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Ingrid Dupont évoque sa belle et riche actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Ingrid,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

On peut actuellement vous retrouver sur scène, chaque mercredi soir, au théâtre Montmartre Galabru dans le spectacle d’improvisation « La brigade voltige ». Avant de s’intéresser au programme en lui-même, on imagine sans doute le plaisir hebdomadaire que cela doit être pour vous de monter sur les planches ?

Tout à fait ! C’est vraiment le plaisir numéro un parce que l’improvisation est encore, pour beaucoup de personnes, une activité amateur. Très peu peuvent en être professionnels et avoir un spectacle programmé aussi régulièrement, toutes les semaines, avec un beau public, dans un beau théâtre est déjà une chance en soi, effectivement. Parce que la plupart des spectacles d’impro ont lieu dans des bars, les gens peuvent consommer en même temps ou discuter, c’est un peu moins formel, les rémunérations se font au chapeau donc à la discrétion des spectateurs. Alors que, là, on paie son billet, on s’installe dans un joli fauteuil rouge, on a un beau rideau, une belle scène. Donc, oui, oui, c’est vraiment une chance de faire rentrer l’improvisation dans les murs d’un beau théâtre.

Avec vos mots, comment caractériser ce spectacle ?

C’est un spectacle d’improvisation long format, c’est-à-dire que c’est une histoire qui dure une heure et quart, différente d’un format cabaret où les impros sont des histoires courtes. Là, l’univers reste le même tout au long du spectacle, il est connu, ça se passe dans les années 80 et nous sommes les trois personnages principaux (trois des quatre agents de la Brigade Voltige). On est quatre comédiens et, chaque semaine, les trios tournent. Nos personnages sont définis, on a des archétypes et, ensuite, chacun de ces personnages a sa propre mission, donnée par le public. Nous sommes en 1984, le public remplit donc des faxes, que nous recevons aux QG, nous choisissons chacun celle qui nous parait la plus urgente pour sauver le monde. Comme, bien entendu, on ne peut pas conclure une mission seul, les deux autres font tous les personnages secondaires qui alimentent notre mission. Du coup, on a trois histoires entremêlées. Il y a une petite gymnastique parce que les histoires sont vraiment entrecoupées. On a les mêmes costumes, on n’a pas d’accessoire pour faire comprendre que l’on est un autre personnage, on a notre voix, notre corps, notre texte, on écrit au fur et à mesure. C’est ce qui fait la richesse de ce spectacle en tout cas.

 

 

Chaque spectacle est donc unique...

Ah oui, il est unique. Les gens du public et les comédiens sont les seuls à connaitre l’histoire, il n’y a qu’eux qui l’ont vue. Le spectacle ne sera jamais rejoué, jamais diffusé, c’est tous les mercredis une nouvelle histoire et un nouveau spectacle. C’est pour cela que l’on peut revenir très régulièrement puisque c’est différent toutes les semaines. Les agents, eux, ne changent pas, c’est un peu le repère pour nous et le public. Mais, effectivement, ce sera quelque chose de nouveau, avec trois missions différentes.

A titre plus personnel, comment appréhendez-vous votre jeu ? Vous êtes sans filet, vous n’avez pas le texte d’une pièce traditionnelle à dérouler…

Tout à fait ! Quel que soit le spectacle d’impro, on est à la fois acteur, metteur en scène et auteur. Effectivement, les trois viennent se cumuler sur un instant très très court, très précis. Alors, c’est difficile, je ne vais pas le cacher mais c’est aussi ce qui fait qu’il y a de l’adrénaline et qui fait que, oui, c’est un peu plus risqué qu’une pièce de théâtre classique. Donc, forcément, il y a de la peur liée à l’inconnu, on dépend aussi de nos partenaires : qu’est-ce qu’ils vont nous donner ce soir-là pour nous permettre d’avancer ? Ce qui est rassurant, je dirais - et c'est ce que j'enseigne en tant que prof d'impro par ailleurs - c’est qu'il ne faut pas chercher à avoir une bonne idée. Il ne faut pas chercher non plus ni à être drôle ni original. On vient vide et on voit ce que l’autre nous propose. Donc, finalement, on n’est jamais seul puisque c’est l’autre qui va alimenter nos idées, il va envoyer quelque chose, un mouvement du corps, une idée, il va dire quelque chose et, en fait, normalement, on n’a plus qu’à dérouler. Donc, si on est bien à l’écoute de ce qui se passe et de ce que l’autre a envie de jouer ou de l’idée qu’il propose, normalement les deux n’ont plus qu’à faire la même chose, à s’écouter pour que ça se construise. Donc, d’un côté, c’est très dur et, d’un autre, il y a quand même ce cadre qui nous permet de savoir que l’on n’est pas complètement sans filet parce que l’on n’est pas vraiment seul, tout est là. Il y a aussi les attentes du public et celui-ci s’invente ce qu’on ne lui a pas forcément montré. Il comble, naturellement, les trous et notre job est aussi de satisfaire cette attente. Il y a alors deux choses : soit on la satisfait et il y a ce soulagement, « c’est bon, c’est ce que l’on attendait, tout va bien », soit on ne le fait pas, il y a l’effet de surprise, qui est aussi génial parce que surprendre un public, c’est le pompon, la cerise sur le gâteau. Mais, oui, c’est flippant parce que, cinq minutes avant, on n’a aucune idée des personnages. En moyenne, je dirais que l’on a cinq à six personnages minimum par spectacle. Dès fois même plus…

 

 

A la fin, en sortant, ce doit être un vrai plaisir et une réelle satisfaction d’avoir su répondre, une fois encore, à l’enjeu et aux attentes ?

Oui ! Effectivement, il y a deux choses. On est allés jusqu’au bout, on a bouclé les histoires, on a réussi, on a rempli la promesse, en général le public est quand même très très content et assez impressionné parce qu’il y a une performance pas négligeable. Après, on reste des comédiens, des artistes, on est exigeants donc on n'est jamais pleinement contents (rires). A chaque fois, on se demande ce que l’on pourrait améliorer, comment on aurait pu mieux réussir. Nous, de l’intérieur, voyons les choses qui auraient pu être encore mieux. Donc on ne se contente pas simplement de se féliciter, on a toujours cette posture de se dire « ok, c’est génial mais il faut qu’on continue encore de s’améliorer, d’aller plus loin, d’être encore plus impressionnants ». Mais, oui, on est contents quand même…et fatigués.

D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

C’est vraiment le côté « waouh ! Comment vous faites ? ». Parfois, on fait des transitions tellement rapides que le public n’a pas forcément pris conscience qu’on avait changé de personnages que nous sommes déjà sur le fil de l’autre histoire. Dans notre têtecette mécanique est devenue une seconde nature, pour nous c'est évident. Il y a un côté très cérébral dans le fait de pouvoir entremêler et comprendre ces histoires. C'est assez complexe et le public est à la fois impressionné et satisfait de cette complexité. Ils aiment aussi beaucoup nos personnages. Encore une fois, on a des costumes très marqués, qui sont ceux des agents officiels mais ça n’empêche pas de devoir faire croire par exemple à une hooligan très violente et très vulgaire. En costume de Pamela, je peux aussi être amenée à faire une voyante ou une animatrice radio, voire même un extraterrestre ou encore un animal. La performance est donc de faire croire à ce nouveau personnage alors que l'on est habillé avec la tenue de l'agent que l'on a présenté.

On nous remercie aussi souvent pour l’humour. En ce moment, l'improvisation chercher à s’intellectualiser un petit peu, à être plus « sérieuse » (parler du deuil, jouer des émotions sincères, moins être dans la caricature...). Ce n’est pas notre truc, on sait le faire mais on a vraiment choisi d’être du divertissement, notre but est que le public se marre. On peut être un peu caricaturaux et c’est aussi pour cela que ça se passe dans les années 80, c’est plus facile de rigoler de quelque chose qui est passé et qui n’est plus vraiment nous. C’est aussi une période qui s’y prête vachement, que ce soient la mode ou la musique, c’était très marqué. Souvent, le public nous remercie de les avoir fait rire, tout simplement. Les gens rigolent bien et voient que l’on prend du plaisir sur scène. Ils voient que l’on s’amuse et le public prend un peu les émotions du comédien. Donc le côté drôle ressort beaucoup. Et puis la performance d’avoir écrit pendant une heure et quart, alors que l’on n’avait aucune idée de ce que l’on allait jouer dix minutes avant.

 

 

Au travers des différents rôles et personnages que vous devez interpréter dans la même représentation et d’une date à une autre, cela doit sans doute être très plaisant, artistiquement parlant, de pouvoir utiliser une palette de jeu très large ?

Oui, tout à fait ! Ce personnage doit rester le même finalement, son carcan est tout petit – un super héros qui sait tout faire et qui peut tout réussir. Après, en effet, tout est possible, plus c’est diversifié plus c’est agréable et plus on fait de spectacles plus on s’autorise de nouvelles choses. Au fur et à mesure, on s’ouvre un peu plus sur les différentes choses que l'on sait faire les uns les autres, nous qui avons quatre personnalités bien différentes, en tant que comédiens et personnes. C'est génial de pouvoir faire autant de personnages différents et d'essayer de nouveaux trucs. De temps en temps, on a des personnages refuges, que l’on maitrise et avec lesquels on sait que ça va marcher mais, là, en jouant toutes les semaines, je suis obligée d’aller me renouveler, de me surprendre moi-même en essayant des choses que je n’aurais peut-être pas eu besoin de faire si c’était un spectacle moins exigeant. Il y a aussi la demande des autres comédiens. Un soir, ils ont eu besoin d'une humoriste avec un gros costume pour les enfants. Alors question : comment on improvise un comique déguisé ? Il a fallu y aller. J´ai aussi dû faire des extraterrestres, ce n'est pas du tout mon truc (rires). On l’essaie en live, est-ce que ça marche ou pas ? Donc, oui, ça oblige à aller chercher, comme un comédien classique mais lui a des mois et des mois pour trouver le personnage, là où nous n’avons que quelques secondes. On y va, l’urgence en général fait qu’il sort.

En complément, vous développez un autre projet, celui des « Imparfaits ». Un mot sur cette autre aventure ?

Avec les autres membres des « Imparfaits »,  nous nous sommes rencontrés parce que l'on est improvisateurs-comédiens. C’est un savant mélange des deux, nous avons les deux casquettes. A l’origine, on devait surtout proposer un spectacle sur ce que l’on appelle le jeu de scène, qui est quelque chose que l’on développe moins en improvisation en France. Souvent, en improvisation, on raconte une histoire, on a un début puis une évolution. Le jeu de scène est tout l’inverse, on prend une bizarrerie sur une scène et on l’étire, on l’étire, on l’étire, on l’exagère, on la transpose, on s’amuse avec. De ces spectacles d’improvisation est née l’idée d’en faire des sketchs. L’impro n’est donc pas très loin, elle est quand même source de cette écriture. On fait des impros entre nous et si le sketch nous fait rire, on se dit « ok, on l’écrit ». Là, on s’autorise à le refaire, on teste des trucs, on improvise, on part – c’est la magie de l’impro – sur une autre piste,… Quand on a suffisamment de matière, on l'écrit, on l’apprend, on le tourne et on le partage sur les réseaux. Depuis le 26 octobre, on en diffuse trois par semaine sur notre chaine Youtube « lesimparfaits.latroupe », un beau rythme, très intense. Une fois par mois, en général le quatrième samedi, on se produit dans un bar très célèbre de l’impro, l'Improvi'bar. C’est chouette aussi !

Merci, Ingrid, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

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RMC : Flora Moussy nous parle de son émission de radio diffusée chaque week-end !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Flora,

Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !

Depuis la rentrée, nous pouvons vous retrouver chaque week-end sur les antennes radio de RMC, à l’animation d’« Intégrale sport ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de participer à cette nouvelle aventure, après plusieurs années de télévision ?

Oui ! Alors, c’est beaucoup de joie maintenant. Au début, quand on me l’annonce, c’est un peu de stress quand même parce que je n’avais jamais fait de radio. C’était un média que je ne connaissais pas du tout, je n’étais vraiment pas familière à cet univers-là. On travaille tous ensemble dans le même lieu, je connaissais un peu les personnes de loin mais on découvre un autre univers, une autre façon de travailler. Ce n’est pas du tout le même fonctionnement que la télé, ce ne sont pas les mêmes automatismes, ce n’est pas la même façon de parler, ce n’est pas la même façon d’écrire, il y a plein de choses à réapprendre. Quand ça fait dix ans que l’on bosse à la télé, d’un coup ça fait un peu bizarre, on repart sur de nouvelles bases mais il y a un côté challenge qui est super intéressant. Parce que, justement, quand on est habitué à faire tout le temps les mêmes choses, c’est bien aussi, à un moment donné, d’avoir un petit peu de challenge et de se dire que l’on va changer. Il y a aussi ce côté diversification, on sait que l’on est capable de faire plein de choses différentes et cela également est vraiment cool. Maintenant je suis très heureuse de le faire, au début c’était beaucoup de stress quand même.

