Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

theatre

Festival d'Avignon 2024 - Sans filtre : Interview croisée avec Ania Lafargeas et Clara Dezeustre !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Ania, bonjour Clara,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, au festival d’Avignon, dans la pièce « Sans filtre », jouée à 18h 40 au Pixel Avignon. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Ania : C’est clair ! On fait ce métier aussi pour cela et, quand on se retrouve dans un tel cadre pour jouer tous les jours un texte que l’on aime, c’est sûr que l’on est très heureux et très épanouis. On attend souvent le festival d’Avignon comme le messie et, là, on y est…

Clara : C’est ça ! On travaille sur cette pièce depuis trois ans et c’est un peu une consécration aussi de pouvoir la jouer tous les jours et de la roder autant…

Ania : De la voir s’améliorer chaque jour….

Clara : Et puis de rencontrer un public autre que celui de Paris !

Plus concrètement, avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

Clara : C’est une comédie d’une heure, ce sont quatre amis qui se retrouvent le temps d’un diner et qui décident de se lancer un défi, celui de parler sans filtre toute la soirée, pour certaines raisons que je laisse mystérieuses. Forcément, c’est un jeu dangereux, on s’y lance avec insouciance et on finit par le regretter parfois, pas toujours. En tout cas, ça dégénère un peu mais pas que, c’est aussi très tendre et surtout très drôle. C’est l’autrice qui en parlera encore mieux que moi… J

Ania : J’ai tendance à préciser que l’on ne fait pas que se taper dessus, ce n’est jamais très intéressant d’avoir uniquement des gens qui se crient dessus. C’est pour cela que j’ai essayé d’injecter pas mal de moments de comédie avec, en filigrane, de belles déclarations d’amitié. Le con de la pièce, que j’ai créé de toute pièce, est aussi un ressort comique très efficace, il est interprété par Valentin Guilbot. On rigole bien et, pour le moment, le public ne nous donne jamais tort donc on est très contents !

 

 

Un mot peut-être, chacune, sur votre personnage ?

Ania : Sarah, que j’interprète, est une femme qui est dans une sorte de couple idéal avec Nicolas. Evidemment, quand on creuse, on va se rendre compte que ce n’est pas tant le cas…C’est en cela que c’est intéressant ! Elle est très dynamique, très vive mais il y a un caillou dans le mécanisme de sa vie qui apparait donc c’est pour cela qu’elle organise ce diner. C’est vraiment l’organisatrice de la soirée, c’est elle qui tient les ficelles de l’intrigue et de ce qui se passe.

Clara : Daphnée est la meilleure amie de Sarah, c’est une girouette, elle a vraiment ses humeurs. Au début, d’ailleurs, elle est plongée dans une espèce de mélodrame sur sa vie. Elle est changeante et proche de ses émotions.

Ania : Ce qui fait que ça donne pas mal de couleurs à la pièce aussi…

Ces différentes couleurs vous donnent certainement une palette de jeu large et variée, qui doit être plaisante…

Ania : Tout à fait ! D’ailleurs, depuis les trois ans que l’on travaille la pièce, on a modifié pas mal de choses, notamment dans le code de jeu. On est arrivés, aujourd’hui, à un code de jeu beaucoup plus réaliste, qui se rapproche de certaines comédies. On est quasiment sur un jeu cinématographique ! Le travail a été notamment mené sur les personnages de Daphnée et de Pierre, qui sont les deux ressorts un peu comiques de la pièce. Nicolas et Sarah avaient déjà ce jeu réaliste, parce qu’ils n’ont pas non plus la même fonction dans la pièce. Maintenant, on est tous un peu plus alignés sur cela !

Clara : Toujours, c’est vrai, avec beaucoup de couleurs et plein d’émotions différentes. C’est ce qui est génial à jouer : on traverse beaucoup de choses dans la pièce, c’est jouissif en tant que comédien et interprète.

Quels principaux retours du public avez-vous déjà pu avoir pendant ce festival ?

Clara : Je sais qu’il y a un adjectif qui revient souvent dans les commentaires, à la fois des gens qui sortent de la pièce ou sur Billetreduc, et que j’aime beaucoup, c’est « pétillant ». Dynamique aussi…Cela ressort beaucoup, ça témoigne aussi de l’énergie que l’on met au plateau !

Ania : On nous parle aussi de notre énergie à quatre…Je pense que c’est lié au terme « pétillant », ils voient qu’il y a quelque chose qui se passe entre nous quatre, en tant que personnages mais aussi en tant que comédiens. Cet effet de groupe qui fonctionne bien ensemble régale le public, on en parle souvent !

Clara : C’est vrai…Le fait que l’on joue ensemble, qu’il y ait cet esprit collectif !

Ania : Plus récemment, on nous a dit pas mal de fois que les quatre personnages, qui sont tous des archétypes, sont bien dessinés, que l’on est chacun bien dans notre personnage, qu’on lui correspond bien.

 

 

Ces retours, Ania, doivent certainement vous faire d’autant plus plaisir que vous êtes à l’origine de cette aventure ?

Ania : Oui, oui ! Après, Clara est la membre la plus ancienne de l’équipe…Le projet est né alors que l’on était encore à l’école ensemble…J’ai lancé cela dans le cadre d’un concours interne de pièces de théâtre. Clara m’a aidée à trouver la fin : en discutant avec elle – je savais déjà que j’allais la distribuer -, j’ai eu une idée et, dans la soirée, j’avais fini l’écriture !

Clara : A la lecture, je me marrais, je trouve déjà cela génial.

Ania : Pour les autres, il y a eu des étapes de casting, même pour la metteuse en scène. C’est vrai qu’arriver aujourd’hui avec un groupe solide, construit, bien distribué, avec une bonne entente, est quand même une énorme fierté. Vraiment, je suis super fière d’eux et de nous, c’est trop cool, on vit une belle histoire !

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival et au-delà ?

Ania : Je dirais d’aussi belles salles que celles que l’on a eues jusqu’à présent, de beaux complets avec des petites standing-ovations comme on a pu en avoir car cela fait immédiatement plaisir. Après, on connait Avignon, c’est une vitrine pour la suite, on est partis avec un diffuseur, on est évidemment là pour signer de nouvelles dates donc s’il y a des programmateurs qui s’intéressent à nous et qui veulent nous voir jouer chez eux J….

D’ailleurs, on a joué une date en plein air en plein milieu du festival, c’était génial ! On était dans les bourrasques, dans les carrières, c’était magnifique ! Le public était incroyablement touché et content de nous voir. On en veut d’autres ! On veut un futur, on veut que ça continue, c’est ce que l’on peut nous souhaiter de mieux !

Merci à toutes les deux pour vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Manon Balthazard nous présente son spectacle, joué au théâtre Le Pixel !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Manon,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous êtes actuellement sur scène, au festival d’Avignon, dans « Cassandra », chaque jour à 12h 20, au théâtre Le Pixel. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’être présente dans ce grand barnum ?

C’est très bien exprimé, on peut dire que c’est un grand barnum, c’est le plus gros marché de théâtre qui existe. Du coup, effectivement, j’ai créé « Cassandra » il y a un an et demi, près de Toulon, je ne l’avais joué que 3 fois en sortie de résidence. Là, j’ai préparé bien en amont ma présence au festival pour présenter tout le travail que demande ce seul-en-scène, avec l’équipe qui m’a suivie dans cette aventure. Donc, oui, je suis hyper ravie de pouvoir enfin montrer « Cassandra » aux spectateurs et aux professionnels qui vont se déplacer !

Justement, si on se replonge quelques temps en arrière, quelles principales raisons vous avaient incitée à développer ce projet ?

C’est complètement la lecture de la pièce. Pendant le confinement, on a tous vécu une période assez complexe, deux de mes projets ont été arrêtés, je me suis un peu effondrée…Pour remonter sur scène, il fallait vraiment que j’ai un coup de cœur pour un texte, je ne voulais pas repasser par la case écriture comme « Tandem en cavale ». Je me suis rendue à la librairie théâtrale à Paris, j’ai lu énormément, je me suis nourrie de plein plein de choses et je suis tombée sur ce texte de Rodolphe Corrion qui, pour moi, était une pépite pour une comédienne : il y a énormément de tableaux différents, tu passes par 1 000 émotions différentes,…. J’ai vu tout le potentiel que je pouvais apporter à ce projet, j’ai demandé les droits à Rodolphe, on s’est rencontrés, il m’a dit que c’était super que quelqu’un monte « Cassandra » et un an et demi plus tard, me voilà au festival…

On comprend dans vos propos que ce spectacle vous permet une palette de jeu large et variée, qui doit être plaisante pour vous…

Oui, humainement et artistiquement ! Bien souvent, quand on vous donne un rôle au cinéma ou au théâtre, on ne peut montrer qu’une partie de ce que l’on sait ou aime faire…Là, c’est la première fois que je suis seule-en-scène, je peux en montrer davantage. Au début, j’avais vraiment très peur de porter un texte à moi toute seule, je doutais de ma capacité à réussir ce challenge, face à la quantité de texte. Je craignais que les gens s’ennuient mais, très vite, j’ai vu le potentiel : la trame et la dramaturgie me plaisaient, ce qui m’a définitivement convaincue de me lancer dans l’aventure.

