En dehors de ma passion pour mon métier d'ingénieur, je suis également intéressé par les médias auxquels je consacre ce blog pour mettre en avant mes coups de cœur artistiques.
Aussi, au travers d'interviews exclusives, j'aime à partager l'actualité, les projets et les envies d'animateurs de télévision, de journalistes de radio, de comédiens de théâtre et de musiciens.
C'est aussi l'occasion de mieux comprendre leur organisation de travail ainsi que les coulisses de leur métier.
Retrouvez ainsi tout au long de ce blog les entretiens que j'ai pu mener par passion, mais aussi avec plaisir !
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !
Nous pourrons vous retrouver, à la rentrée de septembre, dans « Je sais pas », sur France Télévisions (France 2), sous les traits du personnage de Céline. À titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Clairement ! Cela a été une super belle nouvelle, pour moi qui étais plutôt au théâtre ces dernières années. À la base, j’envisageais un rôle différent, avec moins de jours de tournage mais le réalisateur ayant apprécié mes essais, m’a donné le second rôle, celui de Céline, la maîtresse d’école. J’ai tourné une bonne dizaine de jours, c’était super ! Moi qui me disais que j’adorerais avoir un rôle récurrent dans une série, même s’il s’agit là de quatre épisodes, j’ai, malgré tout, eu le temps de faire évoluer mon personnage et d’y apporter des couleurs. C’est top pour un comédien ou une comédienne : au-delà du texte, c’est toujours intéressant de faire vivre son personnage !
Ce qui est passionnant dans mon métier, c’est de pouvoir interpréter des personnages d’horizons professionnels différents. Pour une maîtresse d'école, on a souvent l’image d’une gentille personne, au tableau, proche des enfants…C’est quelque chose que j’ai découvert, je n’avais jamais tourné avec les enfants, cela a été une nouvelle expérience ! Au début, je me suis demandée si j’allais être à l’aise et si j’allais m’en sortir avec eux mais, en fait, ils étaient, je trouve, très matures, ils écoutaient, je n’ai pas eu à hausser le tonJ. C’était très chouette !
Même si c’est un personnage décrit comme gentil et doux, malgré tout, avec les bons conseils de Fred Grivois le réalisateur et de Laure-Anne Nicolet sa scripte, on a pu lui donner des couleurs et apporter des nuances de jeu. C’était super intéressant ! L’histoire de la série fait aussi que l’on ne peut pas rester tout le temps de marbre…
Donc c’était une très bonne nouvelle, qui m’a fait beaucoup de bien aussi personnellement. C’est un métier qui n’est pas toujours évident, on est dans l’attente, on peut perdre confiance après plusieurs échecs et, finalement, il suffit d’une fois, des directrices de casting et du bon réalisateur pour que ça reparte…
Avec vos mots, comment pitcher cette mini-série ?
Elle est adaptée du roman éponyme de Barbara Abel, une autrice belge spécialisée en thrillers psychologiques, que je me suis fait un plaisir à lire. C’est une lecture très intense, on a dû mal à lâcher le livre!…
L’histoire commence par une sortie scolaire en forêt. Tout se déroule agréablement, jusqu’à ce que la petite Emma s’écharpe un peu avec sa maîtresse, Jade, et finit par disparaître…C’est la panique, on appelle les parents et la police, les fouilles démarrent et, heureusement, la petite finit par réapparaitre…mais Jade, elle, ne revient pas ! C’est alors qu’Emma répond « Je sais pas » à la question : où est Jade ?
D’où le titre ! Que s'est-il vraiment passé dans la forêt ? Emma a-t'elle vu ou entendu des choses ? Mais elle se borne à ne dire qu'une seule phrase : « Je sais pas ». Cela devient un peu le running-gag de la série ! Je ne veux pas en dire plus, si ce n’est que ça va plus loin qu’une disparition d’enfant en forêt et de la non réapparition de sa maîtresse d'école…On va rentrer dans la vie privée de la famille d’Emma, s’intéresser aussi à ce village de Charente, à ses habitants. On va découvrir que certains d'entre eux peuvent avoir des choses à cacher…C’est vraiment un thriller psychologique, où l'on se demande comment fonctionne la psychologie humaine, quels en sont ses vices et ses travers. Comment quelqu’un de bien sous tous rapports peut finalement avoir quelque chose de mauvais en lui, si une fillette de six ans est complètement innocente, est-ce qu'une figure d'ange ne pourrait pas cacher un démon ?…Le doute va être posé et, en cela, c’est flippant.
Ces quatre épisodes sont passionnants. Fred Grivois aime ce qui n’est pas lisse, il gère cela très bien tant techniquement qu'artistiquement, il avait notamment réalisé les séries « Piste noire » pour FR2 et « Machine » pour Arte, entre autres.
@ Baptiste Langinier
Ce projet a aussi été l’occasion de côtoyer un très chouette casting…
Oh, oui ! J’ai essentiellement joué avec Lola Dewaere, le rôle principal féminin, qui interprète la maman de la petite Emma. On a bien accroché toutes les deux, je me suis sentie à l’aise. Ainsi qu'avec David Kammenos, qui joue le papa. C’est un super comédien, vous le verrez dans la façon dont il compose son personnage. Ce sont aussi les débuts de l'adorable Elodie Batard Gaultier dans le rôle d'Emma, quel talent pour une si jeune comédienne !
Je n’oublie pas Michaël Abiteboul, qui interprète le policier en charge de l'enquête, j’ai rarement vu un comédien aussi consciencieux, il avait toujours sa tablette avec lui pour écrire ses notes et modifications sur le scénario. Il est d’une précision et d’une rigueur que j’avais rarement vues. Son jeu s’en ressent ! Il a la capacité de se fondre dans des personnages très différents, ici un flic un peu baraqué, qui peut faire penser à un ancien rugbyman.
Ma complicité avec Delphine Chuillot, qui joue la directrice d’école, est l'un de mes meilleurs souvenirs sur ce tournage. Je n’ai malheureusement pas eu de scène avec Hubert Delattre et Selma Kouchy, mais ce sont des personnes que j’apprécie beaucoup.
C’était une chouette équipe ! La Charente a la chance d’avoir de très bons techniciens, du HMC, à l’image, en passant par le son. Ces personnes sont vraiment super, bienveillantes et travaillent bien. C’est une vraie richesse, que n’ont pas forcément toutes les régions. C’est d’autant plus important que ça a créé une belle dynamique et une bonne ambiance. J’aime cet esprit d’équipe, je l’ai bien ressenti sur ce tournage !
Vous l’évoquiez, le cadre et les décors de tournage ont été très plaisants…
C’est une région assez vallonnée, on a de belles vignes à perte de vue, j’adore cela, je trouve que c’est très beau. On a aussi de belles couleurs, de belles pierres, de jolis villages,…On a beaucoup tourné à Villebois-Lavalette, dont l’histoire et le château sont à découvrir, ainsi que dans un grand domaine près d'Archiac. Comme on commençait tôt, on a souvent eu de jolis levers de soleil…Le terrain de jeu était plaisant, on avait de quoi faire, on était bien lotis.
On vous imagine, du coup, curieuse sinon impatiente de découvrir le rendu final ainsi que les retours des téléspectateurs ?
En postsynchronisation, j’ai pu visionner quelques passages, cela m’a confirmé que c’est un beau projet. J’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu, c’est propre, sobre et efficace. Du peu que j’ai pu voir me concernant, je suis plutôt contente ! J’y ai cru, je me suis dit que cette maîtresse d'école avait vraiment l’air inquiète (rires) donc, oui, j’ai hâte que tout le monde puisse découvrir la série, que ce soient mes proches, mes amis et les professionnels du milieu. On sait à quel point c’est aussi l’occasion de se faire découvrir par des personnes qui ne nous connaissent pas. Je sais que des gens qui me suivent sur les réseaux ont hâte de me revoir à l’image, il me tarde d’avoir leurs retours, j’espère que ça leur plaira. Certains connaissaient en plus déjà le livre…
Comme je le disais, le casting et le travail du réalisateur devraient bien plaire ! La série a déjà été présentée au festival Séries Mania de Lille. Je croise les doigts pour qu'elle soit sélectionnée au festival de la fiction TV de La Rochelle, ça serait vraiment une très bonne chose. Cela me ferait bien plaisir d’y aller avec ce beau projet !
@ Christophe Brachet
En complément, vous allez continuer à mettre en avant cette belle région, au travers de podcasts…
Avec Olivier Marvaud, producteur et auteur, on a récemment finalisé ce projet. Une première séance d’enregistrement aura lieu courant avril. On y parle de la région, de la nature, du patrimoine, pour donner envie aux gens de découvrir ou de redécouvrir leur belle Charente-Maritime. C’est, pour moi, un nouvel exercice parce que seule la voix est utilisée. Je faisais déjà des lectures à voix haute, pour des personnes âgées en maisons de retraite, qui apprécient beaucoup ce moment de partage et d'écoute. J’ai souvent de bons retours sur ce que ma voix dégage.
C’est quelque chose que je découvre aussi moi-même : on dit souvent que c’est un métier d’images mais c’est aussi un métier sonore. La voix est très importante…Je suis donc contente de ce projet diffusé sur la radio locale « Demoiselle ». On espère pouvoir être diffusés ensuite sur RCF Charente. Mais on ne s’emballe pas, on y va petit à petit.
J’aime, en tout cas, sortir de ma zone de confort et découvrir de nouvelles choses, ce métier le permet, on apprend tout le temps.
La richesse de la région sera probablement l’occasion d’évoquer des sujets variés…
Complètement ! On sait que les vignobles font beaucoup vivre la région. Derrière, il y a l’histoire, les belles pierres des villes,… Entre le littoral, les cultures, les festivals de cinéma, de musique, de littérature, on ne peut pas s’ennuyer, il y a toujours de belles choses à raconter !
On a du tourisme mais c’est toujours bon d’aller en chercher encore plus… Voire même de donner l'envie aux auditeurs/spectateurs de venir s'y installer !
Vous l’avez rappelé au début de l’échange, vous êtes une habituée des planches de théâtre, que vous retrouverez d’ailleurs en mai prochain, à Toulouse, dans deux spectacles aux registres variés…
Je serai à la Comédie de la Roseraie, à Toulouse, au mois de mai. J’y jouerai avec Tony Atlaoui, producteur, comédien, humoriste et ami, « Mars et Vénus ». Cette pièce parle du couple, des anecdotes, des situations, dans lesquelles beaucoup de gens se reconnaissent à chaque fois. Je joue ce spectacle depuis quatre ans mais il existe depuis bien plus longtemps ! Son succès ne se dément pas. Finalement, le monde change mais pas les histoires de couple…(rires)
En parallèle, je serai dans le spectacle jeune public, « La Belle et le Bête ». Il est très agréable à jouer, j'interprète Belle depuis deux ans, c’est ma première pièce pour enfants. C’est un exercice complètement différent, il faut être à l’écoute, savoir rebondir, sans leur laisser non plus trop de temps de parole pour ne pas perdre le fil de l’histoire. C’est très mignon, il y a de l’humour, on respecte le conte mais on joue sur certains détails, c’est un peu poétique par moment…
D’ailleurs, considérez-vous tous ces domaines artistiques, que sont la scène, les planches et le micro, comme autant de métiers différents ? Ou y voyez-vous davantage de complémentarité ?
