En dehors de ma passion pour mon métier d'ingénieur, je suis également intéressé par les médias auxquels je consacre ce blog pour mettre en avant mes coups de cœur artistiques.
Aussi, au travers d'interviews exclusives, j'aime à partager l'actualité, les projets et les envies d'animateurs de télévision, de journalistes de radio, de comédiens de théâtre et de musiciens.
C'est aussi l'occasion de mieux comprendre leur organisation de travail ainsi que les coulisses de leur métier.
Retrouvez ainsi tout au long de ce blog les entretiens que j'ai pu mener par passion, mais aussi avec plaisir !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Les auditeurs de Fun Radio peuvent vous retrouver le week-end, de 11h à 16h, pour les « Dédifun ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
On fait un métier où on ne se force pas à aller au travail le matin ! Que ce soit pour moi ou pour mes collègues…Je n’ai jamais entendu une seule personne dire qu’elle n’avait pas envie aujourd’hui. C’est toujours un plaisir de venir à la radio ! Je fais ce métier depuis 8 ans maintenant et je prends toujours autant de plaisir à arriver le matin, à me dire que je vais faire de la radio. Il y a ce truc, aussi, de se dire que l’on est tous ensemble à un même instant, en train d’écouter la même chose, guidés par le même mood. C’est vraiment plaisant de se dire que l’on est tous connectés à un instant T sur une même musique ou sur la lecture d’un message ou sur une information que je délivre. Cet échange avec les gens est agréable, même si je ne les ai pas forcément au téléphone, et je prends toujours autant de plaisir à avoir ce sentiment en arrivant à la radio.
C’est une émission musicale, que vous agrémentez, à l’antenne, de messages passés par les auditeurs…
On a beaucoup de messages, oui, qui arrivent sur le Whatsapp, que ce soient des messages écrits ou audio. De nombreux auditeurs veulent passer des messages pour leurs proches, leur chéri(e), leur famille…Beaucoup de personnes veulent faire la surprise de passer un message à quelqu’un sans que la personne ne soit au courant, on a aussi des gens qui viennent, parfois, raconter leur week-end ou dire ce qui se passe dans leur vie. Egalement des personnes qui envoient de la force à celles qui travaillent le week-end, des ambulanciers, du personnel hospitalier, des gens qui sont sur la route,… Oui, c’est plaisant d’être en échange avec eux !
On pourrait croire que de passer un message à la radio est quelque chose de dépassé en 2025 mais c’est tout le contraire en fait…
Ah oui, ça plait toujours autant, ça marche même beaucoup ! Quand je lance l’émission à 11h, je vois un nombre important de messages qui arrivent sur notre Whatsapp. C’est assez étonnant de voir, à chaque fois, le nombre de personnes qui veulent passer à l’antenne et qui veulent entendre leur prénom, ou même leur ville. Fun Radio est diffusée en nationale, on a, du coup, vraiment des gens qui nous contactent de partout, de grandes villes, de petites villes, de toutes petites villes…Et j’aime bien, justement, aller chercher ces gens qui sont dans des toutes petites villes. J’ai grandi en province donc je sais aussi l’effet que ça fait d’entendre parler de sa ville à la radio. On se dit alors « Waouh, on parle de nous ! ». Je sais l’émotion que ça peut faire ressentir à la personne qui écoute la radio !
L’émission étant diffusée le week-end, adaptez-vous en ce sens votre ton ou même vos mots ?
Je n’oublie jamais les gens qui travaillent le week-end, il y en a beaucoup qui écoutent la radio donc je lis de nombreux messages de soutien. Mais j’aime bien aussi savoir ce que font les autres personnes le week-end. Si elles font une sortie en famille ou avec des amis, ça peut même, parfois, inspirer d’autres auditeurs. Imaginons qu’une fête foraine soit organisée à Saint-Brieuc, je sais que ça va peut-être inciter des gens de la région à bouger et à sortir. C’est sympa, aussi, d’avoir ce lien !
Même si vous préparez nécessairement l’émission en amont, certainement que les messages et témoignages que vous recevez pendant le direct prédominent…
Je pense que c’est une des émissions que l’on prépare le moins, justement de par cette spontanéité que l’on a dans les échanges avec les gens. Je n’ai pas forcément de rubrique sur laquelle je dois travailler, contrairement à Bruno ou à la Team. Ma grosse partie de préparation de l’émission est surtout de préparer les mix des musiques qui vont être diffusées et d’enchainer les programmes pour que ça soit fluide. Concernant les messages que je reçois, c’est plus spontané…5 minutes avant ma prise d’antenne, je vais vraiment préparer mon intervention en fonction du message que je reçois ou du message que j’ai envie de délivrer. S’il y a des évènements assez importants dans la journée, comme un concert évènement le soir, je vais m’informer, je vais prendre aussi la température auprès des auditeurs pour savoir qui vient et je leur rappelle que ce sera à suivre sur nos réseaux.
Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs sur cette émission ?
Beaucoup de gens nous remercient pour l’accompagnement, sur cette émission et sur les autres. Souvent, on nous remercie aussi pour la musique. Le principal retour que l’on a est « Merci pour l’humeur générale qui se dégage de la radio ! ». On est une radio à l’ambiance très familiale, que ce soit à l’antenne ou entre nous. Fun Radio est une grande famille, en interne et avec les auditeurs, cela se ressent à l’antenne et on a beaucoup de remerciements, justement, pour ce côté très chaleureux et ambiançant. Quand un message est sélectionné pour être lu à l’antenne, ce sont des réactions de surprise ! Evidemment, je ne peux pas lire tous les messages, j’essaie de prendre les plus pertinents, qui vont parler au plus grand nombre. A l’inverse, il m’arrive aussi de faire des messages très ciblés, pour une personne qui est dans une petite ville et qui veut faire la promotion d’un petit évènement. Même si c’est très localisé, comme je le disais, je sais que ça fait toujours plaisir à la personne de l’autre côté de la radio.
Certainement que les messages reçus sur le Whatsapp concernent des thèmes variés…
J’ai un souvenir très particulier : je me souviens d’une maman et de son petit enfant, qui partaient pour un casting d’un film. C’était assez marrant de se dire qu’on les accompagnait ! Ce que j’aime bien, c’est de savoir qu’on accompagne nos auditeurs lors de moments qui leur tiennent à cœur….C’était marrant, ce jour-là, on avait eu plein de retours d’auditeurs pour encourager ce petit garçon. Cela montre qu’on est une grande famille ! Je pense que, s’il y avait un chat des « Dédifun », les gens aimeraient parler entre eux. D’ailleurs, ça m’arrive, de temps en temps, de faire des lives TikTok et je me rends compte que les gens se parlent entre eux dans les commentaires…
C’est presque une petite communauté…
J’ai de tout, j’ai des personnes qui écrivent chaque week-end et que je commence à connaitre, qui sont maintenant des habituées et puis des messages spontanés qui arrivent pour la première fois.
Les auditeurs ne le voient pas, pendant l’émission vous gérez aussi la réalisation…
Que ce soient Jérôme, Marine ou moi, on est seuls en studio le week-end, on est ce que l’on appelle des animateurs – réalisateurs. Donc on gère à la fois toute la partie micro mais aussi toute la partie technique de diffusion de ce qui passe à l’antenne – jingles, musiques, publicités -, on essaie de faire un programme harmonieux au niveau des enchainements et de la musique. On a un programmateur musical qui choisit les titres et on fait en sorte qu’ils s’enchainent bien entre eux.
Le fait, pendant 5 heures de direct, de baigner dans cette ambiance musicale-là doit aussi être très plaisant ?
A titre personnel, la musique qui passe sur Fun Radio est celle que j’écoute. Cela pourrait être la musique que je choisis la plupart du temps : on va dire que 90% de la playlist de Fun Radio reprend des titres que j’écoute chez moi. Parfois, on a de très gros titres, qui parlent aux gens, je pense à David Guetta, à DJ Snake, à Tiesto mais c’est vrai que c’est plaisant aussi de faire découvrir des titres un peu plus niches. Je pense à des remix que l’on passe et que nous sommes les seuls à jouer, notamment celui de Charlotte Cardin ou celui de Doechii. On a d’ailleurs de très bons retours, par messages. C’est chouette de savoir que, à l’autre bout de la radio, des auditeurs sont en train de s’ambiancer en même temps que moi…Souvent, j’ai le son à fond dans le studio ! C’est ce lien aussi qui est agréable à entretenir avec les gens…
Le dimanche, en toute fin d’après-midi, vous animez la « Fun List » et vous vous occupez aussi de certaines nuits en semaine…
On dit souvent qu’en radio, on entend l’animateur mais qu’on ne l’écoute pas forcément parce qu’on est en voiture et qu’on est concentré sur la route et sur la discussion avec la personne à côté de nous. Je perçois la nuit un peu autrement…Je pense que les gens sont alors plus attentifs et nous écoutent assidument. On est vraiment encore plus dans un accompagnement de personnes qui travaillent ! C’est autre chose, on prend plus le temps, c’est une autre ambiance que le week-end où, disons, on enchaine…
Le dimanche soir, j’anime aussi la « Fun List – Le recap »…Toute la semaine, Alex anime l’émission « Fun List » de 20h à 21h et, le dimanche, on voit tous les sons qui ont marché les jours d’avant, pour lesquels les gens ont voté nombreux sur l’application ou sur notre site internet et on se fait un débrief. Pareil, c’est vraiment un moment où les gens ont le contrôle sur l’antenne parce que ce sont eux, vraiment, qui choisissent la musique que l’on passe et à quel moment. C’est plaisant, aussi, de se dire que l’on fait de la radio tous ensemble !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure radiophonique ?
En fait, c’est vrai que je suis parti loin de ma famille et de mes amis pour me former en région, dans le sud de la France puis en Bretagne. Ce n’était pas un sacrifice mais disons que je savais qu’il fallait en passer par là pour commencer en radio…A présent, j’ai enfin réussi à arriver là où je voulais donc, pour l’instant, je vous avoue que je profite à fond de ce que je fais ! Je me sens à ma place, j’ai beaucoup travaillé pour y être, j’adore mon travail et je sais la chance que j’ai car les places sont rares à Paris. Peut-être dans, quelques années, je ferais une autre émission, sur un autre créneau, je n’en sais rien pour l’instant…
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Les auditeurs de RTL2 peuvent vous retrouver chaque week-end, le samedi et le dimanche, de 10h à 15h, pour le meilleur du son pop-rock. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, oui, bien sûr ! Cela reste un plaisir, depuis toutes ces années…Quand je suis à l’antenne, je suis un peu chez moiJ, même si je ne suis évidemment pas propriétaire de ma tranche.
