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Hélène Degy évoque sa nouvelle pièce, actuellement à l'affiche à la Comédie Bastille !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Hélène,

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous êtes actuellement sur scène, à la Comédie Bastille, dans la pièce « La grande musique ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, tout à fait ! C’était une belle surprise, on ne pensait pas que ça démarrerait aussi vite après Avignon. Après deux éditions du festival, cette programmation s’est faite un peu soudainement. J’avais la chance d’être disponible à ce moment-là et c’est toujours très plaisant quand un spectacle continue à vivre. C’est une pièce que j’adore ! De pouvoir la jouer à Paris avant de partir en tournée est génial, c’est un texte vraiment que je trouve très puissant et qui résonne beaucoup. Ça fait partie de ce genre de spectacles que je pourrais jouer tout le temps, sans me lasser. Ça vient puiser réellement dans plein de résonances différentes, suivant les soirs et ce que l’on a fait dans la journée. On y parle de psycho-généalogie transgénérationelle, c’est un sujet ultra universel.

Justement, concrètement parlant, avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est comment les maux se transmettent d’une génération à l’autre de façon pas forcément toujours consciente. Là, il s’avère que c’est le cas physiquement, c’est-à-dire que toutes les femmes de la famille, à un moment donné, vont se retrouver sans l’usage de leurs jambes, dans un temps plus ou moins court. Suivant les générations, certaines ont étouffé l’histoire, d’autres ont cherché à comprendre et d’autres encore préfèrent ne pas regarder en arrière pour mieux avancer. Voilà, tout est entendable, rien n’est tout noir ni tout blanc, ça met en exergue toutes les questions que l’on peut se poser. C’est profondément humain, chaque personnage est vraiment bien développé, chacun aborde un point de vue et une thématique autour de la grande thématique de la psycho-généalogie, du coup ça donne tout un florilège de questionnements.

 

 

Comment caractériseriez-vous vos personnages ?

Je joue la jeune femme à qui ça arrive dans le présent, qui va chercher à comprendre et qui va découvrir des choses. Ainsi que l’arrière-grand-mère, une prostituée dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale.

Leur façon de parler n’est pas la même et ces personnages ne sont pas dans la même problématique ni dans le même présent, ni encore dans le même contexte. Il y a donc plein de choses différentes à jouer ! Dans le passage contemporain, c’est une taiseuse qui a fait de grandes études, qui est écrivaine sur, justement, cette période de la Shoah. L’arrière-grand-mère est un personnage assez mystérieux, il n’y a pas toutes les réponses, ce sont comme des bulles d’apparition du passé, traitées avec beaucoup de légèreté, avec des références à la Chaplin.

Au moment de vous approprier ces deux personnages, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ? Peut-être même vous étiez-vous plongée dans certains documents ?

Oui ! Sur les camps de concentration et les bordels qu’il y avait, on peut se documenter assez facilement quand on est au courant, certains auteurs s’y étant penchés. Concernant, d’une manière plus générale, la psycho-généalogie, j’ai lu des choses, j’ai vu des documentaires, notamment « Les rivières » de Mai Hua, que je conseille à plein de gens. C’était, pour le coup, une vraie source d’inspiration, en lien avec quelqu’un qui part à la recherche de ses ancêtres et qui va découvrir des tas d’éléments. Ce chemin-là a vocation aussi à dénouer quelque chose chez cette personne, un peu comme une libération. C’est très très beau, ça réunit plein de générations.

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public sur ce spectacle ?

Comme ça parle de choses très intimes, je perçois surtout que les gens sont touchés. J’ai vu des personnes fondre en larmes parce que ça a résonné en elles. Des sensations d’émotion circulent et chacun en fait son analyse personnelle.

Après ces premières dates parisiennes, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette aventure ?

Que le public soit toujours au rendez-vous, que ce soit complet quelques semaines en avanceJ. Que l’on continue à grandir à travers ce spectacle, avant d’avoir une belle tournée ensuite.

 

 

En complément, quels sont vos autres projets en cours ?

Le fait d’avoir déjà joué ce spectacle me permet, en journée, de poursuivre mes autres projets, avant d’aller jouer en soirée. Je peux ainsi continuer à préparer un seule-en-scène et tourner d’autres petites choses. En tout cas, je suis ravie de participer à ce spectacle, avec, en plus, des comédiens différents selon les alternances. C’est vraiment très riche de rencontrer tant de personnes aussi talentueuses et gentilles. Ça ne fait qu’enrichir mon jeu de comédienne et mes personnages par conséquent. A noter d’ailleurs que les horaires ne sont pas les mêmes selon les jours de la semaine !

Merci, Hélène, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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France 2 / Vortex : Anaïs Parello revient sur cette belle expérience télévisuelle !

Publié le par Julian STOCKY

@ Robert Kolevski

 

Bonjour Anaïs,

Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Nous avons pu vous retrouver récemment, sur France 2, dans la mini-série « Vortex ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir que cela a été pour vous de participer à cette belle aventure ?

J’étais ravie. J’ai eu des partenaires gentils et talentueux, c’était un beau tournage ! J’ai beaucoup aimé mes scènes, elles étaient toutes empreintes d'émotions fortes, et je trouve ça très agréable à jouer. Oui, j'y ai vraiment pris beaucoup de plaisir.

Le contenu est original, d’autant plus en prime-time sur le service public. Ce doit être une fierté d’autant plus grande pour vous ?

Oui, c’est très agréable. J’aime beaucoup la science-fiction, c'est cela qui m’avait attirée quand on m'a proposé le projet. Ça change du polar habituel. Il y a certes une enquête à résoudre mais le pont entre 1998 et 2025 me plaît beaucoup. C’était très cool, je suis très fière d’y avoir participé.

 

 

Vous y interprétez le rôle de Juliette, fille du personnage de Tomer Sisley. Avec vos mots, comment la caractériseriez-vous ? Quel regard portez-vous sur elle ?

Je dirais que c’est quelqu’un de très responsable. Elle est gynécologue, elle aime prendre soin des gens et en particulier de son père. Elle prend très à cœur le fait de bien veiller sur lui, de faire en sorte qu’il aille bien. Ils ont un lien fort.

Elle est très intelligente, elle a envie d'être utile, elle y met vraiment un point d’honneur. C’est un personnage très déterminé, souvent dur, ce qui était un peu compliqué pour moi, qui suis quelqu'un de très souriant. D'ailleurs sur le tournage, la principale indication de jeu pour moi, de la part du réalisateur, était de ne pas sourire.

J'ai beaucoup aimé interpréter ce personnage.

Justement, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration pour son appropriation ?

Non, pas forcément. En général, je m’inspire des gens qui m’entourent. Je pense à telle copine, ou telle personne, même rencontrée brièvement, en fonction de l'énergie qu'elles dégagent, et je l'applique au personnage.

Là, en l’occurrence, je me suis pas mal reconnue en elle, même si Juliette est plus dure que moi. Elle est écorchée, peut-être plus prudente… Elle ne se dévoile pas à n’importe qui.

 

@ Robert Kolevski

 

Quels principaux retours du public avez-vous pu avoir sur la série et sur votre personnage ?

J’ai eu plein de retours très sympas. J’ai l’impression que c’est la première fois que je joue dans quelque chose qui touche  autant de monde, de pleins de milieux différents. J'ai reçu beaucoup de messages. Même de membres de ma famille que je n’avais pas vus depuis longtemps. Bon, évidemment, mes plus grands fans restent mes parents☺.

Ce dont on me parle le plus, c’est une scène très courte où je fume des joints dans ma chambre. Haha.

Et la scène de la rencontre avec ma maman. C’était ma scène de casting, que j'avais déjà adoré passer avec Camille Claris. On avait hâte de la tourner pour de vrai, on l’attendait beaucoup, et on l’appréhendait aussi un peu, enfin moi en tout cas, parce que je trouvais la scène vraiment jolie et je ne voulais pas la trahir. C'est une des dernières qu'on a tournées. C’était très émouvant et tellement agréable à jouer !

Beaucoup de gens me disent que cette scène les a émus. Tant mieux !

 

@ Jordan Retard

 

En tout cas, on vous imagine très heureuse du rendu final ?

Oui, je suis très impressionnée. Comme on a beaucoup tourné en studio, notamment devant un écran géant incurvé sur lequel était projetée la plage, j'étais curieuse de voir ce que ça donnerait. Le résultat est beau, tout le monde a fait un travail formidable, et les acteurs sont super.

J’ai une assez mauvaise mémoire sur le long terme, du coup j’avais oublié pas mal de choses, notamment qui était l’assassin. Donc j’ai eu la chance de tout redécouvrir avec plaisir lors de la diffusion. Je me suis vraiment laissée porter.

Cette expérience de science-fiction vous a-t-elle donné l’envie de renouveler l’expérience dans ce genre ?

Ah oui, complètement ! C’est un genre que j’aime beaucoup. Il me plaisait déjà avant et tourner dans cette série m’a confortée dans mes goûts.

Au moment du tournage, vous participiez simultanément à d’autres projets, presque aux quatre coins de la France. Même si le rythme a dû être particulièrement intense, cela devait sans doute être grisant ?

Oui, c’était fou ! En plus, c’était juste après le Covid, cela faisait du bien d’être occupée. Je n’ai pas vu passer ces six mois intenses, entre « Ici tout commence », « Parlement » et « Vortex » avec, parfois, les trois en même temps. C’était génial ! Ça m'a même donné droit à une carte grand voyageur à la SNCF. Hahaha.

 

 

Et puis je n’ai pas eu le temps de m'ennuyer avec trois personnages différents. Pour « Parlement », j’était Lydia, activiste espagnole. Sur ITC, je jouais Stella, une sportive. Pour « Vortex », Juliette, une sensible en quête de savoir ce qui est arrivé à sa mère. C’était très rafraîchissant. 

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année ?

J’ai écrit un scénario de court-métrage, une séance d'enregistrement de voix-off qui vire au cauchemar, qui a été réalisé par Aurélien Sallé. J’aimerais qu'on finisse le film vite, et qu’il ait une jolie vie en festivals. Je suis aussi en train de co-écrire une série, j'aimerais qu'elle trouve une production bientôt.

Merci, Anaïs, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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N'Oubliez Pas Les Paroles : Elodie se remémore sa brillante participation à l'édition 2022 des Masters !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Elodie,

Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous avez participé il y a peu à l’édition 2022 des Masters de « N’Oubliez Pas Les Paroles » sur France 2. Après deux éditions précédentes pas évidentes pour vous, dans quel état d’esprit avez-vous abordé ces nouveaux tournages ?

Je pense qu’il y a eu déjà un changement dans ma façon de préparer ces Masters 2022. Les conditions de préparation ont été différentes grâce aux deux années précédentes, qui n’ont pas été très concluantes pour moi. Je me suis servie finalement de ces échecs – parfois des échecs qui dépendaient de moi, parfois des échecs qui étaient indépendants de ma volonté – pour en tirer des leçons et pour me préparer différemment. Donc ma préparation a touché à différents domaines. Psychologiquement, j’ai essayé de mettre beaucoup moins d’affect dans ma venue sur le plateau. En tout cas, pour les deux années précédentes, chaque échec que je vivais – alors que, sur le papier, ce n’est qu’un jeu – était considéré comme presque un échec personnel. Cela me touchait, m’affectait et avait des conséquences sur ma confiance en moi.

Cette année, j’ai vraiment pris du recul, j’ai bien intégré l’idée que beaucoup de choses dépendaient de moi mais que certaines ne dépendaient pas de moi, notamment les chansons qui tombaient. Cette année par exemple, on a vu des chansons qui n’étaient jamais tombées dans l’émission donc, techniquement, on peut apprendre autant de chansons que l’on veut mais si elles ne sont jamais tombées, cela réduit clairement les chances de pouvoir s’en sortir. A ce niveau de la compétition, un faux pas peut être fatal donc, forcément, c’est plus compliqué de se démarquer favorablement en tombant sur de nouveaux titres. Donc, d’un point de vue affectif, j’ai pris ce recul de me dire « fais ce que tu peux, pour ne pas regretter mais ne t’en veux pas après parce que tu auras justement tout donné pour y arriver et que, au moins, tu sortiras la tête haute de cela ». Cette démarche aide sur le mental et le conditionnement psychologique quand on se retrouve sur le plateau, cela donne une part de confiance en soi, en se disant que son boulot est fait.

La deuxième chose, ce sont les révisions en elles-mêmes que j’ai complètement changées. Cela a évolué depuis le début de mon parcours de manière assez aléatoire, ensuite on est tombés avec de grands maestros qui sont arrivés dans le classement et qui ont commencé à faire des tableaux de chansons qui tombaient dans telle ou telle catégorie. J’étais dépassée par toutes ces statistiques mais je me suis bien rendue compte que ça portait ses fruits donc j’ai commencé aussi, non pas à me faire des tableaux mais des playlists de même chansons, de chansons qui me sont mal-aimées et des potentielles mêmes chansons. Comme j’ai vu que les chansons devenaient de plus en plus dures de Masters en Masters, j’ai évidemment mis le paquet sur les mêmes chansons, c’était incontournable mais j’ai aussi bien travaillées les mal-aimées, les chansons rares. Donc j’ai fait une liste de chansons que je ne connaissais pas et qui sont peut-être tombées une seule fois dans l’année, que j’ai bien travaillées parce que, avec les souvenirs des années précédentes, je ne voulais pas me faire avoir une troisième fois. Avant, j’abandonnais ce type de chansons, pensant que j’aurais peu de chances de l’avoir et, là, j’ai complètement inversé ma logique de travail, en les révisant.

Comment avez-vous appréhendé, en conséquence, le premier tournage ?