Vous parliez de diversification de supports, il y a également une diversification à l’antenne des sports abordés, en fonction de l’actualité des week-ends. Cela fait sans doute partie de l’ADN de ce programme ?

Vous avez tout à fait raison. Même si j’ai fait principalement du foot, j’ai quand même fait énormément de choses différentes, de l’athlétisme, de la gym, du rugby, du tennis…Là, tous les week-ends, il y a du foot évidemment avec la Ligue 1 mais il y a beaucoup de TOP 14. Donc, oui, on s’intéresse à plein d’autres sports. On a parfois du cyclisme qui rentre, là ça va être le début de la saison des sports d’hiver donc il y a beaucoup de ski et de biathlon qui vont rentrer. C’était aussi cela qui me plaisait dans le fait de venir à la radio, moi qui suis, de base, très omnisports. J’aime beaucoup le foot mais, à très haute dose, ça veut vite devenir une overdose donc j’aime bien faire autre chose et c’était vraiment aussi le petit plus de la radio. C’est aussi pour cela que j’étais vraiment contente de le faire. Cela me manquait de ne pas parler d’autre chose que juste du foot, ça me manquait vraiment de juste regarder autre chose. Quand on faisait « PL Live », c’était dix heures d’antenne le samedi et pareil le dimanche. On ne voyait que la Premier League et, même si j’adore ça, du coup maintenant c’est l’inverse, je ne vois plus les matchs de Premier League, ou très peu donc ça inverse totalement les choses.

Face à cette pluridisciplinarité sportive, en amont de l’antenne, dans la semaine, la charge de travail pour la préparation doit sans doute être importante, en plus de tous les lives pendant l’émission ?

Exactement ! En fait, «Intégrale sport » est principalement basée sur les lives. Maintenant, on est tributaire principalement de ce qui se passe pendant les matchs mais il y a tout un contexte, il faut connaitre les enjeux, il faut connaitre l’arrière-plan qui se passe autour des deux équipes, du contexte et cela se travaille évidemment en amont. Après, je n’ai pas que la radio, j’ai des semaines bien remplies, surtout les semaines européennes donc, du coup, je n’ai pas forcément toujours beaucoup de temps pour préparer les week-ends de radio. C’est pour cela que c’est important de travailler avec les producteurs que l’on a, qui vous nous aiguiller et nous aider. Sans oublier les reporters qui sont sur les matchs, on passe un petit coup de fil, « dites-moi quels sont les enjeux principaux autour de ce match là », on les détermine avec eux. Cela nous aiguille et nous fait gagner un peu de temps sur la préparation de l’émission parce que ce sont tellement de choses différentes. Il y a, par exemple, quatre affiches sur un multi de TOP 14 donc il y a huit équipes à préparer, ça fait beaucoup. Après, ce sont un petit peu tout le temps les mêmes qui reviennent donc, au final, c’est actualiser au fur et à mesure des semaines les résultats des équipes, les principaux enjeux, c’est lire « L’Equipe » tous les jours, c’est être informé de tout mais c’est vrai que, dès fois, c’est compliqué. Si on lâche une journée, on a d’un coup un retard et on se dit que ce n’est pas possible.

Pendant les heures d’antenne, vous devez sans doute avoir les yeux partout. Ce qui amplifie l’importance de l’interaction forte avec la régie ?

Totalement ! C’est vrai que c’est très important. On essaie d’avoir les yeux partout mais, dès fois, c’est compliqué. Sur le multiplex TOP 14, il se passe tellement de choses rapidement que c’est très compliqué d’avoir des yeux partout. Surtout pour un sport comme cela où il y a parfois des arrêts de jeu, des vérifications, des checks vidéo. Là, c’est vraiment le travail du producteur, qui est en régie et dans notre oreille, d’avoir lui les yeux partout. En plus, il est en contact avec les reporters qui sont sur place qui commentent les matchs. Ce sont souvent eux qui vont lui dire qu’il y a eu un essai ou encore un carton rouge. On va alors les voir en fonction de cela. C’est vraiment eux, pour le coup, qui nous aiguillent ou qui entrent dans le live. Par exemple, je suis sur la Ligue 1 et il y a un essai au Stade Français, le reporter crie « essai au Stade Français » et, tout de suite, c’est lui en fait qui me coupe la parole à ce moment-là. On fait vivre le live selon les priorités et c’est vrai qu’avoir les yeux partout nous fait ressortir des trois heures en étant bien essoré.

 

 

Vous évoquiez précédemment les différences dans la façon de parler entre la télévision et la radio. Justement, est-ce aussi votre rôle d’adapter vos mots et votre intonation à ce qui se passe dans le live ? Ou êtes-vous davantage dans la coordination et charge au reporter sur place d’être en phase avec ce qui se passe au stade ?

Il y a les deux. Mon rôle est une espèce de travail de chef d’orchestre où c’est évidemment moi qui donne le ton. Il faut évidemment prendre conscience de l’évènement qui est en train de se passer, de est-ce que ça nécessite d’avoir un ton plus grave, d’avoir un ton plus enjoué, d’avoir un ton plus interrogateur. En fait, il faut avoir conscience de cela mais on se repose, quoi qu’il en soit, sur les reporters et sur ceux qui commentent. Après, si eux ne sont pas au ton imposé par le live, c’est à moi effectivement de le donner et à eux de suivre derrière. Mais c’est moi qui mène et gère tout. Parfois, c’est compliqué, on est bercé par ce que le reporter nous dit et on a tendance, comme on gère plusieurs choses en même temps, à ne pas forcément avoir le recul sur l’instant. Parce que la radio, c’est aussi plein de mécaniques que l’on a en tête en permanence, de timing ou d’heure de pubs, de JT avec les infos…il y a plein de trucs à avoir en tête et, parfois, ça empiète un peu sur notre perception des choses, de l’instant et du live. Là, c’est vraiment au reporter et au producteur en régie de nous aiguiller. Mais, principalement, oui, quand on est à cette place, c’est à nous de vraiment mener les choses.

En ce début de saison, certains moments d’antenne, plus encore que les autres, vous ont-ils particulièrement marquée ?

C’est une bonne question. Il y a dès fois où ça peut être très compliqué s’il ne se passe rien sur le match que l’on couvre. Le dimanche, je fais le 13h-15h, le match de Ligue 1 de 13h n’est, de très loin, généralement pas la meilleure affiche du week-end. Ça peut arriver, parfois, que les matchs ne soient vraiment pas dingues. Dans ces cas-là, ça peut être très très long, pour moi, pour le consultant ou la personne qui commente. C’est vrai que, à ce moment-là, il faut avoir la dérision de dire « oui, on ne s’éclate pas, ce n’est pas la folie » mais, en même temps, il faut aussi se rendre compte qu’il faut combler l’antenne à ce moment-là. S’il ne se passe rien sur le match, on ne peut pas continuer à le commenter. Il faut avoir le recul de se dire qu’il faut passer à autre chose. Ce qui me marque plus dans ces antennes-là, c’est ça, c’est d’avoir en même temps la tête au live, à ce qui suit derrière, d’avoir conscience de ce qui est en train de se passer devant mes yeux,…il y a tellement de choses à penser en même temps. C’est donc plus un ensemble que je retiens. Quand on se dit qu’on se laisse porter par le live, il y a toujours ce doute de se demander ce que l’on fait s’il ne s’y passe rien.

Parmi les évènements marquants à venir, n’oublions pas bien sûr la coupe du monde de football au Qatar qui va sans doute bouleverser l’antenne et les programmes de la radio ?

Totalement ! L’antenne va être complètement axée sur cette coupe du monde. Il y a des matchs toute la journée, RMC voulait qu’il y ait une antenne presque globale de football et, du coup, en fait, ils gardent la grille normale et ont créé une radio digitale qui va venir combler les moments d’antenne qui ne sont pas du sport. Ceux qui voudront du sport H24 iront sur cette radio digitale, sur laquelle je vais travailler. Je serai notamment sur une matinale, ce sera encore un autre rythme de vie à appréhender. C’est vrai que la coupe du monde est le moment le plus important. Pour un journaliste de sport qui aime le foot, ça reste un évènement qui est absolument énorme. Il faut être à la hauteur de cet évènement-là, beaucoup de gens partiront sur place, RMC a vraiment mis l’évènement au cœur de tous les débats, on commence d’ailleurs à en parler au fur et à mesure. Pendant ce mois-là, ça va être le principal thème sur toutes les antennes, c’est sûr.

Merci, Flora, pour toutes vos réponses !

Publié dans Radio

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Alexiane Torres évoque son spectacle, actuellement à l'affiche !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Alexiane,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, chaque vendredi soir, au théâtre La Flèche, pour « Pièce à conviction ». Avant de s’intéresser au spectacle en lui-même, on imagine, à titre personnel, sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?

Tout à fait ! Oui, oui, il y a eu cette période Covid qui a fait que, forcément, on est très heureux de retrouver le public. Surtout, le seule en scène amène cette proximité que je recherchais lors de la création de ce spectacle, c’est-à-dire vraiment un lien direct avec le public. Puisqu’il y a un petit côté one woman-show dans le spectacle, qui fait que je suis en interaction directe et c’est un plaisir qui, oui, est plus nuancé dans un spectacle où il y a un quatrième mur. Cette proximité, dans mon seule en scène, est précieuse, c’est sûr.

Avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

« Pièce à conviction » est une enquête humoristique de police. Ce sont les pièces à conviction elles-mêmes qui viennent apporter les éléments de l’enquête. Donc il y a un couteau qui parle canadien, un pistolet qui parle allemand. Ils viennent en fait apporter des éléments à cette enquête, suite à l’assassinat de Joy, une chanteuse. Tous les personnages gravitent forcément autour de cette résolution d’enquête, j’aimais bien l’idée d’un polar, je trouve qu’au niveau de la tension, un polar reste une source sûre, pour un public, lui permettant d’être accroché à une histoire, à une dramaturgie. C’était un prétexte pour jouer plein de personnages mais avec ce film conducteur, aussi pour inclure de façon ludique les spectateurs dans la résolution de cette enquête, pour qu’ils se fassent leur chemin mental pendant le spectacle. Je trouvais cela très actif pour le public.

 

@ Marie Charbonnier

 

Cela doit sans doute être un vrai challenge artistique de switcher aussi souvent de personnages ?

Oui mais c’est vraiment un bonheur. Lors de la création, j’avais pensé mettre un paravent pour y faire mes changements derrière. Mon metteur en scène m’avait finalement suggéré de les faire à vue. C’est vrai que c’est mieux ainsi, c’est formidable au niveau du jeu, cela donne une liberté géniale. Il faut être un peu précis mais c’est vraiment très chouette. En tant que comédienne, se dire que, pendant une heure, on va passer d’un personnage à un autre, ça reste très jouissif.

Sans doute aussi que ces changements vous aident à vous projeter dans la peau du personnage suivant ?

C’est, en fait, un jeu très corporel que je fais puisque mon costume est un très simple, avec un jean et un haut. J’avais demandé une costumière et, finalement, les costumes étaient un peu parasites. Comme le dit Al Pacino, « l’humour, c’est le corps ». Je suis assez d’accord avec lui, je fais beaucoup passer les choses dans le corps. Donc Gabrielle, la petite stagiaire, a les épaules très recroquevillées, c’est quelqu’un qui est peu sûre d’elle donc elle a les mains un peu nerveuses. Ensuite, on a le médecin légiste, c’est un vieux monsieur donc il se tient très courbé. L’enquêtrice a la main sur la hanche, elle est très ouverte. En fait, les changements passent beaucoup par ce jeu corporel-là, je transforme ma voix et ma veste devient en fait un accessoire. J’ajoute parfois autre chose, par exemple le rappeur a une casquette, la chanteuse porte des lunettes. Les accents sont aussi des prétextes pour des personnages un peu affirmés mais rigolos. C’est une manière de cantonner des rôles différents et pour que chaque personnage ait une personnalité bien propre. Il n’y a pas mieux qu’un accent pour donner le ton d’un personnage.

Si on revient à l’origine de ce projet, qu’est-ce qui vous avait donné l’envie de développer ce seule-en-scène ?

J’avais envie de défendre un spectacle humoristique. J’ai fait pas mal de classiques en sortant du conservatoire, j’adore, c’est formidable mais j’avais aussi envie de revenir à l’humour pur et dur. Parce que le jeu que cela apporte est très libre, sans oublier la joie des spectateurs et la promiscuité avec eux, forcément. Un seule-en-scène est le meilleur moyen d’avoir un vrai lien avec le public, directement. Et puis j’aime beaucoup raconter une histoire. Surtout, de pouvoir jouer des rôles que l’on ne m’aurait pas donnés, que je me suis donnés à moi-même, en me demandant ce que je rêverais de jouer et qui me ferait rire. De là est née la chanteuse de pop par exemple. J’ai réalisé des petits rêves de comédienne via certains personnages, je me les suis octroyés et les ai partagés avec le public.

 

@ Marie Charbonnier

 

Plus globalement, quels sont les principaux retours que vous pouvez avoir du public ?