Le théâtre est plus récent dans mon parcours professionnel, je suis sur scène depuis cinq ans, ça m’a appris une autre façon de jouer. Porter la voix sur scène est différent de ce qui est demandé sur un plateau de tournage. D’ailleurs, quand je suis arrivée sur la série « Je sais pas », il a fallu que je me réadapte, après autant de dates sur scène, notamment dans le ton. Mais aussi au niveau de mes expressions du visage, pour ne pas en faire trop et rester sobre.
Au théâtre, contrairement à l’audiovisuel, le retour du public est immédiat, entre les répliques et à la sortie des lieux. C’est très agréable de pouvoir échanger avec les gens, on est contents de les voir repartir en ayant passé une bonne soirée et en nous remerciant. Après, c’est une vie un peu différente aussi, le rythme de la journée change : on voyage, on répète, on attend avant de jouer le soir. Au début, j’ai eu du mal à m’y habituer, il a fallu que je sorte de mes habitudes mais c’est aussi ce qui fait la vie d’un comédien.
Le podcast est encore un autre terrain de jeu, il faut travailler la voix différemment. C’est une autre façon d'évoluer dans mon métier de comédienne, ce qui me permet toujours d'apprendre, de découvrir de nouvelles choses et de se renouveler. Lors de mes essais, le producteur m’avait, d’ailleurs, conseillé de sourire au moment de parler car ça se ressent de suite dans le ton.
Pour terminer, quels sont vos autres projets en cours ?
Depuis peu, je travaille sur un tout nouveau projet, qui me sort complètement de ma zone de confort, le chant ! Mon ami et manager, le producteur Pascal Barbe, m'a invitée à participer à l'enregistrement du prochain single « Aktebo » pour l'association éponyme, en faveur des enfants malades. Je me forme donc avec un coach réputé dans le milieu, Michael Merle, afin de travailler ma voix, mon endurance et ma justesse. On enregistre et on tourne le clip très bientôt sur Paris ! C'est un nouveau challenge pour moi !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Votre parcours de footballeur professionnel a été très varié, on aura l’occasion d’y revenir. Si l’on en revient à sa genèse, d’où vous vient cette passion du ballon rond ?
A 4 ans et demi, ma maman m’a amené, un peu par hasard, à l’école de foot. J’étais tellement petit que je n’avais pas trop de prétention mais, à partir de ce jour-là, je n’ai plus lâché un ballon. Vous parliez de passion et, je le dis souvent, c’est vraiment elle qui m’a toujours animé. Je n’ai pas été footballeur professionnel parce que je voulais avoir de belles voitures ou gagner beaucoup d’argent, j’ai réussi à être footballeur professionnel parce que j’étais passionné de ce sport, que j’ai pu faire les concessions et les sacrifices associés, en étant motivé pour y arriver. Donc c’est vrai qu’au départ, j’étais le petit garçon qui était là pour s’amuser avec les copains, qui prenait beaucoup de plaisir, qui arrivait à s’épanouir parce que j’étais plutôt bon. Cela m’a permis de devenir ce que je suis : en tant qu’homme, j’ai pu prendre confiance en moi. Vraiment, c’était un épanouissement plein d’insouciance…
Vers 11 ou 12 ans, j’ai eu mes premières sélections régionales, on commence à parler de recruteurs et c’est vrai qu’on commence à avoir des idées qui viennent un peu « parasiter » ce côté insouciant et de plaisir total. Très rapidement, je suis arrivé en centre de formation de l’AS Cannes et, là, j’ai basculé dans un autre monde, avec des termes que je ne connaissais pas, comme « concurrence », « progresser », « être jugé »,…J’ai aussi pris conscience que j’étais là pour travailler, afin d’arriver à un but, celui d’être footballeur professionnel. Tous les gens présents au centre de formation avaient ce même état d’esprit, certains mêmes étaient beaucoup plus motivés pour y arriver. Donc j’ai compris plein de choses et c’est là que le monde du football a un peu changé pour moi. Mais je suis arrivé à trouver du plaisir aussi, même s’il était différent…J’étais plus en mode compétiteur, à chercher à être efficace et à être bon.
Après ces débuts à l’AS Cannes, vous rejoignez le PSG alors que vous êtes encore très jeune. Comment aviez-vous vécu cette montée à Paris à l’âge de vingt ans ?
Je fais souvent ce rapprochement : j’ai vécu le même écart entre le BCI Football de l’Isle sur la Sorgue et l’AS Cannes, qu’entre l’AS Cannes et le PSG. J’ai vraiment passé une étape, j’ai changé de monde et, là aussi, il a fallu s’adapter : de nouvelles façons de penser, des choses qui viennent un peu parasiter certains fonctionnements,…J’y suis plus ou moins bien arrivé mais cela a été quelque chose de fantastique. Pour moi, le PSG a été un tremplin magnifique. J’ai eu la chance de côtoyer des champions, je me suis beaucoup inspiré d’eux. En les côtoyant, je me suis rendu compte de certaines choses…notamment l’humilité – même si ma mère m’en avait souvent parlé quand j’étais plus jeune, ou encore le sérieux. J’ai appris plein de choses auprès de mecs comme Pauleta, Pochettino, Dehu, Ronaldinho,…On s’inspire toujours de ces personnes-là. Je me suis beaucoup inspiré aussi de Gabriel Heinze, de sa grinta, de son envie de toujours être à 120% sur le terrain. Voilà, cela a été très enrichissant ! Médiatiquement, ça a aussi été très bien pour moi, cela a été un peu un tremplin qui m’a suivi tout au long de ma carrière. D’ailleurs, certains pensaient même que j’étais parisien…
Oui, c’était fantastique ! En plus, j’ai pu gagner la coupe de France avec eux. Cela a été vraiment un changement de vie pour moi !
Justement, quels souvenirs gardez-vous de ce premier trophée qu’a été cette coupe de France, gagnée en finale face à Châteauroux ?
Je vais le dire d’une manière un peu enfantine : ce qui m’a le plus marqué, c’est d’être à côté du président de la république, de prendre la coupe et de la lever, comme je le voyais à la télé ! C’est vrai que c’est un geste puissant et fort. Aussi de jouer au stade de France…
Mais, en fait, on est tellement dans une bulle, avec la concentration. C’est un sentiment que j’ai, que je trouve un peu dommage aussi : pendant ma carrière, je ne suis pas arrivé à bien profiter. En même temps, il ne faut pas être spectateur, on doit être concentré, sur ce que l’on a à faire donc je me mettais souvent dans une bulle pour être bien dans mon match. Du coup, bon, je n’arrivais pas trop à garder de souvenirs de ces moments.
En tout cas, en finale de la coupe de France, je suis vraiment heureux d’avoir vécu et mémorisé ce moment où je lève la coupe. Ma famille était dans la tribune, c’était un instant fantastique !
Après Paris, vous descendez en Corse, d’abord à Bastia puis à Ajaccio. Est-il facile de passer d’un club corse à un autre en aussi peu de temps ?
Cela a vraiment été une période un peu spéciale. J’avais besoin de temps de jeu, j’avais vu qu’au PSG, ça risquait d’être compliqué et, là, j’en reviens aussi à la passion : à un moment donné, j’avais envie de jouer donc je réussis à trouver une solution, je me fais prêter à Bastia. Malheureusement, on descend en deuxième division…Mais, là, je joue, je prends plus confiance en moi encore, j’arrive à engendrer de l’expérience donc j’étais très très heureux.
En partant de Bastia, jamais je m’imaginais revenir à Ajaccio. Il y a eu un concours de circonstances…Je m’étais très bien entendu avec Stéphane Ziani à Bastia, sur le terrain et en dehors. Pendant la trêve, Stéphane me dit qu’il va aller à Ajaccio et Rolland Courbis m’appelle souvent pour faire un travail sur moi. Ma marraine était aussi à Ajaccio et je me dis, avec mon agent, pourquoi ne pas y aller un an, dans la continuité. Donc ça s’est fait relativement facilement, je n’ai pas été embêté par les supporters, je pense qu’ils ont compris que j’avais juste été prêté à Bastia. Comme, en plus, on était descendus…Je pense que si on était restés en première division, je serais resté à Bastia.
Ajaccio a vraiment été le tournant de ma carrière, je fais un début de championnat magnifique, je mets deux buts en l’espace de dix journées dont un qui est resté dans le Top buts toute la saison et grâce auquel je suis même allé aux trophées UNFP. Malheureusement, après ce beau début de saison, il y a eu des choix du coach, l’équipe a moins bien tourné et je me suis blessé aux adducteurs. Au final, la saison a été compliquée mais, malgré tout, j’ai eu des possibilités d’aller à Toulouse, Sedan, Sochaux, Lorient,…Pas mal de clubs étaient intéressés mais, là, le président a pris l’initiative de dire que personne ne partirait malgré la descente en Ligue 2. Je me suis senti trahi, j’ai vrillé…On avait bien dit que je ne venais que pour un an mais il m’a expliqué que, s’il me laissait partir, tout le monde voudrait faire de même. D’un côté, je « comprenais » sa logique mais j’ai pris cela comme une trahison et c’est vrai que, là, j’ai eu beaucoup de mal à remettre le cerveau en marche, j’ai été vraiment déçu et, pendant un an, je n’ai quasiment pas joué. C’était difficile…
Puis, j’ai eu la chance que Gernot Rohr arrive, lui qui m’avait connu en Ligue 1 et qui m’aimait beaucoup. On a eu un super relationnel, il a réussi à me remettre le cerveau à l’endroit. J’ai joué …puis Metz est venu !
A Metz, c’était génial ! Dans l’esprit, ça collait bien avec mes objectifs, le club voulait absolument retrouver la Ligue 1, j’avais toujours adoré ce stade et ce maillot. J’appréciais aussi le président Molinari. Malheureusement, on loupe deux fois de très peu la montée en Ligue 1, cela a été vraiment dommage. J’aurais vraiment voulu remonter avec le club et le laisser en Ligue 1 mais bon, c’est comme ça !
Vient ensuite une expérience à l’étranger, à l’Hapoël Tel-Aviv, où vous disputez la Ligue des Champions. Sportivement et humainement, cette période a certainement été très riche ?
Elle a été courte et riche à la fois. Je ne suis resté que six mois, finalement. Je me sentais prêt, j’étais à un âge où je me sentais capable de partir à l’étranger. J’arrivais de Metz avec deux déceptions importantes de ne pas être monté en Ligue 1, l’équipe voulait repartir avec des jeunes, ce n’étaient plus trop les même objectifs donc j’ai trouvé que c’était le bon moment pour tenter une aventure à l’étranger. J’ai eu cette opportunité-là de l’Hapoël Tel-Aviv, qui était intéressante sportivement et financièrement. Il y avait la possibilité de faire la ligue des Champions, en passant par les tours préliminaires.