C’est, avant tout, un accompagnement dans du flux musical, j’assure une présence pour l’auditeur, mes interventions sont toujours très courtes, pour donner un peu de vie. C’est de l’humeur, c’est plus ou moins de l’inspiration. Je ne prépare pas tout avant, je le fais au fur et à mesure. Après, c’est aussi fonction du moment, de temps en temps, il y a de petites fulgurancesJ. Il y a des week-ends où ça coule tout seul, d’autres où je suis un peu plus fatigué mais je cherche toujours à mettre une petite ambiance. Nous, les animateurs, faisons tous la même chose mais on est chacun différents, on a tous notre style. Personnellement, j’aime bien les blagounettes…
D’ailleurs, au moment de vous adresser aux auditeurs, pensez-vous au fait que, probablement, une majorité d’entre eux sont en week-end, peut-être même sur la route ?
Non, non, pas du tout. Je préfère ne pas penser à tous les gens, j’essaie déjà de faire sourire une personne, dans sa voiture ou ailleurs. C’est plutôt ça, l’idée !
Les auditeurs ne le voient pas forcément mais, pendant l’émission, vous en assurez aussi la réalisation…
Oui, et je fais cela à l’ancienne ! J’enchaine les titres en live, je ne prépare pas des blocs, je choisis aussi mes jingles.
Votre parcours radiophonique est riche et long. La radio est souvent un métier de passion…Sans doute que c’est aussi votre cas ?
Oui, j’ai commencé par passion, bien sûr. Ça m’est venu comme cela, vers les 15 ou 16 ans, je me disais que ce métier devait être sympa, même s’il ne me paraissait pas envisageable… A l’époque, je me souviens, j’écoutais Europe 1. Et on m’a raconté l’histoire de Radio Caroline, je me disais que ça devait être génial de passer de la musique et d’en faire son travail. De fil en aiguille, en 81, au moment des radios libres, j’ai embarqué des copains dans une aventure radio, à se faire notre propre radio. On a réussi, cela s’appelait Radio Oxygène, à Rambouillet ! Au début, c’était vraiment une radio de potes, une radio associative avec un peu de tout et de n’importe quoi comme émissions…Après, on a essayé de se calquer un peu sur RFM, qui était la référence musicale, en tout cas pour moi.
J’ai commencé comme cela puis ma première grosse radio a été, justement, RFM, à l’époque de la Radio Couleur. Ce qui ne nous rajeunit pas… J C’était la période de Laurence Boccolini, d’Arthur, …J’ai commencé deux à trois mois après ce dernier, qui faisait alors le pré morning…
Je suis aussi passé par Kiss FM et RFI. Les expériences ont donc été diverses et variées. A RFI, j’ai diffusé des titres que je n’aurais jamais écoutés ailleurs. Kiss FM était déjà un peu plus pop…Maintenant, je suis à fond dans le son pop-rock, cela me convient bien, c’est plus mon univers ! Ça me correspond…
RTL2 est vraiment une belle radio, et je ne dis pas cela gratuitement, les gens qui y travaillent sont fiers de leur radio, c’est évident ! Il y a une liberté de ton, grâce à Guillaume Piau, le directeur des programmes. C’est pas mal non plus !
A RTL2, vous avez aussi eu l’occasion d’animer plusieurs tranches, en semaine et le week-end…
Oui ! J’ai fait le soir, quand je suis arrivé ici, l’après-midi, un petit peu la matinée aussi. Je fais maintenant le week-end depuis environ 10 ans et cela me va très bien !
Sans doute aussi que vous avez pu voir le média radio mais aussi les techniques évoluer ?
Evidemment ! Avec le digital, il n’y a plus de matière. J’ai connu les vinyles, les cartouches, les premiers CDs, …A RFM, toute la discothèque était sur bande, il fallait rechercher les chansons grâce au conducteur. C’était une autre époque !
A noter qu’il y a quelques années, à RTL2, vous avez aussi été coordinateur d’antenne…
C’est peut-être le job le plus difficile parce qu’on récupère tous les problèmes ! C’était une expérience qui a duré 3 ans, je ne faisais plus d’antenne à ce moment-là. Ensuite, je suis revenu au micro, les week-ends et je m’occupais, à côté, des écoutes de piges. Il n’y avait pas de plan, ça s’est fait comme cela…
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure radiophonique à RTL2 ?
Que mon parcours ne se termine pas trop mal ! Ensuite, franchement, je ne sais pas, j’aurais peut-être des projets à proposer. Quand j’aurai fait mon temps à la radio, je laisserai la place aux jeunes. Peut-être que le micro me manquera, je ne sais pas…En tout cas, je ne suis pas là à me dire « Vivement la retraite ! », d’autant plus que je fais les week-ends, qui permettent un autre rythme que celui en semaine.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
La saison de « Koh Lanta – La revanche des 4 terres » est actuellement diffusée chaque mardi soir sur TF1. Justement, les images ravivent-elles en vous certains souvenirs et certaines émotions vécus sur place quelques mois en arrière ?
Ah ben oui, effectivement ! A chaque seconde de chaque épisode, on se replonge à 100% dans tout ce qui s’est passé. Donc, effectivement, ça remonte des émotions, je ne vais pas dire aussi intenses que sur place, mais assez puissantes pour en rêver quelques nuits après chaque épisode. Donc très puissante cette sensation…De regarder, à chaque fois, des images comme cela est dingue !
Si l’on en revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incitée à candidater ?
Alors, il y a plusieurs raisons différentes. Dans la vie de tous les jours, je suis hyperactive, j’adore découvrir de nouvelles choses, des cultures différentes, des paysages. S’ajoute à cela le dépassement de soi : je suis quelqu’un qui teste tout le temps ses limites. Même si ça me fait un peu peur, je fonce, j’y vais, j’adore cela. En troisième point, c’est un rêve de famille, en fait, que j’ai pu réaliser. J’ai un tonton qui s’était inscrit à la toute première édition, c’était son rêve d’y participer, il avait fait le casting quand même assez loin, il s’était inscrit plusieurs fois ensuite. Quelques années après, malheureusement, il est décédé donc il n’a pas pu réaliser ce rêve. Ses enfants se sont inscrits derrière, j’ai un autre tonton et d’autres cousins qui se sont inscrits aussi et, voilà, la seule gonzesse qui s’inscrit, alors certes au bout de 9 ans, réalise enfin le rêve familial. Donc c’est une très belle victoire pour moi !
Le début d’aventure a été riche en rebondissements. Comment aviez-vous réagi en comprenant l’existence de 4 tribus, représentant les 4 grandes régions de France ?
J’étais très contente de pouvoir représenter ma région, c’est clair ! Mais contente aussi de commencer avec un groupe plus restreint, j’ai trouvé cela plutôt sympa aussi. Vraiment, le tout faisait que ça m’excitait et que ça m’intriguait, j’avais hâte de découvrir ce qui allait nous attendre.
Parmi les autres surprises, on peut penser à l’existence de l’ile de l’exil, au cadre très rude. Sans doute que c’était incitatif à ne pas finir derniers …
Bien sûr ! Après, au-delà de ça, on n’est pas venus là pour perdre. Donc, au-delà du fait qu’il y ait l’exil en cadeau à la fin, on était tous venus là pour gagner et pas pour perdre. Donc, peu importe le moment, peu importe s’il y avait exil ou non, le but était de ne jamais finir derniers. Bon, on a pris un petit abonnement à l’exil, cela ne nous faisait pas de mal parce que ça nous faisait remporter des totems derrière J mais à aucun moment, on ne s’est dit « on va perdre ».
Récemment a eu lieu la tant attendue réunification des deux tribus. Comment l’aviez-vous vécue ?
Pour dire la vérité, ça a été les montagnes russes ! J’étais toute excitée de ne former qu’une seule tribu, de découvrir de nouvelles personnes, d’enfin pouvoir faire mon jugement personnel sur des personnes directement. Donc j’étais hyper contente, c’était encore une nouvelle aventure qui commençait donc j’arrive très contente…Sauf que c’est la descente aux enfers directement : au bout de quelques heures, j’étais une cible à abattre ! Chose que j’ai assez mal vécue…J’ai mal vécu le jugement des autres sans même me connaitre. Je n’ai jamais vraiment eu d’explication, à part le fait que j’étais trop active et que j’en faisais trop. Donc, voilà, c’est vrai que ça a été vraiment les montagnes russes : je suis arrivée super heureuse et je suis partie, oui, très malheureuse de tout ce qui a pu se passer lors de cette réunification.
L’épisode diffusé ce mardi a été le témoin de la mythique épreuve de la boue…Qui devait être vivifiante à ce stade-là de l’aventure…
J’ai adoré cette épreuve ! On avait tous vu la chevelure de Nais, on n’était pas du tout sereins sur cette épreuve. Je l’ai prise vraiment comme un jeu, un moment de détente, un confort indirectement, …Comme si je jouais dans la boue avec mon petit neveu, je me suis dit que ce serait cool, qu’on allait se régaler et que, si jamais ça pouvait me servir à quelque chose, tant mieux. Vraiment, cette épreuve a été une partie de plaisir, ça a été le petit moment déconnecté de « Koh Lanta » que j’ai vraiment apprécié.
Le lendemain, vous êtes la première à tomber sur l’épreuve d’immunité du double équilibre. Avec le recul, qu’est-ce qui vous a manqué sur ce jeu ?
Je sais exactement le pourquoi du comment de cet état de ce jour-là. Je ne me cherche pas d’excuse, je n’ai pas glissé, je n’étais pas faible physiquement à ce moment-là, j’ai plutôt été faible mentalement. Sur 30 jours d’aventure, ça a été la première fois que l’alliance adverse est arrivée à entrer dans mon cerveau, à cliquer sur mon bouton Off et à me déconnecter du jeu, le temps d’une journée et donc d’une épreuve. Se réveiller avec des réflexions comme quoi j’ai brulé tout le bois…alors qu’il y a eu tempête toute la nuit, que le vent l’a consumé et que je n’y peux rien. En fait, ça a été une succession de choses, de choses que l’on me reprochait, d’une nuit blanche, … qui ont fait que, ce jour-là, clairement, j’ai baissé les bras.