A l’issue de la première, un journaliste avait écrit un article en disant quelque chose de très juste, à savoir que c’est un univers un peu à la « Tex Avery » ou à la « Agatha Christie ». Ce n’est pas faux, comme il y a beaucoup de bruitage et, en même temps, une enquête de police, il y a un mélange de plein de personnages très caractérisés. Souvent, les gens aiment beaucoup la galerie de personnages, la pluralité que l’on a créée, ils passent un bon moment, rigolent bien. Ils me disent être impressionnés aussi mais bon, c’est du travail avant tout. Il y a également un sketch où des organes parlent entre eux, ça marche bien. Je demande au médecin légiste s’il peut me parler de l’autopsie du corps et il me dit « oui, j’ai reconstitué la valse des organes entre 21h 15 et 21h 35, le cerveau nous parlait ainsi »…Tout d’un coup, je fais le cerveau qui parle au poumon, le couteau qui se plante dans celui-ci, …En fait, cet échange entre les organes, souvent, ressort et fait beaucoup rire les gens.

Même si, sans doute, vous les appréciez tous, aimez-vous peut-être certains personnages encore plus que les autres ?

Finalement, le personnage de Gabrielle, la stagiaire. C’est une stagiaire très timide, je voulais en faire une espèce d’anti-héroïne. Parfois, les enquêtes sont résolues par ceux que l’on n’imagine pas, j’aime bien cette anti-héroïne, c’est celle que l’on considère moins et, finalement, c’est celle qui a l’intelligence la plus accrue mais que l’on ne soupçonne pas. J’aime bien ce genre de personnages où les autres ne voient pas le potentiel qu’ils peuvent avoir parce que ce ne sont pas des gens très sociables au début et qui, tout d’un coup, se révèlent. Comme je joue des personnages très exubérants, tout d’un coup il y a cette fille qui arrive. Dans les prochaines versions, je pense que je vais vraiment retravailler pour que ce soit elle le fil rouge. J’aime ce personnage un peu timide, moins sûr de lui, qui a cette intelligence un peu cachée. Je l’aime bien, je l’aime de plus en plus parce qu’il met tous les autres en relief. Lui, par sa timidité, par le fait qu’il soit un peu plus réservé, met les autres en exergue.

 

@ Marie Charbonnier

 

En parallèle, quels sont vos autres projets du moment ?

J’ai des dates de tournée avec « Andromaque » et pour « Phèdre ». Ainsi qu’un projet avec la compagnie Arts et Cendre, ce seront trois spectacles qui formeront un ensemble de sept heures de représentation, une comédie qui se situe dans Paris à l’orée des grandes guerres du XXème siècle. Et plein d’autres petites choses à côté, notamment un monologue d’une tenniswoman que l’on va jouer à Metz, dans un lycée, mi-novembre.

Merci, Alexiane, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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Audrey Ferin évoque le lancement de sa chaine Youtube !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Audrey,

Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous avez lancé, il y a quelques jours, votre chaine Youtube sur la mode. A titre personnel, cela doit être un vrai plaisir, une vraie joie et une vraie excitation de voir cette aventure se concrétiser ?

Tout à fait ! Oui, c’est un projet qui me tient très à cœur. Je viens du monde du mannequinat et du journalisme, ce qui me permet d’allier les deux.

Je suis passionnée par la mode depuis toujours. Je fouillais tout le temps dans le dressing de ma mère ! Lol.

Je verrai par la suite pour l’évolution de ma chaîne car j’aime ce qui a attrait au lifestyle en général comme la beauté, le sport et le bien-être. J’ai beaucoup d’idées de sujets en tête ! J’étais un peu stressée pour le lancement mais je suis très heureuse du démarrage de ce projet. J’espère qu’il plaira et que cette chaîne aura de beaux jours devant elle.

Si l’on revient à l’origine de ce projet, qu’est-ce qui vous avait donné l’envie de créer cette chaine, en complément de toutes les activités et supports sur lesquels nous pouvons déjà vous retrouver ?

J’aime me diversifier et avoir plusieurs métiers en même temps. Je suis créatrice de contenus pour Instagram et je viens récemment de me mettre sur TikTok, ce qui m’amuse beaucoup. Créer une chaîne Youtube demande beaucoup de travail mais c’est un format qui est intéressant parce qu’il me rappelle un peu le format télé. Cela me rappelle des beaux souvenirs, et, aujourd’hui, en télé, il est difficile d’avoir une chronique mode en France, c’est compliqué d’avoir une place. Là, c’est une façon, comme une entrepreneuse, de créer ma propre émission, de A à Z, de mettre le contenu qui me convient, d’avoir ma propre ligne éditoriale. Donc j’ai l’impression, par rapport à tout cela, d’être alignée avec moi-même.

 

 

Youtube permet aussi une liberté sur les durées proposées, plus longues que sur certains réseaux sociaux, offrant le temps de détailler et d’approfondir ce que vous présentez …

Tout à fait ! C’est tout à fait ça, le temps est beaucoup plus long, ça donne la possibilité de dire beaucoup de choses, de s’exprimer, d’aller plus en profondeur sur des sujets et, encore une fois, je relie cela au métier de journaliste. Et il y a une part de création avec la réalisation et le montage qui est très intéressante.

Plus concrètement, quelle fréquence de diffusion et quel contenu s’annoncent ?

Pour le moment, c’est vraiment une chaîne qui est dédiée à la mode, j’y fais découvrir des vêtements, liés soit à une marque, soit à une couleur ou une tendance, une mode du moment. Après, on pourra peut-être élargir à de la beauté, à un peu de life style.

Dans l’idée, j’aimerais poster deux vidéos par semaine mais c’est peut-être utopique. Rires.

Justement, quelle est votre méthodologie de préparation et de travail ?

Ma méthodologie, c’est déjà de réfléchir au sujet. Ensuite, c’est de le détailler, de faire un script de ce qui va être dit, des sujets abordés, de faire des recherches sur le sujet pour ne pas désinformer mon audience. Une fois que j’ai mes rushs, il faut faire le montage puis il faut intégrer la vidéo dans Youtube, faire son référencement, faire ses affiliations. Donc c’est un vrai travail, oui.

Concernant le choix du sujet, quelles sont vos sources principales d’inspiration ?

Il y en a plusieurs. Déjà, il y a évidemment les défilés parce que le prêt à porter s’inspire de la haute couture. Il y a également la saisonnalité, il y a aussi ce que les marques proposent, les nouveautés dans le monde de la mode…

On imagine que cette chaine a pour but de parler au plus grand nombre, les initiés et les non-initiés ?

C’est un sujet précis donc, à la base, ce sont quand même des gens qui aiment la mode qui sont visés. Après, on sait que sur les chaines comme sur les réseaux sociaux, les gens aiment bien une personnalité. Je sais qu’il y a des youtubeuses que j’écoute, pas forcément pour le sujet mais parce que j’aime bien leur énergie, parce que je trouve ça agréable et que j’apprends des choses. Donc, parfois, c’est vrai que ça dépasse le sujet en tant que tel.

En tout cas, cette chaine n’arrive pas par hasard, elle est la suite logique de tout ce que vous avez déjà pu faire dans cet exercice jusqu’à présent….

Totalement, c’est très vrai ce que vous dites, c’est vraiment une continuité pour moi et un accomplissement. Encore une fois, de faire cela en tant qu’entrepreneuse allie deux métiers que j’aime, tout ce qui est artistique mais aussi l’entreprenariat donc je suis très heureuse de réunir ces deux domaines.

 

 

En complément, vos autres réseaux continueront à être alimentés et permettront sans doute parfois des liens et des passerelles avec la chaine…

Oui, tout à fait. C’est-à-dire que je voudrais donner un aspect plus mode à Instagram et à TikTok. Je travaille quotidiennement là-dessus. Je vais donc les axer beaucoup plus dans ce sens.

A côté, quels sont vos autres projets du moment ?

Je continue mes projets de comédienne, je continue mes tournages.

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle chaine récemment créée ?

On peut me souhaiter de la réussite, qu’elle plaise et qu’elle vive une belle vie, un beau chemin. Qu’elle apporte, dans un monde aujourd’hui qui est très difficile, de la joie. Je voulais aussi une chaine légère, je voulais insuffler aux gens de bonnes énergies, donc si je peux offrir quelques minutes de bonheur et de légèreté, j’en serais très heureuse !

Merci, Audrey, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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Virgin Radio : Fabien Delettres évoque le nouveau morning de la station !

Publié le par Julian STOCKY

@ Jack Tribeca / Bestimage / Virgin Radio

 

Bonjour Fabien,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Depuis la rentrée, nous pouvons vous retrouver dans le nouveau morning de Virgin Radio, « Le Morning sans Filtre ». À titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle nouvelle aventure ?

Vous avez très bien résumé ce que je ressens, c’est vraiment un énorme plaisir de me lever, ce qui est peut être un petit peu curieux quand on se lève aussi tôt. C’est vraiment du plaisir parce que je m’amuse énormément. J’avais eu une expérience du morning il y a dix ans, avec Cyril Hanouna, je savais comment ça se passait. Déjà à l’époque, j’avais pris beaucoup de plaisir mais je l’avais un peu oublié. J’ai beaucoup muri aussi, avant j’étais un peu un fou-fou, maintenant je ne me suis pas forcément calmé mais déjà je suis beaucoup moins stressé, pour ne pas dire pas du tout. Donc j’aborde les émissions complètement différemment et j’ai la chance aussi d’avoir un rôle qui est vraiment cousu main pour moi. On est trois, il y a Guillaume Genton, qui est le leader et Diane Leyre, Miss France 2022 actuellement en règne, qui est beaucoup plus que la touche féminine. Elle est une co-animatrice vraiment dans l’air du temps, qui, malgré le titre et l’image qu’elle doit faire valoir, est vraiment bien ancrée dans la réalité, elle est une femme moderne, féministe et elle est vraiment là pour apporter un équilibre dans toutes nos discussions. J’ai le rôle que j’adore, à l’époque on disait un snipper, celui du rigolo de la bande, je n’ai pas la pression de ce que je vais dire, de savoir si ce que je vais apporter comme argument va faire bouger les choses. La seule mission que l’on me confie et qui me va tout à fait, c’est de faire rire, d’être drôle et, surtout, d’apporter de la légèreté à n’importe quel sujet.

Cette matinale est construite de manière un peu originale par rapport à ce qui se fait actuellement, le pari a été fait de tenter une matinale beaucoup plus portée sur l’actu, le direct, le débat et donc, dès fois, il y a des sujets qui peuvent être non pas lourds mais un peu sérieux et dans lesquels, tout de suite, je suis là pour amener une légèreté et rappeler que l’on est le matin, que l’on doit se divertir, que l’on peut apprendre plein de choses mais surtout pour que ça se fasse dans la bonne humeur.

Justement, quand on est à l’antenne le matin, de 6h à 9h 30, face à des auditeurs qui, pour la plupart, sont en train de se réveiller, de prendre leur petit-déjeuner ou déjà de travailler, adaptez-vous votre ton ? Ou pourriez-vous avoir le même ton à midi et à 18h ?

Vous avez parfaitement raison, on s’adapte. Je vais même vous dire, on s’adapte à chaque heure parce que l’on sait, par des études faites par des spécialistes, ce que font les gens à chaque heure. Déjà, on ne crie pas, mais on met de la bonne humeur, sans hurler. On sait que l’on s’adresse à un public qui se situe entre 25 et 50 ans. Donc, lors du choix des sujets, on va aller plus vers des sujets d’actu pour adultes, dans lesquels il peut avoir aussi bien de la profondeur que de la vie quotidienne. Ça peut être des sujets pour les parents car nous sommes écoutés par beaucoup de mamans.

Je vous disais que l’on adaptait aussi en fonction des horaires. Par exemple, tous les sujets qui vont concerner la famille pure vont être placés entre 7h et 8h parce qu’on sait que c’est le moment où les parents sont en train de s’occuper de leurs enfants. On fait aussi des infos si possible assez courtes parce qu’on sait que ça passe de la salle de bain au petit déjeuner, tout en allant très vite. Entre 7h 45 et 8h 15, on est sur le trajet du boulot ou de l’école donc on adapte les messages et les infos par rapport à cela. On adapte aussi naturellement notre façon de parler, on fait attention au choix des thèmes et des mots. Il n’y aura rien sur la séduction ou sur des sujets qui pourraient être un peu grivois. Ce sont des choses très drôles que l’on peut s’autoriser en matinal mais à d’autres moments, par exemple « 6 personnes sur 10 ont déjà eu une relation intime au bureau » est un thème qui sera traité entre 6h et 7h ou 8h et 9h.

C’est donc une manière de parler, mais aussi une manière de réfléchir différemment en fonction de l’heure.

Après ces premiers temps d’antenne, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs notamment ?

Tous les retours que l’on a en interne sont très bons, je pense que l’on a réussi à faire ce que l’on annonçait, c’est-à-dire apprendre en s’amusant. Quand vous écoutez chaque intervention des animateurs entre 6h et 9h 30, vous apprendrez quelque chose. Vous aurez ri (je l’espère) et quoi qu’il arrive, vous aurez appris quelque chose. Cela était très important pour nous. En moyenne, on développe 6 sujets par heure, on a énormément d’intervenants. Dès que l’on parle d’un sujet, on essaie d’avoir ou la célébrité qui est concernée ou un expert, voire même il peut être sympa de mettre en relation un auditeur qui n’est pas d’accord avec la célébrité. C’est vraiment un objectif que l’on a réussi à atteindre et on en est très content.

