Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes une artiste aux multiples cordes, comme en témoigne votre parcours : l’image, la musique, la réalisation, l’écriture…Si on revient à l’origine de votre parcours, quelles principales raisons vous avaient donné l’envie d’en faire votre métier ?
Je sais que, pendant mon enfance, mes parents me disaient souvent que je parlais trop fort. A 9 ans, j’ai suivi un premier cours de théâtre. Je me souviens de la présentation que l’on a faite, je me suis retrouvée sur scène et j’ai adoré. J’ai découvert que je pouvais y parler fort, je m’exprimais et je m’y sentais libre, j’étais pleinement moi. Et puis, avec la surprise des gens qui applaudissent à la fin, c’est quand même quelque chose de magique… ! Je n’ai alors plus lâché le théâtre, je disais déjà que je voulais devenir comédienne, mes parents pensaient que ça allait me passer mais j’étais très déterminée.
J’ai continué le théâtre, jusqu’à intégrer une école sur Paris à mes 17 ans. Je chantais déjà et je me suis aussi tournée vers le cinéma. Je me suis rendue compte que j’aimais bien faire plein de choses et que je n’étais pas obligée de choisir. La création est aussi devenue importante pour moi, notamment pour ne pas être dépendante de celle des autres. Pour moi, l’art, c’est s’exprimer, dire des choses, les défendre…Mes projets me permettent de raconter ce que j’ai envie et cela ne m’empêche pas de participer à la création des autres. Le jeu fait vraiment partie aussi de mon équilibre de vie, je me suis construite avec cela. Mes émotions y trouvent leur place et peuvent rendre quelque chose de beau. En tout cas, j’ai toujours mille projets, je foisonne en permanence mais, parfois, on ne peut pas tout faire….
D’ailleurs, on peut vous retrouver dans la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil ». On imagine sans doute, à titre personnel, le plaisir et la joie que cela a dû être pour vous de rejoindre cette belle famille ?
Oui ! En plus, c’est arrivé un peu comme une surprise de la vie. Je faisais Avignon cet été avec mon solo musical et j’ai commencé le festival en me disant que, finalement, je jouais beaucoup moins en ce moment. C’est drôle, j’ai été appelée peu de temps après pour rejoindre l’équipe, j’ai pris cela comme un signe de la vie. Quand je suis arrivée sur le tournage, l’accueil était super. C’était génial, tout de suite j’ai retrouvé le plaisir de jouer, comme une enfant. J’adore toujours autant cela ! Je les remercie vraiment… C’est top de jouer une flic, j’aime bien ces rôles avec un peu d’action. On enquête d’un côté et, de l’autre, on a des intrigues un peu plus personnelles, ça nous donne une autre position.
Vous êtes montée dans ce train lancé à pleine vitesse depuis plus de quatre ans maintenant. Comment avez-vous fait pour vous adapter notamment à ce rythme de tournage particulièrement intense ?
J’ai senti de suite que je n’avais pas envie de faire perdre du temps à l’équipe mais j’étais assez tranquille, sans peur. Ce qui est surprenant aussi, c’est que les équipes changent régulièrement, tous les quinze jours, ce qui diffère du cinéma. Mais c’est hyper joyeux, comme une espèce de grande bande. On ne s’ennuie pas, c’est tout le temps renouvelé. Je trouve cela très joyeux, on peut se réinventer tout le temps, avec des regards neufs. Comme je suis aussi réalisatrice, je crois que le fait d’être déjà passée derrière la caméra m’a aidé à être beaucoup plus efficace parce que je voyais très vite ce qui était en train de se mettre en place et comment ça allait se tourner. J’aime bien voir les tournages comme une grande famille où tout le monde travaille ensemble. On fait une grande chorégraphie tous ensemble. Donc j’ai plutôt bien vécu cette montée dans un train en marche. Ils ont été gentils, je n’avais pas les grosses séquences de dialogues dès le début, j’ai pu m’imprégner et les autres comédiens m’ont vite briefée aussi, ce qui est super.
@ Alice Lemarin
Après ces premières semaines de tournage, quel regard portez-vous sur votre personnage ?
Je l’aime bien, je pense la voir vraiment comme quelqu’un qui veut bien faire son travail, elle est très ordonnée, très consciencieuse. En même temps, j’avais envie de lui donner un côté un peu lumineux, un peu joyeux, je la vois un peu comme un bon petit soldat qui veut tout bien faire mais qui a quand même de l’humour, qui est sensible. J’aime bien ce côté sensible dans une fonction rigide, dans laquelle on arrête des gens et où il faut avoir de la distance avec les enquêtes. J’aime bien avoir ces deux casquettes, cela lui donne un peu de complexité. Je n’en ai pas fait quelqu’un de dur, cela avait d’ailleurs été impulsé par l’équipe artistique, dans les dialogues ou les costumes. Le fait qu’ils me mettent de la couleur donne déjà une indication : elle est lumineuse, elle bosse bien mais elle peut être touchée par des choses. Après, ce sont des prémices et on sait bien que son évolution dépendra de ce que les scénaristes auront envie de développer. Finalement, elle n’est pas si loin de moi. J’avais d’ailleurs envie d’apporter un peu de mon tempérament.
En complément, vous le disiez, vous développez d’autres projets, en écriture notamment…
Depuis deux ans, je fais beaucoup de musique, notamment avec « Aimez-moi » : c’est un concert spectacle où je raconte une histoire au travers de chansons de Barbara et de Janis Joplin mais qui sont entièrement dans mon univers musical, où j’ai plein de petits instruments avec moi. Je tourne régulièrement, un album est même sorti. Un clip va prochainement se tourner, que j’imagine comme une comédie musicale.
En parallèle, je suis en train de travailler à mes compositions pour sortir un EP avec un musicien anglais avec qui je bosse depuis le début. Au cinéma, j’ai sorti deux courts-métrages, dont un tourné en Suisse (car je suis franco-suisse). Un autre scénario est écrit pour lequel je cherche des financements. J’ai également un projet de long-métrage que je vais poursuivre.
Merci, Kloé, pour toutes vos réponses !
On peut vous retrouver également sur votre site : www.kloelang.com
C’est toujours une joie de vous retrouver pour une nouvelle interview !
Cette année 2022 est marquée notamment par votre participation à deux tournées musicales, dans des contextes différents. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, en effet, il y a eu deux types de spectacles. Les concepts de ces deux spectacles sont bien différents et j’insiste beaucoup là-dessus. En février, on a commencé par une tournée caritative, qui est totalement indépendante de « N’oubliez pas les paroles », qui réunissait des amis qui se sont rencontrés grâce à l’émission et qui, en dehors de l’émission, ont continué à chanter ensemble pour le plaisir et pour les assos. Ça marchait tellement qu’il y a eu plusieurs dates qui se sont enchainées. En février, on s’est donc retrouvés entre amis qui se sont rencontrés à « N’oubliez pas les paroles » à faire des concerts de variété française et internationale, où on s’est mis à chanter, à danser. C’étaient des concerts sur bande son, parfois dans des petites salles, le but étant de répondre souvent aussi aux demandes des gens qui nous contactent sur les réseaux en nous disant « mais vous ne venez jamais dans les petites villes à tel endroit » donc on a été se perdre dans des jolis coins de France, c’était très mignon. C’était la première fois que j’ai vécu une tournée, finalement, ambiance tour-bus, à vivre ensemble pendant une dizaine de jours et à aller de salle de spectacle en salle de spectacle. Chaque étape était hyper enrichissante, demandait à ce que l’on s’adapte, qu’on innove dans la gestion de l’espace, du temps. Donc ça a été de très belles rencontres. A la fin de ces spectacles, on prenait toujours le temps d’aller rencontrer le public qui souhaitait discuter avec nous, on faisait les dédicaces, c’étaient de beaux moments de rencontre. Cette tournée a aussi été humainement quelque chose de très fort pour moi, j’ai vécu avec des amis, il y avait une ambiance de colonie de vacances qui était très forte. Nous n’étions pas si nombreux que cela et, dans des tournées comme celle-ci, on sympathise avec tout le monde, on n’est pas qu’entre chanteurs, on est aussi proches des techniciens que de l’habilleuse, que de la productrice. Ce sont des beaux liens humains qui se créent. Je garde de cette première expérience un très très beau souvenir.
Ensuite est arrivée une autre aventure dans ma vie, un peu plus tard, la tournée officielle « N’oubliez pas les paroles ». Là, le concept n’a rien à voir, déjà il s’agit uniquement de variété française et on est sur le jeu en grandeur réelle. Donc on a un karaoké géant, on est dans des salles de spectacle géantes, tout est géant, on a un public immense, ce sont des milliers de personnes et on a un décor gargantuesque. Les musiciens de l’émission sont là, le spectacle est animé par Magalie, il y a des chansons, souvent ce sont de medleys pour aller chercher le plus connu de la variété française, le but étant de faire chanter tout le public que l’on a face à nous. Ces chansons et ces medleys sont interrompus par le jeu, où on invite des personnes que l’on a vu chanter à pleine voix dans le public, une d’entre elles choisit le maestro qu’elle souhaite affronter, sur une même chanson. Après, le spectacle reprend et, un peu plus tard, un nouveau candidat arrive. Donc on est vraiment sur une ambiance de jeu, sur un énorme spectacle avec de sacrés musiciens en live et sur la scène, il y a un double écran avec les paroles affichées, de sorte que, tout au long du spectacle, on n’entende presque plus nos voix, tant on est ensevelis par les cris du public. Il y a beaucoup d’humour, beaucoup de dynamisme, de lumière, de paillettes, on est sur un show qui en envoie plein les yeux. Donc c’est complètement différent de cette ambiance plus intimiste que l’on avait dans notre tournée caritative et les sources de plaisir sont différentes du coup. Parce que, sur ce projet-là, je n’ai pas fait une tournée entière, j’ai été invitée sur trois dates, à Roanne, au Zénith de Lille deux jours plus tard et on terminait à l’Olympia deux semaines plus tard. Sachant que, à Paris, je suis montée sur scène une dizaine de minutes en cours de spectacle et on s’est tous retrouvés sur la chanson finale. Donc je ne l’ai pas vécue comme une tournée, même si c’en était une. Mais c’est vraiment à titre personnel car il y a eu des maestros qui ont fait toutes les dates, comme Caroline ou Hervé, qui ont vraiment vécu cet esprit de tournée. Moi, je l’ai moins vécu comme tel, humainement j’ai fait plein de belles rencontres, elles n’ont pas perduré durant dix jours de suite mais elles étaient quand même très très belles. J’ai aussi pu revoir les musiciens dans un autre contexte que l’émission, j’ai pu m’amuser avec les copains sur de belles scènes.
Par contre, en termes d’expérience, j’en retiens un frisson incroyable de la rencontre avec un public nombreux. Ça fait maintenant cinq ou six ans, je ne sais plus, que j’ai la chance de pouvoir faire des concerts, je pense que, avant cette tournée-là, le plus grand public que j’avais rencontré était d’un peu plus de 1 000 personnes à Argelès sur Mer, j’avais eu une petite boule au ventre à ce moment-là, je m’étais dit que ça faisait beaucoup et puis, en fait, j’ai retrouvé ce trac au Zénith de Lille. Je me souviens, on était dans le noir, on n’était même pas encore montés sur scène que les spectateurs bourrinaient des pieds, hurlaient, sifflaient, tapaient des mains, le sol tremblait de toutes ces vibes d’impatience de la part du public qui nous attendait. Je me suis dit « c’est pour nous tout ça ? » et là, il y a un trac qui est revenu de « waouh, c’est beaucoup-là, on entend qu’il y a du nombre derrière tout ce bruit et toutes ces vibrations ». Cela m’a fait ressentir des sensations que je n’avais pas ressenties depuis longtemps quant au trac par rapport à une grande foule. C’est vraiment un frisson que je n’oublierai pas, les battements de cœur juste avant le premier coup de batterie du générique de « N’oubliez pas les paroles » au Zénith de Lille, ça m’a envahi la poitrine, vraiment, j’ai eu une sensation très très intense que je n’oublierai jamais. Je pense que c’est aussi lié à la chaleur du public du nord JJJ.
J’ai aimé être sur scène, je ne voulais plus en descendre, je suis heureuse d’avoir fait ce que j’ai fait, j’ai pris un maximum de plaisir en ayant bien conscience que c’est quelque chose qui ne m’arriverait pas plusieurs fois dans la vie. Donc j’ai bien savouré, sur les trois dates, même à l’Olympia où je ne suis pas restée longtemps sur scène. Car qui n’a pas rêvé, un jour, de chanter à l’Olympia ? C’est une expérience magnifique et j’ai bien conscience de la chance que j’ai d’avoir pu vivre tout ça. On verra, c’était la première partie de la tournée officielle et la deuxième commencera pour moi à Reims.
Du coup, en troisième étape de mon calendrier bien chargé cette année, il y a eu une tournée caritative cet été, dont le concept a évolué. Cette tournée n’a pas réuni uniquement les chanteurs de « N’oubliez pas les paroles », ça a été ouvert aux différents artistes issus d’émissions sur la chanson. Donc on a, cet été, chanté avec des candidats de « The Voice », des candidats qui ont marqué « Nouvelle star », des candidats qui ont fait « l’Eurovision ». Du coup, on a complètement étendu l’horizon des chanteurs, d’une part pour diversifier encore plus ce spectacle, d’autre part pour élargir également le public touché. Le public de « The Voice » par exemple n’est pas du tout le même que celui de « N’oubliez pas les paroles ». Aussi pour nous permettre de faire de belles rencontres artistiques parce que l’on avait beaucoup à apprendre de gens dont le talent n’est pas forcément la mémoire mais, avant tout, les performances vocales et d’interprétation. Donc on est partis sur ce concept cet été, toujours en mode tour-bus, toujours avec des chorégraphies, toujours avec des costumes, toujours avec de la variété française et internationale mais avec une diversité d’interprètes encore plus grande. On a enchainé seize dates de concert, à cheval sur juillet et août, on a fait beaucoup de villes côtières, on a été dans les montagnes françaises, on a fait les Vosges, le Jura, les Pyrénées, c’était aussi une expérience incroyable, avec un défi personnel de tenir physiquement. Je sais que, à la fin de ce spectacle, j’ai une note puissante et haute à aller chercher, il fallait à la fois être heureuse de vivre tout cela et pouvoir savourer chaque moment mais, à la fois, être raisonnable pour pouvoir tenir le rythme physiquement.