Sur le plateau, je suis arrivée quelques heures avant de tourner, nous étions les premières avec Caroline à enregistrer pour les Masters. Mais on était presque à la fin de la journée de tournage puisque, juste avant, avaient eu lieu ceux des préliminaires. C’était déjà chouette de pouvoir rencontrer ces maestros de l’année et, de mon côté, j’ai reçu une nouvelle qui m’a pas mal bouleversée juste avant de monter sur le plateau. Donc j’étais assez désemparée, ce qui m’a vraiment déstabilisée. Je n’étais pas dans un mood positif. Parallèlement, Caroline était aussi très très stressée parce que c’est quelqu’un de très exigeante avec elle-même, alors qu’elle est très douée. Donc on avait deux candidates hyper stressées, vraiment. On n’a pas eu la même façon de gérer notre stress, je sais que Caroline l’a intériorisé sur le plateau alors que j’ai eu l’effet complètement inverse. Par le passé, j’avais déjà essayé de l’intérioriser aussi mais ça avait été une catastrophe, cela m’avait bloqué la mémoire. Là, effectivement, je n’étais pas dans les meilleures conditions psychologiques mais je ne voulais pas me refaire avoir par mon état. Donc je me suis dit « lâches toi, défoules toi, sors toute cette pression interne que tu as, pour sortir aussi ton potentiel ». Pendant le générique, j’ai commencé à sauter sur place, à secouer mes bras et mon corps pour lâcher toute cette pression que je ressentais. Et ça a continué sur le plateau…

Donc, pendant cette émission contre Caroline, j’étais très dynamique, très sautillante, un peu nerveuse mais de manière joyeuse. C’est comme cela que j’ai vécu cette émission et, en tout cas, ça m’a permis d’aller chercher des paroles dans ma mémoire, de ne pas me braquer. J’ai quand même commis un faux-pas dans la première même chanson et heureusement pour moi – malheureusement pour Caroline -, elle en a commis un aussi qui m’a laissé l’opportunité de gagner le match. Après, j’ai aussi été très très triste parce que je tiens beaucoup à Caroline, c’est quelqu’un que j’affectionne particulièrement et de la voir se tromper sur une chanson d’Aznavour qu’elle aime, j’ai eu mal au cœur car je savais qu’elle allait beaucoup s’en vouloir, comme j’avais déjà pu m’en vouloir dans les années précédentes.

J’ai eu des émotions assez extrêmes mais qui ont été assumées. Beaucoup de gens n’ont pas forcément compris pourquoi j’étais dans cet état-là, je savais pourquoi et, du coup, j’ai vécu cela comme une victoire personnelle d’avoir été capable de faire face à une pression interne que j’avais, tout en étant dans un tel contexte oppressant par lui-même. En étant dans une telle compétition, d’avoir su mettre mes émotions et ma pression interne de côté, c’était ma victoire à moi. En plus, cela s’est terminé par des finales peu évidentes, avec « Ma bataille » et « Rien n’est parfait » donc c’est une grande victoire aussi pour moi d’être repartie avec 15 000 euros.

Victoire qui vous permettait de poursuivre ainsi l’aventure….

Après, il y a eu une très très longue pause de trois semaines dans les tournages. Là, c’était en plein dans le mois de septembre, presque octobre d’ailleurs. Donc c’était la première fois que je me retrouvais dans ma vie à avoir des créneaux de révision vraiment disponibles parce que, avant, j’étais à l’école sur ces heures-là. J’ai décidé de ne pas sacrifier ma fille, c’est-à-dire que je profitais d’elle quand c’était la fin de l’école. Il était hors de question que je la délaisse pour les révisions mais, quand elle était à l’école, je travaillais, c’était mon école à moi. J’ai été à l’école des paroles pendant un mois, pour préparer ce deuxième match. Je m’étais dit que c’était une chance parce que c’est génial d’avoir presque un mois pour réviser à nouveau, surtout que je n’avais pas révisé plus que trois semaines avant le premier match, soit moins que ce que je voulais. Donc c’était une superbe opportunité…sauf que, quand on rebosse pendant un mois, on a l’impression d’aller repasser un premier tour de Masters, avec l’espoir d’avoir une récompense à son travail. Chose qui n’arrivait pas quand toutes les dates s’enchainaient… Là, c’était la première fois que je me mettais autant de pression pour un second tour. Parce qu’il y avait eu à nouveau une période de révision. Quand il a une période d’investissement personnel assez conséquent, on en espère une petite récompense…

Mon deuxième match a été contre Micka, avec qui j’ai adoré partager le plateau, il est d’une grande douceur et bienveillance. C’est à cette émission que Micka et moi avons été les premiers à découvrir ce nouveau concept de la même chanson, qui nous a tous déroutés, qui est de reprendre une même chanson mais avec la version d’un autre artiste. Je suis tombée sur « La vie ne m’apprend rien », version de Liane Foly. Enfant, j’écoutais avec mes parents la version de Balavoine mais, quand j’étais ado, j’étais attirée par les vois fortes et féminines. Donc la version de Liane Foly m’a énormément plu parce que j’ai pu l’interpréter en tant qu’ado, moi qui aimais bien chanter.

J’étais de la génération boys bands donc les « 2 to 3 », les « Spice Girls », les « Worlds Apart » et « Alliage » tapissaient les murs de ma chambre en poster. J’avais donc appris « Le temps qui court » des Alliage, quand j’étais gamine. Sauf qu’elle n’est absolument par construite de la même façon que celle de monsieur Chamfort. Donc, quand je suis entrée à « N’Oubliez Pas Les Paroles »,  j’ai dû tout déconstruire de ce que j’avais en tête et presque me censurer les versions de reprise pour rester uniquement sur la version d’origine. Je suis fan de Céline Dion, bien sûr que je n’ai pas écouté en boucle la version de Fabienne Thibeault de « Ziggy » et il y a en fait plein de nuances. Donc, arrivée à NOPLP, j’ai dû proscrire Céline Dion pour aller écouter l’originale. J’ai plein d’exemples en tête mais je les ai tellement interdits que, quand j’ai vu la chanson apparaitre, je me suis dit « c’est bon, je la connais…mais non, je ne la connais plus du tout, j’ai proscris tout cela, je ne sais pas ». J’ai été me créer des pièges là où il n’y en avait pas donc j’étais complètement déroutée par cette règle. Je suis tombée mais, heureusement, je n’ai pas été la seule à avoir été déroutée, Micka est tombé aussi. Le pauvre a bafouillé sur les deux. Au fur et à mesure, on s’est rendu compte que le mieux était de rester fidèle à l’originale, jusqu’à ce que ça s’arrête.

Je suis très heureuse d’avoir vécu ce deuxième match, même si je suis ressortie avec 0 euro. En fait, j’étais frustrée lors de l’émission contre Caroline de mettre arrêtée par prudence sur « Rien n’est parfait ». Je pensais la connaitre jusqu’au bout mais je m’étais dit que si je me trompais et que je perdais le match retour, je repartirais avec rien. Donc j’avais préféré m’arrêter là, par sagesse. Cela a joué lors du match contre Micka, où je pensais connaitre mieux « Miss Maggie » que j’ai eue en finale. Je voulais aller au moins jusqu’au 10 000 euros, j’ai été trop confiante et suis retombée à 0. Mais c’est sans regret parce que ça m’a permis d’être plus prudente sur les autres chansons lors des autres matchs suivants.

 

 

Justement, en parlant de match suivant, vous rencontrez ensuite Violaine…

Puis il y a eu effectivement les quarts de finale contre Violaine, on est très très amies toutes les deux, c’est quelqu’un que je porte dans mon cœur depuis des années. On a vécu beaucoup de choses ensemble et on était très heureuses, secrètement, de pouvoir partager ce plateau ensemble. Je savais que c’étaient mes derniers Masters donc vivre ce moment-là avec elle était un peu comme espérer partager un jour une émission avec Kévin ou Hervé, des maestros de qui je suis vraiment très proche. Même si les gens de l’extérieur se disent « ils vont s’affronter, quel déchirement », nous voyons cela comme un partage de vivre une expérience ensemble les yeux dans les yeux, la main dans la main. Donc on était trop heureuses de savoir que l’on allait se croiser sur le plateau et vivre de beaux moments. Qui plus est, on a vécu des émotions fortes puisque l’on a eu de belles chansons à vivre ensemble. On a eu la chance de chanter notamment « Allez plus haut », une chanson à voix. A chaque fois que je suis avec Violaine sur scène, je me noie dans ces yeux qui sont d’une grande bienveillance. Il y a un grand partage et de vivre cela, j’avais l’impression d’être comme sur scène avec elle, ce n’était pas du tout une concurrence. Bien sûr que l’on voulait toutes les deux gagner mais c’était tellement beau de vivre ces moments-là avec elle…

En plus, on a eu des chansons qui, je sais, sont très importantes pour elle et qui le sont pour moi aussi. Parce qu’on a un vécu commun sur ces chansons. C’était à croire que les étoiles étaient alignées pour nous montrer que nos choix amicaux sont les bons. C’était incroyable comme elles étaient symboliques pour elle comme pour moi. Donc un magnifique souvenir…Je fais une petite parenthèse, quand je suis tombée sur « Nicolas » en finale, j’ai vu que beaucoup de gens m’avaient reproché mon état presque second au moment de la validation des paroles. Mais, justement, c’est une chanson symbolique qui m’a permis de réaliser que les choix que j’ai dû faire cette année, qui ont suivi mes convictions et mes valeurs, étaient les bons, en voyant cette chanson apparaitre. C’est une chanson qui a beaucoup de valeur à mes yeux et aux yeux de beaucoup de mes amis qui ont vécu cette même expérience que moi sur ce plateau. Du coup, c’était important de gagner cette finale pour moi, bien sûr, mais pour tous ces amis qui étaient là aussi quand j’ai eu des moments difficiles à traverser cette année. Donc, quelque part, je me disais que je ne pouvais pas m’arrêter, même aux 10 000, ne serait-ce que pour eux. Pourtant, j’en ai eu envie, j’avais de gros doutes, je n’ai jamais été regardé le texte et quand j’ai réalisé qu’il y avait des phrases qui ne rimaient pas, ça m’a mis des doutes. Peut-être que j’avais toujours entendu cela mais que la philosophie de Renaud ne marchait pas avec moi ? Peut-être que c’était toujours ce que j’avais chanté mais que j’avais mal chanté ? Mais, là, je refusais de m’arrêter si tôt, je refusais l’idée de retomber à 0 donc ça m’a mise dans tous mes états. Parce que je savais que, en plus de me porter, je portais aussi beaucoup d’amis avec cette chanson. Très peu de personnes l’ont compris, même ma famille se demandait en regardant les diffusions pourquoi j’étais dans cet état-là. Mais cela a été un moment vraiment incroyablement fort…

On était en plus la dernière émission de la journée, les musiciens étaient au bout du bout du bout, ils en étaient à leur douzième émission, Nagui aussi, tout le monde n’en pouvait plus et cette émission est incroyablement longue parce que j’ai tellement le doute, parce que face à Micka je retombe à 0 après avoir été trop ambitieuse, parce que cette chanson est tellement symbolique que j’ai l’interdiction de me tromper. Tout cela m’a mise dans un état de doute incroyable, j’avais besoin de répéter dix fois la phrase pour être sûre, j’avais besoin de kinesthésie pour faire fonctionner ma mémoire donc je bougeais, j’extériorisais tout et je sais que très peu de gens l’ont compris. Maintenant, je ne regrette pas de l’avoir fait parce que c’était très fort et pas du tout du fake, c’était pleinement ressenti tel que ça a été diffusé à la télé. J’étais moi, dans un état second…mais moi, quand je vis des moments très intenses comme celui-ci. C’est un beau souvenir pour moi…

S’en suit alors la demi-finale….

Ensuite, on arrive du coup à la demi-finale et, quelle qu’en soit l’issue, l’expérience était nécessairement gagnée et plaisante. Je suis allée vers cette demi-finale en me disant « Elodie, l’année dernière, tu as perdu au premier tour, l’année d’avant aussi, l’année encore d’avant tu as vécu un âge d’or avec la finale contre Kévin, tu te rediriges à nouveau vers un prime. Cela fait cinq ans que le prime des Masters existe et, au total, oui tu auras deux échecs mais tu auras vécu aussi trois primes ». C’est plus qu’une bonne moyenne, je sais que j’ai des amis, dans les maestros, qui rêveraient ne serait-ce que d’en vivre un et j’ai la chance d’en vivre un troisième…Que voulez-vous de plus ? Aller en finale ? Tu as déjà vécu une finale…Gagner les Masters ? Le trophée prend la poussière sur le rebord de la cheminée… Bien sûr, j’aurais été très très fière de gagner ces Masters mais, quelque part, j’ai tout gagné. J’ai plein de proches qui m’ont dit « ah, j’étais dégoutée lorsque tu as perdu » mais non, je n’ai pas perdu, j’ai gagné l’expérience de revivre ce prime, de revivre un moment avec Renaud où on n’est pas du tout comme au premier tour, on est beaucoup plus détendus, on ne fait que s’amuser et vivre des émotions fortes…Je ne demandais rien de plus, j’étais déjà allée au-delà de mes objectifs que je m’étais fixés avant de commencer les tournages. Ils étaient de ne pas me laisser me déstabiliser par mes émotions, de m’assumer, de ne pas me laisser me déstabiliser par l’extérieur. Donc, pour moi, c’était une très belle victoire d’avoir tenu moralement, malgré ce contexte. C’était aussi une très belle victoire finale parce que j’ai eu des finales qui n’étaient pas évidentes, que ce soient « Nicolas », « Le mur du son » ou les deux premières citées précédemment. Sortir avec 45 000 euros était aussi une très belle fierté. Cela voulait dire qu’orienter mes révisions sur des chansons plus rares était un bon choix. Tout cela me prouvait que mes objectifs étaient atteints et que, maintenant, ce qui arrivait n’était que du plaisir à prendre. J’y suis allée vraiment dans cet état-là, Renaud aussi était dans un mood complètement différent de celui de l’année dernière…

Quand on est sur un premier tour, qu’on sort de plusieurs mois de révisions donc de plusieurs mois de sacrifices, quelque part, on espérait tous les deux sortir gagnants non pas du match mais de nos révisions. C’est ce qu’il espérait l’année dernière et on avait tous les deux une pression par rapport à cela. Là, le contexte était tellement différent, Renaud avait battu le gagnant des préliminaires, il avait gagné contre Arsène, l’un des maestros qui fait trembler tous les camarades, lui qui consacre énormément de temps aux révisions et qui a un self control émotionnel incroyable. Après ces victoires-là, comment voulez-vous que Renaud soit stressé ? Donc on a eu deux personnes qui étaient juste heureuses d’être là, de partager ce moment et on a partagé ce bonheur même avant le tournage. Ce n’était plus une concurrence…bien sûr, on se bat pour aller au bout de nous-même mais je sais qu’il aurait été très heureux pour moi si j’avais gagné et j’étais incroyablement heureuse pour lui, qui n’avait jamais passé de huitièmes de finale et qui le mérite amplement.

