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theatre

Elisa Sergent évoque sa belle et riche actualité artistique, notamment à la mise en scène !

Publié le par Julian STOCKY

@ Carl

 

 

Bonjour Elisa,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

La pièce « Coiffeuse d’âmes » se joue chaque mercredi soir au Théo théâtre. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’en assurer la mise en scène ?

Oh oui ! C’est jusqu’au 18 décembre 2024, les mercredis à 20h30. C’est vraiment un plaisir ainsi qu’un honneur d’avoir eu la confiance de ces trois actrices qui m’ont demandé de les mettre en scène. Je m’étais mise en scène dans mon spectacle « Le voyage de Tohé », un conte musical pour les petits mais là c’est ma première mise en scène, avec d’autres acteurs… De temps en temps, je coache des amis comédiens pour leurs castings donc je sais m’adresser à un acteur et j’aime ça. Là, d’avoir le temps de le faire sur une comédie, avec un texte profond, c'était un cadeau : j’ai adoré faire naître les personnages avec les actrices ! Je suis très fière d’elles…

Plus concrètement, avec vos mots, comment pitcher cette pièce ?

C’est une comédie belge, c’est important à dire parce que je trouve que, comme les anglais, ils ont un sens de l’humour délicat, fin et profond en même temps. Je ne peux dévoiler la trame de fond car c’est une surprise : pourquoi se rencontrent-elles ? pourquoi vont-elles être bouleversées ? pourquoi les spectateurs en rient ? Ce sont des choses à venir découvrir…

On se demande finalement si ce que l’on nous présente n’est pas la réalité. Ces auteurs belges l’ont écrite au confinement, ils se sont intéressés aux relations humaines : a-t-on fait ce que l’on a voulu ? aimerions nous corriger certaines choses ? avons-nous une deuxième chance ? Les situations sont cocasses donc ça prête aussi à rire. Le spectateur comme les personnages vont se prendre les surprises en direct : les situations évoluent, la compréhension s’installe au fur et à mesure du spectacle pour tous, …C’est assez jubilatoire !

La pièce a été écrite par Valériane de Maerteleire et Thierry Debroux et je les remercie pour cette magnifique écriture !

Quels principaux retours du public avez-vous pu avoir à l’issue des premières représentations ?

Ces retours m’émeuvent moi et les comédiennes, c’est vrai…Une comédie peut être ingrate à répéter, dans le bon sens du terme, car il n’y a que la réponse du public qui nous dit si on a été sur le bon chemin. On a eu une réponse tellement positive,  les spectateurs nous ont fait des retours vraiment agréables. Je les entends rire, être surpris, être enthousiastes, je les vois avoir une tellement grande banane en sortant… C’est génial, c’est cadeau !

Pour en revenir à la mise en scène de ce spectacle, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?

J’en ai forcément de façon inconsciente. Quand j’ai lu le texte, ça m’a plu et je savais que j’avais envie d’en tirer toute la fantaisie pour mettre en valeur la profondeur. Je voulais vraiment que les deux contrastes se rejoignent, que la tristesse et la joie s’entremêlent et que le public y prenne du plaisir. Je savais où j’avais envie d’aller…J’ai emmené mes actrices dans un voyage. Chacune prenait son personnage d’une certaine façon mais, pour que ce soit cohérent, il fallait les emmener toutes sur le même chemin. C’est au long terme que ça se construit et ça m’a plu… On ne peut pas attendre la justesse de la situation collective tout de suite, il faut laisser le temps aux acteurs d’y venir chacun à son rythme. Et c’est jubilatoire quand ça arrive… Elles m’ont donné de l’émotion ! C’était vraiment une belle complicité.

Nous le disions, trois personnages sont présents sur scène…Ce sont sans doute autant de choses différentes à aller chercher avec chaque comédienne ?

Un jour, la prof de maths de mon fils, au collège, lui a dit devant moi : « si tu ne sais pas, viens me voir, j’ai cinq façons différentes d’expliquer les choses », j’ai adoré et l’en ai remerciée, car c’est rare. Là, j’ai eu plaisir à parler de façon différente aux comédiennes, en me retrouvant un peu dans chacune d’elles. Toutes ont une perception différente des mots et du ressenti, c’est génial de voir qu’avec une personne, on peut dire ceci, qu’avec une autre il faut faire autrement, en s’adaptant, et que toutes vont se rejoindre. J’ai adoré faire ce travail avec elles ! En fin de séance, elles étaient toujours enthousiastes, ce qui était un cadeau pour moi car ce n’est pas toujours évident d’accepter les remarques et conseils... J’ai aussi beaucoup appris, en tant que comédienne, car ça fait miroir !

Il y a également de la musique dans la pièce, David Lustyk a composé les arrangements et amené les sons, j’ai eu plaisir à créer la mélodie de la chanson qui est comme une bulle de fantaisie, une image hors du temps. C’est vraiment un spectacle joyeux et surprenant !

Plus personnellement, comment avez-vous vécu les premières représentations ? Est-ce si évident que cela d’être dans la salle et non pas sur la scène ?

Oh, la, la, j’étais impatiente et en même temps saisie de trac. Car le jour J, la pièce ne nous appartient plus et c’est au public d’accueillir le spectacle. Avec la troupe, on a créé et, sur scène, l’alchimie s’est faite avec les spectateurs. Cela leur appartient et ça s’est super bien passé ! Donc maintenant, je suis là juste pour rappeler les grandes directions et donner quelques conseils clés, mais le travail est fait. Je suis très fière de mes actrices !

C’est vraiment agréable d’entendre les silences et les rires parce que ça conforte qu’on a été dans la bonne direction. C’est chouette !

En parallèle, vous l’avez rapidement évoqué, votre spectacle jeune public « Le voyage de Tohé » poursuit sa belle histoire…

C’est le début de la troisième année, déjà ! Je joue le dimanche après-midi au Théâtre du Marais. C’est un cadeau parce que le théâtre a un public très large, qui vient en nombre voir le spectacle. C’est génial, il y a un super accueil, j’en suis ravie !

C’est un magnifique voyage pour moi. Je devais jouer dans un théâtre à Boulogne qui m’a déprogrammée à la dernière minute, ayant décidé, cette année, de ne pas faire de spectacles pour enfants. On m’avait parlé du Théâtre du Marais, je les ai contactés pour savoir si une place pouvait être disponible début 2025 et ils m’ont répondu que c’était possible dès septembre…La proposition était telle que je ne pouvais pas la refuser. Je me suis arrangée pour que ce soit faisable !

Lors de notre précédent échange, vous veniez évoquer « Hot flash », votre premier court-métrage. La version longue de 8 minutes a un magnifique parcours, ce qui doit être une grande fierté pour vous…

Je ne me rends pas bien compte, tellement c’est dingue. C’était ma première réalisation, il y a bientôt un an…L’équipe avait été montée en un mois, j’avais écrit dix minutes de film et en avais proposé une version de deux minutes vingt au Nikon Film Festival 2024. Ce court-métrage avait été retenu dans les cinquante donc dans les 2% de sélectionnés, ce qui est une récompense hallucinante. J’ai eu besoin de temps, après, avec la monteuse pour valider la version plus longue car le rythme de la narration change. J’ai été super bien entourée !

On a fait deux projections à la SACD, j’ai trouvé l’écoute vraiment émouvante. Les retours ont été hyper encourageants. Le film a été sélectionné dans des festivals en Uruguay et dans le sud de la France. C’est génial ! J’ai envie que ça vive, que ça voyage car c’est un sujet qui me tient à cœur, qui touche les femmes, un sujet qui commence à sortir, qui est le dernier tabou féminin. Je n’ai plus envie que les femmes soient surprises par la nature, j’ai envie qu’elles soient informées et que l’entourage le soit aussi. J’ai des retours de jeunes hommes qui me touchent énormément, me disant s’être pris une claque en regardant le film. Juste pour cela, je suis émue et fière de l’avoir réalisé !

Enfin, vous avez récemment tourné dans un court-métrage en costumes d’époque…

Je connaissais des membres de La French Corp et c’était l’occasion de se retrouver. Je joue Marie-Antoinette dans « La fuite de Varennes », une comédie. Maxime Chefdeville, super réalisateur, a fait un sacré travail avec toute l’équipe. C’était génial de tourner en costumes, dans un beau château en Normandie. On avait même une calèche. Tout cela au service d’une histoire aux situations tellement cocasses et ridicules qui fait écho à ce que l’on peut vivre avec les politiques de tout temps, en déconnexion avec les gens ! J’ai adoré interpréter ce personnage et j’ai hâte de découvrir le film.

 

©elisasergent

 

Merci, Elisa, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Sandra Gaugué évoque Ulysse, la nouvelle comédie musicale à l'affiche du théâtre des variétés !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Sandra,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview ensemble !

La comédie musicale jeune public « Ulysse » sera à l’affiche du théâtre des Variétés, à partir de ce mois d’octobre. A titre personnel, on peut sans doute imaginer la joie que cela doit être pour vous de participer à cette nouvelle belle aventure ?

Je suis hyper heureuse, d’autant plus que ça faisait un petit moment que je ne m’étais pas prêtée à l’exercice de la composition d’un spectacle. La dernière fois, c’était en 2019 pour « Pinocchio ». Je suis super contente aussi de retrouver la même production.

C’est un spectacle très challengeant, je suis contente du travail déjà réalisé et de l’équipe. Je suis vraiment très heureuse de ce qui est en train de se mettre en place…

Justement, plus concrètement, comment présenter ce spectacle ?

C’est l’Odyssée racontée par Homère, on y retrace les aventures d’Ulysse depuis la guerre de Troie jusqu’à son retour à Ithaque, avec, évidemment, le cyclope, les sirènes,…tous ces contes mythologiques que l’on a entendus à priori souvent. On y verra ainsi toutes les péripéties qui l’amènent à rejoindre sa famille et il sera vraiment question des dieux qui ont une implication sur le destin des humains : est-on vraiment maitres et maitresses de notre destinée ? Comment fait-on pour se dépêtrer de ce destin tout tracé et pour essayer de se faire son propre chemin ?