C’est vrai que, le soir, quand il est une heure du matin, que l’on vient de mettre la valise dans la voiture, on a envie de rire et de s’amuser avec les copains parce qu’on a eu des délires pendant le spectacle, que personne n’a vus ou parce qu’on a envie de débriefer mais, souvent, je me faisais violence, à essayer d’aller me coucher le plus vite possible. Parce que, d’une part, le lendemain, il fallait se lever pour enchainer la même chose et d’autre part, dormir dans un bus n’est pas aussi reposant que de dormir dans une chambre d’hôtel ou dans son propre lit. Donc ça signifie aussi que chaque heure de sommeil est très précieuse pour pouvoir assurer le lendemain. Donc, voilà, un vrai défi personnel de performance physique, de performance vocale et de flexibilité, d’adaptabilité. Puisque, un jour, untel arrivait, le lendemain un autre repartait donc je reprenais sa chanson. Tous les jours, le spectacle changeait en fonction des arrivées et des départs donc ça demandait aussi une certaine adaptabilité puisque je ne chantais pas forcément les mêmes chansons tous les jours. Je reviens de cette tournée, c’était vraiment fabuleux, j’en ai encore des étoiles dans les yeux.
Votre été a également été intense en révisions, en prévision du tournage de l’édition 2022 du tournoi des Masters de « N’oubliez pas les paroles »…
C’est ça ! Effectivement, les masters se préparent, les tournages sont prévus pour septembre. On va dire que j’ai deux semaines de révision intense pour pouvoir m’y préparer. A chaque fois, d’année en année, je me dis qu’il faut que je m’y prenne plus tôt dans mes révisions et, en fait, en réalité, je m’y prends de plus en plus tard. Tout au long de l’année, j’écoute de nouvelles chansons que je vois apparaitre à l’émission, sans forcément me forcer à les apprendre par cœur mais, au moins, les apprivoiser si elles tombent dans la première manche. Au dernier moment, je révise la fameuse épreuve des mêmes chansons. Comme il y en a de plus en plus, il faut que je travaille encore plus. Là, effectivement, comme j’ai très peu de temps avant ma date de tournage, je révise de manière extrêmement intensive parce que je n’ai pas été très sérieuse en révision sur le reste de l’année.
Les deux éditions précédentes, vous concernant, ont été plus compliquées que celles d’avant. Face à cela, quels sentiments avez-vous ? L’envie d’effacer ces souvenirs ou la crainte qu’ils ne se reproduisent ?
Sur le vif, quand on vit un échec, surtout moi qui suis très perfectionniste, c’est douloureux, l’estime prend un coup. En même temps, je n’arrête pas d’expliquer cela à mes élèves, et je le pense, chaque erreur, chaque échec est un moyen d’apprendre autre chose. On n’apprend pas que par la réussite, on apprend par l’échec aussi. Il y a deux ans, en plus, j’ai perdu au premier tour à cause de moi, contre moi-même. J’ai été mon propre ennemi. Même si Mickael que j’affrontais à l’époque était excellent, j’avais des chances de réussir aussi mais le stress m’a complètement envahie et aucune parole ne m’est revenue sur une chanson que je maitrisais. Donc, pour l’année suivante, j’ai travaillé beaucoup plus le psychologique, j’ai commencé la méditation, j’ai commencé le yoga, beaucoup de pratiques que, jamais, je n’aurais imaginé faire il y a quelques années parce que, pour moi, c’était une perte de temps, ce n’était pas actif, ce n’était pas productif. Il fallait que j’agisse, que je bouge et je me suis rendue compte que l’on a beau avoir autant de connaissances que l’on veut, si on n’est pas capable de les sortir au bon moment parce que l’on ne travaille pas le mental, on a bossé en vain. J’ai donc travaillé davantage mon mental.
L’année dernière, je suis mal tombée sur les chansons, clairement je suis tombée sur des chansons assez rares et je suis tombée sur un candidat extrêmement préparé, qui a fait zéro faux pas. Là, pour le coup, je ne peux pas m’en vouloir de quoi que ce soit. A refaire, j’aurais refait la même chose, de toute façon. Je me suis quand même demandée ce que j’allais retirer de mon échec, c’est plus compliqué quand il ne dépend pas de soi, j’ai retenu quand même que, en fait, ce n’est qu’un jeu et les sacrifices que je fais, c’est moi qui les décide, personne ne me les impose. En fait, tous ces choix que je fais, c’est aussi à moi de les assumer et les assumer, ça veut dire aussi de toujours penser dans un coin de la tête que l’on peut le faire mais que ça peut être pour rien. Je vais le faire parce que j’ai cette gagne en moi, j’ai cette volonté de vouloir toujours essayer le maximum pour ne rien regretter mais c’est un jeu. Et il y a un tirage des chansons, qui n’est pas toujours en ma faveur, qui plus est, je suis en bas du classement, ce qui signifie que, si on venait à être ex-aequo, c’est celui qui est le mieux placé de toute façon qui gagne. Donc il y a des choses que je ne peux pas maitriser. C’est ce que je retiens de l’année dernière. En fait, j’ai toujours envie de retenir quelque chose de mes échecs, j’en ai vécus deux successifs, suite à une très belle aventure, à mon heure de gloire l’année précédente. Donc je suis tombée du grenier à la cave, pour le coup. Ca a fait mal mais j’en apprends des choses, j’en retiens des choses. Aujourd’hui, ces deux échecs me permettent, d’une part, de continuer à travailler mon mental. Je parlais de méditation, je fais aussi des écoutes hypnotiques pour me donner des objectifs et travailler ma concentration. D’autre part, l’autre échec me permet de retenir que tout n’est pas forcément maitrisé parce que c’est un jeu dans lequel il y a une part de chance et qu’elle n’est pas tout le temps là. Donc je me prépare aux deux possibilités, la victoire comme l’échec et s’il y a échec, il y aura d’autres choses positives à aller chercher à la place. Il faut que je me raccroche aux choses positives dans les deux cas.
En tout cas, à titre personnel, ce doit sans doute être une joie et un plaisir de retrouver le plateau et l’équipe, ainsi qu’une partie de vos amis maestros ?
Effectivement, c’est vrai que c’est un beau moment de retrouvailles. On voit moins les musiciens sur le plateau, on les fréquente moins, on n’est pas dans les mêmes loges par souci d’impartialité vis-à-vis du jeu. Ils ont les partitions des musiques qui vont tomber donc si on est ensemble dans les loges, il y aurait un souci, clairement. Mais je suis heureuse de les revoir quand même, on partage de belles choses sur le plateau. Je suis heureuse de retrouver ce lieu qui m’a proposé tellement de sensations, de vibrations, d’émotions, c’est un peu comme un pèlerinage de revenir-là, de retrouver ce lieu qui m’a tant fait vibrer. C’est une fierté de me dire que j’y suis depuis 2016, de pouvoir y retourner à chaque fois, oui, j’en suis fière. C’est un plaisir aussi de retrouver les copains. Après, je ne vous cache pas que l’on est quand même plus détendus quand on se retrouve en concert parce qu’il n’y a pas de compétition à ce moment-là. Le stress n’est pas là pour les concerts parce que les gens n’ont pas « sacrifié » des choses, du temps, des moments humains, des activités, chose que certains font pour les révisions. Moi qui suis une grande bosseuse, je suis devenue une petite joueuse aujourd’hui pour les révisions par rapport à certains dans les maestros. Il y en a qui passent leur année à ne faire que cela, à s’enfermer, à réviser tous les jours. Tout le monde ne le fait pas mais certains le font. Avec un tel rythme de vie, c’est logique, on a une attente très importante de ces masters, qui suscitent un stress indéniable. Cela ne va pas nuire à une bonne ambiance, ce n’est pas vrai mais ça libère certaines tensions au moment du tournage. Quand il est terminé, tout se relâche et ça fait du bien. Mais, en amont, il y a quand même des gens tendus, on est tous un peu stressés parce que l’on n’a pas envie d’avoir travaillé pour rien en fait, tout simplement.
Mais, oui, c’est un énorme plaisir de les retrouver chaque année, de faire de nouvelles rencontres aussi parce que le groupe s’agrandit à chaque fois. C’est fabuleux, des gens de l’extérieur auraient presque du mal à dire qui est là depuis sept ans et qui vient juste d’arriver, tellement on a l’habitude d’ouvrir ce groupe à de plus en plus de personnes. Donc, oui, ce sont de chouettes retrouvailles à chaque fois, même si je préfère celles après le tournage…comme ça, on n’a plus rien à penser, c’est beaucoup plus sympa !
Nous sommes à quelques jours de la rentrée, qui sera singulière pour vous, après un choix fort d’orientation, vous permettant d’avoir plus de temps pour travailler certains projets artistiques…
Oui, effectivement ! Ca fait maintenant depuis 2020 que j’ai mon projet qui a commencé, avec le premier single « Cliché de fille ». Suite à l’engouement qu’il y a eu autour, auquel je ne m’attendais pas, j’ai continué à travailler ce projet, particulièrement avec Doriane Bedel, qui est l’auteur-compositeur de beaucoup de mes chansons. Aujourd’hui, treize chansons sont enregistrées, elles sont en boite, les photos sont faites également, j’ai plein d’éléments de mon album qui sont prêts, il me reste la fabrication du support physique, à travailler la publication de celui-ci, la communication à faire autour. Je me pose beaucoup de questions sur comment éditer cet album, est-ce que je m’autoproduits, est-ce que je cherche un label, j’ai beaucoup de questions sur lesquelles je n’ai pas encore eu le temps de me pencher avec mon métier de professeur des écoles. Je sens que le temps passe et que ce projet qui a plutôt bien évolué stagne. C’est très frustrant, j’ai ressenti cette frustration fois cent cette année de ne pas réussir à tout faire avancer en même temps, mon métier, la vie de famille, les tournées, les révisions des masters et ce projet musical qui me tient tant à cœur. Donc, effectivement, j’ai décidé de mettre ma carrière de professeur des écoles entre parenthèses, ce n’est pas une démission, je suis en disponibilité pour pouvoir réaliser ce projet et agir étape par étape, afin de les faire chacune assidument.
Donc, dans l’ordre, je révise les paroles puisque j’ai très peu de temps, je fais les tournages des masters et je me penche sur la concrétisation de mon album, que j’espère sortir le plus rapidement possible. Je vais quand même me laisser le temps de bien faire les bons choix. Le but étant de pouvoir chanter, il va falloir que je démarche dans la région, autour de Lille, des lieux où je pourrais présenter mes chansons. Pour pouvoir, à l’issue de ces petits concerts, proposer mon album à vendre. J’ai donc ce projet, qui est, à la fois, de produire mon album et de trouver des lieux où je pourrais chanter et vivre de la chanson, tout simplement.
Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel échange !
Vendredi 16 septembre, vous monterez pour la première fois sur scène, dans le cadre du Festival « L’échappée musicale ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?
Complètement ! En fait, je pense que je ne réalise pas encore, je réaliserai une fois que je serai sur scène, devant tout ce monde. Tout cela est arrivé très vite, j’ai fait mon premier single, j’en ai parlé avec Patrick Hernandez, on a travaillé ensemble, ma chanson est sortie le 10 juin et, là, de suite, je monte sur scène le 16 septembre, le jour de mon anniversaire, un jour très spécial, mon premier concert…Donc, oui, c’est une grande joie et une grande fierté de pouvoir en parler à mes parents, en leur disant « le 16 septembre, le jour de mes 22 ans, je monte sur scène, je chante mon premier single ». C’est une chanson des années 80 donc elle me touche particulièrement. J’espère que ce ne sera pas la dernière fois.
Ce Festival mettra en avant notamment les années 80, votre chanson fera ainsi le lien avec cette période…
C’est ça ! Si l’ordre ne change pas, je serai celle qui montera sur scène avant les chanteurs des années 80, pour ramener la nostalgie des années 80, pour mettre l’ambiance, pour mettre tout le monde dans le bon mood avant l’entrée des chanteurs de cette période. C’est donc moi qui vais faire changer d’époque, qui vais ramener le public aux années 80.
A quelques jours de l’évènement, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Déjà, ce qui est sûr, c’est que j’ai trop hâte, j’y pense tout le temps, tous les jours. Tous les soirs, je chante sous la douche ma chanson pour me préparer au jour J. En même temps, de l’appréhension, c’est la première fois que je monte sur scène, en plus devant autant de monde. Je pense que je me pose les mêmes questions que les autres : est-ce que les gens vont aimer ? est-ce qu’ils vont me suivre dans ma bonne humeur et dans ma chanson ? Ou est-ce que ça ne va pas marcher ? Il y a la pression aussi parce que c’est mon anniversaire, j’ai envie que tout se passe bien, j’ai envie de donner le meilleur de moi-même, ce que je feraiJ. Mais, oui, il y a cette peur que ça ne plaise pas, que les gens s’ennuient…mais bon, je pense que ça va aller.
