Virginie Ramis nous parle de son actualité et de ses projets !

Bonjour Virginie,
Quelle joie de nous entretenir avec vous !
1/ Vous êtes une artiste aux multiples casquettes, chanteuse, comédienne, avec une belle actualité, et de beaux projets à venir. Vous montez sur scène dans un look rétro et glamour, au sein du groupe « Les Satin Dolls ». Comment présenteriez-vous cette équipe?
C’est un projet qui vient de Los Angeles, qui a été créé il y a plus de 10 ans par une américaine. Il s’agit d’un trio vocal rétro accompagné de danseuses claquettistes, sur un répertoire patriotique américain. Nous avons élargi des années 20 aux années 50, pour toucher un large public. Nous nous développons en France depuis un an et demi, nous n’avons pas encore de résidence auprès d’un théâtre. Mais nous avons de plus en plus d’événements et un public qui y croît jour après jour.
Au delà d’un concept, nous avons créé une véritable communauté de Pin-up, avec tous leurs attributs, en termes d’attitude, de look, et nous avons le coté tap dance (claquettes) très connotés etc… Moi qui suis Belge, avec un côté anglo-saxon très développé, j’apprécie énormément ce projet. Au delà de l’aspect professionnel, cette communauté nous amène à tisser des liens très forts.

2/ D’après vous et les retours des spectateurs, qu’est-ce qui plaît aux personnes qui y assistent ?
L’ensemble du projet, les vêtements, les micros rétro etc… c’est une image très forte. Au delà de l’image, je dirais même que c’est une marque. On ne peut pas ne pas remarquer ce groupe de personnes arriver dans un lieu public.
Par ailleurs c’est très rythmique, et ça amène à la danse, les gens ont envie de danser, de claquer des doigts… On a aussi envie de danser en couple ! Parce qu’aujourd’hui les gens dansent beaucoup seuls en boite de nuit, et là nous ramenons le coté bal jazz-swing qui d’après moi est une musique qui réveillerait les morts ! Mon arrière grand-père était pianiste de jazz. Ça me fait plaisir de lui rendre hommage.
3/ Au-delà de ce qui coule dans vos veines, quelles inspirations pouvez-vous avoir ?
J’ai beaucoup écouté les Andrews Sisters, les Star Sisters et autres trios vocaux de l’époque qui se démarquent par leur coté très patriotique dans leur look, une voix bien reconnaissable, une patte swing dans laquelle je baigne depuis toute petite.
Je me suis préparée en m’inspirant aussi de Marilyn Monroe qui est une Pin-Up emblématique, et d’Audrey Hepburn; ce genre de femmes qui m’a toujours fascinée. Le maquillage, les robes… je me suis toujours dit que si je montais quelque chose à moi un jour, ce serait dans cette veine-là, parce que ça me ressemble. Je trouve que c’est représenter la femme dans sa globalité, avec un corps mis en valeur et une identité très forte.

Je me suis dit que j’allais donner à nouveau une voix à toutes ces femmes-là. Car les femmes ne sont pas que « de jolies poupées », elles ont leur propre fonctionnement et ont pu démontré une grande force par le passé, je pense notamment à celles qui se sont battues pour le droit de vote en 1946 ou à toutes celles qui furent des héros de guerre.
4/ Par ailleurs, vous serez à L’Olympia dans le spectacle musical « Emilie Jolie », qui reprend. Que dire de cette autre aventure ?
Je suis très excitée de faire l’Olympia, cette scène mythique de Paris. De grands noms sont passés dans cette salle.
Et Émilie Jolie était l’une des musiques que j’écoutais, enfant, avant de m’endormir. Donc c’est quelque chose qui fait réellement partie de moi. On m’a proposé de faire partie du spectacle en tant qu’Horloge ! Et l’Horloge, pour moi, c’est un peu comme Mary Poppins (une autre partie de mon être intérieur).
C’est un spectacle qui fait rêver les enfants, ce qui est le cœur de notre métier, offrir à tous une parenthèse inattendue de bonheur, de plaisir, d’oubli, de 7 à 77 ans. Je suis très intriguée par l’émerveillement du public, qui me donne l’impression que le personnage est sorti du dessin animé. D’autant qu’il y a une enfant avec nous sur scène. On a réussi à créer des liens très forts d’amitié avec l’équipe, c’est un espace-temps particulier.

