Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !
A partir du 1er septembre prochain, la pièce « L’argent fait le bonheur », dont vous assurez la mise en scène, sera à l’affiche de la comédie Saint-Michel. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de participer à cette nouvelle aventure ?
Absolument ! Je suis très heureuse de démarrer cette nouvelle aventure. J’ai rencontré l’équipe au mois de mars et tout s’est passé très vite. Ils m’ont présenté une scénette de la pièce et j’y ai vu le potentiel. Ils m’ont alors proposé de faire la mise en scène et j’ai bien évidemment accepté. Un joli pari car nous n’avions que 2 mois devant nous.
Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ? De quoi parle-t-il ?
C’est une comédie, tout se passe dans une mairie située en plein cœur de Cajarc. Commune du sud de la France où il transpire bon vivre, chant des cigales et oliviers verdoyants. L’Histoire semble s'être arrêtée il y a fort longtemps. Un tableau de Jacques Chirac trône dans le bureau de la mairie. Monsieur Dubois, le maire de Cajarc, fidèle et amoureux de ses habitants veille au bon fonctionnement. Tandis que son conseiller Clément se démène tant bien que mal à assurer la mission qui lui a été confiée, combler le déficit du budget municipal. Pendant ce temps, Monsieur de la Vigne, aristocrate, rêve avec nostalgie de l'époque où la commune était le fief de ses ancêtres. Etienne Formentier, l'agriculteur, travaille... Enfin compte ses haricots. Quand les chemins de ses protagonistes vont se croiser pour de gros enjeux financiers, le calme à Cajarc ne sera que de courte durée ! Car c’est bien connu ; « L’argent fait le bonheur » …ou pas !
Même si ce n’est jamais évident à dire en amont, selon vous, qu’est-ce qui pourra plaire, selon vous, au public ?
Déjà, on parle d’un sujet qui interpelle tout le monde, l’argent. Finalement, tout le monde se pose la question dans cette course à la consommation, ai-je besoin de posséder pour me sentir vivant ? « L’argent fait le bonheur » est une comédie qui, au départ, semble légère et qui, petit à petit, s’amorce en profondeur, dénonçant un système gouvernemental peu glorieux. Le public se retrouve dans un rythme joyeux et loufoque.
Nous le disions, vous participez à la mise en scène du spectacle. Avez-vous eu, en ce sens, des sources particulières d’inspiration ?
Comme c’était une pièce qui avait déjà été montée par le passé, l’auteur avait dessiné un squelette que je ne voulais pas dénaturer. Je lui ai proposé ma vision par la suite, instinctive. J’attends toujours de rencontrer l’équipe, de voir quel jeu les comédiens me proposent et c’est à partir de là que tout commence à se dessiner, petit à petit, avec beaucoup d’écritures au plateau. Je suis d’ailleurs ravie de collaborer avec une équipe si bienveillante et réactive.
On imagine que le rythme de préparation doit être particulièrement intense ?
Il est très intense puisqu’on aura eu, en tout et pour tout, trois semaines de répétitions. Mais c’est ce qui est excitant. Ils sont très généreux dans le travail donc les répétitions se sont accélérées, s’accélèrent encore dans la bonne humeur. Le fait d’avoir une deadline aussi courte met vraiment de l’huile dans le moteur pour toute l’équipe !
A quelques jours de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
J’essaie de ne pas communiquer mon appréhension puisque l’on est encore en répétitions. Même si personnellement, je suis plutôt sereine. A force d’avoir monté des projets rapidement, j’essaie d’anticiper tout ce qui pourrait arriver et il y a surtout de l’excitation qui prend le dessus. Ce sera plus le jour J que ça va monter, en plus c’est le jour où on fait le filage donc je vais essayer de les économiser. Il va y avoir cette effervescence tant appréciée par les équipes, où c’est le bordel, où tout le monde est excité, stressé, angoissé… La routine des artistes !
Justement, le jour J, à 21h 30, lorsque le rideau s’ouvrira et que ça démarrera, le bébé ne vous appartiendra plus pendant un peu plus d’une heure et vous ne pourrez alors plus rien faire. Ce doit être des sensations très étranges, non ?
C’est ça, je serai spectatrice, comme toutes les autres personnes dans la salle. Là, c’est le moment où il faut lâcher prise. Un metteur en scène, c’est un peu comme un peintre. Il prend ses pinceaux, ses outils, avec ses comédiens qui sont la palette de couleurs, ensemble ils dessinent la toile et, le jour où elle est achevée, il faut savoir s’en détacher. Il y a une part d’abandon, de lâcher-prise, ils offrent leur œuvre au public.
Au-delà de ce rôle de spectatrice, on peut penser que, sur les premières représentations, vous garderez un œil très avisé et très aiguisé pour pouvoir ensuite leur débriefer et affiner ensemble en fonction de ce qu’eux auront ressenti et des retours du public ?
Evidemment ! Pour les deux premières, je serai avec le régisseur, avec mon petit calepin et mon petit stylo. Même si je ne pourrai pas interagir, je serai là pour écouter et noter. Ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, quel est le rendu. On a beau répéter, faire des filages, c’est en conditions réelles que l’on voit tout ce qui se passe.
A noter que la pièce sera à l’affiche tous les jeudis et tous les samedis, à 21h 30. Avec Jules Altur-Ortiz, Clément Hernandez, Enzo Pinducciu et Vincent Rousseau.
En complément, la rentée approchant au TMG, vous devez être sans doute très impatiente de pouvoir proposer au public la nouvelle programmation ?
Absolument ! Je suis ravie de pouvoir vivre cette rentrée, sans encombre. C’est l’excitation, on repart avec de nouvelles rencontres, de nouveaux artistes, avec une programmation toujours aussi éclectique. J’ai hâte de voir un petit peu les avis du public, comment ils vont la recevoir et de revoir le théâtre s’activer. J’ai hâte de revoir la vie, l’animation au sein du théâtre, de retrouver mes équipes et toute cette effervescence bien sûr.
Pour finir, parmi vos différentes casquettes artistiques, vous allez proposer des master-class, dans le cadre d’une nouvelle école qui va ouvrir ses portes…
Exactement ! Une école qui s’appelle Acting Paris, une nouvelle école de cinéma qui propose plein de cours divers et variés, dans un lieu atypique, sur une péniche à Asnières. Personnellement, j’ai voulu travailler avec la personne qui est en charge de la création de cette école puisqu’il avait une idée nouvelle, avec des valeurs et l’envie vraiment de proposer un programme de qualité pour les jeunes interprètes. C’est ce qui m’a donné l’envie de collaborer avec son équipe, j’ai hâte de démarrer cela et de pouvoir rencontrer tous types d’artistes et de travailler avec eux. Me concernant, ce sera pour travailler des scènes de théâtre.
Cette rentrée se fait sur les chapeaux de roues mais avec des bonnes nouvelles. Ce doit être très chouette ?
C’est plutôt très chouette ! Il se passe plein de choses, j’en suis la première ravie, je suis chanceuse, je travaille pour et c’est ce que je souhaite à tout artiste, de trouver la passion et le travail pour faire des projets et des rencontres.
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
A partir du 29 août prochain, nous pourrons vous retrouver sur les antennes d’Eurosport et sur l’appli pour l’US Open de tennis. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?
C’est toujours un plaisir ! C’est vrai que le tennis, c’est mon sport. Je suis très heureuse de commenter une nouvelle édition de l’US Open. Ça va être une édition intéressante en plus puisqu’il va y avoir du monde au rendez-vous, même s’il y a une petite interrogation pour Djokovic. On sait que, sans statut de vacciné, pour l’instant, il n’est pas autorisé à entrer sur le sol américain. Mais bon, ça restera intéressant même sans lui, il y a aura Nadal, Medvedev qui n’était pas à Wimbledon…Il y a plein d’histoires chez les hommes. Chez les dames aussi, avec Serena Williams qui va tirer sa révérence cette année. Donc, oui, on va se régaler. Au-delà du sport et de l’intérêt sportif, c’est aussi une super aventure humaine à Eurosport. On est très nombreux sur le dispositif, il y a les chaines classiques – Eurosport 1 et Eurosport 2 – et il y a toute l’application Eurosport, où on diffuse tous les matchs de tous les courts en version commentée. C’est une vraie richesse, c’est chouette pour nos mordus de tennis.
Il y a une très belle équipe de journalistes, on se connait depuis longtemps. Il y a ceux qui travaillent à Eurosport au quotidien et les pigistes avec qui on travaille également depuis longtemps. Evidemment, on est contents de retrouver nos consultantes et nos consultants, avec cette reprise du grand chelem. Donc ça va être chouette, oui, de se retrouver. Je suis donc très heureuse de commenter un nouvel US Open sur Eurosport, c’est une belle rentrée, ça promet !
Parmi la richesse et les forces d’Eurosport, vous avez commencé à l’évoquer, il y a ces nombreux consultants, aux profils très diversifiés…
Oui et ils ont tous encore un pied dans le tennis, de près ou de loin. Certains ont ou ont eu des responsabilités dans la Fédération Française de Tennis, comme Arnaud Di Pasquale, Arnaud Clément ou George Goven. Justine Hénin a son académie en tennis, Camille Pin travaille avec beaucoup de tournois, Jean-Paul Loth et Eric Deblicker ont une connaissance très fine et très riche du tennis, ils suivent ça de très près encore, ils ont encore un lien avec les joueurs et les joueuses. Donc, oui, oui, on a une belle brochette de consultantes et de consultants sur Eurosport, qui ont leur style bien à eux aussi et ça se voit aux commentaires, ça s’entend. Dans les émissions aussi, certains sont plus trublions que d’autres, je pense qu’il y a une belle relation aussi avec les journalistes, on s’entend tous très bien entre nous donc c’est vrai que c’est sympa. On a une vraie expertise de ce sport, je pense que c’est aussi notre plus-value sur le tennis, à la fois la bonne humeur et la précision de l’analyse, avec du sérieux quand il faut en avoir mais aussi de la légèreté. Donc, oui, à Eurosport, on est gâtés niveaux consultantes et consultants, il y a du beau monde.