Pour vous redonner l’historique, il y a eu pendant 7 ans Camille Combal, ce qui est énorme, l’habitude d’écoute est très grande, un lien s’est tissé entre les auditeurs et l’équipe. Camille est parti mais la totalité de son équipe est restée, il a été remplacé par Manu Payet. Donc même si les gens ont été tristes du départ de Camille, ils ont sentis une certaine continuité avec Manu et tout le reste de l’équipe. Après deux années animées par Manu, nous arrivons avec une vraie cassure, Virgin Radio a fait ce choix éditorial de changer complètement. On arrive sur un poste occupé précédemment par des gens qui avaient établi un vrai lien avec les auditeurs, avec un programme qui n’a rien à voir avec ce qu’il y avait avant. Donc on a la responsabilité de ne pas faire partir les auditeurs qui étaient là avant, qui sont encore dans les réflexes d’écoute que l’on avait avant et, surtout, d’accueillir des nouveaux. En revanche, ceux qui étaient là, et je le comprends, sont perturbés et ne reconnaissent plus leur émission. Mais, il faut le savoir, c’est le cas de toute nouvelle émission qui arrive. En moyenne, on estime qu’il faut entre 3 et 6 mois pour que ces gens-là s’adaptent et trouvent leur compte.

 

@ Jack Tribeca / Bestimage / Virgin Radio

 

Après ces premières semaines, vous n’êtes plus en phase de rodage mais vous continuez sans doute à affiner, à peaufiner, émission après émission, le contenu pour être toujours plus précis et plus lisibles pour les auditeurs ?

Vous avez tout à fait raison, ce que vous dites est pertinent, c’est exactement ce que l’on est en train de faire. On a ajusté beaucoup de choses, notamment au niveau du contenu. Par exemple, le premier jour, on s’est nous-même dits que nos sujets étaient peut-être trop sérieux et, très vite, on a pris un virage, on ne s’interdit de ne parler de rien mais si le sujet n’apporte aucun côté divertissant, on l’élimine. On s’adapte également à l’actualité. Je pense par exemple au décès de la reine d’Angleterre, où notre émission était déjà prête pour le lendemain au moment de l’annonce. Mais il ne faut pas que l’on se trompe, nous ne sommes pas sur une ligne éditoriale d’info pure mais comme on annonce que l’on est dans l’actu, on ne peut pas faire l’impasse sur LE sujet dont tout le monde a parlé. Mais toujours en restant dans notre ton. Donc nous avions décidé, avec notre équipe de 8 à 10 personnes, de venir encore plus tôt le lendemain avant l’émission pour la préparer différemment. Nous avions conservé quand même tous nos rendez-vous mais on avait consacré, je crois, 12 minutes par heure non pas à parler de la reine en elle-même et de son décès mais à écouter et commenter comment avait été traitée l’annonce de son décès par tous les médias. On avait aussi voulu vraiment rester sur de la légèreté : qu’est-ce que la reine avait changé ? Qu’est-ce qu’elle avait d’original ? Pourquoi est-ce un évènement historique ?

Evidemment, pendant tous ces moments-là, je ne me suis autorisé aucune vanne, aucune ironie, par respect pour la personne. Je ne suis pas là pour choquer, on peut être impertinent mais pas sur un sujet aussi lourd que le décès d’une personne la veille au soir. Donc on n’avait pas changé toute l’émission mais on avait quand même consacré un long moment à cette actualité, en essayant de le faire différemment des matinales d’infos.

Sans dévoiler de grand secret, quelle est une journée type de travail pour la matinale ?

L’émission finit à 9h 30. On s’autorise 10 minutes pour boire un café et rigoler, avant un débrief pendant 25 minutes avec le nouveau directeur d’antennes, qui nous dit ce qui a été, ce qui n’a pas été et qui peut être amélioré. Tout de suite après, pendant une heure et demie à deux heures, on discute avec les équipes (journalistes, auteurs, producteur, animateurs) pour se mettre d’accord sur ce que l’on va faire le lendemain. Là, on se répartit les tâches, une partie des équipes cherche les sons qui vont agrémenter les sujets, on lance les thèmes sur les réseaux afin d’avoir des auditeurs pour le lendemain, je réfléchis à ce qui peut être rigolo, par exemple un défi téléphonique, en testant des choses que l’on peut lire. C’est quelque chose qui m’amuse pas mal.

Par exemple, le premier jour, des gens disaient que tout le monde pouvait s’inscrire sur Doctolib. Je m’étais dit que c’était rigolo et que j’allais le faire. En faisant cette blague, ça a marché, en 30 minutes j’étais naturopathe, ça a fait sourire, ça a mis le bazar et je ne l’ai pas fait pour rien, Doctolib a dit qu’ils allaient changer leurs méthodes d’admission des praticiens. Ou encore j’avais lu et moi-même constaté en Bretagne que les toilettes des gares SNCF étaient devenues toutes payantes. En plus, ils ont fait des choses qui paraissent assez dingues, comme des cartes de fidélité. Pour 10 pipis payés, 2 sont offerts, ce qui est assez incroyable. Typiquement, cela m’a fait rire et je me suis dit que j’allais appeler la SNCF pour leur demander si c’était pareil quand on fait un petit pipi, un gros pipi…Le journal 20 Minutes a enquêté après nous, pensant que nous faisions une blague. Effectivement, la SNCF a confirmé et, avec le recul, ils se sont dit que c’était un peu invraisemblable et ont décidé de retirer cette tarification pour réfléchir à une autre manière de proposer ce service. Donc, en faisant une blague, tout en parlant de l’actualité, on a fait bouger quelques petites lignes. C’est assez rigolo et ça me plait vraiment. C’est de la blague intelligente, qui va tout à fait bien dans l’esprit de notre émission.

Pour en revenir à notre journée de travail, en tant que coordinateur artistique, je vérifie ensuite que tout est bien calé, je valide ce que l’on fait avec les invités. On aime bien leur offrir des petits cadeaux donc on se renseigne sur ce qu’ils aiment. Par exemple, Juliette Armanet est venue et on savait qu’elle aime bien écrire ses chansons en Bretagne. Cela tombe bien, je suis breton donc je lui ai préparé un cadeau avec un pack 100% breton : un ciré, un bol à son prénom… Pareil, on avait lu qu’elle aimait les Danette donc, pour rigoler, on en avait pour l’accueillir. Tout cela met l’artiste dans une bonne ambiance, ça lui montre que l’on s’intéresse à lui donc il se sent bien accueilli, ce qui l’incite à être généreux à l’antenne. Ceci préparé, il est 14h, chacun rentre chez soi et fait une sieste. Vers 18h 30, d’un commun accord, tout le monde se reconnecte, on rediscute des éventuelles nouveautés de l’après-midi et on vérifie que tout est ok. Il faut dire la vérité, c’est vraiment un très gros boulot, c’est arrivé que l’on continue à s’échanger des messages avec les équipes jusqu’à 22 ou 23h, alors que l’on conseille vraiment à tout le monde de stopper tout à 22h. Mais il y a une telle énergie, une vraie bonne ambiance, tout le monde a envie que ça cartonne, que, pour le moment, on ne compte pas nos heures. Parce qu’à 5h du matin, tout le monde est présent, une heure avant l’émission, pour relire une dernière fois tout ce que l’on va faire ensemble. On laisse place évidemment à la bonne humeur et au naturel mais il faut être préparés.

Malgré ce rythme intense, cela doit être un vrai plaisir de tous vous retrouver chaque jour ?

Vous avez tout à fait raison, s’il n’y a pas une bonne ambiance ni une confiance les uns envers les autres, ainsi qu’un investissement à chaque poste, c’est très compliqué. Sur une matinale, il faut trouver un équilibre parce que c’est très fatigant. A l’antenne, il faut être très performant et, effectivement, si on sent des gens qui ne sont pas aussi investis les uns que les autres, ça peut être compliqué. Surtout quand on parle d’actu comme nous, il faut être dans le chaud, tout en étant dans le showJ. On est obligés d’être sur le qui-vive de ce qui se passe, on ne peut pas prendre beaucoup d’avance. Le rythme est en train d’être trouvé progressivement. J’ai muri par rapport à il y a 10 ans, j’ai plus confiance, j’ai plus d’expérience, je connais les réflexes donc je suis moi-même mieux organisé, à l’antenne et hors antenne. J’arrive à un moment de ma vie où je pense être mûr pour faire ce que je fais et j’ai de la chance d’être tombé sur cette radio qui cherchait à renouveler ses animateurs, j’ai passé les essais, j’ai été pris, j’ai une bonne étoile… l’étoile Virgin Radio J.

En conclusion, à l’aube de cette nouvelle saison et de cette nouvelle aventure, que peut-on vous souhaiter ?

Ce que l’on peut nous souhaiter, c’est que l’on trouve nos marques, que les nouveaux auditeurs s’intéressent à nous, que l’on continue à avoir des reprises, à arriver à créer de l’information – on ne parle pas que d’actu, on fait l’actu. Il y a quelques jours, 9 minutes après la sortie d’une info dans la presse, nous avons réussi à faire réagir l’intéressé (Jean-Pierre Foucault en l’occurrence) pour démentir l’info de l’article. C’est quelque chose d’assez exceptionnel et les gens ont repris Virgin Radio ainsi que l’émission sur ce sujet. La présence de Miss France 2022 nous aide, dès que Diane dit quelque chose, ça devient une information : quand elle dit qu’elle est en couple, tout de suite une reprise est faite.

Donc ce que l’on peut nous souhaiter, c’est que l’on trouve notre public, que l’on continue à être vecteur d’informations, créateur d’informations. Il y a quelque chose de très important pour le groupe, c’est que, au 1er janvier, Virgin Radio va redevenir Europe 2. C’est un passage toujours compliqué pour une marque, les études disent que, quand une marque change, les gens pensent que c’est un nouveau média. Donc il va falloir que l’on ait les reins solides et que l’on croie en nous.

Je nous souhaite aussi de continuer à prendre autant de plaisir entre nous, je suis très heureux, chaque matin, de retrouver Guillaume et Diane, on s’entend vraiment très très bien, pourtant on a des personnalités complètement différentes mais on a réussi cette alchimie, c’est top. A titre personnel, à côté de la radio, j’écris des livres, des BD notamment et je me souhaite la sortie du tome 2 de « Tout est bon dans le breton ! ». Je sors également un livre de contes pour les enfants, où de façon humoristique, je détourne les contes, comme s’ils se passaient en Bretagne. Mon actualité littéraire est intense, j’ai également un autre livre qui va sortir l’année prochaine pour la Saint-Valentin, qui s’appelle « Pourquoi les femmes tombent toujours sur des connards ? » et j’ai également un jeu de société, « Tuikroiz », qui devrait sortir d’ici quelques mois et que j’espère pouvoir faire gagner sur Virgin Radio. Donc je me souhaite également de m’amuser autant à la radio qu’en dehors car j’ai toujours aimé diversifier mes activités, que je kiffe à fond.

Merci, Fabien, pour toutes vos réponses !

Publié dans Radio

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M Radio : Julie Keukelaere évoque ses nouvelles émissions et en profite pour nous raconter sa passion du métier !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Julie,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Depuis la rentrée, on peut vous retrouver 7 jours sur 7 sur les ondes de M Radio, de 13h à 16h en semaine et un peu plus tard dans l’après-midi le week-end. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?

Ah oui, c’est un plaisir d’être sur M Radio parce qu’il y a vraiment une ambiance particulière et puis les auditeurs sont très présents. Il y en a certains qui nous retrouvent sur les réseaux sociaux. M Radio a vraiment sa propre marque et nous laisse libre d’être qui on est. Du coup, on passe vraiment un bon moment avec les auditeurs et les auditrices, c’est particulier, c’est un échange, on n’est pas juste la voix machinale qui va lancer des titres puis revenir pour en annoncer des nouveaux, on est là pour partager de vrais moments, c’est vraiment sympa.

Vous retrouvez donc les auditeurs en semaine mais aussi le week-end. Adaptez-vous votre ton et les thèmes abordés en fin de semaine notamment ?

Dans le style en lui-même, je reste la même, ma personnalité ne va pas changer. Après, ce qui va changer, c’est certainement au niveau des infos. En week-end, on va être plus léger, on est moins redirigé vers les cadeaux à gagner, c’est plus détente, il faut apporter des petits sujets brefs et légers. La semaine, on a toujours ces sujets légers mais il y a quand même pas mal d’actualités qui se passent à l’antenne, qu’il faut évoquer. Comme par exemple Patrick Bruel qui est passé il y a quelques jours, ou encore Kendji. C’est dense mais, après, il n’y a pas non plus une nette différence. On n’a pas les mêmes auditeurs, ce n’est pas le même audimat mais, sensiblement, ça reste la même chose.