Ce premier single « Désir disco » est en lien étroit avec les années 80, nous l’avons compris. C’est une période, certes, que vous n’avez pas connue mais qui vous tient à cœur…
Oui, j’adore les années 80. Ça peut surprendre, ça surprend même très souvent mais, en fait, ça m’est littéralement tombé dessus. Depuis que je suis toute petite, mes parents me font écouter d’anciennes chansons, j’écoute donc du Gainsbourg, du Brel, …ce qui est bien plus vieux que les années 80. De moi-même, à force d’écouter des chansons et de les apprécier, je me suis amusée à faire des recherches sur les chansons des années 60, 70, 80, 90. C’est vrai que, dans les années 80, j’ai vraiment trouvé un univers, il y a des centaines de chansons qui me plaisent énormément, c’est vraiment ma période et je n’arrête pas de le dire à mes parents, je pense que je ne suis vraiment pas née à la bonne époque… quoi que, peut-être que si, peut-être que je suis là justement pour ramener ces années-là…
Après ce premier titre, une deuxième chanson est dans les cartons…
C’est ça ! La première chanson a bien marché et, du coup, ça m’a donné l’envie de continuer, tout simplement d’en faire d’autres. Oui, j’aime ça de toute façon, comme c’est un bonheur de le faire, je vais continuer. La deuxième chanson sera aussi avec un chanteur des années 80 parce que j’aimerais garder avec moi cette touche de l’époque. Par contre, ce sera beaucoup plus moderne et j’aimerais remercier mes parents de m’avoir donné le prénom d’Elisa. Donc c’est une chanson qui rappelle un peu Gainsbourg, elle s’inspire pas mal de lui.
En parallèle, depuis un an et demi, vous interprétez le personnage de Camille dans la série quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient ». Un personnage qui a vécu beaucoup de choses depuis son arrivée. Quel regard portez-vous sur son évolution ?
Déjà, elle a gagné énormément en maturité. A son arrivée, c’était juste une influenceuse qui vivait sa vie de jeune fille de 16 ans. Elle est toujours pleine de vie mais je pense que, aujourd’hui, elle a grandi, après tout ce qu’elle a vécu avec Stanislas, avec son père, avec la prise d’otage au Spoon. Je pense qu’elle a gagné en maturité mais en force aussi, en force de caractère. Aujourd’hui, je pense qu’elle a envie de montrer qu’elle est là, qu’elle sait ce qu’elle veut. Elle a envie de passer à autre chose, c’est sûr, elle a envie d’oublier Stanislas, elle a envie de s’amuser en fait, tout simplement. Elle a envie d’être une vraie petite fille de 16 ans, elle a envie de rattraper les années qu’elle a pu perdre de sa jeunesse puisqu’elle a dû jouer la grande pour sauver sa mère. Donc, en ce moment, je pense qu’elle rattrape le temps perdu.
Elle est arrivée à un stade où on peut dire que ce n’est plus une enfant mais elle en reste une malgré tout. C’est compliqué à expliquer…Ce n’est plus une enfant parce que, après tout ce qu’elle a vécu, je pense qu’elle sait ce qui est bien, ce qui n’est pas bien donc quand elle fait des bêtises, elle le sait, elle les fait parce qu’elle le veut. Mais elle a gardé son côté enfant dans le sens où elle a perdu du temps, aujourd’hui elle a besoin d’être une petite fille.
Cet été, elle a vécu une période agitée, notamment avec l’arrivée d’Emma, qui n’est pas sans influence sur elle…elle a franchi l’interdit, elle est allée sur un terrain où on ne l’attendait pas.
Complètement ! Je pense sincèrement que Camille est une fille très bien élevée, elle est très famille donc très suivie par sa mère et son père. Mais après ce qu’elle a vécu avec Stanislas, elle a gardé pas mal de cicatrices de ce qui s’est passé, elle a du mal à passer à autre chose. En même temps, c’est elle qui lui a mis le coup de couteau, certes pour sauver sa mère – ce n’est pas une meurtrière – mais ça laisse énormément de séquelles. Aujourd’hui, elle veut s’amuser, elle a envie de passer à autre chose et je pense qu’Emma est un appui. En fait, elle se sert d’elle pour faire des bêtises qu’elle n’a jamais faites. D’où le retour à l’enfance dont elle a besoin. Elle sait que voler c’est mal mais, juste, elle en a besoin. Un jour, elle s’arrêtera…Quand ? Je ne sais pas mais, pour l’instant, elle en a besoin. Vu qu’elle n’a pas énormément d’échanges avec sa mère sur ce qui s’est passé avec Stanislas – maintenant que j’y pense, elles n’en ont pas parlé du tout -, je pense qu’elle a besoin de se libérer et la manière de le faire pour elle, c’est Emma. C’est sa source de bien-être.
Artistiquement parlant, cette palette de jeu, avec toutes les émotions différentes évoquées, doit être très plaisante à jouer ?
Complètement ! J’apprends beaucoup : le fait de pouvoir changer, de passer d’une émotion à une autre et surtout ce sont des intentions de jeu qui ne sont quand même pas simples. Déjà, je fais semblant quand je joue mais faire semblant d’être, c’est encore plus compliqué. Quand je dis « faire semblant de », quand Camille fait sa bêtise, elle sait qu’elle fait une bêtise mais elle fait semblant de ne pas savoir parce qu’elle en a besoin, tout simplement. C’est de cette difficulté-là dont je parle. Oui, il y a des intentions de jeu qui sont pas mal à travailler et qui, bien sûr, me servent pour la suite.
Ces deux domaines, la musique d’un côté, le plateau de l’autre, peuvent paraitre bien différents mais sans doute que beaucoup de similarités existent ?
Il y a énormément de liens. On ne s’en rend pas compte je pense mais il faut le faire pour le voir. Chanter, c’est un travail vocal, il faut travailler la voix, bien articuler. C’est aussi le cas dans le métier d’acteur, quand on parle il faut bien articuler. C’est vrai que cet exercice que je fais dans la chanson m’aide aussi dans le métier d’acteur. Il y a plein d’autres choses. Etre sur scène, c’est être sur scène pour chanter comme être sur scène au théâtre et dire son texte. Il y a plein de choses, en fait, qui se rapprochent et je pense que l’un n’empêche pas l’autre.
En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?
Déjà, j’espère évoluer en tant qu’actrice car c’est ce que j’aime plus que tout. J’espère du fond du cœur avoir un rôle dans un film au cinéma et, pourquoi pas, tourner avec Sophie Marceau. C’est un vrai rêve de gamine, elle a vraiment bercé mon enfance dans « La boum » et surtout dans « Fanfan », un film qui me touche particulièrement. Je trouve qu’elle y est incroyable donc ça me plairait vraiment beaucoup de pouvoir, un jour, tourner avec elle. Si ça arrive, ce sera une victoire. Et pouvoir continuer, à côté, dans la chanson. En fait, m’amuser dans tous les domaines qui me plaisent, vivre, tout simplement…
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes une artiste aux multiples cordes, aux différentes casquettes, citons notamment le chant, la danse, l’interprétation…Si on revient à l’origine de votre parcours, qu’est-ce qui vous avait donné l’envie d’en faire votre métier ?
Cela a commencé vraiment très très tôt ! Ma mère avait même été très surprise. On allait souvent voir ma grand-mère en concert, elle qui appartenait à une chorale. Dès toute petite, j’étais hyper concentrée pendant les spectacles, voire fascinée. Je pense que j’avais 5 ou 6 ans quand ma maman m’avait emmené voir « Carmen », je n’avais pas bougé pendant les 2 heures de représentation. A partir de là, je suis rentrée dans une école de musique, j’ai commencé par le violon. J’étais aussi patineuse artistique. Je suis donc plus ou moins dans la représentation depuis toute petite. J’ai même rejoint une chorale d’adulte, alors que je ne savais pas encore lire. L’artistique est ce qui m’a fait tenir debout, ce qui m’a faite grandir, c’est toute ma vie et c’est venu uniquement de moi. Ce qui est sûr, c’est que ma famille m’a toujours soutenue dans cette voie.
J’ai fait du violon pendant plus de 10 ans, j’ai commencé la danse assez tard, vers mes 14 ans, par pure curiosité, par pure envie. C’est devenu une révélation, j’ai adoré la cohésion du mouvement en rapport avec la musique, cela m’a fascinée. Depuis, je n’ai jamais arrêté cet art. A la même période, j’ai commencé à chanter seule sur scène…J’ai aussi fait du théâtre dès le collège, en parallèle de cours de danse que je donnais ! Je faisais apprendre des chorégraphies, j’avais ma salle de danse, c’était super cool.
Par la suite, je suis rentrée en lycée artistique, en histoire de l’art. Très rapidement, je me suis tournée vers l’option théâtre, qui m’a beaucoup attirée. On avait des spectacles de fin d’année exclusivement créés par les étudiants, « Le méga show », c’était la coutume du lycée Savina. On avait le droit d’exprimer notre créativité sur un thème général qu’on posait au départ. J’ai donc apporté l’option danse, qu’il n’y avait pas avant. Au moment de quitter le lycée, on passait le flambeau à un ou une élève envers qui on avait confiance pour faire perdurer la coutume. Dans ce lycée, j’ai eu des professeurs absolument géniaux, j’ai beaucoup appris d’eux jusqu’à mon Bac théâtre.
Par la suite, parmi toutes vos expériences professionnelles, on imagine que certaines plus encore que d’autres vous ont particulièrement marquée ?
J’ai fait mon école de comédie musicale tout de suite après avoir eu mon Bac théâtre et, dès ma première année à Paris, j’ai été sur les planches. J’avais fait un spectacle au théâtre du Gymnase avec mon professeur, qui montait « Les Misérables ». Sans me rendre compte de la chance que j’avais de jouer dans ce lieu historique. Du coup, j’ai eu assez rapidement une petite expérience du plateau. Dans le cadre de la formation, on passait des auditons. Notamment celles de Mogador, où tout le monde a sa chance. J’en ai passées pas mal…jusqu’à celle du « Bal des vampires », où on était à peu près 500 danseuses à postuler. J’ai passé 4 ou 5 tours de danse, ensuite des tours de chant pour danser et chanter dans les ensembles. Au final, je n’ai pas été prise…
Deux mois sont passés, le casting était fait et j’avais été contactée pour être danseuse en événementiel pour la conférence de presse de lancement. C’était un vrai challenge car j’ai changé beaucoup de place, j’ai dû réapprendre rapidement la chorégraphie à plusieurs reprises. En fait, une des danseuses n’a finalement pas accepté le contrat, du coup son action a clairement changé ma vie, on m’a rappelée pour repasser une audition. J’étais blessée, je ne pouvais pas danser mais j’ai tout fait quand même pour y être, voulant absolument le job. Ils ont vu ma détermination, mon envie et j’ai eu la place, je me suis retrouvée avec l’un des rôles les plus importants, avec la capacité à remplacer n’importe qui n’importe quand, à n’importe quel moment du spectacle. J’avais 10 places à savoir par cœur, toutes très différentes. C’est le plus beau projet de ma vie, j’ai participé à une centaine de dates au final. Les conditions de travail à Mogador étaient merveilleuses, j’ai fait des rencontres qui ont changé ma vie….Cela a été un sacré tournant pour ma carrière, cela l’a lancée sur les chapeaux de roues.
Par la suite, j’ai eu la chance de faire plein d’autres projets, d’ampleur et de contenus différents et variables. Tous ont une valeur très importante à mes yeux, ils font partie de ma vie, de mon expérience….les rencontres sont toutes très belles.
En complément, quels sont vos autres projets et envies artistiques du moment ?
J’ai envie de mettre en scène des pièces de théâtre, aussi de me lancer dans l’écriture. Egalement d’être sur scène, pour travailler un personnage, en mettant mes compétences au service du spectacle. Ce challenge de chant, de danse, de théâtre m’attire, j’ai envie d’avoir de la matière à travailler, de découvrir des œuvres, de défendre des projets, de faire de nouvelles rencontres, de vivre des expériences inoubliables. C’est absolument fabuleux d’être sur un spectacle !
Evidemment, j’ai aussi le désir de tenter ma chance dans le milieu de l’audiovisuel…Cela m’attire énormément ! Je sais que j’ai matière à faire, c’est sûr….
Depuis quelques temps, vous êtes régisseuse au TMG. Cela doit être sans doute très plaisant mais aussi très enrichissant et très complémentaire, comparativement à toutes les autres cordes artistiques que l’on vient d’évoquer ?
Complètement ! Cela a été une des plus belles propositions de travail que l’on m’ait faite. Même si je ne suis pas sur les planches, j’y suis quand même finalement parce que la prolongation de mes mains a un impact sur la pièce et que lumières ainsi que la musique font partie du spectacle. Ce que j’adore dans ce travail, c’est que je garde un éveil artistique permanent, une connexion avec des artistes passionnés de théâtre. Le TMG propose beaucoup de projets originaux, de créations, je suis avec de jeunes troupes, je fais de très belles découvertes. Aussi, ce qui est génial, c’est que je m’enrichis au niveau culturel parce que je retrouve des œuvres classiques que je ne connaissais pas forcément. Je commence à connaitre beaucoup de pièces classiques, cela me baigne dans le théâtre de boulevard, que j’adore. Cela me fascine, me passionne, je découvre ou redécouvre des auteurs, c’est très enrichissant en tant que comédienne de faire ce métier. En plus de cela, il y a cette participation à la création, via la créativité des lumières qui aide à la mise en scène. Ce sont d’autres cordes artistiques, on est sur de la technique pure mais c’est dans la suite logique de ma passion, ce qui est génial !
Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel échange !
Après un contexte compliqué ces derniers mois, vous avez eu l’occasion, à plusieurs reprises récemment, de remonter sur scène. A chaque fois, cela a sans doute dû être pour vous une vraie joie et un réel plaisir ?
Oui, c’est sûr que c’est quelque chose qui avait beaucoup manqué aux artistes pendant le Covid. C’est un vrai plaisir de remonter sur scène, c’est aussi pour ça que l’on fait ce métier, en tout cas pour ma part. On est toujours pour autant dans la peur de savoir si les concerts sont maintenus mais, quand c’est le cas, on mesure vraiment notre chance.