Du coup, face à cette diversité de profils que vous citiez, vous adaptez-vous, à l’antenne, au style de chacun ?
Ça se fait assez naturellement, on a l’habitude maintenant, ça fait longtemps que l’on commente avec eux. C’est sûr que certains sont plus bavards, il y en a qui aiment mieux laisser vivre le jeu et moins parler, il y en a qui vont plus s’attacher à la technique et d’autres aux à-côtés. Ça dépend aussi des moments et des matchs, parfois il y a des rencontres qui ne sont pas très intéressantes sur le plan tennistique mais où il va se passer quelque chose autour, avec l’arbitre ou avec le public. Et il y a des matchs où ça va se faire tout seul quand le match est passionnant, il se passe plein de choses, c’est très riche. Surtout en grand chelem, il y a des histoires souvent assez incroyables, des inconnus qui vont loin, des revenants, des favoris qui tombent,…il y a toujours des super histoires. Donc ça se fait assez naturellement mais, oui, il y a une petite adaptation quand même en fonction du consultant. Il y en a avec qui on a plus d’affinités que d’autres, il y en a avec qui c’est plus facile de garder son sérieux et d’autres avec qui, parfois, il ne faut pas trop se disperser parce que ça va vite de rigoler et de se laisser un peu distraire quand le match n’est pas des plus intéressants. L’adaptation se fait donc assez simplement maintenant, surtout qu’on a l’habitude, ça fait un moment maintenant que l’on a le même pool de consultants et de journalistes.
A titre plus personnel, préférez-vous laisser le jeu se dérouler et intervenir entre les points ? Ou aimez-vous le faire pendant un échange ?
J’aime bien ne pas trop parler, souvent pas du tout, pendant les échanges. C’est ce que les gens attendent, je pense. Alors, évidemment, quand il y a un échange incroyable, parfois c’est tentant de glisser un petit « oh, c’est incroyable! ». Mais il faut que ce soit, je pense, assez rare et il faut attendre le beau moment. Mais, oui, globalement, j’essaie de laisser le jeu vivre au maximum. Après, on est porté par l’ambiance. Il y a des moments où, à la fin d’un échange qui a duré trente coups, on va laisser le consultant exploser quand on le sent prêt à parler. Parfois, c’est lui qui va se mettre un peu en arrière et qui va nous laisser partir. Donc ça dépend mais je suis plutôt à essayer de ne pas trop parler, à laisser vivre. Parfois, il y a besoin de meubler quand c’est un peu plus calme et c’est là où on va essayer d’interroger le consultant sur des idées plus généralistes, on fait un petit point sur le tennis français, sur les résultats ou les dernières évolutions. En tout cas, en tant que téléspectatrice, quand je regarde, j’aime bien que ce ne soit pas trop bavard mais aussi que, quand il faut, ça explose. C’est vrai que le tennis est un sport où le rythme est assez « lent » puisqu’on ne parle pas pendant les échanges, on ne parle pas en continu comme au foot par exemple. Du coup, il faut que, au moment venu, ça parte, il ne faut pas non plus se laisser trop endormir, c’est parfois un peu le risque, je pense, sur ce sport-là.
J’aime quand il y a aussi de l’humeur, quand il se passe des choses, comme un mauvais geste ou une polémique. C’est bien que l’on puisse s’exprimer, qu’il y ait du débat, que l’on ne soit pas d’accord avec le consultant, c’est ce que j’aime aussi, ça me plait d’avoir des discussions un peu houleuses. Mais pas pendant le jeu, encore plus à l’US Open, où le public est très présent, fait du bruit donc il se suffit, je pense, à lui-même pour qu’il y ait de l’ambiance, sans qu’on soit forcés de parler. Même à la fin du point, parfois on ne parle pas, si c’est une vilaine faute ou si c’est un ace, on n’a pas besoin de commenter. Je pense qu’un Frédéric Verdier ou un Bertrand Milliard le font très bien. Il n’y a pas besoin de tout commenter, c’est un peu le risque d’ailleurs quand on débute. Je sais que je l’ai un peu fait, à vouloir tout le temps parler pour qu’il n’y ait pas de blanc mais je pense que, sur des tournois comme ça, ce n’est pas grave, il ne faut pas avoir peur du blanc, il faut laisser vivre. Les gens n’ont pas besoin d’avoir tout le temps quelqu’un qui leur parle, ils ont aussi envie de profiter de l’image et du jeu. Parfois, le téléspectateur a besoin de se faire seul sa propre idée sur ce qui vient de se passer et ensuite nous sommes là pour enrichir l’image. Il ne faut pas trop prendre de place, ce qui est difficile et c’est même ça le plus compliqué pour moi.
En amont d’une compétition comme celle-ci, avez-vous une méthodologie particulière de préparation ?
Sur Eurosport, on diffuse beaucoup de tennis, on a tout le circuit ATP toute l’année. On commente quasiment tous les tournois et on retrouve les mêmes équipes. On baigne presque dedans donc la préparation se fait tout au long de l’année. Avant un gros tournoi comme celui-ci, on a la chance de commenter ceux de préparation qui précédent, là en l’occurrence la tournée américaine, avec Montréal, Cincinnati, ça permet de se remettre dans le bain. Oui, il faut regarder du tennis en amont, se replonger dans l’actualité, on suit, même en vacances, ce qui se passe sur les tournois, on lit Eurosport.fr pour avoir les dernières nouvelles. On remet à jour aussi nos statistiques et nos petites fiches sur les joueurs, sans oublier de s’intéresser aux petites nouvelles et aux petits nouveaux qui débarquent, que l’on connait moins bien, qui ont parfois explosé pendant l’été quand les gros ont été un peu en retrait. Donc ma méthodologie est celle-ci, de doucement me remettre à lire un peu la presse, à regarder quelques images, des résumés quand je n’ai pas le temps de voir les matchs en entier et puis on se remet vite dans le bain. Il ne faut pas trop non plus se laisser phagocyter par les informations en amont, il faut aussi vivre le tournoi en lui-même et ce qui s’est passé avant ne va pas forcément déterminer ce qui va se passer pendant. J’aime bien ne pas avoir trop d’informations pour avoir un regard neuf sur le joueur ou la joueuse que je vais commenter.
Pendant une compétition comme celle-ci, qui s’étend sur deux semaines, on peut penser que, en complément des matchs que vous commentez, vous en regardez d’autres parce que ce sont des joueuses ou joueurs que vous serez potentiellement amenée à retrouver à l’antenne quelques jours plus tard ?
Oui, oui, c’est sûr ! Pendant des grands chelems comme ça, on regarde beaucoup de tennis. On échange entre nous aussi, ça permet également de se nourrir car on ne peut pas non plus tout regarder, surtout que ce tournoi est en partie de nuit. Ce sont quinze jours qui sont dédiés à l’US Open, on est à fond dedans et la presse est aussi là pour nous permettre d’être exhaustifs sur toutes les informations. On regarde également les émissions sur Eurosport France qui encadrent les matchs, où il y a de gros résumés qui sont faits sur ce qu’il ne fallait pas manquer de la nuit, sur les principaux joueurs, les principales joueuses à suivre, sur les révélations ou la grosse sortie de route. Sans oublier Eurosport International, où ils sont un peu moins focalisés sur les français mais ça permet d’avoir des éléments sur d’autres joueurs.
Le rythme de la quinzaine doit être, du coup, particulièrement intense ?
Oui, oui, on sort assez fatigué en général de l’US Open ou de l’Open d’Australie puisque ce sont les deux grands chelems qui sont décalés. Après, j’aime bien ces ambiances de nuit, de petit matin, où ça a été assez feutré, il n’y a pas eu grand monde et puis les gens arrivent, ça échange autour de la machine à café, avant de commenter un match. On est crevés mais on est tellement contents d’être là ensemble, de commenter du tennis, surtout quand ce sont de beaux tournois, que la fatigue se fait vite oublier. Donc oui, il y a un rythme à prendre, au début on est en pleine forme, au milieu on a pris le rythme et, à la fin, on est un peu fatigués. Mais ça reste quinze jours, on ne travaille pas sept jours sur sept, le plus difficile à gérer, ce sont les jours de repos, il ne faut pas trop se décaler à nouveau mais, en même temps, quand on a des vies de famille, on n’a pas toujours le choix, mais ça se fait quand même assez bien. Franchement, c’est du plaisir !
Sportivement parlant, selon vous, à quoi peut-on s’attendre sur chacun des deux tableaux pendant cette quinzaine ?
Il y a souvent beaucoup de surprises, on va évidemment être très attentif, chez les messieurs, à Rafael Nadal, il a quand même gagné les deux premiers grands chelems de l’année. L’US Open n’est pas forcément celui qui lui réussit le mieux. On sait qu’il a toujours cette blessure au pied sous-jacente, ça complique aussi parfois les choses, il va être très bien et, tout d’un coup, il va être gêné physiquement. Il y a l’interrogation Djokovic, on aimerait évidemment, sportivement, qu’il puisse participer. On va vite être fixés sur sa participation ou non. Sa présence va évidemment changer beaucoup de choses, dès qu’il est là, il devient l’un des favoris du tournoi. Il y a le numéro un mondial, Daniil Medvedev que l’on attend puisque c’est évidemment le tenant du titre, il avait battu l’année dernière Djokovic dans une finale assez incroyable. On compte aussi toujours sur cette « next gen », qui n’a pas encore réussi. Il y a Carlos Alcaraz qui suscite beaucoup d’espoir, Tsitsipas, Felix Auger Aliassime…. Après, il y a aussi des joueurs que l’on aime voir jouer, des Wawrinka, des Murray qui sont des revenants mais qui vont toujours nous offrir des matchs épiques. Il y a toujours des surprises donc c’est difficile de savoir à quoi s’attendre mais je pense que l’on va quand même retrouver les principales têtes d’affiches et de série. Il y a également le norvégien Casper Ruud qui fait une bonne tournée américaine. Ces noms-là sont attendus en huitième ou quart de finale.
