Caroline Godard évoque sa belle et riche actualité artistique, à l'image, sur les planches et au micro !
Bonjour Caroline,
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !
Nous pourrons vous retrouver, à la rentrée de septembre, dans « Je sais pas », sur France Télévisions (France 2), sous les traits du personnage de Céline. À titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Clairement ! Cela a été une super belle nouvelle, pour moi qui étais plutôt au théâtre ces dernières années. À la base, j’envisageais un rôle différent, avec moins de jours de tournage mais le réalisateur ayant apprécié mes essais, m’a donné le second rôle, celui de Céline, la maîtresse d’école. J’ai tourné une bonne dizaine de jours, c’était super ! Moi qui me disais que j’adorerais avoir un rôle récurrent dans une série, même s’il s’agit là de quatre épisodes, j’ai, malgré tout, eu le temps de faire évoluer mon personnage et d’y apporter des couleurs. C’est top pour un comédien ou une comédienne : au-delà du texte, c’est toujours intéressant de faire vivre son personnage !
Ce qui est passionnant dans mon métier, c’est de pouvoir interpréter des personnages d’horizons professionnels différents. Pour une maîtresse d'école, on a souvent l’image d’une gentille personne, au tableau, proche des enfants…C’est quelque chose que j’ai découvert, je n’avais jamais tourné avec les enfants, cela a été une nouvelle expérience ! Au début, je me suis demandée si j’allais être à l’aise et si j’allais m’en sortir avec eux mais, en fait, ils étaient, je trouve, très matures, ils écoutaient, je n’ai pas eu à hausser le tonJ. C’était très chouette !
Même si c’est un personnage décrit comme gentil et doux, malgré tout, avec les bons conseils de Fred Grivois le réalisateur et de Laure-Anne Nicolet sa scripte, on a pu lui donner des couleurs et apporter des nuances de jeu. C’était super intéressant ! L’histoire de la série fait aussi que l’on ne peut pas rester tout le temps de marbre…
Donc c’était une très bonne nouvelle, qui m’a fait beaucoup de bien aussi personnellement. C’est un métier qui n’est pas toujours évident, on est dans l’attente, on peut perdre confiance après plusieurs échecs et, finalement, il suffit d’une fois, des directrices de casting et du bon réalisateur pour que ça reparte…
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Avec vos mots, comment pitcher cette mini-série ?
Elle est adaptée du roman éponyme de Barbara Abel, une autrice belge spécialisée en thrillers psychologiques, que je me suis fait un plaisir à lire. C’est une lecture très intense, on a dû mal à lâcher le livre!…
L’histoire commence par une sortie scolaire en forêt. Tout se déroule agréablement, jusqu’à ce que la petite Emma s’écharpe un peu avec sa maîtresse, Jade, et finit par disparaître…C’est la panique, on appelle les parents et la police, les fouilles démarrent et, heureusement, la petite finit par réapparaitre…mais Jade, elle, ne revient pas ! C’est alors qu’Emma répond « Je sais pas » à la question : où est Jade ?
D’où le titre ! Que s'est-il vraiment passé dans la forêt ? Emma a-t'elle vu ou entendu des choses ? Mais elle se borne à ne dire qu'une seule phrase : « Je sais pas ». Cela devient un peu le running-gag de la série ! Je ne veux pas en dire plus, si ce n’est que ça va plus loin qu’une disparition d’enfant en forêt et de la non réapparition de sa maîtresse d'école…On va rentrer dans la vie privée de la famille d’Emma, s’intéresser aussi à ce village de Charente, à ses habitants. On va découvrir que certains d'entre eux peuvent avoir des choses à cacher…C’est vraiment un thriller psychologique, où l'on se demande comment fonctionne la psychologie humaine, quels en sont ses vices et ses travers. Comment quelqu’un de bien sous tous rapports peut finalement avoir quelque chose de mauvais en lui, si une fillette de six ans est complètement innocente, est-ce qu'une figure d'ange ne pourrait pas cacher un démon ?…Le doute va être posé et, en cela, c’est flippant.
Ces quatre épisodes sont passionnants. Fred Grivois aime ce qui n’est pas lisse, il gère cela très bien tant techniquement qu'artistiquement, il avait notamment réalisé les séries « Piste noire » pour FR2 et « Machine » pour Arte, entre autres.