Sur cette épreuve, je peux tenir, je vois encore la boule passer devant moi, je peux basculer ma jambe, il n’y a aucun problème, mes cuisses ne tétanisent pas, je n’ai aucun problème, j’ai un équilibre de compétition – j’envoyais quand même des saltos sur une poutre de 10 cm – mais, ce jour-là, personne de ma famille, ni mes chiens, ni mon chéri, ni mes petits neveux, ni mon frère, ni mes parents, n’ont pu rentrer dans mon cerveau pour me dire « Non, en fait, là ça ne va pas : dans le vie de tous les jours, tu ne lâches jamais rien donc on va appuyer sur le bouton On et tu vas te battre jusqu’au bout ! ». Donc voilà ce qui m’a manqué ce jour-là…Un manque de reconnaissance, un trop plein d’acharnement sur le peu que je faisais ou que je disais…C’était tout le temps interprété dans le côté négatif donc c’était très compliqué à vivre ! On m’a mise dans une case sans même me connaitre et on ne m’en a jamais sortie. Donc merci à l’alliance adverse, qui a réussi quand même à m’avoir de cette façon donc bravo à eux !
Le soir même, comment abordez-vous le conseil ? On peut vous imaginer inquiète quant à la suite de votre aventure…
Je ne suis pas inquiète, je suis très sereine et je pense que ça se ressent quand même pas mal lors de mon conseil. Je suis très sereine parce que, pour moi, il y a 1% de chance que je m’en sorte. Je le savais, ça fait 10 jours que ce n’est que du plus parce que ça fait plus de 10 jours que ma tête est mise à prix. Donc le fait de perdre cette épreuve m’a mis plus qu’un pied dehors…Donc j’étais très sereine à ce moment-là, je n’avais pas peur pour mon aventure, j’avais peur de me dire que j’allais décevoir ma famille, décevoir les personnes qui m’aiment, qui savent que, dans la vie de tous les jours, je ne lâche jamais rien, qui savent que personne n’arrive à rentrer et à me matrixer comme cela dans mon cerveau. Voilà à quoi je pensais ce jour-là, à la déception que mes proches allaient avoir, pas du tout au reste, ça ne m’intéressait pas du tout, j’étais mentalisée à sortir à ce moment-là.
Les mots de vos camarades avant les votes ont certainement quand même dû vous faire chaud au cœur ?
Bien sûr ! Bon, petit coup de pouce de Denis pour tirer un peu les vers du nez des gens parce que, à un moment donné, j’en ai quand même pris pour mon grade tout au long de cette partie d’aventure. Donc ça fait plaisir, ça fait du bien d’entendre des aventuriers dire aussi du bien et pas que du mal. A ce moment-là, ça fait un bien fou mais je me dis, dans ma tête, clairement que c’est bien gentil mais que c’est peut-être un peu trop tard. Si jamais ils m’avaient aussi un peu plus aidée…moi qui, à un aucun moment, ne me suis approprié le feu ou quoi que ce soit…On a beaucoup joué sur le fait que j’en faisais beaucoup pour, après, dire que je ne laissais pas de place, chose qui est fausse. Moi, l’aide, j’en ai toujours eu besoin et je n’en ai pas eue…Donc, si on m’avait un minimum aidée et un peu moins enfoncée, peut-être que, ce jour-là, mon moral n’aurait pas été à 0. Voilà, je trouve ça très facile de dire des bonnes choses le jour où on sait que je suis éliminée. Après, je prends les compliments avec grand plaisir, ça reflète exactement qui j’ai été donc, voilà, merci à eux quand même !
Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure à l’autre bout du monde ?
Je vais en avoir 3. Le plus beau souvenir, qui est aussi une journée de malheur, est le premier totem levé. Allan s’est blessé ce jour-là donc on a pu montrer que, même après un coup de massue, en plus violent et foudroyant, on a réussi à remonter la pente et à gagner ce premier totem. Donc c’est un totem grâce auquel j’ai pu rendre hommage à Allen, c’était pour lui. C’était quand même une journée compliquée, c’était ma pire journée de l’aventure avec, forcément, aussi celle de l’élimination et, en même temps, c’était également ma meilleure journée parce que c’est aussi le premier totem. Voilà, c’était pour Allan, c’était pour montrer qu’on est toujours là, toujours dans la compétition et qu’on reste des machines de guerre.
Bien sûr aussi la première rencontre et les premiers mots avec Denis Brogniart. On ne va pas se mentir, c’était waouh, c’était dingue et irréel. J’avais envie qu’on me pince pour voir si c’était réel.
A l’inverse, au quotidien, qu’est-ce qui aura été plus compliqué à appréhender ou à supporter ?
Le feu ! On y revient beaucoup au feu mais c’est vrai qu’on devient obnubilé par le feu ! J’en ai rêvé pendant 6 mois, je me réveillais, je faisais des cauchemars, j’avais l’impression que j’avais quand même cramé ma maison. Le feu m’a obnubilée sur place et après mon aventure, à me dire que, si on n’a plus le feu, on n’a plus à manger et, comme on avait moins d’énergie dans la suite de l’aventure, je ne pouvais plus essayer de refaire une braise comme au début. Donc le feu ! Il me hantait et me faisait faire des nuits blanches complètes ! C’était, pour moi, le point principal ! Après, le reste…On peut toujours trouver des choses à manger mais avoir du feu dans les conditions climatiques que l’on avait était primordial, même pour se réchauffer ou sécher un peu plus les fringues ou encore faire un bon bouillon. On se rend pas compte mais un bouillon faisait du bien…Après, on aurait toujours pu trouver des choses à manger crues. Donc le feu est ce qui m’a le plus bouffée énergiquement, et la pêche des gros coquillages. Mais le feu en numéro 1 !
Pour terminer, votre sac est-il déjà prêt, dans un coin de votre chambre, pour repartir à l’aventure si jamais l’opportunité se présentait ?
Ah ben oui, à 2000 % ! Franchement, j’ai ma revanche à prendre. Là, la Joana 2.0, ils n’y sont pas prêts…Oui, ça serait un immense honneur d’être reprise pour une saison, c’est clair ! Je pense qu’on en rêve tous…C’est un peu notre deuxième rêve après avoir participé une première fois à cette aventure exceptionnelle !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver chaque week-end, sur RMC, dans différents programmes sportifs. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
C’est sûr ! C’est vraiment le média que je voulais intégrer quand j’ai commencé mes études de journalisme. J’étais fan de radio, j’écoutais « Luis attaque » avec Florian Genton, j’adorais ce binôme d’ancienne gloire du football et du petit jeune à côté. Tous, quand on écoutait l’émission, avons pu nous identifier à Florian, on se disait que c’était un rôle sympa.
Moi qui suis d’Orléans, je suis ensuite monté à Paris faire une école de radio. En deuxième année, j’ai intégré RMC en stage, je faisais quelque chose qui n’avait rien à voir, à savoir du montage de podcasts et, petit à petit, j’ai pu gravir les échelons, jusqu’à présenter des émissions, à partir de 2019.
Ces différentes émissions sont d’ailleurs très complémentaires les unes par rapport aux autres…
Exactement ! J’ai un emploi du temps particulier, avec quatre émissions en trois jours d’antenne…Ce qui est top cette année, c’est que ce sont quatre émissions complètement différentes. Il y a « Rothen s’enflamme » le vendredi, qui est une émission quotidienne de débats, on y parle d’un peu tous les clubs avant le multiplex. Le samedi, j’anime le live de 19h, avec Rolland Courbis, où on s’intéresse au match de Ligue 1 en cours, où on revient sur l’affiche de 17h et où on lance celle de 21h. Le dimanche, il y a deux autres émissions encore différentes. « Stephen brunch » à 13h, avec Stephen, une nouvelle personnalité de RMC, pour de la libre antenne, avec un ton cool et jeune, où on se permet beaucoup plus de liberté. Puis le rendez-vous du dimanche soir, « Bartoli time », de 19h 30 à 20h 30, où on récapitule le week-end sport, avec les invités qui comptent.
J’ai la chance d’avoir un panel, cette année, qui me fait faire beaucoup de choses différentes, je ne peux pas m’ennuyer parce que je suis un peu sur tous les formats.
Ces émissions sont pour vous l’occasion d’être entouré de consultants de renom, qui viennent apporter leur expertise et leur regard…
C’est forcément enrichissant parce que l’on parle à des passionnés qui connaissent parfaitement les sports qu’ils évoquent. Cela te met une certaine pression, tu n’as pas le droit de te rater mais ce qui est intéressant aussi, ce sont les différences de personnalités. Ces émissions sont complètement différentes parce que les personnalités le sont tout autant donc les façons de travailler le sont également, tout comme les prises de position et les univers. C’est cool de s’adapter à chacun et d’aider chacun à donner le meilleur ! C’est, peut-être, ce que je préfère dans ce boulot : j’aide les personnes autour de moi à aller chercher ce qu’elles ont vraiment au fond d’elles, ce qu’elles pensent vraiment sur un débat, …C’est trop bon ! Comme la radio est le média du direct et de l’instantané, c’est celui où il y a le moins de filtre au final. J’aime cette adrénaline, qui ne se perd pas ! On est sur un fil et tout peut se passer…
A l’antenne, notamment dans les lives, certainement que vous devez vous adapter aux émotions et à l’intensité de ce qui se passe sur les terrains…
Je trouve que l’on est le média de référence, tous médias confondus, sur la transmission d’émotions. Il n’y a pas meilleurs que nous pour faire vivre un évènement sportif. Le dernier exemple en date est celui des Jeux Olympiques de Paris, les commentaires étaient excellents, il n’y avait que des spécialistes au micro sur chaque sport, avec, en plus, une dream team énorme. Ce n’était que du bonheur de 10h à 2h du matin. C’est vraiment nous ! C’est ce que je trouve génial dans ce média-là, on reste la référence, on apporte de l’expertise mais des émotions énormes passent par la voix. On a de beaux exemples avec Jeannot et les autres commentateurs, ils sont des vecteurs d’émotion. La radio est un média de mobilité, notamment en voiture : quand on entend un but de son club de cœur, cela procure une émotion dont on se souviendra, même si on ne l’a pas vu.
