Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

theatre

Un Si Grand Soleil : Nicolas Buchoux nous parle de son personnage et en profite pour évoquer ses autres actualités artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Nicolas,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil », sous les traits du juge Laplace. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Les fans de la série ont souvent décrit ce juge comme antipathique. On pourrait même le trouver froid et psychorigide mais ce qui m’intéresse chez ce personnage, c’est la partie immergée de l’iceberg, à savoir le manque de reconnaissance et d’amour dont il a souffert et souffre encore. C’est pour cela que le plus important chez lui est d’avoir raison, coûte que coûte. J’essaie de l’incarner mais sans le juger. Il s’agit d’aimer son personnage, de le comprendre et c’est le travail que j’essaie de faire avec le juge Laplace. Parfois, de l’extérieur, on pourrait même s’interroger sur sa cohérence mais, souvent, il lui suffit d’une pique, quand il se prend la tête avec les avocats, par exemple, pour se justifier et retomber sur ses pattes. Dans le 1er épisode où il apparaît, la juge Alphand dit à Laplace « C’était juste une question… » et il lui répond, avec le sourire, « C’était une question de trop…Bonne journée ». A force, ce comportement devient une blague entre nous, sur le plateau, chacun se demandant ce que mon personnage va encore balancer.

A part lors de la défenestration de Vincent Garand, où il a montré un peu plus d’empathie, le juge Laplace est comme un poisson dans l’eau lorsqu’il est dans une confrontation hiérarchique. Dès qu’il peut mettre en avant son autorité et se montrer supérieur, il le fait, c’est un comportement parfois enfantin. Il ne peut pas s’empêcher de montrer qu’il a le pouvoir, ce qui peut parfois le rendre grotesque et désagréable. Le caractère de Laplace ressort à travers les enquêtes, il n’y a que, lors des rares moments avec le procureur, qu’il montre une autre facette. Autrement, il a du mal avec les personnages qui ramènent à eux l’autorité et qui mènent les choses. J’essaie, en tout cas, de l’humaniser pour lui donner d’autres contours. Je le trouve attachant mais ce qu’il donne à voir ne l’est pas…en tout cas, j’ai vraiment hâte que l’on explore ses fragilités.

Au-delà du personnage, cela doit être plaisant d’être entouré d’une telle équipe, énormément investie, à qui de beaux moyens techniques et artistiques sont donnés…

Oui, c’est impressionnant ! C’est une véritable fourmilière. Chacun est passionné par son métier, et essaie, dans ce temps imparti, de donner le meilleur, pour offrir au public un rendu de qualité. Les réalisateurs créent même des choses que l’on ne voit pas ailleurs, il y a vraiment une intention à l’invention et à la créativité, c’est excitant et j’adore être de cette aventure ! On n’a pas beaucoup de temps, certes, mais on se met dans cette disposition pour être encore plus à l’écoute de ce qui se passe. On utilise les contraintes du tournage pour en faire des forces.

 

@ Sarah Robine

 

Face à ce rythme soutenu de tournage, sans doute que votre parcours artistique vous aide à soutenir cette organisation ?

Au théâtre, on a du temps pour explorer, c’est un travail sur la durée, de plusieurs semaines. C’est la grande différence avec un tournage. Sur le plateau, le travail ne peut pas se faire le jour même, il se fait en amont, dans la recherche et la documentation. On se prépare pour être prêt à s’adapter au maximum de situations possibles, un peu comme un athlète avant les Jeux Olympiques qui se met en condition. Le but est de s’enlever une pression, et d’avoir suffisamment travaillé pour connaitre les enjeux du personnage, afin de ne plus avoir à penser ni à la scène, ni à la caméra, ni au public, on est simplement dans le moment présent avec les partenaires.

Même si ce n’est jamais évident, regardez-vous le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu ?

Sur une des premières scènes que j’avais à tourner avec le commissaire, il était écrit que mon personnage était dans une colère franche et je me suis rendu compte que ce choix de jeu marchait moyennement pour mon rôle. C’est moins vrai pour d’autres personnages, qui peuvent être des boules de feu, alors que le juge Laplace est assez psychorigide, il est dans un cadre, il contrôle beaucoup. C’est aussi fonction des couleurs offertes par les partenaires de jeu, avec qui il faut trouver la bonne alchimie pour rendre la scène cohérente.

Trouver le bon dosage entre la rigueur de l’écriture pour ce rôle et la liberté de jeu, entre ce que je prépare et ce que je propose au final. J’utilise maintenant davantage le langage châtié du personnage pour en faire une force : sur des formules anciennes, je fais sonner ce côté un peu galvaudé.

En complément, des longs-métrages dans lesquels vous avez tourné vont bientôt sortir…

Oui, « Maison de retraite 2  », suite du premier volet, réalisée par Claude Zidi Jr, et produit par Elisa Soussan et Kev Adams (My family - The man), sortira en février, dans laquelle j’interprète Maître Latuyère, huissier de justice. Je ne peux hélas rien révéler mais on va dire que mon personnage sera une étape importante dans la suite de l’histoire. Ce fut un plaisir immense de travailler sur ce film, cela m’a permis d’explorer le registre de la comédie. J’ai eu une grande liberté dans le travail et me suis immédiatement senti en confiance. Tout en étant une comédie populaire, le scénario est vraiment bien ficelé, dense et il y a une véritable attention portée aux dialogues de chaque personnage.

Un autre projet de cinéma me tient très à cœur, celui de la sortie de « Fanon », j’espère fin 2024. C’est le troisième long-métrage de Jean-Claude Barny, produit par Sébastien Onomo (Special Touch Studios), il s’agit d’un biopic sur Frantz Fanon, figure emblématique de la psychiatrie. Le film parle de sa période algérienne, où il était nommé psychiatre en chef à l’hôpital de Blida. L’histoire est concentrée sur ses quelques années là-bas, ce qui permet de traiter du rapport à l’autre, du rapport colonialiste antisémite de l’européen vis-à-vis de ceux que l’on appelait les indigènes mais qui étaient en fait les habitants du pays. A travers un biopic sur une partie de la vie de Frantz Fanon, cela permet de parler de problématiques fortes, notamment celle du regard que l’on pose sur l’autre. Je fais un officier de renseignements, un mec qui pense à sa carrière d’abord, un mec qui fait bien, voire trop bien, son boulot,…  il identifie les réseaux de résistants du FLN pour les dénoyauter. Il met en place toute une stratégie pour avoir des indics, dans un climat antisémite très pesant. Cette vision raciste, ainsi que le fonctionnement politique et administratif, pendant la colonisation, ont malheureusement contaminé la psychiatrie de l’époque. Quand Fanon est arrivé, il a dynamité tout cela…Il arrive comme psychiatre mais, en côtoyant les algériens, il rejoint leur combat pour l’égalité de tous. Ce qui est « beau », c’est qu’il arrive en tant que médecin et qu’il meurt en tant que combattant de la liberté.

 

@ Sarah Robine

 

En 2024, vous allez tourner un court-métrage qui vous tient particulièrement à cœur…

Oui, c’est l’adaptation d’une nouvelle de Boris Vian, « L’amour est aveugle », où j’aurai le plaisir d’incarner le rôle principal. C’est un projet magnifique, qui sera réalisé par Aurélie Le Roch et produit par Sébastien Lagoszniak (Lago Films) : mais si on lit la nouvelle, on comprend que c’est en fait, la brume l’héroïne du film. Brume qui va exciter les passions et qui va mettre les gens dans un érotisme torride. Mon personnage se retrouve spectateur impuissant victime de ce monde. D’un coup, il subit le monde et va du coup évoluer dans une souffrance, avant d’aller vers une libération. C’est un registre que j’ai hâte d’explorer, cela me permettra de me plonger dans la naïveté, la souffrance, la beauté et la délicatesse. Visuellement, ça va être très coloré et marqué, ce sera un arc en ciel émotionnel. C’est fantastique pour moi de rejoindre cette aventure aussi ambitieuse, digne d’un long-métrage.

Sans oublier le théâtre, un autre art qui vous passionne…

Actuellement, je joue dans une pièce autour de l’accompagnement de fin de vie, « Le voyage d’Alice en Suisse » de Lukas Bärfuss, mis en scène par Stéphanie Dussine. Monter cette pièce par rapport à l’actualité en France est une super opportunité. C’est l’histoire d’un médecin euthanasiste qui tombe amoureux d’une jeune femme ayant une maladie incurable. Il va l’aider à quitter ce monde mais il va se passer entre eux quelque chose d’indicible, ce n’est pas un amour passionnel, il va y avoir une attirance entre eux, comme deux âmes qui se retrouvent, ce qui va énormément compliquer le parcours de ce médecin.

C’est vraiment une rencontre avec un personnage comme ça arrive peu, où je me suis laissé dépasser par ce qui arrivait sur le plateau. Je me suis vraiment effacé au profit de la situation et du personnage. A chaque fois que je rentre sur scène avec ce personnage, j’ai l’impression que c’est moi, Nicolas, qui arrive et qui me mets en disposition et en écoute de ce qui se passe. C’est une expérience assez unique, je n’ai pas l’impression, sur le plateau, d’être en jeu, j’ai l’impression d’être juste au service et à l’écoute de ces patients, personnages de la pièce, qui souffrent. C’est hyper puissant ! Le texte est absolument magnifique, la pièce est humaine, philosophique et politique, on a été finalistes du concours des jeunes metteurs en scène au théâtre 13. Là, la pièce est en pourparlers pour de nouvelles dates l’année prochaine, après un accueil unanime du public. Tous les gens sont venus nous voir, touchés et bouleversés, quelle que soit leur génération. C’est mon plus beau cadeau ! Ce n’est pas une pièce déprimante en tout cas, c’est une pièce qui appelle à la vie…

Merci, Nicolas, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

Partager cet article
Repost0

Natalia Pujszo nous parle de ses deux belles actualités sur scène !

Publié le par Julian STOCKY

@ Emmanuelle Swan

 

Bonjour Natalia,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, tous les mercredis soir à 19h, à la Gaité Montparnasse, dans le spectacle « Les Vilaines ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, on est vraiment très fières d’être à la Gaité Montparnasse, qui est vraiment un très beau théâtre. On est super bien accueillies. On a vraiment un beau confort, on a notre petite loge, la salle est magnifique donc c’est super. C’est un peu un aboutissement : je suis sur ce spectacle depuis deux ans, on avait fait deux festivals d’Avignon et des dates de tournée, mais pas encore de dates parisiennes…Enfin, on peut se produire sur les planches parisiennes, enfin on peut inviter tous les gens que l’on voulait inviter et qui ne pouvaient pas forcément venir à Avignon ou ailleurs. On peut enfin leur montrer notre travail !

Je pense aussi à Margaux, notre collègue de scène, qui est sur le spectacle depuis la création, il y a trois à quatre ans, elle n’avait jamais encore fait de « vraies » dates à Paris, elle avait elle aussi l’envie de le montrer à plein de gens, surtout qu’il a énormément évolué depuis sa création. Lucille, pour la petite anecdote – elle va rire si elle lit ça – connait sa première programmation parisienne tout court. On est donc très contentes !