Avant ou après cette période, je pense que j’ai toujours mis la même énergie sur scène. Avant ça, j’étais déjà à 200%, c’est ma manière d’appréhender la musique et de la jouer. J’essaie de ne jamais être en dessous de ce curseur.
Parmi les projets, vous aurez la chance d’accompagner la prochaine tournée d’Hélène Ségara, avec deux claviers mais aussi dans les chœurs…
Je suis très contente de cette nouvelle tournée, je suis impatiente que ça démarre, j’ai hâte. Je suis contente de jouer cette musique sur scène, il y a un aspect à la fois très actuel et cinématographique, qui me plait beaucoup.
Il y a beaucoup de textures sonores diverses et variées, pour cela mes claviers sont « splittés » en deux, ce qui me permet de jouer quatre sons différents, main gauche, main droite. Même, dès fois, à l’intérieur du morceau, les sons peuvent évoluer. C’est très intéressant.
En complément, la tournée d’Elsa Esnoult se poursuit, une artiste au registre un peu différent et sans doute complémentaire pour vous ?
On a accompagné Elsa dès sa première tournée, on a été là dès ses débuts alors qu’Hélène Ségara est une artiste bien confirmée. C’est hyper intéressant aussi pour moi de voir comment ça se passe ici et là, comment la scène est appréhendée en fonction de l’expérience. Après, sur scène, mon rôle est le même. Comme je le disais, peu importe où je suis, je donne le maximum à chaque fois.
Mais vos scènes ne se limitent pas à ces deux tournées…
J’accompagne Dona Maria sur un projet pop-électro, un super beau projet que j’aime beaucoup, avec elle au chant, je suis aussi dans les chœurs. On aura la chance de faire les Francofolies cet été.
Le douze est un projet pop-rock, un peu seventies, très inspiré de Pink Floyd, c’est un projet que j’ai intégré il y a un an, dans un autre style, on a déjà tourné quelques vidéos, leur album va bientôt sortir il me semble. On est deux claviers et, là encore, je chanteJ. Leur but est de sortir un album à Los Angeles, où ils ont un pied à terre. J’adore leur style ! On n’a pas encore fait de concerts mais pourquoi ne pas en faire aux Etats-Unis si l’album sort là-bas ? Ils travaillent ensemble depuis plus de dix ans, je me sers de leur expérience pour mieux comprendre certaines choses du métier, c’est cool.
J’accompagne aussi Célestin, c’est un autre projet, sur de la chanson, il compose, écris des textes, il est à la guitare et chante. On se connaissait déjà et il m’a appelé récemment pour me proposer de le rejoindre. Après une première résidence à Macon en novembre, on a fait trois à quatre concerts. Tout se passe super bien, avec une super équipe, dans encore un autre répertoire. Là encore, je fais piano et chœur.
Après, il y a le projet « Les femmes à la cuisine », la chanteuse s’appelle Nawel Dombrowsky. Le style s’articule autour de la chanson dite cabaret, c’est-à-dire que c’est de la chanson avec beaucoup de comédie, c’est assez théâtralisé. D’ailleurs, j’y ai pas mal de jeu, c’est un vrai spectacle, il y a un vrai fil conducteur du début à la fin, ce n’est pas juste un enchainement de morceaux. C’est un spectacle avec de l’humour, de la tendresse, c’est satyrique, un peu revendicateur, un petit peu féministe, en tout cas c’est très chouette. On a fait une série de concerts entre octobre et novembre, huit je crois, on a même joué à Toulouse en ouverture d’un festival.
Toutes ces actualités semblent très riches, très diversifiées et très complémentaires ?
J’adore jouer un peu tous les styles de musique, j’aime ne pas être enfermée dans un style et, justement, la complémentarité de chacun me plait beaucoup. Le côté musical est super enrichissant mais je n’oublie pas toutes les rencontres humaines que je fais, qui sont superbes.
Ponctuellement, trouvez-vous le temps de travailler d’autres projets, plus personnels ?
Début janvier, j’ai eu une résidence de création avec un violoniste, Mattéo Gallus. On est en train de travailler sur de nouvelles compositions. Pour l’instant, on a trois amorces de propositions. Là, on co-compose, c’est la première fois que je compose avec quelqu’un d’autre, à la fois c’est un exercice de style et, en même temps, c’est hyper enrichissant, on s’amène l’un et l’autre sur des sentiers sur lesquels on n’a pas l’habitude d’aller. On se complète énormément dans les idées de composition et on a cette chance d’être musicalement en osmose. On se retrouve dans les mêmes envies, on a les mêmes aspirations, une cohérence se crée naturellement, dans le mélange de ces différentes idées. Pour l’instant, c’est vraiment en gestation, on veut y aller doucement pour, éventuellement, se projeter petit à petit dans la création d’un deuxième album. Pour le moment, je ne sais pas encore quelle forme finale cela aura.
C’est toujours un plaisir d’effectuer un nouvel entretien avec vous !
Après quelques dates en streaming, vous avez pu gouter à nouveau au plaisir de retrouver le public lors des concerts avec vos amis maestros. On imagine sans doute la joie et les sensations que cela a dû vous procurer ?
Oui, oui, ouiJ. Le vrai plaisir de la scène, pour moi, c’est le contact avec le public. Donc, en effet, retrouver un public, pour le coup demandeur puisqu’il attendait depuis longtemps, a été une énorme émotion. Il y a eu beaucoup de larmes versées à l’ouverture du concert de Longjumeau en septembre, on a été emportés par un public qui était bouillant, l’émotion nous a vraiment transportés. Je me vois encore tourner la tête vers Hervé à ce moment-là, qui avait les larmes aux yeux. Ça nous a vraiment tous envahis, ces retrouvailles nous ont vraiment fait du bien.
Après, je ne nie pas le plaisir que ça a été de découvrir ce que c’était que de faire du streaming. Evidemment, j’ai une nette préférence pour chanter face à un public et c’est la raison pour laquelle j’aime tant la scène mais ça a été aussi techniquement intéressant d’enregistrer dans un studio cinéma et de découvrir les caméras grues qui nous tournaient autour. Pour aller chercher uniquement l’émotion dans les duos que je partageais avec mes amis. C’était une autre expérience en fait, que j’ai appréciée découvrir mais, effectivement, le public me manquait beaucoup et donc ça a été beaucoup d’émotion de le retrouver, public avec qui on avait dû mettre une certaine distance à contrecœur.
Ces retrouvailles vont se poursuivre, avec plusieurs dates de concert déjà calées, au profit d’associations, notamment ce week-end, chez vous, dans le nord. On vous imagine impatiente du coup de retrouver le public et vos camarades ?
Exactement ! Effectivement, ce sont des concerts qui sont toujours à but caritatif. Nos amis se déplacent bénévolement pour venir chanter dans différents endroits de France. Le week-end prochain à Bailleul sera l’occasion d’une double date, le samedi soir et le dimanche. Le samedi est déjà complet mais il reste encore quelques places pour le dimanche. Ils seront aux profits de l’association Wonder Augustine, qui a beaucoup marqué les gens du coin, on a beaucoup suivi sur les réseaux le parcours de la petite Augustine, qui était malade. Ca a motivé beaucoup de gens, localement, à venir. Ce concert me tient particulièrement à cœur parce que je vais monter sur scène avec mes amis face à des proches. Finalement, quand je suis à d’autres endroits de France, je chante face à des gens que je ne connais pas. Là, je sais que, dans la salle, il y aura au moins 25 personnes qui sont de la famille ou des amis. Ça me met une pression énorme parce que je n’ai pas envie de faire le moindre faux-pas face à eux. Je sais qu’ils viennent pour moi et pour l’association, pas forcément parce qu’ils sont fans de l’émission. Il y a donc une petite pression supplémentaire pour ce concert local. En même temps, je suis fière de chanter dans ma région, c’est une grande fierté d’être coreprésentante du nord, avec Jennifer. Je pense que ce concert va avoir une saveur particulière.
D’autres dates sont prévues, je vais chanter dans quelques semaines à Saclay, avec quelques amis que j’ai rencontrés dans l’émission. Nous en aurons aussi un le 18 décembre à Mont de Marsan. On voyage beaucoup, on en avait déjà fait un l’année précédente et, là, on remet cela, avec la même équipe. Ce sera aux bénéfices de l’association « Le chant de l’herbe » pour aider les familles ayant des enfants autistes. D’autres sont prévus dans différentes villes en France l’année prochaine mais, pour l’instant, je ne peux pas en dire plus. On communique à chaque fois sur nos pages publiques, afin de donner les informations au fur et à mesure.
Ce week-end sera d’autant plus chargé pour vous que, le samedi soir, le prime final de la nouvelle édition des Masters sera diffusé sur France 2. Vous qui pensiez cette aventure terminée, du fait de votre classement en baisse, vous aviez dû être ravie de revenir quand même sur le plateau ?
C’est vrai que ces retours ont une saveur particulière à chaque fois parce que j’ai conscience que je me dirige vers la porte de sortie. Je profite à chaque fois des vibes envoyées par le plateau et, en même temps, le fait d’avoir toujours cette sensation de me dire que c’est la dernière fois me prépare à cette sortie qui sera forcément moins brutale quand elle arrivera pour de bon.
Mais oui, c’est toujours un énorme bonheur, et de retourner tenter ma chance et de vivre des primes. J’ai eu la chance de vivre des primes auxquels je jouais et des primes auxquels j’assistais. Ce prime-là, sans donner l’issue quelconque de ces matchs, est un réel plaisir aussi à vivre dans le public. Avec les amis, on s’éclate, on chante entre copains, on le vit vraiment bien. Donc, finalement, oui, c’est une chance de revivre à chaque fois ces partages humains et j’espère bien les revivre une dernière fois l’année prochaine. J’ai décidé de croire en cette chance, en tout cas je m’accroche à cet espoir et, après, je tournerai la page comme il le faut.
Vous l’aviez dit à l’antenne, malgré l’expérience des années, il y a, à chaque fois, un vrai travail et un vrai investissement en amont. Cet été, notamment, a été l’occasion de révisions intensives…
Oui ! Je n’ai pas encore vécu, depuis l’émission, les grandes vacances comme peuvent les vivre beaucoup de professeurs. Pour moi, juillet et août sont synonymes de révisions très studieuses. On a beau avoir les chansons qui s’accumulent d’année en année, le fait que je travaille beaucoup l’été stimule énormément ma mémoire à court terme et à moyen terme mais sûrement pas à long terme. Donc chaque été, je me retrouve face à des textes que j’avais appris l’année précédente ou l’année d’avant mais que j’avais complètement oubliés parce qu’ils ne font pas partie de ma culture de base. Des chansons qui ont bercé notre enfance restent en nous. Des chansons que l’on a apprises pour deux trois mois et que l’on a ensuite laissées tomber, il faut les retravailler l’année suivante et, parfois, comme s’il s’agissait de chansons inconnues. A cela s’ajoute le fait que le répertoire de l’émission, je pense, a quasiment doublé par rapport à mes premiers passages. Il y a de nouvelles chansons qui arrivent tous les jours, qui sont de nouvelles chansons d’artistes qui sortent en ce moment ou des faces B qui arrivent de nulle part. Le répertoire est de plus en plus complexe et, donc, c’est une source de travail en plus.
Par-dessus ces deux points, il y a le troisième qui est que le niveau des maestros que l’on affronte n’est plus du tout le même. Il y a 5 ans, les gens venaient juste par amour de la chanson française, attention je ne dis pas ça en disant que les nouveaux n’aiment pas la chanson française mais, de surcroit, ils ont énormément travaillé, en plus d’aimer la chanson. Il faut donc travailler un minimum. Je ne dis pas forcément de s’isoler comme je l’ai fait, il y en a qui y arrive très bien en ayant une vie sociale à côté.
Votre parcours cette année s’est malheureusement arrêté rapidement. Comparativement à tout l’investissement en amont que vous avez évoqué, comment avez-vous réagi ?
J’ai eu plusieurs phases émotionnelles, on va dire. Sur le vif, ma première réaction a été la déception et la frustration. J’ai ressenti cela même dans le fauteuil. J’avais beaucoup échangé avec Renaud, je savais à quel point il était prêt pour cette compétition. Dans le fauteuil, la deuxième fois, j’avais beau essayer de m’accrocher au positif dans tout ce que je vivais, je savais que c’était fini, que je ne pourrai pas chanter. Donc je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma fille, qui m’avait manqué, que j’ai faite garder par ci, par là pour pouvoir travailler, à mes parents que je n’avais pas vus pendant pas mal de temps, à ma sœur, à tous mes proches finalement que j’ai refusé de voir pendant plusieurs mois, au temps que je n’ai pas passé avec mon mari. Avec tout cela, forcément, quand on est sur le vif, on a la boule dans la gorge, on se dit « tout ça pour ça », on aurait aimé avoir une récompense à ce que j’ai appelé plusieurs fois des sacrifices. Ce ne sont pas des sacrifices que l’on m’a imposés, ce sont des sacrifices que j’ai choisi de faire, qui m’avaient réussi précédemment. Donc ça a été douloureux sur le vif, vraiment.