5/ Dans un autre registre, nous pourrons vous retrouver au Funambule Montmartre, dans « Seconde Chance », un spectacle de Franck Buirod. Vous jouerez en alternance avec Candice Parise. Comment présenter ce spectacle, votre rôle et votre façon d’aborder ce projet ?
Je connais Candice depuis des années, et il y a quelques temps elle m’a appelée en m’apprenant qu’elle avait peut-être un projet théâtral, et qu’elle devait être doublée, faute de pouvoir assurer toutes les dates. « J’ai pensé à toi, est-ce que ça t’intéresse ? ». Je lui ai répondu « Dans l’absolu, oui ». Elle m’a permis de rencontrer l’auteur, qui était l’un de ses amis de longue date. Il a aimé mon CV et a décidé de me faire confiance suite à notre entretien.
Le rôle de Candice est le rôle d’une chanteuse qui a eu du succès très jeune, et qui arrive au terme de son contrat avec sa maison de production. C’est donc une femme de la trentaine qui ne souhaite rien faire en dehors de chanter et danser, qui sont de toute façon ses seules compétences, et qui se retrouve mise au placard, le succès en berne.
C’est très intéressant parce que j’ai 30 ans et que je suis en train de changer de « tranche de rôles ». Je ne joue plus les jeunes premières, parce qu’on prend des jeunes femmes de 20 ans. Je ne joue pas encore les mamans parce que je n’ai pas encore le physique et la maturité pour. Je suis à cette période charnière pour beaucoup de gens. Est-ce que je continue ma vie d’artiste, qui est un métier un peu dangereux, car instable, ou est-ce que je me bats pour mes convictions, ma passion ? Je m’identifie au personnage.
Pour moi, le théâtre, ou la comédie musicale, consiste à raconter des histoires. C’est le même art décliné de façons différentes en chant, en danse…
Franck Buirod, l’auteur, que je ne connaissais pas, est une très belle rencontre. J’aime le climat familial qui se dégage des longues collaborations. Mais j’aime aussi enrichir mon réseau, l’ouvrir au maximum. Franck a écrit une pièce très rythmée, les personnages sont hauts en couleurs.
Je sais que je serais poussée dans mes retranchements. Au début, mon personnage est dépressif et finit dans quelque chose de très solaire. Donc le travail va être intéressant. J’ai hâte de passer ce personnage à travers mon filtre et de voir ce que cela peut rendre.
C’est aussi très intéressant de voir le spectacle joué différemment par Candice. Nous nous nourrissons les uns des autres, et c’est ce que j’apprécie.
6/ Dans ce même spectacle vous alternez chant, comédie… c’est quelque chose que vous appréhendez ?
En fait, je n’ai pas peur, parce que je crois que c’est la même chose, qu’il y ait des notes à chanter ou pas. C’est une histoire, c’est un personnage qui est cohérent dans son évolution tout au long de la pièce. J’ai eu l’occasion de jouer une pièce sans chant, ou encore des comédies musicales dans lesquelles il y avait beaucoup de texte. J’ai été dirigée par différents metteurs en scène. Mais que l’on chante ou non, nous sommes toujours en train d’interpréter et d’incarner quelqu’un.
Donc ça ne m’angoisse pas plus que cela, j’ai juste envie d’être à la hauteur de leurs espérances, qu’ils passent un bon moment avec moi sur le plateau. Je souhaite être dans l’échange, de pouvoir jouer « avec », et non pas seule.
Il faudra veiller à ne pas nous renfermer à cause du stress, car nous sommes deux interprètes, tout cela va aller très vite, cela impose une gymnastique à toute l’équipe. Cela dit, nous avons tous un peu de métier, alors je crois que nous allons nous reposer les uns sur les autres, et rendre cela spontané. Quand on joue un spectacle pendant plusieurs mois, on peut s’installer dans une sorte de confort. Sauf que le théâtre ce n’est pas le confort. Et selon les réactions du public, ou l’envie de changer, ou les erreurs, il y a une vraie dynamique. J’ai hâte.
Merci Virginie pour ce joli échange !