 

 

Le spectacle est à l’affiche jusqu’au 7 janvier au minimum, une première prolongation a ainsi déjà été confirmée, d’autres sont espérées. Cela doit être une fierté après aussi peu de dates ?

Tout à fait ! A la base, on était sûres de jouer jusqu’à fin novembre et, là, on est prolongées jusqu’au 3 janvier, on est vraiment contentes, c’est signe que ça marche et on espère qu’il y aura encore une autre prolongation, peut-être avec des soirs en plus, pour le jouer le plus souvent possible.

Globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public à l’issue des représentations ?

Il y a toujours quelque chose qui nous fait rire, à la fin, quand on sort faire des photos avec les gens et partager leurs avis : à chaque fois, la première réaction est « oh, mais elles sont grandes » ou « mais vous n’êtes pas si vilaines ». C’est vrai qu’avec les talons et les chignons, on a l’air d’être encore plus grandes que ce que l’on est ! En tout cas, et ça nous fait très plaisir, les gens mettent en avant que l’on est toutes les trois bonnes comédiennes, bonnes chanteuses et bonnes danseuses, que l’on est vraiment pluridisciplinaires. Aussi que l’on est toutes les trois très différentes dans nos personnages et que ça marche super bien. Notre travail d’interprètes est valorisé, ce qui nous fait plaisir. Après, évidemment, les gens adorent le côté cabaret, avec l’humour, les costumes, les décors. Le côté frais du spectacle est également mentionné, on nous dit qu’il met de bonne humeur.

 

 

Nous l’avons dit, le lieu est un très bel écrin, c’est un cadre qui correspond parfaitement au contenu du spectacle….

Exactement ! Avec les sièges rouges du théâtre, il y a un côté cabaret chaleureux et intimiste. C’est vrai qu’il est très bien fait. Même s’il y a 400 places, on ne les sent pas, il est construit d’une façon où tout le monde est englobé. Là, c’est un peu arrondi donc chacun est impliqué énergétiquement. C’est important pour ce spectacle ! Une partie de la représentation se passe dans les loges imaginées d’un théâtre, où on est derrière nos coiffeuses, en train de se préparer et de parler entre nous, c’est comme si on rentrait dans l’intimité de ces trois filles, il y a donc besoin d’avoir une proximité quand même.

Le fait d’avoir cette routine hebdomadaire dans un même lieu vous permet-il d’appréhender et d’aborder différemment les représentations ? Ou le faites-vous de la même façon que lors d’une tournée ?

Je ne vois pas forcément de différence particulière : c’est une fois par semaine et non pas tous les jours, c’est un peu comme des dates de tournée, même si on est installées au théâtre. On peut y laisser certaines affaires, on a nos marques donc, de ce côté-là, on est évidemment beaucoup plus à l’aise qu’en tournée mais, pour ce qui est de jouer le spectacle, une semaine, c’est long et court à la fois. Quand on revient avec les filles, on a toujours l’impression que ça fait 1 000 ans que l’on n’a pas joué et, même temps, que c’était hier. A Avignon par exemple, c’est vraiment tous les jours…Ici, en une semaine, on a toutes nos activités à côté, je fais par exemple « Merlin, la légende musicale » en parallèle, parfois d’ailleurs le jour-même, donc il faut quand même se remettre dedans à chaque fois.

 

 

Un mot peut-être sur votre deuxième participation à Avignon en juillet dernier ? Le théâtre était plein pendant trois semaines, malgré la forte concurrence, ce qui a certainement dû vous faire particulièrement plaisir….

Oui, oui, on était vraiment contentes que ça se passe aussi bien que la première année, avec autant de dates complètes. C’est vrai que c’est agréable, on se dit que l’on ne travaille pas pour rien, d’autant plus que le tractage et les parades sont quand même fatiguant. Notre travail a été récompensé et on est vraiment fières que les gens aient été fidèles une deuxième année.

Le midi, on était à pieds dans de petites robes de couleur qui ne sont pas celles du spectacle et le soir, on était en 2 CV, habillées en corset, déjà prêtes à monter sur scène. C’est sûr que ça fonctionnait bien avec cette voiture, les gens nous repéraient de loin. C’était sympa et agréable, on a beaucoup aimé cette parade en 2 CV !

En parallèle, vous l’avez dit, vous êtes de retour dans la nouvelle saison du spectacle « Merlin, la légende musicale », aux Folies Bergère. C’est un cadre magnifique pour un spectacle qui l’est tout autant…

C’est vrai que j’ai beaucoup de chance ! Encore plus les jours où j’enchaine les deux, à 14h aux Folies Bergère et à 19h à la Gaité Montparnasse. C’est un plaisir de reprendre ce rôle de la chevalière Azénor. C’est un personnage vraiment très important pour moi, c’est comme si je revenais dans mes petits chaussons, j’ai retrouvé mes marques de suite et très facilement. J’adore jouer ce rôle, dans ce magnifique lieu. On est repartis pour une troisième saison, jusqu’à début janvier.

Ces deux rôles que nous avons évoqués sont quand même très différents : une chevalière l’après-midi, une show-girl le soir, on n’est pas dans le même délireJ. Mais, forcément, tout ce que je fais en parallèle nourrit la comédienne que je suis, que ce soient les tournages ou les exercices avec des réalisateurs voire des directeurs de casting.

 

 

Vos prochaines dates ouvertes au public seront pendant les fêtes de Noel, une période idéale pour venir voir en famille ce spectacle…

C’est ça ! Mes prochaines dates sont les 27, 28 et 30 décembre. J’ai deux doublures pour les trois dates ouvertes au public que je ne peux pas faire avant.

Pour terminer, quelles seraient vos autres envies pour la suite de votre parcours artistique ?

Des tournages ! C’est vrai que je suis beaucoup sur scène, j’adore cela mais j’aime aussi le cinéma, j’aimerais en faire plus souvent.

Merci, Natalia, pour toutes vos réponses !

 

@ Emmanuelle Swan

 

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Ici tout commence : Sandra Dorset nous raconte son arrivée prochaine dans la série et évoque aussi son actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Sandra,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons vous retrouver à partir du 6 novembre prochain dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », sous les traits du personnage d’Anne Furiani. On imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, j’étais ravie d’avoir le casting et, cela me paraitre prétentieux mais ça ne l’est pas du tout, j’étais persuadée que j’allais le faire. Je regarde tous les soirs depuis la création, avant d’aller au théâtre, j’ai ça en tête et j’étais presque sûre, un jour, d’y tourner ! Je suis donc très contente !

C’est une expérience incroyable, c’est un rythme de fou, respect à tous ces acteurs qui font jusqu’à 8 séquences par jour. Ils apprennent le texte le jour même grâce à l’habitude, alors que je dois encore l’écrire pour l’apprendre 3 jours à l’avanceJ.

Le cadre de tournage est magnifique, il vous aide sans doute à vous projeter dans le jeu et dans le personnage ?

C’est toujours plus agréable de travailler dans de « vrais » lieux. Le cadre est absolument sublime, il n’y a rien de mieux que la pierre, c’est un plaisir inouï. J’aime aussi l’effervescence du plateau, on croise et on salue toute la journée des comédiens, des techniciens,…C’est une grande famille, une grande colo mais très sérieuse. Vraiment, c’est très agréable, on a une grande chance de travailler dans ce cadre !

Dans quel contexte arrive votre personnage ?

Anne est une femme mariée à Nicolas, joué par Laurent Cyr et nous sommes les parents adoptifs de Carla, jouée par la belle Aaricia Lemaire. On arrive au château parce que notre fille est enceinte. En tant que parents, on s’interroge : elle a 18 ans, elle vient d’intégrer une école extraordinaire, ne va-t-elle pas gâcher sa vie ? On est plutôt à dire que, non, il ne faut pas aller au bout de cette grossesse… C’est une réaction primaire, qui doit arriver souvent je pense.

 

 

Au fur et à mesure de vos journées de tournage, vous êtes-vous rapprochée d’Anne et inversement ?

Oui, je me suis rapprochée d’elle, je me suis donnée quelques libertés et j’attends les retours avec impatience.

Ce personnage vous permet sans doute une palette de jeu large et variée…

C’est un rythme soutenu, il faut vraiment arriver préparé et être capable de changer si on nous dit quelque chose. Ca va tellement vite qu’il faut être en permanence au plus près de la sincérité du moment, c’est en tout cas comme cela que j’ai travaillé. J’ai tourné également avec Frédéric Diefenthal, il aime bien nuancer, apporter des ruptures dans l’écriture pour que ce soit plus fluide et plus naturel donc j’ai beaucoup apprécié travailler avec lui.

En tout cas, j’ai préparé ce rôle comme une maman qui a peur pour son enfant et pour son avenir, en essayant d’être la plus sincère possible.

La série est à l’image depuis 3 ans maintenant. Sans doute que le fait de regarder le programme depuis le début vous a aidée à appréhender le contexte et l’environnement ?

Oui, je pense qu’en tant que comédien, il est important de regarder toutes les séries qui passent, sans forcément le faire au quotidien. Cela aide à voir la façon de jouer des copains pour, quand on arrive sur le plateau, avoir les mêmes codes de jeu. Je trouve que c’est une de nos responsabilités : surtout quand on a un casting pour un programme, il est important de savoir où on va.

 

 

Vous l’avez dit, le rythme de tournage est soutenu. Votre parcours artistique vous a certainement permis de vous adapter ?

Ce n’est pas évident, les récurrents sont habitués, je le disais, ils apprennent presque le texte le matin même. Ils ont le rythme et les codes. En tant que guest, on arrive dans une machine hyper huilée où il y a très peu de temps. Il faut être efficace d’emblée. A chaque fois que j’arrive dans ce genre de série, je ne suis pas bien car ce n’est pas évident. J’avais fait « Plus Belle La Vie » en 2022, j’étais en sueur le premier jour, je tremblais. Après, ça se détend, on voit que les gens sont sympas et que tout le monde aide. Du coup, on est tellement à l’aise ensuite qu’on a envie que ça dure encore et encore.

La diffusion à venir vous permettra aussi certainement de capitaliser sur votre jeu…

Exactement ! Je regarderai avec attention pour voir comment ça rend et comment je me juge, afin de m’améliorer encore.

Dans un autre registre, vous êtes sur scène au Théâtre du Palais Royal, dans la pièce « Edmond », vous approchez, personnellement, de votre 865è représentation. Quel regard portez-vous sur cette aventure ?