Puis mon mari m’a envoyé un message qui m’a aidé à relativiser les choses en me disant que 6 mois de plus de révision n’auraient rien changé à cela et qu’il ne fallait pas que je m’en veuille. J’ai déjà eu des échecs, ce n’est pas la première fois que je perds au premier tour mais c’est vrai que, paradoxalement, c’est la première fois où je ressors d’un échec aux Masters sans m’en vouloir. Les fois précédentes, c’était de ma faute. L’année dernière, j’ai eu un trou de mémoire. Pour mes tous premiers Masters, en 2017, c’était une bafouille, je repartais avec de l’argent mais j’avais bafouillé dès le premier tour donc je m’en voulais à moi. Cette année, je ne m’en veux pas parce que je suis tombée sur 2 mal-aimées qui n’auraient rien changé au résultat si j’avais révisé six mois de plus. Tout simplement parce que ce sont 2 chansons qui, dans toute l’histoire de l’émission, ne sont tombées qu’une seule fois chacune. Pour moi, la définition des mal-aimées, de ce que j’entendais précédemment, c’étaient des chansons qui tombaient souvent mais qui étaient peu choisies ou pas choisies. Si bien que j’ignorais l’existence de celles-là dans l’émission en fait. Je n’aurais jamais révisé ces chansons, même en travaillant encore plus. En sortant de cette émission, de nombreux maestros m’ont dit qu’ils ne les avaient pas non plus. Je me suis sentie moins seule et, du coup, je n’ai pas eu cette culpabilité que j’ai pu ressentir les années précédentes.
Par la suite, mon mari, qui travaille dans le sport, m’a aussi dit que c’est un peu pareil dans son domaine. « La compétition est ainsi faite, il faut accepter de faire beaucoup de sacrifices dans l’espoir d’une victoire, mais en sachant que tu peux aussi perdre». Ce n’est pas évident, j’ai un peu un rapport à l’erreur qui est compliqué mais, en tout cas, j’essaie de comparer cela au sport et de me dire que ce sera pour la prochaine fois. Je ne m’en veux pas et c’est quelque chose d’appréciable, c’est rare pour quelqu’un qui est très exigeant avec lui-même.
En complément, fin novembre, vous sortez une nouvelle chanson. Comment la présenter ? Quelles sont ses inspirations ? Quels thèmes y sont abordés ?
Cette prochaine chanson, « Tu n’as rien demandé », a une saveur particulière pour moi. Elle est liée à une histoire avec Coralie, la maestro. L’idée de cette chanson est née dans ma tête, pendant le confinement. J’ai voulu commencer à écrire et ce thème m’est très très vite arrivé. Il parle du harcèlement mais j’ai voulu un peu changer les rôles et me mettre dans la peau de celui qui harcèle. Parce que pour avoir vécu des situations pas drôles en étant plus jeune, je suis, aujourd’hui, plus dans une démarche de compréhension de celui qui fait souffrir l’autre. J’essaie, en tout cas, de comprendre pourquoi on veut faire du mal à l’autre. Parce que j’ai pardonné les choses que j’ai vécues étant plus jeune. Peut-être aussi par mon rôle d’enseignante, probablement. Bref, tout ce sujet m’interloquait beaucoup et j’avais envie d’écrire dessus.
J’ai laissé finalement ce thème de côté lorsque Dorian est arrivé avec la chanson « Cliché de fille ». Puis, l’année dernière, aux Masters, avec Coralie, après avoir perdu toutes les deux, on a passé la journée à l’hôtel à discuter de nos vies. Je lui ai expliqué ma curiosité par rapport à ceux qui ont besoin de faire souffrir les autres. Elle a gardé cela en tête, elle savait que j’avais commencé à écrire des choses sur ce sujet et, quelques mois plus tard, elle m’a envoyé un texte d’une chanson. Elle qui a une plume magnifique, cela m’a beaucoup touchée, c’était un énorme cadeau. J’ai donc cherché un compositeur et de là est née « Tu n’as rien demandé ». J’ai décidé de la sortir maintenant parce que c’est une chanson à émotions, qui va donc contrebalancer avec la précédente qui était beaucoup plus dynamique. C’est particulier pour moi parce que ça va être la première chanson qui ne sera pas de Dorian. Je suis aussi curieuse de voir comment le public va l’accueillir.
En plus de cela, le clip a aussi une saveur particulière, je l’ai tourné dans un collège, avec des élèves qui ont travaillé sur le harcèlement, qui se sont investis pendant un mois sur le projet. Il y a donc pas mal de gens qui ont travaillé avec moi autour de cela, le clip a été tourné la semaine dernière et il devrait arriver fin novembre. J’ai hâte de voir ce que ça donnera. On a été sur le terrain et j’espère que ça fera du bien. Pardonner, aller au-delà de ce que j’ai vécu, comprendre l’autre m’a fait du bien, je ne défends personne dans cette chanson mais j’essaie de comprendre en tout cas. Si ça peut aider d’autres personnes à cheminer dans le bon sens, tant mieux.
Il s’agit de votre septième chanson personnelle. Justement, quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à cette belle aventure ?
Il s’agit effectivement de la septième, j’en ai d’autres qui sont écrites, composées et enregistrées. En tout, j’en ai 13, le projet étant de sortir un album en 2022. Idéalement, si mon calendrier se tient, j’aimerais sortir un dernier clip et, sur ce single, proposer mon album, en support physique et sur les plateformes musicales. Je ne dis pas non à d’éventuels futurs autres clips, j’ai plein d’idées mais, en tout cas, j’aimerais que l’album sorte avec le prochain, idéalement pour mars ou avril.
Mon rêve serait ensuite de pouvoir chanter mes chansons en public. Dans toute cette aventure que je vis, qui a commencé par l’émission mais qui a abouti ensuite à des studios d’enregistrement, des tournages de clips, des séances photos, des interviews, la scène est la chose qui, dans tout cela, m’anime le plus. C’est vraiment l’endroit où je me sens la plus à ma place. Alors, chanter mes propres chansons face à un public serait un honneur pour moi, vraiment.
Oui, c’est un projet que j’ai pour 2022, que j’essaierai d’abord localement avec des musiciens et si je vois que ça fonctionne, alors je tenterai ma chance à une échelle un peu plus large. Ce serait, pour moi, le plus beau des aboutissements et la plus grande des fiertés de pouvoir chanter mes chansons face à des gens et de pouvoir échanger nos émotions à ce sujet. Justement, je trouve que cet album, même parmi les 7 premières chansons, révèle différentes facettes de moi. Je suis quelqu’un, finalement, de très intense. Du coup, ça peut être des émotions très tristes, comme ça peut être des émotions intensément joyeuses. J’aimerais beaucoup, quelles que soient ces émotions, les transmettre au public. Parce que c’est ce qui me procure le plus de plaisir.
@aurelia_c_photographies sur instagram / www.mesplusbeauxsouvenirs.com
Bonjour Elodie,
C’est toujours une joie de vous retrouver pour un nouvel entretien !
Ce samedi 17 avril, à 20h 30, vous participerez, aux côtés de vos amis maestros, à un concert diffusé en streaming. On imagine votre joie et votre plaisir de vous retrouver pour proposer ce spectacle au public ?
Oui, effectivement, ça a été une grande joie d’avoir été invitée sur ce projet. D’une part parce que je suis toujours flattée et honorée de pouvoir faire partie de cette équipe malgré ma place au classement, qui descend d’année en année. C’est une preuve de confiance de la part des organisateurs, Dorian et son épouse Mérav, et ça me touche, par conséquent. J’étais d’autant plus heureuse parce que c’était une nouvelle expérience de concert que je n’avais pas vécue avant. Comme beaucoup d’artistes je pense, qui innovent en ces temps particuliers. Donc c’était l’occasion d’expérimenter une nouvelle formule, d’expérimenter un nouveau rapport à la chanson, cette fois-ci face à des caméras et des techniciens. Voilà, c’était complètement différent de concerts classiques.
En plus de cela, ça a été un peu comme un soulagement par rapport aux autres concerts reportés. Plusieurs concerts avaient été reportés au fur et à mesure, moralement c’était difficile, on le savait, on le voyait arriver mais, bon, on s’accrochait parce qu’il y avait certains concerts qui avaient réussi à passer entre les mailles du filet. Alors quand on a su qu’il y avait cette organisation qui nous était proposée, l’opportunité a été saisie. Cette nouvelle expérience a été très positive.
Même si le format est différent, du fait du contexte sanitaire du moment, il présente l’avantage d’être accessible au public aux quatre coins de la France….
Exactement ! C’est vrai que chaque maestro, dès qu’il partageait un petit extrait de concert ou dès qu’il partageait une information au sujet d’un concert à venir, recevait des petits commentaires sous les publications, du genre : « mais quand est-ce que nous aurons un concert dans notre coin ? ». On a eu des réclamations notamment du côté de Saint-Etienne et d’Orléans, dans des endroits où il était très compliqué d’organiser des évènements. On était toujours un peu gênés de ne pas pouvoir répondre présents au près des spectateurs qui souhaitent nous voir et des gens qui nous suivent. Là, ça a été avec une grande joie que l’on a annoncé que tout le monde pourrait suivre ce concert.
Sans tout en dévoiler, comment présenteriez-vous cet évènement ? Quels registres musicaux seront proposés, sous quels formats ?
Je vais faire attention de n’oublier personne, il y aura Margaux, Kévin, Jérémy, Gauthier, Alessandra, Hervé, Franck, Dorian et Violaine. Nous allons chanter des chansons de répertoires assez variés, puisqu’il y aura des chansons récentes et des chansons plus classiques, plus anciennes, qui font partie du répertoire traditionnel français. Et puis nous aurons aussi des chansons de variété internationale. Voilà, un petit peu de tout même si, évidemment, la dominante sera quand même la chanson française puisque c’est « N’oubliez pas les paroles » qui nous a, à la base, réunis sur cette aventure. Mais on se permettra de faire aussi des chansons en anglais pour le plaisir de pouvoir écouter de la variété internationale et de pouvoir l’interpréter.
Nous avons enregistré le concert au Studio GSL. C’est via leur plate-forme internet qu’il sera diffusé.
Sur combien de titres pourrons-nous vous retrouver, en solo ou accompagnée ?
Je pense que je chante sur cinq morceaux. Après, il y a plusieurs autres morceaux sur lesquels je suis choriste ou alors figurante, avec un petit rôle visuel, sur certaines chansons plus accessoirisées, sous forme de petits tableaux. On a aussi des collégiales, des trios et des duos.
Nous évoquions ce format spécifique. Justement, quelles adaptations, dans la préparation et sur scène, implique-t-il ?
On a des avantages et des inconvénients. Sur cette forme de concert, les gens peuvent nous voir de près parce que l’on a vraiment différents points de vue, différentes caméras, on a notamment une caméra un peu girafe qui se balade autour de nous. On a de jolis points de vue, des plans variés qui rendent plus dynamiques que quand, je pense, on est au fond d’une salle de concert. On a l’avantage de pouvoir régler plus facilement les balances, il y a moins de problèmes techniques sur ce genre d’organisation. Il y a un montage qui est fait, les aléas du direct sont moins gênants.
L’inconvénient du studio est évidemment et avant tout l’interaction avec le public, que nous n’avons pas. C’est ce qui m’a manqué le plus. Après, en contrepartie, j’ai donc donné deux fois plus dans les yeux des personnes avec qui je chantais parce que j’ai besoin d’une interaction. C’est très difficile d’en avoir une avec une caméra, alors j’ai plongé mes inspirations d’interprétation dans les yeux de mes camarades. Un autre inconvénient aussi que nous avions était que nous étions tenus par le temps, le concert a été tourné en une courte journée, nous n’avions la possibilité que de faire une fois une répétition puis la suivante était enregistrée. S’il y a des couacs, tant pis, c’est dans la boite. Donc il y a finalement un côté un peu direct qui ne nous laissait pas trop le droit à l’erreur et, d’ailleurs, il y aura parfois, je pense, de petits sourires en coin de choses qui n’étaient pas forcément prévues, sur lesquelles nous avons rebondi, un peu comme lors d’un concert en fait. C’est un peu ça aussi le jeu quand on veut donner l’impression d’être en direct. Là, c’est un peu ce qui s’est passé….
Comme il n’y avait pas de public, nous avons fait le choix de transitions entre chaque chanson parce qu’on ne se voyait pas utiliser de faux applaudissements ou de faux cris de spectateurs, ni laisser de gros blancs sonores. Alors les organisateurs ont eu l’idée de nous faire un peu raconter notre vie à chacun, il y aura donc de petites anecdotes qui seront racontées par les maestros, sous forme d’interviews, entre chaque chanson, pour en savoir un peu plus sur les petites anecdotes du plateau et sur celles des concerts.
En tout cas, on imagine que vous avez hâte de pouvoir retrouver vos fans en live, dans une salle de concert remplie ?
Oh là là, oui ! Qu’est-ce que l’on a hâte ! On a tellement hâte ! Le prochain concert qui est maintenu est celui de Loudun, en mai. On prie pour pouvoir y participer. Evidemment, la première raison est parce que l’on a envie de retrouver notre public. On a vraiment la chance qu’il soit fidèle, on a eu déjà des surprises incroyables lors de certains concerts avec des gens qui ont parcouru la France pour venir nous voir, et ce n’est pas arrivé qu’une seule fois. On a beaucoup de chance d’avoir des gens si fidèles. Ils nous manquent beaucoup. Je suis quelqu’un qui a vraiment besoin d’être en interaction avec un public quand je chante, c’est vrai que, là, ça nous manque énormément. En plus de cela, ça nous manque aussi parce que l’ambiance d’un concert est particulière entre les maestros, il y a, à chaque fois, quelque chose qui nous rapproche et qui enrichit notre histoire, notre vécu. Il y a une adrénaline qui est tellement particulière sur scène que ça nous crée toujours de nouveaux liens encore plus forts et c’est vrai que la scène nous manque à tous, vraiment. Donc on a vraiment hâte de pouvoir remonter sur scène, de pouvoir faire le concert de Loudun et les suivants. On croise les doigts.
En parallèle, vous avez dévoilé il y a peu votre nouveau titre « Ca suffira ». Quels thèmes y sont abordés dans cette chanson pleine de douceur et de tendresse ?