Justement, comment se fait les choix des thèmes et, ensuite, comment préparez-vous leur contenu ?

Dans ma façon de travailler, je laisse vraiment place à la spontanéité. C’est vraiment super important pour moi. Si j’écris tout ce que je vais dire, on va s’ennuyer, ça va juste être dit et ce ne sera pas partagé. Donc ce qui est important pour moi, c’est que les auditeurs et auditrices se sentent interpellés par ce que je dis. Du coup, vraiment, c’est comme si je les avais en face de moi. Quand je suis derrière mon micro, j’ai l’impression d’avoir les gens en face de moi et c’est une discussion qui va s’installer. Je pose régulièrement des questions, je les interpelle sur certaines choses.

Concernant les thèmes, selon la musique, il peut y avoir un titre qui va m’évoquer une idée. Et je vais par exemple ressortir un chiffre que j’ai entendu le matin. C’est vraiment comme une discussion, quand on voit des personnes on ne sait pas auparavant ce que l’on va dire et puis, au final, ça vient naturellement. C’est un peu la même chose. C’est quelque chose qui est important pour moi. C’est une méthodologie de travail qui a été longue à mettre en place, au début je n’étais pas comme cela, mais qui devient très importante parce que c’est plus sympa pour moi. Je pense que, pour les auditeurs et auditrices, c’est plus sympa aussi.

D’ailleurs, quels sont les premiers et principaux retours que vous avez pu avoir sur cette nouvelle programmation ?

J’ai quelques personnes qui m’ont contactée sur les réseaux sociaux et les gens qui m’écoutaient tous les soirs sont déçus parce qu’ils ne peuvent pas m’écouter l’après-midi. Après, il y en a qui savent exactement ce que je fais, ils m’avaient remarquée le matin cet été, j’ai des petites remarques dans la bienveillance, les gens sont toujours sympas. Mais c’est vrai qu’on les sent attachés, je ne suis pas juste la voix qui va leur parler. Mais cela reste une petite poignée d’auditeurs. Pour les autres, c’est dans leur cours de journée et, oui, ils étaient attachés à cet horaire-là et, maintenant, je pense qu’il faut le temps que ça se remette en place. Il y en aura certainement des nouveaux et des nouvelles qui vont être curieux de savoir qui se cache derrière la voix.

Plus globalement, c’est vrai que la radio est un média de voix mais aussi de rendez-vous et de fidélité pour les auditeurs…

Oui, c’est pour cela que, nous, en tant qu’animateur et animatrice, on se doit de ne pas copier-coller nos émissions, jour après jour. J’essaie de varier un peu et d’avoir un rendez-vous différent tous les jours. La journée est différente pour tout le monde chaque jour…On parle de soi aussi, on le dit quand on ne s’est pas réveillé à l’heure, ça peut être sympa aussi d’avoir ce partage, il faut que les auditeurs se retrouvent dans ce que nous vivons aussi, c’est important.

En termes d’organisation, comment procédez-vous ?

Ce que je fais, c’est que je vais recevoir les programmations et je ne vais pas enregistrer une émission puis arrêter. Il faut absolument, pour moi, que je sois dans l’univers M Radio, c’est super important. Non pas que je change de personnalité à chaque fois mais, en fait, si on veut se plonger dedans, il faut absolument en faire plusieurs. Je suis en voice-track, du coup j’enregistre deux à trois émissions d’affilé mais pas toute la semaine d’un coup, sinon ça devient trop rébarbatif. Deux à trois, c’est très bien, on a le temps d’être à l’aise et, après, je passe à autre chose, comme ça je prends du plaisir en enregistrant avec une autre radio.

En plus de M Radio, on peut vous retrouver à d’autres endroits de France, pour un panel radiophonique assez diversifié et élargi pour vous.

Oui, j’ai des radios qui n’ont pas toute le même format, ni la même région. En fait, selon les régions, alors c’est peut-être un peu cliché de dire cela, mais il y a quand même des choses à respecter. Le pain au chocolat, la chocolatine alors que, nous, dans le nord de la France, on dit le petit pain au chocolat…Après, on en rigole. Je ne cache jamais mes origines du nord parce que mon accent, par moment, s’entend quand même.

Chaque radio est différente et a des règles différentes. La programmation l’est aussi. Après, il y a des choses qui se ressemblent. Ma personnalité reste la même mais je m’adapte à ce que l’on me demande.

 

 

Même si c’est un vrai exercice de jonglage, ce doit être très enrichissant d’avoir ce panel-là de jeu ?

J’aime beaucoup cette façon de travailler et je pense que j’aurais du mal à décrocher. Mon conjoint m’a déjà demandé, si un jour où on me proposait une super émission, si j’arrêterais tout. Franchement, ce serait compliqué pour moi parce que le voice track n’est pas juste une façon de gagner ma vie, c’est aussi une façon de faire de la radio. Alors, n’en déplaise à certaines personnes qui ne supportent pas les animateurs et animatrices en voice track, il y en a quand même beaucoup qui pensent que nous sommes des sous-animateurs. Ce n’est pas vrai, quand on entend la radio, on se rend compte que nos émissions sont mieux préparées, on est plus dedans.

Après, du coup, je ne voudrais pas revenir en direct, le voice track est vraiment super riche. J’ai plusieurs interlocuteurs, plusieurs façons de travailler, plusieurs façons de voir, il faut toujours se remettre en question, c’est super important. Le fait de travailler avec autant de personnes différentes permet de vraiment capitaliser d’une station à une autre. J’aime vraiment cet enrichissement, je pense que j’aurais peur de m’ennuyer si je ne faisais qu’une radio, c’est même sûr je m’ennuierai. Ca deviendrait beaucoup plus monotone.

En tout cas, la radio et vous, c’est une longue histoire…Ce média est une vraie passion pour vous…

Ah oui, ça a commencé toute petite. J’avais 8 à 9 ans, j’ai commencé à écouter la radio le soir, en me disant que c’est génial. Je me souviens que j’écoutais aussi bien Skyrock que RTL, j’écoutais « Les grosses têtes », j’avais 8 ans, en faisant mes devoirs. A 9 ans, j’ai dit à ma mère que je serai animatrice radio. Je m’en souviens encore, elle était en train de repasser dans le scellier et elle m’a dit « oui, oui, on verra plus tard ». Et puis, tous les ans, je lui redisais, jusqu’au jour où, au lycée, il faut choisir. Mon père m’a alors dit de lui montrer ce que je savais faire, lui qui ne m’avait jamais entendue derrière un micro. J’ai trouvé une petite radio locale, à l’époque « Radio Banquise Isbergues ». J’ai commencé comme cela, je me suis dit que c’était quand même super stressant. J’étais en 1ère, je préparais plus mes émissions de radio du vendredi soir que mon Bac, je l’ai quand même eu mais disons que ça m’a plongé encore plus dedans. Il faut dire que, avant cela, à 12 ans, on avait un animateur de centre aéré qui avait fait le Studio Ecole de France, c’était mon mono préféré et il avait monté une radio dans le centre aéré. Du coup, comme je voulais déjà faire cela, j’ai commencé à ce moment-là et il m’avait même emmené dans sa radio locale, où j’avais pu voir l’envers du décor.

J’ai fait ma première antenne à l’âge de 15 ans, j’en ai 38 aujourd’hui. Après, il y a eu des hauts et des bas, il y a eu des moments où je n’ai quasiment rien fait, notamment une année en particulier.

Dans cet emploi du temps bien chargé, vous réalisez même d’autres activités, plus sportives mais qui, dans le fond, restent une sorte d’animation…

C’est vrai que j’adore l’animation. Pourtant, au départ, j’étais plutôt timide, plutôt introvertie et, en fait, ça m’a permis de m’ouvrir petit à petit. D’abord derrière le micro, où personne ne me voit, où je suis tranquille. Petit à petit, moi qui faisais quand même pas mal de sport, je commençais à m’y ennuyer et j’ai passé ma formation pour être coach sportive. Au final, je me suis rendue compte que c’était de l’animation. J’ai les gens en face de moi cette fois-ci, je les fais transpirer en même temps mais, pour moi, c’est super important que l’on passe un moment ensemble. Ça se rejoint, c’est, au final, exactement le même métier que ce que je fais à la radio. La racine est toujours la même, c’est toujours le même métier mais on transpire un peu plus.

Tout cela doit nécessiter sans doute une vraie rigueur d’organisation, dans un agenda bien chargé ?

Je suis un peu bordélique mais organiséeJ. Dans mon travail, par contre, je ne suis pas du tout bordélique, je sais ce que je dois faire et à quel moment je dois le faire. J’ai fait le Studio Ecole de France à 17 ans, une super école qui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses radiophoniquement parlant, mais faute d’expérience et de confiance en moi, j’ai repris mes études pour devenir chef de projet Internet. En fait, ce côté chef de projet me permet de gérer tout d’une main de maitre. Je sais ce que je dois faire et quand, si je ne le fais pas, je sais que ça va déborder et qu’il va falloir que je rattrape. C’est vrai qu’il y a une organisation avec les radios et je pense qu’elles apprécient bien parce qu’elles savent qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise. Cette organisation est super importante en tout cas !

En conclusion, à l’aube de cette nouvelle saison, que peut-on vous souhaiter ?

De m’amuser toujours autant !

Merci, Julie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Radio

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N'Oubliez Pas Les Paroles : Elodie évoque sa belle et riche actualité, sur scène, en studio et à l'antenne !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Elodie,

C’est toujours une joie de vous retrouver pour une nouvelle interview !

Cette année 2022 est marquée notamment par votre participation à deux tournées musicales, dans des contextes différents. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?

Oui, en effet, il y a eu deux types de spectacles. Les concepts de ces deux spectacles sont bien différents et j’insiste beaucoup là-dessus. En février, on a commencé par une tournée caritative, qui est totalement indépendante de « N’oubliez pas les paroles », qui réunissait des amis qui se sont rencontrés grâce à l’émission et qui, en dehors de l’émission, ont continué à chanter ensemble pour le plaisir et pour les assos. Ça marchait tellement qu’il y a eu plusieurs dates qui se sont enchainées. En février, on s’est donc retrouvés entre amis qui se sont rencontrés à « N’oubliez pas les paroles » à faire des concerts de variété française et internationale, où on s’est mis à chanter, à danser. C’étaient des concerts sur bande son, parfois dans des petites salles, le but étant de répondre souvent aussi aux demandes des gens qui nous contactent sur les réseaux en nous disant « mais vous ne venez jamais dans les petites villes à tel endroit » donc on a été se perdre dans des jolis coins de France, c’était très mignon. C’était la première fois que j’ai vécu une tournée, finalement, ambiance tour-bus, à vivre ensemble pendant une dizaine de jours et à aller de salle de spectacle en salle de spectacle. Chaque étape était hyper enrichissante, demandait à ce que l’on s’adapte, qu’on innove dans la gestion de l’espace, du temps. Donc ça a été de très belles rencontres. A la fin de ces spectacles, on prenait toujours le temps d’aller rencontrer le public qui souhaitait discuter avec nous, on faisait les dédicaces, c’étaient de beaux moments de rencontre. Cette tournée a aussi été humainement quelque chose de très fort pour moi, j’ai vécu avec des amis, il y avait une ambiance de colonie de vacances qui était très forte. Nous n’étions pas si nombreux que cela et, dans des tournées comme celle-ci, on sympathise avec tout le monde, on n’est pas qu’entre chanteurs, on est aussi proches des techniciens que de l’habilleuse, que de la productrice. Ce sont des beaux liens humains qui se créent. Je garde de cette première expérience un très très beau souvenir.

Ensuite est arrivée une autre aventure dans ma vie, un peu plus tard, la tournée officielle « N’oubliez pas les paroles ». Là, le concept n’a rien à voir, déjà il s’agit uniquement de variété française et on est sur le jeu en grandeur réelle. Donc on a un karaoké géant, on est dans des salles de spectacle géantes, tout est géant, on a un public immense, ce sont des milliers de personnes et on a un décor gargantuesque. Les musiciens de l’émission sont là, le spectacle est animé par Magalie, il y a des chansons, souvent ce sont de medleys pour aller chercher le plus connu de la variété française, le but étant de faire chanter tout le public que l’on a face à nous. Ces chansons et ces medleys sont interrompus par le jeu, où on invite des personnes que l’on a vu chanter à pleine voix dans le public, une d’entre elles choisit le maestro qu’elle souhaite affronter, sur une même chanson. Après, le spectacle reprend et, un peu plus tard, un nouveau candidat arrive. Donc on est vraiment sur une ambiance de jeu, sur un énorme spectacle avec de sacrés musiciens en live et sur la scène, il y a un double écran avec les paroles affichées, de sorte que, tout au long du spectacle, on n’entende presque plus nos voix, tant on est ensevelis par les cris du public. Il y a beaucoup d’humour, beaucoup de dynamisme, de lumière, de paillettes, on est sur un show qui en envoie plein les yeux. Donc c’est complètement différent de cette ambiance plus intimiste que l’on avait dans notre tournée caritative et les sources de plaisir sont différentes du coup. Parce que, sur ce projet-là, je n’ai pas fait une tournée entière, j’ai été invitée sur trois dates, à Roanne, au Zénith de Lille deux jours plus tard et on terminait à l’Olympia deux semaines plus tard. Sachant que, à Paris, je suis montée sur scène une dizaine de minutes en cours de spectacle et on s’est tous retrouvés sur la chanson finale. Donc je ne l’ai pas vécue comme une tournée, même si c’en était une. Mais c’est vraiment à titre personnel car il y a eu des maestros qui ont fait toutes les dates, comme Caroline ou Hervé, qui ont vraiment vécu cet esprit de tournée. Moi, je l’ai moins vécu comme tel, humainement j’ai fait plein de belles rencontres, elles n’ont pas perduré durant dix jours de suite mais elles étaient quand même très très belles. J’ai aussi pu revoir les musiciens dans un autre contexte que l’émission, j’ai pu m’amuser avec les copains sur de belles scènes.

