. Je pense que c’est nécessaire car, malgré tout, c’est quand même un spectacle qui, pour beaucoup d’entre nous, demande aussi une forme physique, de par les petites cascades que l’on a à faire. C’est vrai que c’est potentiellement plus rassurant de jouer tôt le matin, plutôt qu’à 22h, après une journée à tracter.

En complément, toujours sur scène, un autre projet se dessine, avec une première lecture le vendredi 29 mars prochain, à 11h, au théâtre La Bruyère, de « La reine écartelée »….

C’est un projet porté par Nell Darmouni, c’est sa première mise en scène. Elle a été pendant longtemps l’assistante mise en scène de Jean-Luc Moreau, elle-même est comédienne et a fait beaucoup de projets. C’est un spectacle qui lui tient à cœur, qu’elle a envie de monter depuis très longtemps. Là où je suis très touchée qu’elle m’ait choisie, c’est que c’est aussi un rôle qu’elle aime énormément, qu’elle a toujours voulu jouer et qu’elle a, au final, choisi de mettre en scène.

C’est l’adaptation d’une nouvelle de Victor Hugo, « L’affaire Amy Robsart », c’est vraiment une tragédie moderne écrite comme une tragédie classique, pleine d’humour malgré tout et de drames aussi, comme toute bonne tragédie. C’est une écriture extrêmement fine, très très intelligente. Nell la portera à merveille. Le 29 est une première étape, cette lecture est organisée par ATA, la production Atelier Théâtre Actuel, pour trouver des parts de production complémentaires. C’est une lecture ouverte au public, à destination des pros principalement mais qui, en soi, peut être ouverte à n’importe qui le souhaiterait.

Le registre, le cadre et le contexte semblent différents de ceux de la première pièce évoquée…

Le point commun va être l’aspect dramédie, même si, malgré tout, sur « La reine écartelée », on est plus axée sur une tragédie. La comédie surprend beaucoup dans cette pièce, c’est ce qui en fait sa force. Après, oui, on est sur une pièce d’époque et sur un style d’écriture très différent. C’est ce que j’aime aussi, de pouvoir avoir des projets qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. C’est ce qui me nourrit en tant que comédienne. Je suis très heureuse, du coup, d’avoir ces deux projets-là, qui me demandent d’aller chercher des choses radicalement différentes dans ma palette de jeu.

Personnellement, cela doit effectivement être très complémentaire, avec beaucoup d’enrichissements mutuels…

Cela fait quelques temps, et j’en suis très heureuse, que je me retrouve sur des projets qui viennent un peu me mettre au défi en tant que comédienne. Je parlais précédemment de la danse sur « Ravage » et j’ai aussi fait une pièce, il y a quelques mois, qui s’appelait « Vox animalis », qui m’a demandé du chant. Là, dans « La reine écartelée », on va être dans une recherche de théâtre classique…Je suis très heureuse, en fait, d’avoir toutes ces pièces, qui me demandent d’aller chercher dans plein d’endroits. C’est exactement ce que j’ai envie de faire !

A l’image cette fois-ci, votre personnage de Jessica Moreno sera prochainement de retour dans la quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient », le temps d’une arche. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela a dû être de retrouver l’équipe ?

C’était beaucoup d’émotion, c’était beaucoup de plaisir. J’ai grandi sur ce plateau, j’ai commencé la série alors que je n’étais même pas majeure. Autant les comédiens que les techniciens ou les réalisateurs, ce sont des gens qui m’ont vu grandir et qui m’ont appris énormément de choses. Ils ont aussi construit la comédienne que je suis aujourd’hui…Donc c’était beaucoup d’émotion que de revenir maintenant, pour eux de me voir évoluer, pour moi de les voir évoluer aussi. C’était donc une grande joie d’y retourner ! J’ai retrouvé un personnage qui a grandi, qui a évolué, c’était très intéressant. C’est vrai qu’il n’y a que dans la quotidienne que l’on peut faire des choses comme cela, que l’on peut retrouver un personnage qu’on a laissé à un certain âge et aller l’explorer à un âge différent de sa vie, avec des problématiques et des défis nouveaux. C’est vrai que c’est la richesse incroyable de la quotidienne ! Cela n’existe nulle part ailleurs…

Dans quel contexte et dans quel cadre revient Jessica ?

Jessica est partie de la série pour aller faire son école de mode sur Paris, elle a à présent fini sa formation et a commencé à monter sa propre marque de vêtements. Elle revient parce qu’elle a envie d’organiser son premier défilé mais elle ne veut pas le faire dans n’importe quel contexte, elle souhaite que ça ait du sens. Donc elle l’organise avec la collaboration des personnages de Marianne Delcourt et de Noor Beddiar, en lien avec leur association « La maison rose ». L’objectif du défilé est, pour elle, de présenter sa marque mais aussi de réunir des fonds pour l’association. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu, comme toujours dans DNA….

