Le guerrier enfant / Théâtre Montmartre Galabru : Interview croisée avec Marianna Hamon et Anaïs Spinelli Herry !
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Bonjour Marianna, bonjour Anaïs,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement sur scène, chaque mercredi soir, au théâtre Montmartre Galabru, dans la pièce « Le guerrier enfant ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Marianna : Oui ! Pour ma part, c’est la première fois que je vais jouer une pièce de théâtre sur plusieurs dates donc je le prends aussi comme une opportunité d’avoir une vitrine qui pourrait m’amener de futurs projets. Je suis assez fière que ce soit cette pièce de théâtre, aux textes intéressants, avec des décors, des costumes, des belles musiques,…Je suis heureuse de ce projet !
Anaïs : Je suis, moi aussi, ravie. J’ai terminé mon école en 2020, et à cause de la période Covid, j’ai dû commencer par le cinéma et même si je suis formée aux deux, là, c’est la première fois depuis 4 ans que je vais jouer sur scène devant un public. Ça ramène donc une saveur particulière et de l'excitation…J’aime l’énergie du public, je trouve qu’il y a quelque chose d’incroyable sur scène. Comme le dit Marianna, la pièce est vraiment magnifique, tant dans les décors que les costumes et les musiques. Ce ne sont que des créations spécialement imaginées pour la pièce en plus, c’est un bonheur de jouer dans ce contexte là avec toutes ces petites mains, métiers et artisanats. Le texte est également très joli, un peu à la Shakespeare comme j’aime le dire….C’est pour cela que j’ai dit oui à Lou, que j’ai senti passionné. Il m’a embarqué dans son univers…
En plus, j’ai deux personnages qui sont très différents donc très intéressants et complexes à travailler et à jouer. Le TMG est vraiment chouette, on y a senti de bonnes énergies dès la première fois. C’était comme un rêve pour Lou de pouvoir présenter ce spectacle là-bas, après un an et demi de travail sur le projet.
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Plus concrètement, avec vos mots, comment présenteriez-vous cette pièce ?
Anaïs : Souvent, quand je présente la pièce à des personnes que je rencontre ou à des amis, je leur dis que c’est une pièce autobiographique : c’est l’histoire d’un homme qui part sur les traces de son père et à la quête du calice de la paix et qui, sur son chemin, va rencontrer différentes personnes. Que ce soient des entités ou encore des êtres fantastiques. C’est une pièce épique, comme l’a qualifiée le théâtre. On va suivre cet homme dans ses aventures et il va se passer pas mal de choses inattendues…
Marianna : J’ajoute que, au fur et à mesure de ses aventures, il y a aussi une remise en question de son identité et, un peu, de ses quêtes existentielles : emprunte-t-il le bon chemin pour arriver à la paix ? Ce cheminement de remise en question est intéressant au fur et à mesure de la pièce…
Anaïs : C’est vrai que c’est chouette d’avoir ces pensées et cheminement intérieurs. Il y a aussi beaucoup de questionnements qui touchent tout le monde, les petits comme les grands : c’est vraiment ouvert à tout le monde et tout public.
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Un mot, peut-être, chacune sur votre ou vos personnage(s) ?
Marianna : Mon personnage est l’entité, il n’a pas vraiment de dénomination précise d’ailleurs. C’est un personnage qui est difficile à expliquer : la pièce est médiévale mais mon personnage n’a pas forcément un look qui l’est aussi parce qu’il est hors du temps. Elle peut être partout dans le temps et dans l’espace, c’est un personnage omniscient. Elle est mystérieuse, et est clairement l’antagoniste de la pièce, mais on n’est pas non plus sur quelque chose de manichéen, c’est beaucoup plus subtile que cela.
Je trouve que mon personnage passe par différentes phases très intéressantes, on le voit donc à plusieurs reprises dans le parcours de Lloyd, le personnage principal.