Chez les femmes, il y a Simona Halep qui revient très bien depuis qu’elle travaille avec Patrick Mouratoglou. On a évidemment la polonaise Swiatek que l’on attend au tournant après sa victoire à Roland-Garros.
On aura évidemment un œil attentif sur nos françaises et nos français, malgré le forfait de notre numéro 1, Gaël Monfils. Il y a Alizé Cornet, qui est sans doute dans sa dernière année et qui se fait beaucoup plaisir, je crois, en ce moment. Caroline Garcia a retrouvé un niveau exceptionnel cet été, ça fait vraiment plaisir à voir, et c’est très encourageant pour cet US. C’est difficile de donner des pronostics, surtout après l’été où il y a pas mal d’interrogations, avec des joueuses et joueurs qui ont plus ou moins joué mais je pense que ça va être un tournoi intéressant, où presque tout le monde sera présent.
En complément, on pourra vous retrouver ensuite, en octobre, pour la reprise de la saison de patinage. Cet autre exercice, certes différent, doit être très complémentaire quand même ?
Oui, oui, sur Eurosport, les sports d’hiver nous occupent une grosse partie de la saison. Il va y avoir la reprise du ski alpin, du biathlon, de l’émission « Chalet club ». A titre personnel, je suis hyper contente de reprendre le patinage parce que ça a été, évidemment, une magnifique année avec les Jeux Olympiques d’hiver et la médaille d’or de nos français, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, même s’ils ne seront pas sur le circuit cette saison car ils prennent une année sabbatique. On espère tous qu’ils reviendront ensuite car ils sont encore jeunes. Il y a Yuzuru Hanyu, la grande star japonaise, qui a aussi dit qu’il arrêtait donc ça va faire un petit vide mais on est très contents de retrouver le patinage parce que les saisons post-olympiques sont toujours hyper intéressantes. Il y a beaucoup de prises de risque, en général, au niveau des programmes, on essaie de créer des choses nouvelles puisqu’on n’a pas pris trop de risques sur les JO pour assurer le coup. Derrière, on tente des choses, il y a de nouvelles têtes qui arrivent, c’est la fin d’un cycle, souvent. Donc ce sont toujours des années très riches.
C’est d’ailleurs lors d’une année post-olympique que j’ai commencé à commenter le patinage, en 2018, après PyeongChang et c’est là que tout a commencé pour moi aux commentaires. Je n’avais jamais pris le micro pour commenter du sport et c’est Géraldine Pons, la directrice de la rédaction d’Eurosport France, qui m’a proposé de commenter le patinage. J’avais toujours dit que je ne commenterai jamais parce que ce n’était pas fait pour moi, j’aimais bien créer des sujets, travailler sur le reste, dans l’ombre. Mais quand on vous fait une telle proposition, ça ne se refuse pas. J’ai donc accepté et je ne regrette pas. Depuis, je ne me suis plus arrêtée et, surtout, j’ai commenté plein d’autres sports, dont le tennis qui est mon sport numéro un. C’est vrai que j’ai une affection particulière pour le patinage, je suis vraiment tombée amoureuse de cette discipline. J’ai toujours regardé, quand j’étais petite, avec ma maman, les compétitions le week-end mais au départ, je n’étais pas une spécialiste ! J’ai beaucoup appris au contact de Natalie Péchalat et d’Alban Préaubert, nos consultants à l’époque. Ils m’ont énormément aidée au début, j’étais hyper stressée mais ça a été un immense plaisir, et surtout un coup de foudre complètement inattendu pour le commentaire et, aujourd’hui, le commentaire représente 90% de mon activité. Je commente aussi de l’équitation ou du snooker. Il y a eu, lors des JO de Tokyo, la gymnastique et ce sera à nouveau le cas pour Paris 2024.
Donc, oui, je suis très heureuse de retrouver le patinage à partir d’octobre, ça va être une belle saison, on va se régaler sur Eurosport, c’est chouette !
Pour boucler la boucle, vous évoquiez Paris 2024, c’est l’un des beaux projets à venir sur la chaine…
Oui, oui, on est déjà en plein dedans, on a déjà lancé le compte à rebours, il va y avoir des rendez-vous qui vont débuter à la rentrée puis tout au long de l’année. Des émissions seront animées autour des différents visages qui vont faire Paris 2024 et que l’on retrouvera sur Eurosport mais aussi autour des différentes disciplines. Cela va être chouette et c’est vrai que, après Tokyo, ça va vite arriver. C’est une grosse échéance que nous avons déjà commencée à préparer, on est à fond dedans, dans la finalisation de l’équipe de consultants et on retrouvera beaucoup de visages et de voix que l’on a entendues lors des Jeux Olympiques de Tokyo. Je serai à nouveau sur la gymnastique, j’avais commenté avec Emilie Le Pennec à Tokyo et ça avait été un vrai plaisir. On a hâte et ça se prépare vraiment en amont. Ça parait loin mais ça arrive vite. On a tous hâte !
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Samedi dernier, nous avons pu vous retrouver dans la septième émission de la nouvelle saison de « Fort Boyard », sur France 2. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela a dû être pour vous de partir à l’assaut du mythique fort et de participer à cette émission emblématique ?
Oui, c’est sûr, c’est une émission que, je crois, on a tous regardée quand on était gamin et que l’on continue de regarder. Donc c’était une belle surprise d’être invité par l’émission et par France Télévisions. J’ai passé une journée vraiment incroyable, les yeux grands ouverts, vraiment à me dire « il faut que je me pince parce que je suis vraiment dans le fort ». Donc c’était vraiment très sympa. J’étais avec une super équipe, qui avait l’habitude de « Fort Boyard » donc ils m’ont tous bien tout expliqué, ils étaient super bienveillants donc c’était vraiment sympa.
Comment se prépare-t-on à sa première participation au fort ?
Franchement, je n’ai pas trop préparé, je ne voulais pas re regarder les nouvelles cellules. J’y suis allé au feeling, je crois que c’est un peu le but aussi de ne pas trop préparer pour être le plus spontané possible.
D’ailleurs, attendiez-vous certaines épreuves avec impatience ? A l’inverse, en redoutiez-vous d’autres plus particulièrement encore, peut-être en lien avec certaines phobies ?
Non, parce que je n’ai pas énormément de phobies. Mais forcément se retrouver avec des blattes, des insectes, c’était un peu ma peur mais je n’ai pas eu ça. Je voulais me retrouver face aux maitres du temps, j’ai eu de la chance du coup, j’y suis allé, même si j’ai perdu parce qu’il a été hyper rapide, c’était incroyable. J’ai fait le combat dans la boue, c’était sport, j’ai bien cru que je n’y arriverais pas et, au dernier moment, j’y suis arrivé. Même si j’ai laissé un ongle parce que je me suis arraché l’ongle du gros orteil dans la boue….Du coup, après, pendant 20 minutes, j’ai été soigné par le médecin, il m’a mis une grosse aiguille sous l’ongle pour pas que ça s’infecte et pour que je puisse faire les autres épreuves.
Un mot, si vous le voulez bien, sur l’association que vous défendez, « Nourette » ? C’était sans doute une source supplémentaire de motivation pour vous et toute l’équipe ?
Oui, oui ! En fait, c’est une association pour le bien-être des enfants et des parents à l’hôpital. Du coup, c’est vrai que, dès que l’on avait un petit coup de mou, ou que l’on avait un peu peur ou qu’on était démotivé, franchement, quand on pense aux enfants malades et au fait que l’on peut apporter un peu d’argent pour que l’association les aide, franchement ça aide et ça donne un sacré coup de fouet. Là, on a cartonné, on a gagné quasiment 20 000 €, c’est une petite association en plus qui se lance donc c’est super pour eux.
On l’a vu, malgré les craintes et les peurs de certaines cellules, l’ambiance entre vous était plutôt joyeuse, à vous encourager les uns les autres…
Oui, oui, c’est sûr que l’on s’est bien motivés les uns les autres. Yoann Riou nous a bien motivés, Jean-Luc Lemoine aussi, c’était vraiment très important de se motiver les uns les autres.
L’émission avait démarré sur les chapeaux de roue, avec l’annonce de la carte atout du « Candidat maudit ». C’est d’ailleurs Yoann qui avait commencé. Comment aviez-vous réagi à cette difficulté ?
On s’y attendait un peu, la prod est maline, elle sait que, si elle envoie Yoann, on va se marrer et ça n’a pas loupé. Parce que, sur les bagages, c’était un peu dur. Après, il a tout donné. Heureusement, il a résolu l’énigme de Père Fouras.
Sur la première partie de l’émission, vous faites un sans-faute, remportant deux clés, à chaque fois en binôme avec Karima. A noter notamment une magnifique performance à la double lutte, où vous finissez par battre Big Boo, avec une stratégie pour le moins déroutante…
Oui, je me suis dit que j’allais lui raconter une petite blague. Il a écouté, après j’ai fait un petit geste, une petite feinte de corps, j’ai fait comme si je partais à droite et je suis allé à gauche, il a glissé, il est tombé, j’ai eu un peu de chance. A dix secondes de la fin, j’ai sauté, j’ai attrapé la clé. On ne se rend pas compte à quel point la boue, c’est cardio. Au bout de 30 secondes, vous avez le cœur qui bat à 170 et vous êtes KO.
Un mot sur le défi relevé dans la cantine carcérale de Shérif Willy pour vous libérer ?
Déjà, c’était la surprise, je pensais manger un cœur de je ne sais pas quoi ou un œil. Là, je vois une bite de taureau, je me demande où ils sont allés chercher cela. C’était gélatineux, c’était dégelasse. Là, on a pensé à l’association et, avec Yoann, on a tout mangé, sans même vomir.
N’oublions pas la deuxième partie de soirée « Fort Boyard, toujours plus fort ! ». Vous avez expérimenté la caserne mais avec des palmes, ce qui était une première. Cela n’a pas dû être simple, surtout après une journée de jeu dans les jambes...