Pour raconter un peu son histoire, je voulais au départ une chanson qui changeait un peu. Je venais d’en enregistrer une assez douce qui n’est pas encore sortie d’ailleurs et, à l’issue, j’avais appelé Dorian en lui disant que je souhaiterais quelque chose de dynamique, quelque chose qui donne envie de danser, avec un message positif dans cette ambiance un peu morose actuelle. Je voulais répandre de la bonne humeur. Commande passée et puis voilà que Dorian m’envoie cette chanson, « Ca suffira », toute douce, toute légère. Alors double réaction : « ce n’est pas du tout ce que j’ai commandé » et, en même temps, « mais qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est mignon ». J’étais très émue car je sentais bien que chaque phrase me correspondait et qu’elle avait été écrite pour moi. Elle fait vraiment partie de mon quotidien, par exemple j’ai toujours un petit flacon d’huiles essentielles sur moi, comme dans la chanson. C’était vraiment inspiré de choses de mon quotidien, cela m’a beaucoup touchée.
Du coup, j’ai repassé cette commande à Dorian pour avoir cette chanson dynamique mais je lui ai bien dit que je ne pouvais pas laisser passer non plus « Ca suffira ». J’aurais eu du mal à l’entendre chanter par quelqu’un d’autre que par moi car je sais que l’on parle de moi dedans. Cela m’a énormément touchée, j’insiste car cela a montré à quel point Dorian me connaissait et connaissait ma vie. En même temps, ça a été une très bonne surprise…
Il y a un côté répétitif et assez entêtant, sur le « oh oh oh » qu’avait imaginé Dorian et je me suis dit que ça ferait super joli d’y ajouter des voix d’enfants. M’est venue l’idée d’une petite chorale d’enfants. En décembre, j’ai lancé un appel au casting pour enregistrer ces cœurs. Tout le monde avait, le jour J, des paillettes dans les yeux autant que moi. Au moment de la répétition guitare-voix, quand j’ai entendu ces enfants chanter ma chanson, j’ai eu les larmes aux yeux, vraiment. Ca procure une telle émotion d’entendre plein d’enfants qui chantent un titre pas encore sorti ni connu. Entendre des voix aussi pures et aussi douces chanter en cœur le texte de ma chanson a été une immense émotion. Il a fallu que je reprenne mes esprits avant de passer à l’enregistrement, on a alors passé une demi-journée à enregistrer ces cœurs. C’était une superbe aventure, j’étais aussi émue que les enfants en fait, ça a été un très très beau partage. Je suis très heureuse du rendu que ça donne grâce à eux, je les remercie encore d’ailleurs de leur participation. Je ferai prochainement un making-of pour montrer leurs jolies visages lors de leur participation parce qu’ils méritent vraiment qu’on voit leur investissement.
Le clip est un peu unique aussi….
Tant qu’à faire, je me suis dit « soyons complètement fous ». On est sur une chanson très simple, pure, qui parle du quotidien donc je voulais un clip dans ce même esprit. J’ai demandé à Jérémy, qui fait mes clips depuis le départ, à ce que, cette fois-ci, il n’y ait pas de stabilisateur, ni de drone non plus. Je voulais qu’il y ait des secousses tout le temps. En plus, sur la qualité de l’image, je voulais qu’elle fasse très vieille, très ancienne, presque 0 qualité. Complètement en décalage et à l’opposé de ce que l’on peut connaitre d’habitude. J’ai toujours de drôles d’idées….
On a innové, il fallait trouver un moyen de coller la caméra sur les yeux de mon conjoint. On voit ses mains dans le clip et Jérémy fixait la caméra sur ses yeux pour donner vraiment l’impression que la caméra était mon conjoint et que donc, du coup, les gens qui regardent ce clip s’immiscent dans ma vie intime. C’est vraiment cette impression que je voulais donner. Je voulais vraiment que ceux qui regardent ce clip aient la sensation d’avoir piqué mes vidéos de caméscope cachées dans mon placard pour regarder à quoi ressemble mon quotidien.
Quels premiers retours avez-vous déjà pu en avoir ?
J’ai eu plein de retours très positifs. Je m’attendais à en avoir vraiment beaucoup par rapport aux chœurs d’enfants, j’en ai eus effectivement. Les deux autres points très positifs mis en avant sont au sujet du clip et des paroles de la chanson. J’ai beaucoup de gens qui m’ont dit que cet appel au quotidien est un moment hors du temps, apaisant, où ils avaient l’impression de passer une bonne journée en ma compagnie. J’ai une de mes amies qui m’a écrit : « ça y est, ça donne envie de vivre avec toi maintenant, je pense que je vais m’installer chez toi ». J’ai senti que le bien-être du quotidien transmis dans cette chanson a réussi à avoir des conséquences pendant quelques secondes sur leur bien-être à eux, cela m’a beaucoup touchée. Je pense que les paroles de Dorian y sont pour beaucoup. Le clip a bien plu aussi parce que c’est du bonheur en tout simplicité, finalement il ne faut pas de grands éléments fastueux pour faire du bonheur, les petits bonheurs du quotidien suffisent à faire un grand bonheur dans la vie, c’est un peu ça l’idée de cette chanson et c’est ce que les gens m’ont renvoyé.
La chanson a pu les ressourcer et ça me touche énormément quand ils me transmettent leurs émotions une fois qu’ils l’ont écoutée. C’est le plus beau des cadeaux quand une chanson a des conséquences sur leur bonheur à eux, c’est génial quand une chanson peut faire du bien aux autres. Les retours sont très positifs, je suis ravie aussi du nombre de vues du clip, je suis dans une période où je ne suis pas du tout diffusée sur France 2 et on approche les 6 000 vues, c’est un très bon départ, je suis vraiment contente de l’évolution de cette chanson et des retours très positifs que j’en ai.
D’autres titres sont-ils déjà en préparation ?
Oui, tout à fait ! J’en ai enregistré deux autres depuis, que je ne sortirai pas tout de suite. Je laisse le temps à mes chansons de vivre un peu. L’air de rien, faire des clips, travailler sur la communication sont des choses qui prennent du temps. Entre deux, il y aura le making-of que j’évoquais. J’en ai aussi deux autres en préparation, qui sont écrites et composées, je suis en travail sur l’arrangement. L’une a été écrite par Coralie, la maestro de « N’oubliez pas les paroles », qui est une auteure extraordinaire, qui écrit depuis des années des textes sublimes et qui va d’ailleurs bientôt sortir son EP. Voilà, ces cadeaux, forcément, m’ont beaucoup touchée.
Du coup, quand je commence à faire le calcul, je me dis que j’en ai déjà sorties 5, que 2 sont enregistrées et que 2 à 3 vont arriver. On s’approche de la dizaine. Les choses se faisant progressivement, je pense que je suis en train de me diriger vers un album. Je vais faire attention car j’ai bien conscience que je chante des chansons complètement différentes à chaque fois, d’un point de vue musical on est sur des styles bien variés. Je veille toujours, lors des enregistrements et des arrangements, à ce que l’on retrouve mon identité vocale. C’est important pour moi qu’on puisse me retrouver dans ma façon d’articuler les mots ou dans ma façon d’interpréter une chanson ou même dans ma façon de porter ma voix. C’est vraiment une priorité pour moi, je suis quelqu’un de très pluriel, pourtant j’ai envie que l’on reconnaisse quelque chose qui m’appartient.
Pour terminer, aura-t-on la chance de vous retrouver dans le tournoi 2021 des maestros de « N’oubliez pas les paroles » ?
Malheureusement pour moi, je n’y serai pas. Effectivement, inconsciemment, pendant quelques mois après les derniers masters, une petite voix me chuchotait que j’étais censée ne pas y aller l’an dernier mais que j’y étais allée, que j’étais censée ne pas être non plus au tournage des masters mais qu’ils se sont passés sur une formule à 32 donc peut-être qu’il y aura encore un autre changement ? Mais non, ils ont bien maintenu la formule à 18 pour les associations. Cette année, je n’y ai donc pas participé. J’ai transmis toutes mes bonnes ondes à mes amis qui m’ont aussi d’ailleurs envoyé toutes leurs pensées, ce qui m’a beaucoup touchée.
Je serai ravie de revenir pour les masters 2021 avec la formule à 32. Je suis encore 25è donc, normalement, je serai encore dans le classement. Ce sera un immense plaisir de revenir.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Ce lundi soir, vous avez effectué votre retour dans la série à succès de France 3 « Plus Belle La Vie », où vous y interprétez le rôle de Valentin. On imagine votre joie et votre plaisir d’avoir retrouvé l’équipe et les studios ?
Oui ! On a tendance à le dire facilement, c’est une vraie famille, il y a une très belle énergie positive, on est très bien accueillis. Que ce soient par les autres comédiens, les coachs, les techniciens ou les réalisateurs notamment. On est entourés d’une équipe pour être dans les meilleures conditions, c’est vraiment top ! Ma petite cerise sur le gâteau est que, à la base, mon rôle ne devait apparaitre que sur une première intrigue, en formant un duo avec le personnage de Laetitia Belesta, joué par Caroline Riou, dans une intrigue un peu à la « Pretty woman » où le riche milliardaire rencontre une femme de ménage, qui devient un peu Cendrillon. C’était une petite bouffée d’air pour le personnage de Laetitia qui a traversé beaucoup d’épreuves. Cela a fait rêver un peu les téléspectateurs qui, sur les réseaux, ont fait savoir leur plaisir de revoir Valentin Carrier. Avec beaucoup de bonheur, la production m’a rappelé et les auteurs ont décidé de le réintégrer dans les intrigues, c’est super !
On image que les retours très positifs et très nombreux du public ont dû vous faire chaud au cœur ?
C’est sûr que, quand on arrive sur une quotidienne comme cela, c’est un peu quitte ou double. Soit le personnage plait, soit il ne plait pas et on imagine bien la suite…Maintenant, ce personnage est tellement singulier, c’est un électron libre, il est particulier, même de par sa condition. C’est un riche milliardaire un peu aristo, avec une manière de parler un peu précieuse, il est vraiment très très singulier. Cela aurait pu ne pas plaire. Mais ce n’est pas du tout l’idée du riche qui peut prendre les gens de haut, il est hyper simple et, surtout, il est tombé très amoureux de Laetitia, c’est le conte de fée. Encore une fois, je pense que c’est cela qui a fait rêver. Par les temps qui courent, ça a fait du bien, ça a apporté du positif dans un contexte un peu morose.
@ Monsieur Roni
Sans dévoiler de grand secret, dans quel contexte revient votre personnage ?
La fin de la première intrigue marquait la fin de l’histoire d’amour entre Laetitia et Valentin. Elle avait déjà quelqu’un dans sa vie, Sébastien, sans que ça soit tout à fait confirmé, quelqu’un du même niveau social qu’elle. Laetitia l’avait choisi lui, plutôt que la richesse dans laquelle elle ne se sentait pas forcément à l’aise. Valentin avait alors décidé de s’éclipser.
Cette fois-ci, ils se retrouvent dans une maison domotique. Il s’avère que, justement, Laetitia et Sébastien ont été installés par la mairie de Marseille dans une maison domotique, suite à l’effondrement du gymnase, dans lequel elle avait perdu son mari. Leur maison est hyper moderne, complètement connectée, avec une voix, celle de l’intelligence artificielle. C’est d’ailleurs très drôle, cette voix est celle de l’actrice qui double Julia Roberts.
C’est assez cocasse. Laetitia comme Sébastien ne sont pas du tout habitués à toute cette modernité, ça crée des situations rocambolesques. En contrepartie d’être dans cette maison, ils doivent faire des visites à des investisseurs. En fait, il s’avère que l’un des promoteurs qui fait visiter est Valentin. Il est aussi un investisseur qui se lance dans différents secteurs et il s’intéresse notamment à la domotique. Il tombe nez-à-nez, par hasard, avec Laetitia, le jour où il vient faire visiter la maison. A partir de là, ça recrée une espèce de triangle amoureux entre Valentin, Laetitia et Sébastien. Mon personnage revient mettre le bazar dans l’histoire.
A l’image de ce que l’on a vu dès les premières scènes, on imagine que cette nouvelle intrigue sera marquée par un ton un peu léger, un peu décalé ?
On est clairement dans le registre de la comédie, comme on l’était déjà dans la première intrigue. Pour autant, il y a certes des touches de romance mais aussi de belles touches d’émotion. Il y aura de la jalousie entre ces deux coqs qui se retrouvent à convoiter la même femme. Laetitia ayant perdu son mari, elle est très très fragile par rapport à cela, tous ces sentiments l’a remuent aussi. Ce qui est assez drôle, c’est que tous les personnages se retrouvent dans cette situation presque malgré eux. Valentin, quand il vient faire visiter la maison, ne sait clairement pas qu’il va retrouver Laetitia. Elle ne sait pas du tout non plus qu’elle va retomber sur lui. Sébastien ne sait pas du tout non plus que Valentin va arriver et, à nouveau, semer la zizanie dans l’histoire. Il y a vraiment cette volonté d’être très léger. On peut penser que, dans la maison, les choses ne vont pas se passer comme ils le voudraient, avec tout le système connecté. Ce sera très drôle, en tout cas on a énormément ri à tourner certaines scènes et j’espère que le public prendra autant de plaisir.
@ Monsieur Roni
En parallèle, dans un autre registre, vous sortez fin avril votre album « 3,2,1,… ». Comment le présenteriez-vous ?
C’est mon deuxième album solo. Il a, je pense, muri. Le premier album était sorti en 2017 et j’ai écrit ces nouvelles chansons, entre temps, au fur et à mesure. « Encore plus fort », une première chanson, était déjà sortie et avait commencé à faire son petit chemin. Je travaille avec Pierre Baslé, en tant que réalisateur son. Je l’avais rencontré sur un des mes précédents spectacles. Par rapport au premier album, les sons sont beaucoup plus modernes. Mes textes sont toujours aussi sincères. Je pense à « Ce qu’on laissera », où je parle de l’inquiétude du temps qui passe et de ce qu’on laissera aux générations à venir. Il y a des chansons purement d’amour aussi. Certaines chansons, comme « Encore plus fort » sont hyper festives. Je m’adresse à toutes les générations et, surtout, je m’amuse aussi dans les styles. On a vraiment une même couleur au niveau des arrangements, il y a même des sons un peu électro mais il y a quand même toujours une base solide d’éléments organiques, comme des guitares ou des batteries.