Quels principaux retours du public avez-vous déjà pu avoir jusqu’à présent ?

Ce qui me touche beaucoup, c’est que les gens reconnaissent la performance d’actrice et de danseuse. Ils aiment beaucoup le côté mythologique du mythe de Cassandre, ils plongent dans le quotidien d’une actrice danseuse qui va se retrouver propulsée star d’un soap opéra et propulsée, malgré elle, dans le monde politique. Donc c’est tout un vaste programme ! Les gens ne s’ennuient pas, ils me disent être happés par l’histoire et être suspendus. Certains sont sortis en pleurant…Ce spectacle résonne fort avec l’actualité gouvernementale du moment : cette nana évolue dans sa trajectoire de comédienne et est propulsée, pour de mauvaises raisons, au titre de présidente de la République. Il y a aussi une piquante critique sociétale assez présente, du coup ça peut être dérangeant mais, surtout, ça peut être intéressant et c’est tellement d’actualité. J’ai vraiment de très bons retours, selon la sensibilité des spectateurs, ils peuvent rire comme être bouleversés par ce portrait de femme qui se cherche dans ce monde obnubilé par le rapport à l’image et le pouvoir des médias. On se dit que, oui, c’est ça la vie !

 

 

Sans doute aussi que vous êtes amenée à peaufiner toujours et encore votre interprétation ?

Complètement ! C’est vrai que, quand on est toute seule, il y a un stress à se demander si on va arriver au bout. Là, je commence à prendre de la liberté dans le texte, les gens rient même dès fois à des moments qui m’étonnent et qui m’incitent à prendre du temps. Apparemment, je change de tête avec mes personnages et tout le monde me dit ne pas me reconnaitre…Je joue plusieurs personnages, je switche donc les gens se disent que ce n’est pas la même personne. C’est hyper kiffant ! Les spectateurs me disent se prendre un shoot d’émotions vraiment chouette…

Que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival et au-delà ?

Du monde, des salles pleines, de continuer à avoir des retours très positifs sur la pièce, que les pros se déplacent et que cela me permette de faire vivre ce spectacle en tournée ! Quand on monte une création, au-delà de jouer en Avignon, le but est de plaire pour prendre la route ensuite, faire vivre « Cassandra » et rencontrer le public, à Paris et en province.

Merci, Manon, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Mégane Chalard nous raconte sa nouvelle participation à ce bel évènement !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Mégane,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Cette année encore, vous êtes présente au festival d’Avignon, cette fois-ci avec la version « Chez maman » de la pièce « Les parents viennent de Mars, les enfants du McDo », au théâtre Le Paris à 15h10. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

J’aime toujours autant ce festival, c’est une grande fête et j’ai toujours autant de plaisir à y voir des têtes connues, à découvrir d’autres comédiens, d’autres spectacles, d’autres formes d’arts – la danse, les marionnettes, le chant, les claquettes. C’est vraiment génial de pouvoir y voir tous ces arts, en plus de différentes cultures : je vais revoir bientôt une compagnie de Bolivie, j’avais adoré les voir en 2019 et ils reviennent cette année avec un nouveau spectacle. Donc c’est toujours aussi plaisant d’être présente ici !

Plus concrètement, comment présenteriez-vous votre spectacle ?

C’est l’histoire d’une maman qui élève ses enfants, on traverse les âges avec cette famille, on passe par la petite enfance, l’enfance, l’adolescence évidemment jusqu’à ce que les enfants deviennent adultes à leur tour. C’est finalement un miroir de la vie, chacun s’y retrouve, c’est ça qui est toujours plaisant. Certains spectateurs nous demandent si nous n’avons pas mis des caméras chez euxJ. Cette fois, c’est la maman qui est aux commandes : entre un papa et une maman, ce n’est pas la même éducation, le papa peut être un petit plus débordé, la maman un peu plus autoritaire mais, bon, finalement, les enfants trouvent toujours la parade.

 

 

En tout cas, les deux versions, celle « Chez maman » et celle « Chez papa », sont complémentaires mais peuvent se voir indépendamment l’une de l’autre…

Tout à fait ! Ce sont les mêmes structures où, vraiment, on traverse les âges avec la famille mais en garde alternée…On voit des situations différentes qui peuvent, parfois, se faire écho parce qu’on aime bien faire des petits clins d’œil aux gens qui viennent voir les deux versions.

Quel regard portez-vous à présent sur votre personnage, après toutes ces années d’interprétation ?

Léa, « Lélé » pour la familleJ, est toujours cette petite chipie, c’est vraiment ce terme-là qui me vient. En traversant les âges, elle continue à dire des bêtises…Finalement, les adolescents sont pareils, ils sortent parfois des choses où on se dit « mais, enfin, de qui tient-il ? Où a-t-il appris à parler comme cela ? ».

Je continue toujours à m’approprier autant ce personnage, je m’amuse avec parce que, finalement, on a tous une petite part de chipie en nous, d’adolescente un peu écervelée, un petit sûre de tout, qui croit avoir la science infuse alors qu’en fait, c’est une ado, tout simplement…

Continuez-vous d’ailleurs toujours et encore à peaufiner votre interprétation ?

Oui ! Rien que pour l’adolescence, le langage évolue tout le temps donc on s’adapte à ce que les jeunes disent aujourd’hui. Plus je grandis dans la vraie vie, plus je me dis que l’on ne fait en fait pas tant de caricatures que cela ! Les enfants ont un premier degré que je redécouvre auprès de mes amies qui sont maintenant en âge d’être mamans, je me dis que j’ai tellement de choses à leur piquer pour agrémenter mon jeu parce qu’ils sont tellement premier degré et spontané…C’est ça que j’ai envie de représenter sur scène pour me rapprocher de cette vérité qui est très amusante …c’est très drôle à voir, à vivre et à jouer !

Quels principaux retours du public avez-vous pu avoir depuis le début du festival ?

De manière générale, c’est « on a vu « Chez papa », on a adoré « Chez maman » », les gens aiment les deux spectacles, ils sont contents d’avoir vu une version puis l’autre parce que, effectivement, ça se répond. Un petit garçon nous a même dit que « c’est un super spectacle », tant mieux qu’il se soit amusé. Les adultes nous incitent à continuer comme cela car on les fait rire, ils nous disent que « c’est comme à la maison » ou tout simplement «  on a hâte de découvrir « Chez papa » » parce que certains n’ont pas vu la pièce l’année dernière.

 

 

Cette version vous permet en tout cas toujours une palette de jeu large et variée, qui doit être particulièrement plaisante…

Je prends toujours beaucoup de plaisir, je m’amuse énormément avec mes partenaires de jeu, Romain Henry et Judith Glycos, avec qui j’avais déjà joué plusieurs fois. Là, on va pouvoir en plus se rôder davantage, avoir des jeux entre nous, affiner certaines choses,…On continue à s’amuser énormément et, effectivement, on redécouvre des choses, on se redécouvre mutuellement aussi.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival ?

Beaucoup de rires ! De venir en nombre parce que, plus on est de fous, plus on rit, c’est sûr ! Que les gens continuent à sortir au théâtre, que les parents emmènent leurs enfants pour qu’ils puissent découvrir cela ! Cela me ferait plaisir qu’ils profitent du festival en ce sens !

Merci, Mégane, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Nolwen Parizot nous en dit plus sur son spectacle jeune public, à l'affiche à 10h 20 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Nolwen,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes sur scène, tout au long du festival d’Avignon, à 10h 20, au théâtre Le Paris, dans la pièce jeune public « Lison et Léon, la grotte enchantée ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, on adore ! C’est déjà le 3è Avignon avec ce spectacle et, à chaque fois, on adore revenir. En dehors du fait que l’on joue tous les jours, on adore l’ambiance d’Avignon, c’est vraiment une petite bulle de plaisir pendant ce mois de juillet. Plein d’enfants viennent voir le spectacle et ressortent des étoiles plein les yeux, c’est le plus beau cadeau que l’on peut avoir après avoir écrit un spectacle jeune public.

Si l’on revient à la genèse de cette aventure, comment vous sont venues l’idée et l’envie de développer cette pièce ?

On a sorti le spectacle il y a 3 ans. J’avais cette idée en tête depuis un petit moment, je n’avais jamais eu le temps de la poser sur le papier mais le Covid est passé par là…Ce moment de blanc pour les artistes m’a permis d’écrire cette pièce avec l’aide de mon compagnon pour la musique, les décors, la création lumière. On se complète bien ! Je fais également la mise en scène et la chorégraphie, là où lui a plus la partie technique.