Par contre, en termes d’expérience, j’en retiens un frisson incroyable de la rencontre avec un public nombreux. Ça fait maintenant cinq ou six ans, je ne sais plus, que j’ai la chance de pouvoir faire des concerts, je pense que, avant cette tournée-là, le plus grand public que j’avais rencontré était d’un peu plus de 1 000 personnes à Argelès sur Mer, j’avais eu une petite boule au ventre à ce moment-là, je m’étais dit que ça faisait beaucoup et puis, en fait, j’ai retrouvé ce trac au Zénith de Lille. Je me souviens, on était dans le noir, on n’était même pas encore montés sur scène que les spectateurs bourrinaient des pieds, hurlaient, sifflaient, tapaient des mains, le sol tremblait de toutes ces vibes d’impatience de la part du public qui nous attendait. Je me suis dit « c’est pour nous tout ça ? » et là, il y a un trac qui est revenu de « waouh, c’est beaucoup-là, on entend qu’il y a du nombre derrière tout ce bruit et toutes ces vibrations ». Cela m’a fait ressentir des sensations que je n’avais pas ressenties depuis longtemps quant au trac par rapport à une grande foule. C’est vraiment un frisson que je n’oublierai pas, les battements de cœur juste avant le premier coup de batterie du générique de « N’oubliez pas les paroles » au Zénith de Lille, ça m’a envahi la poitrine, vraiment, j’ai eu une sensation très très intense que je n’oublierai jamais. Je pense que c’est aussi lié à la chaleur du public du nord J J J.

J’ai aimé être sur scène, je ne voulais plus en descendre, je suis heureuse d’avoir fait ce que j’ai fait, j’ai pris un maximum de plaisir en ayant bien conscience que c’est quelque chose qui ne m’arriverait pas plusieurs fois dans la vie. Donc j’ai bien savouré, sur les trois dates, même à l’Olympia où je ne suis pas restée longtemps sur scène. Car qui n’a pas rêvé, un jour, de chanter à l’Olympia ? C’est une expérience magnifique et j’ai bien conscience de la chance que j’ai d’avoir pu vivre tout ça. On verra, c’était la première partie de la tournée officielle et la deuxième commencera pour moi à Reims.

Du coup, en troisième étape de mon calendrier bien chargé cette année, il y a eu une tournée caritative cet été, dont le concept a évolué. Cette tournée n’a pas réuni uniquement les chanteurs de « N’oubliez pas les paroles », ça a été ouvert aux différents artistes issus d’émissions sur la chanson. Donc on a, cet été, chanté avec des candidats de « The Voice », des candidats qui ont marqué « Nouvelle star », des candidats qui ont fait « l’Eurovision ». Du coup, on a complètement étendu l’horizon des chanteurs, d’une part pour diversifier encore plus ce spectacle, d’autre part pour élargir également le public touché. Le public de « The Voice » par exemple n’est pas du tout le même que celui de « N’oubliez pas les paroles ». Aussi pour nous permettre de faire de belles rencontres artistiques parce que l’on avait beaucoup à apprendre de gens dont le talent n’est pas forcément la mémoire mais, avant tout, les performances vocales et d’interprétation. Donc on est partis sur ce concept cet été, toujours en mode tour-bus, toujours avec des chorégraphies, toujours avec des costumes, toujours avec de la variété française et internationale mais avec une diversité d’interprètes encore plus grande. On a enchainé seize dates de concert, à cheval sur juillet et août, on a fait beaucoup de villes côtières, on a été dans les montagnes françaises, on a fait les Vosges, le Jura, les Pyrénées, c’était aussi une expérience incroyable, avec un défi personnel de tenir physiquement. Je sais que, à la fin de ce spectacle, j’ai une note puissante et haute à aller chercher, il fallait à la fois être heureuse de vivre tout cela et pouvoir savourer chaque moment mais, à la fois, être raisonnable pour pouvoir tenir le rythme physiquement.

C’est vrai que, le soir, quand il est une heure du matin, que l’on vient de mettre la valise dans la voiture, on a envie de rire et de s’amuser avec les copains parce qu’on a eu des délires pendant le spectacle, que personne n’a vus ou parce qu’on a envie de débriefer mais, souvent, je me faisais violence, à essayer d’aller me coucher le plus vite possible. Parce que, d’une part, le lendemain, il fallait se lever pour enchainer la même chose et d’autre part, dormir dans un bus n’est pas aussi reposant que de dormir dans une chambre d’hôtel ou dans son propre lit. Donc ça signifie aussi que chaque heure de sommeil est très précieuse pour pouvoir assurer le lendemain. Donc, voilà, un vrai défi personnel de performance physique, de performance vocale et de flexibilité, d’adaptabilité. Puisque, un jour, untel arrivait, le lendemain un autre repartait donc je reprenais sa chanson. Tous les jours, le spectacle changeait en fonction des arrivées et des départs donc ça demandait aussi une certaine adaptabilité puisque je ne chantais pas forcément les mêmes chansons tous les jours. Je reviens de cette tournée, c’était vraiment fabuleux, j’en ai encore des étoiles dans les yeux.

 

 

Votre été a également été intense en révisions, en prévision du tournage de l’édition 2022 du tournoi des Masters de « N’oubliez pas les paroles »…

C’est ça ! Effectivement, les masters se préparent, les tournages sont prévus pour septembre. On va dire que j’ai deux semaines de révision intense pour pouvoir m’y préparer. A chaque fois, d’année en année, je me dis qu’il faut que je m’y prenne plus tôt dans mes révisions et, en fait, en réalité, je m’y prends de plus en plus tard. Tout au long de l’année, j’écoute de nouvelles chansons que je vois apparaitre à l’émission, sans forcément me forcer à les apprendre par cœur mais, au moins, les apprivoiser si elles tombent dans la première manche. Au dernier moment, je révise la fameuse épreuve des mêmes chansons. Comme il y en a de plus en plus, il faut que je travaille encore plus. Là, effectivement, comme j’ai très peu de temps avant ma date de tournage, je révise de manière extrêmement intensive parce que je n’ai pas été très sérieuse en révision sur le reste de l’année.

Les deux éditions précédentes, vous concernant, ont été plus compliquées que celles d’avant. Face à cela, quels sentiments avez-vous ? L’envie d’effacer ces souvenirs ou la crainte qu’ils ne se reproduisent ?

Sur le vif, quand on vit un échec, surtout moi qui suis très perfectionniste, c’est douloureux, l’estime prend un coup. En même temps, je n’arrête pas d’expliquer cela à mes élèves, et je le pense, chaque erreur, chaque échec est un moyen d’apprendre autre chose. On n’apprend pas que par la réussite, on apprend par l’échec aussi. Il y a deux ans, en plus, j’ai perdu au premier tour à cause de moi, contre moi-même. J’ai été mon propre ennemi. Même si Mickael que j’affrontais à l’époque était excellent, j’avais des chances de réussir aussi mais le stress m’a complètement envahie et aucune parole ne m’est revenue sur une chanson que je maitrisais. Donc, pour l’année suivante, j’ai travaillé beaucoup plus le psychologique, j’ai commencé la méditation, j’ai commencé le yoga, beaucoup de pratiques que, jamais, je n’aurais imaginé faire il y a quelques années parce que, pour moi, c’était une perte de temps, ce n’était pas actif, ce n’était pas productif. Il fallait que j’agisse, que je bouge et je me suis rendue compte que l’on a beau avoir autant de connaissances que l’on veut, si on n’est pas capable de les sortir au bon moment parce que l’on ne travaille pas le mental, on a bossé en vain. J’ai donc travaillé davantage mon mental.

L’année dernière, je suis mal tombée sur les chansons, clairement je suis tombée sur des chansons assez rares et je suis tombée sur un candidat extrêmement préparé, qui a fait zéro faux pas. Là, pour le coup, je ne peux pas m’en vouloir de quoi que ce soit. A refaire, j’aurais refait la même chose, de toute façon. Je me suis quand même demandée ce que j’allais retirer de mon échec, c’est plus compliqué quand il ne dépend pas de soi, j’ai retenu quand même que, en fait, ce n’est qu’un jeu et les sacrifices que je fais, c’est moi qui les décide, personne ne me les impose. En fait, tous ces choix que je fais, c’est aussi à moi de les assumer et les assumer, ça veut dire aussi de toujours penser dans un coin de la tête que l’on peut le faire mais que ça peut être pour rien. Je vais le faire parce que j’ai cette gagne en moi, j’ai cette volonté de vouloir toujours essayer le maximum pour ne rien regretter mais c’est un jeu. Et il y a un tirage des chansons, qui n’est pas toujours en ma faveur, qui plus est, je suis en bas du classement, ce qui signifie que, si on venait à être ex-aequo, c’est celui qui est le mieux placé de toute façon qui gagne. Donc il y a des choses que je ne peux pas maitriser. C’est ce que je retiens de l’année dernière. En fait, j’ai toujours envie de retenir quelque chose de mes échecs, j’en ai vécus deux successifs, suite à une très belle aventure, à mon heure de gloire l’année précédente. Donc je suis tombée du grenier à la cave, pour le coup. Ca a fait mal mais j’en apprends des choses, j’en retiens des choses. Aujourd’hui, ces deux échecs me permettent, d’une part, de continuer à travailler mon mental. Je parlais de méditation, je fais aussi des écoutes hypnotiques pour me donner des objectifs et travailler ma concentration. D’autre part, l’autre échec me permet de retenir que tout n’est pas forcément maitrisé parce que c’est un jeu dans lequel il y a une part de chance et qu’elle n’est pas tout le temps là. Donc je me prépare aux deux possibilités, la victoire comme l’échec et s’il y a échec, il y aura d’autres choses positives à aller chercher à la place. Il faut que je me raccroche aux choses positives dans les deux cas.

En tout cas, à titre personnel, ce doit sans doute être une joie et un plaisir de retrouver le plateau et l’équipe, ainsi qu’une partie de vos amis maestros ?

Effectivement, c’est vrai que c’est un beau moment de retrouvailles. On voit moins les musiciens sur le plateau, on les fréquente moins, on n’est pas dans les mêmes loges par souci d’impartialité vis-à-vis du jeu. Ils ont les partitions des musiques qui vont tomber donc si on est ensemble dans les loges, il y aurait un souci, clairement. Mais je suis heureuse de les revoir quand même, on partage de belles choses sur le plateau. Je suis heureuse de retrouver ce lieu qui m’a proposé tellement de sensations, de vibrations, d’émotions, c’est un peu comme un pèlerinage de revenir-là, de retrouver ce lieu qui m’a tant fait vibrer. C’est une fierté de me dire que j’y suis depuis 2016, de pouvoir y retourner à chaque fois, oui, j’en suis fière. C’est un plaisir aussi de retrouver les copains. Après, je ne vous cache pas que l’on est quand même plus détendus quand on se retrouve en concert parce qu’il n’y a pas de compétition à ce moment-là. Le stress n’est pas là pour les concerts parce que les gens n’ont pas « sacrifié » des choses, du temps, des moments humains, des activités, chose que certains font pour les révisions. Moi qui suis une grande bosseuse, je suis devenue une petite joueuse aujourd’hui pour les révisions par rapport à certains dans les maestros. Il y en a qui passent leur année à ne faire que cela, à s’enfermer, à réviser tous les jours. Tout le monde ne le fait pas mais certains le font. Avec un tel rythme de vie, c’est logique, on a une attente très importante de ces masters, qui suscitent un stress indéniable. Cela ne va pas nuire à une bonne ambiance, ce n’est pas vrai mais ça libère certaines tensions au moment du tournage. Quand il est terminé, tout se relâche et ça fait du bien. Mais, en amont, il y a quand même des gens tendus, on est tous un peu stressés parce que l’on n’a pas envie d’avoir travaillé pour rien en fait, tout simplement.

Mais, oui, c’est un énorme plaisir de les retrouver chaque année, de faire de nouvelles rencontres aussi parce que le groupe s’agrandit à chaque fois. C’est fabuleux, des gens de l’extérieur auraient presque du mal à dire qui est là depuis sept ans et qui vient juste d’arriver, tellement on a l’habitude d’ouvrir ce groupe à de plus en plus de personnes. Donc, oui, ce sont de chouettes retrouvailles à chaque fois, même si je préfère celles après le tournage…comme ça, on n’a plus rien à penser, c’est beaucoup plus sympa !