Quand je suis arrivée, je savais déjà que c’était un succès. Il y avait eu 5 Molières, le théâtre était déjà rempli. Je fais partie de l’équipe 3, on était 7 à 8 nouveaux à arriver en même temps dans une certaine joie, la gratitude était inouïe. On était de suite partis en tournée, on a vu immédiatement le succès en province et l’accueil incroyable des théâtres. J’ai envie de dire merci à la vie de m’avoir amenée là. Ça continue et c’est incroyable, c’est extrêmement rare à Paris, ça n’arrive presque jamais de jouer aussi longtemps. Le spectacle fonctionne, il est populaire et de qualité, c’est du divertissement et du spectacle en même temps, Alexis Michalik a beaucoup de talent. C’est magique et ça continue ! On ne va pas s’arrêter, le but est de dépasser « La cage aux folles » et leurs 1800 représentations. Nous en sommes à 1500, il nous en reste donc 300, d’ici 2 ans sans doute.

En quelques mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

Edmond Rostand est le personnage central de la pièce, tout tourne autour de lui, au moment où il écrit « Cyrano de Bergerac ». On découvre comment il a écrit cette pièce, entouré de nombreux protagonistes, certains fictifs et hauts en couleurs, d’autres qui sont là depuis le début. C’est un tourbillon, ça n’arrête pas. En plus, on change les décors à vue…On est donc tous au même niveau, on est tous « manutentionnaires » et acteurs, personne n’est au-dessus de personne. J’aime bien, c’est plutôt un bon esprit.

Quels rôles avez-vous la chance d’interpréter ?

Je suis Maria Legault, une actrice qui a existé, elle est capricieuse, c’est donc une grande joie de pouvoir jouer un tel personnage, avec du caractère et qui ne se laisse pas faire. Elle est haute en couleurs. J’aime beaucoup un moment en particulier, quand Maria tombe dans une trappeJ. J’interprète également Jacqueline, une habilleuse, elle incarne la joie de vivre, elle aime danser le french-cancan. Tout cela est joyeux, vivant, dynamique, j’aime beaucoup mes deux personnages. J’ai une grande chance, vraiment !

 

 

Globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public à l’issue de la représentation ?

Les gens nous remercient, ils nous disent que c’était magique. Je me souviens d’une femme qui nous avait dit être en dépression depuis plusieurs mois, qui ne voulait initialement pas sortir et qui avait finalement passé une bonne soirée. L’art sert à cela, c’est un voyage, pendant un temps donné, qui permet de ne plus penser à sa vie ni à ses problèmes, en s’évadant.

Pour finir, quels sont vos projets et envies artistiques du moment ?

J’ai un ami, Gabriel Marc, qui écrit une pièce sur Bette Davis et il aimerait que je la joue. On a fait quelques lectures, on a commencé à travailler, c’est vrai que c’est un projet incroyable, à l’image de la vie de cette femme. J’aimerais vraiment beaucoup que ça aboutisse car il y a plein de choses à jouer. C’est une femme forte mais aussi sensible, elle a élevé ses enfants toute seule, elle n’a pas bon caractère mais est considérée comme la plus grande actrice d’Hollywood.

J’aimerais beaucoup tourner à l’étranger, je parle très bien anglais, j’adorerais partir six mois voire un an pour tourner une série. Pourquoi ne pas jouer une reine française complètement folle qui débarque au royaume britannique ? Je vais aussi me mettre à l’espagnol pour m’ouvrir le champ des possibles en allant voir ce qui se passe ailleurs.

Merci, Sandra, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Partager cet article
Repost0

Estelle Breton nous présente les différents spectacles théâtraux de fin d'année qu'elle accompagne !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Estelle,

Merci de nous accorder un peu de votre temps pour cette nouvelle interview !

A l’approche de la fin d’année, votre actualité théâtrale, que ce soit sur les planches ou à l’écriture, reprend de plus belle, avec trois spectacles différents, autour du thème de Noel : deux qui sont à l’affiche depuis plusieurs années et un nouveau, que vous avez récemment écrit. Justement, à titre personnel, on imagine sans doute la joie et la fierté de voir ce dernier se concrétiser sur scène ?

Oui, c’est vrai, ça fait toujours plaisir, c’est un peu comme un bébé, c’est vraiment gratifiant ! Il y a toujours une appréhension, je me demande si ça va plaire, ce qui va marcher, ce qui va moins bien fonctionner et qu’il faudra rectifier par la suite. Comme c’est le troisième, j’ai une petite expérience maintenant et je me dis que ça devrait quand même bien plaire !

En quelques mots, sans tout en dévoiler, comment présenter ce nouveau spectacle, que vous avez écrit et qui sera interprété par un autre comédien ?

Il s’appelle « Un Noel magique », c’est l’histoire d’un garçon qui vient remplacer son copain magicien, tombé malade. Il se fait passer pour lui pour faire apparaitre le Père Noel mais comme il n’est pas magicien, il va devoir trouver une formule magique pour le devenir : il aura des épreuves et, avec l’aide des enfants, par l’intermédiaire de tours de magie, il va pouvoir récupérer toute la magie des petits pour faire apparaitre le Père Noel.

C’est un spectacle à partir de 3 ans, jusqu’à 12 ans. On veut que ça plaise à tout le monde, il y a différents niveaux de lecture, avec de petites références également pour les parents qui accompagnent les enfants. C’est important !

Le spectacle se jouera dans toute la France, on ira jusqu’à Tarbes par exemple. C’est aussi le cas pour les deux autres spectacles, les équipes peuvent faire pas mal de routeJ.

Si l’on revient quelques temps en arrière, quelles avaient été vos principales sources d’inspiration pour l’écriture de ce nouveau spectacle ?

Mon mari, Martin, produit également des spectacles, il est donc en lien direct avec les clients et avait remarqué qu’il y en avait plusieurs qui cherchaient un spectacle de magie. Chose que l’on n’avait pas. Cela nous a donné l’envie et l’idée d’en écrire un, à travers aussi ce que l’on sait faire donc avec beaucoup d’interactivité et des enfants qui montent sur scène. On a mélangé cela à des tours de magie en inventant une véritable histoire.

Nous l’avons dit, deux autres spectacles seront à nouveau à l’affiche en cette fin d’année, dont un dans lequel vous jouerez. Sans doute êtes-vous ravie de retrouver la scène dans ce cadre si agréable ?

Oui, oui ! Le public enfant ne ment pas : si jamais ça ne plait pas, on le sait…bon, heureusement ce n’est encore jamais arrivé ! C’est vrai que les petits nous donnent une énergie incroyable. On peut arriver parfois un peu fatigués, après s’être levés très tôt, avoir fait deux heures de route pour une représentation à l’aube. Mais, dès la première entrée sur scène, je les fais tout de suite participer, j’entends leurs réactions et, là, je sais que c’est bon, que j’ai toute leur énergie et ça m’aide à me lancer. C’est très plaisant et très jouissif !

Avec le jeune public, on vous imagine être encore plus attentive aux réactions que face à des adultes car on sait que les enfants peuvent être plus spontanés et sans filtre…

Oui, c’est vrai que les enfants se permettent un peu plus de petites réflexions. Il y en a que j’entends et auxquelles je réponds mais je ne le fais pas trop souvent, sinon ils croient qu’ils peuvent dialoguer, alors que l’on reste quand même dans un spectacle. Mais comme c’est très interactif, je leur pose régulièrement des questions auxquelles ils me répondent donc je n’ai pas trop de problème. A l’inverse, quand on joue par exemple pour un comité d’entreprise, il n’y a parfois que dix enfants et on sent rapidement que c’est plus calme. Là, au contraire, on va aller encore plus les chercher, les faire crier et participer.

Certains ados ou pré-ados, parfois, n’osent pas s’exprimer au début, pensant que c’est un spectacle pour enfants mais non en fait. Alors, quand, au bout de la deuxième épreuve, ils sont à fond avec nous, on a tout gagné !

Précédemment, quels principaux retours avez-vous pu avoir sur ce spectacle, de la part des enfants comme des parents ?

C’est chaleureux, on a toujours des câlins de la part des enfants. Ils passent un bon moment. On n’a jamais eu de retours des adultes sur le fait que les enfants seraient trop petits ou trop grands, au contraire comme on essaie de s’adresser à tous les âges, ce point positif ressort et on nous le dit.

 

 

Un troisième spectacle sera, on l’a évoqué, à l’affiche, c’est le plus « ancien », avec trois équipes en alternance…

Dans « SOS Père Noel », la Mère Noel attend son mari mais on apprend qu’un méchant l’a fait disparaitre. Du coup, pour le retrouver, cinq épreuves seront réalisées par la Mère Noel, avec l’aide des enfants et d’autres personnages : une épreuve sportive, une de géographie, une de magie, un combat et une énigme. Encore une fois, c’est interactif, les enfants montent sur scène et, grâce à eux, le Père Noel est retrouvé. On s’aperçoit, à la fin, que c’était en fait une farce de ce dernier pour tester les enfants… J

Au-delà de l’aspect festif du thème de Noel, on retrouve donc un côté très ludique pour les enfants, qui apprennent en s’amusant…

Exactement ! Dans les écoles, c’est effectivement un retour que l’on nous fait : « c’est bien, c’est ludique, on apprend des choses, lors des questions, énigmes ou quizz ».

Plus personnellement, au-delà de l’écriture et du jeu, il y a également pour vous toute cette face cachée de l’organisation des dates de tournée et de retour d’expérience des spectacles, pour capitaliser ce qui aura fonctionné ou non…

Tout à fait ! Ce sera très très important de partager les retours du dernier spectacle avec le comédien, pour savoir ce qu’il faudrait modifier, améliorer et ce que l’on pourrait tester. C’est vrai que, avant chaque première, je suis un peu stressée, tellement ça me tient à cœur. Mais, en même temps, je me demande toujours si j’ai le recul nécessaire…

La production est un travail monstrueux : les échanges avec le client, les contrats, la logistique de la tournée, surtout quand on a plusieurs équipes sur le même spectacle, l’organisation des plannings, les billets de train, les réservations d’hôtel et de voiture, les costumes à rafistoler,…C’est vrai que c’est un travail que l’on ne voit pas forcément et qui prend énormément de temps !

Plus globalement, à quelques semaines de cette nouvelle saison artistique autour du thème de Noel, que peut-on vous souhaiter ?

De faire rêver encore plus d’enfants ! Que tout se passe bien…Que ce tout nouveau spectacle marche comme ceux d’avant…

En complément, quels sont vos autres projets et envies artistiques pour début 2024 ?

Il y a plusieurs choses…J’aimerais monter une comédie qu’a écrite Rémi Viallet. C’est un spectacle à deux comédiens. J’ai aussi écrit un scénario avec ma sœur, c’est un court-métrage sur l’autisme, qui me tient énormément à cœur car c’est un sujet que je connais bien et qui me touche beaucoup. J’ai aussi fait une formation de doublage en avril, j’ai commencé à travailler dans ce domaine et j’espère qu’il y aura encore plus de contrats de ce côté-là en début d’année prochaine.