Il y a 15 titres dont un titre piano voix car j’aime cette notion d’acoustique. J’y fais aussi un duo avec Emji, la gagnante de « La nouvelle star », qui avait travaillé avec moi sur « Les trois mousquetaires ». Elle a une voix incroyable, sur un de mes titres très rock. Il y a aussi un duo avec Sarah Caillibot, qui jouait ma femme dans « Bernadette de Lourdes ». Et la grosse surprise est que, de cette aventure de « Plus Belle La Vie » et de ce lien d’amitié que j’ai avec Caroline Riou, est née une invitation sur une des chansons. Elle n’est pas chanteuse mais je l’ai coachée sur « On se dit vous, on se dit tu ». Dont un clip sort mi-avril, tourné à Marseille. Cette chanson est une belle surprise que je vais faire découvrir aux fans prochainement. C’est assez drôle, j’avais écrit ce texte il y a quelques années, il y a plus de 10 ans même et il colle complètement à l’histoire de ces deux personnages dans la série. C’est une chanson un peu jouée, un peu théâtrale, c’est pour cela que c’était intéressant d’avoir une actrice qui soit en duo dessus.
Mon album "3,2,1..." sera disponible en physique en commande sur mon site officiel www.davidban.com puis par la suite sur toutes les plateformes de téléchargement.
Notons, entre autres, la chanson « Elle », sur les violences faites aux femmes, mais interprétée par un homme….
Oui, c’est vrai que c’est une chanson qui me tient à cœur. Dans un contexte où l’on parle beaucoup des violences faites aux femmes, je trouvais cela important de les dénoncer. Comme les violences en général. Mais c’est vrai que j’ai été interpellé aussi parce que j’ai rencontré, via des associations, des femmes qui sont passées par ce calvaire. Cela m’a donné envie d’en parler. On voit beaucoup de femmes chanter ce thème, je trouvais intéressant de donner un texte avec des mots d’homme pour montrer aussi que nous sommes touchés également.
Ce qui m’a vraiment d’autant plus touché, c’est que j’ai déjà eu beaucoup de messages, suite au clip sur internet, notamment de femmes passées par cette situation. Elles m’ont vraiment dit à quel point elles s’étaient reconnues dans cette chanson. J’ai voulu mettre l’accent sur le fait qu’une femme ne doit jamais oublier qu’elle est belle. C’est vrai que les hommes qui font subir ces violences ont tendance à vouloir rabaisser la condition des femmes pour qu’elles s’oublient complètement. Dans le refrain, je dis « elle oublie qu’elle est belle, elle oublie qu’elle est reine ». J’essaie de leur redonner cette place pour qu’elles se sentent simplement aimées.
En complément, quels sont vos autres projets du moment ?
J’ai tourné notamment dans « Clem », « Candice Renoir » et « Luther ». Dans celui-ci, je joue le rôle du commandant de la BRI. Actuellement, je tourne dans un gros film avec de grosses stars françaises que je ne peux malheureusement pas dévoiler, ça va arriver prochainement et j’aurai l’occasion d’en reparler.
Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien !
Depuis peu, votre troisième single, « Je veux que tu sortes », est disponible sur toutes les plateformes musicales. Comment le caractériser facilement ?
D’un point de vue musical, il s’agit davantage d’une balade, d’une chanson à émotions. Elle a été également écrite et composée par Dorian Bedel, comme les deux premiers titres. Mais on est dans un registre complètement différent. C’est ce qui me plait en fait, depuis ces trois premiers titres. Il n’y en a pas un seul dans le même style musical. Je me retrouve bien dans ces différents contrastes parce que j’aime chanter de tout. J’aime beaucoup bouger sur scène, j’aime sauter dans tous les sens, j’aime le rock et, là, avec « Je veux que tu sortes », on arrive dans un autre domaine que j’aime beaucoup, les chansons à émotions. On est plus sur une balade émotive.
Au niveau du contenu, je suis aussi heureuse du chemin de cette chanson. Les premières, surtout « Cliché de fille », parlaient de moi et, là, même si « Je veux que tu sortes » est écrite à la première personne, il ne s’agit pas de mon histoire particulièrement. Je me suis mise dans la peau d’une autre personne et j’ai raconté ce que pouvait ressentir n’importe qui après un amour vécu à sens unique. Puisque, comme l’indique le titre, il s’agit d’une personne qui souhaite que son amour passé quitte sa mémoire parce qu’elle n’arrive pas à se tourner vers l’avenir. Je pense que beaucoup de gens ont déjà vécu ce genre de situations. Là, en l’occurrence, c’est moi qui incarne cette femme qui souffre à cause de son ex mais ça peut très bien être un homme qui ressent cela. Il ne s’agit donc pas d’une histoire personnelle mais d’une narration de ce que peuvent ressentir plein de gens dans cette situation.
Quels premiers retours avez-vous pu avoir sur les trois chansons proposées ces derniers temps ?
D’un point de vue statistique, les retours ont été beaucoup plus importants sur « Cliché de fille » que sur « Singer » et « Je veux que tu sortes ». Je pense qu’il y a plusieurs facteurs qui jouent. Le fait que ce soit la première chanson aide à connaitre un succès beaucoup plus important que sur les autres. Il faut aussi se rappeler le contexte favorable dans lequel était sortie « Cliché de fille ». Les Masters 2019 avaient été rediffusés pendant le confinement et mon parcours durant ceux-ci avait été très positif, j’étais allée jusqu’en finale. En plus contre Kevin, qui est très très très apprécié. Donc il y a eu une grosse audience à ce moment-là sur cette rediffusion. Juste avant, il y avait eu la diffusion des tournois pour les associations. Dans cette équipe, je jouais avec Margaux, qui est aussi une maestro très très médiatisée. Toutes ces diffusions de « N’oubliez pas les paroles » assez enchainées ont fait que le nombre de personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux avait triplé en peu de temps. J’avais sorti « Cliché de fille » en même temps donc cela avait été un énorme bénéfice de pouvoir le faire à cette période. J’ai conscience que je dois beaucoup à l’émission et je ne le nie absolument pas.
« Singer », la deuxième, a connu beaucoup moins de vues parce qu’elle est sortie à la rentrée, il n’y avait pas forcément de visibilité à la télé à ce moment-là. Enfin, « Je veux que tu sortes » a connu un bon succès dès sa sortie puis, après, a stagné. Là, avec la diffusion de mon passage en 1/16è des Masters 2020, cela a fait un petit rebond. On vient de passer récemment les 10 000 vues, « Singer » est à peu près au même stade, alors que « Cliché de fille » a dépassé les 90 000 vues. On se dirige vers les 100 000 vues et ce serait un sacré pallier de franchi.
En termes d’avis des gens qui me suivent, les retours en général sont toujours très positifs. J’ai très peu de commentaires négatifs et, finalement, même quand ils le sont, j’aime beaucoup réagir sur les gens qui ne comprennent pas mes chansons ou qui désapprouvent le message que je passe. J’aime en discuter avec eux parce que je trouve ça constructif. Mais, dans l’ensemble, les commentaires sont extrêmement positifs. Ce qui est drôle, c’est que, comme on est sur des univers complètement différents selon les trois titres, en fait, naturellement, les gens souhaitent se positionner. Ils aiment souligner leur préférence. En général, le dilemme est très serré entre « Cliché de fille » et « Je veux que tu sortes ». Ils ont ce besoin d’extérioriser une préférence dans les titres.
En tout cas, ce qui marche dans ces chansons et particulièrement dans « Cliché de fille » et dans « Je veux que tu sortes », c’est que les gens qui les écoutent se retrouvent à travers elles. « Cliché de fille » avait été écrit pour moi, pour mon portrait et beaucoup de gens ont vécu un peu ce que je ressens dans cette chanson. Même si « Je veux que tu sortes » ne raconte pas une histoire qui m’est personnelle, beaucoup de gens se sont retrouvés émus. J’ai reçu des dizaines de messages de gens qui m’ont dit que ça leur a fait remonter tellement de choses en eux et que ça les avait émus aux larmes. Ils disent être touchés par toute l’émotion et la nostalgie qui se dégagent de ce morceau. Je me dis que, en touchant le cœur des gens, finalement j’ai tout gagné. Ces chansons m’ont touchée mais, si elles touchent les autres, c’est encore mieux.
Ce troisième single en appelle-t-il d’autres ?
Oui, tout à fait, c’est en projet. J’ai souhaité continuer mon travail avec Dorian Bedel, il y en a une qui est écrite et une deuxième est en cours de travail. Pour l’instant, c’est surtout lui qui est en train de laisser aller son inspiration. Par la suite, c’est moi qui travaillerais ces deux chansons et qui me dirigerais vers les studios. J’aimerais avoir cinq chansons à mon répertoire pour le moment, on verra après pour la suite. Donc il y a effectivement le projet de proposer deux nouvelles chansons dans les mois qui viendront.
Entre les deux vagues de confinement, vous avez eu la joie de retrouver sur scène une partie de vos camarades de « N’oubliez pas les paroles ». Quels principaux souvenirs en gardez-vous ?
Oh là là ! La scène est vraiment l’objectif final de mes projets personnels. La partager avec mes amis maestros est une sensation très difficilement descriptible. Elle est différente que celle ressentie en montant sur le plateau de NOPLP. Sur le plateau, on a toujours cette pression de vouloir réussir, cette pression de concentration et d’appel à la mémoire, on délaisse un peu plus le côté artistique, même si on fait de notre mieux pour chanter. Ce n’est pas la priorité. Sur scène, on va chercher en premier lieu l’émotion, la communication avec le public et le partage avec les amis maestros. Donc tout ce que l’on a parfois tendance à trop délaisser pour la compétition et la connaissance des paroles est mis au-devant sur scène. C’est une sensation complètement différente du plateau télé, j’aime les deux mais celle sur scène me procure une joie immense. Sur scène, ce n’est que du bonheur. On ne met que le positif de la chanson au-devant, ce qui me plait beaucoup.
Je sais que le monde attend impatiemment la fin de l’année 2020 mais quand je regarde mon année, effectivement il y a eu deux confinements et des épreuves assez atroces à traverser mais, en parallèle, cette année m’a apportée tellement, avec ces scènes, entourée des copains, avec la sortie de mes trois premiers titres, avec les Masters. Il y a eu beaucoup de belles choses aussi en fait et la scène fait partie vraiment de mes meilleurs souvenirs de 2020.
Plus récemment, on a pu vous voir, sur France 2, dans une nouvelle édition des Masters, aux côtés de Nagui. On imagine votre étonnement et sans doute votre grande joie d’avoir pu y retourner, grâce à une version élargie, vous qui pensiez devoir tourner la page ?
Oui, tout à fait ! Effectivement, ça fait deux ans que je fais un peu mes adieux au public de « N’oubliez pas les paroles ». Il y a deux ans, j’étais, il me semble, treizième du classement et, à l’époque, on allait à coup de quatre à cinq maestros qui entraient chaque année dans le classement. Il s’est avéré qu’il y en a eu beaucoup moins l’année suivante, j’avais donc pu retourner aux Masters 2019, alors que je pensais que c’était déjà terminé pour moi en 2018.
J’y suis retournée en 2019, alors que j’avais la place de dernière au classement, les seize premiers maestros seulement étant retenus. Il y a eu la finale avec Kevin. Je m’étais dit que c’étaient mes derniers et qu’il me fallait tout donner. J’avais vraiment donné tout ce que je pouvais parce que je savais que c’était la fin. J’avais, à nouveau, pu dire au revoir à cette occasion au public qui m’avait beaucoup soutenue.
Voici que le tournoi pour les associations change de formule également, passant de seize à dix-huit. A ce moment-là, beaucoup de maestros m’étaient passés devant, j’étais devenue vingtième, je pensais y aller au mieux en tant que remplaçante mais il y a eu deux absents, ce qui m’avait permis d’y aller en place de dernière à nouveau. A l’issue de ce tournoi, Nagui annonce que la formule des Masters s’élargit et, quelques semaines plus tard, on apprend que c’est une formule à trente-deux. Voilà, c’était reparti. J’arrête maintenant de dire au revoir aux gens parce que je vais perdre toute crédibilité J.
C’est vraiment une chance incroyable parce que je n’imaginais pas que cette aventure durerait aussi longtemps. Je n’imaginais pas qu’elle m’apporterait autant artistiquement et, surtout, qu’elle m’apporterait autant humainement, dans toutes les rencontres que j’ai faites. Donc c’est une chance et on verra si cette formule est conservée pour l’année prochaine. On ne le sait pas, personne ne le sait pour le moment, ça a l’air de fonctionner en tout cas puisque l’on a battu des records d’audience chaque soir. Cette formule a l’air de plaire, c’est super, après on n’est pas décisionnaires de la formule. Je prie de tout mon cœur pour être encore présente l’année prochaine et si ce n’est pas le cas, tant pis, j’aurais eu au moins la chance de vivre cela pendant quatre années, en pensant chaque fois que c’était ma dernière. C’est déjà super.
On l’a vu, vous avez été éliminée bien plus tôt que d’habitude. Avec le recul, sans vous remémorer trop de mauvais souvenirs, que s’est-il passé ?
Je suis assez mitigée dans cette émission. Les points positifs de tout cela, c’est que, encore une fois, je n’étais même pas censée être là cette année donc comment ne pas être heureuse de pouvoir revenir sur ce plateau, de pouvoir ressentir toutes ces ondes, de pouvoir rechanter avec les Zikos, d’être aux côtés de Nagui ? Quelle chance d’avoir pu revivre encore toutes ces choses que l’on ressent sur le plateau. J’étais vraiment ravie d’y retourner. L’autre point qui est totalement positif aussi est que je fais partie de ceux qui ont eu la chance de repartir avec de l’argent, je suis repartie avec 20 000 €, une somme énorme. J’ai conscience de cette chance et je ne la nie absolument pas.