C’est un spectacle musical, avec 11 titres et de nombreux slams, qui sera sans doute très coloré…

Oui, c’est hyper riche, il y a plein de musiques assez différentes, avec des côtés pop, jazz, musiques de film, sons anciens, sons modernes …Il y a plusieurs inspirations, ce sera effectivement très coloré ! Au-delà des chansons, un univers musical se déroule tout au long du spectacle, il y a des musiques pendant les scènes, telles des musiques de film.

Plus personnellement, comment organisez-vous votre travail ? Partez-vous des paroles pour trouver le bon arrangement ? Ou est-ce plutôt l’inverse ?

Généralement, les paroles ont été écrites en amont et me sont données, ici par Igor De Chaillé et Ely Grimaldi. Ensuite, dessus, j’écris une chanson que j’orchestre. Pour certaines musiques, on a plus fait cela en parallèle, j’avais un commencement de paroles et, sur mes propositions, d’autres paroles ont ensuite été ajoutées. Tout au long de la création, les discussions ont d’ailleurs été régulières, importantes et nécessaires…

Vous évoquiez vos différentes sources d’inspiration : quelles étaient-elles ?

Dès le début du projet, le metteur en scène, Guillaume Bouchède, avait dans l’idée une comédie musicale moderne et voulait quelque chose qui se rapproche un peu de « Hercule » de Disney, où beaucoup de sonorités lui plaisaient. Du coup, j’ai pas mal écouté ce spectacle mais aussi des choses qui pouvaient s’en inspirer, comme du gospel, un univers que je connaissais alors assez mal. J’ai ainsi découvert des choses et je me suis aussi inspirée d’univers connus, comme celui de Disney, une source assez inépuisable d’inspiration. J’ai récupéré des éléments d’orchestration d’anciens Disney que j’aimais bien, tout en y mettant des structures plus modernes et dynamiques de la musique pop de maintenant. Adorant la musique de film, j’ai essayé d’y ajouter un peu de fantastique et d’instruments que l’on ne trouve pas généralement dans les comédies musicales, comme la harpe par exemple. J’ai fait pas mal de tests pour trouver le bon mix de tout cela, c’était un processus assez long mais passionnant. Je suis contente du style obtenu !

Au moment de votre composition, vous projetez-vous déjà sur le fait que, dans la salle, il y aura probablement des jeunes spectateurs mais aussi leurs parents ?

Je ne vais pas forcément y penser dans mon travail, je pense davantage à ce que ça raconte : à priori, les auteurs du spectacle savent pour qui c’est fait donc, à partir de là, tout est possible : je suis assez convaincue qu’il y a des styles qui peuvent plaire à tout le monde et qu’en mettant de la passion ainsi que de l’histoire dans ce qui se passe, le public ne se demandera pas si tel morceau est davantage fait ou non pour les enfants.

J’ai donc plus pensé au fait que je voulais faire quelque chose qui plaise…J’ai vraiment pris l’histoire telle qu’elle est, en complément des souhaits des metteurs en scène et m’y suis adaptée musicalement.

Avant les dates parisiennes en octobre, la province aura l’opportunité de découvrir le spectacle. Deux premières représentations ont déjà eu lieu, d’autres sont encore à venir. Sur ces deux premières d’ailleurs, quel ressenti avez-vous eu personnellement et quels retours le public avait-il pu vous faire ?

Dans la salle, il y avait une très bonne ambiance ! On était globalement contents de nos premières…Sur la première date, il y avait près de 700 enfants dans la salle et, quand les lumières se sont éteintes, ils ont tous hurlé d’un coup, c’était vraiment la folie ! Au première rang, certains ont dansé tout au long du spectacle…Cela nous a vraiment enthousiasmés ! On a vu aussi les choses à changer, ce qui est normal à ce stade-là…C’est déjà un bon spectacle, je pense, dans lequel nous allons encore travailler certains détails.

Plus personnellement, c’est toujours hyper émouvant d’entendre ses compositions être chantées et jouées. En vrai, cette sensation commence dès la première fois où on fait répéter les chansons aux comédiens et aux comédiennes : c’est alors déjà une sacrée émotion ! En plus, j’ai de la chance, ce casting est vraiment génial : ils sont adorables mais aussi super talentueux ! Du coup, j’ai adoré répéter avec eux et, le jour de la première, leur appropriation m’a explosé à la figure, dans le bon sens du terme. J’avais les larmes aux yeux ! Je me suis laissée embarquer…J’étais très très contente !

Un mot peut-être, justement, sur le casting de ce spectacle ?

Il y a 8 personnes sur scène et, à part le personnage d’Ulysse, tous les autres font du multi-rôles, jusqu’à 5 par personne.

Dans le rôle d’Ulysse, on a Christophe Mai, qui est une découverte pour moi. Je ne l’avais jamais vu, je ne le connaissais pas du tout et il est incroyable. Il joue très intelligemment, il a une voix magnifique, il comprend exactement tout ce que je veux...

On a aussi les très talentueux Maud Saint-Jean, Sophie Maksimovic, Hannah-Jazz Mertens, Candice Chevillard, Benjy Rouire, Tullio Cipriano et Stanislas De Lachapelle. Le casting est vraiment génial, j’en suis fan ! C’est l’une des forces de ce spectacle…Je l’ai dit, ils sont tous adorables et talentueux, c’était un bonheur total de travailler avec eux. Je n’avais encore jamais vécu quelque chose à ce point-là, c’est merveilleux !

A quelques jour des premières à Paris, vous devez certainement être impatiente d’être déjà au jour J, pour profiter du spectacle dans ce lieu absolument magnifique qu’est le théâtre des Variétés…

Bien sûr, j’ai hyper hâte ! Personnellement, j’ai déjà joué dans ce théâtre, j’y ai vu beaucoup de pièces donc, évidemment, il me tarde que l’on démarre. Ce spectacle a demandé et demande encore tellement de travail qu’en fait, j’ai envie d’y être et de me dire « ça y est, c’est fait, maintenant profitons de ce super et monstrueux travail accompli par toute l’équipe ! ».

Merci, Sandra, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Musique

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Le guerrier enfant / Théâtre Montmartre Galabru : Interview croisée avec Marianna Hamon et Anaïs Spinelli Herry !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Marianna, bonjour Anaïs,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, chaque mercredi soir, au théâtre Montmartre Galabru, dans la pièce « Le guerrier enfant ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Marianna : Oui ! Pour ma part, c’est la première fois que je vais jouer une pièce de théâtre sur plusieurs dates donc je le prends aussi comme une opportunité d’avoir une vitrine qui pourrait m’amener de futurs projets. Je suis assez fière que ce soit cette pièce de théâtre, aux textes intéressants, avec des décors, des costumes, des belles musiques,…Je suis heureuse de ce projet !

Anaïs : Je suis, moi aussi, ravie. J’ai terminé mon école en 2020, et à cause de la période Covid, j’ai dû commencer par le cinéma et même si je suis formée aux deux, là, c’est la première fois depuis 4 ans que je vais jouer sur scène devant un public. Ça ramène donc une saveur particulière et de l'excitation…J’aime l’énergie du public, je trouve qu’il y a quelque chose d’incroyable sur scène. Comme le dit Marianna, la pièce est vraiment magnifique, tant dans les décors que les costumes et les musiques. Ce ne sont que des créations spécialement imaginées pour la pièce en plus, c’est un bonheur de jouer dans ce contexte là avec toutes ces petites mains, métiers et artisanats. Le texte est également très joli, un peu à la Shakespeare comme j’aime le dire….C’est pour cela que j’ai dit oui à Lou, que j’ai senti passionné. Il m’a embarqué dans son univers…

En plus, j’ai deux personnages qui sont très différents donc très intéressants et complexes à travailler et à jouer. Le TMG est vraiment chouette, on y a senti de bonnes énergies dès la première fois. C’était comme un rêve pour Lou de pouvoir présenter ce spectacle là-bas, après un an et demi de travail sur le projet.

 

 

Plus concrètement, avec vos mots, comment présenteriez-vous cette pièce ?

Anaïs : Souvent, quand je présente la pièce à des personnes que je rencontre ou à des amis, je leur dis que c’est une pièce autobiographique : c’est l’histoire d’un homme qui part sur les traces de son père et à la quête du calice de la paix et qui, sur son chemin, va rencontrer différentes personnes. Que ce soient des entités ou encore des êtres fantastiques. C’est une pièce épique, comme l’a qualifiée le théâtre. On va suivre cet homme dans ses aventures et il va se passer pas mal de choses inattendues…

Marianna : J’ajoute que, au fur et à mesure de ses aventures, il y a aussi une remise en question de son identité et, un peu, de ses quêtes existentielles : emprunte-t-il le bon chemin pour arriver à la paix ? Ce cheminement de remise en question est intéressant au fur et à mesure de la pièce…

Anaïs : C’est vrai que c’est chouette d’avoir ces pensées et cheminement intérieurs. Il y a aussi beaucoup de questionnements qui touchent tout le monde, les petits comme les grands : c’est vraiment ouvert à tout le monde et tout public.

 

 

Un mot, peut-être, chacune sur votre ou vos personnage(s) ?

Marianna : Mon personnage est l’entité, il n’a pas vraiment de dénomination précise d’ailleurs. C’est un personnage qui est difficile à expliquer : la pièce est médiévale mais mon personnage n’a pas forcément un look qui l’est aussi parce qu’il est hors du temps. Elle peut être partout dans le temps et dans l’espace, c’est un personnage omniscient. Elle est mystérieuse, et est clairement l’antagoniste de la pièce, mais on n’est pas non plus sur quelque chose de manichéen, c’est beaucoup plus subtile que cela.