Ce fut un plaisir, Estelle, d’échanger avec vous !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Marie-Cécile Sautreau évoque sa belle actualité théâtrale et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Marie-Cécile,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, à la Divine Comédie, dans la pièce à succès « Je t’aime à l’italienne et à l’algérienne ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de retrouver la scène avec cette pièce qui connait un énorme succès depuis des années ?

Oui, je suis hyper contente d’avoir rejoint l’aventure, surtout avec Kader et Hugues que j’apprécie énormément. On s’est croisés plein de fois au fil des dernières années parce que, finalement, le milieu de la comédie et de l’humour est assez petit. C’est vrai que, quand ils m’ont proposé de rejoindre ce beau projet, j’ai tout de suite dit oui. Je suis très contente parce que, en plus, c’est un rôle complètement différent de ceux que j’avais l’habitude de jouer dans les autres pièces, c’est un vrai challenge pour moi, je m’éclate et on passe de supers moments. J’avais fait beaucoup de dates de tournée avec « Et elles vécurent heureuses » de Vanessa Fery, on en a faites aussi avec cette pièce, même à l’international il faut le direJ, ce qui était chouette et, là, de reprendre une vraie programmation régulière à Paris, du mercredi au dimanche, est un réel plaisir ! Cela nous permet notamment de retrouver tous les soirs le public.

Avec vos mots, comment présenter cette pièce ? De quoi parle-t-elle ?

Sans trop dévoiler ce qui se passe bien évidemment, Carlo, un italien, doit annoncer à son meilleur ami Farid qu’il sort avec sa sœur Aicha depuis deux ans, qu’ils s’aiment et qu’ils vont se marier. Bien évidemment, Farid va être dans tous ses états, il va se passer plein de choses, jusqu’à l’arrivée de Rachel, que j’interprète, qui va tout bouleverser. Là, je ne peux pas trop en dire plus mais, pour donner une idée au public, c’est un peu dans la même veine que le film « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? », c’est une vraie comédie sur le vivre ensemble. Encore plus aujourd’hui, on a besoin de rire sur un sujet tel que celui-ci donc cette pièce fait du bien !

Le mot parfait est « tolérance », c’est vraiment un spectacle sur la tolérance, sur l’acceptation de l’autre, c’est une comédie romantique mais universelle, al dente et avec un peu de harissa par-dessusJ.

Sur certain traits de sa personnalité, vous retrouvez-vous en Rachel ?

Oui, bien sûr ! Ce qui est bien, c’est qu’avec chaque personnage que j’ai interprété, j’ai été plus ou moins proche d’eux. Là, je ne suis pas spécialement proche de son caractère, c’est une fille qui a beaucoup de poigne, beaucoup de répartie, qui tient un peu les manettes, surtout dans sa vie de couple, qui a du répondant et qui est un peu autoritaire même, qui a ces sautes d’humeur hilarants. Dans chaque personnage que je joue, j’y mets forcément un peu de moi. C’est moi mais de cette manière-là donc, forcément, je m’y retrouve, on se ressemble sur plein de choses parce que je nous trouve des points communs pour pouvoir l’interpréter. C’est très agréable car, du coup, on s’attache à son propre personnage.

 

 

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public à l’issue des représentations ?

Ce qui est incroyable dans ce spectacle, c’est qu’il est universel. Il touche tout le monde, toutes les communautés, toutes les religions et tout le monde rigole ensemble. C’est hyper agréable de sortir de scène et de voir tous ces gens qui ont vécu le même moment, avec beaucoup de bienveillance. Je trouve qu’il y a beaucoup d’amour dans ce spectacle, c’est vraiment le message que l’on fait passer et qu’on veut donner. Je ne peux pas dévoiler la fin mais elle soude un peu tout le monde. Cela fait une semaine que l’on a repris à Paris et les retours sont super. C’est une pièce qui marche depuis six ans, qui est rodée, on n’est pas sur une création, il est sûr qu’elle a évolué donc, là, au bout de six ans, c’est un spectacle hyper abouti. Du coup, c’est super agréable !

C’est, pour vous, une reprise de rôle. Est-ce si facile que cela de sauter dans un train lancé à grande vitesse ?

Autant quand on arrive sur une création, le train n’est pas en marche parce que l’on monte à bord alors qu’il n’est pas encore parti. Il y a alors une sorte de confort mais aussi d’inconfort parce qu’on ne sait pas ce que ça va donner. Là, j’arrive sur quelque chose d’hyper rodé et, finalement, ce sont vraiment les partenaires qui t’attrapent, te font monter dans le train et tu n’as pas le choix. Du coup, c’est hyper agréable, tu montes et tu es déjà dans une énergie, dans une pièce aboutie, rodée et qui cartonne. Il faut alors « juste » performer dans ce tourbillon, c’est un vrai challenge mais c’est génial car ça marche donc je suis contente !

Avant même de savoir que vous alliez rejoindre cette aventure, aviez-vous vu cette pièce, pour votre plaisir personnel ?

J’avais vu ce spectacle en captation mais pas en vrai. A chaque fois qu’il se jouait, j’étais moi aussi sur scène, à Paris, non-stop, tous les soirs avec une autre pièce. Mais j’avais des amis qui jouaient dedans, j’en avais bien évidemment entendu parler donc j’avais pu voir la captation, ce qui était déjà formidable. Cette dernière m’a aidée dans ma reprise de rôle. Cela peut être traitre parce qu’on a aussi cette tendance normale à faire la même chose : l’esprit enregistre ce qu’on voit et incite à faire de même. Après, le but est de se détacher de ce que faisait l’autre comédienne parce que l’on est toutes uniques, avec chacune notre personnalité et notre propre jeu. Par contre, il y a des rendez-vous à avoir et la captation aide à cela. Dans une comédie, les vannes sont écrites et si on ne les dit pas d’une certaine manière, ça ne marche pas donc c’est très millimétré, comme une partition de musique.

A titre personnel, à ce stade-là des dates parisiennes, est-ce uniquement le plaisir qui prédomine chaque soir ?

Franchement, ce n’est vraiment que du plaisir ! Surtout après un Avignon, on est plus que rodés. Mais, rapidement, ça n’a été que du plaisir parce que j’ai la chance d’être entourée de Kader Nemer et Fabrice Abraham, mes deux partenaires de scène, qui sont incroyables et avec qui on s’entend super bien. On s’amuse vraiment ! Je pense que si, dans ce genre de spectacle, on ne s’amuse pas, c’est compliqué…Il y a toujours la petite concentration avant et le petit stress qui arrive mais c’est du bon stress, c’est vraiment l’envie d’y aller et de tout donner pour que les gens passent un bon moment.

En plus des dates parisiennes, la tournée se poursuit et vous aurez la chance d’en faire partie…

Absolument, on a pas mal de dates de tournée prévues. On joue à Charleroi, en Belgique, en novembre. On part jouer en Normandie aussi…Plein de dates sont déjà calées jusqu’en 2025 ! C’est un rythme assez intense, on va gérer Paris et la tournée, c’est le plus beau métier du mondeJ. On a pour cela une super double équipe, constituée de Fouad Reeves, Karim Kai et Audrey Rousseau, que je connais très bien, elle avait joué dans une de mes pièces, « Mon enterrement de vie de jeune fille ». On se suit et c’est hyper chouette ! Elle et toute l’équipe assurent, vous passerez une super bonne soirée avec eux aussi !

 

 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

J’ai plutôt envie de souhaiter aux gens de venir nous voirJ. Vraiment, c’est une super comédie, je nous souhaite plein de succès : on joue pour que les gens viennent et partagent ce moment avec nous ! J’espère qu’il y aura beaucoup de monde, c’est une pièce qui le mérite en tout cas, pour le moment c’est très bien parti donc pourvu que ça dure ! Je nous souhaite plein d’amour…

En parallèle, quels sont vos autres projets en cours ou à venir ?

Les journées sont bien chargées, je l’avoue ! J’ai toujours quelques dates avec la pièce « Et elles vécurent heureuses » qui continue de tourner, ça fait quatre ans que ça marche très bien, avec Vanessa Fery, Leslie Bevillard et Alexandra Furon. On s’éclate toujours autant ! J’écris aussi mon premier one-woman show, j’ai commencé au printemps dernier, j’ai fait des comedy clubs, je teste, je suis en rodage, c’est un nouveau challenge, c’est encore un exercice complètement nouveau pour moi et totalement différent, c’est vraiment quelque chose de particulier. Je m’éclate, j’ai fait un partage de scène de deux fois trente minutes au théâtre à l’Ouest, à Auray, avec Vanessa Fery, j’ai accouché de trente minutes de spectacle, j’ai eu de très bons retours et il n’y a plus qu’à continuer ! L’écriture est un travail permanent mais j’adore cet exercice…

Quels thèmes y abordez-vous ?

J’ai vraiment abordé des sujets qui me ressemblent, ce côté femme-enfant que j’ai et que j’ai toujours eu, qui ne veut pas grandir donc il y a beaucoup de choses en lien avec l’immaturité. Je parle du fait que je suis sur scène à faire des blagues quand, à cette heure-là, toutes mes copines allaitent leur tribu…alors que ma tribu est toujours celle de Dana, à une heure du mat’, au bar en face… J. Je parle aussi de ce moral général pas bon pour tout le monde, je parle du fait que je cherche un psy, comme beaucoup de gens. Je dis d’ailleurs : « je ne sais pas ce qui est le plus triste dans cette histoire : moi qui me retrouve devant vous à faire des blagues pour tenter de réussir ma vie ? Ou vous, qui êtes venus de votre plein gré, pour tenter d’oublier la vôtre ? ». Voilà, je parle de plein de choses, de tout ce que j’essaie de faire dans la vie pour aller mieux et garder cette âme d’enfant : aller voir une voyante, une psy,…et de toutes ces choses qui nous angoissent tout le temps quand on allume la télé : après « 90 minutes enquête », je me retrouve sur le dark net à minuit, à essayer d’acheter des choses en me disant que je vais mourir…J’ai les patrons du spectacle, il faut coudre maintenant !

Merci, Marie-Cécile, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

225 000 : Katia Miran évoque cette pièce de théâtre à l'affiche jusqu'au 7 octobre !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Katia,

Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, au théâtre Essaion, dans la pièce « 225 000 ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir que cela doit être pour vous ?

Oui ! Je pense que ce qui est vraiment intéressant pour moi dans cette aventure, au-delà du plaisir de jouer et de découvrir de nouveaux partenaires, c’est que pour la première fois, je me confronte à du théâtre « engagé ». C’est un registre que je ne connaissais pas du tout et qui me donne la sensation d’avoir une utilité réellement citoyenne. Cela fait un peu intello mais au commencement du travail, je me suis souvenue de ce qu'était le théâtre à la base, dans l’antiquité, à savoir un acte citoyen. Les œuvres qui étaient jouées permettaient aux gens de penser les problématiques auxquelles ils devaient faire face dans la vie de leur cité, c'était loin d'être un simple divertissement. La vocation première du théâtre était de questionner le vivre ensemble !