Oui, cela a été une expérience incroyable, pas forcément facile mais très enrichissante. Il y a eu la barrière de la langue, j’ai fait comme j’ai pu avec l’anglais, j’ai baragouiné mais j’ai bien progressé. Le pays était dans un contexte particulier mais la ville reste quand même fantastique. Je parlais précédemment de la coupe de France que je lève, là, de me retrouver aligné au Benfica et d’entendre la chanson de la ligue des Champions m’a, c’est vrai, vraiment marqué, c’était une expérience fantastique. Je me suis retrouvé, dans une équipe israélienne, à aller jouer aussi au Kazakhstan et c’est vrai qu’on s’est demandés où on était. Quand on partait à l’étranger avec des israéliens, il faut avouer que la sécurité était renforcée…C’est assez bizarre, c’est une expérience qui m’a marqué, on était vraiment militarisés. J’ai un souvenir d’avoir, du bus à l’hôtel, une rangée de militaires. Même dans les hôtels, des militaires assuraient notre sécurité dans les étages…Vraiment, je me suis retrouvé dans la peau d’un israélien et c’était marquant, c’était même enrichissant.
Parmi les autres moments marquants, évoquons ensuite votre retour aux sources. Une première boucle était alors bouclée, à être au plus haut niveau sportif, dans une région qui vous tient très à cœur…
Cela a été une opportunité, là-aussi, que je n’aurais jamais pu imaginer. A Tel-Aviv, je me retrouve dans une situation compliquée : j’ai beaucoup souffert de la chaleur, de la langue aussi malgré tout, d’une blessure,…J’aurais pu y rester mais j’ai eu l’opportunité d’aller à Avignon…Truc incroyable de me dire que j’allais me retrouver à jouer en Ligue 1, tout en étant chez moi ! Cela a été aussi un moment fort pour moi, j’étais très fier. C’est vrai qu’en arrivant à Arles-Avignon, je me voyais y finir ma carrière et même avoir une reconversion dans le club. J’étais dans cet esprit-là mais bon, encore une fois, avec le foot, on ne sait jamais, ce n’est pas un long fleuve tranquille… Je ne suis pas tombé d’accord avec le président et je décide de ne pas prolonger : je pense qu’il croyait que ce serait facile car je voulais rester donc il a été un peu agressif dans sa proposition on va dire…Peut-être aussi que, financièrement, il ne pouvait pas suivre, je ne sais pas. En tout cas, j’ai estimé que ce n’était pas une proposition honnête.
Là, je n’ai alors plus d’agent et j’envoie au président messin, juste pour information, que, finalement, je ne vais pas prolonger à Arles-Avignon. Très naturellement alors, ça s’est fait avec lui. Je me rappellerais toujours, j’étais dans ma piscine au moment où le président Serin m’a appelé. Rapidement, on a trouvé un arrangement et me voilà reparti pour Metz ! J’ai adoré y vivre, malgré le froid …Il faut en parler quand mêmeJ. J’ai adoré cette ville, les gens, le club. Cela a été un coup de cœur de ma carrière.
Au départ, j’y allais pour encadrer les jeunes…Là-aussi, l’histoire est sympa, comme quoi, dans le foot, on ne sait jamais : on fait une année fantastique, une des plus belles saisons de ma carrière, que ce soit collectivement ou personnellement, on est champions de France, on remonte en Ligue 1 ! Ce n’était que du plaisir, l’année a été incroyable !
Dix ans après la coupe de France avec le PSG, remporter ce titre de Ligue 2, qui est la consécration d’une certaine régularité tout au long de la saison, a dû être très savoureux…
Oui, oui ! Et puis, il y a toute l’histoire, de ce club qui voulait remonter en Ligue 1 après être reparti du national. C’est la première fois que j’ai vu le président Serin pleurer, lui qui montre rarement ses émotions. Cette montée, c’est vrai, a été très forte et très puissante, pour le club et, pour moi, par rapport à mon histoire avec le FC Metz. Emotionnellement parlant, oui, cela a été très très puissant !
Plus globalement, quelques années plus tard, quel regard portez-vous sur votre très beau parcours professionnel ? Que vous en reste-t-il aujourd’hui ?
Il m’en reste de la fierté ! En toute humilité bien sur parce que je n’ai pas non plus fait une carrière exceptionnelle. Mais je le dis souvent, jeune je n’étais pas forcément ambitieux, j’étais le petit garçon qui voulait jouer au foot avec ses copains et si on m’avait dit que j’allais vivre tout ça, jamais je ne l’aurais cru et j’aurais signé de suite. Ce que j’ai vécu est, c’est vrai, quand même incroyable ! Il y a donc de la fierté, aussi un tout petit peu de regret mais ça fait partie du football car on est obligé de faire des choix. Comme je l’expliquais, celui d’Ajaccio n’était peut-être pas le bon à ce moment-là mais c’est compensé, au final, par le fait que je vais à Metz pour encadrer les jeunes, avant de retrouver la Ligue 1…L’un dans l’autre, je pense que ça se compense, malgré tout !
Surtout, maintenant que je suis papa, je me rends compte que de partir à 13 ans et demi de chez soi est un choix fort, que tout le monde ne peut pas faire. Choix qui a aussi un impact sur ce que l’on est et sur sa vie. J’ai 43 ans, je suis revenu dans ma région auprès de certains amis qui me restent. On n’en parle pas souvent, à 13 ans, finalement on abandonne sa vie, sa famille, ses amis, pour partir dans un autre monde, un peu dans une bulle. Il faut, malgré tout cela, arriver à vivre avec, et on s’en rend compte après, seulement. C’est important d’en parler, on parle souvent du terrain, du côté sportif, de l’argent, qui sont une réalité mais il y a aussi tout l’après et l’impact qu’a, dessus, un départ si jeune. Je pense au travail pour y arriver, aux sacrifices à faire, aux blessures, à la solidité mentale,…Je m’en rends compte gentiment, maintenant ! Aussi, il faut digérer cette vie que l’on a eue…
Sans doute que vous continuez à avoir un œil attentif au monde professionnel ?
En fait, quand je me suis arrêté, j’ai eu une envie de tourner la page parce que c’est vrai que ce n’est pas facile au début : tu regardes les matchs dans ton canapé, alors que tu sais que tes potes ont repris la saison. D’un côté, j’ai pu profiter de la vie, faire des barbecues, avoir des week-ends de libres, choses que je n’avais jamais mais, en même temps, il fallait digérer cet arrêt de carrière. Pour cela, j’ai mis de côté le football et je me suis concentré sur d’autres projets, de chambre d’hôtes, de vie de famille…
Là, petit à petit, maintenant que c’est digéré, j’ai envie de peut-être revenir dans le football, je ne sais pas sous quelle forme mais, en tout cas, de transmettre ce que j’ai appris. Je me dis que c’est dommage de garder pour moi toute cette expérience. Egalement, je me suis aperçu que, dans la « vraie vie », hormis le fait que j’ai été footballeur, malheureusement la triste réalité est que je n’ai pas beaucoup de bagages. Si on veut repartir professionnellement, il faut quasiment repartir de zéro et faire ses preuves. On a l’image du footballeur qui est un peu spéciale : quelque fois, il y a de très bons côtés parce que ça ouvre des portes mais il y en a d’autres, avec une vision un peu péjorative. Je me suis aussi aperçu que c’était très dur d’arriver à se faire un nom dans la vie de tous les jours et qu’il fallait du temps. A 43 ans, j’en ai mais pas tant que ça non plus. Je me dis que, dans le football, j’ai déjà une image et une réputation, je peux m’appuyer là-dessus pour m’épanouir et je sais que c’est ce qui m’a toujours animé, toute ma vie : depuis l’âge de 4 ans et demi jusqu’à mes 35 ans, j’ai été là-dedans.
Donc j’ai tourné la page pour pouvoir digérer mon arrêt de carrière et mon changement de vie mais, maintenant, je me dis pourquoi ne pas revenir dans le football…
Aujourd’hui, quand vous regardez une rencontre d’une de vos anciennes équipes, les battements de cœur sont-ils plus forts ?
Oui ! Dernièrement, je suis allé voir Cannes jouer en coupe de France, c’était super car je n’y étais pas retourné depuis. C’est vrai que j’ai eu des émotions assez intenses, je revoyais d’ailleurs le centre de formation à côté du stade, plein de souvenirs sont revenus et j’étais très content de voir ce club revivre, moi qui y suis énormément attaché. On en a parlé au début, l’AS Cannes a été quelque chose de très puissant : je suis arrivé à 13 ans et reparti à 20 ans, je suis devenu un homme finalement, je me suis formé en tant que footballeur et, vraiment, ça a été un passage super important, qui m’a vraiment marqué et qui me sert aussi encore tous les jours.
Oui, je suis attaché à mes anciens clubs. Je n’ai jamais eu une âme de supporter mais, par contre, je suis attaché au beau football. Quand je vois un beau match, je prends du plaisir…Forcément, j’ai un attachement supplémentaire à mes clubs de cœur, dans lesquels je suis passé. Je suis de loin leurs performances mais je prends du plaisir à les suivre, d’autant plus que je sais aussi l’impact qu’ont, derrière, de bons résultats. Le fait que l’équipe tourne bien a un impact énorme pour les gens qui travaillent au club mais aussi pour les supporters. Cela me touche…
Ces derniers temps, vous avez eu l’envie de partager sur vos réseaux quelques souvenirs et quelques points de vue footballistiques. Cela s’inscrit sans doute dans la continuité de ce que vous évoquiez juste avant…
En fait, il y a plusieurs raisons…Cela me fait du bien d’en parler, même si je ne saurais pas vous dire exactement pourquoi. Cela me fait du bien aussi de les partager parce que je vois que des gens y sont attachés et qu’ils sont curieux de connaitre certaines choses. J’ai aussi envie de parler de tout ce qu’on ne voit pas en fait : les gens ne voient que ce qui est diffusé à l’écran et j’ai envie d’en parler de manière plus profonde. Notamment de tout le côté psychologique qu’il y a derrière, dont les gens ne peuvent pas se rendre compte parce qu’ils n’y ont pas accès. Le fait d’en parler et de proposer un point de vue un peu différent peut, je pense, apporter, au football, aux éducateurs, aux parents, aux joueurs, …L’expérience est la seule chose que l’on ne peut pas acheter donc c’est vrai que de pouvoir la partager peut, je pense, apporter des choses positives à des gens.
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
On peut me souhaiter d’arriver à toujours me lever le matin avec des objectifs. J’attache beaucoup d’importance à mon rôle de papa mais, aussi, j’ai besoin, personnellement, d’exister et d’être épanoui. C’est vrai que la difficulté est d’arriver à accepter que rien ne sera jamais aussi puissant que ce que l’on a vécu dans le passé. C’est une évidence, il faut la comprendre et vivre avec mais, par contre, il faut se lever le matin en ayant des projets qui nous motivent. Je sais que je suis très attaché à cela, à me mettre des objectifs.
Aussi, d’essayer de retrouver un peu ce milieu de l’exigence que j’ai quitté. C’est vrai que c’est quelque fois frustrant dans la vie de tous les jours…On peut prendre du plaisir, tout en étant exigeant ! Je me rends compte aussi que certaines personnes prennent mal le fait que l’on soit exigeant avec elles…Alors que j’ai appris à faire de l’exigence quelque chose de positif ! Donc c’est vrai que j’ai envie de retravailler avec des personnes avec qui on va pouvoir chercher cette exigence.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pourrons vous retrouver ce jeudi 24 avril sur TF1, en prime-time, dans « Secrets de vacances », un nouvel épisode inédit de « Léo Mattéi, brigade des mineurs », sous les traits du personnage d’Ophélie. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, totalement ! C’est une très très belle équipe, avec Jean-Luc Reichmann, Lola Dubini, ou encore la réalisatrice Nathalie Lecoultre, avec qui j’avais déjà travaillé sur un autre projet. Donc j’étais très contente de pouvoir retrouver cette équipe, en plus dans un très beau cadre. Je n’avais jamais tourné pour ce projet-là donc c’était vraiment cool de pouvoir être présente sur cet épisode-là, oui.