On a fait les répétitions du prime avec une superbe convivialité et un bonheur incroyable. J’essayais de rester quand même dans ma bulle de concentration pour ne pas donner trop d’énergie en amont. Mais j’étais heureuse, je savais que je n’avais plus rien à perdre. Cette ouverture du prime a été fabuleuse pour moi, j’ai eu l’honneur de pouvoir ouvrir le premier solo, entourée de mes amis qui ont super bien commencé la chanson. Oui, j’étais très fière d’être parmi ces quatre finalistes, d’être au-devant de ce plateau et d’avoir la chance de pouvoir encore chanter. On a ensuite appris que ce ne seraient que des mêmes chansons inédites donc on s’est dit « ouh là là là là là », j’ai donc fait appel à ma playlist des potentielles, c’était le moment ! Effectivement, c’est tombé sur une chanson, « Comme un boomerang », qui y était et que j’avais récitée par cœur, sans erreur, à Kévin deux semaines avant. Sauf que les phrases sont quasiment identiques, avec un pronom ou un déterminant qui changent. Donc, même si on l’a apprise par cœur, c’est typiquement le genre de chanson qu’il faut relire pour au moins avoir la structure globale en tête. Elle faisait donc partie de ma petite liste papier intitulée « à réviser la veille ». Sauf que, la veille, j’ai fait un aller-retour Lille – Paris dans la même journée donc je n’ai pas eu le temps de me pencher sur mes révisions et….patatras, je suis tombée, là où Renaud est allé beaucoup plus loin. Cela nous a mis plusieurs centaines de points d’écart sur le match aller, je me souviens qu’en perdant, j’ai dit « Désolée Kévin, désolée Kévin », en serrant très fort mon micro. Il avait misé sur ça, il avait partagé ce pari avec moi et je n’ai pas été à la hauteur donc je m’en voulais surtout pour lui.

Il y a eu ensuite une plus longue pause que d’habitude, avec la première partie du match Hervé-Manon puis la préparation du prime. On a donc eu plusieurs heures d’attente. Encore une fois, même si des centaines de points auraient dû me faire peur ou me démotiver, cela n’a pas été le cas, je savais que j’allais faire un prime et j’étais tellement heureuse de cela. Dans ma tête, c’était terminé, je savais que j’allais faire ce que je pouvais pour me battre jusqu’au bout mais que deux cents points contre Renaud étaient irrattrapables. Mais, ayant la main sur le match retour, je me suis dit que, peut-être, je pouvais viser une finale, en allant au bout de la même chanson. Je m’accrochais à cela…on a commencé le prime, j’étais très heureuse, bien, je sentais Renaud aussi très heureux, on était dans le partage de nos émotions. Preuve que j’étais détendue, sur les trente points, j’avais deux chansons sur lesquelles j’étais très mitigée, j’ai choisi « Dur dur d’être bébé » de Jordy, je n’avais pas les paroles mais j’ai chanté avec une voix de bébé et, d’ailleurs, je n’étais pas loin de la bonne réponse. On s’est bien amusés en tout cas et ça n’aurait rien changé aux deux cents moins d’écart. Donc j’étais très heureuse malgré mon retard, j’ai très très bien vécu ce prime. Quand c’étaient des chansons dynamiques, Renaud et moi nous retournions vers nos camarades pour chanter avec eux, ce n’étaient que des moments de partage. Puis est arrivée la même chanson, je vais dans le fauteuil, Renaud ne fait pas beaucoup de points avec « Toutes les machines ont un cœur ». Je l’avais écoutée il y a trois ans, je l’avais à peine entendue donc c’était sûr que je ne la connaissais pas. Je connaissais surtout le premier refrain, je me suis dit que j’allais le répéter une deuxième fois et que ça s’arrêterait quand ça s’arrêterait…et, là, j’entends la sonnette et je me dis « ce n’est pas vrai »…Je commence à tourner sur moi en mode « arrêtez tout parce que, là, c’est bon, je n’irai pas plus loin »…et j’entends tous les copains qui commencent à chanter, je me retourne vers eux et je fais la cheffe d’orchestre parce que je ne connaissais pas du tout la chanson. C’était un moment très rigolo et incroyable, vraiment j’ai mis du temps à réaliser que j’avais gagné sur une chanson que je ne connaissais pas. Donc j’ai pu tenter la finale, avec deux chansons qui, pour moi, devaient me permettre d’aller aux 20 000 euros. Pour la beauté de la chanson, je choisis « Mon vieux », en me disant que j’allais un peu plomber l’ambiance…

Mais, au final, c’est un moment de grande émotion….

Là, je suis beaucoup moins hésitante, j’y vais, je tente les 20 000 et, presque comme surprise, j’entends d’un coup les copains qui se mettent à chanter, une fois que j’ai fait ma proposition. Là, j’oublie complètement que je suis sur le plateau, les caméras disparaissent de ma tête, j’oublie presque Nagui à ce moment-là, avec tout le respect que j’ai pour lui. Parce que les voix de mes amis me portent. Forcément, je me retourne vers eux et je me dis que je ne craquerai pas, moi qui avais passé mon temps à pleurer sur les émissions précédentes. Donc je les regarde avec admiration mais, là, mes yeux se dirigent sur la droite et je vois Lucille qui a ses grands yeux bleus qui restent ouverts, pour ne pas cligner ni faire tomber les larmes, avec les lèvres qui tremblent…Pour ne pas pleurer, je regarde du coup à gauche et je vois Héloïse qui sanglote en essayant de chanter. Donc je me mets à pleurer, au point de ne plus savoir chanter. C’était de toute façon tellement beau que je voulais laisser mes amis chanter. J’étais dos aux caméras, je me noyais dans leurs yeux et c’est un moment hors du temps, tant pour la force de ces paroles que la fierté d’avoir quarante personnes qui me regardent tous, avec les larmes aux yeux et qui partagent ce moment avec moi. C’est ma plus grande des fiertés d’avoir eu la chance de vivre ce moment-là, c’était un instant incroyable.

A la fin de la chanson, Nagui me chuchote à l’oreille pour me demander si mon père va bien. C’était le cas, c’étaient simplement mes amis qui me faisaient pleurer. C’est important de dire aux gens qu’on les aime, ce que j’ai pu faire pour mon papa.  Cerise sur le gâteau, je prends la décision d’arrêter le jeu quelques secondes et de me dire « là, c’est la dernière fois que tu es sur le plateau, tu es en prime, tu vas gagner 20 000 euros, tu viens de vivre un moment émotif incroyable,… remercie tes proches », parce qu’on est à la fin de l’aventure. J’ai donc pris le temps de remercier mes proches, ma fille, Sylvain, mes amis, ma famille qui, pendant plus de sept ans, ont compris que j’ai dit non à des moments humains importants à mes yeux et aux leurs. J’ai eu la chance de ne perdre aucun ami et de ne m’éloigner d’aucun membre de ma famille. Cela veut dire que je suis entourée de gens qui sont infiniment compréhensifs et qui m’ont toujours soutenue dans cette démarche, même si c’était long et même si je leur manquais. Même s’ils en ont souffert, ils ont accepté cela et ont tout fait pour ne pas me faire culpabiliser. C’était donc vraiment le moment pour moi de leur exprimer ma reconnaissance et je suis très fière de l’avoir fait. Tout n’a pas été diffusé, j’ai dit à ce moment-là aussi que c’était important de le faire pour moi mais également pour les autres maestros. Finalement, c’est quelque chose qui nous rassemble, beaucoup souffrent de ces sacrifices car, indirectement, nous faisons assumer à nos proches les choix que nous faisons en tant que maestros.

Puis, une fois les paroles bloquées, l’émission s’est très bien terminée avec 20 000 euros à la clé. Ensuite, je suis allée faire la fête avec les copains, dans le public. C’était donc une très belle fin. Je suis très heureuse que Renaud ait gagné ces masters, lui qui a tellement investi de temps personnel pour ses révisions. Il a sans doute vécu la même chose que moi et c’est presque logique qu’il ait enfin une récompense à son travail. Je suis vraiment ravie de cette issue, c’est très bien qu’il ait gagné, je n’ai aucune frustration, je suis très heureuse.

De façon plus globale, les Masters ont également ce charme de rendre les outsiders vainqueurs. Vous l’avez montré d’entrée de jeu face à Caroline. Margaux et Kévin notamment ont également chuté. Au final, sur le prime, il y a une grande hétérogénéité parmi les maestros présents, au regard du classement initial…

C’est vrai ! Avoir des outsiders qui percent dans un endroit où on ne les attend pas met du piment dans la compétition et ça donne encore plus envie de s’y accrocher. Effectivement, c’est alors difficile de dire qu’untel est favori. En tout cas, quand on est classé parmi les derniers, on a moins cette pression du classement. Mais je trouve justement que ce prime des Masters est effectivement très révélateur de l’hétérogénéité. Tant vis-à-vis du classement où on avait les extrêmes mais même sur la façon de réviser. On avait le plus assidu de tous, Renaud, qui lui commence à réviser dès le mois de janvier. Il m’a fait rire, en me disant « j’ai beaucoup moins révisé cette année, une heure par jour au lieu de trois ». Il fournit un travail continu et régulier tout au long de l’année, chose que je ne pourrais pas faire, bien que je travaille beaucoup. Et on a Manon qui a révisé deux semaines avant d’aller au premier tournage. Les deux ont pourtant atteint la demi-finale. C’est aussi révélateur de choix stratégiques. Manon a fait des choix parce qu’elle connaissait son niveau de révisions et qu’elle n’a pas pu réviser avant. Elle a très bien joué, elle est allée jusqu’au prime, je trouve cela pas mal…Finalement, n’est-ce pas elle qui est gagnante, en termes de rentabilité des investissements ? On ne sait pas…

Bien que l’on ait eu une finale masculine, il y avait aussi une parité en demi-finales, c’était bien réparti !

Sans dévoiler de grand secret, comment avez-vous vécu la diffusion des images ?

En fait, je n’en parle pas à mes proches avant. On nous impose d’ailleurs de ne pas divulguer les résultats, ce que je trouve normal. Et puis, on a aussi toujours eu cette habitude, avec mes proches, depuis les toutes premières diffusions, de ne pas se le dire pour le plaisir de regarder l’émission finalement. C’est très drôle, je dis toujours que, à la maison, il y a une ambiance de coupe du monde, ils crient aussi forts que lorsque la France marque un but.

Pour le premier match, j’ai une cinquantaine de personnes à la maison, qui n’étaient pas au courant du résultat, qui cherchent toujours dans mes yeux une quelconque émotion ou qui m’interrogent sur le futur voyage à Tahiti, en référence au séjour gagné par le champion des Masters. Il faut faire, pour le match, de la place pour tout le monde, on essaie de créer des espèces de gradins dans le salon, le tout dans une ambiance très cool. Personnellement, je fais très attention à la façon dont je chante, c’est important pour moi de ne pas faire trop de fausses notes. La famille et les amis s’accrochent à mes mains et au canapé, attendant les résultats. Donc, oui, effectivement, quand ils entendent la sonnette, ça crie d’un coup comme ça, à faire sursauter. C’est un moment incroyable, je me dis que j’ai de la chance d’avoir des gens qui ont le cœur qui vibre à ce moment-là pour moi parce qu’ils m’aiment et qu’ils veulent me voir y arriver. C’est une chance inouïe, c’est extrêmement flatteur et touchant de vivre ces moments-là.

La fois suivante, j’étais partie en Belgique donc on a vu l’émission avec des potes sur place, le tout dans une très bonne ambiance. Pour le quart de finale, c’est tombé en même temps qu’un match de l’équipe de France de football. Pour les raisons que l’on connait, je ne voulais pas encourager cette coupe du monde donc, du coup, je disais à mon mari que je ne voulais pas mettre la rencontre de foot après l’émission. Quitte à n’avoir personne autour de moi…Au final, il y a quand même eu une trentaine de personnes. Certaines sont reparties d’ailleurs juste après pour voir le match mais toutes étaient là pour me soutenir, j’étais donc très contente, encore plus dans ce contexte-là.

Quant au prime, je l’ai vécu d’une manière assez particulière, l’ayant vu quatre jours après sa diffusion. Parce que j’étais trois jours en immersion pour l’organisation d’un concert caritatif dans le Pas de Calais. J’étais bien en retard, je l’ai regardé toute seule mais l’émotion était bien là, ça m’a permis de pouvoir pleurer à chaudes larmes sans être jugée, en revivant ce moment-là. Mais c’était un bon moment, j’ai beaucoup apprécié.

 

 

Pour boucler la boucle sur l’aventure NOPLP, vous qui êtes trente-deuxième au classement, on peut penser que vous avez vécu vos derniers Masters. Quel regard, du coup, portez-vous sur cette aventure pendant toutes ces années ?

Cette expérience m’aura apporté tellement de choses. Je pense que la première des choses est l’apprentissage du suivi de mes convictions. Il y a dix ans, jamais je n’aurais imaginé que j’allais quitter l’enseignement, que j’allais suivre ce que me dicte mon cœur, que j’allais peut-être dire non à des opportunités entourées de paillettes, dans le but de rester moi-même et fidèle à celle que je suis. Je pense que la peur était plus présente chez moi avant cette émission, j’étais quelqu’un de plus craintive. Aujourd’hui, j’ai moins peur de suivre celle que je suis, et, ça, c’est énorme, cela m’a fait beaucoup grandir. Les expériences que j’en ai eues m’ont vraiment fait prendre du recul, les personnes que j’ai rencontrées m’ont vraiment faite grandir et m’ont rendue plus solide dans mes convictions. Aujourd’hui, j’ai plus de capacités à prendre du recul, changement que j’ai pu ressentir cette année. Je sais que ça m’aidera dans mes choix artistiques.

En lien avec cela, les expériences et les amis rencontrés dans cette aventure sont incroyables et ont bouleversé ma vie. C’est aussi quelque chose de très positif que je ressors. On parlait de la fin de l’émission mais, pour moi, on n’est qu’au début des amitiés. Elles sont d’une grande sincérité et je sais que certaines continueront bien au-delà de cette aventure.

Artistiquement, j’ai vécu des choses incroyables, en commençant par monter sur un plateau, devant un public. J’ai été à côté d’un grand monsieur, j’ai eu des ambiançeurs derrière moi, j’ai chanté avec un orchestre extrêmement talentueux et doué, le tout en live, sur des chansons que l’on connait parfois à peine. Donc cela développe des capacités d’improvisation et d’adaptation. Je n’oublie pas les premières scènes faites avec mes amis, ni le coup de cœur que j’ai eu justement pour la scène. Je peux même parler d’un coup de foudre, plus que sur le plateau ou que l’enregistrement en studio. Même si cela est aussi une nouvelle expérience que j’ai adorée. Ce que j’aime, c’est la scène, ça a été mon plaisir ultime de toute cette expérience. Cette année, j’en ai vécues des encore plus grandes, avec le Zénith de Lille, avec l’Olympia de Paris, avec l’Arena de Reims. Finalement, même une scène où j’avais deux cent personnes face à moi me faisait complètement vibrer. Quelle que soit la taille de la scène, elle me fait battre le cœur.

