Elisa Sergent évoque sa belle et riche actualité artistique, notamment à la mise en scène !
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Bonjour Elisa,
Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !
La pièce « Coiffeuse d’âmes » se joue chaque mercredi soir au Théo théâtre. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous d’en assurer la mise en scène ?
Oh oui ! C’est jusqu’au 18 décembre 2024, les mercredis à 20h30. C’est vraiment un plaisir ainsi qu’un honneur d’avoir eu la confiance de ces trois actrices qui m’ont demandé de les mettre en scène. Je m’étais mise en scène dans mon spectacle « Le voyage de Tohé », un conte musical pour les petits mais là c’est ma première mise en scène, avec d’autres acteurs… De temps en temps, je coache des amis comédiens pour leurs castings donc je sais m’adresser à un acteur et j’aime ça. Là, d’avoir le temps de le faire sur une comédie, avec un texte profond, c'était un cadeau : j’ai adoré faire naître les personnages avec les actrices ! Je suis très fière d’elles…
Plus concrètement, avec vos mots, comment pitcher cette pièce ?
C’est une comédie belge, c’est important à dire parce que je trouve que, comme les anglais, ils ont un sens de l’humour délicat, fin et profond en même temps. Je ne peux dévoiler la trame de fond car c’est une surprise : pourquoi se rencontrent-elles ? pourquoi vont-elles être bouleversées ? pourquoi les spectateurs en rient ? Ce sont des choses à venir découvrir…
On se demande finalement si ce que l’on nous présente n’est pas la réalité. Ces auteurs belges l’ont écrite au confinement, ils se sont intéressés aux relations humaines : a-t-on fait ce que l’on a voulu ? aimerions nous corriger certaines choses ? avons-nous une deuxième chance ? Les situations sont cocasses donc ça prête aussi à rire. Le spectateur comme les personnages vont se prendre les surprises en direct : les situations évoluent, la compréhension s’installe au fur et à mesure du spectacle pour tous, …C’est assez jubilatoire !
La pièce a été écrite par Valériane de Maerteleire et Thierry Debroux et je les remercie pour cette magnifique écriture !
Quels principaux retours du public avez-vous pu avoir à l’issue des premières représentations ?
Ces retours m’émeuvent moi et les comédiennes, c’est vrai…Une comédie peut être ingrate à répéter, dans le bon sens du terme, car il n’y a que la réponse du public qui nous dit si on a été sur le bon chemin. On a eu une réponse tellement positive, les spectateurs nous ont fait des retours vraiment agréables. Je les entends rire, être surpris, être enthousiastes, je les vois avoir une tellement grande banane en sortant… C’est génial, c’est cadeau !
Pour en revenir à la mise en scène de ce spectacle, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?
J’en ai forcément de façon inconsciente. Quand j’ai lu le texte, ça m’a plu et je savais que j’avais envie d’en tirer toute la fantaisie pour mettre en valeur la profondeur. Je voulais vraiment que les deux contrastes se rejoignent, que la tristesse et la joie s’entremêlent et que le public y prenne du plaisir. Je savais où j’avais envie d’aller…J’ai emmené mes actrices dans un voyage. Chacune prenait son personnage d’une certaine façon mais, pour que ce soit cohérent, il fallait les emmener toutes sur le même chemin. C’est au long terme que ça se construit et ça m’a plu… On ne peut pas attendre la justesse de la situation collective tout de suite, il faut laisser le temps aux acteurs d’y venir chacun à son rythme. Et c’est jubilatoire quand ça arrive… Elles m’ont donné de l’émotion ! C’était vraiment une belle complicité.
Nous le disions, trois personnages sont présents sur scène…Ce sont sans doute autant de choses différentes à aller chercher avec chaque comédienne ?
Un jour, la prof de maths de mon fils, au collège, lui a dit devant moi : « si tu ne sais pas, viens me voir, j’ai cinq façons différentes d’expliquer les choses », j’ai adoré et l’en ai remerciée, car c’est rare. Là, j’ai eu plaisir à parler de façon différente aux comédiennes, en me retrouvant un peu dans chacune d’elles. Toutes ont une perception différente des mots et du ressenti, c’est génial de voir qu’avec une personne, on peut dire ceci, qu’avec une autre il faut faire autrement, en s’adaptant, et que toutes vont se rejoindre. J’ai adoré faire ce travail avec elles ! En fin de séance, elles étaient toujours enthousiastes, ce qui était un cadeau pour moi car ce n’est pas toujours évident d’accepter les remarques et conseils... J’ai aussi beaucoup appris, en tant que comédienne, car ça fait miroir !