La proximité avec les auditeurs fait partie des autres marqueurs forts de RMC, ils peuvent intervenir à l’antenne pour débattre avec les différents intervenants…
La parole est donnée à tous, avec ce fameux 32 16. Le samedi, pendant l’émission de live avec Rolland, on fait aussi un énorme débrief du match qui vient de s’écouler, on donne alors la parole aux auditeurs, il y a des déçus et il y a des heureux. C’est top aussi de permettre à certains d’évacuer une frustration : on le ressent souvent, l’auditeur qui vient parler de son club qui a perdu repart un peu plus soulagé d’avoir évacué sa frustration. Ce lien avec l’auditeur est essentiel, on ne le perdra jamais, c’est sûr !
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir de leur part sur vos émissions ?
Ce que je retiens de ce que l’on fait et des personnes que l’on a, c’est que ce n’est pas parce qu’une personnalité est clivante, qu’elle a une position ferme sur un club ou qu’elle est estampillée, que les gens ne vont pas rester pour l’écouter. Même si un auditeur aime moins quelqu’un, il va avoir envie d’écouter son avis et ses arguments. Je trouve que cela fait partie de l’ADN de RMC, c’est nous qui avons les personnalités les plus affirmées. Pour nous, journalistes, qui sommes un peu les modérateurs, c’est un bonheur. On n’a pas à convaincre quelqu’un de participer au débat ni d’aller donner un argument, cela se fait tout seul en fait. Notre rôle est justement d’équilibrer tout cela et de faire attention à ne pas aller trop loin.
Méthodologiquement parlant, sans doute qu’un grand travail de préparation est fait en amont mais que la spontanéité du live prime ?
Vous avez raison ! C’est une vigilance permanente, on n’est jamais à l’abri d’un mot qui dérape ou d’une comparaison mal comprise. Stephen, dans une de ses libres antennes, avait évoqué le Qatar et son lien avec le sport, il pouvait y avoir un risque que ça soit mal interprété donc, de suite, mon rôle a été de préciser sa pensée. A chaud, c’était clair pour lui mais c’est de ma responsabilité d’imaginer que ça pouvait être perçu différemment par les auditeurs. Cela fait partie du job ! La préparation est importante mais ce qui se passe à l’antenne est transcendant. On ressort rincé après deux heures d’émission, à être toujours vigilant à ce qui se passe, à ne jamais baisser sa garde…
Mais vivre sa passion, dans cette jeune rédaction, doit certainement être un régal pour vous….
La moyenne d’âge ne dépasse sans doute pas les 40 ans, il y a des anciens mais aussi pas mal de jeunes. Ca vit, tous sont passionnés, c’est grisant et motivant ! Il faut contrôler, pour autant, cet enthousiasme et ce qui est passionnant, c’est que tu ne sais jamais vraiment où tu vas : ton débat est préparé et construit, tu sais à peu près ce que tes consultants vont dire parce que tu connais leur position mais si le débat s’enflamme entre deux intervenants, tu ne sais pas jusqu’où ça va aller. Idem si un auditeur vient pour s’opposer à un débatteur…Mais c’est aussi ce que l’on recherche, c’est ce qui crée les bons moments de radio : si tout le monde reste dans son rôle et dit exactement ce qu’il a prévu de dire, on s’ennuie un peu. C’est, je trouve, ce que l’on peut reprocher un peu aux débats en télévision, où les échanges, les interactions et les réactions sont moins nombreux. A l’inverse, en radio, c’est la chance et l’opportunité que nous avons donc on essaie de les saisir au mieux !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure radiophonique sur RMC ?
Je suis conscient tous les jours de la chance que j’ai. Donc vous pouvez me souhaiter de continuer comme cela, à kiffer pendant encore des années ! Je suis persuadé que la ligne éditoriale ne bougera pas, que l’on restera une référence dans le sport et qu’on gardera cette liberté de ton que l’on a, qui est parfois critiquée ou attaquée. Je peux vous confirmer que l’on ne nous a jamais dicté de dire quoi que ce soit, je pense d’ailleurs que ça se ressent à l’antenne.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Les auditeurs de Sud Radio peuvent vous écouter, de 9h à 10h, du lundi au vendredi, dans « La vérité en face ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous, au quotidien, de retrouver le micro ?
Oui ! Je dirige et, en même temps, je fais de l’antenne, ce n’est pas banal…Dans peu de médias, il y a, effectivement, des personnes qui ont cette double casquette. Pourquoi je le fais ? Parce que l’on est une plus petite société, Sud Radio fonctionne en mode start-up, même si on est devenus une grande radio nationale et parce que j’ai toujours plaisir à faire de l’antenne. Tout au long de ma carrière, j’ai hésité entre de l’antenne et diriger. J’aime bien diriger, en fait, les équipes pour qu’elles se sentent investies, qu’elles se sentent épaulées, pour travailler sur un projet commun et j’aime aussi le contact du micro, de l’antenne, des auditeurs. Je suis assez curieux et je veux faire partager cette curiosité aux auditeurs, la radio c’est avant tout cela je trouve.
J’ai commencé au moment de l’arrivée des radios libres, en 81/82, j’étais étudiant, je faisais même cela en parallèle du lycée et, depuis, je n’ai cessé de faire ce métier. Même si j’ai eu quelques parenthèses télévisuelles, je préfère quand même le média radio : à travers la voix et les mots que l’on choisit, on va pouvoir parler davantage aux auditeurs en direct. L’auditeur a besoin, je pense, quand il écoute l’audio, que l’on s’adresse directement à lui et qu’on raconte en fait des histoires. Parfois, c’est l’actualité, parfois c’est autour de débats sur l’actualité, parfois ce sont d’autre histoires, comme des récits historiques ou des découvertes sur la science. Je trouve qu’au travers de la voix, sans voir l’image, ce lien est beaucoup plus fort !
Sud Radio a pour slogan « Parlons vrai ». Votre émission quotidienne s’y inscrit pleinement…
« La vérité en face » reprend ce slogan du « Parlons vrai », qui se décline d’ailleurs dans beaucoup d’émissions et de chroniques : « Les vraies voix » le soir, « La vie en vrai »,… Evidemment, avec « La vérité en face », j’ai détourné « La réalité en face »…Parfois, bien souvent, on n’ose pas dire les choses tel qu’elles se produisent, tel qu’on les voit, tel qu’on peut en fait les décrire…alors que, bien souvent, elles sont pourtant en face de nous. Il faut affronter et aborder ces questions ! C’est ce que nous voulons faire sur Sud Radio, une déclinaison de tous ces sujets, où on doit parler vrai aux auditeurs.
Vous allez me dire « Qu’est-ce que la vérité ? »…Parfois, c’est difficile à voir mais, en tout cas, c’est ce que l’on essaie de travailler.
La proximité avec les auditeurs est réelle, ils peuvent intervenir à l’antenne…
Oui, on a beaucoup d’interactivité dans cette émission « La vérité en face », j’aime bien avoir les auditeurs, qui peuvent s’exprimer en toute liberté. Cela nous permet d’avoir un peu la France en direct, qui parle, qui nous répond, qui réagit sur les sujets d’actualité. Les auditeurs peuvent, eux-mêmes aussi, débattre. Dans ce créneau horaire, après la matinale où on a abordé un certain nombre de sujets, on peut y revenir avec ces commentaires, ces réactions et, parfois, des auditeurs qui vont nous apporter des éclairages ou des informations différents. J’aime donc beaucoup cette séquence où les auditeurs ont la parole !
Ces échanges permettent, ainsi, d’aborder des questions du quotidien et les préoccupations des auditeurs des quatre coins de la France…
Bien sûr ! Vous savez, en France, on souffre toujours d’une forme de déconnexion entre Paris – Les élites et la population, au sens large du terme. On essaie, justement, de couper cela et d’éviter cette rupture, en donnant cette parole qui est transmise directement et en faisant réagir, pour voir un peu quelles sont les préoccupations du terrain, comment sont perçus certaines décisions et certains faits.
Aujourd’hui, par exemple, on a parlé de l’emploi des séniors, qui sentent en fait un certain déclassement, on a parlé de Twitter, en demandant aux gens s’ils continuaient à aller sur les réseaux sociaux, notamment celui-ci, on a évoqué les lieux et l’insécurité, avec la petite phrase de Gérald Darmanin, ou encore les rodéos sauvages qui, malheureusement, se multiplient un peu partout et ne sont plus seulement réservés, aujourd’hui, aux villes ou aux grandes agglomérations mais aussi aux campagnes. Les témoignages étaient assez éclairants, illustrant ces sujets de préoccupation des gens.
En plus des interventions des auditeurs, des témoins forts de l’actualité viennent, en studio, apporter leur vision et leur expertise…
Oui, on essaie d’apporter un peu de profondeur. On en a besoin et, à la radio, on peut le faire, notamment avec un auteur qui a écrit un livre sur le sujet, qu’il connait donc parfaitement et qu’on peut donc questionner. Ce matin, c’était Philippe Camus, ancien patron d’Airbus, qui s’y connait en matière de défense, d’aéronautique et d’industrie, il nous a apporté son témoignage d’un homme libre. Il n’est plus en poste aujourd’hui, il peut donc dire avec sincérité ce qu’il pense qu’il faudrait faire.
Souvent, dans cette émission « La vérité en face », j’ai également des débats, entre Elisabeth Levy et Thomas Guénolé, qui sont opposés, évidemment, dans les idées mais qui acceptent de les confronter. C’est un espace qui permet de creuser un petit peu plus les choses !
Plus globalement, quels principaux retours des auditeurs pouvez-vous avoir sur votre émission en particulier ou même sur la radio plus généralement ?
Les auditeurs sont très attachés à Sud Radio, en tout cas ceux qui nous écoutent et qui nous sont fidèles, ainsi que les nouveaux. Nous en recrutons en permanence, Sud Radio se développe sur tout le territoire national, avant on était limités au sud-ouest, maintenant on est beaucoup écoutés en ile de France, du grand sud-ouest à la région centre-auvergne, dans le sud-est et, progressivement, dans les autres régions, que ce soit dans les hauts de France, en Alsace, dans l’ouest et les Charentes, à travers les applications et à travers le DAB+ qui se développe.