Je sais que je dois énormément à cette émission, je sais qu’il y a une réciprocité, je sais qu’aujourd’hui, sans maestros, il n’y a pas de Masters et je sais que Nagui nous avait déjà dit qu’il était très heureux de voir des candidats arrivés de manière lambda faire ensuite des millions de téléspectateurs en prime. C’est un pari fou donc c’est une grande fierté aussi de faire partie de ces gens-là qui font marcher la mécanique des Masters.

Je sais que je dois beaucoup à cette émission mais je dois aussi énormément au fait que mon mari ait eu confiance en moi. Je ne serais jamais allée dans cette émission s’il n’avait pas senti ce potentiel et s’il ne m’y avait pas inscrite finalement de force, après deux ans de réticence et s’il ne m’avait pas boostée dans ces révisions. Et je dois le dire, je dois beaucoup aussi à mon travail. Il ne fait pas tout, la chance y est pour quelque chose aussi mais j’ai su actionner au bon moment certaines ficelles que j’avais en main, parce que j’ai travaillé. Donc c’est un tout ! Je le dois donc à l’ensemble de l’expérience, il y a plein d’acteurs dans tout cela.

Je vous parlais des rencontres humaines, je pense que ça ne s’arrêtera pas là, ce sont des gens que j’aime, en qui j’ai confiance et avec qui j’ai envie de vivre des moments humains mais des moments artistiques aussi. Je n’ai pas, pour l’instant, de projet concret mais je sais que l’on fera des choses ensemble parce que l’on aime être ensemble, tout simplement.

Il faut être honnête, financièrement ça a complètement bouleversé ma vie également, j’ai changé de mode de vie, je suis partie d’un appartement pour arriver dans une maison, à l’âge de 30 ans, c’est une chance que tout le monde n’a pas et j’en ai conscience. Cela m’a permis aussi de faire des investissements qui me permettent, aujourd’hui, de stopper l’enseignement sans me mettre en danger financièrement. Beaucoup de gens rêveraient de se lancer dans la passion dont ils ont toujours rêvé mais ne peuvent pas le faire parce qu’il y a une famille à nourrir et un loyer à payer. Je dois moi aussi payer des choses mais j’ai gagné une belle somme d’argent, que je n’ai pas dilapidée et qui me permet de faire ces choix professionnels aujourd’hui. Donc, oui, c’est aussi une chance.

Pour terminer, des dates sur scène sont en préparation, notamment pour le début d’année….

Tout à fait ! On a deux concerts à Marly organisés le 4 février par un membre de NOPLP, où l’on côtoiera d’autres chanteurs ayant participé à d’autres émissions musicales. L’idée est de faire des concerts comme on les a déjà faits les fois précédentes, avec des costumes, avec de la danse, avec des chansons connues, d’autres un peu moins et de vivre des émotions fortes sur une scène avec le public.

Ensuite commencera une tournée à partir du 16 février, pendant dix jours, où on va sillonner une partie du nord de la France. On va aller jusqu’en Belgique. Je ne sais pas encore si je serai sur toutes les dates mais je me suis portée volontaire pour y être au maximum, la scène étant mon plaisir ultime. Pareil, chorégraphies, danse, fête seront au rendez-vous. L’idée n’est pas forcément de faire des grandes salles, on est plus sur des petites salles, en mode familial, en proximité avec le public, dans une ambiance bon enfant. L’objectif étant de toucher toutes les générations d’une famille, pour que tout le monde s’y retrouve. J’ai hâte d’y être car, en plus d’y vivre des expériences artistiques incroyables, j’y vis des moments de complicité et d’amitié très forts. J’y vis aussi des moments de rencontre avec les nouveaux chanteurs qui nous rejoignent. Ce sont de très bons moments que je savoure parce que je sais qu’ils ne dureront pas éternellement.

Merci, Elodie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Musique

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Léone Logan évoque sa pièce actuellement à l'affiche au théâtre Le Funambule Montmartre : Histoire d'un merle blanc

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Léone,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

La pièce « Histoire d’un merle blanc » est actuellement à l’affiche chaque mardi au théâtre Le Funambule Montmartre. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, bien sûr ! Parce que c’est un projet que je porte depuis plusieurs années maintenant. La naissance a eu lieu en 2019, on avait joué la première en 2020, quelques jours seulement avant le confinement. Donc c’est vrai que le parcours est un peu particulier. L’attente a été assez longue, ce qui a quand même permis de mûrir le projet. Là, de vraiment retrouver le public avec des conditions normales de spectacle, c’est sûr que c’est un plaisir !

C’est une adaptation que vous avez faite de l’œuvre d’Alfred de Musset. Avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

« L’histoire d’un merle blanc » commence à s’y méprendre comme « Le vilain petit canard ». C’est un merle blanc qui nait dans une famille de merles classiques – donc noirs – et qui se fait rejeter par ses parents pour sa différence. Il va commencer tout un voyage, un peu à l’instar du « Petit prince », où il va rencontrer un tas d’oiseaux, en se demandant à chaque fois si c’est son espèce. Sauf que se pose la question de comment communiquer avec les autres quand on ne sait pas qui on est soi-même. Ça parle donc véritablement d’identité, du rejet, de la question de la différence, de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas, de la pression de cette même “normalité” dictée par une majorité écrasante.

 

 

C’est une fable dans laquelle Musset se raconte beaucoup, c’est très autobiographique et il évoque beaucoup de ses traits de personnalité avec tendresse et dérision. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce texte, c’est l’universalité des thèmes et des sujets. La question du bonheur et de la capacité à y avoir accès est un thème universel et éternel, que l’on se posait déjà il y a 200 ans et que l’on se posera encore dans 1 000 ans. C’est ce qui donne un côté très actuel au projet. Pour cela, j’ai voulu en faire une mise en scène moderne, qui n’est pas datée ni figée dans une époque. Le côté conte rend également le langage très accessible.

J’ai voulu que les spectateurs aguerris à Musset reconnaissent les petites références mais que, en même temps, quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds dans un théâtre, et qui trouverait Musset inaccessible, s’y retrouve complètement dans les thématiques et passe un très bon moment. En tout cas, ce texte un peu méconnu est un cadeau !

Vous avez la triple casquette de l’adaptation, de la mise en scène et du jeu. Justement, peut-on dire quelques mots sur vos personnages ?

J’ai fait le choix de rester interprète dans le spectacle, pour ne pas m’enfermer dans un seul registre. Mais je ne me suis pas donné le rôle principal. J’interprète le rôle de la tourterelle et celui de la merlette blanche. Deux personnages qui vont croiser la route du merle, avec un peu plus d’impact pour la merlette blanche, où on comprend assez vite que c’est une allusion à George Sand, avec des questions autour de l’alter ego, de l’âme sœur. De la rivalité et de la jalousie aussi qui peut exister dans une passion entre deux artistes, comme ici chez ces deux monstres sacrés de la littérature qu’étaient Alfred de Musset et George Sand.

 

 

Artistiquement parlant, comment passez-vous facilement d’un personnage à l’autre ?

Tous les personnages que rencontre le merle sont excessifs mais limités dans leur caractère. J’ai vraiment voulu qu’il y ait des propositions très fortes dans le jeu. Ce sont donc déjà deux personnages qui n’ont rien à voir. La tourterelle est dans une scène qui évoque vraiment l’aspect un peu fleur bleue de Musset. Elle est faite d’une même pièce alors que la merlette est beaucoup plus subtile et nuancée. Donc il n’y a pas de difficulté à passer de l’une à l’autre. A la rigueur, là où ça demande un peu plus de gymnastique, c’est d’avoir ce regard et cette oreille à la mise en scène et la direction d’acteurs, tout en ayant la concentration pour provoquer l’instant présent quand je joue.

Quels principaux retours avez-vous déjà pu avoir du public ?

J’étais très touchée des différents retours. Le public était très varié, avec des profils bien différents. Certains m’ont parlé des références littéraires et m’ont évoqué les choix artistiques associés. En même temps, des personnes ont complètement découvert cet univers et m’ont dit avoir, par moments, l’impression d’être le merle blanc. Cette identification est exactement ce que je cherchais et, en soi, je me disais que la mission était réussie.

Ce qui est rigolo aussi pour moi qui ai volontairement laissé l’interprétation ouverte aux spectateurs, c’est que les gens viennent souvent à moi en associant ce qu’ils viennent de voir à tel ou tel type de discrimination, s’appropriant donc le large thème de la “différence” avec le prisme de leur sensibilité…mais personne n’a tort ou raison, la pièce aborde plein de registres différents, sans en imposer un seul.

On m’a parlé aussi de moments d’évasion et de divertissement. C’est aussi un de mes choix forts, il y a de la musique de Matthieu Chedid, de la danse, du cabaret. Je suis attachée à un théâtre très visuel, très sensoriel, à l’idée que le spectateur ressorte avec une sensation. On me l’a dit aussi, j’en suis donc heureuse.

 

 

Ces différentes casquettes doivent, en tout cas, être très plaisantes et, dans le fond, très complémentaires pour vous…

Oui ! Je pense que tous les arts sont complémentaires et qu’il n’y a pas vraiment de grands interdits ou de grands tabous. Je pense que c’est surtout une histoire d’empathie. C’est aussi une question de communication et d’adaptabilité. Je crois que c’est le maître mot : je ne donne pas la même information de la même manière à tous les comédiens. Je peux être plus directe avec certains et plus enveloppante avec d’autres. Ils n’ont pas tous les mêmes besoins et ça me demande de l’humilité, dans le sens où je suis au service de leur compréhension.

Nous le disions, vous êtes à l’affiche jusqu’à fin janvier. Quelle suite aimeriez-vous donner à cette aventure ?

Evidemment, notre plus grand souhait serait d’être le coup de cœur du théâtre et de pouvoir espérer une programmation au printemps dans ce lieu. Ce serait déjà une première concrétisation. C’est l’opportunité pour le projet de fleurir que d’envisager une plus longue exploitation. Pour aller plus loin, à tous niveaux. Avant de s’envoler à nouveau ! Pour le Merle, de se réinventer dans d’autres théâtres, ou lieux plus insolites pouvant laisser par exemple imaginer une version déambulatoire et immersive du spectacle. Et pour d’autres histoires, de s’écrire !

Merci, Léone, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Ici tout commence : Emma Boulanouar évoque Samia, son personnage dans la série quotidienne de TF1 !

Publié le par Julian STOCKY

© ITC / TF1

 

Bonjour Emma,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », sous les traits de Samia Naji. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille télévisuelle ?

Totalement ! C’est vrai que c’est vraiment une très belle aventure. Avec toute la nouvelle promo, on l’a prise un peu en cours de route, dans une série qui marchait très bien depuis longtemps. C’est une aventure humaine folle : en termes de rencontres, c’est constant et c’est génial, vraiment !

Le tout, en plus, dans un cadre de tournage très agréable, tant le château que la région, permettant des images particulièrement chouettes à l’antenne…

C’est sûr ! Ça change énormément, je pense, pour nous, acteurs, d’être dans un décor naturel, de ne pas être enfermés dans un studio et d’être souvent en plein air. C’est une grande chance que l’on a d’être dans un tel cadre, je pense que c’est cela qui démarque un peu l’esthétique de la série.

On le voit à l’image, il y a une vrai finesse des décors, tout rappelle le AA, jusqu’à bien sûr la qualité des plats présentés. Rien n’est laissé au hasard et cela doit certainement vous aider à vous plonger dans votre personnage et dans l’excellence que requiert l’institut ?

C’est vrai que l’on ne parle pas souvent de ces métiers-là, de toute l’équipe culinaire qui travaille d’arrache-pied pour justement nous aider à être réalistes dans les plats et leur conception. On a des coachings culinaires, c’est hyper intéressant, ça nous plonge aussi énormément dans le quotidien d'une telle école d’excellence.

Après quelques mois à l’image, quel regard portez-vous à présent sur Samia, qui a déjà vécu beaucoup de choses, personnellement, professionnellement et sentimentalement ?

Elle m’impressionne beaucoup, c’est quand même la droiture incarnée, c’est vraiment cette élève brillante qui a bossé d’arrache-pied pour faire partie de cette école. Je trouve que, de plus en plus, elle commence à s’adoucir, notamment dans les intrigues que l’on va retrouver. C’est vraiment ce que j’ai essayé de lui apporter : d’arrondir les angles, de ne pas en faire un personnage militaire et rigide, mais plutôt de développer sa sensibilité, son passé et toutes les raisons pour lesquelles elle est devenue comme cela, hyper droite, hyper scolaire, hyper sur ses gardes, même en amitié. Voilà, en ce moment, je cherche à montrer une part plus humaine et empathique de ce personnage.

 

© ITC / TF1

 

A noter également un chouette duo à l’image avec le personnage d’Ethan, joué par Rik Kleve, où vous êtes un peu comme chien et chat tous les deux…avec des hauts et des bas dans la nature de leurs échanges et de leur relation…

Oui, totalement ! C’est vrai, c’est vraiment une relation un peu chat et souris, c’est très agréable à jouer je trouve. Ce sont deux personnages qui n’ont absolument rien à voir, qui sont nés dans des familles de classes sociales complètement différentes, mais qui finissent par se retrouver au même endroit. C’est cela que je trouve touchant ! Ils ne naissent pas avec le même jeu de cartes mais, au final, ils ont intégré tous les deux l’institut. Et ça fonctionne : il y a cette rivalité et cet amour. Ils sont très différents mais, au fond, ce sont les mêmes. Ça reste des personnages et des gens sur leurs gardes, de par ce qu’ils ont vécu, de par les souffrances et les déceptions connues. De plus en plus, on va découvrir d’ailleurs que la garde s’abaisse pour les deux, ça fait plaisir.

Samia est aussi très proche de deux autres élèves de première année, Vic et Billie. Ce trio féminin permet également d’aborder d’autres registres et d’autres thèmes…

Totalement ! Je trouve qu’il y a deux Samia, celle avec ses copines et celle avec Ethan. C’est intéressant d’interpréter cela. Quand elle est avec ses copines, c’est beaucoup plus léger, Samia est vraiment là pour elles. Ce sont trois personnages catégoriquement différents mais qui restent soudés. Ça fonctionne entre elles trois, alors que, au fond, elles n’ont rien à voir. On va d’ailleurs découvrir, dans les prochains épisodes, que certaines disputes et trahisons vont avoir lieu. C’était hyper intéressant à jouer. Ce trio est à la vie comme à la scène, c’est vraiment un plaisir de travailler avec elles deux.