Je trouve que mon personnage passe par différentes phases très intéressantes, on le voit donc à plusieurs reprises dans le parcours de Lloyd, le personnage principal.

 

 

Anaïs : Pour ma part, dans l’ordre, je joue d’abord Diane, une guerrière qui va rencontrer Lloyd. Pour elle, le plus important, c’est sa patrie, son dieu et son roi. Il n’y a rien d’autre qui compte. Elle le dit beaucoup d’ailleurs (rigole). Elle n’est jamais tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, ne voyant rien d’autre que son armée, son roi et ses yeux. C’est une grande chevaleresse, elle doit s’imposer en tant que femme dans un milieu d’hommes. Elle a tout plein de subtilités intéressantes, entre la force, la détermination, le courage et le fait, à un moment, de se montrer plus vulnérable, de “baisser un peu les armes” dans un sens…

 

 

Le deuxième personnage que j'interprète est l’Esprit de la nature et apparaît dans le dernier acte. Avec un côté beaucoup plus posé et sage, elle a un peu ce rôle de psychologue ou de maman bienveillante qui rappelle les choses essentielles de la vie et dédramatise, rassure, cherche le bon côté des choses pour retrouver la confiance en soi. C’est un peu une suspension dans la pièce : après tout plein de combats, de quêtes, d’aventures, de recherche, de désespoir, tout d’un coup on arrive dans un univers qui nous ramène au moment présent et nous permet de respirer un peu…elle va être la guide presque spirituelle de Lloyd en lui posant des questions sur l’amour et sur la réflexion de soi-même.

 

 

Ces personnages vous permettent ainsi des palettes de jeu larges et variées…

Marianna : Oui ! En plus, on a la chance d’être les premières d’une création, on peut donc travailler et apprivoiser ces personnages. En un an de répétitions, la pièce a beaucoup évolué, on a apporté différentes couches. On a donné du relief à nos personnages, cela donne des moments de sourire et d’autres d’intense émotion. Les gens vont apprécier de se faire embarquer dans tout un tas de sentiments.

Anaïs : C’est chouette pour moi de travailler deux personnages totalement différents. Je me rends compte que le fait de répéter régulièrement me sert dans mes castings et dans mes rôles, j’ai l’impression que ce processus m’aide beaucoup dans ma vie artistique. Et oui, il y a une vraie large palette de jeu dans ce spectacle, ce n’est pas tout noir tout blanc, on a travaillé les enjeux et les couleurs. On a travaillé les subtilités de la vie pour que ce ne soit pas quelque chose d’uniforme et que ça parle aux gens car après tout, le comédien sert à refléter et à parler aux spectateurs à travers la pièce ou le projet, c’est aussi pour ça que je fais ce métier : je veux que les personnes qui regardent se sentent bien, se rassurent et se disent “ah mais moi aussi j’ai vécu ça, je ne suis pas tout seul”…

 

 

Marianna : C’est le projet de Lou, il a écrit la pièce et, la confiance s’installant, il nous a laissé apporter notre regard et nos intentions. Il faut avoir l’humilité de l’accepter et de laisser son projet être trituré. On touche à son “bébé” mais c’est dans l’intérêt du spectacle….

Anaïs : On a toutes eu notre mot à dire, il nous a toutes écoutées. On est les premières de sa création et on apporte toutes notre touche pour desservir au mieux son “bébé” qui est Le Guerrier Enfant et qui rend hommage à son père…on se sent vraiment incluses. Cela me fait plaisir de donner mon avis et mon ressenti et de me sentir écoutée, prise en compte.

La pièce se joue chaque mercredi soir, laissant une semaine d’intervalle d’une représentation à la suivante…

Marianna : Je pense que c’est mieux, justement, qu’il n’y ait qu’une représentation par semaine, cela va certainement nous permettre de retravailler tranquillement entre deux dates. On peut être surpris notamment de certaines réactions du public… Cela permet aussi de laisser le temps au bouche à oreille de se faire !

Anaïs : C’est pour le coup un vrai exercice. D’autant plus que les réactions du public sont chaque fois différentes…Le nombre de personnes peut aussi jouer sur l’ambiance. Sur scène, c’est vrai que l’on est à l’écoute du public, il nous porte. Ces dix premières semaines de représentation vont être incroyables en ce sens…

 

 

Du coup, que peut-on vous souhaiter pour toutes ces représentations ?

Marianna : Des salles pleines !

Anaïs : Que ce projet grandisse : on sait qu’il n’est pas fini, on va en fait grandir avec lui. C’est aussi un bel exercice…

Marianna : Lou a aussi dans l’idée, plus tard, de faire d’autres créations autour de cet univers. Donc si ce projet-là fonctionne bien, cela lui permettra aussi de faire fleurir ses idées…

Anaïs : Si ça prend bien, un autre bébé naîtra peut-être…

Marianna : L’entente est réelle entre nous : on a fait cet été une résidence tous ensemble, entre travail et détente, ce qui a renforcé notre cohésion. Cela aide à la communication entre nous !

Anaïs : Une autre étape serait de faire Avignon l’année prochaine, on attend des réponses de théâtres. D’ici là, on espère avoir du monde à Paris, pour partager ces réflexions sur toutes ces choses de la vie…

Merci à toutes les deux pour vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Mélanie Page nous parle en détails de son actualité sur scène et à l'image !

Publié le par Julian STOCKY

@ Nathalie Mazeas

 

 

Bonjour Mélanie,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous serez sur scène cette semaine à Antibes, avec votre spectacle « Ce qui ne nous tue pas ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui ! C’est ça, le théâtre, on a envie que ça bouge, on a envie d’aller voir les gens. Là, il se trouve que le directeur du théâtre m’a demandé très tôt, quand je venais de commencer à Paris, si je pouvais venir jouer ce seule en scène, j’ai dit oui avec grand plaisir. On a un peu échangé ensemble sur les dates possibles et le faire en début de saison est cool. J’y suis du 19 au 24, je suis vraiment ravie d’y aller. En plus, je sais qu’il va y avoir du monde, c’est chouette !

Plus je joue ce spectacle, plus je pense qu’il se bonifie. Quand je m’arrête de le jouer et que je le reprends, c’est encore mieux parce qu’il a continué à voyager un peu dans ma tête. Un seule en scène est quand même une aventure assez dingue ! J’ai travaillé avec Nicolas Briançon, c’est une expérience assez inoubliable. J’ai adoré et, à la fois, c’était très dur ! Mais ce qui est sûr, c’est que j’ai grandi et beaucoup appris…

Ce qui est difficile avec un seule en scène, c’est que, avant de le posséder, il faut laisser passer du temps…Au début, on est un peu en panique et on n’est pas en pleine possession de ce que l’on pourrait donner au public. C’est pour cela que, plus je le joue, mieux c’est et plus je prends du plaisir donc, à présent, on est plus dans la partie plaisir : je l’ai en moi maintenant, je suis libre de pouvoir le jouer un peu comme ça me vient et c’est comme cela qu’il faut faire avec un seule-en-scène.

Donc je livre vraiment cette histoire au public…Ce qui est génial aussi, c’est de parler aux gens : ça commence vraiment comme un stand-up, même si ce n’est pas aussi comique : il y a beaucoup d’humour mais il n’y a pas que ça, c’est vraiment une histoire de vie, je parle de la vie, de la mort et de tout ce qu’il y a entre les deux.

Je me souviens d’un énorme pépin technique à Avignon, je n’avais plus de lumière, les gens attendaient en bas. Le régisseur du lieu m’a demandé si on annulait, ce que je trouvais impossible et j’ai alors demandé s’il était possible d’avoir un plein-feu qui me suive au fur et à mesure. J’ai quand même raconté cette histoire, c’était assez dingue, ça a créé une proximité supplémentaire avec le public et ça a été, au final, l’une des meilleures représentations. Je vous raconte cette anecdote mais il m’est arrivé tellement de choses sur ce spectacle…Toutes ces expériences me donnent une force de dingue pour jouer autre chose, je pense que je peux tout vivre et ne jamais m’effondrer. Donc ça me rend plus forte !

Ce spectacle est l’adaptation française d’une histoire vraie, l’auteur est venu me voir spécialement de New-York, cela m’a beaucoup touchée. C’est la première fois que son spectacle était repris par quelqu’un d’autre, il était hyper ému, il a adoré et, surtout, il m’a dit avoir tellement aimé ma façon de raconter cette histoire qu’il m’a proposé d’écrire ce que j’avais envie de jouer…C’est la première fois que l’on va m’écrire une pièce sur-mesure.

Je trouve que c’est beau ! Etre acteur, c’est aussi prendre possession de ce métier, ne pas être passif ni attendre le désir des autres, il faut aller vers ce que l’on veut faire ! D’autant plus que c’est encore plus gratifiant d’être à l’origine d’un projet…

Plus globalement, quels principaux retours du public avez-vous pu avoir sur ce spectacle ?

Ils m’ont beaucoup émue ! Je n’avais jamais eu autant de retours intimes de la part des gens. C’est vrai que j’ai davantage joué de franches comédies où c’était gratifiant de savoir que les gens avaient passé une bonne soirée. Là, j’aborde des thèmes assez profonds, qui parlent à beaucoup de monde…Ça parle du fait de s’empêcher dans la vie, de se mettre soi-même des bâtons dans ses propres roues, à cause de choses que l’on nous a dites ou fait croire sur nos incapacités. Donc c’est sur le fait de prendre confiance en soi et, surtout, sur le fait de faire, de prendre le risque de vivre. Parce qu’on s’empêche souvent de vivre…On vit à 20% de nos capacités sans prendre de risque. Comme le personnage de cette histoire passe très très près de la mort, elle réalise qu’en fait, elle passait à côté de sa vie… et elle a un déclic. C’est vrai que plein de gens aimeraient avoir ce même déclic, sans avoir évidemment à passer à côté de la mort…Donc ça parle beaucoup au public.