Il y a également de la musique dans la pièce, David Lustyk a composé les arrangements et amené les sons, j’ai eu plaisir à créer la mélodie de la chanson qui est comme une bulle de fantaisie, une image hors du temps. C’est vraiment un spectacle joyeux et surprenant !
Plus personnellement, comment avez-vous vécu les premières représentations ? Est-ce si évident que cela d’être dans la salle et non pas sur la scène ?
Oh, la, la, j’étais impatiente et en même temps saisie de trac. Car le jour J, la pièce ne nous appartient plus et c’est au public d’accueillir le spectacle. Avec la troupe, on a créé et, sur scène, l’alchimie s’est faite avec les spectateurs. Cela leur appartient et ça s’est super bien passé ! Donc maintenant, je suis là juste pour rappeler les grandes directions et donner quelques conseils clés, mais le travail est fait. Je suis très fière de mes actrices !
C’est vraiment agréable d’entendre les silences et les rires parce que ça conforte qu’on a été dans la bonne direction. C’est chouette !
En parallèle, vous l’avez rapidement évoqué, votre spectacle jeune public « Le voyage de Tohé » poursuit sa belle histoire…
C’est le début de la troisième année, déjà ! Je joue le dimanche après-midi au Théâtre du Marais. C’est un cadeau parce que le théâtre a un public très large, qui vient en nombre voir le spectacle. C’est génial, il y a un super accueil, j’en suis ravie !
C’est un magnifique voyage pour moi. Je devais jouer dans un théâtre à Boulogne qui m’a déprogrammée à la dernière minute, ayant décidé, cette année, de ne pas faire de spectacles pour enfants. On m’avait parlé du Théâtre du Marais, je les ai contactés pour savoir si une place pouvait être disponible début 2025 et ils m’ont répondu que c’était possible dès septembre…La proposition était telle que je ne pouvais pas la refuser. Je me suis arrangée pour que ce soit faisable !
Lors de notre précédent échange, vous veniez évoquer « Hot flash », votre premier court-métrage. La version longue de 8 minutes a un magnifique parcours, ce qui doit être une grande fierté pour vous…
Je ne me rends pas bien compte, tellement c’est dingue. C’était ma première réalisation, il y a bientôt un an…L’équipe avait été montée en un mois, j’avais écrit dix minutes de film et en avais proposé une version de deux minutes vingt au Nikon Film Festival 2024. Ce court-métrage avait été retenu dans les cinquante donc dans les 2% de sélectionnés, ce qui est une récompense hallucinante. J’ai eu besoin de temps, après, avec la monteuse pour valider la version plus longue car le rythme de la narration change. J’ai été super bien entourée !
On a fait deux projections à la SACD, j’ai trouvé l’écoute vraiment émouvante. Les retours ont été hyper encourageants. Le film a été sélectionné dans des festivals en Uruguay et dans le sud de la France. C’est génial ! J’ai envie que ça vive, que ça voyage car c’est un sujet qui me tient à cœur, qui touche les femmes, un sujet qui commence à sortir, qui est le dernier tabou féminin. Je n’ai plus envie que les femmes soient surprises par la nature, j’ai envie qu’elles soient informées et que l’entourage le soit aussi. J’ai des retours de jeunes hommes qui me touchent énormément, me disant s’être pris une claque en regardant le film. Juste pour cela, je suis émue et fière de l’avoir réalisé !
Enfin, vous avez récemment tourné dans un court-métrage en costumes d’époque…
Je connaissais des membres de La French Corp et c’était l’occasion de se retrouver. Je joue Marie-Antoinette dans « La fuite de Varennes », une comédie. Maxime Chefdeville, super réalisateur, a fait un sacré travail avec toute l’équipe. C’était génial de tourner en costumes, dans un beau château en Normandie. On avait même une calèche. Tout cela au service d’une histoire aux situations tellement cocasses et ridicules qui fait écho à ce que l’on peut vivre avec les politiques de tout temps, en déconnexion avec les gens ! J’ai adoré interpréter ce personnage et j’ai hâte de découvrir le film.
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Merci, Elisa, pour toutes vos réponses !