Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Audrey Ferin nous partage sa belle actualité et ses nombreux projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Audrey,

Quelle joie de vous retrouver pour ce nouvel entretien !

Dans le cadre du Festival Nikon 2022, vous avez participé au court-métrage « Trauma ». Comment le présenteriez-vous ?

Cette année, le Festival Nikon est présidé par Gilles Lellouche, c’est un grand honneur. C’est sur le thème du rêve, d’un songe et nous reprenons l’histoire de Batman, avec la journaliste Vicki Vale, que j’interprète. Sur la base du traumatisme de Batman d’être devenu orphelin enfant. J’ai pris énormément de plaisir sur ce tournage, avec une super équipe. C’était une équipe incroyable et c’était très intéressant. Nous avons tourné dans un très beau cadre, celui d’un château. Avec le Covid, le temps était plus réduit, on n’a pas pu faire autant de répétitions que l’on aurait aimé. C’était un challenge, c’était plus intense. Mais j’étais ravie de participer à ce projet et j’espère que l’on va gagnerJ.

Voici, d’ailleurs, le lien de visionnage : https://www.festivalnikon.fr/video/2021/1192

Batman est certes un personnage de fiction mais un personnage connu du grand public. Du coup, en amont du tournage, vous êtes-vous replongée dans son histoire ?

J’avais eu la chance, il y a quelques années, de tourner aussi pour un « Batman », en tant qu’Harley Quinn. Déjà à l’époque, j’avais regardé beaucoup beaucoup de « Batman », je m’étais beaucoup intéressée aux personnages, aux différentes BDs. Du coup, j’avais déjà toute cette culture de Batman, qui est absolument fabuleuse et passionnante. Cela m’a beaucoup aidée pour ce nouveau rôle. J’ai regardé aussi Kim Basinger, que j’admire énormément, et qui avait joué ce rôle. C’était un grand honneur pour moi d’interpréter ce personnage du coup. J’avais regardé son interprétation non pour la copier mais pour voir comment elle avait abordé les choses. J’ai choisi un parti pris ensuite.

 

 

Vous-même, comment avez-vous réagi en découvrant le rendu final ?

Je trouve que ça fonctionne bien. Le lieu est très beau, ça donne une vraie atmosphère, ça apporte vraiment quelque chose au jeu. Je suis très contente du résultat.

En parallèle, le long-métrage « Le Caroussel » est à présent terminé. Avec vos mots, comment pitcher son contenu ?

C’est un polar noir qui va sortir fin mai 2022 au Festival de Monaco. Il va être présenté à cette occasion. Je suis très fière de ce film, il reprend la fable du « Petit chaperon rouge ». On y parle beaucoup de manipulations. Je joue une espionne avec une personnalité complexe. Il pourrait y avoir une suite qui permettra à mon personnage de s’étoffer et de prendre beaucoup plus d’ampleur. On croise les doigts pour que tout se passe bien.

 

 

En amont, comment avez-vous préparé votre interprétation ?

J’ai travaillé surtout le mensonge, la manipulation, le fait de faire croire aux autres que l’on est quelqu’un alors que l’on ne l’est pas, le côté machiavélique.

Je n’ai pas encore eu la chance de voir le rendu final, je suis très impatiente, j’ai hâte de voir le montage.

Début 2022, vous avez tourné pour TFX un docu-fiction. Dans quel cadre s’est-il inscrit ?

C’est sur un fait divers qui avait beaucoup marqué la France. Je joue une jeune femme qui a été violée, laissée pour morte. C’est assez fort, c’est une reconstitution où les scènes sont prenantes. En tant que femme, c’est toujours bien et intéressant de montrer ce qui s’est passé, c’est une façon de faire avancer les choses pour nous, les femmes, face aux violences que l’on peut subir de la part de certains hommes.

En amont, j’ai lu beaucoup de choses, j’ai regardé beaucoup de photos, je me suis vraiment imprégnée, j’ai essayé de comprendre qui était cette personne, ce qui c’était vraiment passé, quels étaient les détails. J’ai essayé de comprendre aussi la psychologie du violeur. Ce travail en amont était extrêmement important.

 

 

Pour finir, dans un autre registre, en complément de ce que vous faites déjà sur Instagram, vous avez le projet de développer une chaine Youtube.