Surtout que j’avais mon orteil qui était en feu, je n’avais plus d’ongle, du coup quand ils m’ont dit qu’il y a les palmes en plus, j’ai dit « allez, on y va » et, franchement, je n’ai pas été ridicule, je n’étais pas loin de réussir. Mais, après, ils ont trop accéléré le tapis donc c’était impossible. En plus, on était fatigués, il était 23h mais je suis hyper content d’avoir fait cette cellule.
Après avoir vu le fort de jour, le découvrir de nuit doit sans doute laisser des souvenirs plein la tête ?
Oui, oui, j’ai fait de belles photos, c’est vraiment incroyable de le voir de nuit, c’est un monument incroyable, incroyable.
Quels resteront d’ailleurs vos principaux souvenirs de cette journée de tournage ?
C’est la cohésion de toute l’équipe, c’est le combat dans la boue, c’est vraiment le fait que chaque membre de l’équipe a vraiment tout donné et je trouve ça vraiment cool.
Avec le recul, selon vous, quelles sont les principales caractéristiques nécessaires pour être un bon candidat sur « Fort Boyard » ?
Je pense qu’ils aiment les gens qui donnent tout, qui ne font pas trop les cons mais qui déconnent un petit peu. C’est vrai qu’ils cherchent des candidats qui sont un peu ces deux choses-là.
En complément, à partir de la semaine prochaine, vous serez de retour sur la chaine l’Equipe dans « L’Equipe de Greg », avec « La petite lucarne ». On vous imagine impatient ?
Oui, oui, oui. Je suis impatient, ça va être un super début d’année parce qu’il y a le ballon d’Or qui va arriver très vite, en octobre, avec de grandes chances pour Benzema. La coupe du monde au mois de novembre. On va essayer de se marrer, de faire marrer les gens. Ce qui est bien, c’est que l’été me permet de voir les gens parce que je ne les vois pas sinon. Franchement, je n’ai eu que de supers retours, les gens ont vraiment pris cela comme un rendez-vous à 19h 10, tous les soirs de la semaine. On a fait deux jours de préparation cette semaine pour trouver des nouveautés et lundi, on attaque, ça va être une belle saison encore avec Béric Pierre-Louis.
Sans tout en dévoiler, comment se prépare quotidiennement cette chronique ?
On arrive à 10h le matin, on fait une conférence de rédaction, comme les journalistes, avec toutes les actualités. Avec mes auteurs, on cherche des sketchs originaux, qui vont faire marrer les gens, on les écrit, en même temps on cherche les images. On tourne vers 13-14h, ensuite le monteur monte tout cela avec moi à 17h et à 19h, c’est prêt.
Cette année encore, je pense que j’interviendrai à nouveau à deux reprises. La première fois, à 17h 50, je balance une petite vidéo, un petit teasing. Ensuite, je reviens à 19h 10 pour la « vraie » « Petite Lucarne ».
On l’a vu, la chronique a pris, depuis toutes ces années, de plus en plus de place dans l’émission mais aussi dans le cœur des téléspectateurs. C’est sans doute quelque chose qui doit vous faire particulièrement plaisir ?
Oui, c’est sûr ! Là, ça va être ma cinquième saison. En télé, ça met du temps à s’installer chez les gens parce que, au début, sur les deux premières saisons, on n’avait pas beaucoup de monde. Là, le fait d’être tous les soirs récurrent, c’est un rendez-vous, les gens se sont vraiment attachés à la chronique, aux personnages que j’interprète, à Monsieur Poisse notamment. C’est vraiment leur petit moment de plaisir, à 19h 10. Les gens préparent à manger, regardent « La petite lucarne » et ça les fait marrer. C’est sans prétention mais on fait rire les gens donc ça fait du bien.
Toujours à l’antenne, parmi les autres actualités de la rentrée, on pourra prochainement vous retrouver, sur M6, dans la nouvelle saison de « La France a un incroyable talent »…
C’est ça, dans « La France a un incroyable talent, ça continue ». C’est juste après le prime. Les auditions vont bientôt commencer donc on a hâte. Je retrouve Karine Lemarchand, Sugar Sammy, Marianne James, Hélène Ségara et Eric Antoine. A chaque fois, c’est vraiment un super moment de passé avec ces auditions, avec le jury. C’est comme une famille, c’est vraiment très très sympa donc on a hâte de dévoiler cela au public.
Entre La chaine l’Equipe d’un côté et M6 de l’autre, ce sont, pour vous, deux exercices et deux styles différents. Mais, dans le fond, ils sont sans doute complémentaires ?
Oui, ça fait du bien de faire autre chose un peu que du sport et du foot, d’aller voir ailleurs, de voir un autre milieu, des autres gens, c’est toujours plaisant de sortir un peu de sa zone de confort. Je suis plus animateur télé qu’humoriste dans cet exercice-là mais ça me plait bien, c’est quelque chose que j’aime bien faire. Je me sens bien aussi bien sur La chaine l’Equipe que sur M6.
C’est une rentrée sans trop de surprises parce que c’est déjà ce que je faisais l’année dernière mais j’avais envie d’aller dans la continuité, de faire une belle saison, d’essayer de faire vraiment marrer les gens, de trouver encore des personnages et des sketchs. J’espère que ça sera une belle saison pour tout le monde.
Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !
La Ligue 1 de football a repris il y a peu, après un été agité, notamment au PSG. Justement, avez-vous été surprise des départs de Pochettino et de Leonardo, ainsi que de l’arrivée de Christophe Galtier ?
Pour être tout à fait sincère, je n’ai pas du tout été étonnée que Leonardo et Pochettino soient mis de côté. En revanche, le choix de Galtier, oui, a été une surprise parce que je m’attendais à un nom un peu plus ronflant. J’avais l’espérance Zidane et je continue à avoir l’espérance d’un très grand entraineur dans les années à venir parce que je pense que c’est la seule chose qui manque réellement au Paris Saint-Germain.
Selon vous, est-ce un choix par défaut ?
Je crois, vraiment, que le PSG ne veut pas d’un immense coach à Paris. Je pense que, contrairement à ce que j’entends souvent, les grands coachs veulent bien venir entrainer le Paris Saint-Germain. C’est un choix de Paris de faire briller les joueurs, les stars et d’avoir un entraineur un peu plus dans l’ombre. C’est un choix, ce n’est pas le mien. Le choix Campos-Galtier, je ne l’aurais pas fait mais, après tout, je ne suis pas présidente du PSG. Je ne l’aurais pas fait, je pense que c’est un choix intéressant pour un club qui ambitionne de gagner la Ligue Europa, pas pour un club qui ambitionne de gagner la Ligue des Champions. Je ne parle pas pour le championnat, je pense que le championnat sera un succès, même un très grand succès. Je ne serais pas étonnée que ce soit l’année du PSG, vraiment, je ne serais pas étonnée que le club soit champion au mois d’avril. Je n’ai pas trop d’angoisse. Par contre, je pense que Galtier, c’est trop light pour la Ligue des Champions. Maintenant, je peux me tromper…
Quel regard portez-vous, à date, sur le recrutement et sur la notion de loft ?
Je n’ai rien contre les nouvelles recrues du Paris Saint-Germain. Maintenant, seront-elles à la hauteur d’un ¼ de finale contre le Real Madrid, Liverpool ou City ? Parce que c’est à ça qu’il faut penser. Personnellement, je crois que c’est encore un peu light. Je pense que ce n’est pas costaud, comme on le dit. Il me semble qu’il manque un défenseur central de renom, j’ai toujours l’espérance Skriniar, même si le président de l’Inter a dit que non. Le reste, je ne suis pas très convaincue. Je pense que Renato Sanches, c’est très bien pour la Ligue 1. Je pense qu’il y a plein de choses à voir avec Vitinha. Ce sont des paris intelligents mais la Ligue des Champions est quand même un autre rendez-vous, qui demande une force de caractère, un niveau, un talent. On sait qu’il n’y a que très peu de joueurs qui savent non seulement la jouer mais aussi la gagner.
Après trois matchs officiels joués par le PSG, on sent, sur le terrain, une équipe beaucoup plus investie. Est-ce là l’effet Galtier ou aussi l’impact d’une coupe du Monde approchante ?
Ce sont vraiment les deux. Il y a effectivement l’excitation de la coupe du Monde mais aussi la touche Galtier, il ne faut pas l’enlever. On savait que l’on aurait une façon de coacher très différente de Pochettino, on savait que ça serait plus positif pour la Ligue 1 et pour le PSG. Maintenant, je suis quand même inquiète pour la Ligue 1 en général, ce qui n’est pas le cas généralement me concernant. Je trouve que c’est un super championnat mais, là, de ce que j’en ai vu, je trouve que c’est faible. Nantes, c’est faible, Clermont, je pense que c’est leur dernière saison en Ligue 1, Montpellier est très faible. Alors, ok, les joueurs ne sont pas prêts et le PSG a quand même beaucoup profité de cela. Il ne faut pas oublier que la différence entre la Ligue 1 et ce qu’ils vont avoir en coupe du Monde et en Ligue des Champions, c’est le niveau, qui ne sera pas le même. Donc, encore une fois, sur Galtier, j’attends de voir. Je n’oublie pas que Pochettino a été capable de mener le Paris Saint-Germain en demi-finale de Ligue des Champions, en éliminant le Barça et le Bayern. Est-ce que Galtier saura le faire avec son équipe ? Encore une fois, je suis très très très prudente mais je prends beaucoup de plaisir en Ligue 1.
En tout cas, en quelques semaines seulement, on sent une communication beaucoup plus concrète et exhaustive. Mais aussi l’officialisation d’un nouveau système en 3-5-2. Cela vous parait-il être une suite logique, à la vue de l’effectif ?