Lison a un ami imaginaire, qui s’appelle Léon, c’est une enfant un peu décalée, qui n’a pas trop d’amis à l’école. On parle donc un peu de l’exclusion scolaire dans le spectacle, pour dire qu’il y a certains enfants qui se raccrochent à des amis imaginaires et qui partent un peu dans leur monde. En fait, on plonge totalement dans son imagination tout au long du spectacle, ce que je trouve sympa. J’avais aussi en tête l’idée de proposer des énigmes pour sortir de cette grotte enchantée, un peu dans l’esprit dans escape game où, à la fin, il faut s’en sortir. Ici, le mot magique à retrouver à la fin, grâce à toutes les épreuves que l’on passe avec Léon, permet de quitter le lieu !

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

Les enfants sont totalement plongés dans l’imaginaire, en plus il y a plein de lumières, il y a des rochers sur scène qui brillent, donc ils rentrent totalement dans l’histoire. J’espère qu’ils reçoivent aussi les petits messages qu’on leur transmet mais les adultes les captent bien, ce qui est chouette. Sur les premiers jours, plusieurs parents m’ont remerciée pour les beaux messages qu’il y a dans le spectacle donc je sens que ça les touche aussi. C’était également le but, qu’ils passent un bon moment et qu’ils reçoivent les quelques messages : même si la pièce est très ludique et interactive, il y a quand même des messages subtiles, notamment l’exclusion scolaire, l’acceptation des peurs, l’amitié, le partage, …Je pense que tous les reçoivent mais d’une manière différente, ce qui est chouette !

Sur certains traits de son caractère, vous retrouvez-vous parfois dans votre personnage ?

Je joue Lison, qui a 8 ans et je n’étais pas trop cette fille-là quand j’étais petite. C’est marrant, j’ai fait l’opposé…Lison fait un peu des bêtises, elle est dans son imaginaire, j’étais beaucoup plus douce et posée, pas trop à faire des bêtises, pas trop à m’éloigner du chemin comme Lison. Cette dernière est complètement dans le côté « je veux découvrir plein de choses, je veux m’amuser, je veux plonger dans tous ces rêves que j’ai ». Je pense que je me retrouve, par contre, dans le côté imaginaire : petite fille, j’aimais rêver, je lisais énormément donc je partais beaucoup dans mon imagination. Oui, je pense que je peux retrouver cela de Lison en moi…

 

 

Vous jouez en matinée, ce qui nécessite peut-être un rythme particulier ?

J’ai toujours joué en matinée, je suis habituée. Je joue beaucoup dans les spectacles pour enfants et, souvent, c’est programmé entre 10h et midi, ou vers 16h. Du coup, cela ne me dérange pas trop, j’ai toujours eu ce rythme-là à Avignon. J’ai même joué, la première fois, à 9h 50 donc je ne suis pas trop perturbée par l’horaire matinal. Evidemment, il faut arriver à se lever mais on y va avec la motivation d’aller jouer…Je préfère même cela, on se lève, on est frais, on est motivé, on va jouer et, après, on tracte l’après-midi. Je préfère ce sens-là et j’adore ce rythme !

C’est vrai que le tractage fait partie des belles habitudes d’Avignon…

C’est vachement plus facile de tracter un spectacle pour enfants car on a une cible très précise ! On a un char lumineux avec un rocher, on met de la musique, on est tous les deux à tracter …En fait, c’est beaucoup plus facile pour nous qu’un spectacle tous publics où la cible est beaucoup plus élargie. Nous, on voit une famille et, clac…on sait de suite à qui on va donner le tract. Le tractage est donc sympa, les gens nous regardent, viennent nous voir et nous posent des questions.

Sur ce 3è festival, on s’est aperçu que l’on tracte aussi des familles qui sont déjà venues nous voir. C’est chouette que les gens nous connaissent, certains sont même revenus nous voir cette année mais d’autres ont le souhait d’aller voir autre chose, ce qui est normal.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de ce beau festival ?

Que des complets ! Que ça marche bien, que les gens viennent ! De faire rêver encore plus d’enfants ! Potentiellement aussi, d’avoir des dates de tournée qui tombent, c’est également pour cela qu’on fait Avignon. Donc un super public jusqu’à la fin et des dates de tournée…Ce serait chouette !

Merci, Nolwen, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Victorien Robert évoque la pièce qu'il défend sur scène chaque soir !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Victorien,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, dans le cadre du festival d’Avignon 2024, à 20h 50 avec la pièce « Porn for the blind ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

C’est mon 14è festival, le 2è avec ce spectacle ! C’est vrai que j’aime beaucoup, j’ai beaucoup de copains qui sont là donc il y a un côté un peu festif…Je suis heureux de revenir avec ce travail que j’ai écrit, que je mets en scène, qui est assez proche de moi et des choses que j’avais envie de dire. C’est très chouette !

Plus concrètement, comment vous sont venues l’envie et l’idée de développer ce projet ?

A la base, j’ai entendu une anecdote sur une entreprise, Porn for the blind, qui a vraiment existé, qui faisait de l’audio description de scènes pornographiques pour aveugles. J’ai trouvé l’idée géniale, on m’a envoyé un extrait en anglais mais la fille était tellement ingénue que c’était super. J’en ai ensuite imaginé un personnage…J’ai développé toute une réflexion sur la surexposition que l’on peut avoir à toutes les images sur les plateformes et ce que l’on a pu faire de notre imaginaire. J’ai donc écrit, je trouve, une belle comédie romantique qui parle de cela…C’est un genre de « Amélie Poulain ».

Justement, sans tout en dévoiler, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est l’histoire d’une jeune femme, Eva, qui tombe éperdument amoureuse d’un aveugle dans une foule…C’est comme un coup de foudre de cinéma : elle le voit, elle se dit « mais qu’est-ce que c’est que ce mec ? », ils ont un contact tactile mais très rapide puis il disparait…Elle se dit qu’il lui faut retrouver cette personne, par tous les moyens. Elle le cherche et finit par se faire embaucher chez « Porn for the blind », où elle lui laisse des messages subliminaux dans les descriptions, en espérant qu’il les entende…Mais je ne vous dis pas encore si ça va fonctionner…

Dans cette entreprise, elle travaille avec deux employés, je joue d’ailleurs l’un des deux. Ce sont un peu 3 solitudes qui essaient de se soigner les unes les autres, c’est une comédie avec du fond, de la gravité et pas mal d’humour, cela se veut quand même assez drôle.

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

L’originalité ! C’est un thème assez peu traité. Parfois, les gens ont eu un peu peur du visuel et du titre mais ils se sont laissé toucher. Un des personnages n’a pas eu une vie hyper facile et des gens s’identifient un peu. On a plutôt des bons retours, ça fonctionne bien !

Pour vous qui êtes à l’origine du projet, ces retours doivent être d’autant plus plaisants…

C’est hyper gratifiant ! J’avais toujours rêvé d’écrire et, en plus, là, le texte est publié : de tenir l’objet entre les mains et de le vendre à la fin du spectacle est super ! Je suis hyper fier !

Etre sur scène, alors que vous avez écrit le spectacle, est-il si facile que cela ?

Ce n’est pas forcément le plus dur…Le plus dur, c’est que je fais aussi la mise en scène, je suis un peu multi casquettes, je suis également producteur. Il a fallu que je me dirige, j’ai aussi demandé à une amie de m’assister pour avoir un œil extérieur. On y arrive bien, les deux autres comédiens sont formidables, c’est très agréable.

Vous l’avez dit, la pièce revient pour une deuxième année, dans une salle encore plus grande. C’est un beau challenge de ce point de vue là aussi…

Les gens du théâtre des béliers me font confiance ! Ils ont aussi une salle à Paris, on y a joué, ça avait très bien marché ! On est sur une continuité, un petit compagnonnage avec eux, cela me plait beaucoup !

Après ces premiers jours de festival, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

Du monde, vraiment ! C’est un barnum, il y a plus de 1600 spectacles. Autour de nous, on entend des gens qui tractent de partout, il faut exister. Le monde attire le monde…J’ai fait quelques festivals où on n’avait pas eu grand monde, c’était épuisant ! C’est sympa, on rigole bien entre copains mais, là, l’idée est vraiment de transmettre ce texte au plus grand nombre pour que ça fasse des petits.

C’est une foire ici, des programmateurs sont là, on voudrait essayer de jouer la pièce un peu partout en France, ce serait bien !