Cette série est l’occasion d’évoquer des sujets forts, que les téléspectateurs n’ont pas forcément toujours l’habitude de voir à cette heure-là sur une chaine de grande écoute…
Oui, oui ! Ces sujets sont, je trouve, souvent ramenés de manière très intelligente, sans dire qu’on va les traiter en particulier. Je trouve cela très bien écrit et très bien joué, c’est très cool de pouvoir traiter ce genre de sujets à la télévision, on fait évidemment aussi ce métier pour ça.
Plus personnellement, quel regard portez-vous sur Ophélie, votre personnage ?
C’était assez marrant parce que je n’avais jamais joué une maitresse nageuse donc j’étais très contente de pouvoir interpréter ce personnage-là, qui n’a pas une histoire banale. Elle a vécu des choses et, malgré tout, elle est très investie dans ce qui se passe. Souvent, aux premiers abords de gens qui ont vécu des choses très fortes, on ne peut pas dire que ces personnes ont vécu des choses si intenses…En fait, c’est vrai que c’est toujours remarquable ! Je trouve cela très touchant, après, quand on apprend que ces personnes ont vécu ceci et cela…C’est une forme de résiliation chez ces personnes et ça peut être vraiment bouleversant. Là, grâce à Léo Mattei, on va en savoir plus sur cette jeune femme…Vraiment, c’était très intéressant de pouvoir défendre ce personnage-là.
Il vous permet, une nouvelle fois, une palette de jeu plaisante à défendre…
Complètement ! C’était très chouette de pouvoir défendre ce personnage-là, je n’avais jamais joué une maitresse nageuse donc, oui, en effet, c’était vraiment très plaisant de le faire !
Au moment de vous glisser dans sa peau, aviez-vous peut-être eu certaines sources plus personnelles d’inspiration ?
Ça a été plus dans le travail, j’ai regardé pas mal de vidéos de maitres-nageurs, pour voir la posture et la démarche, pour savoir ce que je pouvais faire et ne pas faire en tant que maitresse nageuse. Puis, la tenue a beaucoup aidé, tout comme le sport d’ailleurs. Donc le travail a plus été dans ce sens-là !
Même s’il s’agissait d’un guest qui n’a pas de lien direct avec ce qui s’était passé en saison 11, peut-être vous étiez-vous (re)plongée dans les derniers épisodes de la série pour mieux encore vous imprégner de son atmosphère ?
Oui, j’avais regardé mais pas forcément tout de suite avant. J’avais déjà regardé des épisodes de la série et j’avais donc déjà un peu une idée de l’ambiance et de l’atmosphère. Mais, là, c’est vrai que j’avais envie de créer mon univers, tout en collant à l’univers déjà proposé.
Certainement êtes-vous curieuse de découvrir les retours des téléspectateurs ?
Oui, oui, totalement ! Cela me fait toujours plaisir, je reçois toujours des messages via les réseaux, je suis très heureuse de pouvoir les lire, j’essaie d’y répondre le plus possible. En tout cas, cela me fait toujours autant plaisir d’avoir le soutien de ces personnes-là qui ont commencé à me suivre avec « Ici tout commence », c’est toujours très chaleureux en tout cas, bien sûr.
En complément, quels sont vos autres projets et actualités en cours ou à venir ?
Je viens de finir en mars le tournage d’un 6x52 minutes pour France Télévisions, j’ai hâte de vous en dire plus !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver sur les antennes de RMC aux commentaires des grands prix de Formule 1. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de pouvoir transmettre aux auditeurs votre passion de ce sport mécanique ?
Tout à fait, vous avez bien résumé ! Avant tout, je suis passionné de sports mécaniques depuis toujours, j’ai réussi à faire de ma passion mon métier et j’ai eu la chance de l’exercer sous différentes formes : comme beaucoup de monde, j’ai commencé par la presse écrite, puis par la radio au début des années 80, ce qui ne nous rajeunit pas, suivie de la télé en 86 avec la 5 et je continue avec RMC depuis 2002. J’y ai même animé l’émission « Motors » jusqu’en 2019, tous les dimanches, en direct pendant 2 heures.
Oui, c’est un grand plaisir de partager cette passion avec les auditeurs et avec les passionnés. On ne commente pas pareil un grand prix de Formule 1 à la télévision ou à la radio…J’en ai faits à peu près 500 maintenant au total, je pense, même si je n’ai jamais compté, beaucoup avec Patrick Tambay, qui était mon ami et mon complice.
La radio est un vecteur d’émotion et de transmission, avec l’objectif de partager aux auditeurs ce qui se passe, notamment l’intensité de la course et des rebondissements…
Bien sûr ! Notre mission est d’essayer de transmettre ce que nous avons la chance de vivre. Ce qu’il y a de formidable aussi, c’est que l’on s’adresse à des passionnés, qui connaissent les évènements presque aussi bien que nous, notamment grâce aux différents canaux d’informations existant aujourd’hui. Notre métier est d’essayer de fournir les informations que les gens n’ont pas forcément ou de les aider à comprendre, en leur expliquant, avec la modeste expérience que l’on peut avoir, ce qui se passe sur la piste et pourquoi ça se passe comme ça…C’est un sport mécanique donc le facteur mécanique est extrêmement important. C’est différent d’autres sports plus athlétiques : il y a bien sûr l’élément humain, avec les champions, les équipes, les ingénieurs, les teams managers et les directeurs de course qui, parfois, peuvent peser sur le déroulement et le résultat des courses, mais il y a évidemment aussi l’élément mécanique, qu’il faut bien comprendre. Ce dernier permet d’expliquer aussi les raisons pour lesquelles une équipe ou un pilote se retrouvent, à un moment, dans une position extrêmement favorable. C’est là que l’on voit les grands champions…
Si on recolle à l’actualité, on voit un Verstappen qui est capable de faire des exploits absolus avec, pour moi, une monoplace qui est la quatrième du plateau. Certains disent même la cinquième…Donc c’est vraiment le talent du pilote, malgré tout, qui fait la différence !
En live, à la radio, l’exercice de la voix demande aussi de s’adapter à l’intensité de la course et à ce qui se passe en piste…
Bien sûr ! De toute façon, on dit toujours que l’on est servi par l’évènement. Il ne faut pas mentir, je pense, aux gens. En tout cas, j’essaie de ne jamais le faire…On peut parfois, effectivement, essayer de trouver des sujets d’intérêt et c’est normal : si une course est fastidieuse pour ne pas dire ennuyeuse, on ne va pas leur dire qu’elle est nulle et qu’ils peuvent partir. Non, notre rôle, c’est normal, est d’essayer de trouver des centres d’intérêt. En radio, l’avantage est que nous ne sommes pas tributaires de l’image : je suis parfaitement capable de vous décrire une bataille entre le dixième et le onzième, pour le dernier point qui compte, et de m’intéresser, grâce à mon live timing, aux écarts, même s’il n’y a pas une image qui passe parce que le réalisateur ou le diffuseur ont décidé de ne pas les montrer, et parce qu’on ne peut pas, en télé, être partout.
J’ai aussi eu la chance, à l’époque, de faire les débuts du numérique sur la Formule 1, avec Kiosque sur Canal. J’ai commenté les grand prix avec Patrick Tambay, de 1997 à 2002 inclus. Ce système était, à l’époque, pionnier…On m’en parle encore…Les abonnés – on peut le dévoiler aujourd’hui, il y en avait quand même plus de 100 000, alors que c’était gratuit sur TF1 – avaient la possibilité de choisir la manière de vivre le grand prix : soit le signal général, que je commentais donc avec Patrick, soit d’aller sur la course en tête, sur la course en paquet, sur les caméras embarquées, sur la caméra dans les stands, sur les datas. Cela remonte presque il y a une trentaine d’années maintenant, on était en avance sur le système et sur ce que c’est devenu.
Certainement que le travail en amont de l’antenne est important mais que ce qui se passe en live sur la piste est prédominant…
Oui, oui ! J’ai la fâcheuse habitude, en tant qu’ancien, d’avoir du papier autour de moi : j’ai beaucoup de choses dans la tête mais, d’un coup d’œil, je peux retrouver, au besoin, les informations. Je m’efforce de ne pas assener des chiffres, je trouve que ça n’a pas d’intérêt de sortir une longue litanie, il faut donner, à mon sens, ce qu’il faut comme éléments d’information précis parce qu’on n’a pas tout en tête mais pas trop. Pour essayer d’avoir les clés du grand prix parce qu’il y a telles caractéristiques, que ce circuit est ainsi, qu’il s’est passé ça, que les faits marquants sont ceci,…On ressort ces éléments à bon escient, en fonction de ce qui se passe. C’est, malgré tout, le factuel, avec le déroulement du grand prix, qui va guider. Comme je l’évoquais tout à l’heure, plus l’évènement est intense et passionnant, meilleur notre travail est !
Quels principaux retours pouvez-vous avoir de la part de vos auditeurs ?
Les meilleurs retours que je puisse avoir sont quand quelqu’un m’arrête, notamment sur les circuits où je vais évidemment de moins en moins, pour me dire « Je vous écoute depuis longtemps et je vous ai toujours apprécié ». C’est le meilleur des retours ! Après, parfois, on peut déplaire à untel ou untel parce qu’un passionné est un jusqu’auboutiste donc il ne veut pas entendre la moindre critique à l’égard de son favori…On peut parler de Lewis, aujourd’hui, que tout le monde admire pour son palmarès exceptionnel, c’est vrai qu’il est dans une période un peu délicate, l’adaptation chez Ferrari est un petit peu difficile, d’autant que la voiture n’est pas au niveau souhaité par tout le monde mais je crois qu’il faut accepter. Lui, le premier, se critique…Je viens d’ailleurs de lire, juste avant le grand prix de Djeddah, qu’il a répondu, à la question « Qu’est-ce qu’il manque ? » qu’il « faudrait lui greffer un cerveau », c’est tout dire…Quand lui est à ce point dur avec lui-même et que, parce que c’est un champion, il n’admet pas de se retrouver là où il se retrouve par rapport à son équipier, je crois que, là aussi, « sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur ». C’est de Beaumarchais donc ce n’est pas nouveau mais je crois que c’est aussi adapté au sport.
De votre déjà belle et longue carrière, retenez-vous certains moments en particulier ou certains pilotes, qui vous auraient particulièrement marqué ?
C’est une évidence absolue pour ce qui me concerne, et je ne manque jamais d’y faire référence : pour moi, Ayrton Senna était vraiment un monument ! A l’époque, on avait le privilège de côtoyer les pilotes sur les circuits, ce qui est totalement impossible aujourd’hui, puisqu’ils sont en cage : on nous les sort trois minutes pour les français, trois minutes pour les allemands, trois minutes pour les italiens, …en plus, le discours est prémâché et surveillé. J’ai dû interviewer au moins 20 fois Ayrton Senna face to face, comme on dit aujourd’hui : à la fin d’une séance d’essais ou de qualification, j’étais avec mon caméraman, je faisais signe à Ayrton pour savoir s’il acceptait puis, le cas échéant, je lui tendais un micro pour avoir quelques réactions spontanées.