Ce que me disent ces auditeurs, c’est que nous avons un ton différent, qu’il y a de la proximité, qu’ils sentent chez nous qu’on répond à leurs préoccupations, qu’on les comprend et qu’on leur donne en même temps la parole. C’est, en tout cas, ce que l’on essaie de développer : je dis souvent que l’on est la radio du premier ou du dernier kilomètre, la radio de chez soi. J’essaie, d’ailleurs, de bannir, à l’antenne, les mots concernant Paris, je ne veux pas que ce soit Paris qui parle à la France, je veux que ce soit la France qui parle à la France. Nous sommes basés en région parisienne mais nous pourrions être basés à Marseille, à Carcassonne ou à Nevers, ce serait exactement la même chose ! Il ne faut pas que l’on sente de distance…
Cette proximité avec les auditeurs se confirme à l’antenne l’après-midi, où les gens peuvent échanger sur d’autres thématiques, encore plus personnelles…
Bien sûr ! Vous pensez à Brigitte Lahaie ou encore à « C’est votre avenir », qui vont beaucoup plus dans les choix et la vie intime des auditeurs, ou dans leurs préoccupations également sur leur avenir, sur leur relation au travail, sur leurs relations personnelles, sur beaucoup d’autres choses du quotidien. Nous y répondons directement avec Brigitte, Alexandre et Marie, dans ces deux émissions, entre 14h et 17h.
En soirée, en plus du rugby, sport historique de Sud Radio, des émissions football sont également proposées aux auditeurs…
C’est vrai mais le rugby reste notre ADN. Le week-end, nous consacrons énormément d’heures de retransmission aux matchs du top 14, aux grands évènements de l’équipe de France et à la Pro D2. Nous donnons également la parole aux petits clubs, notamment le vendredi soir.
En parallèle, nous avons développé aussi le foot, le soir parce que c’est un sport qui est ultra populaire, qui reste le plus populaire probablement et, surtout, qui suscite énormément de discussions et de débats. Les passionnés du football ont toujours envie de nouvelles informations, de débats, de revenir sur les matchs précédents, d’anticiper sur la prochaine journée, de parler de leur club, de parler des entraineurs, de parler des joueurs, de parler du mercato. Il y a énormément de sujets à aborder et je sais que ça passionne. C’est la raison pour laquelle nous avons effectivement mis, le soir entre 20h et 21h, l’émission « Les vraies voix du foot », pour parler du foot, toujours avec cette idée de vraies voix.
Vous rappeliez, au début de cet échange, votre double casquette, au micro et à la direction. Certainement que votre emploi du temps est riche mais aussi très complémentaire pour vous ?
Oui, c’est un emploi du temps qui est assez lourd, assez chargé. Mais, quand on a du plaisir à faire son travail, ça ne représente pas la même charge de travail que quelque chose qui serait très répétitif. Donc je mets de l’enthousiasme et j’ai du plaisir à faire ce travail !
En étant, en même temps, dans la fabrication de l’antenne, je peux mieux percevoir et appréhender ce qui va et ce qui ne va pas. Plutôt qu’en étant uniquement dans un poste de direction, où on aperçoit en fait les choses mais peut-être qu’on ne les perçoit pas de la même manière. C’est assez important et ça rentre dans cette logique de start-up, où on doit être assez multicartes : ça commence par le directeur lui-même, qui met les mains dans le cambouis.
Après, je sais aussi faire mon autocritique et en parler avec les uns les autres : si ça ne va pas, ça ne va pas et moi aussi, je peux très bien changer de poste ou d’affectation.
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure à Sud Radio ?
Ce qu’on peut nous souhaiter, c’est que Sud Radio poursuive son développement, avec toujours cette authenticité, autour de ce slogan « Parlons vrai » et autour de l’ensemble des équipes, allant du digital à la technique, en passant par les animateurs / animatrices et par l’ensemble du personnel qui s’occupe de la logistique. Il y a vraiment, en fait, un esprit d’équipe qui est très fort et ça se ressent beaucoup à l’antenne. Donc nous devons continuer d’essayer de répondre aux attentes des auditeurs !
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !
Les auditeurs de la radio « Ici » peuvent vous retrouver, en semaine, de 19h à 21h, à l’animation de « Décibels, l’émission ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui ! Quand j’ai quitté Europe 1 en juillet 2021, j’ai passé une saison entière sans avoir d’émission, j’ai fait d’autres choses mais la radio m’a beaucoup manqué. Donc, quand j’ai débarqué en septembre 2022 sur « France Bleu » à l’époque, depuis « Ici », j’avais la faim du micro ! C’est un plaisir vraiment renouvelé tous les soirs. On termine la troisième saison et la quatrième est bien engagée.
C’est vraiment du plaisir…J’ai 45 ans maintenant, j’ai commencé à faire de la radio à l’âge de 21 ans et plus les années passent, plus je me débarrasse de plein de choses que j’avais quand j’étais jeune, notamment d’une envie de plaire, de prouver des choses, de montrer que je savais des choses, d’essayer de guérir un syndrome de l’imposteur. A force d’années et de rencontres avec les artistes, tout cela se calme…et reste le plaisir de passer de la musique aux auditeurs, de discuter avec eux et d’accueillir les artistes dans l’émission. C’est un plaisir et aussi une fierté, je dois le dire. Ces dernières années, dans les médias en général mais aussi dans les radios, qui étaient plutôt préservées, la place laissée à la musique et aux émissions éditorialisées dans lesquelles on parle vraiment de musique, n’est pas si grande. Donc je suis contente d’avoir réussi à préserver ce petit ilot.
La radio « Ici » est une radio de proximité, qui parle aux gens. Votre émission s’inscrit pleinement dans cette philosophie…
Oui ! C’était un peu le défi d’ailleurs…Quand j’ai rencontré le directeur de France Bleu au moment d’arriver, il m’avait dit « Ce que je te demande n’est pas évident, oui il y a un côté musique mais il faut que tu parles aux gens. Les auditeurs rentrent du boulot, sont chez eux, préparent à manger, sont en famille » et il m’avait mise en garde « de toute façon, ce n’est pas difficile, on saura au bout de 3 à 4 mois si les gens t’aiment bien ». Il avait conclu en disant « Moi, je t’aime bien mais ce n’est pas moi qui décide, ce sont vraiment les auditeurs ».
En fait, assez rapidement, on a eu des retours des 44 locales et des auditeurs que j’ai au téléphone tous les soirs, pour jouer au blind test ou pour choisir de la musique, et je me suis rendu compte qu’on se ressemblait en fait, qu’on avait la même façon de voir les choses…Oui, on adore la musique, elle est essentielle dans notre vie et, à la fois, ce n’est pas un sujet grave. Certains de mes homologues, dans d’autres médias, ont parfois tendance à traiter la musique avec énormément de sérieux, ce que je ne déteste pas mais ce n’est pas mon créneau…On est sur quelque chose de très détendu et de très souriant. La vie est suffisamment difficile et l’actualité suffisamment dramatique pour que la musique soit un moment de détente, de joie, parfois d’émotion.
Ces deux heures d’émission quotidienne sont agrémentées de routines et de rendez-vous, pour le plaisir du plus grand nombre…
C’est aussi un défi que de réussir à mélanger, dans un même programme, un classique de Sheila et un des Rolling Stones, tout en passant aussi des nouveautés ainsi que des nouveaux classiques, comme j’aime à les appeler. Je pense, là, aux chansons de mon adolescence, dans les années 90, notamment à MC Solaar ou encore à Nirvana. Plus le temps passe, plus certaines chansons qui étaient peut-être trop récentes pour parler au public de « Ici » peuvent faire plaisir aux auditeurs, qui ont mon âge pour la plupart.
Pour les styles musicaux, je dois dire quand même que je mets une grande proportion de titres francophones. Après, on passe de l’anglais, de l’italien, de l’allemand mais c’est surtout francophone et c’est surtout pop, rock et un peu rap. Sans oublier des artistes avec qui on a développé une histoire : Bigflo et Oli, Youssoupha, Orelsan, … Ils sont régulièrement invités dans l’émission et les gens les aiment. L’idée est de faire du bien aux auditeurs !
On est la radio de France qui passe le plus de lives, on en passe trois tous les soirs, en fin d’émission, dans « Le festival idéal ». Cela peut être Elton John en duo avec Dua Lipa, puis Indochine et, pour finir, les Rita Mitsouko en version acoustique. Terminer par un petit quart d’heure de concert est, je trouve, très chouette. Tout le monde aime aller à un concert mais c’est très cher et souvent inconfortable, donc on ne peut pas y aller tous les soirs…Alors qu’avec « Décibels », on a un petit bout de concert tous les soirs !
Les échanges avec les artistes invités permettent aux auditeurs de les découvrir ou de les redécouvrir sous une autre facette encore…
Tous les soirs, il y a un invité. La plupart du temps, ce sont des artistes et, quelques fois, je fais un tout petit pas de côté, en accueillant des journalistes ou des auteurs, qui écrivent des bouquins sur la musique. Récemment, j’ai par exemple reçu Fabien Randanne, journaliste de « 20 minutes », qui est spécialiste de l’Eurovision et qui vient de sortir un livre où il raconte que, depuis ses débuts, en fait l’Eurovision est une plateforme pour les minorités de genres.
En tout cas, j’ai deux formats. Soit l’interview classique, où on parle au moins 25 minutes avec l’invité et où on passe au moins 2 titres, ce qui laisse vraiment le temps de déployer quelque chose. Soit, pour certains invités, je peux faire une spéciale, où on passe 2 heures avec eux, rien qu’avec eux, qu’avec leur musique et avec des auditeurs qui leur posent des questions à l’antenne, ce qui est vraiment sympa aussi. Je l’ai fait pour Etienne Daho, pour Louane, pour Indochine, pour Julien Doré, je vais bientôt le faire pour Julien Clerc. Donc on est vraiment sur des artistes très grand public, parce qu’il faut que les auditeurs aient envie d’échanger avec eux et de leur poser des questions. Les artistes ont vraiment le temps de parler, en 2 heures on peut aborder plein de sujets.
Certains qui ont donné des tas d’interviews dans leur vie sortent en disant « c’est chouette, on a parlé de choses dont je ne parle pas forcément d’habitude ». Je pense notamment à Jean-Louis Aubert, qui avait passé un super moment, on s’était bien entendus, on avait rigolé. C’est génial quand le courant passe aussi bien avec un artiste. Lui est tellement connu et aimé du public qu’on peut aller sur n’importe quel terrain, de toute façon ce sera intéressant.