 

 

En parallèle, le personnage de Dimitri sera prochainement de retour dans la quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil »…

C’était une bonne surprise, je ne m’y attendais pas beaucoup ! En plus, c’est arrivé pile à un moment où j’étais assez libre pour tourner…C’est très chouette, j’avais quand même passé 2 bonnes années à tourner, j’avais revu sur Paris quelques comédiens, notamment Gaëla et César, mais, là, c’était l’occasion de revoir l’équipe technique. J’ai aimé prendre ce petit shoot ! C’est super d’aborder ce retour comme un bonus, le personnage évolue vers des choses assez drôles, c’est un plaisir à jouer ! Je suis vraiment sans pression, c’est très agréable. Je pense qu’au début, j’avais tellement envie de faire mes preuves que j’étais un peu tendu…Je le voyais d’ailleurs à l’image, le personnage était un peu fermé, je le sens plus proche de moi maintenant. Il n’est pas toujours hyper malin, je ne sais pas si je suis toujours très malin non plus mais je m’entends bien avec lui. C’est bien !

Dans quel contexte pourrons-nous revoir votre personnage ?

Quand on a rencontré le personnage de Dimitri, il était dirigeant d’un club de tennis, avec une villa et un SUV. Là, on le trouve un peu au fond de la mine, socialement il a bien chuté et, clairement, il n’est pas encore très décidé à rentrer dans le droit chemin. C’est un type qui s’est dit que, dès qu’il peut faire une entourloupe, …Oui, il y a un peu de cela !

Ce personnage vous permet en tout cas une palette de jeu large et variée…

Oui ! Il y a un truc marrant, j’ai beaucoup fait le jeune premier quand j’étais plus jeune et je pense que j’avais une idée un peu fausse de quelque chose qui peut être un peu beau et lisse à l’arrivée…En fait, jouer un pauvre type est génial ! Je crois que j’ai été un peu déformé de trop faire le jeune premier et ça ne me va pas si mal…Si, de plus en plus, on va vers des rôles comme ça, je suis preneur !

Pour terminer, sans doute êtes-vous curieux de découvrir les retours du public ?

Je ne sais jamais comment les gens vont prendre les choses…Je suivais assidument les groupes sur les réseaux et je découvrais que le public pouvait s’offusquer de certaines choses. A un moment, on avait eu une intrigue autour d’une agence de tentateurs que l’on avait montée avec Emma Colberti et ça avait excédé le public, alors que l’on avait bien rigolé. Donc je ne sais pas comment ça va être reçu…Ce que j’aime bien, c’est qu’il y a de la sympathie pour ce type car c’est loin d’être un méchant. Je pense que Dimitri fait des conneries mais qu’il a vraiment un bon fond. Si on pouvait garder cela, ce serait bien ! Je pense qu’il y a un attachement à trouver…

Merci, Victorien, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Cléa Goletto évoque les trois pièces qu'elle joue au Paradise République !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Cléa,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous nous retrouvons dans le cadre de l’édition 2024 du festival d’Avignon, où vous avez le plaisir d’interpréter trois pièces au Paradise République. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, oui ! C’est mon deuxième festival : l’année dernière, je jouais déjà dans ce théâtre, avec la même compagnie mais je faisais un jeune public, ainsi que « Le diner de cons ». En fait, c’était très sincèrement un rêve de faire ce festival…En tant que festivalière, c’était mon moment préféré de l’année donc, en tant que comédienne, c’était vraiment atteindre quelque chose de particulier. Cette année, de pouvoir réitérer l’expérience, en plus avec trois pièces, m’apprend beaucoup !

Justement, un mot peut-être sur chacunes de ces trois pièces ?

Déjà, il faut savoir que ces trois pièces sont du café-théâtre, ce sont trois pièces pour rigoler, pour passer un bon moment sans prise de tête. Sur « Mon enterrement de vie de jeune fille », que l’on joue à 16h 30, on est deux comédiennes. Ce sont les coulisses d’un EVJF un peu compliqué…C’est l’histoire de Caroline qui fête son enterrement de vie de jeune fille mais personne ne vient sauf Constance, alors qu’elle ne l’a connait que très peu. Elle se retrouve bloquée avec elle…Ensuite, à 19h, je joue « Psy, sex and fun », une pièce un peu plus connue du milieu du café-théâtre. C’est l’histoire d’un couple qui va chez un psy et, sans trop dévoiler le reste, disons que ça nous fait aimer les défauts de l’autre. Puis, à 20h 40, je joue « Jamais le deuxième soir », on est trois, c’est l’histoire de Mirabelle qui en a marre de se faire larguer et qui décide, elle-aussi, de coucher le premier soir. Sauf qu’elle va tomber sur quelqu’un qui n’est pas vraiment de cet avis…

 

 

Personnellement, enchainer ces trois pièces vous permet sans doute une palette de jeu large et variée…

C’est vrai que c’est très satisfaisant de pouvoir jouer autant dans ce laps de temps. Après, c’est vrai que le personnage dans « Psy, sex and fun », je l’avoue, détonne un peu par rapport aux deux autres mais l’énergie que je donne dans la première et la dernière pièces sont assez similaires. Il faut ainsi trouver la subtilité qui fait que les gens, s’ils viennent voir les trois pièces, ne se disent pas que je joue toujours la même chose. Donc, oui, c’est très intéressant !

D’ailleurs, quels principaux retours du public pouvez-vous avoir jusqu’à présent ?

Les gens qui viennent voir ces pièces en connaissent le registre, ils savent ce qu’ils vont voir, de manière générale. C’est plutôt pas mal ! Chaque pièce a son public, tellement de choses sont proposées dans ce festival que, même-nous, quand on aborde les gens, on aborde un public en particulier.

Les gens aiment l’énergie qu’ils reçoivent quand on joue et les blagues, évidemment. L’énergie ressort beaucoup en tout cas quand ils nous voient ensuite, c’est le retour principal qu’on nous fait.

En parlant d’énergie, le fait d’enchainer chaque jour trois spectacles nécessite justement d’être dans la bonne énergie pour chacun d’eux…

Absolument ! C’est quelque chose que l’on doit justement gérer. Les gens ont payé pour voir une pièce, comme si c’était notre première de la journée. C’est aussi une hygiène de vie de sportif, on mange bien le midi et on dort bien la nuit. Disons qu’on prend le temps de se reposer entre les pièces. J’ai de la chance, je ne suis pas tout le temps au plateau dans la pièce du milieu, du coup je peux me poser en coulisses…Il faut récupérer à chaque moment où on peut le faire. Par contre, c’est vrai que, sur les deux autres, il n’y a pas de moment de sortie donc on donne, on donne, on donne. C’est vraiment quelque chose à apprendre…J’apprends encore car j’ai tendance à vouloir trop donner tout le temps et, au final, me retrouver sans énergie avant la dernière de la journée. Il faut quand même vendre l’histoire au dernier public donc c’est un très bel exercice !

 

 

En plus d’enchainer trois pièces, il vous faut aussi, de tradition à Avignon, aller à la rencontre du public dans la rue pour l’inciter à venir vous voir sur scène….

Le tractage est même, dès fois, plus fatiguant que de jouer trois fois. On joue en milieu d’après-midi donc il est pertinent pour nous de tracter en début d’après-midi. Entre la température et le soleil, ce n’est pas toujours simple…Les gens sont sollicités presque toutes les deux secondes donc il faut y aller, il faut défendre son spectacle. Mais on rencontre des gens fantastiques…Hier a été une journée merveilleuse, on a tracté beaucoup de gens très heureux d’être là, malgré le temps exceptionnellement couvert à ce moment-là.

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival ?

De tenir le coup J ! Que le public soit au rendez-vous ! Je pense que c’est le principal…

Merci, Cléa, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Festival d'Avignon 2024 : Maureen Park nous parle de la pièce qu'elle interprétera jusqu'au 21 juillet !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Maureen,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous serez sur scène, au festival d’Avignon, au Palais du rire, à 19h 15 (relâche les lundis) dans le spectacle « L’affaire est dans le sac ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, je suis trop trop contente ! C’est un festival dont on entend énormément parler…D’anciens camarades de mon école ont déjà fait ce festival et y ont même joué des pièces qu’ils avaient eux-mêmes écrites. On a toujours eu des retours indiquant que c’est une expérience de folie, que c’était vraiment une bulle où rien ne s’arrête, où on peut exploiter sa créativité à fond, où on peut se lâcher, où on peut essayer des choses que l’on ne peut pas faire lorsqu’on ne joue qu’une seule date. En jouant tous les soirs, on peut tenter des choses différentes et se réajuster pendant le festival…J’ai hâte !

 

 

Plus concrètement, comment présenter cette pièce ? De quoi parle-t-elle ?

Je dirais que c’est une comédie un peu noire, avec du suspens du début à la fin. Les personnages sont très attachants, les deux sont, je trouve, un peu barrés. Il y a une folie qui est jouissive à regarder parce que ce sont des personnages qui sont dans des extrêmes en termes de personnalité et qui sont face à une situation lunaire. En voyant comment ils réagissent et comment ils gèrent la chose, ça les rend hyper attachants…C’est une pièce à voir !