 

@ Nathalie Mazeas

 

Je parle aussi des camps de concentration et d’une histoire assez méconnue d’une héroïne, qui a créé une école illégale dans le camp de Therezin : en fait, elle a réuni les enfants pour leur apprendre à dessiner et à s’exprimer à travers l’art. Avant de partir du camp et de se faire gazer, elle avait caché les dessins dans des valises retrouvées des années plus tard.

Ces 4 500 dessins sont exposés dans le musée de la ville et c’était un peu sa façon de rendre immortels ces enfants voués à la mort eux-aussi. Ce qui est dingue, c’est de leur avoir donné une petite échappatoire, une façon de s’exprimer et une possibilité de laisser une trace, tant qu’ils étaient vivants. Je trouve extraordinaire qu’au milieu de l’horreur, cette femme ait pensé aux autres, ait pensé aux enfants.

Une spectatrice m’a dit être venue avec son ado qui n’avait pas vraiment envie de faire grand-chose et qu’en rentrant, sa fille lui avait demandé de faire des recherches sur la shoah. Dans le spectacle, en parlant de cette histoire, je fais le parallèle avec l’importance de la création dans la vie et cela touche beaucoup les gens. Franchement, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie utile dans l’intimité des gens, au-delà du simple divertissement.

Des spectateurs m’ont dit qu’ils allaient reprendre ce qu’ils avaient arrêté, un peu comme s’ils remettaient leur vie en cause après le spectacle. Je trouve cela fou d’avoir cette influence sur les gens grâce à l’art et au message que l’on veut faire passer.

Donc, clairement, ce spectacle est le premier où j’ai eu des retours des spectateurs aussi gratifiants pour moi !

En complément, vous reprendrez, en janvier prochain, au théâtre La Bruyère, la pièce « Je m’appelle Georges »…

Pour le coup, on est beaucoup plus dans le divertissement. Après le seule en scène, j’avais envie d’une petite soupape, qui est aussi très qualitative. C’est très bien écrit, c’est original, c’est très drôle. On est une bande, une équipe, j’avais aussi besoin de retrouver des acteurs, tellement cet esprit de troupe m’avait manqué. On est 5, on s’entend super bien, on s’éclate, on se marre. À Avignon, les gens nous ont dit avoir passé un « vrai bon moment », je trouve que c’est bien de pouvoir leur faire passer 1 heure 30 d’un vrai bon divertissement. C’est une comédie romantique donc il y a ce côté « on a envie qu’ils soient ensemble ». À la fin, j’ai un monologue et j’entends alors le public réagir par des « ohhhh » et des « ahhhh ». C’est super, ça montre que les gens sont avec nous : ils rient et, en même temps, sont touchés.

A l’image, vous commencerez fin septembre le tournage d’un épisode de « Léo Mattei – Brigade des mineurs », pour TF1…

On est sur autre chose ! Le rôle m’a plu, celui d’une maman à qui il arrive quelque chose à son enfant. La peur d’un parent pour son enfant est quelque chose que l’on connait tous à partir du moment où on a mis un enfant au monde. Pour le coup, je n’avais jamais joué cela, je trouve ça intéressant à explorer et, en plus, l’équipe de comédiens me plait beaucoup.

J’y retrouve, par hasard, 2 amis, c’était la cerise sur le gâteau…Bénabar va faire mon mari, on se connait depuis très longtemps avec Bruno, c’est vraiment un ami, je pense qu’on va bien se marrer. Arthur Jugnot fera un copain de mon personnage. Il y aura aussi Natasha Saint-Pier et Natacha Regnier, pour qui j’ai beaucoup de sympathie ! Donc, vraiment, j’ai hâte !

Cette série est un super programme, qui véhicule des messages et des valeurs fortes, sur l’enfance. Elle peut aussi permettre un dialogue dans les familles, ce qui est super !

 

@ Nathalie Mazeas

 

Pour terminer, toujours à l’image, nous pouvons vous retrouver régulièrement sur France 2 dans « Tout le monde a son mot à dire »…

Je suis tellement contente à chaque fois de tous les retrouver. On a créé une famille au fil des années, Sidonie et Olivier sont vraiment devenus des potes pour le coup, les sociétaires sont aussi mes amis à présent. J’ai même fait rentrer des copains dans la bande, comme Virginie Lemoine par exemple. Collégialement, on a réussi à créer cette bande de potes hyper contents de se retrouver. Donc, quand on se vanne, c’est toujours hyper bienveillant…On se marre 10 fois plus quand on est avec des potes, on ne fait pas semblant…

J’adore gagner donc, forcément, j’adore jouer et le faire avec des potes est encore plus agréable. Je crois d’ailleurs que les gens le ressentent. Cette bonne humeur non feinte et cette amitié entre nous font le succès de la case horaire ! 

Quand on tourne cette émission, on doit brancher notre cerveau… Cela demande de la concentration ! Mais on essaie tout le temps d’être à fond pour le candidat…On s’attache facilement aux champions qui restent d’une émission à l’autre. C’est un vrai moment d’amusement exigeant pour les neurones !

Merci, Mélanie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Fort Boyard : Agnès Pat' évoque sa participation à l'émission anniversaire et en profite pour aborder ses autres actualités !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Agnès,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous avons pu vous retrouver il y a quelques jours dans une émission anniversaire pour les 35 ans de « Fort Boyard » sur France 2, sous les traits d’un des esprits frappeurs. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela a été pour vous ?

Oui ! S’il y a un mot à dire, c’est joie ! C’est une émission que je regardais quand j’étais petite et c’était juste magique de se retrouver propulsée dans ce lieu très très beau. Rien que l’entrée est complètement « croquignolesque », on était suspendus dans les airs sur un panier au milieu de la mer, c’était très drôle ! J’ai pu découvrir le fort et toute l’équipe, l’ambiance était très professionnelle mais très sympathique, très familiale, très bon enfant. Ce que l’on voit à l’écran reflète ce qui se passe en coulisses. Tous les gens qui nous accompagnent sont là pour le show, dans une ambiance très festive. On a beaucoup ri ! Oui, c’était un très chouette moment !

Vos nombreuses cordes artistiques ont certainement été très aidantes dans chaque séquence car il y a un mélange de jeu et d’improvisation en fonction notamment des réactions des candidats…

En fait, c’est comme cela que j’ai pu être recrutée. Lors du casting, ils voulaient des gens qui pouvaient être à la fois clowns et qui pouvaient présenter une palette émotionnelle et de réactivité…Il fallait des gens aguerris car c’est un show… « Fort Boyard », c’est du musical donc il faut pouvoir rebondir, être totalement adaptable tout en gardant son âme enfant…C’est vraiment l’esprit du clown, que j’ai beaucoup travaillé ! Le fait que je sois chanteuse a beaucoup plu…Cela ne s’est pas vu, je suis aussi claquettiste…Il est possible que les esprits frappeurs reviennent donc peut-être que je pourrais faire du hula-hoop…

 

 

Je me suis très bien entendue aussi avec mon partenaire, Victor Lainé, qui est un super clown acrobate et comédien, il a beaucoup de talent. On n’avait jamais travaillé ensemble donc c’était important que notre duo fonctionne. Comme il est clown aussi, on s’est vraiment trouvés, c’était chouette et important pour le show.

Certainement avez-vous dû trouver le bon équilibre entre le fait d’embêter les candidats et l’objectif final qui est de ramener des sous pour une association…

Absolument ! Oui, on était des gentils embêtants, le but est de les accompagner vers la gagne, c’est sûr car c’était pour la bonne cause. L’enjeu était important mais ça reste dans une comédie : tout est bien qui finit bien.

Vous ne connaissiez pas la plupart des cellules dans lesquelles vous êtes intervenue. Peut-être que cela vous a aidé dans l’improvisation ?

C’est possible…Après, ce qui est super avec le clown, c’est que l’on découvre tout le temps, tout est toujours étonnant. Cela correspond bien à l’esprit du fort, tout est un émerveillement, on joue à. Tous les personnages s’amusent énormément, comme des enfants donc c’était chouette aussi de découvrir l’envers du décor.

En plus de taquiner les candidats, votre personnage s’est amouraché d’Olivier, ce qui a dû être plaisant pour vous à faire…

Oui, c’était chouette ! Quand j’ai proposé cela à la production, ils ont trouvé ça très drôle, cela a permis de tisser un lien, on en a beaucoup joué, c’était très chou et très drôle à faire, tellement c’était improbable. Olivier est vraiment formidable, c’est un plaisir de le voir travailler parce qu’il est tellement aguerri. Pour le coup, il est en impro mais c’est une machine de guerre, dans le bon sens du terme, on sent qu’il est comme un roc : il peut se passer n’importe quoi, les candidats sont rassurés avec lui. C’est un super pro !

 

 

Au global, ce fort a été pour vous un terrain de jeu géant…

Oui, c’était très drôle ! Je me souviens d’une séquence où il fallait balancer des tomates avec un patator. En off, on m’a montré comment le remplir et on a tellement ri : j’ai fait 30 ans de théâtre, j’ai eu des prix et c’est tellement drôle de se retrouver-là à remplir ce patator à tomates. J’avais 4 ans, j’ai beaucoup ri, c’était cool !

Vous avez également tourné quelques petites scénettes, avec beaucoup de fou-rires…

On a énormément ri avec le Père Fouras, qui est très très drôle. C’était très chouette dans ce décor improbable…

Quels souvenirs gardez-vous de cette journée de tournage ?

Je garde la joie au cœur, le côté famille, l’aventure. Oui, s’il y a un terme à retenir, c’est aventure. C’était nouveau, c’est vraiment un registre dans lequel j’ai pu explorer encore une nouvelle palette, ce qui était très chouette à vivre.