Après, c’est aussi l’occasion de présenter des artistes, des nouveaux et des nouvelles que le public ne connait pas encore, et de faire un pari pour plus tard. La première fois que j’ai interviewé Julien Doré ou Bigflo et Oli, ils n’étaient pas connus, on crée des liens aussi comme cela en faisant des paris au début de la carrière de certaines ou de certains.
L’émission étant diffusée en début de soirée, adaptez-vous notamment votre ton, comparativement à un autre horaire moins avancé de la journée ?
J’ai un autre exercice sur « Ici », celui d’une chronique d’actualité musicale qui dure 2 minutes 30. Là, effectivement, mon ton est différent parce que je sais que ça peut être diffusé le matin donc je ne parle pas trop fort. C’est vrai qu’entre 19h et 21h, c’est très relax, on est très détendus. Quand les auditeurs arrivent à l’antenne, on rigole, on fait des blagues, c’est souriant. Après, ce n’est pas difficile à faire parce que je n’ai pas à le forcer : en réalité, quand je suis à l’antenne, je suis effectivement de très bonne humeur et très contente d’être là, et les auditeurs aussi parce qu’ils font la démarche de venir participer à l’émission. Cela donne des échanges assez enlevés et assez sympas ! Sans doute que si ce n’était pas le soir, on ne pourrait pas avoir cela, ce serait différent…
Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir de vos auditeurs ?
Je vais vous lire un extrait car ils m’écrivent pas mal…Un monsieur m’a écrit récemment un message qui m’a touché : « Bonsoir. Je voulais vous remercier pour vos émissions, je vous écoute tous les soirs dans ma voiture. Pour être plus précis, ces derniers temps, j’ai fait pas mal de crises d’angoisse le soir, je prenais ma voiture et je me posais à côté des chevaux, avec votre émission en fond. L’émission avec Cœur de Pirate m’a beaucoup apaisé, pareil avec Olivia Ruiz ou Jenifer. Je n’ai jamais osé vous appeler pour le blind test car je n’allais pas très bien mais merci madame ! ». Evidemment que ça touche et que ça fait plaisir !
Je reçois aussi beaucoup de messages de remerciements pour avoir fait découvrir telle chanson ou tel artiste. Dans l’émission, pendant la séquence du Top 5, je choisis un thème et je propose 5 chansons associées. Il y a peu, un auditeur m’a écrit, sur le sujet des chansons inspirées par des bouquins : « Waouh ! Passer de Eurythmics à Bécassine, tu es énorme ! ». Je reçois donc beaucoup de messages très gentils, c’est chouette, j’aime bien ! C’est sans doute aussi lié au fait que les auditeurs de « Ici » sont particulièrement sympas…
Vous qui êtes passionnée de musique, au-delà des 2 heures d’antenne, toute la préparation en amont, pendant laquelle vous devez vous (re)plonger dans certains titres, doit être aussi très plaisante…
Oui, la préparation de l’émission est vraiment le kif avant le kif ! Surtout, parce que j’ai la grande chance d’avoir la liberté de choisir ma programmation musicale et ma programmation d’invités, ce qui est le cas de très très peu d’animateurs ou d’animatrices sur des radios nationales. C’est le deal quand je signe quelque part ! Cette liberté est fondamentale, elle me permet de m’approprier complètement tout ce qui se passe pendant les 2 heures de l’émission…J’ai tout prévu, j’équilibre, je sais que tel titre va répondre à tel autre qui va passer 10 minutes après. Oui, c’est beaucoup de travail mais c’est très plaisant !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure radiophonique sur « Ici » ?
Que les petites transformations qui vont avoir lieu pour la saison prochaine se passent bien !
Et puis, j’ai un projet d’émission de télé, avec Morgane Production, autour des Francofolies – son histoire, ses artistes, … - que je vais co-animer avec André Manoukian. On va bientôt tourner le pilote, j’espère que ça va bien se passer parce que j’y tiens. Je pense que ça peut vraiment être une belle émission et je trouve qu’il n’y a vraiment pas assez de musique à la télé donc ce serait chouette de pouvoir faire cela sur France Télévisions.
Tout va bien cette saison donc j’ai envie de dire « Pourvu que ça dure ! ». C’est ce que l’on peut me souhaiter…
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement en préparation du premier court-métrage que vous allez réaliser. Malgré la charge que cela représente, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Ah oui ! Je trouve cela assez fou qu’une écriture, qui vient de soi, prenne forme d’un coup, pour donner des images, grâce à des gens qui vont jouer ce que l’on a écrit. Du coup, cela fait peur mais, en même temps, c’est incroyable ! C’est une chance, je trouve, de pouvoir se dire que l’on peut réaliser le film que l’on a écrit. Je trouve cela dingue, je suis trop contente !
Plus concrètement, comment pitcher ce court-métrage d’une durée de 8 minutes environ ?
Le film s’appelle « Pierre ». Au début du film, on voit Pierre et Selma, qui sortent du cinéma avec des amis. Lors de cette soirée, Selma va prendre l’initiative de confronter Pierre sur la nature de leur relation, en traversant les souvenirs.
Ce n’est pas du tout une comédie romantique, c’est plus une introspection de soi-même, de se dire que, parfois, il suffit de changer un détail dans la vie pour que l’histoire soit complètement différente.
Vous serez à la réalisation mais aussi devant la caméra. Quel personnage allez-vous interpréter ?
La double casquette est assez lourde donc j’hésite encore mais ce pourrait être le rôle de Selma, le personnage féminin principal. Il faudra être sur tous les plans, devant et derrière en même temps mais c’est un challenge et j’aime les challenges.
Ce rôle vous permettra sans doute une chouette palette de jeu à défendre…
Oui parce qu’en plus, il y a un côté un peu rêve. En fait, on se balade dans tous les univers donc, à jouer, c’est autant dans l’émotion que dans la spontanéité. Donc, oui, j’aurais aimé que l’on me propose un rôle comme celui-ci ! C’est pour cela que j’aimerais bien me faire plaisir à jouer ce personnage …
Vous êtes à l’origine de l’écriture de ce film. Aviez-vous alors eu des sources plus personnelles d’inspiration ?
J’ai un cerveau qui fonctionne parfois un peu trop et, du coup, je reviens souvent, dans ma tête, sur des moments passés. Notamment - et c’est une des scènes du film-, je me rappelle, il y a trois ans, le jour de mon anniversaire, être assise toute seule sur la plage de Quiberon, le matin, vers 9h, afin d’avoir un moment pour moi. Il n’y avait personne, c’était agréable ! Je repensais à plein de choses, aux occasions manquées, à des moments où je n’ai pas osé, à des moments où la personne en face n’avait pas répondu…J’ai l’impression d’avoir loupé plein d'occasions dans ma vie et j’aimerais bien demander aux personnes concernées : « Tu imagines, si on avait vécu cela, si on avait dit telle chose à ce moment-là, comment ça se serait passé ? ». Pas forcément sur le plan amoureux, je parle aussi de la vie professionnelle ou amicale…Je me suis dit que ce pourrait être l’histoire d’un film !
Je suis une grande fan de « Eternel sunshine of the spotless mind », c’est un peu dans cette veine-là, c’est vraiment très personnel, c’est une réflexion que je me suis faite.
A quelques mois du tournage espéré pour août, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
J’ai eu confirmation il y a quelques jours seulement. Sur le moment, c’est génial, l’excitation prédomine et, dès le lendemain, je me suis mise au travail. J’ai énuméré tout ce qu’il y avait à faire : budget, acteurs, planning,… et, là, j’avoue, c’était plus du stress que de l’excitation, à me demander si j’allais y arriver. Mais ça va le faire !
Tant que la mise en place n’est pas totalement faite, que mon équipe n’est pas pleinement créée, c’est le stress : Est-ce que je vais réussir à avoir tout ce que je veux ? Financièrement, est-ce que je vais réussir à réunir les fonds en si peu de temps ? En même temps, j’ai hâte d’être au mois d’août et de dire le premier « Action ! » de ma vie…
Cette expérience a vocation à en appeler d’autres puisque vous avez déjà terminé l’écriture de deux longs-métrages…
En fait, j’ai commencé par écrire ces deux longs. Pour moi, les courts-métrages sont vraiment tout autre chose, il faut raconter en peu de temps, alors que j’aime bien aller au bout des choses dans l’évolution des personnages, ce à quoi le long se prête davantage.
J’ai commencé par écrire une comédie, genre que j’aime beaucoup, et, après, je suis partie sur un drame psychologique, qui n’avait rien à voir, sur la manipulation au travers du couple.
Pour pouvoir se faire suivre par des producteurs, il faut montrer ce que l’on sait faire derrière la caméra. C’est pour cela qu’on m’a demandé de faire un court, avant. C’est comme cela que je suis arrivée sur l’histoire de Pierre, en espérant qu’elle puisse convaincre les producteurs de me suivre pour faire mes longs métrages. D’ailleurs, je ne jouerais pas dans ceux-ci et j’ai déjà mon casting en tête. J’espère que cela se fera dans les deux prochaines années, ce serait bien !
Sans doute aussi que votre parcours artistique et vos expériences vous aident au développement de ces projets ?
J’ai eu la chance d’être formée au studio Pygmalion, avec de super coachs. Forcément, pendant 3 ans, j’ai vu comment ils accompagnaient les acteurs pour leur permettre d’aller au plus loin. A côté, j’ai fait quand même pas mal de direction d’acteurs, pour des répétitions ou encore de la mise en scène théâtrale. J’ai également travaillé avec des gens non comédiens pour les emmener encore plus loin…C’est quelque chose, je pense, d’assez naturel chez moi !
Le fait, aussi, d’être comédienne sur des tournages permet de voir comment les autres nous dirigent, ce qui nous plait, ce qui ne nous plait pas, l’organisation, de capitaliser. Forcément, c’est enrichissant ! Sur certains tournages, je me demandais: si c’était moi qui faisais mon film, quelle réalisatrice je serais? Là, je vais pouvoir tester…En tout cas, je pense que toutes ces expériences vont vraiment pouvoir me servir !
J’espère diriger les acteurs dans la bienveillance. Il faut qu’ils se sentent bien et libres, il faut y veiller donc je pense que c’est bien d’avoir été de l’autre côté pour pouvoir apporter aux comédiens l’équilibre de bien-être nécessaire pour faire un projet. J’espère, en tout cas, pouvoir le faire dans la douceur et l’accompagnement, pour que ce soit un film commun et non pas une direction rigide.