Justement, quelles sont les principales caractéristiques de Cindy, votre personnage ?

Cindy est une fille qui est complètement folle, elle a vraiment une folie de par ce qu’elle aime et de par ses centres d’intérêt. Mais je trouve que c’est un personnage qui est hyper sincère ! Je la perçois en tout cas comme cela : même si elle est complètement barjo, elle est sensible et elle est vraie dans ce qu’elle dit. Ce qu’elle joue n’est pas une façade…Elle est rigolote et, un peu comme les méchants dans Disney, elle est à fond, dans sa religion notamment, et est en marge des personnages plus classiques. Cela la rend un peu fascinante…Elle se retrouve dans une situation où elle revoit Dan, son ex et où elle doit l’aider face à un corps sans vie…Sans doute que les spectateurs se demanderont chacun comment eux auraient géré la situation…Avec ce qu’elle est, ce qu’elle dégage, sa manière de réagir, son côté barré, machiavélique, sans scrupule, détachée de tout, à prendre les gens de haut, elle réussit quand même à gérer à sa façon ce qui se passe et beaucoup seront sans doute surpris par sa méthode.

 

 

Au moment de vous glisser dans la peau de ce personnage, avez-vous mis un peu de vous en elle, notamment sur les traits les plus positifs de sa personnalité ?

Oui ! A l’école, Eva nous a beaucoup appris à nous rapprocher de nos personnages, à comprendre les enjeux, à ne pas jouer au ras des pâquerettes. Elle nous conseillait toujours de savoir de quoi on parle, quels sont les enjeux, quel est l’état du personnage, quelle est la situation…Avec Yannick, mon partenaire de scène, on était dans un réel travail de recherche, on se demandait ce que l’on pouvait chacun apporter à son personnage. Même si cette pièce est une comédie et qu’elle est donc là pour faire rire, j’imagine que Cindy a vécu des choses pas très drôles, qui font qu’elle s’est forgé un caractère, une manière de vivre et de s’exprimer…J’ai, du coup, rapproché cela de moi car, en cours, j’ai eu plus tendance à jouer des rôles assez noirs…! Physiquement aussi, on pourrait imaginer Cindy un peu comme moi, brune et un peu froide. Je sais que, quand je rencontre des gens, je ne dégage pas quelque chose de très solaire, je suis plutôt quelqu’un qui met de la distance. On peut certainement imaginer Cindy être un peu comme cela aussi…Je me suis donc rapprochée d’elle en cela.

J’adore l’univers Disney, j’ai grandi avec et, depuis que je suis petite, mes personnages préférés sont les méchants. J’essayais donc de faire ce parallèle-là et de transposer les situations vécues par Cindy aux Disney d’aujourd’hui. J’ai donc voulu composer avec ma personnalité, avec ce que j’ai vécu, avec ce que je m’imaginais qu’elle avait vécu, pour faire un melting-pot de tout cela afin de rendre Cindy vraie.

 

 

Vous l’avez dit, certainement que les spectateurs se demanderont comment eux auraient réagi face à la situation mise en avant dans la pièce…

Ce qui est sympa à Avignon et que je n’ai pas encore eu l’occasion d’expérimenter, c’est justement l’échange avec le public après la pièce, pour savoir ce que les gens en auront pensé. Oui, comme c’est une pièce où les personnages doivent faire des choix, ce sera l’occasion d’avoir les réactions des gens : Auraient-ils fait comme cela ? Sont-ils surpris ? Sont-ils d’accord ? Il me tarde d’avoir leurs retours !

Je n’ai encore jamais joué cette pièce, du coup je ne sais pas comment les gens réagissent à ce genre d’humour ni à ce genre d’intrigue…Je ne sais pas à quoi m’attendre !

La salle accueille une cinquante de places. Certainement que ce petit cocon sera appréciable et aidant pour votre premier festival d’Avignon ?

A l’école, j’ai fait plein d’auditions, en comédies musicales, pour des répertoires classiques ou contemporains. Parfois, des pros étaient invités et il y avait alors un enjeu un peu plus important. Sinon, la plupart du temps, nous invitions nos proches, nos amis ou des anciens camarades… Il y a donc toujours eu ce cadre un peu intime. Pendant deux années, on a même joué au théâtre des Mathurins, un très grand théâtre, avec des inconnus pour nous dans le public mais on savait que c’était bienveillant ! Là, de savoir que l’on va jouer dans un théâtre de 50 places, c’est rassurant : on sait que ce sera calme, que ce sera chill donc je ne me mets pas une pression énorme.

J’ai hâte, en tout cas, de créer ce lien avec un public différent tous les soirs, lien que je n’ai pas eu l’occasion d’avoir avant.

 

 

Parmi les autres moments importants du festival, le tractage en journée pour aller à la rencontre du public sera un rendez-vous incontournable…

Comme on reste du début à la fin, du 29 juin au 21 juillet, je pense qu’on ne voudra pas s’épuiser dès le début. Je n’ai jamais fait Avignon, je ne sais pas comment je vais gérer ce rythme-là donc je pense que l’on va tracter le matin et que l’on prendra, l’après-midi, du temps pour nous, pour se reposer, pour sa charger de ce qu’il faut pour jouer le soir.

Je sais aussi que l’excitation prendra le dessus dès le début, je sais très bien que je vais tirer Yannick par le bras, tellement j’aurai envie, en tout cas au début, d’aller tracter avec entrain tous les jours. Ça va être super ! Moi qui ai d’habitude du mal à aller vers les gens, je sais que l’ambiance du festival sera aidante et facilitante…

A quelques jours de la première, quels sensations et sentiments prédominent en vous actuellement ?

Il y a de l’excitation, j’ai hâte d’y être ! Après, il y a aussi de la fierté, je suis très contente de faire partie de ce projet. Je le ressens un peu comme un accomplissement de 4 ans pendant lesquels je me suis donnée à fond pour les cours. Ces années m’ont énormément appris mais m’ont couté beaucoup en énergie donc, là, c’est un peu ma récompense ! Je sais aussi que je serai entre de bonnes mains, Yannick étant une personne hyper bienveillante. On se connait bien maintenant, on s’est beaucoup rapprochés à force de travailler ensemble, je sais que je peux lui parler de tout. Je crois que si je l’avais fait avec quelqu’un d’autre, ça aurait été différent…Donc je suis sereine ! Je pense que le stress va venir le jour J, je suis quelqu’un qui stresse au dernier moment, lorsque je suis en costume et maquillée.

En résumé, de la fierté, de la joie mais aussi de l’émotion car c’est la première fois que je fais un vrai projet dans ce métier qui m’anime tant. Je sais que, dans un autre emploi, je ne serais pas heureuse…Faire ce festival est quelque chose de concret pour moi, mais aussi pour Yannick car il défend sa pièce…Tout cela génère de l’émotion…Je me dis que c’est le début de ce que je veux vraiment faire dans ma vie.

 

 

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour votre premier festival d’Avignon ?

Du succès, que la salle soit complète tous les soirs, que ça se passe super bien et que, à la fin, on ait envie de recommencer pour emmener cette pièce un peu partout en France. J’aimerais bien également que l’on me fasse des retours, c’est important, je trouve ! C’est comme ça que l’on se construit et que l’on peut réajuster sa manière de jouer, d’aborder les choses.

Merci, Maureen, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Estelle Breton nous présente sa nouvelle pièce de théâtre, qu'elle jouera notamment au festival d'Avignon !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Estelle,

Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel échange !

En juin à Paris puis en juillet en Avignon, vous serez sur scène, avec une nouvelle pièce, « Bon anniversaire quand même ». A titre personnel, on peut imaginer le plaisir que cela doit être pour vous ?

Oui, tout à fait ! Comme chaque spectacle, le début est toujours plein d’excitation. Surtout que celui-ci a été écrit il y a un petit moment…Dès sa première lecture, il nous plaisait beaucoup puis on l’avait un petit peu mis de côté parce que d’autres projets artistiques s’étaient concrétisés…mais on l’avait toujours dans un coin de notre tête ! Là, quand il a fallu vraiment entamer les lectures puis les répétitions entre nous, c’était excitant : c’est tout nouveau donc c’est chouette !

Plus concrètement, pour ce que vous pouvez en dire, avec vos mots, comment présenter cette pièce ?

François et Julie fêtent leurs 10 ans de mariage et ont prévu un week-end dans une cabane dans les arbres. Au moment des cadeaux, François offre à Julie une application qui permet de découvrir le jour de sa mort…Forcément, ça amène tout un tas de réflexions, de remises en question, de règlements de compte,….

Dans quel registre s’inscrit ainsi ce spectacle ?