Avec cette pièce où il est question des violences faites aux femmes, tous les comédiens de la distribution portent une parole sur ce phénomène de société.

Plus concrètement, avec vos mots, comment présenter ce spectacle ?

L'auteure de la pièce, Nicole Sigal, a passé du temps dans un foyer pour femmes victimes de violences et elle y a collecté des témoignages, des anecdotes et des ressentis. Le texte qui en découle n'adopte pas un procédé de narration classique avec une histoire que l'on suit  du début à la fin. C'est d'avantage une succession de scènes dont chacune touche à une forme de violence dont les femmes sont victimes : violence physique, verbale, manipulation, viol...

 

 

Au moment de rejoindre cette aventure, aviez-vous fait des recherches complémentaires pour vous renseigner encore plus sur ces thématiques ?

J’ai fait quelque chose que je ne fais jamais, je ne me suis absolument pas documentée ! En général, lorsque je sais que je vais jouer dans une pièce ou dans un film, je me renseigne sur le sujet dont il est question, sur mon personnage si je joue quelqu'un qui a vraiment existé et je me constitue une sorte de bibliothèque mentale. Là, au vu du sujet, j’ai senti que le simple fait de vivre avec cette pièce au quotidien pendant plus d'un mois allait être suffisamment lourd... J’ai donc choisi d'attaquer les répétitions en me disant : « je suis comédienne et je vais simplement chercher à jouer les scènes ». Je pense que c’était un peu d’auto-préservation mais pour autant, je sais que d’autres camarades de jeu ont agi différemment. Chacun fait ce qui lui paraît juste et ce dont il a besoin.

Artistiquement parlant, ce spectacle vous permet sans doute une palette de jeu large et variée…

Ah oui ! Les hommes jouent des méchants, exception faite de la fin. Ils explorent les différentes facettes de l'oppression mais avec ma partenaire, il n'était pas question d'incarner seulement des victimes. Avec Magali (Bros), nous avons eu l’opportunité de travailler autour de différentes personnalités, différentes réactions face à la violence.

Comme nous avons chacun plusieurs personnages à incarner, il y a vraiment de quoi faire ! Je joue par exemple, une enfant puis une adolescente mais aussi des femmes très différentes les unes des autres. Ce qui est particulièrement intéressant à faire, c'est de passer de l'une à l'autre très rapidement et à chaque fois de se donner à fond !

Quels principaux retours avez-vous pu avoir des spectateurs ?

Il y a des salles où, au moment des applaudissements, les gens sont un peu sonnés. Mais les retours à la sortie sont positifs et les spectateurs nous disent que c’est important de parler d'un tel sujet. Certains soirs, j'ai pu voir des personnes pleurer mais toutes s’accordent à dire que le spectacle leur a plu. Sans doute que pour les spectateurs aussi, il y a une forme d’acte citoyen à venir voir cette pièce et à en parler ensuite.

Le fait de libérer la parole est crucial, c’est ce que rappelle, à la fin, le metteur en scène lorsqu’il vient dire un petit mot, car beaucoup d’homicides ont lieu dans le logement où vit le couple. Les femmes doivent pouvoir parler mais notre société se doit d'accueillir cette parole et de mettre immédiatement en œuvre les mesures nécessaires pour protéger les victimes. Mais ce n'est pas malheureusement pas systématiquement le cas à l'heure actuelle...

 

 

Vous avez aussi noté une évolution du public qui vient vous voir…

Nous avons maintenant presque autant d’hommes que de femmes, ce qui est très appréciable dans la mesure où ils sont aussi concernés qu'elles. Avoir encore plus de jeunes serait une excellente chose. On aimerait d’ailleurs présenter ce spectacle dans des collèges et des lycées pour permettre aux ados de comprendre que les comportements violents ne sont pas des choses normales.

La pièce est à l’affiche jusqu’au 7 octobre. Quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à cette belle aventure ?

On aimerait beaucoup la reprendre dans un théâtre parisien mais je sais que le metteur en scène réfléchit aussi à format plus court d'une quarantaine de minutes pour justement pouvoir présenter ce travail dans des lycées ou des entreprises et toucher le plus de monde possible. 

En complément, quels sont vos autres projets artistiques actuels ?

J'ai la très grande joie de présenter très bientôt le court-métrage  « Looking For Catherine » que j'ai co-écrit avec deux de mes très bonnes amies, Florence Coste et Roxane Le Texier et j'espère pouvoir reprendre à l'hiver une pièce sur l'Indochine que l'on a montée cet été au festival de Jarnac en Charente. 

Merci, Katia, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Ingrid Dupont évoque sa belle et riche actualité sur scène, avec pas moins de trois spectacles différents !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Ingrid,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview ensemble !

Votre actualité sur scène est particulièrement chargée en ce moment, avec trois spectacles différents. Notamment « Le diner de Condé », au théâtre de Nesle, avec 4 premières représentations du 15 au 18 septembre. Comment est né ce nouveau projet ?

L’autrice, Sandrine Campese, est une férue d’histoire, elle est également passionnée par la langue française et elle a eu l’envie d’écrire une pièce qui allie les deux. C’est-à-dire une pièce historique, avec un langage de l’époque, en costumes. Elle a choisi de s’intéresser à un personnage connu, mais méconnu du grand public, François Vatel, qui a été le majordome de Fouquet, à l’origine du drame de l’exil de ce dernier. Il avait en effet fait une fête si somptueuse que le roi l’avait puni. Quelques années plus tard, il se retrouve au service du cousin du roi Louis XIV, le Grand Condé. Lui aussi a un peu fauté aux yeux du roi, ayant fait partie de la Fronde et, pour retrouver de nouveau grâce à ses yeux, il décide d’organiser un repas somptueux avec l’aide, justement, de François Vatel. On va ainsi suivre le stress et l’ampleur des préparatifs de ce diner, avec une équipe qui est là bien sûr pour aider mais qui ne sera peut-être pas toujours à la hauteur des attentes de Vatel.

C’est une pièce très drôle, très fraiche mais pas que, elle est donc surprenante, avec une immersion, à mes yeux, extrêmement réussie en termes d’histoire et de langage.

Quel rôle y interprétez-vous ?

J’ai le rôle de Charlotte de Montmorency. J’ai un certain âge, pour le coup c’est un petit rôle de composition qui est compliqué à maitriser car il ne faut pas non plus que je sois grabataire et que je tombe dans le cliché de la vieille dame. D’autant que j’ai une vie amoureuse assez épanouie. Je fais partie des nobles de la pièce, je pense que mes scènes avec mes partenaires sont assez fraiches et drôles, c’est assez décalé. C’est très enrichissant au niveau personnel car il faut que j’aille chercher quelque chose qui n’est pas tout à fait moi, ne seraient-ce que mon âge, la façon de parler et la noblesse du personnage. En même temps, c’est très très drôle à jouer car c’est un petit défi.

Sandrine est très attachée à son texte, ce qui est normal, c’est très bien écrit. Le texte n’est pas ma force car je fais beaucoup d’improvisation donc j’ai, en plus, ce challenge de le respecter.

 

 

Au moment de rejoindre ce projet, vous étiez-vous, vous-même, plongée dans certains documents pour mieux encore vous imprégner du contexte de l’époque ?

Tout à fait ! Je suis aussi férue d’histoire, je peux me plonger pendant des mois sur une période historique, tout dévorer. Il se trouve qu’en ce moment, ma période est celle de Marie-Antoinette, ce n’est pas si éloigné de l’époque que l’on traite donc j’ai des connaissances historiques. Quand Sandrine a essayé de nous faire deviner le sujet de sa pièce, elle était très fière parce que j’ai trouvé de qui il s’agissait. Je connaissais François Vatel, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Bien sûr, j’ai relu ensuite des histoires sur lui, sur Charlotte aussi, un personnage historique qui a vraiment existé mais qui - contrairement à notre pièce - était déjà décédée au moment de de cette réception (magie du théâtre !). Au-delà de cela, il se trouve que je suis allée visiter Vaux-le-Vicomte et Versailles, où on peut retrouver aux sous-sols les cuisines où ont été représentés les repas d’alors. On sait très bien que c’est François Vatel qui s’en occupait. Cela permet d’être vraiment imprégné de cette ambiance de l’époque !

On a aussi des costumes faits sur-mesure, c’est génial, les robes sont faites avec des patrons qui correspondent aux tenues de l’époque.

On imagine que ce spectacle est accessible au plus grand nombre, tant les férus d’histoires qui vont pouvoir se replonger dans cette époque que les novices qui découvriront une période qu’ils connaissent moins…

Complètement ! Sandrine est une spécialiste des mots, elle a vraiment réussi à offrir quelque chose que le grand public ne connait pas forcément. En quelques scènes, elle rend cela extrêmement clair, toutes les infos sont là. On retrouve les références à Fouquet, on peut retrouver les fausses informations qui circulent sur Vatel, elle en profite pour remettre les choses à plat. Oui, c’est une pièce historique mais c’est avant tout une pièce ludique et agréable. Les enfants peuvent venir sans aucun problème, il n’y a pas besoin, en effet, de connaissances historiques impeccables pour prendre plaisir, pendant une heure et demie, à regarder cette pièce, elle est très accessible !

A quelques jours de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis impatiente, j’ai une envie d’être sur scène qui me permet de laisser à distance, pour l’instant, le stress. J’ai très envie que la semaine passe très vite pour être vraiment sur scène ! Je suis pressée que le public la découvre, je sais que c’est vraiment bien et je pense que ça va plaire aux spectateurs. J’ai hâte de leur offrir notre travail qui a maintenant plus d’un an. Donc impatiente ! Je stresserai sans doute un peu avant mais, pour l’instant, je suis très contente et très fière du travail fait par la troupe. Il y a un vrai dynamisme insufflé aux personnages, on arrive à rendre audible un texte, je trouve ça magique !

On est dix au total, il y a dix personnalité très différentes. Il y a ceux qui continuent à se flageller en se trouvant mauvais, qui pensent qu’ils ne seront pas à la hauteur alors que, bien sûr, ils le seront. Ceux qui maitrisent parfaitement parce que ce sont des gens très respectueux du texte, qu’ils connaissent depuis des mois, on va les appeler les scolaires, les bons élèves. Ceux qui ont toujours une petite tendance à faire de l’impro et qui, du coup, comme moi, sont un peu obligés de se brimer. On a donc plusieurs profils, qui font la richesse d’une troupe : les scolaires rattrapent les improvisateurs et ces derniers insufflent une énergie que n’ont peut-être pas les plus rigoureux. Tout cela s’imbrique parfaitement !

 

 

Au-delà des 4 premières représentations, quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à ce nouveau spectacle ?

On en fera deux nouvelles, les 4 et 18 octobre. A termes, on aimerait pouvoir faire d’autres dates, soit sur Paris, soit pourquoi pas en province, éventuellement même des représentations en écoles hôtelières. Certaines s’inspirant des compétences de Vatel pour insuffler quelque chose aux métiers de bouche. Donc, si on pouvait prendre plaisir à rejouer cette pièce pour d’autres occasions, ce serait extrêmement génial !