Pour en revenir à votre parcours artistique, probablement que certaines expériences ont été particulièrement marquantes ?
J’ai travaillé beaucoup avec une équipe qui s’appelle « Les films du loup blanc », dont le réalisateur est Alex Guéry. Il est vraiment la première personne qui m’a fait confiance en tant que comédienne. Il m’a confié le rôle principal de son film “Starchild”, tourné en juillet 2020, qui a eu plus de 80 prix à l’international, notamment à Los Angeles ou encore à New-York. J’ai même eu deux prix de meilleure actrice ! Je ne m’y attendais pas, encore moins aussi rapidement, moins d’un an après avoir tout plaqué pour devenir comédienne. Je me souviens que ce tournage était fou, très intense. On dormait très peu. C’était un film sur la guerre de 39-45, c’était même hyper perturbant, en sortant de la loge, de voir passer des nazis, on s’y croyait vraiment… alors que c’étaient seulement des figurants. Ce tournage a été, pour moi, hyper marquant, pour toutes ces raisons.
D’autres projets très chouettes se sont succédés. Notamment, j’ai collaboré avec Emmanuelle Dubergey, une réalisatrice extraordinaire, tant au niveau humain qu’à la direction d’acteur. Sur le tournage, on est tous devenus copains alors que l’on ne se connaissait pas, c’était une expérience un peu doudou, on est restés en contact depuis. Le rythme était soutenu mais j’en garde, humainement, un super souvenir !
Vous rappeliez le début, récent, de votre parcours de comédienne. D’ailleurs, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?
Dès l’âge de 5 ans, je regardais « Une famille formidable » et j’étais fan d’Anny Duperey. Je me souviens demander à mes parents si c’était une vraie famille, ils m’avaient répondu que non, qu’il s’agissait de comédiens qui apprenaient un texte. En regardant le programme, je trouvais déjà génial de retranscrire une vraie famille, alors que ça n’en est pas une. Plus tard, une amie m’a proposé de l’accompagner à son cours de théâtre, dirigé par Vincent Dubos. Étant timide, j’ai hésité mais j’ai fini par y aller et par en tomber amoureuse, à l’âge de 11 ans.
Quand on vient d’un milieu autre qu’artistique, c’est compliqué. Forcément, mes parents, ne connaissant pas ce milieu, préféraient que j’ai un métier conventionnel, avec des certitudes, ce que je comprends. J’ai essayé pendant des années d’avoir un “vrai métier”, comme ils disent, mais j’étais malheureuse. J’ai même été assistante de direction dans un théâtre à Rouen, j’étais la pire assistante du monde parce que je préférais être avec les artistes plutôt que d’être dans mon bureau…
Et il y a un événement qui m’a fait prendre la décision de quitter le milieu conventionnel. J'avais un lien très fort avec ma grand-mère. Elle est tombée malade, un cancer. Avant de mourir, elle m’a dit « Sois heureuse, arrêtes de t’occuper des autres et écoutes toi, vis tes rêves, fais ce que tu aimes ! ». Un an après son départ, je suis allée à Paris ! J’ai commencé par un stage de rencontre d’une semaine au studio Pygmalion, j’ai pleuré de joie tellement j’ai aimé cela et, quelques semaines plus tard, j’ai pu intégrer la formation complète. Je crois que cela a été la meilleure décision que j’ai pu prendre dans ma vie professionnelle !
J’ai eu un agent seulement au bout de 6 mois, j’ai commencé les tournages et, 5 ans après, je m’apprête à réaliser mon premier film et j’espère faire mes longs métrages dans la foulée. Si l’on m’avait dit cela il y a 6 ou 7 ans, je n’y aurais vraiment pas cru ! Je me sens tellement épanouie maintenant!
Pour terminer, que peut-on, ainsi, vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?
De pouvoir réaliser mes 2 longs métrages et que les gens se retrouvent dans ce que j’ai envie de raconter. Et aussi, qu’on me propose de supers rôles! Ce serait chouette !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes une jeune artiste aux expériences déjà nombreuses et variées, sur scène et à l’image. Si l’on revient à la genèse de votre parcours, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?
Cela date d’il y a longtemps, effectivement ! En fait, un peu par hasard, quand j’avais neuf ou dix ans, j’ai suivi une copine qui s’inscrivait au théâtre. J’ai adoré ! La professeure m’avait même prise dans sa master class, on y a appris la culture théâtrale, presque comme au conservatoire. Cela m’a donné goût au théâtre et m’avait donné l’envie, pourquoi pas, d’en faire mon métier. Cette idée est restée dans ma tête jusqu’à ce qu’à mes 18 ans, mes parents m’incitent à devenir ingénieure. J’ai entamé un cycle en ce sens, j’ai fait deux années en alternance, j’ai obtenu un premier diplôme, une sorte de filet de sécurité et j’ai aussi mis de l’argent de côté. Ce qui m’a permis de tenter le concours des cours Florent, sans le dire à mes parents, évidemment…J’ai été prise et c’est comme cela que je suis arrivée sur Paris…
Les backstage d'un shooting photo avec le duo d'artistes Café Martini
Depuis, on peut imaginer que certaines de vos expériences professionnelles ont été particulièrement marquantes…
Je ne sais pas laquelle est la plus marquante…Forcément, je retiens « Monsieur Aznavour » parce que c’était ma première expérience au cinéma. A la base, je n’y allais pas pour jouer mais pour de la figuration. Mais, au fond de moi, il y avait un petit espoir d’avoir quelques lignes à dire…Le matin même, je me souviens m’être répété en boucle, dans ma tête, que « je suis actrice ». Sur le plateau, il n’y avait quasiment que des figurantes brunes. Comme je le suis un peu moins, j’ai été placée devant et il s’avérait qu’il manquait, dans la scène, quelqu’un qui parle…C’est comme cela que j’ai eu du texte ! Comme ça a plu, un plan serré a même été rajouté☺. C’était donc une expérience incroyable ! Toute l’équipe était trop gentille et s’est souvenue de moi lorsque je suis venue à la projection de Lille.
@ Alina Mireille
Récemment, les téléspectateurs de TMC ont pu vous voir dans la série « Les mystères de l’amour ». Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?
J’en garde un très bon souvenir ! Il y avait vraiment une bonne ambiance, l’équipe est très gentille et les acteurs sympas. Pour l’anecdote, on m’avait donné des lunettes à porter mais qui étaient adaptées à la vue de quelqu’un de très myope, ce qui n’est pas du tout mon cas. J’avais des talons aiguilles de douze centimètres, c’était très dur, du coup, de monter les escaliers pendant les séquences, je manquais de tomber parce que je ne voyais pas bien. Mais, en fait, cela m’a donné énormément de jeu : je les ai mises sur le bout du nez, pour pouvoir voir au-dessus et, du coup, je n’ai pas arrêté de faire le clown. Je n’arrêtais pas de faire rire sur le plateau, c’était vraiment un bon moment !
Je garde aussi un super souvenir d’un autre tournage récent, celui de « Petits secrets en famille » parce que j’ai tourné en fin de bloc de l’équipe. Tout le monde avait hâte des vacances, du coup chacun se lâchait, rigolait, faisait des blagues à longueur de journées. On sentait que tous étaient habitués à travailler ensemble, la confiance régnait, c’était chouette. C’était une très bonne expérience de tournage !
Nous le disions, vous êtes une artiste aux multiples casquettes. Dans le nord de la France, vous montez sur scène avec des pièces adaptées au contexte local…
Je travaille avec la compagnie « La belle histoire », une compagnie de théâtre, basée à Villeneuve-d’Ascq. On fait ce que l’on appelle du théâtre d’intervention…Au collège, on peut parler de harcèlement scolaire par exemple…Lorsque l’on est appelés, on vient sur place recueillir des témoignages, nous servant ensuite à l’écriture du scénario du spectacle que l’on jouera plus tard sur place. Cela permet un point de vue beaucoup plus objectif, les spectateurs peuvent se rendre compte de l’impact de leurs actes et de leurs choix. On termine par un débat tous ensemble, c’est super intéressant de voir la réaction des jeunes.
Je fais partie aussi d’autres compagnies, je joue un spectacle pour enfants, avec une compagnie angevine, que l’on tourne depuis trois ans maintenant. J’en suis très fière, c’est une très belle pièce !
Dans le spectacle "Gagou et les Mots" : l'architecte
Avec une autre compagnie du nord, nous développons une pièce historique, autour de la grève des mineurs en 1941. Je sens que l’aventure sera belle ! J’ai même dû apprendre à jouer de l’accordéon pour mon rôle. Ce n’est pas simple car je dois jouer et chanter en même temps…La combinaison des deux nécessite du travail.
Dans le rôle de Marta dans la pièce "La Grève des Mineurs" de Margot Planque
Plus globalement, considérez-vous la scène et les plateaux comme un seul et même métier ? Ou les dissociez-vous davantage ?
Je dirais que ce sont deux métiers très différents. On ne travaille pas de la même manière : à l’image, la caméra est juste à côté, on peut chuchoter, les émotions peuvent être très intenses mais sont beaucoup plus légères alors qu’au théâtre, si on joue comme au cinéma, personne ne nous entend dès le deuxième rang.
Dans le sens où on apprend un texte et qu’on incarne un personnage, c’est la même chose mais, au final, ce n’est pas du tout pareil : au théâtre, on va devoir passer d’un personnage à un autre parfois en trente secondes, là où, au cinéma, on peut avoir cinq minutes pour plonger dans une émotion. On n’aborde pas du tout un personnage de la même façon. Par contre, je pense que les deux sont complémentaires et qu’on peut tirer des choses des deux côtés.
Lors du tournage de Marie Antoinette
Quelles sont vos autres actualités mais aussi vos envies pour la suite de votre parcours artistique ?
Je passe actuellement quelques castings et j’écris aussi. Avec mon ami, réalisateur, on travaille depuis un an sur l’écriture d’un court-métrage d’une trentaine de minutes. C’est sur la fin de vie et, bien que le sujet soit sérieux, c’est un film fantastique. Une dame âgée, malade, va mourir, alors que les liens avec sa fille sont coupés depuis vingt ans. Celle-ci est une star de la télé, elle anime une émission de quizz. Sa mère, qui la voit tous les jours à l’écran, a donc un lien unilatéral mais, face à la maladie, elle va avoir le courage de candidater à l’émission pour avoir un autre lien avec sa fille.