C’est une comédie mais avec du fond : ce n’est pas tout le temps drôle…

Vous interprétez le personnage de Julie : qui est-elle ?

Ils fêtent leurs 10 ans de mariage, elle a de l’amour pour François mais, voilà, le train-train du quotidien est, parfois, un peu pesant, et il y a des petites choses chez lui qu’elle ne supporte plus. On parle de l’usure du couple dans cette pièce, le fait que ce ne soit plus « comme avant ».

Julie est assez naturelle, quand même un peu angoissée. Elle est esthéticienne, elle aime son métier, elle permet justement à toutes ces femmes de prendre du temps pour elles et de se confier pendant ces séances de soins. Elle est à l’écoute, elle retient toutes les vies de ces femmes-là, elle aime donner envie à ses clientes de revenir la voir une prochaine fois encore.

Ce personnage semble donc vous permettre une palette de jeu large et variée, ce qui doit être plaisant…

Exactement ! C’est toujours très intéressant et agréable à jouer…Forcément, il y a de la comédie mais pas uniquement…Ses angoisses que j’évoquais me permettent d’autres émotions. La pièce parlant aussi de la mort, certaines choses de sa vie à elle ressurgissent et, là, on change de registre, on sort alors de la comédie…On passe par pas mal d’émotions et c’est très stimulant !

 

 

Comme ce seront bientôt les premières, vous avez l’opportunité de participer à la création de ce personnage. De près ou de loin, y mettez-vous parfois un peu de vous en elle ?

Complètement ! Même beaucoup… et cela est très plaisant ! Le texte est assez fort dans ce qui est dit, il n’y a pas besoin d’en rajouter, on n’en fait pas trop et, lors des répétitions, Rémi, le metteur en scène, m’a parfois demandé de faire plus simple encore et ça fonctionne ! Il nous demande d’être nous-même, je pars ainsi de moi et je pense que c’est encore plus naturel…On est dans la sincérité, c’est aussi une des forces de ce spectacle !

Avec Rémi, le metteur en scène, et Martin, votre partenaire de scène, vous avez déjà travaillé ensemble et vous avez la même vision artistique de ce spectacle…

Oui, on se connait très bien, c’est le troisième spectacle que l’on fait ensemble. Précédemment, Rémi était avec nous à l’affiche, là c’est la première fois qu’il nous met en scène. C’est donc un autre aspect mais on se connait très bien donc ça va vite. Il est très bienveillant donc on a confiance et, de suite, on comprend là où il veut en venir. Il est à l’écoute de tout ce que l’on propose, on est en totale liberté, c’est cool !

A quelques semaines des premières, dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ? Quels sentiments prédominent en ce moment : l’impatience et l’excitation ? l’angoisse face à la charge de travail restante ?

Il y a un peu de tout…C’est vrai qu’on a dû monter la pièce dans un délai assez court : au début, je me demandais si on serait prêts mais ça avance bien ! Rémi est très très confiant…Donc c’est plus l’excitation qui prédomine, moins l’impatience car on sait que ça va venir vite !

Vous jouerez 9 fois sur Paris avant Avignon. Cela vous permettra non seulement de roder le spectacle mais aussi de capitaliser sur les retours du public de la capitale avant de descendre au festival d’Avignon…

Exactement ! C’est très important, pour tout spectacle, de pouvoir le roder. Là, en plus, c’est le festival d’Avignon, un grand festival donc il faut vraiment que l’on arrive prêts ! C’est vrai que ces dates vont nous permettre de nous roder, de voir ce qui marche bien, ce qui fonctionne moins bien, ce qu’il faut modifier un petit peu, là où au contraire ça roule et où il n’y a rien à changer. Pour nous aussi, plus on la jouera, plus on sera fluides. Cela permettra également de roder la mise en scène et la technique…

Entre la dernière sur Paris et la première en Avignon s’écouleront quelques jours seulement, vous permettant de faire décanter votre jeu, tout en l’ayant toujours bien à l’esprit…

Oui, c’est important de laisser reposer un peu et de prendre du recul mais sans qu’il n’y ait trop de temps : là, il y aura 8 jours, ça va être très bien, d’autant plus qu’il faudra, pendant ce temps, faire le montage technique à Avignon…On aura la chance aussi d’avoir avec nous, sur place, le metteur en scène, qui pourra continuer à nous faire ces retours pour peaufiner un peu plus encore le spectacle, ce qui est très important !

Vous serez sur scène à 21h, dans la salle 5 du Palace, avec relâche les mercredis. Cet horaire vous permettra de profiter de la journée pour aller à la rencontre des gens et échanger avec eux…

On a déjà joué à cette heure-là donc on sait l’impact du tractage. En fin d’après-midi, si les gens n’ont pas encore prévu leur programme de la soirée, on pourra leur expliquer qu’ils auront tranquillement le temps de manger avant de venir nous voir à 21hJ. C’est, en tout cas, très agréable lorsque les gens s’arrêtent, prennent le temps d’échanger et de discuter. Ça arrive, vers la fin du festival, que certains aient déjà vu le spectacle, c’est l’occasion alors pour nous d’avoir leurs retours. Cela reste humain, c’est toujours sympa d’aller à la rencontre du public !

En conclusion, que peut-on vous souhaiter à quelques jours de vos premières à Paris puis en Avignon ?

Que ça plaise au public et d’avoir plein de dates de tournée derrière !

Merci, Estelle, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Un Si Grand Soleil : Elsa de Belilovsky évoque l'arrivée de son personnage et en profite pour aborder ses autres projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

@ Cécile Geindre

 

 

Bonjour Elsa,

Quel plaisir d’effectuer cette interview ensemble !

Nous pourrons vous retrouver très prochainement dans la série quotidienne de France 2, « Un Si Grand Soleil ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, c’est vrai que c’était un beau cadeau ! D’ailleurs, pour la petite anecdote, j’ai passé le casting le 23 décembre et j’ai su le 28 que j’étais prise. C’était mon cadeau pour finir l’année en beauté et démarrer 2024 avec plein d’envie et de motivation. Merci à mon agent, Adrien Autheman, de l’agence Sirius, de m’avoir proposé pour ce rôle super intéressant. C’est toujours chouette de jouer dans une quotidienne. En plus, ma belle-mère est fan  !!

Vos 6 jours de tournage sur place vous ont certainement permis de profiter du très agréable cadre de Montpellier mais aussi des studios d’intérieur de Vendargues, à la pointe de la technologie…

C’était ma première fois à Montpellier, j’en ai même profité pour faire un peu de tourisme et me balader. Effectivement, on arrive dans une grosse machinerie, qui tourne à plein régime, avec une organisation de dingue. Par jour, 4 équipes tournent en même temps : en 6 jours, j’ai eu 5 réalisateur-ices différent-es, avec des directions qui le sont aussi. Il faut s’adapter rapidement.

L’accueil a été vraiment extraordinaire, tout le monde prend vraiment soin des acteurs qui viennent travailler. On est comme dans un petit cocon ! En plus, il a fait beau à Montpellier en février, alors qu’il pleuvait à Paris…Je suis revenue teint halé, et en forme, grandie par cette belle expérience !

 

 

Dans quel contexte arrive à l’image votre personnage ?

J’interprète le rôle de Camille Grignac, qui était un rôle assez difficile, avec des enjeux forts et profonds. Mon personnage est victime de viol de la part de son ancien patron, avec lequel elle a eu une relation amoureuse. C’est fou, ce rôle est arrivé exactement au moment de la prise de parole de Judith Godrèche. J’apprenais mon texte et mes dialogues avec elle en fond, qui m’a beaucoup nourrie avec ses mots pour ce rôle.

Vous verrez d’ailleurs les difficultés rencontrées par Camille dans son parcours, on la verra avec la psychologue, avec la procureur, avec son avocate, avec les policiers, avec son agresseur, seule face à elle-même. Vous comprendrez comment elle va réussir à avancer et à surmonter la douleur, grâce à toutes ces personnes qui veulent l’aider. Ce rôle est malheureusement très actuel. 

Je me disais tout le temps que si mon personnage peut aider certaines jeunes femmes et certains jeunes hommes à faire entendre leur parole, à porter plainte, à aller au bout malgré les difficultés, ce serait déjà bien ! 

J’aime mon métier d’actrice et je fais un travail qui, selon moi, a aussi une utilité, à travers ce que le public peut recevoir. Si ça peut inspirer les gens, on aura tout réussi ! J’y pensais à chaque prise que je tournais, c’était en moi, à l’intérieur…

Ce personnage vous a, ainsi, permis une palette de jeu large et variée, ce qui a dû être plaisant pour vous…

Complètement ! La palette de jeu était variée, j’ai quand même été dirigée vers la fébrilité, la dépression et aussi parfois vers la force. Camille pleure souvent donc j’ai parfois essayé d’apporter un peu de nuance : avec la psy, elle s’ouvre un peu plus; avec la procureur et l’avocate, elle cherche plus d’assise et de force, même si c’est dur; face à son agresseur, elle est en colère…Il n’y a, en fait, pas de réaction type dans ce genre de situation donc j’ai veillé à garder une certaine cohérence.