Quand les auteurs m’ont appelée pour me présenter l’intrigue, ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est qu’ils avaient envie de la montrer à cet âge un peu charnière, où elle devient une adulte mais où elle retourne dans son cocon familial : elle n’est plus tout à fait une enfant et elle veut s’affirmer auprès de sa famille mais, à la fois, elle est encore très jeune et elle découvre le monde du travail, des adultes et des responsabilités. Je trouve que c’est un âge très intéressant, qui n’est pas souvent abordé, au final. C’était aussi cela qui m’a convaincue de revenir avec plaisir !

Vous l’avez dit, le personnage a grandi depuis son dernier passage à l’image. Vous aussi, vous avez évolué depuis…Comment avez-vous appréhendé cette nouvelle peau du personnage, dans laquelle vous vous êtes glissée ?

Honnêtement, après l’avoir jouée deux ans, j’avoue que je la retrouve assez vite. Il a fallu s’inventer aussi sa vie, ce qui s’est passé parce qu’il y a beaucoup de trous, forcément. On ne sait pas ce qui est advenu de sa relation avec Mathias par exemple. Donc il a fallu s’écrire ce qu’elle avait vécu, elle, pendant ces 4 ans. Cela a été beaucoup d’imagination d’aller penser ce qu’elle avait pu faire, en essayant de rester cohérente avec ce qu’elle avait vécu aussi. Ce qui était intéressant par moment à jouer, pendant que je tournais, c’était de repenser à des petits détails qu’elle pouvait continuer de porter en elle. En essayant de ne pas trop spoiler, il y a un moment donné où des fumigènes encerclent les gens qu’elles aiment et leur arrivent dans les yeux : de suite, c’est d’aller penser que, forcément, elle a une sensibilité avec le fait que les yeux puissent être endommagés d’une façon ou d’une autre, étant donné qu’elle avait, à un moment, perdu la vue. Ce sont ce genre de petits détails qui sont très plaisants à aller chercher- il n’y a clairement que moi qui y pense à ce moment-là - mais qui nourrissent quelque chose et qui la font exister pour moi. J’ai passé tellement de temps avec elle, c’est un peu comme si c’était une vieille amie : forcément, elle fait partie de moi sur plein de choses, étant donné que j’ai grandi en même temps qu’elle…

Ensuite, une fois que j’ai eu l’intrigue, j’ai fait un travail assez classique, sur les enjeux et sur tout ce qu’elle allait vivre, qui est déjà bien chargé…Il y avait beaucoup de boulot sur cela aussi.

 

 

Nous l’avons dit, ce tournage fut l’occasion de retrouver une partie de vos camarades mais certainement que ce fut aussi l’opportunité d’en croiser de nouveaux…

Tout à fait ! En fait, ce qui est assez fou, c’est que j’ai aussi tourné avec des comédiens que je connais très bien depuis 6 ans, comme Luce Mouchel et Franck Monsigny, avec qui je suis amie mais avec lesquels nous n’avions, en fait, jamais eu de scène ensemble à l’époque. C’était très très chouette de pouvoir prendre notre petite vengeance ! Je les admire beaucoup, c’était un bonheur de tourner toutes ces scènes avec eux, vraiment.

Effectivement, j’ai aussi pu découvrir des comédiens, j’ai notamment été pas mal amenée à interagir avec la nouvelle bande de jeunes. J’ai sympathisé, entre autres, avec Salomé. J’ai aussi pu rencontrer Catherine Benguigui mais aussi Roberto Calvet, mon partenaire principal sur l’arche, qui vient juste d’arriver dans la série, qui joue le personnage de Charles, le petit frère de Damien. C’était génial aussi de ré-aborder cette aventure en ayant un nouveau partenaire un peu récurrent…

On vous imagine impatiente sinon curieuse de découvrir les retours du public…

La production a essayé de maintenir un effet de surprise le plus longtemps possible. Evidemment, des petites informations ont fuité et c’est adorable d’avoir reçu autant de messages pour me dire à quel point les gens étaient heureux que je revienne. J’ai croisé des fans sur place, qui attendent devant les studios, ils m’ont tous dit à quel point ils étaient contents de revoir Jess’. C’est vrai que c’est très très touchant en fait, quand on a fait 2 ans sur un projet, de se dire que, 4 ans et demi après, ce personnage a marqué, qu’il continue de plaire et que les gens sont heureux de le retrouver. Je sais que c’est un personnage qui a été important pour les gens, Jessica a abordé des thématiques compliquées, elle a marqué beaucoup de jeunes filles, c’est une responsabilité et un honneur que j’adore porter. Cela me fait plaisir de me dire que les gens sont heureux de connaitre son parcours maintenant et de se demander ce qu’elle est devenue, avec le temps qui a passé. Je pense que c’est une question que l’on s’est tous posée sur nos personnages préférés de fiction, que ce soit en livre ou à l’image. Donc cela me fait très plaisir, oui, de voir que les gens continuent de l’apprécier. Je pense que les Moreno, de manière générale, sont assez appréciés.

En amont du tournage, vous étiez-vous (re)plongée dans certaines diffusions pour mieux encore maitriser l’atmosphère et le contexte du moment ?