J’aime les entraineurs à la Deschamps, c’est-à-dire les entraineurs pragmatiques. Je n’aime pas les entraineurs esclaves d’un schéma de jeu. J’espère que Galtier n’est pas esclave de son 3-5-2. Parce qu’un 3-5-2 contre Clermont est-il aussi un 3-5-2 contre le Barça ? Je ne l’espère pas. J’espère qu’il est capable de se dire « ben, tiens, là on rencontre telle équipe, on peut jouer en 4-2-3-1, en 4-4-2,… ». S’il est adaptable, le PSG a tout à gagner. Mais il y a beaucoup d’entraineurs qui sont esclaves de leur schéma de jeu et ce sont souvent des entraineurs moyens. Quand vous montez, que ce soit Ancelotti, Mourinho, Zidane, Deschamps, ils ne sont pas esclaves de leur schéma de jeu. Ils sont toujours capables de s’adapter aux joueurs. Si Galtier arrive à s’adapter aux joueurs, ça peut être extrêmement intéressant. Mais le 3-5-2 contre le Barça, contre le Real, contre le Bayern, c’est à voir, je n’en suis pas sûre.
Après deux matchs sans Mbappe et où le duo Neymar-Messi a fait le show, on a vu le français un peu agacé pour sa première sortie officielle. Comment jugez-vous ce trio dans ce nouveau système ? L’osmose espérée sera-t-elle au rendez-vous ? Ou les égos pourront-ils jouer des tours ?
Les égos peuvent jouer des tours dans tous les clubs, y compris en Ligue 2. Là, c’est très visible parce que ce sont trois immenses stars. Donc on le voit tout de suite. Je pense que Mbappe a eu un été fou, c’était un très grand joueur, maintenant il est devenu une star. Beaucoup de monde, à part Courbis et moi, pensait qu’il allait quitter le PSG pour aller au Real. Le fait qu’il ait resigné au Paris Saint-Germain, on ne s’en rend pas compte mais, dans le monde, ça a été énorme et je pense que c’est difficile aussi de redescendre. On parle souvent de diva en évoquant Mbappe, c’est difficile de ne pas en être une après cet été. C’est difficile de ne pas se « la jouer ». C’est normal de se la jouer un petit peu, tout cela va redescendre, on n’est qu’en début de saison et on peut très bien imaginer que ces trois-là vont se trouver, se retrouver et que ça peut être très positif pour le PSG.
Dans les prémices, on a vu aussi le choix d’un vrai numéro un au poste de gardien de but mais aussi une rotation plus évidente des temps de jeu des stars…
Attention, Pochettino faisait la même chose, sauf qu’il n’était pas français et ne voulait pas parler français donc on ne le savait pas. Il a été mauvais dans sa communication. Galtier est français et, pour l’instant, il a tous les journalistes de son côté. C’est bien, c’est franco-français, ça me plait qu’on supporte – comme des supporters – un entraineur français, j’aime cela. Mais attention à ce côté « il leur parle bien ». Pochettino savait leur parler, Tuchel, Emery aussi. Emery l’avait dit, « je ferai jouer la concurrence ». Ce que je vois, c’est que Navas va sans doute partir. C’est une vraie erreur parce que, pour moi, c’est l’homme de la Ligue des Champions. Donnarumma, ce sont des erreurs, ce sont des fautes…Donc, encore une fois, on s’emballe beaucoup sur Galtier parce qu’il est français, c’est sympa mais en France, il y a une phrase que j’aime beaucoup, bien qu’un peu vulgaire : « on lèche, on lâche, on lynche ». Pour l’instant, on lèche, après je pense que l’on va lâcher Galtier au premier match difficile puis on le lynchera quand il n’aura pas réussi en Ligue des Champions. J’ai peur de cela parce que je pense qu’il peut y avoir des déceptions. Il faut le laisser travailler et ne pas s’extasier sur un 3-5-2 ni quand il dit qu’il y aura de la concurrence.
Au-delà du PSG, l’OM a vécu un été très agité. Est-ce une surprise réelle selon vous ?
C’est sûr qu’il y a des rebondissements improbables. Je suis quand même assez étonnée du choix du coach. Quand on a eu ces dernières saisons Garcia, qui quand même les mène en finale de Ligue Europa, quand on a eu Villas-Boas et Sampaoli, redescendre à Tudor, je ne comprends pas. Je pense que l’OM pouvait attirer des entraineurs un peu plus dans l’ombre, qui ont pu prouver des choses en Europe. Là, je trouve que le choix de Tudor est un mauvais choix. Je ne suis pas du tout étonnée que les joueurs n’aiment pas, je pense que ce n’est pas tout à fait à la hauteur. Non pas que l’OM soit un club au top du top aujourd’hui mais c’est un club qui joue quand même la Ligue des Champions et qui veut ne pas être ridicule. Je trouve que le choix du coach est une erreur fondamentale. Les joueurs, ce n’est pas si mal mais il ne faut pas s’attendre à une saison remarquable.
De façon plus globale, la saison s’annonce particulière, avec la coupe du Monde qui démarrera le 20 novembre prochain. Quel impact cela aura-t-il selon vous, avec quelque part, deux demi-saisons ?
J’ai un peu peur pour les blessures mais c’est sans doute le cas dans tous les championnats qui ont des grands joueurs. Je me dis que ré-enchainer le championnat juste après la coupe du Monde, où il y a eu du stress, de l’adrénaline, c’est inédit. Là, pour le coup, c’est difficile d’anticiper ce qui va se passer, on verra bien. Tout dépendra aussi si l’équipe de France va aller loin ou non.
C’est la dernière saison à 20 clubs, avec 4 descentes sèches. Peut-on s’attendre à certaines surprises ?
Alors, là, la coupe du Monde au milieu va profiter aux petites équipes puisque beaucoup de joueurs ne vont pas partir et vont arriver frais. Mais c’est le cas aussi, au haut niveau, des joueurs italiens. On peut se dire qu’un Verratti n’aura peut-être pas de blessure et qu’il va peut-être revenir frais et rose après le Mondial. En tout cas, je pense que ça peut bénéficier aux petites équipes, la coupe du Monde au milieu va fatiguer beaucoup psychologiquement aussi, c’est extrêmement épuisant. On ne s’en rend pas compte, être loin de sa famille, être tout le temps à parler foot, n’être que dans un monde d’hommes, à toujours prouver, les réunions, les petits-déjeuners ensemble, les déjeuners ensemble, les diners ensemble,…tout le monde pense que c’est facile mais ça ne l’est pas de se supporter dans ces conditions. Donc, parfois, un repos est nécessaire, et psychologique et physique. Je ne suis pas sûre que l’équipe de France aille très loin au Mondial. Je trouve que c’est un groupe plutôt facile donc, ça, c’est bien mais je pense que ça pourrait être, pourquoi pas, l’année de l’Allemagne, de l’Angleterre ou du Brésil. Je ne crois pas tellement aux Bleus, à la vue de ce qui s’est passé ces derniers mois. Je trouve qu’il y a quand même beaucoup de joueurs absents par rapport à 2018, c’est un vrai changement. Sans oublier des joueurs que l’on a perdus en cours de route…Je pense que Griezmann a un peu perdu de son niveau et il n’est pas le seul d’ailleurs. Je ne suis pas aussi sûre de l’équipe de France, je ne suis pas convaincue.
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement sur scène, au théâtre La Boussole, dans la pièce « Les Demoiselles ». A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, c’est un grand plaisir parce que, déjà, c’est six shows semaine, avec le lundi off. Ce qui est très plaisant, c’est que l’on est cinq nanas, avec Stan Cramer, le pianiste, on s’entend vraiment hyper bien, c’est un plaisir de se retrouver tous les jours pour se préparer, jouer ensemble et, ensuite, de temps en temps, on va boire un coup après. Vraiment, c’est une aventure, en plus d’être artistique, qui est très humaine et ça fait du bien.
Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ?
Ca raconte l’histoire de cinq jeunes femmes, qui se retrouvent à travailler en tant que réceptionnistes téléphoniques d’un bureau de poste, rue Drouot, dans les années 50. Il y a un certain traintrain avec Nicole, celle qui dirige ces réceptionnistes. On va rencontrer Joe et Lili, qui sont là depuis pas mal de temps, on pense que Lili est celle qui a le plus de background dans cette équipe. Il va y avoir Claudine, la femme du patron, ancienne réceptionniste, qui soupçonne son mari de la tromper avec les autres réceptionnistes. Il y a donc quand même un poids dans ce bureau de poste, face auquel Nicole va devoir faire face. Quelqu’un vient d’être viré donc il y a une stagiaire qui arrive, Catherine, mon personnage, qui débarque, de sa Normandie, en étant toute contente, heureuse de pouvoir faire carrière à Paris et d’avoir un travail. A l’époque, ce n’était pas gagné, pour une femme d’avoir un travail... Catherine, qui est assez carriériste, est contente de pouvoir être indépendante, elle est prête à tout pour réussir, pour y arriver et elle va se rendre compte que ça ne va pas être aussi simple que cela. Parce qu’être une femme à l’époque, c’est bien sympa, on a de belles coiffures, de belles robes, de beaux jupons mais il faut quand même avoir du caractère pour survivre dans ce milieu-là.
Je pense que, au-delà de parler des années 50, ce qui est bien dans cette pièce, c’est que justement on est dans une période passée, qui est actée pour tout le monde comme étant un moment où être une femme faisait grandir dans un monde très misogyne. Donc les gens ne font pas tout de suite le parallèle avec aujourd’hui mais il y a des choses que l’on peut trouver encore, qui sont assez similaires, au niveau de la condition, du travail. On essaie de faire passer ce message-là mais d’une façon très douce, très subtile, en monde « il n’y a aucun jugement » parce que l’on a quand même fait du progrès, beaucoup de pas ont été réalisés depuis les années 50. Mais ce n’est pas encore totalement corrigé, oui, à l’époque c’était dur d’être une femme mais, encore aujourd’hui, on se retrouve dans des situations un peu injustes et misogynes, surtout dans le travail. Il est bon de savoir que ça existe encore de nos jours, c’est un peu le message de cette pièce qu’a voulu faire passer l’autrice, Hélène Buannic…
C’est aussi, on l’a compris, un spectacle musical…
Dans la comédie musicale, j’aime bien décliner les sous-catégories. Ici, c’est du théâtre musical, c’est une pièce musicale, avec une base de théâtre où il y a de petits interludes musicaux. J’aime bien cette définition de la comédie musicale, qui n’est pas de moi mais que je ressors à chaque fois : « quand l’émotion est trop forte pour juste la dire, on la chante et quand elle est encore plus forte, on la danse ». Je trouve cela très poétique. Du coup, c’est ce qui se passe dans cette pièce-là, on a toute notre moment un peu très expressif où on va se mettre à chanter une composition originale. Mais ce qui est le plus important, c’est le jeu, c’est l’interprétation. Ce n’est pas juste du chant, on n’est pas là pour un concert, on est là avant tout pour interpréter et jouer les moments musicaux, comme le souhaite notre metteur en scène Julien Husser. Notons que la musique est signée Grégory Garell et les paroles Louise Salle.