 

 

Avant de rejoindre le plateau pour la première fois, vous étiez-vous plongée dans les épisodes alors en diffusion pour mieux encore vous imprégner de l’atmosphère ? Ou, à l’inverse, avez-vous préféré garder une certaine distance et de la fraicheur ?

J’ai surtout regardé les épisodes avec Catherine Wilkening, qui joue mon avocate, avec qui j’ai eu une grande proximité pendant le tournage. Ce fut d’ailleurs une rencontre formidable, j’ai adoré travaillé avec elle, c’était génial et surtout très rassurant d’être avec quelqu’un qui nous emmène avec elle. Je me suis laissée porter par ce qu’elle m’envoyait.

Par chance, je connaissais personnellement le comédien qui joue mon agresseur, Rodolphe Couthouis, que j’avais déjà rencontré au festival d’Avignon il y a quelques années. Du coup, on a travaillé ensemble en amont, on s’est envoyés nos textes en audio pour sentir un peu quel personnage chacun allait proposer. 

Ma méthode, ensuite, est le texte su parfaitement, comme cela, le jour J, j’ai juste à me laisser aller aux directions. Etre sûre de sa base donne de la disponibilité et permet aussi de s’adapter aux changements de dernière minute…Le costume du personnage aide également, tout comme l’équipe d’ailleurs. Je ne voulais pas, c’est vrai, trop fixer mon personnage, ça va tellement vite qu’il faut s’adapter de suite, je suis donc arrivée avec de la fraicheur, à l’écoute des propositions sur le plateau.

Face à ce sujet fort, êtes-vous impatiente sinon curieuse de découvrir le rendu final ainsi que les retours des fidèles téléspectateurs de la série ?

Je suis impatiente mais, malgré mes 15 années d’expérience, il m’est encore très difficile de me regarder…Donc, honnêtement, je ne pense pas que je serai devant ma télé le 28 au soir…Peut-être que je vais laisser ma mère et mes amis y être, que j’attendrais leur retour avant, le lendemain matin, peut-être de regarder le replay, tranquille chez moi, toute seule, devant mon ordinateur, dans ma bulle. 

Ce n’est pas facile de se regarder, je trouve que ça l’est encore moins sur un rôle aussi difficile…Donc, oui, ça met un petit trac quand même !

 

 

En complément, vous serez le 10 juin à la Nouvelle Seine, avec un sketch inédit…

Oui, je dois écrire un sketch de 8 minutes pour le Champagne Comedy Club. Je jouerai mon nouveau sketch lors du plateau de 19h et je serai maitresse de cérémonie pour celui de 21h. J’ai donc un gros travail d’écriture !

Ecrire un sketch est un travail énorme : franchement, pour 8 minutes de bonheur sur scène, je passe 2 mois à souffrir (rire). En plus, en ce moment, je sors d’une formation intense de chant, je donne à côté des cours d’improvisation théâtrale, je fais aussi du coaching en entreprise, …il faut donc trouver du temps pour l’écriture également. Mais, heureusement, je travaille très bien dans l’urgence. A deux semaines de la date, je viens d’écrire ma première trame.

J’aime ensuite me louer une salle, faire des impros en me filmant, pour me corriger ensuite. Mon amie et comédienne Odile Lavie, qui est aussi ma co-auteure, m’aide à me mettre en scène et me donne un regard extérieur. Une période de création est galvanisante mais c’est vrai aussi que ça coupe un peu du monde…Je crois que, jusqu’au jour J, on est en transe et jouer ensuite le sketch devant le public est comme une libération ! 

Là, j’écris ce sketch sur ma courte carrière bollywoodienne, cela me permet d’aller dans des univers hauts en couleurs, qu’on ne me proposerait surement pas à l’image. C’est chouette ! J’ai fait beaucoup d’improvisation par le passé avec ma compagnie "Les Improvocantes", cela m’aide et rend la scène encore plus vivante. Sur scène, je peux aussi m’amuser au gré de mon humour du jour, pour l’offrir au public. Cela plait beaucoup. 

En parallèle, on est en train de monter une pièce de Fabien Richard, « Lady Killer », sur l’histoire de Ted Bundy, le tueur en série des années 70. Je joue sa femme, on est dans un univers plus sombre, un peu même d’horreur. J’ai aussi l’envie de créer un petit numéro de chant autour des icônes de Montmartre…Cette hyperactivité est très nourrissante, mon métier me passionne tellement que je ne vois pas les jours passer !

Merci, Elsa, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Partager cet article
Repost0

Justine Chantry et Karoline Frick-Scholz nous présentent Parisis, leur média mis en ligne depuis peu !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Justine, bonjour Karoline,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous avez mis en ligne, il y a quelques semaines, le nouveau média Parisis, que vous enrichissez très régulièrement de contenus nouveaux. Pour en revenir à la genèse de ce projet, comment vous en sont venues l’envie et l’idée ?

Justine : Plusieurs choses nous ont fait démarrer ce média comme une évidence. Ça a commencé par une proposition que j’ai faite à Karoline (nous avions déjà travaillé ensemble sur une pièce comique), elle était l’invitée de mon podcast, qui s’appelait « Just in my role ». Il mettait en lien le métier d’acteur avec le développement personnel. J’attendais la rencontre, l’osmose avec un partenaire artistique, quelqu’un avec qui j’aurai cette vision similaire: faire le parallèle entre la vie quotidienne d’un acteur en prenant en compte l’importance de la rigueur au quotidien, du bien-être, de l’équilibre etc... On a donc fait ce dernier épisode pour clôturer mon podcast !

Karoline : Le jour de ce podcast, on parlait du fait de devoir se cleaner d’émotions un peu difficiles à jouer. On a fait ce constat, à la fin, qu’il y a en fait plein de choses essentielles à notre métier qu’on ne nous apprend pas nécessairement à l’école : en soi, ce n’est pas grave car l’apprentissage ne s’arrête pas dans ces formations… mais comment peut-on faire, nous, pour comprendre et acquérir ces choses ? Et comment peut-on donner l’occasion aux gens d’en parler ? L’aventure a alors commencé...

Justine : En tant que comédiennes, on sait que l’on doit être très présentes sur les réseaux sociaux, c’est comme cela, c’est notre époque, il faut casser les codes... Nous sommes multi-casquettes, on peut être à la fois au théâtre, au cinéma, à la télévision, sur un podcast donc pourquoi ne pas créer une web-série pour être aussi sur les réseaux sociaux ?

Karoline : Je n’ai rien contre le fait que des influenceurs deviennent acteurs...Des gens sont acteurs dans l’âme. Je vais vous dire, Justine comme moi avons des passés qui ne sont pas des passés d’actrices, nous avons fait d’autres choses précédemment puis on a travaillé, on a acquis une légitimité, on est devenues comédiennes ; donc on est d’accord que ce n’est pas un métier réservé à une catégorie de personnes...Mais, ça reste un vrai métier ! Aujourd’hui, on voit dans les castings que ce qui pèse beaucoup dans la balance, c’est le nombre de followers sur Instagram ou TikTok...Du coup, on s’est dit qu’il pourrait être intéressant de jouer avec leurs codes, sur leur terrain !

Justine : En gardant les codes cinématographiques...On n’a pas voulu faire du 9/16è mais du 16/9è, on a une très bonne équipe technique, on coscénarise toutes les deux chaque épisode, on joue dedans donc on garde les codes du cinéma mais en rentrant dans le créneau des réseaux sociaux !

On le voit d’ailleurs dans les premières publications, vous abordez des thématiques très diverses et très variées...

Karoline : Oui ! En fait, l’idée est vraiment de donner une caisse à outils à nos followers pour, justement, faire le métier de comédien. On est basées entre l’Occitanie et Paris, donc dans les deux régions qui tournent le plus en France, cela donne une visibilité et un public énorme de comédiens, qui n’ont pas nécessairement la possibilité ni les moyens d’avoir un coach. Donc on a pensé ce programme comme un outil de coaching...Simplement, comme on est sur les réseaux sociaux, on sait que la capacité d’attention est quand même moindre donc on a quelque chose de ludique, de drôle où on injecte de plus en plus de contenu, avec un tips à chaque épisode.

Justine : A chaque guest que l’on choisit, il en ressort de beaux conseils ! On parle d’une carrière pour les comédiens mais pas uniquement : une carrière, c’est avant tout du mindset, ça peut donc parler à tout le monde ! Même si notre invité a plusieurs conseils à donner, nous essayons de sortir vraiment celui qui collera le plus avec la carrière et/ou la personnalité de celui-ci puis on crée un scénario autour de cette thématique. On se met ensuite en scène selon une problématique, comme, par exemple, la gestion du stress avant un casting. Ce qui rend notre duo plus ou moins comique...Avec le fond, toujours très important: le conseil pratique qui nous facilitera le quotidien !