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Ce projet a aussi été l’occasion de côtoyer un très chouette casting…
Oh, oui ! J’ai essentiellement joué avec Lola Dewaere, le rôle principal féminin, qui interprète la maman de la petite Emma. On a bien accroché toutes les deux, je me suis sentie à l’aise. Ainsi qu'avec David Kammenos, qui joue le papa. C’est un super comédien, vous le verrez dans la façon dont il compose son personnage. Ce sont aussi les débuts de l'adorable Elodie Batard Gaultier dans le rôle d'Emma, quel talent pour une si jeune comédienne !
Je n’oublie pas Michaël Abiteboul, qui interprète le policier en charge de l'enquête, j’ai rarement vu un comédien aussi consciencieux, il avait toujours sa tablette avec lui pour écrire ses notes et modifications sur le scénario. Il est d’une précision et d’une rigueur que j’avais rarement vues. Son jeu s’en ressent ! Il a la capacité de se fondre dans des personnages très différents, ici un flic un peu baraqué, qui peut faire penser à un ancien rugbyman.
Ma complicité avec Delphine Chuillot, qui joue la directrice d’école, est l'un de mes meilleurs souvenirs sur ce tournage. Je n’ai malheureusement pas eu de scène avec Hubert Delattre et Selma Kouchy, mais ce sont des personnes que j’apprécie beaucoup.
C’était une chouette équipe ! La Charente a la chance d’avoir de très bons techniciens, du HMC, à l’image, en passant par le son. Ces personnes sont vraiment super, bienveillantes et travaillent bien. C’est une vraie richesse, que n’ont pas forcément toutes les régions. C’est d’autant plus important que ça a créé une belle dynamique et une bonne ambiance. J’aime cet esprit d’équipe, je l’ai bien ressenti sur ce tournage !
Vous l’évoquiez, le cadre et les décors de tournage ont été très plaisants…
C’est une région assez vallonnée, on a de belles vignes à perte de vue, j’adore cela, je trouve que c’est très beau. On a aussi de belles couleurs, de belles pierres, de jolis villages,…On a beaucoup tourné à Villebois-Lavalette, dont l’histoire et le château sont à découvrir, ainsi que dans un grand domaine près d'Archiac. Comme on commençait tôt, on a souvent eu de jolis levers de soleil…Le terrain de jeu était plaisant, on avait de quoi faire, on était bien lotis.
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On vous imagine, du coup, curieuse sinon impatiente de découvrir le rendu final ainsi que les retours des téléspectateurs ?
En postsynchronisation, j’ai pu visionner quelques passages, cela m’a confirmé que c’est un beau projet. J’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu, c’est propre, sobre et efficace. Du peu que j’ai pu voir me concernant, je suis plutôt contente ! J’y ai cru, je me suis dit que cette maîtresse d'école avait vraiment l’air inquiète (rires) donc, oui, j’ai hâte que tout le monde puisse découvrir la série, que ce soient mes proches, mes amis et les professionnels du milieu. On sait à quel point c’est aussi l’occasion de se faire découvrir par des personnes qui ne nous connaissent pas. Je sais que des gens qui me suivent sur les réseaux ont hâte de me revoir à l’image, il me tarde d’avoir leurs retours, j’espère que ça leur plaira. Certains connaissaient en plus déjà le livre…
Comme je le disais, le casting et le travail du réalisateur devraient bien plaire ! La série a déjà été présentée au festival Séries Mania de Lille. Je croise les doigts pour qu'elle soit sélectionnée au festival de la fiction TV de La Rochelle, ça serait vraiment une très bonne chose. Cela me ferait bien plaisir d’y aller avec ce beau projet !
En complément, vous allez continuer à mettre en avant cette belle région, au travers de podcasts…
Avec Olivier Marvaud, producteur et auteur, on a récemment finalisé ce projet. Une première séance d’enregistrement aura lieu courant avril. On y parle de la région, de la nature, du patrimoine, pour donner envie aux gens de découvrir ou de redécouvrir leur belle Charente-Maritime. C’est, pour moi, un nouvel exercice parce que seule la voix est utilisée. Je faisais déjà des lectures à voix haute, pour des personnes âgées en maisons de retraite, qui apprécient beaucoup ce moment de partage et d'écoute. J’ai souvent de bons retours sur ce que ma voix dégage.