En parallèle, vous serez sur scène début 2025 au théâtre Saint-Georges, dans une adaptation théâtrale au casting 100% féminin…

Cela va être un super projet, je suis très enthousiaste. Je rêvais depuis longtemps de travailler sous la houlette de Johanna Boyer, qui est une metteuse en scène exceptionnelle. Rien qu’aux auditions, sa direction de jeu et d’acteurs était merveilleuse. L’équipe qui l’encadre est aussi formidable et on sera 5 comédiennes chanteuses au plateau pour une adaptation du roman de Jane Austen « Orgueil et préjugés ». Cette pièce avait déjà connu un très gros succès en Angleterre et, là, c’est notamment Virginie Hocq qui l’a adaptée pour la version française. Ça va dépoter ! On est 5 à interpréter tous les rôles de la pièce, on a une musicienne avec nous qui va nous accompagner. Forcément, comme on est 5 femmes, on va interpréter aussi des rôles d’hommes, on va se transformer, ça va être vraiment très très chouette, ce sera du féminisme joyeux et hilarant.

Je jouerai Miss Bingley, la méchante sœur, aussi le frère amoureux ainsi que Charlotte, une femme amoureuse d’une autre femme. On interprétera tous également des servantes, qui vont faire le lien dans la pièce. C’est vraiment très très bien écrit et les comédiennes au plateau sont vraiment exceptionnelles, je suis très heureuse de travailler avec elles : il y a Magali Genoud, Emmanuelle Bougerol, Céline Espérin et Lucie Brunet. On se complète, il y a vraiment 5 énergies très très fortes, ça va dépoter à partir de janvier prochain !

Ces différents rôles que vous serez amenée à jouer vous permettront, eux aussi, une palette de jeu large et variée, dans un espace-temps réduit…

Ça va être génial ! C’est ce que je préfère dans ce métier, de pouvoir rentrer dans des peaux émotionnelles différentes, parfois même, ici, en l’espace de 2 phrases. Les équipes costumes sont exceptionnelles, elles nous aident à switcher d’un rôle à l’autre donc, forcément, d’une énergie à une autre. Cela va être une super aventure, j’ai vraiment hâte de commencer les répétitions en novembre.

 

 

A plus court terme, vous proposerez un concert piano voix à Louvres…

Je suis ravie ! Je retrouve un super ami de cœur avec lequel j’ai déjà travaillé, François Zabelski, qui est pianiste et arrangeur. Il avait été mon directeur musical sur un de mes shows et, depuis, on ne se quitte plus, on fait plein de choses ensemble. Nous serons le 27 septembre à l’espace Bernard Dague, pour l’ouverture de la saison. Cela va être un magnifique concert où on va chanter et jouer autour du piano, il y aura plein de surprises autour de la chanson française. Ce seront uniquement des reprises revisitées, ce sera à la fois drôle et émouvant, ce sera un chouette concert !

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle saison artistique qui va s’ouvrir prochainement ?

Encore plus de liberté intérieure pour continuer à créer et à écrire. J’ai des choses sur le feu…Toujours de nouvelles rencontres, avec des personnes aussi passionnées.

En parallèle, je prépare tous mes cours pour la rentrée car je suis coach vocale et professeure de claquettes.

Merci, Agnès, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

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Antoine Bernard évoque sa belle actualité et ses projets, dans différents domaines artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Antoine,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Il y a quelques semaines ont eu lieu, sur Marseille, les premières représentations d’une pièce de théâtre que vous avez montée, et qui se rejouera à la rentrée, « Ça change des fleurs ! ». Spontanément, quels souvenirs en gardez-vous ?

Le souvenir que j’en garde, c’est le plaisir de voir prendre forme et réalité ce qui, à la base, n’était qu’un délire dans ma tête. Est-ce que le public va rigoler? Est-ce que l’humour va fonctionner? Est-ce que je ne ferais pas mieux de trouver un autre job? …Et puis tout d’un coup, le public rigole, et on pousse un soupir de soulagement. Je me souviens d’avoir été surpris par certains rires. Parfois, on se casse la tête à essayer de peaufiner une blague et elle fait un bide,  alors qu’une petite vanne écrite en quelques secondes devient un gros succès. C’est toujours étonnant! On ne sait jamais rien en fait quand on se lance dans l’écriture.

Plus concrètement, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

Une comédie avec 3 personnages, 2 hommes, 1 femme, qui s’embourbent dans des situations qui amènent quiproquos sur quiproquos. Les mensonges s'enchaînent, et les personnages essaient de garder la face, alors qu’ils sont en train de s'effondrer intérieurement. J’adore ! Je suis parti d’un petit sketch de 5 minutes que j’avais imaginé pour le prolonger et en faire un spectacle de 1h10. J’ai voulu intégrer un quatrième personnage, une intelligence artificielle qui vient perturber tout ça…J’ai souhaité aussi mettre un peu de musique, la fin du spectacle devient un peu comme une comédie musicale, sans vraiment l’être, avec un tas de chansons qui illustrent le propos. C’est kiffant ! Toutes les petites idées, mises bout à bout, donnent “Ça Change Des Fleurs”.

Quels principaux retours avez-vous pu avoir du public ?

J’étais étonné par les critiques, des gens voient des choses que je ne voyais pas forcément : c’est agréable de constater que les spectateurs peuvent projeter ce qu’ils souhaitent. S’ils ont rigolé et oublié leurs soucis, c’est un pari gagné pour moi ! Je voulais juste que le public s’amuse, et c’est le cas…Des personnes ont même comparé le spectacle au film « On connaît la chanson », d’Alain Resnais. …Je trouve la comparaison flatteuse !

 

 

J’ai préféré rester sur des sujets légers, avec pour seul objectif de faire rire, je veux juste que le public passe un bon moment. Ce sont juste des personnages un peu déjantés qui mentent et qui essaient de se dépatouiller des situations dans lesquelles ils se sont mis. J’aurai le temps d’aborder des sujets sérieux dans des futures pièces…

Le fait que la pièce revienne à la rentrée est sans doute une autre source de fierté…

Quand le public et les professionnels du spectacle valident la pièce, c’est chouette ! Ce n’est pas évident de faire rire. L’humour demande une précision, parfois à la virgule près. Les comédiens m’ont également dit que c’était un plaisir pour eux de jouer ce spectacle. Volontairement, je n’ai pas fait plus de 5 lignes par réplique, c’est un ping-pong très rythmé. La pièce va se rejouer à Marseille puis pourrait venir à Paris, ce sont des choses auxquelles je ne croyais pas au début…

Vous êtes un artiste aux multiples cordes artistiques, vous étiez récemment à l’image dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil ». Certainement y avez-vous pris beaucoup de plaisir ?

Oui ! Je ne m’attendais pas à décrocher ce casting, mais j’ai fini par me retrouver dans le quotidien d’une quotidienne, si je peux le dire ainsi. C’est très formateur ! C’est militaire, on tourne assez rapidement, on a peu de temps, c’est exaltant.  Sur scène, on joue avec les comédiens, on se nourrit de l’autre alors qu’à la caméra, on peut avoir l’impression de jouer avec soi-même, c’est une relation beaucoup plus introvertie, plus subtile, 3 minutes à la caméra mobilisent autant que ¾ d’heure sur scène…

Ce rôle vous a aussi permis une palette de jeu un peu plus large …

Oui, tous les rôles m’ont appris quelque chose sur la manière dont je les aborde… Il faut sortir de sa zone de confort si on veut que la magie opère, et avec ce rôle, j’ai pu explorer une facette de ma personnalité. J’ai souvent eu des rôles “de fonction” comme on dit, policier, médecin, avocat…cette fois ci, j’étais braqueur!

Ce n’est pas évident pour un nouveau comédien d’arriver dans une équipe qui est déjà très formée, avec des récurrents habitués à l’exercice. Il faut essayer d’être au niveau, tout en apportant sa touche personnelle…C’est une expérience extrêmement formatrice, et j’ai encore tellement à apprendre, comme surmonter cette envie d’être bon pour être plus authentique.

En tout cas, toute l’équipe a été adorable et bienveillante, les réalisateurs étaient top, le HMC aussi. Ils encouragent les guests, j’ai eu le sentiment d’avoir eu ma place. C’était un réel plaisir de travailler avec les équipes d’«Un Si Grand Soleil», j’en garde un excellent souvenir.

 

 

Pour finir, quels sont vos projets et actualités en cours ou à venir ?

Une quinzaine de représentations de ma pièce de théâtre “Ça change des fleurs” au théâtre l’Antidote à Marseille du 12 septembre au 12 octobre, du jeudi au samedi. Ensuite, elle continue à la Comédie d’Aix-en-provence, le 14 et 15 novembre.

Je remonte sur scène en tant que comédien en décembre à la Comédie des Suds dans une comédie.

Et dans l’idéal, si je pouvais également développer mes compétences dans le chant : l’an dernier, je suis arrivé, à ma très grande surprise, en finale du casting de la comédie musicale « Mamma Mia ! ». Je ne sais toujours pas comment j’ai fait,  mais j’ai kiffé…

Merci, Antoine, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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Justine Thibaudat évoque sa belle et riche actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

@ Mohamed Khalil

 

 

Bonjour Justine,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

La rentrée sera l’occasion, pour vous, d’une belle actualité, riche et variée. Vous serez notamment en tournée théâtrale avec la pièce « Secret de famille ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être ?

Oui, tout à fait ! Cela faisait 3 ans que je n’étais pas montée sur scène et ça commençait à sérieusement me manquer. D’avoir décroché ce rôle est pour moi une joie immense !

Comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est une pièce d’Eric Assous, mise en scène par Philippe Hersen. C’est l’histoire d’un jeune couple de futurs mariés, je joue le personnage de cette jeune femme qui, on ne sait pas pourquoi, va décider d’avouer à son futur beau-père qu’elle est tombée amoureuse de lui. C’est un véritable coup de foudre ! Au début, le beau-père pense que c’est une blague mais il comprend finalement que c’est sincère et que ce n’est pas juste un délire. Mais mon personnage reste toujours très amoureuse du fils…C’est là toute la dualité : elle aime sincèrement son futur mari, elle a envie de se marier avec lui mais elle a cet amour pour cet homme. Le beau-père tente de la résonner, lui dit qu’ils vont oublier tout cela… mais ça ne va pas se passer comme cela…Il va y avoir de nombreux rebondissements, des moments très comiques, des quiproquos, ….C’est vraiment très très drôle !