Je ne peux pas ne pas évoquer sa quinzième pole, à Estoril, au Portugal. Il était encore chez Lotus et je me doutais qu’il allait signer la pole parce que c’était un circuit pour lui. Il signe cette pole avec le moteur Renault turbo, je suis avec mon caméraman, il s’arrête, il sort de sa voiture, se met debout et tend les bras. J’avais à côté de moi Gérard Ducarouge, son ingénieur français que je connaissais très bien…Je fais signe à Ayrton, qui me répond ok, il enlève son casque, il enlève sa cagoule et je lui pose la première question bateau, comme on fait dans ces cas-là, « Alors, Ayrton, comment s’est passée cette pôle, votre quinzième ? ». Je m’attendais à une réponse pour repartir, après, sur autre chose mais, là, il est parti dans un débriefing absolument complet ! Comme il y avait Ducarouge à côté, il parlait, en fait, à son ingénieur, tout en me répondant : « Je sors de la parabolique à telle vitesse, je suis à tel régime, j’ai le temps de jeter un coup d’œil aux pneus,… »…Incroyable, à chaque fois j’en ai des frissons ! Cela a duré 8 minutes 30, je lui ai simplement répondu « Merci, Ayrton ». C’était impossible à monter, on ne pouvait rien couper…Je n’ai malheureusement pas gardé la cassette, c’était un de mes plus grands souvenirs et un de mes plus grands regrets.
Par rapport aux écarts d’aujourd’hui, il y avait des gouffres : je rappelle qu’à Monaco, pour la pole de 1989, il met 1 seconde 8 à Alain Prost avec la McLaren. On sait qu’il a raconté après qu’il était dans un état second et que lui-même se regardait piloter…C’est là que certains l’ont traité de fou, en disant qu’il est mystique parce qu’effectivement, il était croyant et qu’il n’en faisait pas mystère. Quand il a commencé à dévoiler cet aspect de sa personnalité, certains, notamment Nelson Piquet, son ennemi intime, l’un étant de Rio, l’autre de Sao Paulo, ont dit qu’il était complètement fou et dangereux…
Oui, ce sont des souvenirs formidables ! Il y a eu aussi d’autres très très belles époques. J’ai vécu le premier titre de Jacques Villeneuve, avec la Williams. Là aussi, on se rappelle des histoires et de toute la tension terrible lors du grand prix précédent, au Japon. J’y étais…Ses temps avaient été annulés, soi-disant parce qu’il les avait faits avec un drapeau jaune…C’était toute une salade mais, comme cela, on arrivait à Jerez, pour le dernier grand prix, avec les deux derniers pilotes quasiment à égalité. Là, on a d’ailleurs ce qui ne s’est jamais reproduit, depuis, en Formule 1, trois pilotes dans le même millième de seconde…Oh, comme c’est curieux ! Jacques, Frentzen et Schumacher. Après, Schumacher fait ce geste ignoble en course et, là, tout le monde comprend ce qui se passe…
Donc j’ai beaucoup de souvenirs, des très très beaux et, malheureusement, des plus douloureux, avec des personnes que je connaissais très bien, comme Jules Bianchi. C’est très douloureux ! Mais bon, c’est un sport mécanique, c’est un sport dangereux et c’est, pour moi, ce qui en fait un très grand sport. C’est pour cela que j’adore aussi la moto, parce qu’il y a un élément de plus que dans les autres sports, c’est le danger : on met sa vie et son existence en péril…Pour moi, il n’y a rien de plus beau !
Pour en revenir à l’actualité, quel regard portez-vous sur ce début de saison 2025 ?
Il est passionnant, je ne vais pas dire le contraire ! Même si la domination des McLaren est relativement évidente - bien que Norris n’aime pas que l’on dise ça, ils ont la meilleure voiture, ce que Piastri admet volontiers – malgré tout, le talent de Verstappen lui permet d’exister et d’être là. Il reste donc dans le championnat avec la quatrième voiture du plateau, ce qui est exceptionnel. On a un Georges Russell qui est un garçon très discret mais qui est là, qui est sur le podium pratiquement tout le temps et qui est toujours dans la course pour le titre. J’espère, comme tout le monde, que les Ferrari vont revenir dans le coup et que la machine va progresser. J’adore Charles Leclerc, ce n’est pas une nouveauté, je le connais assez bien, c’est un type bien, c’est un vrai passionné, il est chez lui chez Ferrari et je trouverais comme une récompense au moins qu’il se batte pour le titre jusqu’au bout de la saison. Les écarts sont tellement serrés qu’il suffit de récupérer 3 à 4 dixièmes au tour, ce qui n’est rien, pour les raisons que j’ai évoquées, par rapport aux écarts que l’on avait encore il y a quelques années.
On l’a vu l’an dernier avec les nouveautés de McLaren à Miami, malgré le budget cap, la longueur de la saison fait que les vérités du début de saison ne sont pas forcément celles du milieu ni de la fin…
C’est tout à fait vrai ! A partir de Barcelone, la FIA va enfin appliquer le règlement concernant la flexibilité des moustaches avant. Cela aura une influence, on ne sait pas encore laquelle mais, évidemment, Red Bull et d’autres disent que les McLaren vont perdre une partie de leur superbe, ce qui n’est pas impossible. Avec les caméras embarquées, quand on va sur celles qui concernent le museau et les moustaches, on a bien vu que celui des McLaren se déforme beaucoup…Cela ne m’appartient pas de dire si c’est trop mais, en tout cas, c’est beaucoup. Donc on va voir ce qu’il en est !
Cela va frapper tout le monde mais je pense qu’ils sont aux limites du règlement, ce qui est la loi de la F1, je ne les incrimine pas : pas vus, pas pris, c’est toujours la règle ! On va voir à Barcelone si, oui ou non, ça a une influence sur le rendement global et, surtout, sur le positionnement des écuries les unes par rapport aux autres. Mercedes, intrinsèquement, n’est pas très loin de McLaren je pense, on vient de le dire, Ferrari est un peu plus loin et Red Bull est beaucoup plus loin…Maintenant, on travaille tellement énormément dans ces écuries malgré le budget cap, on a tellement la capacité de faire évoluer les monoplaces que, déjà, celles que l’on va voir en Europe, avec des circuits proches des écuries, leur permettant d’apporter des nouveautés, peuvent redistribuer les cartes, dans la mesure où, en Arabie Saoudite, on avait, en qualification, 13 pilotes en 1 seconde, ce qui est du jamais vu en F1 !
Le changement de règlementation l’an prochain fera aussi, sans doute, que certaines écuries, qui auront moins d’enjeux à défendre, basculeront rapidement vers un développement uniquement de leur future monoplace…
Je pense que c’est vrai que pour toutes les écuries, à part les 4 grosses et Aston, qui a un budget énorme, avec le recrutement d’Adrian Newey et une nouvelle soufflerie. Je crois que certaines écuries vont choisir, à partir du début de l’été, de peut-être, effectivement, consacrer une partie de leurs forces et de leur budget à l’élaboration de la monoplace 2026, qui sera déterminante. Parce que, évidemment, elle va rester peu ou prou en l’état pour les années qui suivent…Pour autant, ça va dépendre des positionnements : je ne vois pas une écurie comme Ferrari sacrifier sa saison 2025, même si elle est mal engagée. Mais peut-être que, d’ici là, elle sera revenue dans le coup…La Formule 1 est tellement instantanée, la capacité de réaction est tellement rapide, les écarts sont tellement limités…On ne régresse pas, ce sont les autres qui progressent plus vite !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette très belle aventure radiophonique de F1 à RMC ?
Que ça continue ! Vous savez, je fais partie des gens heureux…On a toujours d’autres motifs, j’aimerais plus de place à l’antenne mais on doit la partager. C’est vrai que ce sont des choix qu’il ne m’appartient absolument pas de commenter mais il fut une époque où, effectivement, quand il y avait un grand prix de F1, il était priorisé et j’étais l’anchorman. Donc j’étais à l’antenne tout le temps avec Patrick pour tenir le direct mais ça ne nous empêchait pas d’aller au football, au rugby, au basket ou au vélo…Ce n’est plus le cas aujourd’hui, je ne le critique pas. Je suis passionné par ce que je fais, j’ai envie de le faire partager aux gens et, donc, je suis parfois frustré quand je n’ai pas l’antenne au moment où il se passe quelque chose….Même si on ne peut pas toujours le prévoir…
Donc pourvu que ça continue, pourvu que ça dure et pourvu que RMC reste la radio des sports en général et des sports mécaniques en particulier…Voilà ce que l’on peut me souhaiter !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver régulièrement sur RMC, dans le « Super Moscato show » et « Les grandes gueules du sport ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, oui ! Aujourd’hui, on me parle de travail mais ce n’est pas véritablement un travail pour nous. C’est vrai que c’est un plaisir parce qu’on est une équipe qui se connait depuis très longtemps, la complicité est née facilement au fil du temps. Je suis très ami avec Vincent dans la vie donc ça facilite pas mal de choses. Avec Eric aussi…On a appris à se connaitre. On est une belle équipe : Adrien, Pierre, Fred Pouillet, Stephen Brun maintenant. Il est plus jeune que nous, il est drôle, excellent à l’antenne, il a trouvé sa place, il a pris sa place tout seul, comme un grand qu’il est d’ailleurs. C’est vrai qu’on prend un énorme plaisir, c’est un peu le café du commerce, je l’ai toujours dit. Dans ce café, il y a un patron, c’est Vincent, c’est le taulier…
Ces programmes sont aussi, pour vous, l’occasion de partager votre expérience du haut niveau et votre regard sur l’actualité…
Il ne faut pas non plus exagérer…J’ai toujours été amoureux du sport en général, je pense quand même qu’il faut aimer le sport pour faire cette émission. J’aime tout, j’aime la formule 1, j’aime le tennis, je suis aussi un grand passionné de foot. Ce n’est pas difficile, après, de participer à cette émission ! Donner son avis en tant qu’expert ? Non, on le donne humblement et, surtout, je pense que les auditeurs et les auditrices ne nous écoutent pas pour avoir notre expertise, ou très peu. Il faut être honnête, les gens viennent aussi, en partie, parce que Vincent est là. Vincent, je disais tout à l’heure que c’est le taulier mais c’est plus que ça, c’est un showman, c’est quelqu’un qui fait le show, c’est quelqu’un qui est dans son élément. C’est avant tout son show, on est là pour lui servir les plats ou pour améliorer ses plats. Il a ce talent inné…Je l’ai connu, il avait 19 ans, je l’ai connu très jeune, j’ai 3 ans de plus que lui et c’est quelqu’un qui aimait toujours avoir du monde autour de lui, il avait besoin d’une cour, c’est un tribun, il se prenait pour Socrate peut-être J donc il transmettait la bonne parole. Il aimait faire le show, faire rire, il avait quand même ce côté saltimbanque. Il est fait pour cela, c’est son émission, c’est son show et nous sommes très fiers et très heureux d’y participer, évidemment.