En tout cas, artistiquement parlant, ce personnage est l’occasion d’une palette de jeu très large et très variée…

Oui ! Il y a quand même pas mal de choses à jouer. C’est intéressant de creuser les deux facettes de Samia que j’évoquais, de voir comment l’entourage peut l’influencer, comment des énergies autour peuvent changer son comportement. Elle a un côté beaucoup plus détaché quand elle est avec ses copines mais elle garde quand même cette droiture, que ce soit en amitié ou en amour. C’est quelqu’un qui accompagne jusqu’au bout les personnes qui sont dans sa vie. Elle est très loyale, d’ailleurs ça me touche énormément d’avoir cela à jouer et c’est également en ça que je trouve ce personnage intéressant.

D’ailleurs, quelles ont été vos éventuelles sources d’inspiration pour vous approprier ce personnage ?

C’est vrai que je m’étais pas mal inspirée quand même de femmes un peu carriéristes, notamment de Camille Cottin dans « Dix pour cent », avec cette figure hyper droite et lionne. Quand elle est au travail, c’est quelqu’un d’autre, cela m’a inspirée pour Samia : quand elle en cuisine, ce n’est pas la même, c’est aussi une lionne, elle ira jusqu’au bout, il n’y a pas de source de distraction possible ou imaginable.

 

© ITC / TF1

 

On le sait, le rythme de tournage est intense, avec un nombre de minutes utiles élevé à tourner chaque jour. Au fur et à mesure des semaines sur le plateau, abordez-vous différemment votre travail ?

Au début, c’était assez particulier. En fait, on est entourés de 50 personnes, il y a des nouveaux visages tout le temps, on oublie les prénoms, on ne sait plus où on a vu telle personne, on ne sait plus si c’est un technicien ou si elle fait partie du culinaire. Il fallait s’accrocher, ce n’était pas facile, c’est une habitude à prendre que d’être entouré de monde et de bruit tout le temps. Cela a été, au début, compliqué pour moi de me concentrer avec autant de distraction autour, contrairement, pour le coup, à mon personnage. J’avais vachement de mal à rester focus, avec quatre personnes qui me parlaient en même temps, alors que je devais gérer ma scène et mon texte. Mais, au fur et à mesure, je m’y suis habituée. Ce qui a fait toute la différence, ça a été d’arriver avec toute une nouvelle promo et donc avec des gens qui vivaient exactement la même chose. Cela m’a énormément aidée de voir des techniques différentes de travail, de voir l’organisation de certaines personnes et de pouvoir partager cela en groupe.

Même si on sait que ce n’est jamais évident pour un comédien ou une comédienne, regardez-vous le rendu final afin de capitaliser les point forts et ceux à améliorer ?

Cela m’arrive pour certaines scènes qui sont un peu charnières – où c’est très utile de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas - ou pour certaines scènes que je redoutais, voire pour certaines scènes où je ne me suis pas forcément sentie à l’aise. Mais, en général, j’ai un peu de mal. Je pense que ça fait aussi partie de notre métier de lâcher prise à ce niveau-là et de ne pas se soucier de l’image que l’on peut renvoyer. Je sais que des acteurs arrivent très bien à le faire mais c’est encore compliqué pour moi de ne pas me focaliser sur certains détails ni sur certaines scènes. Je pense que j’ai besoin de lâcher prise là-dessus, de me dire que ce n’est plus à moi, que ça ne m’appartient plus et que j’accepte totalement cela.

Quels sont les principaux retours que vous pouvez avoir des fidèles téléspectateurs de la série ?

Ça dépend…on me parle beaucoup de la relation que j’ai avec Ethan parce que ça reste quand même un des nouveaux couples. En soi, mon personnage évolue énormément grâce à lui. J’ai senti que le fait que ce soit un peu le chat et la souris énervait certaines personnes. Je pense que les gens attendent qu’on se pose, que ça y est il n’y ait plus de jeu et qu’on baisse les gardes. Les téléspectateurs ont vraiment envie que leur relation devienne sérieuse. On me l’a beaucoup dit !

C’est un personnage qui, globalement, est apprécié, je n’ai pas eu trop de retours négatifs.

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que ça continue ! On fait un métier tellement incertain que j’espère vraiment que ça va continuer parce que c’est ce qui me fait vibrer.

Merci, Emma, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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Ici tout commence : Julien Alluguette évoque Zacharie Landiras, son personnage dans la série de TF1 ainsi que ses autres projets artistiques de mise en scène !

Publié le par Julian STOCKY

Crédit photo : Benoît Maréchal

 

Bonjour Julien,

Quel plaisir deffectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons régulièrement vous retrouver dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », sous les traits du chef Zacharie Landiras. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être de faire partie de cette belle et grande famille télévisuelle ?

Oui, c’est déjà un grand plaisir de tourner aussi régulièrement. Il n’y a que sur une quotidienne que l’on peut défendre un personnage sur la longueur. J’ai intégré la série il y a un peu plus d’un an maintenant, et j’y ai découvert une vraie petite famille : l’équipe technique, l’équipe artistique, les autres acteurs,… on est toujours très heureux de se retrouver. On s’entend très bien et j’ai même tissé des liens d’amitié forts avec certains, que je vois en dehors de la série. On se retrouve sur Paris, on part en week-end ensemble, c’est très agréable quand ça se passe comme ça !

Il y a également un cadre de tournage particulièrement chouette, tant le château que la région

Complètement ! C’est sublime. Je suis pourtant très citadin, un vrai parisien dans l’âme ; j’aime la grande ville, j’aime l’effervescence et le tourbillon magique de cette ville. Au début, cela m’a fait bizarre de me retrouver dans ce petit village, avec ce château qui trône au milieu. Mais, effectivement, le lieu de tournage est incroyable, on ne tourne quasiment qu’en décors naturels, le château et le parc sont magnifiques. Entre deux séquences, on peut aller se balader, les petits commerçants à proximité sont adorables et si bienveillants envers nous, on y est vraiment très bien. Désormais je prends un vrai plaisir à y aller, et je me laisse même surprendre à aimer ce style de vie.

 

@ Tf1 / ITC prod

 

On le voit à limage, il y a une vrai finesse des décors, tout rappelle le Double AA, jusqu’à bien sûr la qualité des plats présentés. Rien nest laissé au hasard et cela doit certainement vous aider à vous plonger dans votre personnage et dans lexcellence que requiert linstitut ?

Bien sûr ! Il y a une réelle volonté de la production de faire une belle série quotidienne, qui mette en valeur à la fois le jeu des acteurs, la région, l’esthétique, et les plats. Les élèves apprennent à les cuisiner et, nous, professeurs, nous devons de leur enseigner le meilleur. Forcément, cela passe aussi par des formations pour avoir la bonne gestuelle, la bonne technique, pour savoir parler des plats avec les bons termes. C’est vrai qu’au départ, c’est compliqué. Je ne cuisine pas beaucoup de base, je m’y suis un peu mis pendant le confinement, mais de manière très modeste et, là, d’un coup, je suis le meilleur pâtissier du monde, formé à New-York. La pression ! Il y a donc un certain niveau à avoir pour être crédible. Au départ on m’a beaucoup coaché, pour m’apprendre la technique. Maintenant, j’arrive, je pense, à faire illusion. Je mets un point d’honneur, dans la mesure du possible, à ne pas être doublé sur les scènes filmées au niveau des mains, j’aime aller au bout, en apprenant même des choses très rigoureuses, comme le tempérage du chocolat.

Le chocolat est d’ailleurs l’une des choses les plus compliquées à faire, ça se joue au degré près ! Il m’est arrivé d’avoir des coachings à 5 heures du matin, avant d’aller tourner, le nez dans le chocolat. Au départ, on ne fait pas le fier, et au final, c’est passionnant !

C’est l’un des avantages de ce métier : je suis acteur, mais j’ai l’impression de faire plusieurs métiers différents en une seule vie. Moi qui ai du mal à choisir (et donc renoncer), et qui suis hyperactif, ça me comble de joie. Un jour meilleur pâtissier du monde dans cette série, un autre jour, champion de France d’équitation dans un téléfilm, ou encore prêtre ou châtelain… Je me sens gâté. On me propose souvent de gros défis, et c’est tant mieux ; j’aime les challenges !

Après un an environ à limage, quel regard portez-vous à présent sur Zacharie, qui a déjà vécu beaucoup de choses, personnellement, professionnellement et sentimentalement ?

Les auteurs, forcément, ne savaient pas, au début, qui allait interpréter ce personnage ; ils avaient écrit le rôle sans savoir qui serait choisi. Ils avaient une idée de base en tête. Je pense que je suis allé la confirmer en partie, mais que, eux, se sont adaptés aussi à qui je suis en tant qu’acteur. Zacharie Landiras est à présent une sorte de personnage hybride entre ce que je suis, ce que j’ai amené à ce personnage, ce que les auteurs imaginaient de lui au départ… Et, du coup, il évolue constamment. C’est comme un costume que l’on m’aurait donné et qui, au fur et à mesure des mois, était retouché pour que ça épouse parfaitement mes formes. C’est rare. Les auteurs sont intelligents et pertinents pour cela aussi.

 

@ Tf1 / ITC prod

 

Il y a également des « arches » plus personnelles, des intrigues construites autour du personnage. Là, j’arrive dans ma quatrième relation en un an - quel séducteur ce Zacharie ! Toujours, en plus, avec des partenaires très bonnes comédiennes et sublimes, ce qui n’est pas pour déplaire. Ça nourrit aussi le personnage dans sa vie professionnelle (ici les cours de cuisine, concours, etc.), il est forcément impacté par ses histoires intimes.

Justement, quelles ont été vos éventuelles sources dinspiration pour vous approprier ce personnage ?

J’arrivais dans la série alors que plus de 200 épisodes avaient déjà été diffusés. J’ai passé un mois à tous les regarder. J’avais vraiment envie de me plonger dans l’univers de la série, de savoir quels étaient les tenants et aboutissants, l’histoire de chacun des élèves, de comprendre les intrigues, de savoir comment c’était écrit…Cela m’a aussi beaucoup nourri et aidé, en tant qu’acteur, à rentrer dans la série. Ça m’a rassuré, constatant que c’était vraiment une bonne série, de qualité.

Au départ, Zacharie Landiras arrivait avec une intrigue forte ; il débarquait de Dubaï, après avoir été élu meilleur pâtissier du monde à New-York. On s’est vite rendu compte qu’il cachait un secret lourd, et que ce « petit génie » était en fait en dépression, vivant dans sa caravane, après avoir tout plaqué suite à un rupture sentimentale. Par la suite, j’ai discuté avec la production, et j’ai pu aussi leur dire mes envies de jouer avec telle ou telle personne. Ils essaient en général d’en tenir compte.

A présent, je ne réfléchis plus trop au rôle, j’ai même l’impression, en recevant les textes, de pouvoir les apprendre extrêmement rapidement. C’est comme si je savais comment parle mon personnage. Les auteurs s’inspirent aussi beaucoup de notre façon de parler. Dans le jeu, j’aime le côté « accidenté » du langage, on cherche ses mots, on se reprend, on hésite, on réfléchit… et parfois au contraire, on est sûr de soi dans ses cours et son métier… J’essaie d’insuffler ces couleurs-là à mon personnage.

 

@ Tf1 / ITC prod

 

En tout cas, artistiquement parlant, ce personnage vous permet une palette de jeu très large et très variée…

Bien sûr ! Il y a la partie technique, quand je suis professeur de pâtisserie. Je suis alors là pour faire évoluer et évaluer les élèves. Leur donner des conseils, parfois les recadrer mais toujours en gardant une certaine sympathie et humanité. Zacharie est très exigeant, mais il va toujours le faire passer avec de l’humour ou du sourire.

Là où je me suis le plus éclaté, c’est l’été dernier, quand on a fait l’arche « Tromperies » avec Sabine Perraud et Benjamin Baroche, qui jouent le couple Teyssier. J’ai pris un plaisir fou. On est sortis du registre pur des cuisines, on a tourné avec Sabine des scènes à cheval, en bord de Camargue ou, avec Benjamin, des scènes de cascades, où j’étais suspendu dans le vide. J’avais l’impression de jouer dans plusieurs films à la fois ! Avec une large palette d’émotions, allant de la colère à la jalousie, en passant par l’amour romantique, ou encore la manipulation, sans oublier la souffrance que représentait la séparation au final des personnages de Constance et Zacharie. Je me régalais de toute cette arche.

En ce moment, j’en amorce une nouvelle avec le personnage de Laetitia, jouée par Florence Coste, avec qui je suis devenu très ami. C’est d’ailleurs nous qui avons demandé à tourner ensemble. Une autre intrigue sur mon personnage arrive encore derrière, je ne peux pas en parler pour l’instant, mais les deux seront propices à de nouvelles sources d’émotions que je n’ai pas encore forcément exploitées dans ce personnage !

On le sait, le rythme de tournage est intense, avec un nombre de minutes utiles élevé à tourner chaque jour. Au fur et à mesure des semaines sur le plateau, abordez-vous différemment votre travail ?

Complètement ! Même au niveau des nombreux aller-retours entre Paris et le Sud ! Au départ, c’était  épuisant. Désormais, je ne les sens plus passer, j’utilise ce temps dans le train pour revoir mon texte, regarder une série, travailler sur d’autres projets. Je considère les choses différemment. Idem pour le rythme de tournage. Au début, il était assez violent pour moi mais ce n’est plus du tout le cas. C’est quelque chose de complètement intégré et ingéré par mon esprit et mon corps.

Je crois qu’une fois que l’on a fait une quotidienne, on peut tout faire. Et dans le rythme, et dans la manière de travailler avec autant de réalisateurs différents sur l’année. Ils alternent toutes les deux semaines sur ITC, et trois équipes tournent parfois en parallèle. Et tous ont des manières différentes de travailler, certains réalisateurs sont très directifs, d’autres moins, certains sont portés sur la technique et l’image avant tout, d’autres plutôt sur le jeu des comédiens, certains nous laissent très libres de proposer des choses, d’autres sont plus pointilleux. Ces manières de travailler sont donc extrêmement enrichissantes. On apprend chaque jour un peu plus, c’est ce qui est beau dans ce métier. On évolue, on grandit, en faisant… Ce rythme-là est grisant, je suis chaque fois très heureux de retrouver les équipes, de tourner, de jouer avec eux tout simplement, au sens premier du terme.