Avec Xavier Deluc, on a eu, de suite, une alchimie et ça s’est confirmé avec le reste de l’équipe très rapidement : les lectures que l’on fait actuellement se passent très bien, on se marre déjà beaucoup !

 

 

Ce personnage semble vous permettre une palette de jeu large et variée, qui doit être plaisante…

Je viens plutôt du théâtre classique, j’ai beaucoup joué de pièces dans ce registre. J’avais déjà fait une comédie il y a fort longtemps, c’était une de mes premières pièces. Là, je retrouve beaucoup de comédie dans le texte donc un autre rythme de jeu et d’autres codes. C’est moderne et, franchement, je suis très contente de retourner au théâtre avec un tel spectacle, frais et drôle. Je pense que les gens ont envie de venir au théâtre aussi pour rire et c’est ce que dégage la pièce. Donc, oui, c’est très plaisant pour moi !

D’autant plus que mon personnage traverse pas mal d’émotions, entre de la peur, de la timidité, de la sensualité, de la joie, des larmes,…Franchement, je pense que je passe par toutes les émotions dans cette pièce !

Au-delà du texte et de la mise en scène, avez-vous certaines sources plus personnelles d’inspiration pour ce personnage ?

Petite anecdote croustillante mais qui date, je le dis bien : je suis déjà tombée amoureuse d’un homme plus âgé que moi. Je ne pensais pas que ça allait m’arriver et, quand c’est là, c’est assez étonnant. C’est quelque chose qui nous dépasse : le fait de tomber amoureux ne se contrôle pas et, quand on aime, on ne compte pas. En fait, quel que soit l’âge ou le statut social, l’alchimie avec une personne ne se contrôle pas…Donc, effectivement, comme j’ai déjà ressenti cette sensation, peut-être que ça m’aidera dans le travail de mon personnage. Pour moi, c’est totalement crédible et c’est totalement dans l’air du temps : j’ai l’impression que, aujourd’hui, les gens assument un peu plus le fait d’avoir une différence d’âge. Dans le travail de mon personnage, je pense qu’il faut jouer vraiment la sincérité car on est dans une comédie. Ce sera d’autant plus facile qu’avec Xavier, on a eu une vraie rencontre…

A quelques semaines de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quels sentiments prédominent entre l’impatience et l’appréhension ?

Cette pièce commence par une tournée alors que j’ai eu plutôt l’habitude de d’abord jouer à Paris. Donc ce sera nouveau pour moi de roder la pièce en province. Mais je suis contente car je sais à quel point le public est content d’être là et à quel point il est convivial. C’est pour cela, qu’en général, les tournées ne sont que du bonheur : le public est content de nous voir, il y a une proximité avec les spectateurs. Je suis hyper contente, c’est assez jouissif car je sais déjà que j’ai du travail pour plusieurs mois, ce qui est quand même un beau cadeau. En tout cas, je suis hyper excitée et j’ai hâte !

En complément, aura lieu en octobre prochain, du 9 au 12, un nouveau festival sur Sète…Quelles en seront les thématiques ?

Le festival s’appelle « Créatvty », joli jeu de mots trouvé par le directeur, Stéphane Caput. Il a eu l’envie de créer ce festival de créations audiovisuelles, à Sète. Il n’y avait pas d’offre de festival comme celui-ci, dans cette région. J’insiste, on n’est pas là pour être en compétition avec d’autres festivals, on est en plus. Il a pour ambition de diffuser toutes les nouvelles créations audiovisuelles de télévision et de mettre en avant-première certains films de cinéma. On mettra également en avant des séries, on récompensera aussi des unitaires. On sera en partenariat avec le conservatoire national de musique de Sète et avec le grand théâtre Molière, qui sont magnifiques. Ce qui sera l’occasion de mettre en avant la musique. 

On a envie d’offrir un joli festival au public sétois et à la région Occitanie, c’est une très belle ville, on a de jolis partenaires, franchement ça va être magnifique ! Ce festival a l’ambition d’être un très très gros festival et j’ai hâte !

 

 

Justement, ce festival sera certainement l’occasion pour le public de rencontrer les artistes des œuvres mises en avant …

Oui, une bonne partie des acteurs et réalisateurs des œuvres projetées seront présents ! C’est une première édition, on voudrait faire tellement de choses… En tout cas, on est hyper fiers des œuvres qui seront projetées pour cette première ! Il y aura également des master class, c’est chouette ! Sans oublier un ou deux concerts de musiqueJ.

Plus personnellement, quel est votre rôle dans l’organisation de ce bel évènement ?

A la base, on m’avait contactée pour être membre du jury mais je n’étais pas sûre de mes disponibilités…J’ai alors proposé mon aide pour l’organisation et a ainsi été évoqué le fait que je puisse accompagner la programmation. Je trouvais l’idée géniale et, au départ, pour être tout à fait honnête, je pensais que l’on allait m’envoyer des séries à visionner, des films à regarder et que j’allais pouvoir donner mon avis. Mais non, comme c’est une première édition et que les productions ne savent pas encore que l’on existe, mon job a été de passer des coups de téléphone, d’appeler les productions, d’appeler les réalisateurs et d’appeler tous mes contacts. Ce qui m’a permis de me rendre compte que j’avais un sacré réseau, ce qui est évidemment plaisant. C’était passionnant et hyper intéressant, j’ai eu un autre rapport aux personnes appelées, avec qui, pour la plupart, j’avais déjà travaillé : là, je les appelle pour mettre en avant leur projet, du coup ça me donne une autre casquette, qui me plait beaucoup ! Je m’occupe aussi de certains invités et des membres du jury.

Donc ma casquette première est vraiment de m’occuper de la programmation mais on aide tous en donnant des idées, cela se fait en équipe ! C’est un travail costaud, je ne suis évidemment pas seule, je tiens à le dire, je travaille sur la programmation avec Emmanuelle Aymard et Stephane Caput, le directeur du festival. Franchement, je suis hyper fière !

Dans un autre registre, vous serez aussi à l’image le vendredi 13 septembre, en tant que guest, dans la série « Simon Coleman » pour France 2, dans l'épisode "Confiserie amère"…

C’est un super projet, avec une super équipe ! Je joue une jeune femme, d’une famille aixoise plutôt riche, qui a une entreprise de calissons. Cette demoiselle a le désir de fonder une famille avec l’homme qui partage sa vie. Ce garçon travaille dans l’entreprise familiale, il fait des vidéos sur les réseaux pour montrer la fabrication et, pendant une vidéo en direct, il se fait kidnapper ! Ainsi démarre l’intrigue…Il va ensuite finir à l’hôpital…Il va y avoir un meurtre et se pose la question de ce qui s’est passé.

 

 

On a tourné au mois de mars, il faisait très beau, c’était très chouette ! Jean-Michel Tinivelli et son acolyte Flavie Pean sont de super partenaires, Rebecca Hampton, qui joue ma maman aussi. C’était vraiment très cool !

Pour terminer, quels sont vos autres projets et actualités en cours ou à venir ?

Je suis sur un projet qui me tient énormément à cœur mais qui prend son temps, un seule en scène sur Jeanne d’Arc. J’avais déjà joué seule sur scène pendant 5 ans et ça me manquait de retrouver un personnage si fort et si emblématique. Mon ami Vincent Mottez a écrit ce spectacle pour moi, l’idée est de le retravailler pour qu’il puisse aller au théâtre.

Il y a aussi le tournage d’un pilote de Pascal Jardel, sur les fantasmes féminins. L’idée est de filmer une histoire où les femmes pourront librement parler de leurs fantasmes sans que ce ne soit filmé. On dit souvent que l’on n’a pas besoin de montrer pour susciter le désir et c’est exactement ce que Pascal veut mettre en avant. Cela devrait être tourné l’année prochaine.

Je ferai également une petite  apparition dans la prochaine série de Marc Fitoussi « Ça c’est Paris », série sélectionnée au Festival de la Fiction TV à La Rochelle. Il m’a proposé de faire un petit coucou grâce à notre collaboration dans la série « Dix pour cent ».

 

 

Enfin, une autre pièce est en projet…

A titre personnel, je suis en écriture d’un long-métrage, qui est, pour le coup, une histoire familiale. Aujourd’hui, je ressens le besoin de le faire et je pense, maintenant, avoir les épaules pour…Je sais que je suis, à présent, prête à écrire ce film, il me faut simplement trouver le temps.

Merci, Justine, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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Mylène Tombolato évoque son actualité théâtrale et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Mylène,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview ensemble !

Vous serez de retour sur la scène du Petit Gymnase le 20 août prochain, dans la pièce « Ok Google comment on cache un corps ? ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle aventure depuis plusieurs semaines ?

Oui, complètement ! Cela faisait un moment, en plus, que je n’avais pas été sur les planches… depuis 2021. Je jouais alors dans « Le libertin », d’Eric-Emmanuel Schmitt, où j’avais la chance d’interpréter à la fois un homme et une femme. Ce fut aussi une belle aventure. Là, je suis Hélène dans cette nouvelle pièce, c’est fabuleux car c’est un personnage qui me donne beaucoup de choses à jouer : Hélène est solaire, elle est lumineuse, elle est un petit peu perchée aussi et elle est complètement hystérique. Elle est même bipolaire je pense. C’est une femme qui aime profondément son mari, qui ferait tout pour lui, jusqu’à même, peut-être, tuer quelqu’un pour sauver leur petit confort. Elle est prête à tout…Donc, oui, c’est un vrai plaisir d’être sur les planches…On reprend en aout et on sera sur scène tous les jours de septembre, voire plus…

Plus concrètement encore, comme présenteriez-vous cette pièce ?