Quels sont les principaux retours que vous pouvez avoir du public ?
En étant dedans, il est sûr que l’on a perdu un peu d’objectivité par rapport à la pièce. On espère et on souhaite qu’elle plaise au plus grand nombre de personnes. On est très contentes et agréablement surprises des retours que l’on a quand on sort du théâtre. Il y a des gens qui nous attendent pour nous féliciter, ils ressortent très contents de la pièce, le message passe très bien. La petite subtilité de la fin plait énormémentJ. On voit même des femmes pleurer….Mais je ne vous en dis pas plus. En tout cas, ça fait vraiment chaud au cœur, je suis encore surprise de ces réactions, je me dis « oh là là, on arrive à faire ressentir cela aux gens, c’est fort ». C’est là que je remercie la vie de m’avoir offert ce cadeau.
Les commentaires sur internet sont aussi très bons, on nous dit passer par toutes les émotions, les gens rient beaucoup au début puis il y a un moment où ça bascule un peu dans le drame, embarquant aussi le public.
Au moment de vous approprier ce personnage, vous étiez-vous plongée dans le contexte historique de l’époque pour bien en percevoir les enjeux ?
Oui, bien sûr ! Ça fait quand même quelques années que je m’intéresse à la condition de la femme et que je la défends. Surtout l’équité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Donc, oui, je me suis penchée dessus, pour comprendre si les femmes, en général, étaient ok avec ces conditions-là, si c’était vraiment dans les habitudes et les mœurs. Je me suis rendue compte que non, on se taisait parce qu’il fallait se taire. Mais il y avait quand même des combats qui commençaient à se mener. Par exemple, les femmes tatouées étaient rejetées et mal vues. Aujourd’hui, ça devient vraiment quelque chose de banal…Le droit de vote est arrivé pas longtemps avant et, encore, sous certaines conditions.
On a toutes les cinq regardé des documentaires pour savoir comment travaillaient les réceptionnistes, pour ne pas faire des gestes inappropriés. On est beaucoup avec des dossiers dans le spectacle, c’est quelque chose que l’on a ramené dans la pièce car, à l’époque, les femmes devaient surtout répondre au téléphone et n’avaient pas forcément beaucoup le droit d’écrire.
Catherine a un peu une « singularité », elle est homosexuelle, elle le cache, elle se dit qu’en arrivant à Paris, elle ne peut pas en parler, qu’elle aura une vie différente, en épousant un homme et en ramenant elle-même l’argent à la maison. Ce qui en fera la fierté de la famille. C’est son but, de se cacher elle-même, de débarquer avec une toute autre identité, c’est un nouveau départ pour elle. Au final, elle se rend compte que le naturel revient au galop, elle rencontre une lesbienne dans son centre rue Drouot, ça la perturbe un peu de voir qu’il peut y avoir des femmes qui défendent cela et qui sont quand même assez courageuses pour le revendiquer. Donc elle se laisse prendre au jeu et, finalement, elle va totalement se libérer de cela. C’est quelque chose que l’on retrouve encore aujourd’hui d’ailleurs.
La pièce est à l’affiche jusqu’au 11 septembre. Sans doute aimeriez-vous voir l’aventure se prolonger ?
Exactement ! On espère aller vraiment loin avec cette pièce. Là, il est encore trop tôt pour annoncer d’éventuelles prolongations ou un éventuel déménagement. Mais on en a très envie !
En complément, quels sont vos autres projets artistiques du moment ?
Je suis en création d’un trio vocal, « Les jingle ladies », avec deux amies, Marianne Millet et Nina Brégeau. On essaie de ramener un petit peu de modernité, on se concentre sur les musiques de télé, notamment les génériques à partir des années 80, avec « Une nounou d’enfer », « Pokémon », « Friends »,…et on les décline en country, en jazz, en rock, … pour que les gens reconnaissent les musiques sans les reconnaitre. Il y aura un côté un peu interactif avec le public, on travaille avec un compositeur qui nous réarrange les musiques justement et, sans trop en divulguer, ce sera le public qui choisira la musique et le style. Du coup, on va faire un petit melting pot avec tout cela.
Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !
Samedi 20 août prochain, nous pourrons vous retrouver dans la huitième émission de la nouvelle saison de « Fort Boyard », sur France 2. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être pour vous de repartir à l’assaut du mythique fort et de participer à nouveau à cette émission emblématique ?
Bien sûr que ça me fait plaisir de repartir à l’assaut de ce mythique fort, étant donné que je suis « Fort Boyard » depuis que je suis gosse. Forcément, quand on te rappelle, tu dis tout de suite oui. Parce que cette émission, je l’aime. J’ai grandi avec « Fort Boyard » et je suis comme un gosse quand j’y retourne. Donc, oui, ça m’a fait très plaisir que l’on me rappelle.
Nous l’avons dit, ce n’est pas votre première participation. Quels souvenirs gardez-vous de votre premier passage, en 2020 ?
Effectivement, j’ai déjà eu une première participation en 2020. Pour le coup, ça s’était très très bien passé pour moi, étant donné que j’avais fait un sans-faute il me semble. J’espère que ça va se passer de la même manière sur cette deuxième émission, même s’il y a eu quelques complications que je vous laisserai découvrir.
Sur le premier passage, j’étais émerveillé, à la découverte du Père Fouras et de toutes les épreuves mythiques du fort. Ensuite, j’ai passé une super journée avec Enora et tous les collègues, qui étaient bienveillants envers moi. L’idée était de se dépasser, je pense qu’on avait rempli le job, pour une association donc il fallait être deux fois plus motivé. Je me souviens d’un moment qui restera gravé à jamais, c’est l’épreuve de la poutre face à Big Boo. Je crois que j’avais laissé une épaule sur place, j’avais terrassé Big Boo, qui avait une revanche à prendre parce que je crois qu’il n’était pas d’accord.
Plus personnellement, attendez-vous certaines épreuves avec impatience ?
Effectivement, lors de ce tournage, j’avais en tête cette fameuse revanche avec Big Boo. Il y a Little Boo aussi que je voulais rencontrer, étant donné qu’il est champion de sanda, une discipline que j’ai pratiquée en étant sportif de haut niveau, où j’ai été champion du monde. Je me disais pourquoi ne pas se challenger et voir si, sur une épreuve du fort, Little Boo pouvait me battre.
A l’inverse, en redoutez-vous d’autres plus particulièrement encore, peut-être en lien avec certaines phobies ?
Très simplement, la catapulte infernale…impossible pour moi. Tout ce qui tourne, comme le manège,…c’est la galette, direct. C’est ce genre d’épreuves que je redoute, donc les épreuves dans l’air et qui font tourner la tête, ce n’est pas pour moi.
« Fort Boyard », c’est aussi la découverte, chaque année, de nouvelles épreuves concoctées par le Père Fouras, auxquelles on ne peut évidemment pas se préparer…
C’est ça le problème ! Tu te prépares psychologiquement à tomber sur certaines d’épreuves et pas d’autres. Quand tu arrives, le Père Fouras, c’est un magicien, il réussit à te faire tourner sur toutes les épreuves que tu n’attendais pas et tu passes à côté de celles que tu attendais.
Lorsque les caméras ont commencé à tourner, quelles principales sensations ont alors prédominé en vous ?
Une fois que le tournage démarre, c’est le dépassement de soi, il faut se dépasser. Aussi cette sensation de peur, à savoir est-ce que tu vas y arriver ou non sur les épreuves surprises sur lesquelles tu peux tomber ou pas. Tu as cette pression, tout en mélangeant cette adrénaline, qui font que bon, allez, c’est bon, tu y vas. Tu ne peux plus reculer. Tu te prépares psychologiquement comme un sportif de haut niveau à essayer de te dépasser sur ces épreuves et à franchir les étapes une à une, pour tenter de remporter un maximum de boyards pour l’association.
Un mot, si vous le voulez bien, sur l’association que vous défendez, « laVita » ? C’est sans doute une source supplémentaire de motivation pour vous et toute l’équipe ?
Bien évidemment, c’est une belle source de motivation que de se battre pour une association. Surtout pour ce qu’elle défend. Mon père est mort d’une leucémie, ce qui fait que j’étais touché de plein fouet par cette maladie donc c’est quelque chose que je défends au quotidien. Bien évidemment, ça te permet de te dépasser, tu te dis que la cause est belle et que, si tu peux permettre d’améliorer le quotidien de certains malades, alors tu y vas, tu n’as pas le choix. Et tu défonces tout en mode machine, c’est comme ça, c’est tout !
On imagine que l’ambiance était, malgré les craintes et les peurs de certaines cellules, plutôt joyeuse, à vous encourager les uns les autres…
Effectivement, l’ambiance est incroyable. On connait les personnalités à travers l’écran ou, dès fois, personnellement. Le fait de se retrouver tous au même niveau et de se dire que l’on va tous se dépasser pour la même cause, forcément ça motive. Donc c’est là où on crée des amitiés, des affinités, on a même créé un cri de guerre pour essayer de tout défoncer. Quand il y en avait un qui doutait, c’était à nous de le rebooster. Si, à l’inverse, c’est moi qui doutais, ils me reboostaient. On a passé un super moment tous ensemble, je suis vraiment content d’avoir rencontré tous mes camarades. Sur cette aventure, on a passé un beau moment tous ensemble.
Cet état d’esprit-là fait sans doute parti des principaux souvenirs que vous allez garder de votre deuxième venue ?