En complément, vous serez en alternance aux Blancs-Manteaux, avec « Les imparfaits », dans un spectacle d’improvisation. Sans doute êtes-vous très impatiente de retrouver vos camarades et le public ?

Oui ! C’est très différent, autant sur une pièce de théâtre, on travaille des mois et des mois, on sait ce qu’on va dire et faire, autant l’improvisation a ce gout particulier de l’inconnu, ça rajoute une adrénaline et aussi une peur conséquente. Mais, oui, je suis impatiente, il n’y a pas beaucoup d’équivalents en termes de trouille mais aussi de moteur et de challenge. Trois de mes camarades ont déjà joué samedi dernier, le public était au rendez-vous, les comédiens aussi, ils ont été particulièrement drôles et pertinents. On est ravis ! Il y a vraiment une magie qui opère dans la salle entre le public et les gens sur scène. On s’inspire des anecdotes, des souvenirs et des réponses du public mais j’insiste vraiment sur le côté bienveillant : on part d’anecdotes pour se moquer gentiment, jamais méchamment, ce n’est jamais violent ni malaisant. Le public ressort vraiment en ayant pris du plaisir même à retrouver des morceaux de vie sur scène, que l’on traite à notre façon. C’est assez valorisant pour les spectateurs, c’est toujours fait avec grande intelligence et, souvent, les gens sont bluffés de cette capacité à improviser en quelques secondes une histoire. C’est un gros boulot, un gros défi, très différent de la réalisation des sketchs et j’ai hâte de retrouver la scène !

Les thèmes restent larges, on a juste besoin, en faisant parler les gens, d’un déclic. On ne va peut-être pas traiter l’histoire en question, ce peut être aussi une façon de parler de la personne, on se sert parfois même comme point d’appui d’une incohérence ou d’une bêtise dite. C’est très varié, très large et, surtout, il ne faut pas venir en préparant quelque chose ou en essayant d’avoir quelque chose d’original à sortir, ce serait contreproductif. On veut que les gens soient les plus sincères et spontanés possible…

 

 

Chaque représentation est donc unique et différente de la précédente, ce qui doit être particulièrement enrichissant…

Complètement ! Vous pouvez être certains que, d’une date à l’autre, ça ne peut pas être le même spectacle, ça ne peut pas être une même impro, ça ne peut même pas être un même personnage. Vous pouvez donc revenir tous les 15 jours, ce sera différent à chaque fois. C’est vraiment ce qui fait le sel de ce spectacle et de l’improvisation en général, vous avez la preuve en direct qu’il n’y a rien d’anticipé ni rien de prévu. Parfois même, on voit les comédiens écrire au fur et à mesure et être surpris par ce qui sort. C’est ce qui en fait le charme !

Personnellement, abordez-vous ces deux spectacles, bien différents, de la même façon ? Ou vous adaptez-vous au contexte ?

Quand j’ai un personnage théâtral, j’essaie de le préparer au maximum, pour qu’il soit le plus incarné possible. Forcément, quand on doit trouver instantanément un personnage en impro, c’est différent. Mais je pense que le travail que je fais sur le long-terme au théâtre m’aide, le corps a une mémoire donc, à un moment donné, ça peut me resservir dans un spectacle. Si je dois faire une femme un petit peu âgée et bourgeoise, indirectement j’ai Charlotte qui va revenir. Donc le théâtre aide à l’impro. Après, je n’ai évidemment pas joué au théâtre tous les personnages que je peux être amenée à faire en impro donc, forcément, il faut très vite, en quelques secondes, trouver les deux à trois clés qui vont faire instantanément exister le personnage. En cela, c’est vrai que c’est quand même le jour et la nuit. La magie de l’impro fait que, parfois, sortent des personnages que l’on ne pensait même pas être capable de faire.

Ce n’est donc pas la même approche, même si on tend, en improvisation, à être aussi précis et sincère que si on avait bossé le personnage pendant des mois. C’est un peu vain comme quête mais l’objectif est de sen approcher le plus possible. Le public a aussi une tolérance et il vaut mieux un personnage improvisé imparfait, avec des contours un peu flous, qu’un personnage refuge qu’on sort à tous les spectacles, que l’on maitrise mais qui, finalement, n’a plus grand-chose à voir dans le contexte. La recherche sur le plateau, en impro, est succulente.

 

 

Vous l’avez dit, l’aventure des « Imparfaits » se poursuit toujours et encore en vidéos, avec des sketchs de plus en plus nombreux…

On a diffusé notre premier sketch il y a moins d’un an, vous pouvez en trouver une centaine sur internet. On est super fiers, on a 80 400 followers sur Instagram. On s’aperçoit, au travers des messages que l’on reçoit, que notre communauté dépasse les frontières, avec beaucoup de gens en Afrique du nord, en Belgique, en Suisse. C’est fabuleux !

On a des retours chaleureux, c’est chouette, c’est un gros succès. On nous dit souvent que nos sketchs sont drôles et de qualité. Les gens s’identifient. C’est un très beau projet ! Quel bonheur de faire rire les gens en ce moment…

Enfin, le 24 septembre, vous serez sur la scène de la comédie des 3 bornes, pour un autre spectacle d’impro, entourée de nouveaux camarades. Un mot peut-être sur cet autre projet ?

C’est une bande de copains qui s’est réunie ! Humainement, c’est une aventure très sympa. On a décidé de parler d’amour, un thème universel, avec ses hauts et ses bas. Ce sont des impros courtes, qui vont traiter de différentes formes d’amour, toujours à partir des suggestions du public. L’originalité de ce spectacle vient du fait que les scènes s’enchainent sans jamais s’interrompre. On se connecte au public, on s’imprègne et on est partis pendant une heure. C’est très ludique, très frais, avec de gros talents dans cette troupe donc ça vaut le coup de venir jeter un œil !

 

 

Merci, Ingrid, pour toutes vos réponses !

 

Voici les différents liens de réservations :

- Le diner de Condé : 

https://www.billetreduc.com/v2/PurchaseTunnel?fbclid=IwAR0h-TjP1QZ_aP7rm74Q97DAI6dxSRgwstaF61SXSlLQa5lEw4PUj9u9kUg#/ShowSelection?eventId=324744

- Les imparfaits :

https://indiv.themisweb.fr/0542/fChoixSeance.aspx?idstructure=0542&EventId=164&request=QcE+w0WHSuDWh7z0w4rb4w46PZmD1bro8DeiBc/MjUFuHPZI0KHemwWd0WSdZFY+2fAllPAFo9A=&fbclid=IwAR2MlYdLAAz8AC_zN1pP1wrerYA4VBP3oejdnzAaTsj0fIVY6pzqkzRlnJ4

- Histoires d'amour improvisées : 

https://www.billetreduc.com/v2/PurchaseTunnel?fbclid=IwAR26lOYpotTSto_m7kmAqHX3kqIA7588zQ4mnd-M-1yKe6yXjxUT7LLqK3o#/ShowSelection?eventId=314069

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Nataly Conde évoque avec passion son parcours artistique et ses projets à venir !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Nataly,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes une jeune artiste, aux expériences déjà riches et variées. Si l’on s’intéresse à l’origine de votre parcours, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?

Dès l’âge de 5 ans, en classe, il y avait l’option théâtre, j’ai toujours été dans des écoles où on pouvait choisir quelque chose d’artistique ou de sportif. Autant, pour le sport, j’ai hésité et j’ai essayé beaucoup de choses, autant, pour l’artistique, ça a toujours été le théâtre, le théâtre, le théâtre ! J’ai toujours fait partie, du coup, de la troupe. Et comme, au lycée, mon professeur de théâtre était aussi celui de la troupe de mon village, il m’a incité à la rejoindre.

Faire du théâtre était, pour moi, une évidence, je n’ai jamais eu besoin de réfléchir ! Je m’amusais à chaque fois, beaucoup de gens avaient peur de se présenter devant le public de l’école et de se mettre en danger mais, pour moi, c’était un plaisir d’être devant, d’être sur scène, d’être vue par les gens. Cette sensation a toujours été un régal !

A 16 ans, j’ai eu le Bac et j’ai dû choisir ma profession, dans une famille très conservatrice, avec beaucoup de médecins et d’avocats. J’avais pensé faire de l’ingénierie mais je savais que le théâtre était la seule chose qui m’amusait dans la vie. J’ai donc suggéré cela à ma mère mais elle m’a demandé de réfléchir plutôt à quelque chose de plus sérieux. Je me souviens très bien avoir pensé que c’était ma vie et que, donc, c’était à moi de choisir ce que je voulais faire. J’ai décidé, finalement, d’aller à Bogota, dans une école de théâtre ! Ma famille avait alors pensé que c’était un coup de tête et que je reviendrai à la normalité d’ici deux ans. Mais, même des années plus tard, je n’ai jamais changé d’avis, tellement c’est une évidence.

Ensuite, vous avez sans doute enchainé vos premières expériences…

Très vite, à Bogota, une deuxième école a attiré mon attention, dirigée par un argentin très connu en Colombie. C’est lui qui avait formé la seule actrice colombienne nommée aux Oscars. Je l’ai rencontré et, de suite, j’ai aimé sa façon de voir le théâtre. Même si son école était très chère, on a trouvé un arrangement et j’ai donc fait deux écoles pendant un semestre, avant de laisser de côté la première et de me concentrer sur la deuxième. Je suis restée 4 ans, j’ai eu des cours de voix, de chant, de danse, de théâtre. J’ai vraiment découvert les bases de cet art, il m’a appris à faire attention à tous les détails, à respecter la scène, à respecter le travail de préparation, à respecter le public et à comprendre son importance. Par exemple, dans les spectacles de fin d’année, on proposait du thé et des gâteaux au public, afin qu’il soit à l’aise. On avait des bougies partout, pour que les spectateurs entrent dans une sorte de rituel.

 

 

Après, j’ai travaillé avec un autre directeur, qui m’a inculqué une méthode différente, autour du travail physique intense de l’acteur. Il pensait qu’avec la fatigue physique arrive alors l’état créatif. Enfin, j’ai fini dans une école d’une chaine de télévision, où j’étais payée, tout en étant formée par une célèbre actrice colombienne.

Pendant ces années de formation, j’ai pu passer une audition pour une pièce de théâtre, « Cent ans de solitude », avec un metteur en scène géorgien. J’ai eu la chance d’être choisie et, chose marrante, ma professeure faisait aussi partie de la distribution. J’ai joué le personnage de Rebecca, qui mangeait de la terre quand elle était petite. Avec cette pièce, on a beaucoup joué à Bogota et on est même allés au Mexique.

Quelques années plus tard, vous rejoignez la France. Pourquoi cette destination ?