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Anaïs : Pour ma part, dans l’ordre, je joue d’abord Diane, une guerrière qui va rencontrer Lloyd. Pour elle, le plus important, c’est sa patrie, son dieu et son roi. Il n’y a rien d’autre qui compte. Elle le dit beaucoup d’ailleurs (rigole). Elle n’est jamais tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, ne voyant rien d’autre que son armée, son roi et ses yeux. C’est une grande chevaleresse, elle doit s’imposer en tant que femme dans un milieu d’hommes. Elle a tout plein de subtilités intéressantes, entre la force, la détermination, le courage et le fait, à un moment, de se montrer plus vulnérable, de “baisser un peu les armes” dans un sens…
Le deuxième personnage que j'interprète est l’Esprit de la nature et apparaît dans le dernier acte. Avec un côté beaucoup plus posé et sage, elle a un peu ce rôle de psychologue ou de maman bienveillante qui rappelle les choses essentielles de la vie et dédramatise, rassure, cherche le bon côté des choses pour retrouver la confiance en soi. C’est un peu une suspension dans la pièce : après tout plein de combats, de quêtes, d’aventures, de recherche, de désespoir, tout d’un coup on arrive dans un univers qui nous ramène au moment présent et nous permet de respirer un peu…elle va être la guide presque spirituelle de Lloyd en lui posant des questions sur l’amour et sur la réflexion de soi-même.
Ces personnages vous permettent ainsi des palettes de jeu larges et variées…
Marianna : Oui ! En plus, on a la chance d’être les premières d’une création, on peut donc travailler et apprivoiser ces personnages. En un an de répétitions, la pièce a beaucoup évolué, on a apporté différentes couches. On a donné du relief à nos personnages, cela donne des moments de sourire et d’autres d’intense émotion. Les gens vont apprécier de se faire embarquer dans tout un tas de sentiments.
Anaïs : C’est chouette pour moi de travailler deux personnages totalement différents. Je me rends compte que le fait de répéter régulièrement me sert dans mes castings et dans mes rôles, j’ai l’impression que ce processus m’aide beaucoup dans ma vie artistique. Et oui, il y a une vraie large palette de jeu dans ce spectacle, ce n’est pas tout noir tout blanc, on a travaillé les enjeux et les couleurs. On a travaillé les subtilités de la vie pour que ce ne soit pas quelque chose d’uniforme et que ça parle aux gens car après tout, le comédien sert à refléter et à parler aux spectateurs à travers la pièce ou le projet, c’est aussi pour ça que je fais ce métier : je veux que les personnes qui regardent se sentent bien, se rassurent et se disent “ah mais moi aussi j’ai vécu ça, je ne suis pas tout seul”…
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Marianna : C’est le projet de Lou, il a écrit la pièce et, la confiance s’installant, il nous a laissé apporter notre regard et nos intentions. Il faut avoir l’humilité de l’accepter et de laisser son projet être trituré. On touche à son “bébé” mais c’est dans l’intérêt du spectacle….
Anaïs : On a toutes eu notre mot à dire, il nous a toutes écoutées. On est les premières de sa création et on apporte toutes notre touche pour desservir au mieux son “bébé” qui est Le Guerrier Enfant et qui rend hommage à son père…on se sent vraiment incluses. Cela me fait plaisir de donner mon avis et mon ressenti et de me sentir écoutée, prise en compte.
La pièce se joue chaque mercredi soir, laissant une semaine d’intervalle d’une représentation à la suivante…
Marianna : Je pense que c’est mieux, justement, qu’il n’y ait qu’une représentation par semaine, cela va certainement nous permettre de retravailler tranquillement entre deux dates. On peut être surpris notamment de certaines réactions du public… Cela permet aussi de laisser le temps au bouche à oreille de se faire !
Anaïs : C’est pour le coup un vrai exercice. D’autant plus que les réactions du public sont chaque fois différentes…Le nombre de personnes peut aussi jouer sur l’ambiance. Sur scène, c’est vrai que l’on est à l’écoute du public, il nous porte. Ces dix premières semaines de représentation vont être incroyables en ce sens…
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Du coup, que peut-on vous souhaiter pour toutes ces représentations ?
Marianna : Des salles pleines !
Anaïs : Que ce projet grandisse : on sait qu’il n’est pas fini, on va en fait grandir avec lui. C’est aussi un bel exercice…
Marianna : Lou a aussi dans l’idée, plus tard, de faire d’autres créations autour de cet univers. Donc si ce projet-là fonctionne bien, cela lui permettra aussi de faire fleurir ses idées…
Anaïs : Si ça prend bien, un autre bébé naîtra peut-être…
Marianna : L’entente est réelle entre nous : on a fait cet été une résidence tous ensemble, entre travail et détente, ce qui a renforcé notre cohésion. Cela aide à la communication entre nous !
Anaïs : Une autre étape serait de faire Avignon l’année prochaine, on attend des réponses de théâtres. D’ici là, on espère avoir du monde à Paris, pour partager ces réflexions sur toutes ces choses de la vie…
Merci à toutes les deux pour vos réponses !