Oui, cet état d’esprit-là, c’est ce que je défends tous les jours, au quotidien, en disant « machine », « battez-vous », « dépassez-vous », « vivez vos rêves au lieu de rêver votre vie ». Toutes ces valeurs-là, je les partage avec cette émission mythique qu’est « Fort Boyard ». C’est vrai qu’ils étaient tous positifs comme moi, toute la journée il ne s’est passé que ça, c’était magique. Sur chaque épreuve, il y avait des difficultés, sur chaque épreuve il fallait y arriver, il n’y avait pas le choix et sur chaque épreuve, tout le monde a essayé de donner le meilleur, c’est ça le plus important, pour une belle cause.
Sans oublier la deuxième partie de soirée « Fort Boyard, toujours plus fort ! ». C’est bien sûr l’opportunité de remporter des boyards supplémentaires, mais aussi, en quelque sorte, de boucler la boucle de cette belle journée sur le fort ?
N’est-ce pas ? Après une grosse journée sur le fort, c’est vrai qu’il y a cette deuxième partie de soirée, « Toujours plus loin, toujours plus fort ». Je pense qu’elle porte quand même bien son nom. En se disant que c’est l’occasion de se rattraper des loupés et de remporter des boyards en plus pour cette association. C’est là où tu arrives, t’es fatigué, parfois même peut-être blessé, tu t’es tellement donné toute la journée que, sur cette deuxième partie de soirée, on est obligés de tous se rebooster. Nous, pour le coup, c’est le cri de guerre qui nous a surtout donné l’énergie et il fallait gratter des boyards en plus, on n’en a jamais assez trop pour une belle cause qu’est cette association. Il fallait donner la dernière force qu’il nous restait pour cette association et on a été au bout.
Après avoir vu le fort de jour, le découvrir de nuit doit sans doute laisser des souvenirs plein la tête ?
C’est sûr que voir le fort de nuit laisse des images plein la tête. Même si j’ai fait « Fort Boyard » en 2020, le fait de le refaire en 2022, bizarrement, tu découvres, et la journée et la nuit, le fort différemment. Parce que je l’avais peut-être regardé d’un angle en 2020 et d’un autre angle aujourd’hui. Mais je suis comme un enfant quand je suis au fort, on est bien, un bon état d’esprit, l’équipe est au top. Et, pourtant, ils nous font pas de cadeau, d’ailleurs il y en a un ou deux que je déteste sur place, c’est par amour donc tout va bienJ. Ils ont tenté de nous faire la misère, on a vécu des heures dès fois pas faciles. Mais « Fort Boyard » reste mythique, c’est une émission magique, de nuit comme de jour. Quand tu arrives au fort, c’est tout simplement magique. D’ailleurs, je lance un appel à Alexia Laroche-Joubert…oui, j’aimerais être un personnage clé du fort…si, un jour, c’était possible, en tout cas je répondrais présent.
Avec le recul, selon vous, quelles sont les principales caractéristiques nécessaires pour être un bon candidat sur « Fort Boyard » ?
Alors, déjà, il faut vouloir se dépasser. Il faut accepter la souffrance, accepter la dureté des épreuves et n’avoir peur de rien. Le fort regorge de peurs de notre enfance, de plein d’épreuves surprises et il ne faut pas abandonner. Le problème, c’est que, si tu as des phobies, il ne faut surtout pas leur dire quand tu arrives sur le fort parce que tu es sûr de tomber sur une d’elles. C’est à ce moment-là qu’il faut te dépasser parce que tu peux être très vite tétanisé. Donc rester concentré je pense, la concentration est primordiale sur le fort, pour ne pas se laisser déstabiliser. Si on commence à flancher, il faut se reposer sur les collègues pour nous rebooster et se motiver en mode machine.
En conclusion, si l’opportunité se présentait à nouveau, auriez-vous l’envie de revenir une troisième fois sur le fort ?
Bien évidemment ! On a toujours des comptes à régler sur le fort, internes ou externes. Oui, si on m’invite à nouveau, je reviendrais avec plaisir. Encore une fois, c’est une émission que j’aime, je lui souhaite de vivre encore 50 ans de plus, même 100 ans, donc si on m’invite à nouveau, oui, je serais présent et oui je relèverais les défis comme je l’ai toujours fait.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
On vous retrouve au Festival « Des livres, des artistes ». On imagine sans doute, à titre personnel, le plaisir que ce doit être pour vous d’y participer et de pouvoir rencontrer votre public ?
C’est surtout un honneur d’avoir été invitée. C’est Michel Drucker qui a créé ce festival « Des livres, des artistes » depuis six ans. C’est surtout un festival contre l’illettrisme parce que l’on se rend compte que, malheureusement, nos jeunes lisent de moins en moins. Bon, maintenant, je suis mal placée, je ne lisais pas beaucoup non plus quand j’étais jeuneJ. Mais c’est bien car quelque part, quand on nous aime au travers d’un petit écran, au travers même d’un grand écran ou dans la vie, ben on a appris aux gens à aimer lire. Quelque part, c’est vraiment un honneur pour moi d’être là et, effectivement, de rencontrer en direct tous les câlinous – parce que je suis « Maman câlinou » dans « Affaire conclue »- tous ceux qui nous aiment, tout simplement.
Un mot peut-être sur votre livre, que vous présentez au festival ?
Ce sont les éditions Plon qui m’ont contactée par l’intermédiaire de Gilles Cohen-Solal, qui n’est juste que le mari d’Héloïse d’Ormesson, donc c’était encore un honneur. Ils m’ont contacté pour me dire, « voilà, on aimerait que vous écriviez un livre ». Je me suis dit : mais un livre sur quoi, sur qui ? « Sur vous ! ». Au début, je trouvais cela hyper prétentieux, je leur ai même dit qu’ils allaient perdre des sous parce que je ne voyais pas l’intérêt, si ce n’est d’en acheter dix pour les offrir à mes copains et mes enfants. Finalement, ils ont eu raison puisque je me suis piquée au jeu, je raconte toute ma vie, depuis le début jusqu’à « Affaire conclue », avec des petites anecdotes très croustillantes, moi qui suis une maman très possessive. Je ne suis pas du tout dans l’excès mais presque. Finalement, ça me réussit plutôt bien, je suis ravie parce que ça m’a permis de montrer un peu aux gens qui j’étais. On n’est pas que du superficiel dans la vie. Mais ce qui est chouette, c’est que ceux qui m’aiment, même mes 120 000 followers, s’en sont rendu compte même avant le bouquin. Ça marche plutôt bien, j’en suis très fière.
Que ce soit au festival ou à d’autres moments, quels principaux retours vous font vos lecteurs ?
C’est étonnant parce qu’ils disent « c’est dingue ». Déjà, il faut savoir que je suis quand même deux heures et demie par jour dans un poste de télévision depuis pratiquement cinq ans, on entame la sixième édition. Les gens pensent que je suis un peu chez eux, je suis leur maman, leur tante, leur grand-mère, leur copine, leur meilleure amie, ça c’est déjà amusant. Et le fait qu’ils lisent ce bouquin, les retours sont incroyables, ils me disent « oh là là, au moins, on connait votre vie, on comprend pourquoi on vous aime ». Lorsque j’ai envoyé la première version aux éditions Plon, ils m’ont dit que c’est exactement ce qu’ils attendaient de moi, « on ne vous lit pas, on vous entend ». C’est un super compliment aussi.
Cela vous a-t-il donné l’envie de renouveler l’aventure par la suite ?
Il y a d’autres maisons d’éditions qui m’ont demandé d’écrire d’autres livres, il faut savoir que je vais avoir 56 ans, j’ai mis 56 ans à en écrire un donc peut-être quand j’en aurai 110J. Alors, je ne sais pas, je crois que le livre que je viens de faire, je l’ai un peu survolé. Est-ce que, un jour, je ne vais pas l’approfondir ? Ou est-ce que je ne vais pas passer à autre chose et raconter ma vie depuis ? Pourquoi pas…Je ne suis pas écrivaine, il ne faut pas l’oublier. J’ai honte quand, parfois, il y a des gens qui font la queue devant mon stand pour que je les dédicace… à côté, il y a de vrais écrivains, je ne me sens pas très légitime, je suis quand même brocanteur à la base. Déjà, je trouve bizarre le succès que j’ai avec ce livre. Je ne me sens pas super légitime, on verra…là, j’ai plein de projets, j’ai le théâtre, j’ai toujours « Affaire conclue » qui cartonne, je fais de plus en plus de primes, j’ai tourné « Fort Boyard » pour la deuxième année, je viens de tourner avec Cyril Féraud une émission qui va s’appeler « 100% logique », en prime sur France 2 à la rentrée, qui sera extraordinaire aussi. Donc je suis touchée un peu partout. Il ne faut pas oublier que je ne suis pas une femme de la télé, j’ai la chance de faire mon métier à la télé et, finalement, je suis en train de devenir une femme de la télé. Alors c’est peut-être logique, quand vous lirez mon livre, vous verrez que je suis fille de journaliste et, quand j’étais enfant, je passais ma vie avec un micro et je parlais à des auditeurs –qui n’existaient pas, on est bien d’accord. Alors, est-ce que ce n’est pas une suite logique de ma vie, on verra…
Vous parliez effectivement de votre nouvelle participation à « Fort Boyard ». On imagine que cela a été un plaisir d’y retourner ?
Il faut savoir que, l’année dernière, quand j’y suis allée, j’étais inconsciente parce que je ne connaissais pas. Ils m’ont fait la misère... Mais quand je vous dis la misère…Je ne mens pas, je ne fais aucun sport, je traverse la rue avec ma voiture, tout le monde le sait. C’est hyper sportif. Par contre, on a une équipe tellement bienveillante autour qui nous met en confiance. En fait, comme c’est pour une association, on va au bout de soi, on ne peut pas se rendre compte. La première année, ça s’appelait de l’inconscience, la deuxième année, ça s’appelle de la super inconscience parce que, comme je suis prête à tout, ils me font faire n’importe quoi. Je leur ai dit « Adieu, c’est fini, je ne recommencerai pas » et ils m’ont répondu « A l’année prochaine ». Donc jamais deux sans trois, je pense que je recommencerai.