En fait, je me suis replongée un petit peu dans les épisodes diffusés mais j’ai vite arrêté pour ne pas être influencée sur la vision de Jess’ vis-à-vis de certains personnages. Forcément, elle n’est pas censée tout savoir donc je ne voulais pas être un peu tronquée à ce niveau-là. En revanche, ce que j’ai fait, c’est que je me suis pas mal replongée dans d’anciens d’épisodes, car ça coïncidait avec le moment où TF1+ les a tous mis en ligne. Au départ, c’était un peu par nostalgie que j’ai été revoir certaines intrigues et, au final, cela m’a beaucoup aidé de revoir visuellement aussi Jess’ et sa famille. Maintenant, un vrai recul existe sur ces épisodes-là, je n’ai presque plus trop l’impression que c’était moi à l’image…C’était une sorte de remise à jour pour moi : « ok, elle avait vécu ceci et cela…maintenant, dans quel état revient-elle à Sète ? ».

Depuis toutes ces années, la famille Moreno a aussi beaucoup évolué, socialement notamment…

J’étais revenue il y a 2 ans et j’avais vu le cadre social dans lequel vivent les Moreno. Je tombais aussi par moment sur les épisodes de la série, je n’étais pas déconnectée de ce qui se passait et, surtout, je continuais de voir Ariane et Arnaud, donc j’avais un semblant de connexion sur ce qu’ils étaient en train de tourner. Mais, ce dont je suis assez heureuse, c’est que l’aspect de différence sociale des Moreno a été pas mal abordé pendant mon intrigue parce que Jess’, effectivement, se retrouve à rencontrer des gens qui ont de l’argent, alors qu’elle est constamment dans cette vision de « Je n’ai pas grandi avec de l’argent et ma famille l’a eue quand je suis partie donc ça ne fait pas partie de mon histoire, ça ne fait pas partie de moi ». Elle a vraiment à cœur, notamment avec sa collection, de faire des choses qui soient accessibles, qui parlent aux gens. C’est aussi quelque chose que j’ai travaillé, à me dire « ok, c’est assez binaire pour elle, elle revient dans un monde qui n’est pas du tout son environnement d’enfance ». C’était assez intéressant d’imaginer cela !

Sur ce programme-là ou sur un autre, aimez-vous regarder la diffusion finale, notamment pour capitaliser sur votre propre jeu ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de comédiens pour qui c’est très dur de se regarder. Pour moi, étonnement, c’est plus dur de me regarder en captation théâtrale qu’en fiction, c’est plus douloureux dans ce sens-là. Peut-être juste parce que j’y ai été habituée jeune. Je l’ai beaucoup fait, de regarder les épisodes, quand j’étais sur DNA parce que je tournais en continu et qu’effectivement, c’était une très bonne école de voir concrètement ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. On est toujours beaucoup plus dur avec soi que ne le sont les téléspectateurs mais cela m’a aidée, cela m’a permis de faire grandir mon jeu. Là, ne tournant plus en continu, je pense que je vais regarder les épisodes par curiosité parce que l’intrigue était chouette. Ça reste une bonne aide et une bonne école pour la suite…

En parallèle, quels sont vos autres projets en cours ou à venir ?

Je fais partie, depuis un peu plus d’un an, d’une troupe et on se retrouve tous les lundis, on travaille des textes que l’on a écrits, on les propose aux 4 coachs qui choisissent ceux que l’on garde. C’est un travail extrêmement intéressant, déjà parce que ça permet de jouer constamment, ce qui est rare. Comme à l’école, cela permet de bosser et d’affiner. Cela m’a aussi permis de travailler mon écriture, ce qui est très chouette, y compris dans un registre de comédie, qui n’était pas forcément mon domaine principal au départ. On joue une fois par mois, à la Comédie de Paris, on présente un spectacle construit avec une suite de scènes, majoritairement comiques. On est une troupe de 35 comédiens, on est entre 15 et 20 sur le plateau à chaque fois. C’est un projet qui me tient à cœur, qui permet aussi parfois d’amorcer d’autres projets personnels : en commençant une scène, on peut se dire qu’elle pourrait permettre d’en faire un spectacle, si on la développait. C’est aussi l’occasion de rencontrer énormément de gens et de créer des familles artistiques.

 

 

A titre plus personnel, cela fait longtemps que j’écris, j’ai déjà réalisé 2 courts-métrages et, là, j’aimerais en faire un autre bientôt, que j’ai écrit il y a quelques mois. J’adorerais le tourner dans l’année. Je ne sais pas encore si je le réaliserai, j’aimerais en tout cas jouer dedans et j’ai déjà été très heureuse de le porter en tant que scénariste. Ce projet me tient d’autant plus à cœur que je le jouerai avec mes meilleurs amis, qui sont tous les 3 comédiens, cela serait l’occasion de faire un projet tous ensemble.

Je travaille en ce moment sur une pièce, que je cherche à développer. La distribution serait entièrement féminine…On verra comment se développe le projet…

Merci, Garance, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 > >>