En faisant un monologue, une agent venue voir le spectacle m’a proposé d’être sa représentante. Elle m’a ensuite fait participer à une audition pour un long-métrage cette fois-ci, où j’ai finalement été sélectionnée. J’ai ensuite fait beaucoup de courts-métrages aussi. Je jouais donc au théâtre et au cinéma. Mais, à ce moment-là, en Colombie, le vrai succès pour un acteur était de faire le feuilleton de 20 heures. C’était aussi une garantie financière. Cela ne me plaisait pas trop, j’avais peur de devenir une machine dans une usine qui ne cherche pas la qualité. Je n’en voulais pas et j’ai cherché d’autres possibilités. Un proche m’a suggéré de venir en France, où il avait pas mal d’amis. Moi qui ne parlais pas la langue, je suis venue comme fille au pair, ce qui m’a permis d’avoir les études de français payées et un travail. Mon premier contrat, d’un an, m’a permis de découvrir le bassin d’Arcachon, où j’habitais. Au bout de cette année, mon apprentissage était encore incomplet et la famille m’a proposé de renouveler mon contrat pour une deuxième année. C’est à la fin de celle-ci que j’ai vu une audition pour les cours Florent à Paris, avec une option cinéma. Je trouvais cela marrant car, pour moi, un acteur n’est pas spécialiste d’un art, il doit tout savoir faire, que le soit le cinéma mais aussi le théâtre notamment.

Pendant cette semaine d’audition, j’ai été fascinée de pouvoir replonger dans ma passion. J’ai été choisie mais directement pour la dernière année, du fait de mon expérience précédente. Je suis donc montée à Paris à plein temps. Le but de l’année aux cours Florent était de faire un long métrage. Etant la seule étrangère de la promo, j’ai eu un des rôles principauxJ. J’ai ensuite pu prendre des premiers contacts professionnels, tout en m’inscrivant à la Sorbonne, pour continuer à apprendre le français.

Je fais alors pas mal de courts-métrages, souvent avec le rôle principal. J’ai développé aussi, au même moment, une série documentaire racontant le processus de création d’une pièce de théâtre. On a suivi trois projets en même temps et on en a retenu surtout un, où on a suivi les artistes de Paris à Nantes, en passant par Brest. Le pilote fait donc 53 minutes mais j’avoue que c’est une courte durée pour retranscrire tout ce qui a été vu et vécu. Avec ce format, on assiste à la naissance de personnages, on se rend compte aussi des difficultés et des frustrations rencontrées dans la phase de projet. On comprend que les répétitions sont parfois encore plus intéressantes que le spectacle en lui-même, par la magie qui s’y produit. Un producteur a contacté Arte, qui a répondu que le format leur semblait, à l’inverse, un peu long…En tout cas, l’originalité du projet plait et on poursuit des discussions pour le vendre.

En parallèle, j’ai créé ma compagnie de théâtre, pour être plus libre de mes choix, en pensant à la pièce « Peppéroni ».

 

 

Forte de votre expérience, avez-vous perçu des différences dans la façon d’aborder le jeu théâtral, entre la Colombie et la France ?

Je croyais qu’il y en avait, j’avais l’idée que le théâtre en France était autre chose. Mais, finalement, je pense que le théâtre est universel et que l’on peut avoir tout, partout. J’ai rencontré, en France, des gens qui font des choses passionnantes, sincères, avec l’envie d’aller loin et de proposer de l’inédit, avec des thèmes qui changent et qui choquent. J’ai vu aussi des choses simples, qui sont là pour faire rire et amuser. Le théâtre, en France, est large, il y a tellement de diversité qu’il y a la place pour tout. En Colombie, le théâtre l’est aussi, simplement l’approche est parfois un peu différente. Les jeunes générations ont beaucoup voyagé, ils ont donc des idées et des influences nouvelles, notamment européennes. Je pense que la nouvelle génération est très belle !

Par contre, en Colombie, on ne retrouve pas l’identique de la Comédie Française, qui est une réelle institution de talents et économique.

Vous l’avez rapidement abordé précédemment, considérez-vous les planches et les plateaux comme un seul et même art ? Ou les dissociez-vous davantage ?

Je pense que, à la fin, jouer revient à la même chose. Je trouve un peu étrange l’idée de former un acteur pour un domaine ou pour un autre. Certes, au cinéma, on travaille plus devant la caméra et l’expérience aide mais un acteur reste un acteur et il a la possibilité de s’adapter à chaque situation. Personnellement, j’avais de suite compris sur un plateau qu’il fallait moins projeter la voix. Cette adaptation et l’intelligence naturelle à avoir sont, pour moi, évidentes pour un acteur…Même si je connais des gens qui ont eu du mal. Un acteur doit être malléable, dans le corps, dans les émotions et dans son jeu. Aucun art n’est plus sincère qu’un autre. Au théâtre, c’est nous qui donnons au public et, au cinéma, c’est la caméra qui prend tout ce que l’on fait. Quand on a également un bon directeur, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. D’autant plus que, aujourd’hui, le théâtre est plus naturel et réaliste qu’avant, ce qui facilite davantage encore l’adaptation quand on vient du cinéma.

Pour la suite de votre parcours, quelles seraient vos envies artistiques ?

J’ai créé la compagnie pour faire des projets avec l’intention de mettre ensemble mes origines sud-américaine et mon expérience culturelle de la France. Le but est de les fusionner et de les mixer, pourquoi pas en faisant venir des colombiens à Paris. Je voudrais continuer en amenant ici ce qu’il y a là-bas, pour enrichir encore un peu plus ce qui se passe en France. Je suis colombienne, on ne pourra jamais m’enlever cela, je veux donc utiliser ce que j’ai et ce que je suis.

J’aimerais bien aussi faire des films au cinéma, c’est dur en France, c’est moins ouvert que les Etats-Unis par exemple pour les accents. Les français ne sont pas encore trop habitués à entendre des accents donc mon envie serait d’avoir d’autres projets à l’image. La porte va s’ouvrir à un moment, c’est sûr !

Je prépare aussi un projet audiovisuel, avec deux amis, un qui habite en Colombie et l’autre en Espagne.

Merci, Nataly, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Partager cet article
Repost0

Marina Gauthier évoque la programmation de rentrée du Théâtre Montmartre Galabru !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Marina,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

La rentrée au TMG (Théâtre Montmartre Galabru) approche à grands pas, les premières représentations auront lieu début septembre. On vous imagine sans doute impatiente ?

Tout à fait ! La rentrée arrive à grands pas, vous l’avez dit ! Nous avons pas mal de nouveautés donc nous avons hâte de retrouver le public parisien, maintenant que les vacances sont finiesJ.

De nombreux spectacles différents seront à l’affiche, dont quatre déjà joués la saison précédente. Ces derniers sont sans doute la marque de la fidélité du TMG à ces artistes qui ont plu au public ?

Exactement ! Nous retrouvons « Fini la comédie, confidences à Dalida », un show musical poétique et attachant interprété par Fred Faure, autour de l’univers de Dalida. Nous retrouvons également « Lights on Chaplin », une comédie dramatique muette, en noir et blanc. Drôle rafraichissant et tout public !  De retour également « Rosemary Lovelace fait ça devant tout le monde ! », un spectacle musical déjanté, coloré accompagné d’une pianiste en live sur scène. Sans oublier « Festival Molière », ils reviennent cette année avec une pièce différente chaque mois autour du thème de Molière : « Le malade imaginaire » en septembre et octobre, suivi des « Femmes savantes » en novembre et nous terminerons en beauté avec « Le misanthrope » en décembre. Pour finir en sensualité, nous retrouvons la grande Julia Palombe, pétillante sur scène et qui fait tourner les têtes dans « Fantasy », un spectacle interactif, audacieux et atypique !

En complément, nous l’avons dit, de nombreuses nouveautés seront proposés. En termes de méthodologie de travail, comment fonctionnez-vous ? On peut penser que cette nouvelle programmation se construit des mois à l’avance ?

On affectionne toujours la diversité dans la programmation donc nous essayons de proposer des spectacles différents les uns des autres. Pour qu’il y en est pour tous les goûts.

Aussi, c’est important d’ouvrir les portes aux jeunes talents, de proposer la scène à de nouvelles créations.

Pour rentrer plus dans le détail de cette nouvelle programmation, un mot peut-être sur chacun des nouveaux spectacles ?

Pour commencer, nous avons « Tout le monde écrit des chansons », interprété par Julien Joubert. Je suis partie voir ce spectacle dans une petite salle parisienne, c’est un compositeur de talent qui nous embarque dans l’apprentissage du piano d’une manière ludique, absurde et drôle. C’est un spectacle interactif et vraiment très joyeux, c’est familial et pour tous les publics.

Nous avons également « Seul dans Berlin », une comédie historique avec des notes burlesques et policières. On est dans les années 1940, l’Allemagne nazi assoit sa victoire sur la France, on retrouve un spectacle intime, provocant et percutant.

 

 

Pour rester dans le thème historique, nous proposons également « Charles IV », à mi-chemin entre Richard III et « Game of Thrones ». Plongez dans l’atmosphère épique et historique.

 

 

On découvre aussi « Phèdre sans Racine » une parodie et comédie burlesque en alexandrins modernes, pour rire en rimes. Qui a parlé de tragédie ?

 

 

Petit détour par « Hold-up et bras cassés », que j’ai découvert à la Happy Grande Comédie dernièrement. C’est une comédie délicieuse et rétro, avec un super casting, dont l’auteur et le metteur en scène, Arsène Mosca. Un braqueur pas très qualifié fait son hold-up dans un bistrot parisien et rien ne se déroule comme prévu !

 

 

Après avoir ri au TMG, vous pourrez frissonner avec « Aaaaahh !», une comédie d’épouvantes. Au théâtre, vous étiez habitués à être mort de rire…maintenant vous serez aussi mort de peur ! Pour ceux qui aiment se laisser surprendre et secouer, ce spectacle sera à point nommé durant la période d’Halloween.

Quoi de mieux, après avoir frissonné, que de retrouver un spectacle poétique, qui nous fait redescendre et atterrir avec légèreté pour «  ça n’intéresse personne ? » de et avec Maximilien Solvès. C’est un seul en scène intime, attachant, sur une dimension philosophico-métaphysico-branletoilanouillo, Maximilien porte un porte un regard amusé sur ce qui ne paraît pas du tout amusant.

Arrêtons-nous du côté de « Retour à l’anormal », une pièce contemporaine : un père et sa fille, Edith, atteinte d’une maladie dégénérative, mènent une vie remplie de difficultés et de banalités. Pour les 15 ans d’Edith, son parrain lui fait la surprise de sa visite. Un retour inattendu qui va bousculer la vie paisible de la famille.

Nous avons encore une autre comédie, « Un stylo dans la tête ». C’est une adaptation de Jean Dell, interprétée par une super compagnie avec laquelle on a l’habitude de travailler et qui revient pour la troisième saison. Peut-on rire de ses amis sans risquer de les perdre ? Voilà de quoi animer les discussions et de faire de cette comédie une soirée de rire garantie !