 

 

Nous sommes à quelques jours de la rentrée, qui sera singulière pour vous, après un choix fort d’orientation, vous permettant d’avoir plus de temps pour travailler certains projets artistiques…

Oui, effectivement ! Ca fait maintenant depuis 2020 que j’ai mon projet qui a commencé, avec le premier single « Cliché de fille ». Suite à l’engouement qu’il y a eu autour, auquel je ne m’attendais pas, j’ai continué à travailler ce projet, particulièrement avec Doriane Bedel, qui est l’auteur-compositeur de beaucoup de mes chansons. Aujourd’hui, treize chansons sont enregistrées, elles sont en boite, les photos sont faites également, j’ai plein d’éléments de mon album qui sont prêts, il me reste la fabrication du support physique, à travailler la publication de celui-ci, la communication à faire autour. Je me pose beaucoup de questions sur comment éditer cet album, est-ce que je m’autoproduits, est-ce que je cherche un label, j’ai beaucoup de questions sur lesquelles je n’ai pas encore eu le temps de me pencher avec mon métier de professeur des écoles. Je sens que le temps passe et que ce projet qui a plutôt bien évolué stagne. C’est très frustrant, j’ai ressenti cette frustration fois cent cette année de ne pas réussir à tout faire avancer en même temps, mon métier, la vie de famille, les tournées, les révisions des masters et ce projet musical qui me tient tant à cœur. Donc, effectivement, j’ai décidé de mettre ma carrière de professeur des écoles entre parenthèses, ce n’est pas une démission, je suis en disponibilité pour pouvoir réaliser ce projet et agir étape par étape, afin de les faire chacune assidument.

Donc, dans l’ordre, je révise les paroles puisque j’ai très peu de temps, je fais les tournages des masters et je me penche sur la concrétisation de mon album, que j’espère sortir le plus rapidement possible. Je vais quand même me laisser le temps de bien faire les bons choix. Le but étant de pouvoir chanter, il va falloir que je démarche dans la région, autour de Lille, des lieux où je pourrais présenter mes chansons. Pour pouvoir, à l’issue de ces petits concerts, proposer mon album à vendre. J’ai donc ce projet, qui est, à la fois, de produire mon album et de trouver des lieux où je pourrais chanter et vivre de la chanson, tout simplement.

Merci, Elodie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Musique

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Prime Video : Christophe Bureau évoque la deuxième saison du Pass Ligue 1 !

Publié le par Julian STOCKY

© FEP / Prime Video Sport

 

Bonjour Christophe,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Cette saison encore, nous pouvons vous retrouver sur le Pass Ligue 1 pour Prime Video. On imagine sans doute la joie et le plaisir que ce doit être de faire partie de cette aventure, depuis son commencement ?

Absolument, vous avez parfaitement employé les bons mots, c’est un grand plaisir de démarrer cette nouvelle aventure, avec des gens que je ne connaissais pas pour certains et d’autres que je connaissais. Un nouveau projet est toujours sympa et cela  se passe très très bien.

Au-delà de la naissance d’un nouveau projet l’année dernière, c’est aussi un format neuf, novateur, que l’on ne connaissait pas jusqu’à présent…

C’est LA grande nouveauté ! Je pense que c’est un format qui est inédit, qui plait aux clubs, qui plait à la Ligue, qui plait aux intervenants du monde de la Ligue 1 et qui nous plait aussi à nous puisque c’est très agréable de travailler ainsi.

Sur Prime Video, 8 rencontres sont proposées lors de chaque journée de Ligue 1 (parfois  9) et vous commentez l’une d’elles, souvent le dimanche après-midi… Avec, à chaque fois, un dispositif complet au stade.

Exactement ! Tous les clubs sont traités de la même manière, avec le même dispositif éditorial. A chaque fois, c’est donc une équipe au complet qui se rend au stade : commentateur, consultant, présentateur, journaliste bord de terrain. Toute cette petite équipe fait son match de A à Z, avant-match, après-match et la rencontre en elle-même.

A titre plus personnel, quelle est votre méthodologie de préparation en amont, dans les jours qui précèdent la rencontre ?

Il y a du boulot J. J’aime bien beaucoup préparer. En termes de temps, cela me prend environ une grosse journée de travail, de préparation sur les clubs, sur les joueurs, sur les résultats passés, sur les stats… Et puis des coups de fil également, pour connaitre les dernières petites infos de la semaine, les blessés, l’état de forme des joueurs….

Le fait d’être présent au stade permet sans doute aussi des échanges de proximité….

Absolument ! On est au stade généralement deux heures et demies avant le match. Cela nous permet effectivement de rencontrer les acteurs en amont, avant la prise d’antenne, d’avoir les dernières infos, les dispositifs tactiques, les éventuels blessés de dernière minute et de rencontrer les gens de façon récurrente, ce qui est plutôt agréable. Le fait de se revoir régulièrement sur les stades permet d’instaurer une relation de confiance et tout se passe plutôt bien.

Dans cette richesse du dispositif Prime Video, notons une équipe de consultants de renom, pour la plupart jeunes retraités du ballon rond, leur permettant d’être encore pleinement dans le circuit, offrant ainsi des interventions à l’antenne encore plus riches…

Tout à fait ! Des consultants de renom et, j’ajouterai, de qualité dans les interventions ! C’est-à-dire des consultants qui connaissent le championnat, qui connaissent les acteurs, qui bossent, qui sont dans un état d’esprit top, qui sont frais. Certains n’avaient jamais commenté, découvrent l’exercice et cela se passe super bien. Il y a une vraie volonté de s’impliquer, de participer au conducteur, de comprendre ce qui se passe et pourquoi on fait cela. Il y a un vrai échange qui est constructif et assez enrichissant.

En fonction de l’intensité de ce qui se passe sur le terrain, adaptez-vous aussi vos mots, votre intonation, votre dynamisme pour vous mettre en phase ?

Oui, c’est un peu le cœur du métier. Quand vous commentez un match c’est aussi être dans l’adaptation de ce qui se passe sur le terrain, du rythme du match, de sa qualité, c’est une adaptation permanente. On adapte aussi son commentaire, son intonation, son rythme en fonction du match. En fait, on est des transmetteurs, on transmet ce qui se passe aux personnes qui regardent.

Depuis la première journée, l’ambiance dans les stades est particulièrement joyeuse et dynamique. On remarque souvent que vous en profitez pour la laisser primer à l’antenne …

C’est capital ! A la différence de la radio où vous devez occuper le terrain en permanence, ici on a la force de l’image, la force du son et notre commentaire vient en appui. Mais on est aussi capables de se taire, de laisser vivre l’ambiance. Quand vous faites le Vélodrome par exemple, j’y étais récemment encore, il faut laisser beaucoup de place à l’ambiance et à ce qui se passe dans le stade. C’est tellement génial qu’il faut savoir aussi se taire. Cela fait partie aussi de notre métier.

Après un peu plus d’un an, quels principaux retours avez-vous pu avoir sur le dispositif Prime Video ?

Les retours que l’on a sont très positifs : les acteurs, les joueurs, les clubs, leurs dirigeants, mais aussi les dirigeants de la Ligue sont assez contents du traitement qu’on propose sur ces matchs de Ligue 1. Ce que je disais aussi précédemment et qui est assez important, c’est que tous les clubs sont traités de la même façon.. Nous recevons les acteurs en avant-match, en après-match, les entraineurs viennent beaucoup au micro pour les débriefs. On donne donc pas mal la parole et je pense que c’est quelque chose qui est apprécié. 

 

© FEP / Prime Video Sport

 

Nous sommes bientôt au premier quart environ du championnat. Quel regard portez-vous sur ce début de saison ?

Déjà dans la continuité de la saison dernière, je trouve qu’il y a un vrai changement culturel. J’avais des interrogations sur la durée de ce changement, je me demandais si cela allait se prolonger sur l’ensemble de la saison et, la saison dernière, cela a été le cas. Je trouve qu’en termes de jeu, on a des entraineurs qui sont beaucoup plus tournés vers l’avant. Plutôt que de préserver en priorité le résultat, le match nul, l’idée est quand même de marquer des buts. C’est une vraie évolution. D’ailleurs,  on le voit dans les statistiques, avec le nombre de but marqués.. On a des matchs qui sont d’excellente qualité.

Il y a un autre élément important qui change la donne cette saison, ce sont les quatre descentes. Si l’on est objectif, je pense qu’il y a une douzaine de clubs sous la menace. Ces quatre descentes conditionnent beaucoup l’état d’esprit et génèrent pas mal de stress au début de cette saison. A cela, vous ajoutez bien sûr l’interruption pour la Coupe du Monde, ce qui va faire quasiment deux saisons en une, puisque les clubs vont refaire une préparation au mois de décembre avant la reprise. C’est aussi un saut dans le vide, les clubs ne savent pas comment les joueurs qui auront disputé la coupe du monde vont revenir. Il va falloir relancer la machine après la compétition, avec des matchs qui vont s’enchainer et des rencontres en semaine. Il y a donc un stress sur cette saison très particulière mais qui rend la Ligue 1 passionnante.

En complément, il n’est pas rare également de vous retrouver aux commentaires de matchs de Ligue 2, dans un exercice légèrement différent, où vous êtes seul à l’antenne. Cela doit être très complémentaire aussi et rentre pleinement dans le cadre de l’offre Prime Video, qui se veut de plus en plus proche du football français en général…

En effet, sur la Ligue 2, on est concentré sur le commentaire du match en intégralité mais également sur des interventions dans le multiplex, ce qui rend l’exercice aussi très intéressant et assez intense. On est en liaison avec la régie à Paris, on nous prévient que l’on va entrer dans le multiplex. Il faut donc terminer proprement notre phrase sur le commentaire du match en intégralité et rentrer dans le multi avec une certaine continuité, pour ne pas avoir une coupure à l’antenne.  

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que cela continue ! Que les gens soient contents, que tout le monde soit satisfait du produit et du travail accompli et que ça dure parce qu’on prend beaucoup de plaisir et j’espère que l’on en donne.

Merci, Christophe, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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Florence Coste évoque son actualité théâtrale et télévisuelle !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Florence,

Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !

Vous êtes de retour sur scène, à Paris, au théâtre le Ranelagh, dans la pièce « Les Muses ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de revenir sur scène ?

Oui, c’est très important pour moi de continuer à être sur les planches.  Le rythme des tournages sur « Ici tout commence » est intense mais je fais en sorte d’arranger mon planning pour pouvoir jouer au théâtre dès que possible. C’est agréable de pouvoir passer de l’un à l’autre, de traverser d’autres personnages, d’autres histoires. 

Je suis ravie aussi que l’on soit programmé à Paris parce que c’est toujours une consécration pour une pièce. On peut faire venir les copains, les gens du métier. En plus, c’est une équipe avec qui j’ai beaucoup joué donc c’est aussi une petite famille, je suis contente de les retrouver.

Plus concrètement, avec vos mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est une comédie écrite par Claire Couture et Mathilde Le Quellec. On est  quatre comédiennes sur scène, et on incarne des  œuvres d’art que tout le monde connaît. Il y a la petite danseuse de Degas, la Vénus de Botticelli, la Joconde de Léonard de Vinci et la Marilyn rose d’Andy Warhol qui sortent de leur cadre la nuit, quand il n’y a plus de public dans le musée. Et elles comptent bien faire entendre leurs voix car un concours les met en concurrence pour élire la plus belle œuvre du monde. 

Cela permet de traiter différents sujets comme l’image de soi, le féminisme, le beau, le beau dans le temps, la différence etc. A l’heure des réseaux sociaux et de la mise en scène de soi à tout prix, ça permet, par l’humour, d’aborder des problématiques très actuelles. Les 4 personnages sont hauts en couleurs, drôles et rafraîchissants mais permettent également de traiter un vrai fond. 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage, la Marilyn rose ?

C’est un rôle de composition. Elle est vraiment loin de moi, du moins je l’espère. C’est la star dans toute sa splendeur, avec un ego démesuré. Elle a besoin de prendre toute la place et elle est dans une mise en scène permanente d’elle-même. Bon, elle a aussi des côtés sympas hein : Elle apporte beaucoup de fraîcheur, d’énergie et, malgré tous ses défauts, elle est touchante car on sent chez elle une grande solitude et une grande fragilité. Dans l'œuvre d’Andy Warhol, il y a quatre Marilyn, sauf que, dans la pièce, il n’y a plus qu’elle. En arrivant, elle raconte qu’elle est partie parce qu’elle n’en pouvait plus des autres. Mais, au fur et à mesure du spectacle, on apprend que ce sont les autres qui sont parties parce qu’elle était insupportable. Elle se sent terriblement seule parce qu’elle n’arrive pas à se lier avec les gens. Ce qui est joli, c’est que, finalement, elle va réussir cette chose-là, avec les œuvres qui sont sur scène. 