Mon métier de comédienne est le cœur de mes activités professionnelles, comme vous le savez et j’ai aussi une autre passion, pour tout ce qui est mode, beauté et lifestyle, via mon métier d’influenceuse sur Instagram. J’avais très envie, depuis un moment, de développer ma chaine Youtube sur le sujet, plus particulièrement sur la mode. C’est en cours de préparation, c’est un vrai bonheur pour moi, c’est dans la suite logique de mon compte Instagram. J’espère qu’elle plaira, qu’elle rencontrera beaucoup de succès, qu’elle apportera du divertissement dans ces temps compliqués, assez noirs, assez sombres. Je pense que l’on a besoin de gaieté et de légèreté, si je peux en apporter, j’en serais très heureuse.

Pour chaque vidéo, il y aura un thème précis. Ce qui est important pour moi, c’est que la mode soit accessible, je vais parfois parler de la haute couture parce que j’adore ça mais il n’y a pas que la haute couture, il y a aussi le prêt à porter. J’ai envie de créer un lien avec ma communauté et de créer un contenu unique.

On s’habille tous les jours, la mode fait partie d’un quotidien et de tous les aspects de notre vie. On s’habille différemment quand on va au travail, quand on a un rendez-vous sentimental, quand on va voir une amie, quand on est fatigué, quand on est en forme… L’habit est présent dans toutes les activités de notre vie et j’aimerais parler de la mode dans cet aspect quotidien ou exceptionnel. J’aimerais bien proposer les premières vidéos dès ce mois de février.

Merci, Audrey, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Partager cet article
Repost0

Pass Ligue 1 : Nicolas Delage évoque la première saison du nouveau programme de Prime Video !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Nicolas,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Depuis le début de saison, vous participez à l’aventure du Pass Ligue 1 sur Prime Video. On imagine sans doute la joie et le plaisir que ce doit être d’en faire partie, dès son commencement ?

Oui, c’est exactement ça. C’est faire partie d’une aventure, ce n’est pas se raccrocher aux wagons quand quelque chose est déjà bien installé, c’est commencer dès le début et ça c’est plutôt excitant. On est tous sur la ligne de départ, ensemble, c’est une sorte d’aventure collective, médiatique et c’est assez rare. C’est un peu comme lancer un magazine…J’ai des amis qui, justement, en lancent un en ce moment dans le milieu du rugby, je ressens la même aventure. A la différence près que, là, ce n’est pas une chaine, on ne se voit pas au quotidien mais ce qui rattrape, ce qui rend encore plus excitante la chose, c’est que l’on est sur un nouveau service. Prime Video est comme un service de streaming, c’est à la demande, ce n’est pas une chaine classique donc ça rend la chose encore plus excitante car on ne sait pas où on va. Là, je parle des membres de la rédaction, on connait notre pré carré, c’est-à-dire travailler sur les matchs, que ce soit en commentaires ou en présentation, on le sait mais, en revanche, tout ce qu’il y a autour, notamment comment parler de notre « chaine »…ce genre de petits détails rabat les cartes, c’est nouveau, il y a cette double nouveauté que je trouve très excitante, c’est le départ d’une aventure médiatique et c’est quelque chose qui est rare, qui va peut-être être la norme dans les années qui viennent mais, pour l’instant, c’est la première fois qu’on lance quelque chose qui est un service à la demande pour les droits d’une discipline importante de France.

Au-delà de la nouveauté, parmi les forces du programme, il y a un dispositif complet, au bord de terrain, avant le match, à la mi-temps mais aussi après la rencontre…

On se rend compte que c’est une vrai force…ce sont les clubs qui nous disent cela, ce sont les supporters parce que, au lieu de prendre l’antenne cinq minutes avant, de faire une mini introduction et de rendre l’antenne rapidement après, c’est un peu comme si on avait un dispositif de gros match sur chaque partie de Ligue 1. Chaque match est complètement décentralisé, on ne duplexe pas avec un studio à Paris, on prend l’antenne sur place, c’est comme si la chaine était délocalisée sur chaque match. On prend l’antenne vingt minutes avant, ce qui laisse le temps de parler du match, de le présenter et également d’avoir régulièrement des interviews en direct sur notre petit pupitre, sur notre plateau sur la pelouse. Surtout, on reste en direct vingt minutes après.