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C’est quelque chose que je découvre aussi moi-même : on dit souvent que c’est un métier d’images mais c’est aussi un métier sonore. La voix est très importante…Je suis donc contente de ce projet diffusé sur la radio locale « Demoiselle ». On espère pouvoir être diffusés ensuite sur RCF Charente. Mais on ne s’emballe pas, on y va petit à petit.
J’aime, en tout cas, sortir de ma zone de confort et découvrir de nouvelles choses, ce métier le permet, on apprend tout le temps.
La richesse de la région sera probablement l’occasion d’évoquer des sujets variés…
Complètement ! On sait que les vignobles font beaucoup vivre la région. Derrière, il y a l’histoire, les belles pierres des villes,… Entre le littoral, les cultures, les festivals de cinéma, de musique, de littérature, on ne peut pas s’ennuyer, il y a toujours de belles choses à raconter !
On a du tourisme mais c’est toujours bon d’aller en chercher encore plus… Voire même de donner l'envie aux auditeurs/spectateurs de venir s'y installer !
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Vous l’avez rappelé au début de l’échange, vous êtes une habituée des planches de théâtre, que vous retrouverez d’ailleurs en mai prochain, à Toulouse, dans deux spectacles aux registres variés…
Je serai à la Comédie de la Roseraie, à Toulouse, au mois de mai. J’y jouerai avec Tony Atlaoui, producteur, comédien, humoriste et ami, « Mars et Vénus ». Cette pièce parle du couple, des anecdotes, des situations, dans lesquelles beaucoup de gens se reconnaissent à chaque fois. Je joue ce spectacle depuis quatre ans mais il existe depuis bien plus longtemps ! Son succès ne se dément pas. Finalement, le monde change mais pas les histoires de couple…(rires)
En parallèle, je serai dans le spectacle jeune public, « La Belle et le Bête ». Il est très agréable à jouer, j'interprète Belle depuis deux ans, c’est ma première pièce pour enfants. C’est un exercice complètement différent, il faut être à l’écoute, savoir rebondir, sans leur laisser non plus trop de temps de parole pour ne pas perdre le fil de l’histoire. C’est très mignon, il y a de l’humour, on respecte le conte mais on joue sur certains détails, c’est un peu poétique par moment…
D’ailleurs, considérez-vous tous ces domaines artistiques, que sont la scène, les planches et le micro, comme autant de métiers différents ? Ou y voyez-vous davantage de complémentarité ?
Le théâtre est plus récent dans mon parcours professionnel, je suis sur scène depuis cinq ans, ça m’a appris une autre façon de jouer. Porter la voix sur scène est différent de ce qui est demandé sur un plateau de tournage. D’ailleurs, quand je suis arrivée sur la série « Je sais pas », il a fallu que je me réadapte, après autant de dates sur scène, notamment dans le ton. Mais aussi au niveau de mes expressions du visage, pour ne pas en faire trop et rester sobre.
Au théâtre, contrairement à l’audiovisuel, le retour du public est immédiat, entre les répliques et à la sortie des lieux. C’est très agréable de pouvoir échanger avec les gens, on est contents de les voir repartir en ayant passé une bonne soirée et en nous remerciant. Après, c’est une vie un peu différente aussi, le rythme de la journée change : on voyage, on répète, on attend avant de jouer le soir. Au début, j’ai eu du mal à m’y habituer, il a fallu que je sorte de mes habitudes mais c’est aussi ce qui fait la vie d’un comédien.
Le podcast est encore un autre terrain de jeu, il faut travailler la voix différemment. C’est une autre façon d'évoluer dans mon métier de comédienne, ce qui me permet toujours d'apprendre, de découvrir de nouvelles choses et de se renouveler. Lors de mes essais, le producteur m’avait, d’ailleurs, conseillé de sourire au moment de parler car ça se ressent de suite dans le ton.
Pour terminer, quels sont vos autres projets en cours ?
Depuis peu, je travaille sur un tout nouveau projet, qui me sort complètement de ma zone de confort, le chant ! Mon ami et manager, le producteur Pascal Barbe, m'a invitée à participer à l'enregistrement du prochain single « Aktebo » pour l'association éponyme, en faveur des enfants malades. Je me forme donc avec un coach réputé dans le milieu, Michael Merle, afin de travailler ma voix, mon endurance et ma justesse. On enregistre et on tourne le clip très bientôt sur Paris ! C'est un nouveau challenge pour moi !
Merci, Caroline, pour toutes vos réponses !