 

 

Au moment de vous approprier ce personnage, avez-vous fait quelques recherches pour mieux vous renseigner ?

En tout cas, je connaissais déjà pas mal la comédienne Marilyn Monroe, j’avais lu un roman sur sa vie, j’avais vu des séries etc.  J’avais donc tout à fait l’imaginaire de ce qu’elle peut représenter, de son aura, d’un côté aussi très sensuel qu’il fallait apporter au personnage. Mais dans le cadre de cette pièce, le travail est encore plus spécifique car je n’interprète pas Marilyn Monroe mais la Marilyn rose d’Andy Warhol. Donc j’ai pu lui apporter de la folie et pousser les curseurs dans le jeu. Ce spectacle est très exigeant, déjà du fait de cette  grosse composition mais également car c’est un type de comédie particulièrement basé sur le rythme. Tout est très précis dans nos échanges, dans nos corps aussi. Il y a également des parties musicales avec des chansons en polyphonie qui ont été écrites de façon très talentueuse mais avec des voix très difficiles à apprendre. 

Ce spectacle avait été joué en Avignon avant le Covid, vous venez de débuter les premières dates parisiennes, avec une distribution qui s’enrichit. En l’occurrence, vous êtes trois sur votre rôle. Il y a donc sans doute eu un vrai travail en commun, en concertation pour l’appropriation de ce personnage ?

Ce qui est hyper important, c’est que l’on a des rendez-vous qui doivent être précis pour que, quand on change de distribution, les partenaires ne soient pas désarçonnés. On a besoin d’être extrêmement précis sur le cadre pour, ensuite, trouver notre liberté d’interprétation. On est des comédiennes différentes, on ne va pas faire la même Marilyn et faire un copier-coller. Ce qui est intéressant, c’est de s’approprier le personnage. Ça a été tout l’objet de notre  travail en amont de Paris.

Ce spectacle mélange des arts qui vous tiennent particulièrement à cœur, avec le jeu et la musique. Cela doit être très plaisant ?

J’adore le spectacle musical, je trouve que c’est génial de pouvoir s’exprimer à travers autant de disciplines différentes. Et puis ça me rappelle mes débuts. 

 

 

En complément, vous l’avez dit, vous retrouvez régulièrement les équipes de tournage de la série quotidienne de TF1 « Ici tout commence ». Là aussi, ce doit être également un plaisir à chaque fois de retrouver votre personnage de Laetitia que vous interprétez depuis un an et demi maintenant ?

Oui, j’y vais presque toutes les semaines donc c’est ma deuxième maison. J’ai un appartement maintenant dans lequel je suis installée quand je vais là-bas, j’ai ma petite famille du sud avec Axelle qui joue Kelly, Kathy qui joue Deva, Julien qui joue Zacharie, Pascal notre coach avec qui on travaille nos scènes. Ils sont devenus bien plus que des collègues de travail, ce sont mes amis. Et professionnellement, c'est une grande joie d'interpréter Laetitia. Je la trouve surprenante et fantasque. Il n'y a pas de sensation d'ennui car les auteurs trouvent toujours des situations improbables pour ce personnage. Je suis très heureuse sur la série.

Personnellement et professionnellement, elle a quand même vécu beaucoup de choses depuis dix-huit mois…

Oui, elle a connu une grosse évolution, elle a beaucoup mûri car, au début, elle faisait quand même pas mal de conneries et elle mentait beaucoup. Je pense qu’elle s’est apaisée en trouvant un endroit où s’installer et où elles peuvent enfin être heureuses avec Kelly, elle qui a toujours été déracinée. Elle rêvait que sa fille intègre l’institut et réalise son rêve, ça a marché. Elle voulait aussi une belle relation stable avec quelqu’un de sain, ça a marché un temps mais ça a été une étape importante dans son parcours. Professionnellement, elle a été promue. Elle a retrouvé aussi sa demi-sœur. C’est-à-dire qu’elle est vraiment en train de construire sa vie comme elle n’avait jamais pu le faire avant. J'aime son évolution mais aussi qu'elle garde sa fraicheur et sa fantaisie, qui font son charme et qui en font un personnage un peu à part. C'est très épanouissant  d'avoir la chance de travailler comme ça un personnage sur la durée, de l’accompagner.

Pour terminer, notons aussi un cadre de tournage sublime, qui laisse un champ des possibles très important, avec la beauté, la richesse, la diversité du lieu, sans oublier le travail de l’équipe artistique, qui est allé jusque dans les moindres détails de décoration….

Oui, c’est magnifique. Le château est sublime, on est dans de très beaux décors, c’est une chance d’avoir un aussi beau cadre de travail. La Camargue est une très belle région également. Je prends le temps d'aller découvrir les alentours dès que possible. J'adore le sentiment de déconnexion que j'ai là-bas. Je suis très citadine, j’adore Paris, j’aime son effervescence culturelle mais d’avoir ces moments de pause en pleine nature dans le sud pour tourner ITC, c’est juste parfait comme équilibre.

Merci, Florence, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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De miel et de sang : Selma Kouchy évoque la fiction inédite diffusée ce samedi 1er octobre sur France 3 !

Publié le par Julian STOCKY

© François LEFEBVRE - FTV

 

Bonjour Selma,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Ce samedi soir, nous pourrons vous retrouver en prime sur France 3 dans la fiction inédite « De miel et de sang ». Avant de revenir plus en détails sur ce téléfilm et votre personnage, on imagine déjà, à titre personnel, le plaisir et la joie que cela a dû être pour vous de participer à cette belle aventure ?

Effectivement, quand Lou Jeunet m’a proposé le rôle lors de notre rencontre, j’ai été ravie immédiatement. D’abord par son approche et son explication du personnage parce que c’était effectivement le rôle d’Anaïs Portal, une apicultrice, terrienne, femme forte mais, à la fois fragile et un petit peu trouble. Donc j’ai tout de suite rêvé de jouer ce rôle et ça a été un très très beau tournage, une très belle expérience pour moi.

En plus, le tournage a eu lieu dans une très belle région et vous êtes entourée d’un casting très sympathique…

Oui, oui, une chance incroyable ! C’est un polar, un policier, avec Nicolas Gob et Léa François. Pour ma part, plus proches aux niveaux des personnages, Eva Darlan, Sarah Saidi qui fait ma fille, ainsi que Kim Higelin. Donc, oui, un casting de camarades avec qui ça a été un plaisir de jouer.

 

© François LEFEBVRE - FTV

 

Vous y interprétez, vous l’avez dit, Anaïs Portal, qui avait tragiquement perdu son mari dans un accident de bus quinze ans auparavant. Quelles ont été vos sources principales d’inspiration au moment de rentrer dans la peau de ce personnage ?

Alors, j’ai eu la chance en fait que le principe même du personnage m’aide beaucoup à rentrer en elle parce qu’elle est apicultrice. Vous l’avez dit, il y a des décors extraordinaires et nous avons tourné dans une miellerie. D’ailleurs, mon personnage dit à un moment donné « j’ai les mains dans le miel comme je les aies dans le cambouis ». Ça a été pour moi, vraiment, la trame du personnage…se fondre dans cette femme qui travaille, qui gère son entreprise, seule donc depuis le décès de son mari, qui ne compte pas ses heures mais c’est un travail de passion aussi. Ça a été une découverte, pour moi, de rentrer dans ce personnage avec ce milieu du miel. J’ai eu la chance d’être coachée par des apiculteurs de la miellerie de Sainte-Victoire, qui ont d’ailleurs été avec nous jusque sur le plateau bien évidemment parce qu’il y a vraiment des scènes que l’on a tournées avec des ruches, où ils nous ont prêté leur rucher. Avec donc ouverture des cadres…Il a fallu être coachée et j’ai pu moi-même tourner les séquences avec les abeilles. Donc c’était beaucoup de concentration pour être à la fois dans le personnage et dans l’actif, dans les vrais gestes pour essayer de transcrire au mieux ce qu’est ce métier incroyable. Evidemment avec toute la charge de la fiction à côté de cela, on a voulu retranscrire au mieux et le plus vrai possible ce métier.

C’est vrai qu’elle a un parcours de vie qui n’est pas si simple que cela à porter….Artistiquement, cela permet une diversité de palettes de jeu…

Oui, ce personnage est trouble et, en même temps, je le disais, c’est une femme forte. On est véritablement à la maison, trois générations de femmes vivent sous le même toit, la mère de mon défunt mari, moi-même et ma fille, avec évidemment tous les chocs générationnels que cela entraine. Donc il lui faut ménager sa fille qui est une ado, qui vit dans ce petit village où il y a beaucoup de passé, beaucoup de non-dits et qui veut en sortir, donc c’est le regard de la mère qui voit son enfant partir et qui, en même temps, peut comprendre et qui, peut-être, regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt. Et, en même temps, l’envie, elle, de rester où elle est parce que sa vie est dans ce village. Elle ne veut pas laisser non plus sa belle-mère, à qui elle a repris l’entreprise, elle veut continuer son travail. Donc, oui, il y a beaucoup d’émotions, il faut essayer de faire en sorte que le téléspectateur puisse les ressentir et puisse s’identifier à ce que ça peut être d’être une femme seule qui travaille et qui élève sa fille.

 

© François LEFEBVRE - FTV

 

Elle travaille dans le milieu de l’apiculture, on l’a dit. Etait-ce un domaine que vous connaissiez ? Ou sur lequel vous vous êtes peut-être davantage renseignée en amont du tournage ?

Bien sûr ! J’ai la chance, en fait, d’avoir 3 à 4 ruches dans mon jardin. Ce n’est pas moi qui m’en occupe, ce n’est pas moi qui récolte mais j’ai l’habitude de ce milieu. Quand on s’est rencontrées avec Lou, évidemment une des premières questions a été de savoir si j’avais peur des abeilles et si je suis allergique aux piqûres. C’était très important de savoir cela, étant donné qu’elle voulait au maximum tourner des scènes avec la comédienne qui serait choisie, sans avoir besoin de doublure. Du coup, je lui ai dit que je n’avais pas peur et que je n’étais pas allergique. Donc, oui, je n’étais pas totalement novice mais, dans la miellerie, j’ai eu une demi-journée, avant le tournage, avec les apiculteurs de la région pour manipuler les fameux cadres. Ils m’ont expliqué qu’il fallait, le jour du tournage, éviter de porter du parfum, ne pas s’affoler ou s’angoisser et puis s’éloigner du plateau dès qu’on sentait une émotion forte ou une peur un panique monter. Pour éviter qu’elles ne le sentent et puis possiblement qu’elles n’aient pas envie de nous piquer. Mais cela n’a pas été le cas, ça s’est très bien passé. La production avait aussi, de toute façon, mis en place tout un protocole, l’équipe était aussi en combinaison, il y avait un médecin sur le plateau donc nous étions dans des conditions de sécurité totale.

 

© François LEFEBVRE - FTV

 

C’est, en tout cas, une fiction très riche, intense en rebondissements, en suspense mais aussi forte en émotions, où des thèmes très variés sont abordés….

Oui, tout à fait ! Le point de départ est un meurtre lié aux abeilles, ce qui va engendrer la venue au village d’un membre de l’OCLAESP, l’Office Centrale de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique. C’est un membre de la police judiciaire que l’on connait moins et qui a trait à l’ensemble des atteintes qui peuvent être portées à la santé publique ou à l’environnement. Ce personnage qui va revenir est, en fait, un ancien enfant du village, de là vont en découler des rebondissements par rapport au passé. Il avait quitté le village après un accident qui avait plongé le lieu dans la douleur. Tout cela va remonter, sous fond d’intrigue du meurtrier à retrouver donc, oui, c’est très riche en émotions et en rebondissements.

On le voit très largement tout au long du téléfilm, les images sont magnifiques, alternant notamment des plans larges et des gros plans, pour permettre aux téléspectateurs une plus grande immersion encore.

Oui, c’est le fabuleux travail de Lou Jeunet, la réalisatrice, qui voulait montrer effectivement cette sublime région dans laquelle nous étions. Nous avons tourné entre Aubagne et Aix. On a eu un temps, en plus, magnifique, on a fait beaucoup beaucoup d’extérieurs avec les abeilles. Lou tenait à cette atmosphère de village comme point de départ et elle a réussi à montrer cela merveilleusement, avec son chef opérateur aussi, sans oublier toutes les équipes sur place. Oui, je crois que ça rend un film superbe !

 

© François LEFEBVRE - FTV

 

En conclusion, quels sont vos autres projets et actualités du moment ?

Il va y avoir aussi la diffusion d’un « Meurtres à Nancy » le 15 octobre prochain, dans lequel je joue une commissaire-priseur, donc rien à voir et c’est la chance de ce métier de passer d’un rôle à un autre, de pouvoir s’immerger dans des domaines complètements différents, de découvrir des choses que je ne connaissais pas particulièrement non plus. C’était une grande chance, d’un commissaire-priseur, on a plutôt l’image d’un monsieur en costume et, là, retrouver une femme dans ce rôle, c’était un vrai plaisir. J’ai beaucoup de chance d’avoir tourné ces deux projets, je suis très heureuse !

Merci, Selma, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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