C’est un homme politique, Bernard Brunard, un ancien ministre, qui a été assigné à résidence. Il a un bracelet électronique et ne peut évidemment pas sortir de chez lui. Un jour, en prenant son café, il se rend compte qu’il y a un mort sur son canapé. De là se pose la question : que faire de cet homme ? Il s’avère que, finalement, il n’est pas mort et, en fait, qu’il est venu faire du chantage pour récupérer de l’argent.

A côté de cela, la secrétaire est aussi la maitresse de Bernard et Hélène, qui est un peu perchée, pense que cet homme est le nouveau jardinier et que sa maitresse est en fait la nouvelle domestique qui, bizarrement, n’est vraiment pas dégourdie pour faire du ménage. Entre temps, ils ont appelé la police, qui finit par arriver, qui rentre et sort de la maison à des instants où on ne s’y attend pas. Et pour connaître la suite, il faut venir…

 

 

Ce personnage semble ainsi vous permettre une palette de jeu large et variée, qui doit être plaisante…

Ah, c’est un vrai bonheur ! C’est vraiment génial d’être hystérique sur scèneJ. Le personnage a été écrit comme cela mais la mise en scène d’Ophélie Bazillou accentue le trait. Il y a tellement de ruptures à faire, c’est un vrai bonheur de passer du coq à l’âne et du chaud au froid, tout le temps. C’est un joli cadeau de la vie ! Je suis très contente d’être Hélène !

Sur certains traits de sa personnalité, vous retrouvez-vous parfois en elle ?

Quand j’ai passé l’audition, je me suis demandée « mais waouh, pourquoi m’auditionne-t-on pour ce rôle ? Je n’ai rien d’une bourgeoise ! ». Dès que je peux, je suis en claquette, je mets toujours des vêtements un peu amples, j’ai les cheveux jamais coiffés…Je suis comédienne, d’accord, mais je me disais que ce personnage est tellement loin de moi… Agnès, mon alternante, incarne tellement bien le personnage mais j’ai été prise ! J’ai commencé par le costume, j’ai dû mettre un petit tailleur et faire le chignon, pour m’aider. Petit à petit, à force de travail, le costume m’a guidée et j’ai aussi travaillé sans, pour ne être dépendante. Au fil des répétitions, j’ai fini par choper le personnage, puis, oui, j’ai rajouté de Mylène dans Hélène…Mais je pense aussi qu’il y a d’Hélène en Mylène !

Je m’amuse beaucoup et ce personnage me fait du bien. Il me donne aussi, bizarrement, confiance…

 

 

Vous l’avez dit, la distribution est alternante selon les représentations. Cela doit être enrichissant pour toute la troupe…

Oui, c’est chouette ! Cela permet de travailler aussi sur d’autres projets à côté. C’est merveilleux d’être plusieurs mais il faut s’adapter aux univers et aux énergies de chacun…Mais, en même temps, l’adaptabilité fait partie de notre métier et c’est même quelque chose d’humain : on passe notre vie à s’adapter aux autres.

Volontairement, au début, je ne suis pas allée voir Agnès, afin de ne pas l’imiter. Je trouve qu’elle incarne tellement bien le personnage que ça m’a un peu effrayée donc je me suis vraiment recentrée sur moi. On est tellement différentes physiquement que c’est compliqué de coller, et ce n’est pas grave du tout en fait. J’ai trouvé mes trucs, elle a trouvé ses trucs…

Après quelques représentations, vous êtes naturellement encore au début de cette aventure et sans doute que vous continuez à peaufiner et à affiner votre jeu notamment…

Complètement ! Oui, oui, pour l’instant, on cherche encore nos marques et c’est normal. On se dit toujours qu’il faudrait que ce soit impeccable dès la première mais c’est compliqué. C’est allé très vite, il n’y a eu que peu de temps entre le casting et le début des 15 jours de répétition…En même temps, c’est bien, cela évite de se poser trop de questions. Je sens qu’il y a encore des points que je peux améliorer. Entre nous, on se voit une heure et demie avant chaque représentation pour une italienne, on débriefe, on essaie des choses et on voit si le public aime. C’est galvanisant !

 

 

Quels principaux retours du public justement avez-vous déjà pu avoir sur les premières représentations ?

En général, c’est très positif ! On a de bons retours sur l’écriture de Sébastien Decordes, sur la globalité de la pièce, sur les personnages qui sont très définis, sur l’énergie, sur le côté humoristique,…On a vraiment de bons commentaires ! Le directeur du théâtre aussi nous a félicités pour notre jeu ! C’est cool et il faut que ça continue !

On ne l’a pas encore dit, c’est un beau théâtre dans un beau quartier, ce qui doit certainement accentuer un peu plus encore le plaisir pris…

Tout à fait ! Quand tu sais que tu joues au théâtre du Gymnase, tu te dis « waouh, j’y suis, les gars ! ». Ce n’est pas la grande salle mais c’est quand même une jauge de 150 places, qu’il faut remplir. Quand les gens rigolent, qu’ils sont dans la pièce et dans l’histoire, c’est merveilleux, ça donne une boule d’énergie tellement grande qu’il faut au moins 3 heures avant de s’endormir le soir.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que le bouche à oreille fonctionne, que ce soit complet tous les soirs, qu’on ait de belles critiques, que je continue à être heureuse dans cette pièce !

En complément, quels sont vos autres projets ou actualités en cours et à venir ?

A côté, j’ai écrit mon seule en scène, qui s’appelle « Par amour », et que je commence à travailler avec la metteuse en scène, Estelle Djana Schmidt. Je parle d’histoires familiales, d’histoires amicales, d’histoires sentimentales parce qu’on a tous besoin d’amour : on le cherche tous les jours, parfois il nous bouscule, on l’aime et, dès fois, il nous fait du mal. Je parle de tout cela, je parle de ce que l’on fait de cet amour, …ce sera une heure de spectacle avec, aussi, des chansons guitare voix…

 

Ce travail me touche beaucoup, j’ai hâte de pouvoir le proposer prochainement, pourquoi pas dès la rentrée !

Merci, Mylène, pour toutes vos réponses !

 

 

Publié dans Théâtre

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Festival d'Avignon 2024 : Interview croisée avec les trois comédiennes de la pièce à succès "Le complexe de la fougère" !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Laura, bonjour Camille et bonjour Lucia,

Quel plaisir d’effectuer cette interview tous ensemble !

Vous êtes actuellement à l’affiche, au festival d’Avignon, de la pièce « Le complexe de la fougère », à 19h 30 au théâtre Au coin de la lune. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’être présentes ici ?

Camille : Oui, effectivement, on est très contentes de se retrouver toutes les 3 à Avignon cette année avec cette pièce. C’est la première fois que l’on joue tout le mois, c’est vraiment l’aventure à 100%, on est super contentes, on a du monde depuis le début !

Laura : Avignon est synonyme de fête, encore plus en ces temps moroses, c’est toujours agréable de pouvoir se retrouver tous pour célébrer l’art, au sens large. A Avignon, il y a aussi du chant, de la danse, …Il y a pas mal de manifestations artistiques donc c’est vrai que c’est chouette d’en faire partie ! On passe des moments ensemble, tous ensemble !

Camille : Il y a un côté un peu hors du temps, fédérateur, ce n’est pas des vacances mais il y a quand même un air d’exceptionnel.

Lucia : C’est notre premier Avignon ensemble toutes les trois, on se connait quand même depuis une dizaine d’années et c’est un plaisir de se retrouver ensemble pour partager ces moments.

Laura : Comme l’a précisé Camille, c’est la première fois que la pièce se joue avec une seule et même équipe, du début à la fin donc on est très contentes !

Plus concrètement, comment présenter ce spectacle ?

Lucia : C’est une comédie, avant tout mais avec un propos assez profond, qui parle de l’évolution, de l’évolution du monde, de l’évolution de l’humanité et, en particulier, des absurdités du monde moderne. Tout cela est traité de manière drôle et comique mais avec un vrai fond. On peut passer par diverses émotions, on peut rire, on peut réfléchir, et on peut s’émouvoir.

Camille : C’est la rencontre entre Marie-Antoinette, Amy Winehouse et Lucy, l’australopithèque, qui se retrouvent toutes les trois, après leur mort, à devoir cohabiter ensemble. Grâce à l’arrivée d’Amy franchement sortie du XXIè siècle, on va essayer de faire évoluer Lucy et ce sera prétexte à parler de l’évolution du monde. C’est une confrontation de trois époques différentes, de trois femmes, de trois régimes politiques, …

Laura : Bien que fraichement sortie comme l’a dit Camille, Amy n’est plus très fraiche à ce moment-là, je dirais qu’elle est plutôt dans le coton. Mais, du coup, Marie-Antoinette va la missionner pour faire évoluer Lucy… et qui mieux qu’Amy pour faire évoluer Lucy ?

Lucia : Elles sont réunies dans la mémoire collective de l’humanité, Amy arrive suite à son overdose alors que les deux autres personnages cohabitent déjà ensemble depuis 1974, date à laquelle a été découverte Lucy. Le temps leur parait déjà très long et l’arrivée d’Amy est un prétexte pour Marie-Antoinette de s’en faire une alliée afin de faire évoluer Lucy, chose qu’elle essaie déjà depuis plusieurs années.

Laura : On rentre dans des détails mais Marie-Antoinette retrouve chez Amy des codes qu’elle a chez elle, qu’elle n’a pas en fait avec Lucy donc elle se reconnait en Amy de manière maladroite. L’époque a évolué donc elle reconnait des choses mais qui sont décalées, c’est ça qui est amusant et qui est mis en exergue dans tout le spectacle.

 

 

Au moment de vous glisser pour la première fois dans la peau de vos personnages respectifs, aviez-vous aussi fait quelques recherches personnelles sur le parcours et l’histoire de ces personnalités ?