Ces trois heures d’antenne sont un mélange, ainsi, d’actualité mais aussi de divertissement…
Celui qui m’a fait le plus beau compliment, c’était un ostéopathe, il y a 3 ans, au Pilat. Je ne le connaissais pas et il m’a reconnu à la voix. En fait, c’était un auditeur fidèle … Il m’a fait le plus beau compliment que l’on puisse nous faire, à savoir « vous devriez être remboursés par la sécurité sociale ». En fait, je crois que les gens viennent pour passer un bon moment, pour rire. Ce qui est curieux et surprenant, c’est qu’il y a beaucoup de jeunes qui nous écoutent, de 20 ans et moins. Il y a de tout mais je suis toujours surpris que les jeunes nous suivent et adorent l’émission. Ils s’y retrouvent à travers Vincent et, je crois, à travers cet esprit de groupe. Il y a quand même un côté bande qui fait qu’ils s‘y retrouvent. Et, je le répète, cet esprit de café du commerce, où on dit tout et son contraire dans la seconde, où on dit n’importe quoi, où il y a un semblant d’expertise mais où, voilà, on est là pour faire rire avant tout. Donc c’est recommandé de dire des conneries…et on en dit beaucoup !
Le week-end, nous le disions, vous participez aussi aux « GG du sport »…
Oui, cela fait longtemps que j’y suis. J’ai commencé il y a plus de 15 ans et j’y suis maintenant chaque week-end depuis 10 à 12 ans. Dans mon contrat, je dois faire une émission par week-end parce que les deux, ça ferait trop de radio dans la semaine et je ne pourrais pas tenir. J’ai toujours pris du plaisir, c’est un autre plaisir, c’est une autre émission, c’est plus sérieux, ce sont des sujets sociétaux. Cela me plait aussi, chacun donne son avis, j’aime bien donner le mien, j’aime bien dire ce que je pense. Autour de JC Drouet, qui est le chef d’orchestre, que j’adore, qui est excellent, qui est un copain, on retrouve aussi Christophe Cessieux, un vieux de la veille, que je connais parfaitement depuis 18 ans que je suis à RMC.
Il y a une bonne ambiance, des copains sont là : Julien Benneteau, David Douillet, Fred Weis, Pascal Dupraz, Marion Bartoli, Sarah Pitkowski, Marc Madiot,…J’en oublie mais bon, c’est collégial aussi, on s’entend bien, c’est une autre émission et une autre forme de plaisir !
Pour vous, ces deux programmes semblent donc très complémentaires…
Disons que j’ai plus à préparer « Les grandes gueules » que le « Moscato Show ». Même si on pourrait penser que je ne prépare pas, je lis « L’Equipe » tous les jours de fond en comble parce qu’il faut rester dans l’actualité et qu’il faut être présent dans ce qui se dit un peu partout, dans tous les sports. Dans les « GG », on développe davantage les sujets, on nous donne le programme le jeudi, pour avoir un peu de temps pour préparer pour le samedi matin. Je ne suis pas usé, je suis encore là, au bout de 18 ans. J’ai commencé en 2007, c’est fou, j’ai l’impression que c’était hier et ça fait 18 ans que je suis dans la maison, ça me parait hallucinant.
Justement, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette très belle aventure radiophonique à RMC ?
J’ai fait mon temps mais tant que je prends du plaisir, je suis là…Pour l’instant, c’est le cas et, le jour où il y aura moins de plaisir, il sera temps de raccrocher. Je ne vais pas rester jusqu’à 70 ans, j’en ai 62 aujourd’hui et, déjà, je me projette jusqu’à la coupe du monde 2027 de rugby, pour aller là-bas faire partie de l’aventure. C’est dans deux ans mais ça passe tellement vite…Encore cette saison, on ne l’a pas vue passer. Les rythmes sont quand même soutenus parce qu’en fait, on ne décroche jamais vraiment, à part l’été. Donc on ne peut me souhaiter que du bonheur mais j’en ai déjà beaucoup donc tout va bien ! Et la santé…Je suis passé par des opérations l’année dernière donc j’ai un peu donné mais, là, ça va super !
Pour terminer, quel regard, plus personnellement, portez-vous sur la saison en cours de Top 14 ?
C’est un regard bienveillant, évidemment. J’aime beaucoup le Top 14, qui est devenu de plus en plus dur pour toutes les équipes. Il n’y a plus de petites équipes : quand on voit la saison de Vannes, qui est exceptionnelle, le jeu qu’ils produisent….N’oublions pas qu’ils sont allés gagner à La Rochelle, qu’ils ont failli gagner au Stade Français, qu’ils menaient 26 à 0 contre Bègles-Bordeaux à la mi-temps et qu’ils ont perdu par bêtise,…Ils font une saison exceptionnelle, ils vont peut-être se sauver, cela ne tient qu’à eux. La dernière ligne droite va être périlleuse mais j’ai un coup de cœur pour cette équipe qui est absolument incroyable et qui, je le répète, produit un jeu spectaculaire. J’espère, au fond de moi, qu’ils s’en sortiront.
Après, Toulouse survole les débats, même si, sans Dupont, il faudra que Toulouse soit encore plus fort. Ils l’ont prouvé à Toulon le week-end dernier…Cette équipe me semble difficilement jouable dans la mesure où, devant, ils sont en pleine maitrise. Ils sont au-dessus du lot au niveau des avants. Après, on peut penser que Bègles-Bordeaux rivalise vraiment derrière parce qu’ils ont une ligne des ¾ assez spectaculaire, on les connait tous. Voilà, ça va se jouer sur des détails…
Si on peut parler d’outsiders, je mettrais Toulon parce qu’ils ont un effectif, une profondeur de banc, qu’ils sont costauds devant, même s’ils ont eu du mal contre Toulouse où, on l’a vu, ils n’ont pas eu une occasion d’essai. Mais pourquoi pas Toulon, dans de meilleures conditions…Encore une fois, Toulouse fait figure de grand favori, ils sont impressionnants même sans Dupont et Capuozzo donc je mettrais Toulouse au-dessus, évidemment.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement sur scène, en alternance, au théâtre Le Lucernaire, dans la pièce « Le bourgeois gentilhomme ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
C’est une version qui est revisitée mais sans l’être : c’est quand même le texte original de Molière, auquel le metteur en scène Bastien Ossart a rajouté des chansons. Il y a également un petit passage qui rappelle une émission de télé, et qui fait un peu penser au sketch des Inconnus sur la 5, avec des grands intellectuels qui vont parler de la notion du paraitre dans la société. En revanche, même s’il s’agit du texte original, il a été coupé parce que la pièce initiale dure très longtemps.
Il faut savoir qu’à la base, « le Bourgeois Gentilhomme » était basé sur la musique, c’était une commande du roi Louis XVI à Lully. Suite à une visite du roi turc, qui ne s’était pas bien passée, le roi français avait demandé l’organisation d’un gros bal, pour se moquer des turcs. Lully, ne s’en sortant pas dans la création de ce que l’on peut considérer comme une des premières comédies musicales, avait alors demandé l’appui de Molière dans l’écriture. Donc la genèse de cette pièce est vraiment ce mélange de musique et de théâtre dansant !
Quels personnages y interprétez-vous ?
Je joue le maitre d’armes et Nicole, la servante. Le premier est très pédant, autoritaire, il y a notamment une scène où il débat avec trois autres maitres (de danse, de musique, de philosophie), chacun veut faire admettre aux deux autres que son art est le plus important. Nicole, elle, est coquine, mimi, adorable, on a envie de lui faire des gros câlins et, en même temps, elle est facétieuse. C’est un personnage très agréable à jouer !
J’avais vu cette pièce en Avignon… A la base, l’assistance metteuse en scène, Iana Serena, qui a créé le rôle de Nicole dans ce spectacle, est une amie. Elle est d’ailleurs exceptionnelle dans son interprétation, j’ai même toujours des scrupules à donner mes dates, tellement elle est incroyable. Quand elle m’a proposé de faire son alternance, j’étais hyper touchée, c’était une grande preuve de confiance mais j’étais aussi impressionnée car ce n’est pas évident de passer après elle sur ce rôle. C’était un challenge mais cela ne m’empêche pas de m’amuser et d’avoir trouvé, maintenant, mon axe à moi.
Artistiquement, interpréter, dans une même pièce, ces deux rôles bien différents doit être très plaisant…
Oui, c’est vraiment top ! C’est très différent de ce que je fais habituellement, je joue surtout dans des comédies, registre dans lequel s’inscrit aussi cette pièce, mais je n’avais jamais joué dans un classique. Je trouve chouette de toucher à tout !
« Comme on brûle encore », pièce que j’ai jouée en Avignon et avec laquelle j’y retourne cette année, est encore différente. On y évoque les violences faites aux femmes, on est dans un jeu beaucoup plus naturaliste et cinématographique, là, où, dans « Le bourgeois gentilhomme », on est dans le grandiloquent, le baroque. C’est hyper intéressant de se fondre dans ces différents codes et ces différentes formes de jeu. C’est challengeant ! Je pense qu’à la base, j’ai voulu faire ce métier aussi pour cela, on n’y fait jamais la même chose.
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir des spectateurs à la sortie du Lucernaire ?
Les gens sont enchantés par l’univers visuel ! Il y a des perruques très colorées et de magnifiques costumes… C’est un honneur de porter des costumes aussi incroyables.
Il se passe beaucoup de choses dans la pièce, il y a aussi du chant ou encore de la danse donc les retours sont très positifs, les gens ressortent avec des paillettes dans les yeux.
En complément, vous serez à nouveau cet été au festival d’Avignon, avec deux pièces…
Oui c’est une chance ! Il m’est déjà arrivé d’y jouer deux pièces et je suis heureuse de renouveler l’expérience. « Comme on brûle encore », de Macha Orlova, est bouleversante à plein de niveaux. Elle parle des violences faites aux femmes, des gens nous attendent à la sortie, en pleurs, pour nous prendre dans leurs bras et nous remercier d’avoir mis des mots sur certaines choses qu’ils ont pu vivre. Quand on aborde les gens dans la rue pendant le tractage, il arrive que certaines personnes se braquent en nous disant « qu’on a assez parlé de ce sujet », ou « qu’il faut arrêter de se victimiser ». Or, je pense que les partages d’expériences ne sont pas une manière de se positionner en victime.
Cela peut, en revanche, aider des personnes ayant subi des violences (ou les subissant) à reconnaître certains signes, à comprendre qu’elles ne sont pas seules dans leur processus chaotique de guérison (on parle notamment à plusieurs reprises du sentiment de culpabilité, partagé par énormément de femmes qui ont été la cible de violences sexuelles ou physiques, et qui fait parfois rester ces femmes dans des situations où elles sont violentées). Bref, cette pièce n’est pas un lieu où l’on entend « des femmes se plaindre » comme certaines personnes peuvent le craindre, mais un espace de liberté, d’expression et de guérison. D’autant plus qu’elle est riche : il y a du chant, de la danse, des sketchs, des témoignages…
Quoiqu’il en soit, le rapport au public est vraiment incroyable, Et puis, j’adore l’équipe, on est toutes devenues copines, c’est vraiment chouette de se dire qu’on va repartir ensemble !