 

@ Tf1 / ITC prod

 

me si on sait que ce nest jamais évident pour un comédien, regardez-vous le rendu final afin de capitaliser les point forts et ceux à améliorer ?

Pour moi, ça fait partie du « SAV » du comédien. Parfois, ce n’est pas toujours agréable de se regarder à l’image. Mais, avec le temps, on s’y habitue. Dans la mesure du possible, j’essaie toujours de regarder les épisodes ou, au moins, certaines de mes scènes, pour être sûr que le rendu convient aux sensations que j’avais eues au moment de les tourner. Cela me permet soit de rééquilibrer, soit de pousser un peu plus loin le curseur ou de partir dans quelque chose de plus subtile.

Quels sont les principaux retours que vous pouvez avoir des fidèles téléspectateurs de la série ?

Les retours sont toujours très chaleureux, enthousiastes et gentils. C’est un plaisir ! Récemment encore, je suis allé acheter une galette des rois dans une célèbre pâtisserie, j’ai croisé au moins 10 personnes qui m’ont arrêté, la galette est un prétexte à se parler évidemment, en général ils me disent qu’ils adorent la série, et apprécient mon personnage (et puis après ils me demandent si je peux leur faire une galette maison ahah). Je n’ai que de très bons retours. Même lors de l’intrigue avec Constance, qui touchait à un couple emblématique de la série, j’ai eu de beaux messages.

Actuellement, les gens semblent très réceptifs au duo Laetitia/Zacharie. Cela nous touche, évidemment !

Vous êtes un artiste aux multiples casquettes. Nous venons d’évoquer longuement le jeu mais vous faites aussi, notamment, de la mise en scène. Plusieurs projets vont voir le jour cette année. Entre autres, une nouvelle pièce, qui sera présentée au festival dAvignon

C’est une pièce qui s’appelle « Les marchands d’étoiles ». Cela se passe pendant la seconde guerre mondiale, dans un dépôt familial de tissus. Ils y passent leur commande, en sous-sol, pendant que dehors, c’est l’inimaginable. Et évidemment, cet extérieur va venir déteindre sur ce petit cocon qui semblait, en apparence, assez joyeux. C’est une pièce d’Anthony Michineau, un auteur que je connais depuis un long moment et avec qui j’avais vraiment envie de travailler. J’ai adoré ce texte, mêlant drame et humour, dès la lecture. Nous nous sommes entourés d’une équipe fabuleuse de comédiens : Guillaume Bouchède, Stéphanie Caillol, Nicolas Martinez, Anthony Michineau - des artistes habitués de la scène et du cinéma-, accompagnés aussi par deux acteurs de la série « Ici tout commence » que j’ai engagés, parce que ce sont des artistes et humains formidables : Axelle Dodier (Kelly) et Mikael Mittelstadt (Greg).

Ils joueront au Théâtre des Corps Saints, au festival d’Avignon donc, à 13h45. C’est une création, et le but, évidemment, sera de reprendre ensuite à Paris et de faire une tournée…

 

@ Tf1 / ITC prod

 

Pour cette mise en scène, traitée dans un contexte historique, êtes-vous amené à vous (re)plonger dans des documents de l’époque, pour mieux en maitriser latmosphère ?

On a tous appris à l’école ce qu’était la seconde guerre mondiale, donc je vais me replonger un peu dans mes cours, mais surtout revoir des films ou lire des pièces parlant de cette période-là. Je vais essayer de capter, à travers ces autres œuvres, la sensation qu’il peut y régner. Ça sera un mix entre mes intentions, ce qui a été écrit et ce que les comédiens vont amener. Je leur laisse toujours une grande place, étant acteur moi-même. C’est le rendez-vous de tous ces facteurs qui viendra forger ce que sera la pièce et, en faire, je l’espère, un spectacle beau, fort et intéressant.

Le fait de connaitre lenvers du décor doit sans doute beaucoup vous aider, dans un sens comme dans lautre ?

Je recommande à tout comédien et tout metteur en scène de se positionner à un moment ou l’autre de l’autre côté. J’ai commencé à faire de la mise en scène simultanément à mes débuts d’acteur. D’abord parce que je ne supportais pas de dépendre uniquement du désir de l’autre. Mais finalement, cela m’a appris énormément. Quand je mets en scène, je comprends les différentes ficelles qu’il y a à tirer ;  on dirige l’orchestre. Il faut donner du temps à chacun des comédiens, il faut que ça soit juste et équitable, trouver les bons mots. Sans oublier les lumières, les costumes, le décor, la musique, la vidéo à gérer…il faut donner son aval sur tout, pour faire naitre enfin le « bébé » commun. J’adore chapeauter tout ça, et surtout mettre en valeur du mieux que je peux les acteurs que j’ai choisis. A l’inverse, quand je suis comédien, je comprends également qu’un réalisateur / metteur en scène n’a pas que moi à gérer. Cela force à être plus autonome, et force de propositions.

 

Crédit photo Mario Berner

 

Un peu plus tard dans lannée, à partir doctobre en loccurrence, la nouvelle version du « Soldat rose » sera jouée au Grand Rex. Cest encore un autre registre, plus musical cette fois-ci

C’est un conte musical, composé par Louis Chedid, qui s’était créé en 2006, au Grand Rex déjà, en version concert avec des stars de la chanson française : Vanessa Paradis, -M-, Sanseverino, Francis Cabrel ou encore Alain Souchon, et j’en passe. Là, c’est une toute nouvelle version. Le but est d’en faire une toute nouvelle mise en scène, avec une nouvelle équipe d’artistes. Ils seront 8 sur scène, certains jouant plusieurs rôles. Le travail de casting a été énorme, nous avons vu près de 1 200 personnes, pour n’en retenir que 8 finalement. Je suis très heureux des choix, tous se complètent humainement et artistiquement. J’ai hâte d’attaquer les répétitions !

Le lieu, quant à lui, est absolument sublime. Cette salle du Grand Rex est mythique, j’allais déjà y voir des spectacles et dessins animés étant enfant. Ça m’a donné le goût de la scène. C’est un symbole  fort pour moi de pouvoir y faire rêver désormais de nouvelles générations d’enfants et d’adultes. Nous aurons de nouveaux costumes, décors, arrangements, … on veut proposer une version « made in 2023 ». C’est un vrai défi, je suis très heureux que Décibels Productions (Pierre-Alexandre Vertadier) et Louis Chedid m’aient fait confiance et confié les rênes de ce gros paquebot. Je suis très excité, je travaille dessus depuis plusieurs mois déjà. La première sera le 20 octobre pour quelques semaines, puis l’équipe partira en tournée pendant quasiment une année.

Les gens semblent déjà très réceptifs, les programmateurs aussi, nous avons beaucoup de demandes. C’est agréable de se dire que ce spectacle galvanise déjà autant !

 

 

On imagine, du coup, que votre emploi du temps est particulièrement chargé ?

Oh que oui ! J’ai parfois l’impression d’être dans une partie de Tétris à échelle humaine ; j’ai constamment des projets, de différentes formes, qui tombent du ciel, tous plus intéressants les uns que les autres, et j’essaie de voir comment je peux les agencer. Dès fois, c’est certainement au dépend de ma vie personnelle. Mais c’est un métier passion… J’ai toujours rêvé de faire cela, j’ai eu la chance de travailler très rapidement sur de gros rôles et projets. Au nom de cela, je me dois tout le temps d’être à la hauteur de ce qu’on me propose. Je me remets systématiquement en question, je me force à quitter ma zone de confort et aller toujours là où je me mets en danger. Cela demande beaucoup d’énergie et de temps, mais ça me fait vibrer, et c’est la plus belle des récompenses. Ce côté multi-casquettes me permet aussi de ne pas m’enfermer dans un seul « style ». Je peux jouer, sur scène ou devant une caméra, le lendemain faire du doublage, et en parallèle mettre un spectacle en scène. Quelle chance ! Je ne me suis pas trompé de métier, c’est certain. Je me sens comme un enfant dans un bac à sable, c’est vraiment l’image qui me vient : le bac à sable. Je joue, je m’amuse,  je construis, et je me sens tellement vivant !

Merci, Julien, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

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Ici tout commence : Fabien Caleyre nous parle de son personnage, le chef Ferigno !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Fabien,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence », dans le rôle du chef Ferigno. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille télévisuelle ?

Tout à fait ! Il y a une vraie joie par rapport au personnage, c’est très cool d’aborder son côté un peu obscur, cela donne vraiment du relief. Il y a plein de choses à jouer, tout en n’en jouant pas trop, pour lui donner de la nuance. J’ai découvert aussi plein de gens super, vraiment, de la technique à l’artistique. C’est une famille, avec des personnes adorables, que j’ai plaisir à voir quand je redescends à Saint-Laurent-d’Aigouze. J’ai été super bien accueilli aussi par les comédiens, ce n’est pas simple dans un univers avec trois unités qui tournent chaque jour mais j’ai été super bien reçu. Je me rappelle du premier jour, je ne connaissais personne mais Sarah, la productrice, est venue m’accueillir avec Eglantine, la directrice artistique. Micka m’a présenté les autres comédiens et, le soir, Zoi m’a invité à sa table. Ce sont des gens très humains, que je reverrai à coup sûr en dehors de la série. C’est un régal d’y aller, je rejoins une petite famille, une petite communauté très disponible et très souriante.

Le cadre de tournage et la région aident aussi à l’ambiance générale, tout en offrant des images au rendu très qualitatif…

Cela crée un univers extraordinaire. Ca fait la promotion du territoire, la Camargue est une région magnifique, j’en ai profité pour découvrir les Saintes-Maries de la mer et revoir Aigues-Mortes, que je connaissais un petit peu. Tout en me baladant, en me perdant, en allant dans les parcs ornithologiques, c’était magnifique !

Etre dans un décor naturel et réel aide toujours. J’ai fait ma première scène aux salins, c’était magnifique, il y avait cette montagne de sel en fond, l’eau était un peu rosée par le soleil. Juste cette expérience était déjà splendide.

On le voit à l’image, il y a une vraie finesse et richesse dans le décor. Sans doute que cela vous aide à pleinement vous plonger et vous immerger dans ce que l’on attend au AA, à savoir l’élite nationale de la cuisine ?

Bien sûr ! Ce qui est le plus impactant, c’est même l’équipe cuisine qui est là, qui prépare les plats. Quand vous les voyez arriver, vous avez beau avoir appris votre texte, notamment la recette à annoncer, vous êtes à chaque fois ébahi par leur qualité. Cette équipe est incroyable et adorable, j’adore discuter avec eux, ils montrent et expliquent tout ce qu’il y a dans leurs plats. Je ne suis pas du tout un expert en cuisine mais j’ai appris plein de choses avec ces gens passionnés. Ils amènent cette excellence et nous aident à monter en gamme. Cet univers est assez impactant, ça met dedans. A l’écran, on goute vraiment ces plats super bons, d’ailleurs, petite astuce, vous pouvez le voir à la cuillérée que mettent les comédiensJ. Je me souviens y être parfois allé franchementJ.

L’univers créé est extraordinaire et aide à la popularité de la série, la cuisine étant une grosse partie de notre patrimoine national. Les gens s’attachent à une vraie partie de l’ADN français !

Quel regard portez-vous sur votre personnage, lui qui est particulièrement présent en ce moment à l’image ?

Petite parenthèse avant de répondre à votre question, il existe réellement un chef Ferrigno mais avec deux « r ». Il s’était amusé du clin d’œil mais, rassurez-vous, à en juger par l’évolution de mon personnage, on ne raconte pas l’histoire de ce chef dijonnaisJ.

En tout cas, il y a plein de questions que l’on pourrait se poser sur Nicolas Ferigno, mon personnage. Il est très manipulateur, très fourbe, il est souvent dans la séduction mais toujours dans son intérêt. On peut le juger de deux façons. Celle brute en se disant qu’il est malsain, nuançant d’ailleurs le personnage de Teyssier et valorisant son humanité. Et celle où on se demande pourquoi Ferigno est comme il est, où on se demande ce qui a créé sa noirceur et le fait qu’il ne s’attache à personne. Je pense que c’est important de le savoir pour le comprendre. En tout cas, j’adore ce personnage, je le trouve très intéressant. Ce qui est bien, c’est que comme son histoire n’est pas racontée pour le moment, chacun peut se l’imaginer. Je pense même que plein de gens se reconnaissent en lui…

Ce qui crée ce personnage, c’est qu’il est dans une représentation permanente. Du coup, c’est intéressant de la jouer, c’est un peu du cinéma dans le cinéma. C’est un sacré phénomène, il est plein d’énergies, même si tout est très contrôlé. C’est un stratège ! Il y a une sorte d’aura qui se crée autour de lui et ça me plait. A noter que le personnage est monté en gamme sur pas mal de choses, même sa façon de s’habiller. Maintenant, il est en costume trois pièces, c’est fascinant, ça ouvre plein de possibilités, il pourrait même se lâcher plus.

 

 

Artistiquement parlant, ce doit être chouette de pouvoir proposer une palette de jeu très large et très diversifiée au fur et à mesure de son évolution ?

Carrément ! Il change de registre selon les personnes avec lesquelles il parle. Il n’a pas du tout la même façon d’interagir avec les professeurs, avec les chefs, avec la direction de l’Institut ou avec les élèves. Il commence à se lâcher même avec certains dont il est plus proche et à qui il commence à montrer sa noirceur. Mais, malgré tout, cette noirceur est-elle vraiment lui ? Je continue à me poser des questions…Certes, il est méchant, il est opportuniste, il est tout ce que vous voulez mais pourquoi fait-il tout cela ? Joue-t-il encore un jeu ?

Il est touchant lorsqu’il parle de cuisine, sa passion. Il est alors assez doux, avec un vrai côté humain, il aide des étudiants à progresser. C’est chouette, ça donne des sortes de flashs d’humanité, nous donnant une vraie claque à chaque fois qu’il revient ensuite sur son côté sombre. Il change donc en permanence : en cuisine il est dans sa passion, avec Clothilde ou Teyssier il est beaucoup plus froid encore, il est très souriant et mielleux avec les élèves…on a même souvent envie de « lui mettre une tarte »J. Cela me donne de chouettes choses à jouer en tout cas, c’est cool ! Je suis toujours dans la retenue, souvent ces personnes-là sont très minimalistes dans leurs mots car tout est réfléchi, ce sont presque des robots. Pour l’instant, il n’est pas mis dans un coin de la pièce mais si, un jour, il est dos au mur, il est probable qu’il doive alors sortir des choses !