Y a-t-il certains types d’épreuves qui vous attirent plus que d’autres ? Et, à l’inverse, d’autres que vous craigniez davantage ?
Quand on s’inscrit, on a un questionnaire où ils nous demandent de quoi on a peur. On m’a dit de ne surtout pas dire de quoi j’ai peur. J’ai répondu que je n’avais peur de rien mais, en fait, c’est une horreur, je me rends compte qu’ils me font tout faire et j’ai peur de tout. C’est ça qui est extraordinaire dans cette émission, c’est que, vraiment, on va au bout de soi, on ne se rend pas compte que l’on est capable de faire beaucoup de choses, à partir du moment où c’est pour aider les autres. Parce que si c’est juste pour le fun, sincèrement, je pense que 80% des choses qu’ils m’ont faites faire, je ne les aurais pas faites.
De toute façon, il y a un vrai esprit d’équipe, 5 autres camarades vous entourent, pour tous se soutenir les uns les autres…
Exactement ! L’année dernière, j’étais avec une équipe formidable, celle de Philippe Etchebest, qui est basque comme moi, déjà on a le même caractère de cochon, Elodie Gossuin, Keen’V… c’était super sympa. En plus, je me suis fait des bandes de copains, c’est vraiment sympa. Cette année, je suis avec Messmer et d’autres artistes incroyables, toujours une Miss France, on s’est marrés. Le problème, c’est que les deux Hulk de l’émission…je ne vous raconterai pas parce que je n’ai pas le droit… mais j’ai dû remplacer pas mal de choses…et là, ça a été très très dur pour moi. En tout cas, c’est vrai que ça nous crée une nouvelle famille, la nouvelle famille de « Fort Boyard ».
D’après vous, fort de ces deux expériences-là, quelles sont les principales caractéristiques nécessaires pour être une bonne candidate sur le fort ?
Avoir un bon mental, être courageux, se dire « ce n’est pas grave, on est hyper sécurit », même si on pense que c’est de la folie, même si c’est difficile, très très difficile. Il faut avoir confiance en l’équipe de « Fort Boyard » et, moi, j’ai entière confiance en eux…. et allez, on y va, soyons inconscientsJ.
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes une artiste aux différentes cordes et casquettes (mannequinat, comédie, ….), comme le témoignent vos expériences. Si l’on en revient à l’origine de votre parcours, qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire de l’artistique votre métier ?
C’est arrivé très tôt, je me revoie toute petite, en primaire, passer ma main sur les grilles vertes de l’école, en imaginant déjà plein de vies. Donc ça a commencé vraiment très tôt mais étant dans une famille plutôt scolaire où seules les études comptaient, ça a été très compliqué pour moi d’assumer le fait de vouloir être artiste. C’est vrai que c’est quelque chose qui n’a pas été possible au début, en tout cas je ne me suis pas sentie capable de le faire. Donc je l’ai tu pendant longtemps, jusqu’à mes 22 ans finalement et j’ai commencé le mannequinat dans le but d’amener le côté artistique plus facilement dans ma famille. Le mannequinat me permettait de faire des études, rassurant ainsi ma maman mais de moi me respecter dans ce que j’avais envie. Clairement, le mannequinat est quelque chose qui payait bien donc ça me permettait de faire mes à-côtés et de me payer mes études. Ca alliait un peu tout : je commençais à initier le domaine artistique dans ma famille, je m'autonomisais en gagnant de l'argent et aussi je faisais des études pour rassurer maman... maintenant, je peux le dire, c'était pour elle, pas pour moi:)....désolée maman. Au final, en côtoyant des collègues mannequins, j’avais des vies à raconter à ma mère, lui expliquant qu’on pouvait en vivre.
Ayant justement ensuite pu vivre du mannequinat, un jour, je suis allée au Puy du Fou où j’ai vu une copine que je connaissais. Je me suis dit : si elle est là, pourquoi pas moi ? De là, j’ai postulé. Lorsque ma maman, plus tard, m’y a vue en spectacle, elle a alors compris que j’étais une artiste et que les études, ce ne sera pas pour moi. Ou, en tout cas, pas maintenant. J’y ai donc fait mes premiers pas en tant que comédienne, où j’ai eu la chance de faire tout de suite le rôle principal d’un des spectacles. Rôle qui était assez complet. Cela m’a aidé pour le côté artiste multi disciplinaire puisqu’il y avait autant de la cascade, du combat que de la comédie, sans oublier un côté cavalière. Au Puy du Fou, on doit être un peu partout, on a aussi la logistique à gérer, les accessoires à mettre, il y a vraiment tout à faire, c’était bien, ça m’a permis de me respecter dans mon côté hyperactive.
Considérez-vous ces différentes casquettes (mannequinat et jeu notamment) comme autant de métiers différents ou, au final, est-ce un tout, avec des tiroirs que vous ouvrez ou fermez au besoin ?
Un peu des deux. Disons que le mannequinat m’a appris beaucoup de choses qui me servent maintenant en tant que comédienne. Mais il y a aussi des choses qui m’empêchent de faire bien mon métier de comédienne. Donc, en effet, il y a ce côté tiroirs que je dois refermer car quand on est comédien, on ne demande pas d’être mannequin. Les deux s’entraident mais j’ai aussi besoin de compartimenter.
Parmi les différentes expériences que vous avez pu avoir jusqu’à présent, certaines plus que d’autres vous ont –elles particulièrement marquée ?
Oui, pour différentes raisons. Dans le mannequinat, ce qui m’avait marquée et confortée dans l’idée d’évoluer en tant que comédienne, c’est que, dès que je faisais des défilés ou des photos, j’avais plusieurs retours qui me montraient que j’étais à l’aise dans ce que je faisais et que l’on pouvait voir différentes énergies quand j’étais ne serait-ce qu’en photo. Donc ça m’a confortée dans l’idée que je pouvais pousser justement un peu plus l’acting, chose qu’en mannequinat on peut difficilement faire. On peut nous remarquer grâce à cette qualité-là mais on est vite limité car c’est à un instant T et non pas sur la durée.
Dans la comédie, l’expérience que j’ai eue au Puy-du-Fou m’a permis de voir que j’avais envie de continuer à alimenter ce côté plusieurs casquettes. C’est pour cela que j’ai suivi plusieurs formations dans plusieurs domaines différents et que je souhaite en faire encore d’autres dans encore d’autres disciplines. J’aime bien ce côté multifacette. Je suis contente d’être actuellement au parc Astérix, j’émerveille les gens, j’ai le contact avec le public, ce qui me manquait dans mon expérience précédente, je suis en contact direct avec les visiteurs, je leur donne un peu de bonheur, de sourire. Au final, être acteur, c’est ça, on est le canal pour retransmettre la lumière un maximum. Qu’on puisse leur donner du bonheur, c’est ce qui me plait dans ce métier. Ca me motive à continuer ce métier-là pour essayer de transmettre un maximum de joie, d’amour, de bonne humeur, de lumière…
En tant que comédienne de plateau, en amont du tournage, avez-vous une méthodologie spécifique de préparation ?
Je ne sais pas encore si je peux parler de routine mais j’ai besoin, selon l’énergie qui va se dégager des scènes que j’ai à tourner, de me mettre la playlist qu’il me faut pour me mettre dans la bonne ambiance et la bonne humeur. Souvent, j’ai la chance de faire des personnages très souriants ou très légers, je me mets des musiques qui correspondent à cela. En tout cas qui vont m’aider à être dans cette humeur-là. J’ai toujours aussi un petit moment où je me recentre pour pouvoir aussi encaisser si j’ai des critiques, qu’elles soient positives ou négatives, pendant le tournage, pour ne pas être déstabilisée et bien les prendre. Donc il y a toujours un petit moment de méditation que je fais avant d’entendre ce fameux mot « action ».
Concernant le mannequinat, selon vous, existe-t-il des clés pour réussir une belle photo ?
Pour le coup, je pense que c’est assez spontané, il faut être assez naturel. C’est ce qui est aussi assez paradoxal dans le mannequinat, il faut être naturel alors qu’on nous demande des poses totalement inconfortables. Après, à titre personnel, j’ai eu une histoire un peu délicate avec le mannequinat, j’aurais tendance à dire qu’il faut y aller en étant armé parce que, pour le coup, les gens sont beaucoup moins bienveillants que dans la comédie je trouve. On reste dans un monde de mannequinat donc j’ai appris, au bout de 10 ans, qu’il fallait que j’y aille armée, qu’il fallait que j’accepte qu’on me dise que j’étais à la fois trop grosse et trop mince, ça dépendait des clients. Il faut donc être solide pour entendre tout et son contraire et entendre des choses plus ou moins sympas. Mais les choses commencent un petit peu à changer, c’est cool, c’est agréable. En tout cas, je vivais le mannequinat un peu différemment, c’est d’ailleurs ce qui m’a poussée à faire plus de la comédie que du mannequinat puisque je devais aller travailler avec beaucoup plus de forces psychologiques.
Pour la suite, quels sont vos projets et envies artistiques ?
J’aimerais évoluer encore dans la comédie, en télévision ou au cinéma. Je ne ferme pas la porte au théâtre, même si c’est un exercice, je pense, avec lequel je serais moins à l’aise. Mais, justement, parce que je suis moins à l’aise, ça me tente bien. Il y a peu, j’ai suivi une formation sur les métiers de la voix donc j’aimerais bien essayer de trouver quelque chose à faire avec cela. J’ai envie de faire des podcasts sur ma région natale, celle de Lille. Il y a un petit livre qui explique plein de petites anecdotes sur cette ville, j’aimerais bien les retranscrire en podcast. J’aimerais faire aussi un peu plus de cascades, je pense à me former là-dedans pour l’année prochaine, afin d’ajouter une nouvelle corde à mon arc et être légitime là-dedans. Et continuer à essayer de faire mon chemin, surtout dans le cinéma et la télé, j’ai une soif assez forte de vivre de ma passion donc je fais tout pour réussir là-dedans et avoir d’autres projets intéressants. Je continue aussi LMA sur TMC, on verra, pour l’instant je suis toujours là…