Également vous pourrez découvrir une comédie noire et grinçante, « Reptiliennes » : des amis organisent un diner pour accueillir la nouvelle petite amie de l’un d’eux. Tous vont finalement le détourner de son but par leurs problèmes personnels, de révélation en révélation, le ton va monter, tout va partir en éclats et la comédie va prendre un tournant inattendu.

On retrouve aussi le plateau du « Sacré comedy club », Line-up aux petits oignons avec des guests sur chaque plateau, à l’affiche environ deux fois par mois, restez connectés car ce seront des showcases en exclusivité !

Pour finir, parlons de « La mouette ». Superbe compagnie nantaise avec un beau travail de mise en scène et de direction d’acteurs. C’est fait avec finesse et poésie, ce n’est que du bonheur et du plaisir ! Il n’y aura qu’une seule date, il faut vraiment la retenir : le dimanche 17 septembre à 20h 15.

A titre personnel, on vous imagine curieuse également de découvrir les retours du public, face à ces choix de programmation ?

C’est toujours excitant d’avoir le retour du public sur toute notre programmation. On essaie d’être connectés avec celui-ci, c’est d’ailleurs pour cela que les compagnies retrouvent à chaque fois leur public au « Café qui parle », au 23 rue Caulaincourt. L’avis du public est important pour nous, c’est comme cela que se construisent des programmations.

En complément de la programmation artistique au TMG, vous continuez à garder un pied dans un autre de vos premiers amours, celui de la mise en scène, où vous accompagnez deux pièces pour la rentrée de janvier cette fois-ci…

Tout à fait ! Ce sont deux comédies, la première étant « Comment on en est arrivés là » : deux jeunes talents improvisateurs que j’ai découverts il y a peu. Pour toucher un mot sur le projet, je dirais que l’on y retrouve plusieurs histoires quotidiennes, avec un fil conducteur. Les évènements vont amener l’histoire en apothéose, à chaque fois on part d’un rien pour en arriver à un tout. Cela va être absurde, drôle et loufoque.

Le deuxième projet est l’adaptation de l’œuvre de Josiane Balasko, « Un grand cri d’amour ».  Un ancien couple de stars du cinéma et du théâtre ne peut plus se saquer après dix ans de relation. L’une est tombée dans l’alcool et la dépression, l’autre dans l’oubli. Ce couple mythique se retrouve à nouveau lié sur scène, pour interpréter une pièce, avec un metteur en scène maladroit et un agent intéressé.  Vont-ils réussir à recréer l’histoire ? L’instant magique ?

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour cette rentrée qui approche ?

Ce qu’on peut nous souhaiter, c’est que le public soit au rendez-vous et que les gens n’oublient pas de soutenir le théâtre, c’est important ! Les artistes défendent et préparent pendant des mois un spectacle qu’ils vous proposent ensuite pour vous faire du bien. Il n’y a pas que Netflix ou les soirées en terrasse, il y a aussi le théâtre ! On souhaite que l’art perdure, dans la joie, la bonne humeur et la bienveillance !

Merci, Marina, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Les amants de Montmartre : Interview croisée avec France et Michael, les comédiens de cette belle pièce !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour France, bonjour Michael,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous deux !

Vous êtes à l’affiche, jusqu’au premier week-end de septembre, de la pièce « Les amants de Montmartre », au théâtre du Funambule Montmartre, les samedis à 17h et les dimanches à 20h. A titre personnel, après plusieurs dates en province, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

France : Ah oui, en plus à Montmartre, au Funambule ! On est très contents, c’était le meilleur endroit possibleJ.

Michael : Comme on le dit dans la pièce : « Nos rêves accrochés aux marches du Sacré Cœur ». C’est une super aventure, on est contents, le public l’est aussi, c’est chouette !

Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ?

Michael : C’est une comédie pétillante. On l’avait jouée au festival d’Avignon et quelqu’un avait dit, en sortant, que « c’est une pièce champagne ». C’est exactement cela, c’est très joyeux, très festif. La pièce se joue au début du XXe siècle, il y avait alors un côté très misogyne que l’on combat avec un second degré, évidemment. Cela résonne davantage encore depuis qu’il y a eu MeToo, c’est assez impressionnant. Finalement, cette pièce est super contemporaine !

France : On suit un couple, avec la rencontre, la séduction, les désillusions, les engueulades, les réconciliations, le traintrain. Comme on est entre 1910 et 1920, on fait un petit passage par la première guerre mondiale. Le couple est universel, il y a des hauts et des bas : dans les années 1900 aussi, avec des caractères bien trempés et, comme le disait Michael, tout le côté misogyne de l’époque. C’était l’époque qui voulait ça et, heureusement, beaucoup de chemin a été fait depuis.

 

 

Michael : Courteline, l’auteur des textes, a été joué maintes et maintes fois et je pense que l’originalité de cette pièce vient de l’idée de la metteuse en scène d’incorporer des chansons de l’époque, jouées en live à l’accordéon. C’est le petit truc en plus ! C’est varié, chantant, fluide, on passe de scène en scène et c’est pour cela que c’est un beau spectacle, que nous sommes très heureux de jouer.

Lors du passage à la guerre, les deux chansons sont très émouvantes, avant ensuite de retomber dans la comédie avec le texte de Courteline « La paix chez soi » où je fais les comptes, au moment où ma compagne vient chercher ses sous. A l’époque, la femme était tributaire financièrement, elle n’avait pas le droit de signer des chèques ni même d’avoir un compte bancaire. Lorsqu’elle vient récupérer son argent, je ne vais pas tout lui donner parce que je l’ai mise à l’amende. Des femmes qui viennent voir la pièce se rendent compte à quel point c’était terrible à l’époque. On a encore du chemin à faire sur l’égalité homme/femme mais il y a déjà eu un beau progrès.

France : Après, Marguerite, mon personnage, a aussi des armes, elle ne se laisse pas faire… J

Justement, sans tout en dévoiler, quelles sont les principales caractéristiques de vos personnages respectifs ?

France : On pourrait dire que Marguerite n’a pas inventé la poudre mais qu’elle a plus de suite dans les idées que ce que l’on pourrait bien croire.

Michael : René est un mec un peu terre-à-terre, un peu gouailleur, de son temps, avec la misogynie de son temps. Par contre, c’est un pleutre, c’est un peureux, il se la raconte, il fait le fier, il fait son coq mais il n’est pas très fute-fute non plus finalement.

France : Je dirais qu’il fait le fier mais que, au fond, il a le cœur tendreJ.

 

 

Si l’on revient quelques temps en arrière, au moment de rentrer dans la peau de ces personnages pour la première fois, vous étiez-vous (re)plongés dans l’atmosphère de l’époque ? Ou aviez-vous préféré garder une certaine distance ?

France : Pour le coup, quand on monte du classique, on peut soit le faire de façon contemporaine en décalant la situation à aujourd’hui, soit, comme on l’a fait ici, rester dans l’époque. Notre metteuse en scène voulait donner à la pièce un petit côté gouailleur, titi parisien… J’ai re-regardé des films de cette époque, notamment « Hôtel du nord », « La môme » ou encore « Les enfants du paradis ».

Michael : D’ailleurs, il y a un beau clin d’œil, à un moment donné : dans une scène qui s’appelle « Le Madère », où Marguerite a bu tout le Madère, tout en faisant semblant du contraire, elle s’exclame « Le Madère ? Quel Madère ? », avant que je ne lui réponde « Quel Madère, quel Madère… », en allusion à la fameuse tirade d’Arletty « Atmosphère, atmosphère… »

C’est pareil pour moi, je me suis replongé dans cette époque-là, l’époque des Gabin et Louis Jouvet.

Vous avez rapidement commencé à l’évoquer, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

France : On me parle souvent des chansons, je pense que les gens ne s’attendent pas à ce qu’il y en ait autant. Ils sont très contents de réentendre ces airs, qu’ils connaissent plus ou moins bien mais qui ont toujours quelque chose de familier. Il y a un petit coté nostalgique, qui fait plaisir, qui nous replonge dans les souvenirs que l’on a pu avoir avec ses parents ou ses grands-parents.

Michael : C’est la deuxième version de la pièce. On avait déjà joué avant la Covid et avant MeToo et, même quand on l’a rejouée assez récemment dans le nord, certaines femmes sont ressorties un peu braquées et offusquées du propos de ces textes de Courteline. On s’est dit qu’il faudrait peut-être adapter un peu pour que le second degré passe beaucoup mieux. De ce fait-là, pour le Funambule, la metteuse en scène a eu l’idée de faire chanter à France « La Marseillaise des cotillons », qui est finalement la première chanson féministe, de 1848. En fait, cette chanson-là est appréciée des femmes notamment, c’est un bon moment du spectacle, qui fait office de bascule : le public comprend qu’il y a du second degré dans la pièce et que l’on sait de quoi on parle.

 

 

France : Courteline n’était pas forcément misogyne, c’est surtout que c’est ancré dans une époque qui était comme ça. Là, effectivement, avec tout ce que l’on a rajouté, on voit que la situation ne convient pas à Marguerite et qu’elle veut se rebeller !

Michael : Les aphorismes dits par l’accordéoniste, qui joue le rôle de narrateur de la pièce, ont été en fait relevés par Courteline dans des bistrots, notamment rue Lepic, un peu comme des brèves de comptoir. Notamment « La femme ne voit jamais ce que l’on fait pour elle, elle ne voit que ce qu’on ne fait pas » ou encore « Il y a deux sortes de femmes : celles qui commandent et celles qui n’obéissent pas ». C’est un beau témoignage de son temps, tout simplement.

On a ajouté aussi un côté burlesque, dans la manière de jouer. Moi qui suis d’un faciès très visuel, qui aime beaucoup les mimiques, certaines scènes peuvent faire un peu Tex Avery.

Pour vous, artistiquement parlant, ce spectacle vous permet sans doute une palette de jeu large et variée…

Michael : Ce qui fait que l’on s’amuse beaucoup !

France : Entre la chanson, la comédie, le drame, le texte de Courteline, qui est très bien écrit, coloré, imagé, avec des mots désuets mais qui sont très agréables à réutiliser, tout cela donne une belle palette de jeu. D’avoir un musicien en live est vraiment top.

Michael : Quand il arrive avec son accordéon, pour faire un néologisme, le public est « stupébahi », les gens sont à la fois stupéfaits et ébahis.

 

 

Au-delà des dates déjà programmées jusqu’à début septembre, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette aventure ?

France : On aimerait continuer à jouer, pourquoi pas via une tournée internationale, il faut viser grandJ. Oui, faisons découvrir le patrimoine français par-delà les frontières. En plus, c’est bien, on est une petite équipe, c’est facile pour nous d’aller partout.

Michael : Il faut juste que l’on achète un banc un peu plus léger que celui en fonte que nous avons actuellementJ. Mais c’est un détail… J

Merci à tous les deux pour vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0