Pour vous approprier ce personnage, avez-vous eu ou avez-vous encore certaines sources plus personnelles d’inspiration ?

Vous allez rigoler, je me suis beaucoup inspiré d’hommes politiques. Ferigno est un politique, il sourit, il met une main sur celle de l’autre personne et embobine complètement. Tristement, aujourd’hui, la politique, c’est beaucoup de forme, faisant oublier le fond. Mon personnage a quand même du fond, son plan est en place mais il se sert des élèves à ses fins à lui. Même sa façon de s’habiller et le fait de se tenir bien droit font un peu homme politique.

J’adore aussi les personnages de gros méchants, je m’en sers dans ses regards, dans les pressions qu’il met à ses élèves. Je pioche aussi dans des masterclass.

Même si ce n’est jamais évident pour un comédien, regardez-vous le rendu final pour capitaliser les points forts et ceux à améliorer pour la suite ?

Oui, le but est toujours de progresser ! Il faut avoir confiance sur le plateau mais il faut être conscient des choses à bosser. J’ai faim de travail, je ne suis pas sur le circuit depuis longtemps et je sais que j’ai plein de points à améliorer. C’est très dur de se voir, d’entendre sa voix mais c’est nécessaire de le faire. C’est fait du bien aussi de se prendre des claques, on pensait avoir bien fait mais on est parfois déçu du résultat, ça fait mal mais c’est motivant. Il faut prendre aussi du recul : la notion de réussite d’une scène est très subjective et très personnelle.

On le sait, le rythme de tournage est intense, avec un nombre de minutes utiles important chaque jour. Au fur et à mesure de vos journées sur le plateau, avez-vous appréhendé différemment votre travail ?

Complètement ! Il y a eu une vraie évolution. J’en ai pris, au début, plein la tête. Lors de ma première grosse journée, j’avais en plus beaucoup de textes à déclamer devant les élèves. Mais, progressivement, il y a eu une sorte de lâcher-prise : on a son personnage, on a son texte, il y a juste à vivre le moment et à voir ce que ça donne, sans pression. J’ai vraiment évolué dans ce sens ! Mon côté sportif a aussi fait que ça m’a plu, je me suis challengé. Quand on s’amuse, on a presque même envie d’encore plus de séquences dans la journée. On se le dit souvent entre comédiens, il n’y a rien de pire que de n’avoir peu de textes ou peu de séquences. Donc, au final, ce rythme est une bonne chose !

Sans doute avez-vous déjà reçu de premiers retours des fidèles téléspectateurs de la série ?

J’ai effectivement pas mal de retours, c’est marrant, je reçois souvent des « j’aime beaucoup votre personnage », les méchants plaisent toujours. Au final, ça assouvit même certaines attentes des téléspectateurs. Les retours sont donc plutôt sympas. Il y a bien sûrs d’autres retours moins joyeux mais que je prends en rigolant. J’aime bien, je me dis que plus les gens me détestent, plus j’ai fait mon travail.

En complément, d’autres diffusions vont arriver, notamment sur Amazon Prime Video, en novembre prochain, dans un rôle de négociateur, là encore dans un chouette cadre de tournage…

Cette série va s’appeler « Los Farad », elle se passe dans les années 80 et est issue d’une histoire vraie d’une famille espagnole qui a tenté de se lancer dans l’entreprenariat mais qui va se retrouver mêlée à différents trafics. Cela m’a amené à tourner à Madrid et à Malaga, dans un cadre extraordinaire avec aussi une super équipe. Un tournage très cool, avec de gros moyens, je pense que le résultat va être assez extraordinaire. C’était très intéressant de travailler un négociateur, il n’est pas brut, il est compatissant, il comprend le preneur d’otage, il discute avec lui et a vraiment envie de l’aider.

Prochainement, vous tournerez aussi un docu-fiction pour France Télévisions, près d’Arras…

Cela va être une autre expérience au niveau de la moustache J car nous revivrons un moment de la première guerre mondiale. Ça va être poilantJ. J’interpréterai un tunnelier néo-zélandais venu aménager, dans les galeries d’Arras, des tunnels de l’époque médiévale, afin de loger 24 000 soldats anglais. Le tout pour sortir au dernier moment sur le front allemand pendant que sévissait, de l’autre côté, la bataille sur le chemin des dames. Ce sera super intéressant et passionnant, à titre personnel aussi ! Le soldat que je vais interpréter a vraiment existé, c’est fascinant de lire ses écrits, on le sent même parfois un peu perdu, ce qui était normal en temps de guerre. Je vais devoir me projeter pour faire revivre ce moment historique, ce qui me permettra aussi de mieux comprendre mon pays !

Merci, Fabien, pour toutes vos réponses !

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Ici tout commence : Janis Abrikh évoque avec passion son personnage de Joachim !

Publié le par Julian STOCKY

@ Crédits photo : Romain Maurette

 

Bonjour Janis,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver régulièrement dans la série quotidienne de TF1, « Ici tout commence », où vous y interprétez le rôle de Joachim. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille artistique ?

Plaisir partagé. 

Tout à fait ! C’est vraiment une chance d’avoir un rôle que tu peux faire évoluer régulièrement, en donnant des trajectoires. On te confie un personnage, tu essaies déjà de le respecter, de proposer quelque chose qui plaise au plus grand nombre. Ensuite, tu essaies d’apporter un peu de condiments que tu as en stock et tu re-calibres. Ce qui est génial avec la production et les auteurs, c’est qu’ils sont très attentifs sur le produit mais aussi sur le service après-vente, Ahah. En amont, de la création des personnages et des arches mais aussi en aval, ils sont très impliqués sur toute la chaine de production, ils comprennent là où les comédiennes et comédiens souhaitent emmener leur perso. Je m’en rends compte dans les textes, les auteurs ayant vu où je voulais aller avec Joachim, ma partition a beaucoup évolué. Après, j’essaie d’amener, dans ma manière de jouer, un peu d’humour, du vécu et de la spontanéité. Ils l’ont décelé et je sens qu’ils m’alimentent en cela à chaque séquence donc, oui, c’est génial.

Je suis très content, j’ai des partenaires qui sont hyper cool, qui ont des énergies humaines et de jeu très différentes donc tu ne t’ennuies jamais. Déjà, tu n’as pas le temps parce que le rythme est fou. En plus, avoir la chance de jouer ces scènes avec Elsa est juste du Bonheur !

En complément, le lieu de tournage est particulièrement agréable, il permet également de très belles images et une chouette luminosité…

Bien sûr ! Le lieu est incroyable, on a l’impression d’être dans un huis-clos, je vois même cela comme un enclos, Ahah. Le terrain de jeu est immense et on a cette sensation d’être dans le même environnement mais de ne jamais étouffer. Mon personnage étant le directeur technique de l’institut, il a des travaux et des réparations à effectuer un peu partout. Donc on m’envoie un peu dans tous les recoins du château, je n’ai jamais l’occasion de m’ennuyer et j’ai toujours l’impression d’être dans un décor différent. Donc c’est plutôt chouette. Le château en lui-même est vraiment incroyable, c’est hyper chargé, ça transporte, c’est riche, c’est très bien entretenu et on est très chanceux de tourner là-bas.

On le voit au travers des images, l’équipe de décoration a fait un travail d’une précision extrême, avec des détails incroyables, pour crédibiliser un peu plus encore le rendu final…

Tu sais aussi bien que moi que le diable se cache dans les détails. Vraiment, c’est une machine incroyable parce que, à tous les niveaux, il y a des gens talentueux, expérimentés, hyper impliqués et surtout absolument passionnés par ce qu’ils font. J’ai la certitude que sans les auteurs, sans la production, sans les techniciens, sans le protocole de production qui a été mis en place, le résultat ne serait pas le même. Ça ne dort pas sur le plateau parce qu’il n’y a pas d’ennui. Tout le monde ramène son meilleur jeu et joue une finale de coupe du monde à chaque séquence, les techniciens sont incroyables, la lumière est dingue, l’image est canon et le produit final est juste top. 

Quand on arrive sur le plateau, on s’en remet aux directives du réalisateur donc c’est un métier dans lequel on apprend à lâcher prise. A partir de là, tu es vachement plus « safe ». Ma première journée sur ITC était un jeudi et, le lundi, en revenant, j’ai découvert une toute nouvelle équipe et un nouveau réalisateur. Ils changent toutes les deux semaines donc ça apprend à être flexible et adaptable, d’un point de vue humain et émotionnel. 

Il y a aussi une vision et un travail en commun colossal de la part de tous les réalisateurs. Ils bossent deux à trois semaines en amont du matin au soir pour travailler la préparation, ils ont des réunions sur la mise en scène, les enjeux des personnages, les accessoires… et tu ne pourrais pas avoir un établissement tel que le double A s’il n’y avait pas cette culture du détail. Effectivement, tu peux avoir des serviettes brodées dans un tiroir fermé. Même si le téléspectateur ne les aperçoit pas, ça nourrit le jeu de la comédienne ou du comédien de les voir. Cela permet de faciliter l’immersion, tout est fait pour qu’on puisse donner le meilleur de nous-même et croire au maximum à ce que l’on fait. Donc, oui, on a beaucoup de chance de travailler avec cette équipe de haute voltige. 

On l’a dit, vous interprétez le personnage de Joachim. Personnellement et professionnellement, il a déjà vécu pas mal de choses et d’émotions. Justement, quel regard portez-vous à présent sur lui et sur son évolution ?

Je pense que le véhicule de ce personnage – et c’est là où je peux m’identifier – est qu’il est gentil mais il ne faut pas confondre sa gentillesse avec de la faiblesse. Joachim est quelqu’un d’entier, qui a le cœur sur la main, toujours prêt à rendre service. Il a le sens du verbe et Il est très économe en termes de mots (contrairement à moi, ahah) . 

C’est peut-être un peu trivial mais je suis convaincu que l’Amour est le véhicule principal de Joachim, sinon même le moteur. Ce qui l’a amené à l’Institut, c’est l’amour pour sa petite sœur, ce qui l’a fait rester là, c’est l’amour pour Clothilde, les décisions qu’il a prises dernièrement sont encore motivées par une question d’Amour mais également par son sens des responsabilités. C’est quelqu’un d’altruiste sur qui on peut compter, c’est un mec fiable. Il essaie juste de faire le bien…Après, on sait tous que l’enfer est pavé de bonnes intentions…Et scénaristiquement, c’est là que naissent les “rebondissements”. 

Au moment de son interprétation, avez-vous eu ou avez-vous encore certaines sources d’inspiration plus personnelles ?

Il y en a beaucoup, j’aime beaucoup observer les gens et voir comment ils parlent, se positionnent, se comportent. Ma famille est ma source première d’inspiration, notamment mes nombreux oncles. J’adore les moments où on est à table et où ils racontent leurs histoires, ils ont une telle manière de les amener, en termes de regards et de mimiques…C’est hyper nourrissant, d’autant plus qu’eux sont des vrais gens et non pas des personnages ! 

Je me sers beaucoup du non verbal. Parfois, dans un silence, juste avec un sourcil, tu peux dire tellement plus de choses. Certains acteurs font cela, je suis très sensible à leur jeu. Je regardais encore récemment « L’avare » avec De Funès…C’est exceptionnel. J’admire aussi beaucoup le travail d’Alexandre Astier, son jeu me touche beaucoup, il est hyper intelligent, dynamique, rythmé, hyper percutant, tu ne t’ennuies jamais. Il y a beaucoup de ruptures et très peu de linéarité. Et puis le gars est juste brillant. Il est auteur, réalisateur, compositeur, interprète…Je suis même certain qu’il cuisine bien, Ahah. Je pense aussi à Jérémy Piven, notamment avec son rôle mythique d’Ari GOLD dans la série « Entourage ». Je suis également très friand du travail de certains humoristes car extraire le rire de quelqu’un est quelque chose de particulièrement difficile. Même si je matte beaucoup de Stand-Up américain, je regarde encore régulièrement les spectacles D’Élie Kakou, Jamel, Eric et Ramzy et de Gad Elmaleh par exemple. C’est impressionnant, le mec sait tout faire. Il danse, il chante et arrive à nous présenter des personnages différents dans chaque sketch. Je pense que c’est un métier dans lequel on apprend tout le temps  et surtout qu’on apprend de toute le monde.

Artistiquement parlant, ce doit être sans doute très plaisant d’avoir une palette de jeu et de couleurs particulièrement large à développer ?

Complètement ! C’est l’avantage d’une quotidienne, tu as la possibilité de faire évoluer un personnage en l’asseyant dans un environnement, en lui donnant une identité, qu’il soit reconnaissable, par ses valeurs et ce qu’il incarne. Les auteurs sont très attentifs à ce genre de choses. Par exemple, lorsqu’ils ont vu que Terrence Telle et moi-même étions très potes dans la vie, ils se sont dit que cette amitié était transposable sur les personnages de Gaëtan et Joachim. 

En fonction des gens avec qui j’ai le plaisir de jouer, le personnage de Joachim se comporte différemment, comme dans la vie tu me diras. Par exemple, les rapports qu’il a avec sa petite sœur Marta, jouée par la pétillante Sarah Fitri, sont différents des ceux qui le lient au personnage de Rose  Latour, incarné par l’iconique Vanessa Demouy ou encore au perso de “Teyssier”, campé par le flamboyant Benjamin Baroche. 

Toutes ces personnalités différentes apportent des combinaisons de scènes infinies et c’est une chance qu’on a de pouvoir les faire exister. 

Vous l’avez dit, le rythme de tournage est particulièrement soutenu. Au fur et à mesure, l’appréhendez-vous différemment ?

Tu prends l’habitude! Même si je ne te cache pas que la première journée à 8 séquences est telle qu’en sortant, tu ne sais plus où tu habites, ni comment tu t’appelles, ahah. Mais, comme on le fait avec plaisir et que l’on y met beaucoup de cœur, ça absolument génial.

Vous arrive-t-il de regarder le rendu final pour capitaliser les points forts de votre jeu et ceux à modifier pour la suite ?

Je n’aime pas particulièrement me voir mais j’essaie effectivement de regarder mon travail avec un œil le plus objectif possible. C’est bien aussi de regarder l’évolution de son personnage. De plus, tous mes partenaires sont bourrés de talent et ont de belles personnalités, donc c’est très enrichissant. Je trouve aussi que les choix de casting réalisé par Peggy Pasquerault sont très justes, chaque artiste a sa singularité et touche les téléspectateurs à sa propre façon.