La deuxième pièce, « Sherlock Holmes contre Arsène Lupin », mise en scène par Pierre Leandri, va être une comédie grandiose ! Elle est très bien écrite, vraiment drôle, mes partenaires de jeu sont formidables. Je ne peux pas encore trop en parler car nous commençons tout juste le travail, mais j’ai vraiment hâte de poursuivre la préparation, la pièce est tellement prometteuse !
Ces deux actualités sont très enthousiasmantes. C’est important d’aller à Avignon avec des pièces que l’on est content de défendre. On tracte toute la journée, il faut donc avoir à cœur de défendre ses spectacles.
Le festival est un moment grisant, c’est le rendez-vous annuel à ne pas louper…
Complètement ! Il y a une effervescence énorme, des gens paradent en costumes à chaque coin de rue, c’est une sorte de folie ! Il faut venir, on se régale, on est hors du temps pendant trois semaines, c’est vraiment top !
A l’image, les téléspectateurs de TMC peuvent vous voir en ce moment dans « Les mystères de l’amour ». Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?
De très chouettes souvenirs ! L’équipe artistique est adorable, vraiment. Tous les comédiens m’ont fait un super accueil, les réalisateurs aussi, ça s’est très bien passé. Je ne demande qu’à y retourner, je serais ravie que Natacha revienne…On verra si Jean-Luc Azoulay est inspiré par mon personnage, ce serait avec plaisir en tout cas !
Ce genre de série est un challenge, on tourne énormément en très peu de temps donc il n’y a pas trop le droit à l’erreur. Il faut être de suite dans le ton…Plus on est efficace, mieux c’est ! Donc la préparation est primordiale. En tout cas, je me suis bien amusée, j’ai beaucoup aimé mes partenaires et c’était un bonheur de tourner avec Patrick !
Pour terminer, quelles sont vos envies pour la suite de votre parcours artistique ?
Je fais beaucoup de théâtre, je suis très heureuse, j’adore cela et, là, j’ai eu beaucoup de tournages en très peu de temps, entre « Orig’ami » et « Les mystères de l’amour ». Cela m’a fait du bien de renouer avec la caméra, je me suis rendue compte que c’était aussi un jeu qui me plaisait beaucoup et que, si je pouvais tourner un peu plus à l’avenir, ce serait du bonheur. J’aimerais écrire aussi, j’ai d’ailleurs un projet en ce sens pour le théâtre, dans lequel il me plairait de pouvoir jouer.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
La saison de « Koh Lanta – La revanche des 4 terres » est actuellement diffusée chaque mardi soir sur TF1. Justement, les images ravivent-elles en vous certains souvenirs et certaines émotions vécus sur place quelques mois en arrière ?
Forcément, en revoyant les épisodes, on se rappelle de ce que l’on a vécu, ça ramène des souvenirs et des images. C’est cela qui est plaisant ! C’est sûr que ça ravive des émotions qui sont un peu diverses : de la joie mais aussi, cette semaine, de la peine !
Si l’on en revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incité à candidater ?
C’est un rêve de gamin, tout simplement ! J’ai tout de suite accroché au programme : la nature, le dépaysement, le dépassement de soi,…Du coup, j’ai tenté ma chance.
Le début d’aventure a été riche en rebondissements. Comment aviez-vous réagi en comprenant l’existence de 4 tribus, représentant les 4 grandes régions de France ?
C’était un plaisir, franchement, cette « revanche des 4 terres », sachant que j’avais adoré la première édition, avec des personnes hautes en couleurs. Du coup, une revanche comme cela est une édition que l’on connaissait donc un grand plaisir, un grand kif !
Parmi les autres surprises, on peut penser à l’existence de l’ile de l’exil, au cadre très rude. Sans doute que c’était incitatif à ne pas finir derniers …
C’est sûr que l’ile de l’exil faisait peur mais, bon, on ne l’a pas connue.
Les précédents épisodes avaient montré la fin des 4 équipes d’origine et le regroupement sous les couleurs traditionnelles jaune et rouge. Comment avez-vous appréhendé votre rôle de capitaine ?
C’était un honneur, franchement, d’être capitaine ! C’était un pur plaisir, vraiment ! C’est symbolique d’être capitaine à « Koh Lanta », il n’y en a pas beaucoup par saison, il n’y en a que deux.
Ce mardi a eu lieu la tant attendue réunification des deux tribus et la réunion des ambassadeurs. Comment les avez-vous vécues ?
Comme je le dis à l’écran, vraiment, je plane parce que j’ai un collier, je me sens vraiment tranquille, je me sens en sécurité. Après, il y a Louise qui y va, elle nous représente. Depuis le premier jour, je lui fais entière confiance donc je me dis que c’est une question de formalité, que c’est une étape de turbulence à passer mais qu’une fois qu’elle est passée, hop, on va lâcher les chevaux en individuel. Mais bon, ça ne s’est pas passé comme prévu, on est à « Koh Lanta », tout peut arriver au final…Je me voile un peu la face et j’en paie les frais au final. Ça fait mal au cœur de revoir cela, c’est sûr…Mais bon, on est à « Koh Lanta », c’est le jeu, on ne peut pas arriver à tout appréhender, malheureusement….Mardi soir, j’en ai fait les frais !
Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure à l’autre bout du monde ?
La vie au début, avec les verts ! J’ai vraiment bien sympathisé, c’était court mais super chouette, avec Christian. On a testé des expériences vraiment incroyables, à manger des vers et des choses insoupçonnées, qu’on ne mangerait jamais dans la vraie vie. C’était une expérience forte ! Surtout, après, mon souvenir propre à moi est ma victoire à la première épreuve individuelle. C’est tout un symbole : premier jeu individuel, première victoire, je me suis senti bien, je me suis donné par rapport aux autres, je savais que j’avais le niveau.
A l’inverse, au quotidien, qu’est-ce qui aura été plus compliqué à appréhender ou à supporter ?
La vie en communauté h 24, je pense. Le problème, quand on perd, quand on enchaine les défaites, est que la vie en communauté devient pesante. Après, la difficulté aussi de la fin, de la fatigue,…Tous ces facteurs additionnés rendent l’aventure compliquée mais ça la rend quand même belle aussi, dure mais belle. C’est la difficulté qui rend le jeu paradoxalement beau. Si « Koh Lanta » était facile, ce ne serait pas aussi beau !
Sur le camp, aviez-vous l’habitude de faire certaines tâches plus particulièrement ?
Ce que j’adorais faire, c’était aller explorer la forêt et ramener la nourriture qui vient de la forêt. Je ne suis pas à l’aise dans l’eau donc je me suis rattrapé en explorant la forêt. J’adore, je passe beaucoup de temps dans les forêts vosgiennes donc, là, j’avais envie d’explorer un peu les forêts des Philippines. Donc cela était un pur bonheur !
Pour terminer, votre sac est-il déjà prêt pour repartir à l’aventure si jamais l’opportunité se présentait ?
Je vis l’instant présent ! J’ai savouré la fin de mon aventure et je vais savourer la suite de l’aventure de tous les autres aventuriers. Je suis dans l’instant présent, je ne veux pas me projeter. Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas quelqu’un qui va se projeter sur le moyen / long terme, je savoure l’instant présent…Après, j’adore partir toujours en vadrouille, partir en voyage vers l’inconnu,…Donc, voilà, ce sera le destin ! Mais je savoure le moment présent, c’est ma réponse.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver régulièrement sur les antennes de RMC à l’analyse des rencontres de rugby. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, effectivement, c’est toujours un plaisir ! D’abord, il y a une bonne ambiance à RMC, donc c’est toujours un plaisir de retrouver les copains. D’autre part, c’est un plaisir aussi de pouvoir parler de ma passion qu’est le rugby sur les antennes de RMC. On diffuse ce que l’on aime le plus, c’est-à-dire le rugby, pour le plus grand nombre d’auditeurs, c’est toujours un plaisir de faire connaitre ce sport, de le faire aimer. C’est un peu notre mission quand on est consultant…C’est vrai que c’est un plaisir, sur les ondes de RMC, de pouvoir échanger et de parler rugby, effectivement.
Ce doit certainement être plaisant de partager aux auditeurs votre expérience du haut niveau et votre regard sur les rencontres ?
C’est exactement ça : je partage mes connaissances rugby et mon vécu rugby au plus grand nombre d’auditeurs, je fais aussi transpirer ma passion aux autres personnes donc, effectivement, le challenge est celui-ci et j’y prends beaucoup de plaisir.
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs de la radio ?
On parle rarement de moi, on parle plus des matchs en fait, de ce qui se passe sur les terrains. C’est plus cela l’idée…Les gens que je connais me disent m’avoir entendu commenter les matchs, parler des matchs et que c’est un plaisir d’avoir mon avis sur ces différentes rencontres. Après, ce sont toujours des retours positifs parce que j’imagine que ceux qui n’aiment pas m’écouter ne vont pas m’appeler pour me le dire…
Ces analyses sont complémentaires des commentaires de matchs internationaux que vous faites sur France Télévisions…
Exactement, la télévision vient compléter, effectivement, ce que je fais déjà à la radio, notamment avec le tournoi des 6 nations sur France Télévisions. C’est le même plaisir partagé envers les téléspectateurs parce que la mission est toujours un peu la même, à savoir partager ma passion et être le plus précis possible, notamment pour les connaisseurs de rugby mais aussi de savoir utiliser les bons mots pour les gens qui connaissent moins le rugby, afin d’ouvrir ce sport au plus grand nombre, notamment à ceux, peut-être, qui le découvrent, qui sont novices, qui ont envie de s’y intéresser et qui n’ont peut-être pas toutes les subtilités. Il y a donc aussi ce message à faire passer, de façon simple, à bien expliquer ce qu’est le rugby, à la fois techniquement mais aussi sur ces valeurs.
A la radio, c’est surtout la voix qui permet de porter les émotions alors qu’à la télévision, l’image joue un grand rôle également…
Tout à fait ! La voix porte beaucoup plus en radio, les messages sont différents, évidemment. J’y prends le même plaisir mais c’est vraiment un exercice très différent puisque l’image permet déjà aux téléspectateurs de voir le match donc c’est plus un accompagnement que de l’explication de ce qui se passe réellement sur le terrain.
Dans les deux cas, une préparation en amont de l’antenne est certainement nécessaire mais ce qui se passe en live reste prépondérant…
Bien sûr qu’il y a un travail préparatoire, que ce soit pour la télé ou pour la radio. Il faut savoir de quoi on parle donc, effectivement, avant les matchs, j’analyse les équipes. Quand c’est sur France Télévisions, généralement c’est un seul match donc j’analyse les forces et les faiblesses des deux équipes, leur palmarès, où elles en sont dans le tournoi. Il y a toute une analyse autour des joueurs et des équipes…A la radio, comme c’est souvent le multiplex que j’anime, là, je fais la même chose mais sur quatre matchs. Donc j’ai huit équipes à analyser, sur lesquelles je dois savoir quels sont les nouveautés, les points forts, les points faibles, les blessé et où elles en sont dans le Top 14. Donc, effectivement, oui, il y a un travail préparatoire à chaque fois avant l’antenne !
Plus personnellement, quel regard portez-vous sur la saison de Top 14 en cours ?