 

 

Certainement aussi que vous vous inspirez, pour le choix des thèmes et la mise en scène, de vos propres expériences artistiques et personnelles ?

Karoline : Je dirais que c’est une synergie entre deux choses, entre effectivement les enjeux du métier que nous ressentons bien et les profils qui nous semblent intéressants : ces derniers peuvent nous évoquer instinctivement un thème donc on fonctionne dans les deux sens...

Justine : En fait, ça se fait assez naturellement ! On repère un profil et il y a forcément quelque chose qui va en sortir, qui va être pertinent pour notre épisode.

Justement, comment incitez-vous les guests à participer à votre beau projet ? A quels arguments sont-ils particulièrement sensibles ?

Justine : Je crois que l’on a beaucoup de chance là-dessus, je rectifie: ce n’est pas vraiment de la chance mais du travail. En toute humilité, je pense que l’on a une véritable valeur ajoutée, on apporte quelque chose de vrai, c’est divertissant, pour les personnalités il y a quelque chose de gratifiant de pouvoir partager leurs expériences afin de donner des conseils à des débutants. Le premier épisode a été réalisé avec Moussa Maaskri, entre deux tournages importants pour lui et il a eu confiance en ce média qui n’existait pas encore...

Vous l’avez dit, l’attention sur les réseaux sociaux peut être variable, ce qui nécessite pour vous un format court et efficace, sur le fond et la forme...

Karoline : Complètement ! On y pense dès l’écriture...C’est aussi fait en collaboration avec notre équipe technique qui récupère le scénario et qui sait que la diffusion finale se fera sur les réseaux ...Nos camarades sont donc aussi de très bons conseils là-dessus.

Justine : On est également inspirées par les animatrices des années 90 et par tout ce qui a pu se faire à cette époque-là. On a grandi à cette période, avec notamment « C’est pas sorcier », avec le camion qui part sans qu’on ne voit le chauffeur...On a voulu y mettre de cela, on est un peu de fausses reporters sur la route : venez avec nous, on part quelque part, vous allez voir où ce sera, qui l’on va rencontrer... On a voulu créer ce duo frais, comique, avec parfois le vidéaste qui apparait, parfois pour se faire engueuler...On veut que ce soit familial et qu’il y ait un attachement, rappelant cette époque des années 90.

Vous y mettez aussi de votre personne, vous vous mettez en scène, vous portez même parfois des perruques...

Karoline : On essaie de se distancier de qui on est parce qu’il y a des choses que l’on sait faire mais, tant pis, il faut dire qu’on ne sait pas les faire. Il faut montrer le côté un peu vulnérable de la comédienne qui essaie d’apprendre quelque chose aussi.

Justine : Oui, d'ailleurs nous nous mettons aussi en jeu dans l’apprentissage. On souhaite garder cette humilité d’aller à la recherche de la réponse en même temps que nos spectateurs, on ne va pas directement leur expliquer comment faire.

Karoline : C’est pour ça qu’on parle de média, et ce n’est pas présomptueux… on l’a nommé comme ça pour son sens étymologique : celui d’être des intermédiaires !

Les vidéos déjà mises en ligne témoignent d’un cadre de tournage particulièrement agréable, aidant aussi à qualité du rendu final...

Justine : On a une équipe technique très douée, ça se voit à l’image et au montage et c’est très précieux évidemment pour nous : on est directrices artistiques, on coscénarise, on est actrices donc heureusement que nous sommes très bien entourées par Damien Collignon, Sami Jalal et Sara Hayward. Et pour la beauté des lieux, on a eu la chance d’aller à Annecy pour voir Katy Misson, c’était magnifique. Karoline a rêvé du lac pendant quelques semaines ...On ne sait pas à l’avance où on va se retrouver, ça dépendra de nos guests !

 

 

Quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir des personnes qui ont regardé vos vidéos?

Justine : J’étais très contente dès les premiers retours, les gens comparaient nos vidéos à des teasers Netflix ! A Annecy, on nous a dit que ça fait très images ARTE, que c’est magnifique ! On a beaucoup comparé « Parisis » à des programmes qualitatifs alors qu’on a fait cela avec nos moyens...On va grandir au fur et à mesure mais, dès le début, nous avons eu de très très bons retours !

Karoline : Au fur et à mesure, on s’améliore, on se fait aussi nos propres retours. On est également à l’écoute des retours du public, même si je pense que les gens vont avoir besoin de temps pour capter le fonctionnement qui n’est pas si simple : on a quand même 5 séquences, une fois par jour, pendant 5 jours... On savait que l’on avait envie d’avoir du contenu, on voulait que ça soit drôle, percutant et rapide : au bout de 3 épisodes, on est contentes, on aime ce que l’on fait mais on a envie d’ajouter peut-être une 6ème séquence qui serait un temps de débrief avec le guest, où il nous exposerait plus sérieusement et de manière non scénarisée pourquoi il a voulu participer à l’épisode et ce qu’il a voulu apporter.

Justine : S’il a une promo à faire, on pourrait aussi en parler. Ce serait également l’occasion de résumer l’épisode avec lui...Cette petite interview finale nous manque aujourd’hui, on aimerait la rajouter !

Vous l’avez dit, vous avez toutes les deux plusieurs casquettes sur ce projet, ce qui doit être très enrichissant également...

Karoline : Oui...le fait de coscénariser est hyper enrichissant ! En plus, c’est la première fois que j’écris à 2...Je pense que ce ne serait pas le cas avec tout le monde mais, avec Justine, à chaque fois qu’on écrit, c’est du tac au tac ! C’est très agréable d’écrire comme cela !

Justine : On écrit assez rapidement, cela ne nous prend pas plus de 2 heures pour un épisode, c’est très fluide !

Karoline : On a quand même un œil sur le montage, on essaie d’être de moins en moins pénible pour notre équipe technique mais on suit toutes les étapes. Cela reste, artistiquement, très enrichissant !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure naissante ?

Justine : Ce que j’espère, c’est que l’on ait de plus en plus de vues et de reportages, ce qui nous permettrait de grandir et d’avoir des annonceurs intéressants, que l’on choisirait ! Pourquoi ne pas être un jour diffusé à la télé, ce serait vraiment l’idéal !

Karoline : Quand on lance un projet comme cela, on donne tout de soi, de son temps, de ses compétences. Je crois qu’il faut nous souhaiter toujours autant d’envie et de plaisir à tourner ces épisodes.

 

 

En complément, vous êtes toutes les deux actuellement sur scène, jusqu’au mercredi 29 mai prochain, à Paris, dans la pièce « Les tournesols ». Quels souvenirs gardez-vous de ces représentations au studio Hébertot ?

Karoline : C’est intense ! Il y a de plus en plus de fluidité dans le jeu entre les partenaires. C’est quelque chose de très agréable. L’expérience parisienne nous a permis de voir un public que je ne trouve pas fondamentalement différent de celui qu’on a connu en province.

Justine : La vision que je garde, c’est cette prise de conscience que j’ai eue en me préparant avec mes partenaires : se maquiller, mettre son costume et prendre la route pour le théâtre encore et encore... et me dire que cette chose merveilleuse, c’est devenu mon métier ! On avait fait quelques dates en région mais c’est la première vraie série que l’on fait sur cette pièce, et c’est donc la première fois que j’ai eu cette sensation de rituel pour ne pas dire routine car au théâtre on se réinvente toujours...

Pour boucler la boucle, ces deux actualités, bien que pouvant paraitre différentes vues de l’extérieur, sont sans doute très complémentaires pour vous...

Karoline : Elles se complètement et s’irriguent parfaitement.

Justine : Comme quoi, quand on est actrice, on peut être à la fois dans un drame un jour et dans une comédie le lendemain. Je pense que l’on a cette gymnastique intellectuelle, Karoline comme moi, de pouvoir faire l’un et l’autre. En tout cas, ce qui me fait vibrer dans ce métier d’actrice, c’est de partager des émotions, que ce soit pour faire pleurer ou pour faire rire.

Karoline : Je suis complètement d’accord ! C’est effectivement plaisant de passer d’un domaine à l’autre...On range des parties de nous et nos textes dans des boites puis on ouvre la boite qu’il faut le moment venu...Ces boites, entre deux, restent en l’état et continuent apparemment de vivre sans que l’on ne s’en rende compte. C’est très riche ! Il se passe la même chose entre le média et la pièce : on compartimente et, quand on y retourne, on est dans un autre personnage à l’instant présent.

Merci à toutes les deux pour vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 > >>