Lucia : En ce qui concerne Lucy, j’ai surtout travaillé sur la corporalité du personnage, j’ai cherché une manière de parler, de bouger, et d’interagir, plus animale. Je me suis informée sur les capacités corporelles de Lucy, comme sa capacité à grimper, ses bras qui étaient plus longs que les notre …

Laura : Il faut noter que Lucia a un travail de corps assez impressionnant dans le spectacle…Venez voir ! Elle image en tout cas très bien ce que l’on projette aujourd’hui sur des australopithèques.

Camille : Pour Marie-Antoinette, déjà la pièce en elle-même est documentée, il y a vraiment des faits réels historiques, comme pour les deux autres personnages d’ailleurs. Oui, je me suis un peu documentée sur sa vie, sur qui elle était, sur comment elle pouvait réagir dans certaines situations. Mais, puisque c’est la mémoire collective, il fallait surtout être dans la projection de Marie-Antoinette dans l’inconscient collectif, il fallait comprendre comment elle était perçue, plus que de connaitre la vraie Marie-Antoinette. La voit-on comme une reine, comme une bourgeoise, comme une princesse, comme une petite fille, … ? C’est là où il faut faire un mix de différentes choses à certains moments pour imager cette représentation collective.

Laura : Pour ma part, l’idée était de trouver un équilibre juste entre la projection des personnes qui prennent de la drogue à outrance et celle, en même temps, de la personne qu’elle était, c’est-à-dire l’artiste. Il fallait être cette icône à la voix incroyable mais qui arrive sur scène droguée, avec l’habitude de cet état…Plus que de se documenter, il fallait trouver le bon jeu…

Lucia : C’est d’autant moins facile qu’Amy est un personnage contemporain dont tout le monde se rappelle parfaitement… Il fallait trouver le bon équilibre de tous les personnages pour ne pas tomber dans la caricature.

Camille : Surtout, Amy Winehouse est aussi la représentation des femmes du XXIè siècle donc elle est Amy mais il faut aussi qu’elle soit autre chose…Donc c’est aussi un autre équilibre à trouver !

 

 

Quels principaux retours avez-vous pu avoir du public jusqu’à présent ?

Laura : Percutant, génial, drôle !

Lucia : Ce qui revient souvent, c’est « on a beaucoup ri » et « qu’est-ce que c’est bien écrit ». Les spectateurs se laissent porter par le rire et le rythme mais le texte est si percutant qu’ils reviennent parfois pour en réécouter les nuances.

Laura : D’ailleurs, cette année, le texte est en vente à la sortie, il a été édité !

Camille : On nous dit souvent que c’est de la comédie avec de la réflexion, presque un conte philosophique. On a de super critiques !

Lucia : C’est une comédie populaire, dans le sens positif du terme, il y a plusieurs niveaux de lecture, même les enfants peuvent se régaler, ils ne rient pas sur les mêmes choses, c’est plaisant !

Camille : C’est familial dans le sens où les jeunes et les enfants peuvent, après, discuter avec les parents de ces trois personnalités, c’est un prétexte aussi pour discuter de l’Histoire. C’est donc une comédie intelligente !

 

 

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival ?

Laura : Des complets ! Plein de dates vendues ! Que la pièce vive encore longtemps !

Camille : De régaler les spectateurs ! Que l’on ait des salles où les gens sortent heureux de la représentation.

Lucia : On fait ce métier pour créer des souvenirs et, pour moi, le plus beau cadeau d’Avignon, est de rencontrer des gens dans la rue en tractant qui se rappellent de nous avoir vues et qui nous remercient de leur avoir fait passer un bon moment. Cela fait plaisir d’avoir laissé un petit souvenir dans la tête des spectateurs.

Merci à toutes les trois pour vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Festival d'Avignon 2024 : Léone Logan évoque la pièce qu'elle joue à 14h 50 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Léone,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, au festival d’Avignon, à 14h 50, au théâtre Au coin de la lune, avec votre spectacle « Histoire d’un merle blanc ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’être présente ici ?

Oui, tout à fait ! Il y a une forme d’accomplissement que de pouvoir présenter « Histoire d’un merle blanc » dans un évènement aussi emblématique que le festival d’Avignon. D’autant plus que ce festival s’annonce vraiment festif cette année, on sent une émulation et une joie depuis quelques jours. On sent un retour du festival qui était peut-être un peu plus timide après la période Covid, il renait de ses cendres. En tout cas, j’ai cette sensation-là.

Avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est un conte initiatique d’Alfred de Musset, qui raconte l’histoire d’un jeune merle blanc qui se fait rejeter par ses parents pour sa différence. Cela commence à s’y méprendre comme « Le vilain petit canard », il commence tout un voyage initiatique à la quête de lui-même, où il va rencontrer tout un tas d’oiseaux. C’est un spectacle qui est burlesque, coloré, pop, joyeux mais qui a du fond et qui s’intéresse à de vrais sujets, qui sont l’identité, la quête de soi et la violence de la société envers les êtres différents. Je pense que l’on s’est tous, un jour, senti différent, à quelque degré que ce soit, par rapport à quelque d’autre ou à la société donc on peut tous se retrouver dans le parcours du merle.

Quels sont les principales caractéristiques des personnages que vous jouez dans cette pièce ?

Je joue plusieurs personnages…Le merle blanc est en permanence sur le plateau et est interprété par un même acteur. Les quatre acteurs, dont je fais partie, changeons de rôle à de multiples reprises. Je commence par la tourterelle, qui est une des premières rencontres du merle, qui est vraiment le romantisme un peu neuneu, si je peux dire, par excellence, elle est toute rose, un poil niaise, elle est surtout dans l’ombre de la reine des pies, c’est la suivante. Mais elle représente ce romantisme très juvénile et très fleur bleue que peut avoir Musset, c’est elle qui exprime cette jeunesse. Je passe brièvement par un moment de cabaret, que j’ai rajouté à la pièce, avec des flamands roses qui représentent le côté festif frivole des nuits parisiennes. Enfin, je joue la merlette blanche, qui est ma dernière apparition et la plus déterminante, qui est une allégorie à peine dissimulée à George Sand et qui est, en fait, l’alter ego du merle blanc. C’est une femme de plumes elle-aussi, c’est un personnage qui arrive avec son lot de mystères…

Depuis le début du festival, quels principaux retours du public avez-vous pu avoir ?

On a eu des retours très touchants et très positifs de personnes qui nous ont signifié que le spectacle était très complet, que l’on passait par beaucoup d’émotions différentes. C’est vrai que le spectacle démarre de manière assez gentille on va dire, vraiment comme un conte, il y a de l’humour, de la fantaisie mais il y a de la vraie réflexion aussi. On nous a fait part des émotions traversées et de cette aventure assez complète vécue pendant une heure avec nous.

Il y a eu cette confirmation aussi que les profils présents dans le public étaient très différents. On a eu de jeunes enfants, des personnages d’âges plus mûrs, de tous horizons et de toutes origines sociales qui, au final, ont tous eu une assez forte identification au merle, un personnage à forte empathie. Le fait que l’on puisse se retrouver chacun, avec sa propre différence, dans celle du merle est quelque chose qui s’est confirmé dans les retours que l’on a eus.

 

 

Ces retours doivent certainement vous faire d’autant plus plaisir que vous êtes à l’origine du projet ?

Bien sûr ! En tant que metteuse en scène, quand le propos atteint les spectateurs, évidemment le travail est réussi et on a touché son but, surtout quand on s’attaque à un texte qui, malgré tout, reste classique. Même si c’est une écriture moderne et une mise en scène contemporaine, les thèmes sont profondément humains et intemporels. J’avais vraiment à cœur que ça puisse atteindre et toucher un public large parce que ce sont des thèmes qui appartiennent véritablement à tout le monde. D’avoir cette confirmation est quelque chose qui me touche…La scénographie plait beaucoup aussi, on m’a fait de nombreux retours sur la lumière, sur les costumes, sur la beauté visuelle du spectacle. C’est un goût et un plaisir que j’ai aussi de créer de beaux tableaux et de belles images, je pense que ça véhicule aussi beaucoup d’émotions. Tous ces retours, oui, me touchent particulièrement !

Avec toutes ces casquettes différentes sur ce projet, vos journées en Avignon doivent être particulièrement remplies ?

J’ai une équipe formidable, il y a beaucoup d’amour entre nous. Je pense que ça se sent quand une équipe s’apprécie : en tant que spectatrice, il y a un petit je ne sais quoi en plus quand de l’amour lie des membres d’une équipe. J’ai la chance d’être bien entourée….C’est notre premier Avignon à tous, on a tous cherché nos marques au début, maintenant ils ont confiance en moi aussi, je suis la capitaine du navire…

On tracte avant et après le spectacle, on le fait même vers 22h 30 dans certaines files d’attente car on sait que l’on peut convenir à de nombreux publics. C’est l’occasion de dialoguer avec les gens. Mais on ne se limite pas au tractage, on propose aussi de la parade, déjà parce que c’est plaisant d’être en performance mais aussi parce que je pense que c’est un autre type de performance. D’ailleurs, vous allez certainement nous croiser tout de plumes vêtus…Cela permet de rencontrer le public autrement.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite du festival ?

Ce que l’on peut nous souhaiter de mieux, c’est d’ailleurs le profond souhait que j’avais en emmenant le spectacle au festival, c’est qu’il y ait des rencontres entre le merle, le public et les professionnels. On espère que le thème du spectacle puisse les toucher, on espère qu’il y ait une rencontre du cœur. On peut nous souhaiter que l’émotion véhiculée par le spectacle rencontre d’autres sensibilités et, évidemment, que ces rencontres puissent souffler dans les ailes de notre merle et l’emmener vers d’autres aventures au-delà du festival. On aimerait que le merle puisse poursuivre sa route sur la prochaine saison !

Merci, Léone, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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