En complément, vous serez en tournage, pour France Télévisions, en janvier du deuxième numéro de « Poulets grillés », à Lille cette fois-ci. Vous devez être impatient de retrouver l’équipe et de continuer à développer cet autre personnage ?

Tout à fait ! Le premier tournage était génial donc, je suis effectivement très impatient. C’est bien écrit, drôle, touchant, dynamique et haletant. Les comédiennes et comédiens sont très bons. J’ai hâte de retrouver tous les copains et, surtout, de reprendre le costume de ce personnage de Zac Toquin, le commandant de la BRB. Il partage des valeurs similaires à celles de Joachim mais il est un peu différent dans la posture, dans la manière dont il se tient, il n’incarne pas la même chose. C’est artistiquement très enrichissant d’aller chercher les nuances qui opposent des personnages qui se ressemblent, je suis très content !

Merci, Janis, pour toutes vos réponses !

Merci à toi pour toutes tes questions !

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Stéphanie Manus évoque son actualité et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Stéphanie,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Vous avez récemment terminé une exposition de peintures à Paris. Quels principaux souvenirs gardez-vous de ce mois de mis en avant des œuvres ?

Kat Sroussy m’a proposé d’exposer à la Galerie Le Select suite à un tableau de Betty Boop que j’avais présenté il y a un an à la mairie du Vie à Paris pour l'exposition Florilèges de Saisons de Culture. Il faisait référence à l’affaire Weinstein, j’ai donc décidé de décliner d’autres Betty Boop après ce one-shot. J’ai fait des études d’histoire, j’aime bien l’actualité et ce support s’y prête bien. Cette fois-ci, j’ai proposé notamment une toile sur l’avortement suite à l’interdiction qu’il y a eue aux Etats-Unis. J’aime bien y glisser mon regard, avec des petits messages…

J’étais malheureusement peu à Paris pendant l’exposition, c’est passé très vite. J’exposais avec ma maman ChrisSivi qui est peintre et sculptrice, je garde un très bon souvenir d’avoir fait ensemble une exposition mère/fille.

Quels principaux retours ont pu faire les personnes venues voir cette exposition ?

Je ne sais pas si elles sont toutes objectives. En tout cas, j’ai plutôt eu de jolis retours sur mon travail. A la base, j’ai hérité de la peinture par mes deux grands-mères et par ma mère mais ce n’est pas du tout mon métier. Mais on m’a récemment commandé des toiles pour le nouveau laboratoire d’analyses Bio Eure Seine à Evreux donc c’est vrai que la peinture a été assez présente ces derniers mois.

 

 

Cette exposition-ci en appelle-t-elle d’autres prochainement ?

J’ai une prochaine exposition prévue en juin, dans l’Ain à Pérouges au cœur d’un petit village médiéval particulièrement charmant. J’exposerai avec ma mère et le photographe François De Marco. J’adore Betty Boop, je m’éclate à l’intégrer dans divers univers mais, en même temps, ce n’est pas moi qui en suis à l’origine. J’aime la création, j’ai mon propre style donc je me dis qu’il y aura sans doute des Betty Boop mais aussi d’autres thèmes. J’aime les portraits, j’aime les gens en général, j’aime l’humain, j’aime représenter les personnes.

Vous êtes une artiste aux cordes multiples et variés. Un projet de court-métrage devrait voir le jour cette année…

J’ai 10 000 projets en même temps, j’ai la tête pleineJ. Ce court-métrage qui sera réalisé par Thomas Grascoeur se déroule pendant le confinement, c’est basé sur les enjeux de la rencontre : souvent, on s’adapte à l’autre, on se suradapte même, on veut plaire et donc ça part de l’idée de base que, sur les sites de rencontres, on veut tellement séduire qu’on ment un peu et on s’oublie soi-même. En pleine période de Covid, quand on est enfermés, on peut mentir un petit peu mais, au bout d’un moment, le naturel revient au galop…C’est une comédie qui s’annonce très chouette. J’y suis scénariste et comédienne, j’avais écrit une première version il y a très longtemps et je l’ai adaptée suite à la pandémie.

Aurons-nous, en complément, l’occasion de vous revoir prochainement sur scène ?

Oui ! Je prépare un nouveau tour de chant avec Martin Pauvert, qui joue actuellement dans « Les Franglaises », c’est un super musicien multi instrumentiste, il est génial. Je n’ai pas chanté mes chansons depuis 2017, j’étais en pleine écriture de pièces de théâtre, je suis donc contente de retrouver mes premières amours.

Je serai sur scène le 18 mars dans la région lyonnaise. J’aime le texte, j’aime les mots, ce seront des chansons françaises intimistes, où je me livrerai peut-être un peu plus qu’avant. J’ai 40 ans, l’âge de la maturité, c’est un peu une renaissance pour moiJ.

 

 

Considérez-vous tous ces domaines comme des métiers différents ou comme un seul et même ensemble ?

Je pense que tout est complémentaire. J’aime dire des choses, j’aime l’écriture et je crois que j’apprécie exprimer des sentiments à travers différents vecteurs. Justement, pour moi, ce sont des techniques différentes mais tout est complémentaire en fait. Le théâtre va apporter à la chanteuse, qui va apporter à la comédienne. J’ai fait pas mal d’assistanat de mise en scène, j’ai eu la chance de travailler aux côtés notamment de Robert Hossein, de Richard Berry, de Niels Arestrup…C’est vrai que j’ai appris aussi beaucoup sur le terrain et j’aime également être de l’autre côté. C’est, là encore, un travail différent mais l’amour de l’art prime. J’aime donner un sens à tout ce que je fais, à travers des supports variés.

Vous allez même parfois encore plus loin, en faisant le lien avec l’œnologie, dans un autre projet qui vous tient à cœur…

Je suis petite fille de vigneron, dans le Beaujolais, j’ai baigné dans les vignes quand j’étais petite, j’ai fait les vendanges pendant des années donc c’est vrai que j’ai toujours été imprégnée par  l’univers du vin. Je me suis formée à la dégustation géo-sensorielle et intuitive qui fait appel aux émotions. C’est ce qui m’intéressait, j’avais envie de travailler sur les émotions et d’apporter ma petite touche créative autour de ces dégustations. C’est une aventure œnologique culturelle et multi sensorielle. On y retrouve l’Histoire du vin, l’œnologie, des textes, des musiques, on fait appel aux neurosciences et l’idée est de partager un bon moment avec les gens.

 

 

Merci, Stéphanie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Musique, Télévision

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Mathilde Bernard évoque son actualité et ses projets, sur scène et en studio !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Mathilde,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, au théâtre Le Funambule Montmartre, dans la pièce « Folie Baroque ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?

C’est un spectacle qui a vu le jour en 2020, nous avions joué 4 dates avant le confinement. Entre temps, l’équipe a pas mal changé, finalement la seule résistante, c’est bien moiJ. J’ai proposé à Alexis de nous rejoindre, c’est un ami comédien et metteur en scène. L’équipe est donc entièrement nouvelle, c’est un peu comme une nouvelle pièce.

Avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

Je dirais que c’est une comédie classique musicale, pour ne pas l’associer à de la comédie musicale. On n’est pas du tout là-dessus, on ne vient pas défendre nos répliques en chantant, on est bien sur une pièce de théâtre qui raconte l’histoire de l’arrivée de castrats napolitains en France au XVIIIe siècle. La musique était alors assez présente, dans notre pays, dans les salons, dans les grandes familles aristocrates mais on n’avait encore jamais vu de chanteurs castrés en France.

A titre personnel, je joue le rôle de Claudine, une femme très libre, qui revient de Venise chez elle et qui offre un castrat à son amant ou mari – on ne sait pas exactement quel est leur lien. C’est l’élément déclencheur de la pièce…

 

 

Au moment de vous approprier ce personnage, vous étiez-vous plongée dans certains éléments de contexte de l’époque, pour mieux en appréhender l’atmosphère ?

Je ne suis évidemment pas habituée à jouer un personnage du XVIIIe donc, pour le rôle, j’ai regardé beaucoup de films d’époque. Notamment « Madame de Joncquières », avec Cécile de France, qui se tient extrêmement droite. La position des mains, à l’époque, est extrêmement importante. On ne peut évidemment pas les mettre dans les poches…Je connaissais peu le monde des castrats, j’ai regardé « Farinelli », je me suis renseignée, j’ai lu pas mal d’articles. Sabine, l’auteur, nous a beaucoup documentés aussi, elle nous a vraiment donné toute sa bibliographie de tous les bouquins dont elle s’était inspirée. Je suis allée voir pas mal de spectacles pour savoir quels éléments de mise en scène étaient mis en avant et quels étaient les costumes. Je pense notamment à une pièce au La Bruyère qui m’a vraiment marquée, qui s’appelait « Aime comme Marquise ». La comédienne qui jouait cette femme m’a beaucoup inspirée.

Mais, oui, il est évident que l’on s’est tous plus ou moins inspirés de vieux bouquins du lycée que l’on avait en tête, comme « La princesse de Clèves », ainsi que de films d’époque. Aujourd’hui, c’est vrai que pas mal de supports existent, nous permettant de travailler nos rôles.

Pour certaines facettes de Claudine, y avez-vous mis, de près ou de loin, un peu de vous ou de personnes de votre entourage ?

Je pense que Claudine me ressemble sur pas mal d’aspects. Elle est un peu fofolle, extravagante, elle parle beaucoup, elle peut aussi être joueuse avec son mari. Elle est parfois sur la retenue mais elle n’a pas sa langue dans sa poche, quand elle a besoin de dire quelque chose, elle le dit donc elle est assez honnête. Elle est également une femme enfant.

Donc, oui, j’y ai mis un peu de ma personnalité. De toute manière, tu y mets forcément un peu de toi quand tu construis un rôle. Evidemment, la classe sociale est très éloignée de la mienne, l’époque fait toute la différence mais il n’empêche que, dans sa folie, sa générosité et je dirais sa fougue, on se rejoint pas mal.

Les mots et le phrasé sont-ils d’ailleurs ceux de l’époque ? Ou le vocabulaire est-il plus contemporain ?

Je pense que Sabine a vraiment fait un beau travail, justement, sur la retranscription et le langage soutenu de l’époque. Maintenant, nous, comédiens, sommes très très fidèles à son écriture mais on peut y mettre aussi un peu de contemporain dans notre manière de parler pour, peut-être, rendre nos personnages plus quotidiens. Donc c’est vraiment un parti-pris. On a cette liberté de quand même casser un peu ce langage soutenu mais tout le texte est extrêmement classique. J’avoue que ça fait du bien aussi aux oreilles de ne pas avoir un « ouais, grave ! » en plein milieu d’une réplique.

Vous l’avez dit, vous êtes 4 sur scène mais pas forcément 4 comédiens, il y a un mélange de jeu et de musicalité tout au long de la représentation…

Sachant que ça parle des chanteurs castrats, on n’avait pas du tout envie de proposer juste un comédien qui interprète un castrat mais qui ne puisse pas chanter. Donc notre comédien, je vous rassure, n’est pas castré, il est contreténor donc il a une tessiture vocale évidemment très aigue pour un garçon. Il fallait aussi qu’il ait un amour pour Vivaldi, qu’il connaisse ses chansons et ses mélodies, Sébastien a donc fait, lui aussi, un gros travail de recherches. On ne voulait pas non plus se contenter d’une bande son, on souhaitait avoir un vrai piano sur scène. Malheureusement pour nous, ce n’est pas un clavecin car le piano, à l’époque, n’était pas vraiment existant mais, justement, on se marre là-dessus, on dit que c’est un piano droit et que mon mari est un avant-gardiste. Ces deux rôles, de Sébastien et de Magnhild, contrebalancent donc les deux autres personnages.

 

 

Quels principaux retours avez-vous déjà pu avoir du public, à l’issue du spectacle ?

Je pense qu’ils ont apprécié l’ambiance générale qui se dégage de cette pièce, on a eu de très beaux compliments sur le texte, sur l’énergie déployée sur le plateau, sur le décor classique de ce salon parisien, sur la beauté des chants. On a eu pas mal de mots gentils mais c’est un début, on verra par la suite.

A propos de début, sans doute peaufinez-vous encore certains éléments, en fonction de vos ressentis et des retours de la salle ?

On s’est rendu compte qu’il y avait quelques petites choses qui ne passaient pas. Pas le texte, qui est écrit et ancré, en revanche en mise en scène il peut y avoir des déplacements à retravailler. Un accessoire de texte peut aussi être déplacé ou changé de timing. Alors même que l’on est sur scène, on va refaire des répétitions pour que le spectacle se bonifie de semaines en semaines. Donc, oui, je pense qu’il va encore bouger, rien n’est fixé.

 

 

En complément, vous qui êtes une artiste aux multiples casquettes, vous développez d’autres projets musicaux…

Oui, c’est d’ailleurs aussi pour cela que « Folie Baroque » m’a beaucoup attirée quand on m’a proposé le rôle, c’est qu’il y avait évidemment un lien entre la musique et la comédie, les deux métiers que je fais et qui me plaisent toujours autant.

J’avais sorti un premier EP – un album de 6 titres – en mars 2022 et je suis sur l’écriture d’un second. C’est du travail, de l’écriture des textes à l’enregistrement, sans oublier les scénarii des clips. Je m’en occupe donc à côté du théâtre et j’aurai une date de concert le 27 janvier au Pamela Club, à Saint-Germain. C’est une date gratuite, où seront présentés 2 à 3 nouveaux titres du prochain EP. J’y ferai aussi quelques reprises et chanterai également l’intégralité du premier album.

Avoir cette pluridisciplinarité-là doit être, à titre personnel, particulièrement plaisant et agréable ?

Oui ! Là où je me sens un peu légitime sur scène dans « Folie Baroque », c’est que, comme je suis musicienne, j’ai une certaine oreille et donc je comprends leur langage, ce qu’un autre comédien peut-être ne comprendrait pas. Donc, quand ils parlent de tierces, de changements de tonalité ou de rythme, je les comprends. C’est mon petit plus en tant que comédienneJ. Parfois même, je traduis à Alexis ce qu’ils veulent dire. C’est vrai que c’est hyper sympa : j’ai, sur scène, le plaisir d’écouter de la belle musique et le plaisir pour moi de jouer la comédie.

Merci, Mathilde, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Musique

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