Mais c’est vrai que, à chaque fois que je vais sur le plateau, je me donne toujours un objectif. C’est marrant parce que, depuis quatre ans, l’objectif n’avait pas changé. Chaque année, je me disais « allez, tu as bossée comme une folle donc ta récompense serait que tu gagnes une finale à 20 000 € ». Ce qui serait une belle récompense pour mon travail. Cette année, l’objectif n’était absolument pas financier. J’avais comme une sorte de défi personnel à relever, peut-être lié au regard des autres qui avait changé sur moi. J’ai senti un certain changement, où les gens me craignaient davantage par rapport à ce que j’avais fait l’année dernière. Ils me disaient que je faisais partie des plus fortes, alors que je n’étais pas d’accord avec cela. Je savais mes points faibles, c’est juste que mes amis maestros n’en avaient pas forcément conscience. J’avais cette pression que je me suis mise naturellement parce que je pense que j’étais attendue. Quand je voyais sur certains sondages faits sur les réseaux sociaux que beaucoup de gens me voyaient aller en finale des Masters, je m’étais dit que de nombreux téléspectateurs s’attendaient à ce que je fasse une certaine performance. Je me suis naturellement mise cette pression de « Il faut que je réussisse, je n’ai pas le droit à l’erreur ». J’ai eu aussi moins de temps pour réviser, d’habitude les tournages avaient lieu en août, là ils ont débuté avant les vacances de la Toussaint donc ça a été très court pour moi de réviser, pendant que j’étais instit, pendant que je m’occupais de ma fille, pendant que j’avais des projets musicaux en cours. Mais je me suis donnée vraiment le maximum de moyens, à ne faire que ça de mes week-ends et de mes soirées. Voilà, quand on fait beaucoup de travail, on espère atteindre son objectif, pour moi c’était de gagner un match, peu importe l’argent, quitte à revenir les poches vides, cela m’était égal. Je voulais juste gagner un match et l’objectif n’a pas été atteint. Donc cela a été un peu ma déception parce que c’est la première fois des Masters que je n’atteins pas mon objectif. Mais, encore une fois, j’insiste, je ne voudrais pas que l’on pense que je n’ai pas conscience de la chance que j’ai d’avoir gagné 20 000 €, je suis très contente de cela, vraiment.
La deuxième déception, en plus de ne pas avoir atteint mon objectif, est d’avoir perdu contre moi-même en fait. Ça a été très décevant. J’ai fait une erreur, une seule erreur, qui m’a été fatale dans mon parcours. Sur la première manche, Mickael allait dans le fauteuil parce qu’il lui manquait des points, sur la deuxième manche, Mickael allait dans le fauteuil parce qu’il n’avait pas eu non plus la totalité de ses points. Donc j’avais mes premières manches, les connaissances étaient là, c’est juste le stress que j’ai très mal géré sur la première même chanson. Sur le match aller, je suis tombée sur « C’est dit » de Calogero, que j’avais récitée par cœur quelques semaines avant à mon mari, sans aucun soucis. Elle était passée naturellement. Là, j’ai vu les trois petits points apparaitre, ça y est, les paroles n’étaient plus là et rien ne me revenait, j’essayais de balancer des mots un peu dans le désordre mais je savais que ce n’était pas ça. Rien n’est venu, ça a été le trou noir.
Je trouve que, cette année, on s’est tous mis une pression beaucoup plus importante. Pourtant, l’année dernière, j’en avais déjà une sacrée mais celle de cette année m’a vraiment fait perdre mes moyens. Quand on voit l’état dans lequel était Mickael, on remarque que, finalement, on était tous assez mal, on se mettait une pression qui n’était pas forcément bénéfique. En tout cas, cette pression a été très négative pour moi, elle m’a vraiment ensevelie. Mais, voilà, en tout cas, c’est ma déception de m’être trompée sur quelque chose que je connais. C’est la crainte de tous les maestros. Quand on ne connait pas le texte, on ne regrette pas mais quand on le sait, c’est dur de se pardonner une erreur sur une chanson que l’on connait par cœur. Mais bon, c’est ainsi, cette année je suis tombée, l’année dernière j’étais debout et puis on verra l’année prochaine.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
En parallèle de votre parcours dans la musique et le chant, vous avez lancé récemment un autre projet, « Psy.K.Ose ». Comment le présenter ? De quoi s’agit-il ?
C’est simplement le fait de désacraliser les métiers psychologiques. Beaucoup de gens ont encore de nombreux préjugés et hésitent à aller parler à quelqu’un, à aller voir un professionnel lorsqu’ils se sentent mal ou lorsqu’ils ont des doutes. En ce moment, il y a beaucoup de gens qui dépriment et qui se posent des questions sur eux-mêmes, qui ne savent pas à qui s’adresser, qui n’osent pas aller voir des psychologues. J’ai un certificat de psycho-praticienne que j’ai obtenu il y a deux ans maintenant. J’ai vraiment l’envie, en parlant avec les gens, d’expliquer des notions de psychologie de manière simple, de manière drôle, pour leur montrer qu’un psy, ce n’est pas que quelqu’un de très sérieux, qui fait peur ou qui va juste opiner la tête en disant « oui, oui, d’accord, je vous comprends ». C’est aussi une personne avec une vraie vie, qui a les mêmes problématiques et qui peut être à l’écoute et accessible.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de développer ce projet ?
Ça fait longtemps que j’avais envie de développer des projets comme celui-ci. La psychologie a toujours fait partie de mes passions. Toute petite, je voulais être psychologue scolaire. Après, la musique a pris le dessus. Très vite, j’ai fait des études pour être technicienne de la voix et je me suis rendue compte du lien direct qu’il y avait entre la voix et l’état psychique. Donc j’ai commencé par intégrer des notions de psycho via le chant. Mais au lieu de passer systématiquement par la voix (beaucoup de gens me disaient ne pas savoir chanter), je voulais aussi leur permettre d’accéder à cette même méthodologie, juste en parlant, avec des méthodes peut-être un peu différentes de la plupart des psys parce que je suis aussi différente moi-même de par mon activité première.
Donc, voilà, c’est peut-être un peu plus rock’n roll, un peu plus marrant, un peu plus ludique, mais, en tout cas, ça a le bénéfice de fonctionner et d’éviter de trop intellectualiser les choses.
Ça peut être en direct avec les gens en Visio, au travers de consultations. J’ai aussi un cabinet, ouvert le jeudi, dans le Sud-Ouest, où je pourrai recevoir les gens pour des consultations « normales » dès que l’état me l’autorisera.
Selon vous, qu’est-ce qui pourra plaire aux, on l’espère, nombreuses personnes qui vous suivront ?
Justement le fait d’instaurer un rapport humain simple. J’ai eu l’occasion de rencontrer pas mal de gens de la profession : des psychiatres, des psychologues etc… C’est vrai qu’il y a souvent un côté très officiel, très procédurier, très sérieux, qui peut faire peur et qui peut démotiver des gens qui ont surtout besoin d’un ami virtuel à ce moment-là. On a du mal à trouver quelqu’un qui ne soit pas trop infantilisant et qui, au contraire, soit plus dans la motivation.
J’aime aussi m’occuper d’adolescents. Je pense qu’ils ont besoin d’avoir quelqu’un qui ait à peu près leur langage, qui ait à peu près leur culture, qui soit à peu près au courant de ce qu’ils regardent, de ce qu’ils écoutent et de leurs problématiques. Evidemment, à 40 ans, je suis vieille pour eux! Rires
Mais je pense être quand même encore un tout petit peu dans le coup et ne pas être moralisatrice ni leur donner cette image de professeur.
A l’aube de cette nouvelle aventure, que peut-on vous souhaiter avec celle-ci ?
On peut me souhaiter déjà que les réseaux fonctionnent, que les gens soient curieux, qu’ils aient envie de venir vers moi. S’ils n’osent pas encore tenter le rendez-vous par Visio parce que je sais que c’est un peu particulier, qu’ils n’hésitent pas à prendre rendez-vous dès maintenant.
A côté de cela, dans le contexte actuel, quels sont vos projets musicaux du moment ? Et vos envies pour la suite ?
Les projets que j’avais ont été légèrement avortés par tous les évènements. Je travaille avec Tendances & Cie, nous devions faire de nombreuses dates l’été dernier. On travaille en ce moment sur la conception d’un nouvel album. L’avantage, c’est que nous prenons le temps de faire les choses bien! Tout a été reculé et recule sans arrêt. Mais on continue, on avance, même s’il nous est impossible de mettre une date de sortie pour l’instant.
Plus généralement, quelles complémentarités éventuelles retrouvez-vous entre ces deux domaines ?
Moi chanteuse et moi psy ? Le vrai point commun que je pourrais trouver à mes trois activités (je suis prof de chant aussi) est que j’essaie de faire prendre du plaisir aux gens et de leur faire oublier un quotidien extrêmement compliqué et pesant. Quand je chante, j’espère les faire sortir de leurs galères le temps d’une chanson ou d’un concert. Quand je donne des cours, c’est pareil. Quand je fais des consultations, le but est aussi qu’ils repartent allégés de pas mal de choses. C’est un partage d’énergie. S’il n’y a pas ce partage-là, ça ne m’intéresse pas. Il y a des chanteurs qui chantent chez eux, juste pour eux. Si je n’ai personne en face, ça ne m’amuse pas de chanter.
Si l’on revient sur votre parcours musical riche et varié, quels en sont vos plus beaux souvenirs ?
J’en ai vraiment beaucoup ! J’ai des souvenirs qui vont dans tous les sens. Evidemment que j’ai des souvenirs incroyables avec Bonnie Tyler lors du duo que j’ai pu faire. J’ai des souvenirs aussi complètement fous lors de plus petits évènements, de gens qui n’ont pas trop de moyens et qui nous reçoivent avec une générosité incroyable, où l’on se retrouve avec des publics tellement heureux que l’on prend une dose d’amour fantastique.
J’ai des souvenirs dingues aussi au cabaret où je travaillais avant parce que c’était la vieille école et parce que l’on était une équipe. J’ai des souvenirs fous de voyages magnifiques que j’ai pu faire un peu partout dans le monde. Ce métier m’a permis d’aller dans 52 pays, c’est un privilège incroyable.
J’ai encore des souvenirs récents de petits établissements. Cet été, j’ai décidé de reprendre un peu mes vieilles habitudes. Comme on ne pouvait plus trop travailler, je suis allée à la rencontre des gens dans des petits lieux, du coup j’ai retrouvé ce contact que je n’avais pas eu depuis une éternité et c’était top. C’était super aussi d’avoir cette proximité en petit comité. C’est complètement différent mais j’arrive à prendre plaisir dans toutes les circonstances, tant que le partage est là et que les gens viennent pour avoir un peu de plaisir aussi.
Quelles sont vos principales inspirations musicales ?
Elles remontent à quand j’étais petite, elles sont très anglaises, très pop rock. Je pourrais citer Sting, U2 par exemple… Ma maman écoutait beaucoup cela à l’époque. Paradoxalement, j’aime aussi la chanson française avec des chansons à texte que j’ai découvertes un peu plus tard, quand je suis rentrée en cabaret. J’ai eu vraiment un coup de foudre pour le métier d’interprète.
J’aime beaucoup tout ce qui est acoustique, j’aime beaucoup les balades. Je pense aussi au groupe allemand Scorpions, avec ces titres incroyables qui m’ont beaucoup inspirée. Ma maman écoutait beaucoup cela aussi. Je crois, en fait, que ce sont les longs voyages en voiture avec ma mère qui m’ont le plus travaillée au niveau des influences musicales que je peux avoir aujourd’hui.
Dans les derniers instants juste avant de monter sur scène et d’aller rencontrer le public, quelle est votre méthodologie de préparation et de concentration ?
Ça dépend des contextes. Si ce sont des contextes comme j’ai fait cet été, en plus petite formation, avec des plus petits comités, je n’ai aucune méthodologie, si ce n’est que je vais rester avec les gens. Je vais manger au milieu d’eux, je ne vais pas m’isoler du tout, je vais m’imprégner pour que l’on partage déjà quelque chose. Des « coucou », des « bonjour ». Comme cela, quand je monte sur scène, j’ai l’impression de chanter devant des gens que je connais. Et eux-mêmes ont déjà cassé cette barrière, ce qui va leur permettre de participer et d’avoir plus d’interactivité.
Si c’est une grosse scène et quelque chose d’un peu plus officiel, je retrouve le même trac que quand j’ai commencé. Dans ce cas-là, j’essaie de faire abstraction mais, oui, j’ai peur, comme au début. Ça ne me lâche pas, c’est toujours pareil. Donc je vais me concentrer, je vais respirer. Comme maintenant je commence à avoir pas mal d’années d’expérience, j’essaie de me dire que je peux simplement me faire confiance parce que, normalement, je sais le faire. J’essaie surtout d’être la plus vraie possible. Si j’ai peur, on ne me verra pas faire « wouhou », on verra que j’ai un peu peur et je vais le dire.
En prenant un peu de hauteur sur tout cela, qu’est-ce qui vous plait tant dans votre quotidien artistique ?
C’est que, justement, il n’y a pas de quotidien. Je n’ai aucune barrière, ça fait partie aussi de l’insécurité de ce métier mais c’est également ce qui crée sa richesse et sa magie. Il peut y avoir un coup de fil qui nous annonce que la semaine d’après sera unique et différente des précédentes et de toutes les années d’avant. Ce métier est plein de surprises, tout le temps, plein de rencontres nouvelles, plein de nouvelles expériences et il n’y a aucune limite à ce qu’il y ait de la nouveauté sans arrêt.