En même temps, j’écris un autre film, seule cette fois-ci. Ce dernier est sur la dérive d’un couple, qui vit ensemble depuis longtemps et qui ne se rend pas compte qu’il tombe dans un schéma toxique de relations sexuelles. Je veux interroger sur le fait que, parfois, les deux, l’homme et la femme, vont vers ce schéma qui mène à des violences. On a l’habitude que cela vienne plus de l’homme mais je veux questionner sur la part de responsabilité de chacun…
J’aime écrire et réaliser pour l’image, surtout si, à côté, je peux continuer la scène. C’est bien simple, je ne peux pas m’arrêter : dès que j’ai un peu de temps libre, j’écris, j’invente quelque chose,….C’est ce que l’on appelle la passion !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver chaque week-end sur RMC, dans « Les grandes gueules du sport » et à l’animation de « L’intégrale sport ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, oui ! C’est un métier passion : tu te lèves le matin, tu es content d’aller bosser, tu sais que ta journée ne sera pas la même que celle d’avant, tu vas rencontrer des gens différents, qui sont souvent très intéressants. Même s’il y a une routine comme dans n’importe quel métier – il faut se lever, il faut aller au travail, il faut interroger -, on travaille sur des matières différentes chaque week-end donc c’est sympa !
Le samedi et le dimanche, on est toute une équipe dans « Les grandes gueules du sport », on se fritte mais on s’entend tous super bien ! De temps en temps, on en rajoute un peu dans les prises d’opinion que l’on a. C’est très sympa !
J’ai 60 ans, je n’ai pas du tout envie de m’arrêter de faire ce métier. Alors que, si je faisais autre chose, j’aurais certainement l’envie d’aller me reposer à la campagne…Là, en faisant ce métier, c’est vrai que tu n’as pas envie de t’arrêter !
L’émission de débats sur des sujets sociétaux et celle des lives l’après-midi vous permettent probablement une vraie complémentarité…
Oui, oui ! Si je ne faisais que des émissions de débats, je pense que j’en aurais vite fait le tour et que ça me gonflerait au bout d’un moment. Là, je fais les débats le matin puis les directs l’après-midi. Je suis, notamment, un passionné de cyclisme et, chaque dimanche, j’ai hâte de suivre la course.
Il y a une troisième palette dans mon activité professionnelle…Le lundi, je fais des podcasts, celui du rugby et celui du vélo. Là, c’est plus pointu sur les sujets et c’est encore un troisième exercice de style différent. Ce qui fait qu’il faut vraiment que j’ai les antennes et les écoutilles ouvertes de tous les côtés, il faut que je suive tous les sports tout le week-end. Ici, on a une grande majorité de spécialistes de foot et eux ne sont basés que sur le ballon rond, ils regardent tous les matchs mais n’ont pas besoin d’aller suivre ce qui passe au tournoi de tennis ou au grand prix de F1. Ce que je dois faire…Cela ne dure que le week-end mais c’est prenant !
L’ADN de RMC permet d’avoir autour de la table, chaque samedi matin et chaque dimanche matin, des consultants et d’autres journalistes, pour enrichir le débat et partager leurs expériences…
C’est nous qui avons inventé cela, de mettre des consultants à l’antenne pour les faire parler d’autres choses que de leur sport. En fait, avant l’existence des « Grandes gueules du sport », la genèse est l’émission qui s’appelait « Le dream team café », que j’animais. Au départ, c’était un peu expérimental mais on avait Jacques Monclar, le spécialiste basket, un mec éminemment cultivé et sympathique, il est passionné par tous les sports, il nous parlait de tennis, de rugdy, de judo mais pas toujours de basket. Patrice Domingez était également dans cette équipe, pareil une culture sportive immense, capable de parler de tout, avec bienveillance en plus et, en même temps, en étant pertinent. Le troisième était Daniel Costantini. Donc j’avais trois anciens d’un grand niveau…Franchement, je buvais du petit lait quand je faisais cette émission avec eux.
Derrière, ça a suscité l’intérêt de François Pesenti, qui était le patron de la rédaction à l’époque, qui a créé « Les grandes gueules du sport ». Serge Simon était co-présentateur, il y avait Gilbert Brisbois au tout début et je suis arrivé en deuxième saison. Aujourd’hui, je ne présente plus l’émission, c’est Jean-Christophe Drouet qui la présente mais j’ai trouvé mon bonheur en fait : quand tu présentes cette émission, tu es là pour balancer les petites vannes, lancer les pubs, lancer les infos…Ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus, je préfère donner mon avis et ouvrir ma gueule. Quand tu es présentateur, tu peux moins le faire donc le fait, aujourd’hui, de faire partie de la tablée avec les grands sportifs et les grands consultants est, je trouve, vachement plus sympa et plus enrichissant.
On le sait, la radio est un média de voix et d’émotion. Quoi de mieux que les lives de l’après-midi pour transmettre des émotions aux auditeurs ?
Oui, oui ! On fait une proposition incroyable à nos auditeurs, que tu ne peux pas avoir sur les chaines de télévision. A l’écran, tu es obligé de zapper d’une chaine à l’autre pour avoir tous les directs : si tu aimes la F1, tu es sur Canal mais, en même temps, il y a un match de rugby et une course de vélo, donc tu es obligé de zapper. Nous avons tout en même temps : évidemment, parfois, on se marche un peu sur les pieds parce que des choses se passent simultanément sur les terrains mais si tu es un passionné de sport et que tu veux tout savoir, il n’y a qu’une adresse, c’est « L’intégrale sport » le samedi et le dimanche ! Là, tu as tout parce qu’on est partout ! Pour les endroits où nous ne sommes pas, nous avons des reporters qui sont installés dans des cabines et qui connaissent forcément bien le sport qu’ils commentent.
C’est donc beaucoup d’émotion, avec des reporters qui connaissent bien leur job et des consultants qui viennent se joindre à la fête ! Cela fait un bon programme, je pense. En tout cas, si tu es un passionné de sport, c’est là qu’il faut venir !
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs ?
On les a surtout sur les réseaux sociaux, dont on dit souvent qu’ils sont des ramassis d’aigris et de haters…Mais j’ai une petite communauté, de gens que je ne connaissais pas au départ mais qui se sont pris d’affection ou de complicité avec moi, ce sont des potes maintenant, ils viennent me voir de temps en temps sur le tour de France, je leur ai fait visiter les studios. Donc les retours de ces gens-là sont géniaux !
Après, vous avez toujours de sombres abrutis qui détestent tout le monde sur les réseaux sociaux et qui te fracassent au moindre truc. Mais ce sont souvent sur des reprises de petites phrases, tirées d’un débat : forcément, pour les gens qui n’ont pas écouté l’émission et qui ne lisent que cet extrait, ça les rend dingues…
Surtout, les retours que j’ai sont pendant le tour de France. On voit notre public, on sort du studio, on est sur la route et les gens attendent souvent que l’émission se termine pour venir nous voir. On rencontre alors les auditeurs en vrai et ce sont plutôt des bons retours…
Justement, en juillet prochain, se déroulera une nouvelle édition du tour, que vous aurez encore l’occasion de couvrir au plus près…
Le tour de France est, pour moi, le plus bel évènement sportif au monde. Même si ça s’est développé et que c’est, aujourd’hui, énorme, c’est le seul qui propose aux spectateurs la gratuité. Tu veux venir sur le bord de la route sans avoir à dépenser des fortunes, tu peux monter dans les cols, tu peux voir les plus grands athlètes de la planète comme cela, sans avoir à dépenser un sou. Il n’y a quand même que le vélo qui propose cela ! Le public du vélo est un public particulier, c’est la France profonde, c’est l’Europe profonde ! J’adore cet évènement, d’abord ça permet de connaitre notre pays : je connais presque tous les villages de France, moi qui ai 24 tours de France à mon actif j’ai quasiment visité toutes les régions. C’est, en plus, une période, en juillet, qui est l’une des plus belles de l’année : la France est en vacances, les gens ont le sourire, ils ne font pas la gueule, ils n’ont pas les embouteillages du matin, ils sont contents, c’est la fête…et il y a la caravane qui distribue des cadeaux ! Là aussi, de nos jours, ça n’existe plus, plus personne ne fait de cadeaux, même si ce sont des cadeaux intéressés. Mais, voilà, les gens ont des yeux d’enfants quand ils arrivent sur la route du tour, on leur file des cadeaux, ils voient les coureurs, ils rencontrent les journalistes après s’ils ont envie de les rencontrer, c’est une atmosphère vraiment particulière !
Les Jeux Olympiques étaient un moment fantastique parce que c’était beau mais tu n’es pas au contact des athlètes. Alors qu’au départ du tour, le matin, tu peux aller voir les coureurs autour de leur bus. Pareil après l’arrivée, tu peux les croiser. Il n’y a que le vélo qui t’offre cela et le tour de France en particulier !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure radiophonique à RMC ?
De continuer encore quelques années, que je puisse continuer à prendre mon pied, que l’on continue à me faire confiance ! Après, à 60 ans, je n’ai pas l’ambition de révolutionner le truc, je ne pense pas que je sois, aujourd’hui, le présentateur sur lequel on va miser et que l’on va mettre en avant, je suis conscient dans mon âge. Mais je pense que c’est bien, dans une rédaction et une radio, d’avoir des gens de différentes générations. Si tu ne mettais que des jeunes, je pense que ce ne serait pas terrible et s’il n’y avait que des vieux comme moi, ce ne serait pas terrible non plus, c’est un panaché, en fait, de générations, avec des sensibilités différentes.
Voilà, j’espère continuer encore quelques années ! Cela me permet d’aller sur le tour, d’aller voir les matchs du tournoi, de discuter avec des mecs incroyables que sont nos consultants. Je parlais avec Julien Benneteau il y a dix minutes, un des grands tennismen français de ces dernières années, et avec Jérôme Pineau, qui a été le patron d’une équipe cycliste, qui a fait des dizaines de tour de France, qui est mon consultant vélo.
Cela m’a permis de rencontrer des gens incroyables et d’en rencontrer encore aujourd’hui ! On peut dire tout ce que l’on veut mais les sportifs de haut niveau sont des mecs pas comme les autres ! Et j’ai la chance de les côtoyer au quotidien…Pour un mec qui n’a jamais été un sportif de haut niveau, c’est un bonheur !