C’est encore un Top 14 incroyable, avec beaucoup de suspense ! Les équipes sont très proches les unes des autres. Trois équipes se dégagent sur le haut du tableau, qui sont Toulouse, Bordeaux et Toulon. Après, il y a énormément d’équipes qui vont lutter pour se qualifier dans les six premiers et puis, en bas de classement, il y a une lutte incroyable entre Vannes, Perpignan, le Stade Français et le Racing. Il y a beaucoup de clubs qui ne sont pas sortis d’affaire non plus…Le championnat est très très serré, d’un week-end à l’autre le classement change et c’est tout l’attrait, justement, de ce championnat resserré. Cela amène une dramaturgie qui est incroyable et j’imagine que ça va durer jusqu’à la dernière journée de ce Top 14.
En complément, vous êtes très impliqué aussi dans l’organisation de l’Eden Park WateRugby…
Effectivement, c’est mon évènement, c’est mon bébé ! C’est quelque chose que j’ai construit il y a sept ans maintenant. C’est un évènement à Toulouse, du 3 au 6 juillet cette année, ça me prend beaucoup de temps aussi et beaucoup d’énergie mais quel plaisir de regrouper tous les passionnés de rugby, pendant quatre jours à Toulouse. Que ce soient les fans mais aussi les joueurs et joueuses de tous niveaux, puisqu’il y a un tournoi étudiants, un tournoi des entreprises, un tournoi amateur, un tournoi de rugby fauteuil, du rugby féminin de haut niveau et les anciennes légendes internationales. C’est un évènement très complet pour tous les passionnés de rugby ! Je prends beaucoup de plaisir, justement, à donner ce rendez-vous, à chaque fois, aux nombreux fans de rugby parce que c’est le regroupement des copains mais aussi de tous les gens qui aiment le rugby.
…et dans l’association RFF, dont vous êtes l’un des vice-présidents…
Exactement ! C’est un autre coup de cœur, effectivement ! Je suis vice –président de l’association Rugby French Flair, c’est une association qui œuvre pour les enfants dans des situations d’extrême pauvreté, au Sénégal, à Madagascar ou encore en Colombie. Il n’y a pas longtemps, j’étais aussi au Vietnam. On lève des fonds tout au long de l’année, avec pas mal d’anciens joueurs, pour aller aider les enfants via des projets humanitaires. Ce peut être dans des écoles, des orphelinats, des dispensaires, des associations de quartier,…Ce sont des gamins qui ont du mal à vivre au jour le jour, à manger, à s’habiller donc on les aide sur la nutrition, sur l’éducation et sur la santé. C’est quelque chose qui me tient à cœur parce que, quand on a ces échanges-là avec les enfants et qu’on sent qu’on leur fait du bien, on se sent tellement utile qu’on continue bien sûr parce qu’on n’a pas envie de les lâcher. C’est quelque chose d’important humainement, ce sont des moments où je me sens très très utile socialement, cela me fait du bien !
En conclusion, cet agenda déjà bien rempli vous permet-il de travailler sur d’autres projets encore ?
Pas en ce moment…L’idée est d’essayer de développer le WateRugby un peu ailleurs aussi, ce serait sympa qu’il y ait plusieurs dates. Mais bon, tous ces engagements-là me prennent quand même beaucoup de temps, entre mes rôles de consultant, mon évènement, quelques évènements privés aussi que je fais pour des sociétés et l’association. Tout cela me prend beaucoup de temps et j’essaie aussi de dégager un peu de temps pour ma famille parce que c’est important également. J’ai une belle famille et je veux vivre des moments avec elle parce que ça fait partie des choses importantes de la vie.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Les auditeurs de Sud Radio peuvent vous retrouver chaque jour à partir de 17h dans « Les vraies voix », aux côtés de Cécile de Ménibus. On imagine certainement la joie quotidienne que cela doit être pour vous ?
Surtout pour moi qui suis devenu animateur radio sur le tard…J’avais commencé au travers de remplacements et en étant chroniqueur : cela ne s’invente pas, j’avais fait ma première sur cette antenne le 29 février 2016 et, à priori, j’avais dû faire mes preuves car je suis vraiment rentré dans la grille des programmes à 50 ans et 12 jours, pour être précis. C’est le 25 août 2016 que j’ai appris que j’étais dans la grille de Sud Radio pour la nouvelle saison !
C’est sûr que ce n’est que du bonheur ! Faire de la radio quand on a fait, comme moi, des années de commercial en France, à l’export, en étant tout le temps dans la voiture ou dans l’avion, me change complètement…Il y a une très bonne ambiance à Sud Radio, c’est très familial. A 17h, on anime en duo avec Cécile de Ménibus, que vous avez interviewé il n’y a pas très longtemps, qui a eu des propos très gentils sur votre serviteur et je lui rends tous les compliments, bien évidemment. Aujourd’hui, je ne fais plus un boulot, je vis de ma passion, ce n’est pas du tout la même chose !
J’aime bien faire cette comparaison : un footballeur professionnel mange chaque jour des heures d’entrainement, qui sont dures, où il faut se faire mal, devant peu de monde en plus et il a le bonheur de jouer un à deux soirs par semaine, devant 20 000 à 60 000 personnes. C’est pareil pour nous, il y a beaucoup de travail de préparation pour les trois heures d’antenne mais, à 17h, en entrant en studio et en entendant le jingle de l’émission, c’est le petit moment magique ! C’est un peu comme le décollage de la fusée Ariane à Kourou, au moment d’entendre le fameux « 5,4,3,2,unité, feu ! »…
Le slogan de Sud Radio est « Parlons vrai ». Votre émission s’y inscrit pleinement…
On est totalement dans le parlons vrai ! De toute façon, les français n’en peuvent plus du politiquement correct ni de la langue de bois. Je pense que c’est une réalité…Nous décrivons les choses comme on les voit et comme elles sont, et non pas comme on aimerait qu’elles soient…Cela s’appelle un tacle les deux pieds décollés du sol envers la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte !
On est dans le vrai, je pense que c’est pour cela que les gens nous aiment bien. Surtout, je crois qu’on a un lien très fort avec les auditeurs. D’ailleurs, c’est amusant, on est souvent reconnus à notre voix…Cécile a un physique de télé, elle fait de la télé et de la radio, j’ai un physique de radio et je fais surtout de la radio – ceci explique peut-être cela d’ailleursJ. De plus en plus souvent, les gens, au restaurant, se tournent vers moi pour me demander si c’est bien moi qu’ils entendent à la radio. Je dois bien reconnaitre que ça fait plaisir !
Tout au long de la semaine, se succèdent à votre antenne plusieurs intervenants pour enrichir le débat et aller plus loin dans les analyses…
C’est ça ! On a un groupe de débatteurs très éclectiques, qui parlent vrai, qui ne sont pas dans le politiquement correct, une fois de plus. Ce qui est bien, c’est qu’ils sont rarement d’accord entre eux mais qu’en général, ils s’entendent super bien. C’est quand même, probablement, le plus important !
On n’a aucun sujet tabou…on peut parler notamment de la légalisation de l’euthanasie, du suicide assisté, … Parfois, certains sujets sont durs mais c’est une émission où on est sérieux sans jamais se prendre au sérieux. Donc on parle d’actu mais il y a beaucoup de moments où on rit, comme pendant le « Qui c’est qui qui l’a dit ? », notre quizz d’actu, où on s’amuse beaucoup. On essaie, en tout cas, toujours d’être légers, à cet horaire-là…
Dans mon ancienne vie professionnelle, j’ai écouté la radio pendant des années dans ma voiture et, finalement, je me dis que c’est là que j’ai fait ma formation. J’ai écouté des gens que j’adorais et qui m’ont fait comprendre, sans que je ne prenne de cours, comment faire de la radio. Le matin, j’adorais le regretté Pierre Bouteiller sur France Inter, évidemment « Les grosses têtes » avec Philippe Bouvard, un programme incontournable, sans oublier Christophe Hondelatte ou encore, sur Sud Radio, Daniel Herrero, qui était déjà là. Tous ces gens-là, quelque part, m'ont donné envie de faire de la radio et m’ont fait ma formation à distance.
La proximité avec les auditeurs des quatre coins de la France est renforcée avec les différentes interventions qui leur sont offertes à l’antenne…
Un moment m’a marqué, en 2017, à mon premier salon de l’agriculture : alors que je faisais le 9h-12h, un lotois, à l’accent donc du sud-ouest, est venu me voir pour me demander si j’étais bien Philippe David. Lorsque je lui ai répondu positivement, il m’a dit se régaler à m’écouter tous les jours sur son tracteur, dans le Lot. Qu’y a-t-il, en fait, de plus touchant que cela ? Cela m’a scotché, je n’oublierai jamais ce moment !
On a un lien très fort avec les auditeurs, on le voit bien avec Cécile quand on délocalise l’émission. Les gens nous expliquent aimer nous écouter en rentrant du boulot, cela fait chaud au cœur. Ils ont eu tout un tas de problèmes à gérer toute la journée au boulot, entre le client qui ne paie pas, celui qui vous a planté un rendez-vous, celui qui n’a pas passé sa commande, celui qui s’est trompé dans les prix…donc ils ont besoin de légèreté, tout en écoutant l’actualité.
D’ailleurs, en parlant de légèreté, il n’est pas rare que Cécile et vous vous taquiniez gentiment à l’antenne…
Avec Cécile, on a commencé à travailler ensemble à la fin de l’été 2022. Avant cela, je faisais l’émission seul donc il a fallu que l’on prenne nos marques et que l’on apprenne à se connaitre. Passer d’une émission en solo à une émission en duo est toujours compliqué…mais, quand on connait Cécile, elle est tout le contraire de ce que certaines personnes peuvent imaginer. Elle est une énorme bosseuse : elle qui ne boit pas une goutte d’alcool, si je faisais une métaphore anglophone, je dirais que c’est une « workaholique ». On a appris à se connaitre, Cécile est quelqu’un que j’aime énormément, elle est une très grande professionnelle.
Je pense que l’on est très complémentaires, on est bienveillants tous les deux, on se chambre énormément, même si elle me chambre plus que je ne la chambre… J. Moi qui adore faire des calembours, elle aime me tailler quand je fais des mauvais jeux de mots, faisant aussi réagir les vraies voix autour de la table, ce qui est très sympa. Il n’y a pas d’égo, c’est ce qui est bien ! Les gens me disent ressentir un duo vraiment très soudé.
Entre 19h et 20h, l’émission se prolonge, avec des thématiques plus ciblées encore…
Le lundi, je fais « Les vraies voix citoyennes » tout seul. Le mardi, Cécile fait « Les vraies voix de l’emploi » avant que je ne reprenne l’antenne avec « Les vraies voix du foot ». On rigole aussi beaucoup dans cette émission, avec Guy Carlier et Emmanuel Galasso, on parle foot, ça tacle les deux pieds décollés du sol mais jamais par derrièreJ. Le mercredi, avec Cécile, on a, ensemble, « Les vraies voix responsables », où on parle un peu de tout. Récemment, on a notamment évoqué les mécanismes de blanchiment de l’argent de la drogue, c’était passionnant. Le jeudi, nous animons « Les vraies voix qui font rouler la France ». Cécile est très éclectique elle aussi, on peut tout faire à nous deux…D’autant plus que tous les deux aimons tout : l’agriculture, l’industrie, …et les gens.
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure sur Sud Radio ?
Qu’elle dure le plus longtemps possible, toujours dans les mêmes conditions, avec un beau duo et une belle équipe !