Précédemment, les réactions des joueurs et des entraineurs étaient rassemblées sur la chaine Premium, là, sur chaque flux, sur chaque programme de Ligue 1, si on arrive vingt minutes avant et que l’on repart vingt minutes après, on n’a pas besoin de chercher forcément ailleurs des réactions des coachs et des joueurs. C’est ce qui est intéressant, ce n’est pas juste un robinet pour passer le match, il y a tout l’encadrement, qui est trois étoiles. Ce qui n’était pas le cas avant pour tous les matchs de Ligue 1.

En amont du match, quelle est votre méthodologie de préparation ?

On échange beaucoup au niveau éditorial, on crée un groupe Whatsapp en début de semaine, avec le responsable éditorial, avec le journaliste bord de terrain, avec le présentateur, avec également le commentateur et on échange. Il y a aussi Pierre-Yves Lair, le rédacteur en chef des live, qui est dans la boucle. On échange via ce groupe pour les fameux conducteurs, c’est-à-dire ce qui va se passer précisément, quasiment à la seconde près, sur les vingt minutes de présentation du match. On échange sur les idées, idées qui évoluent évidemment tout au long de la semaine. C’était le cas ces dernières semaines notamment avec tout ce qui se passait au niveau mercato, dès qu’il y avait une info qui tombait, on essayait de voir si on pouvait la mettre dans le conducteur. On échange sur le choix de l’interviewé de chaque équipe pour l’avant-match, on échange éventuellement pour la mi-temps, pour l’après match. On reçoit des éléments également de lancement pour le sujet de présentation du match phare du dimanche soir. On reçoit via ce groupe aussi des éléments sur le grand entretien.

Voilà, c’est ça notre préparation, chacun chez soi. Je suis à Bordeaux, pas à Paris, je n’ai pas l’occasion de passer à la chaine mais je suis loin d’être le seul…On échange beaucoup avec les moyens numériques, je ne dis pas que ce service et cette « chaine » auraient été possibles il y a dix ans mais, maintenant, avec tout le développement des moyens de communication numériques, avec la facilité que l’on a à se voir en Visio ou à échanger via Whatsapp, ça devient facile de préparer comme cela, à distance.

En étant présent au stade, vous pouvez vous-même voir des choses, avant la prise d’antenne, que vous n’auriez pas vues en plateau, voire même avoir de petits échanges en off.

Oui, bien sûr ! C’est évident que le fait d’être sur place, c’est le cas pour tous les sports et tous les évènements, apporte énormément d’informations, pas forcément utilisables ni utilisées sur le moment. Ca renforce le lien également avec les personnes du club, pas forcément que les joueurs, tout l’encadrement du club que l’on croise, ils s’habituent à nous voir et, forcément, ça engendre des relations beaucoup plus simples et sympathiques, moins froides que si on était à Paris, de loin, et que l’on envoyait sur place juste deux personnes. Là, on est quand même un dispositif avec le présentateur, le journaliste bord terrain, le commentateur, le consultant qui, en plus, vient au bord terrain animer l’avant match et revient en après match, il discute en direct à l’antenne, avec le coach, avec les joueurs que l’on choisit, qui ont la gentillesse de venir nous voir, même après une défaite. Le fait d’être sur place est important non pas trop pour les infos mais surtout pour le relationnel.

 

 

Pour vos deux autres interventions, à la mi-temps et en fin de match, le fait de vivre la rencontre à quelques mètres de la pelouse vous permet sans doute une vision différente d’un journaliste en plateau ?

C’est vrai que l’on voit forcément plus de choses quand on est sur place, au ras du terrain, au ras de la pelouse. C’est une évidence et, encore une fois, c’est le cas pour tous les sports, ce n’est pas lié à la Ligue 1 ou au football. C’est peut-être encore plus important dans cette période délicate, avec des mesures Covid qui ne cessent d’évoluer parce que, si on restait loin des personnes, ce serait difficile d’avoir de bonnes relations avec les clubs. Là, le fait d’être présent, même en période de Covid, montre que l’on fait partie du dispositif Ligue 1, ça nous permet de travailler au plus près des joueurs et ça devient indispensable. Je ne vois pas comment, maintenant, avec le recul, on pourrait faire aussi bien en étant loin.

Après ces premiers mois d’antenne, quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir ?

Ce n’est que du positif, au niveau qualitatif, c’est-à-dire qualité de l’image et vingt minutes complètes de présentation, uniquement à partir d’ici. On n’est pas, encore une fois, dans un contexte de présentation depuis Paris, avec un duplex qui se fait de loin. Non, on est là et dès qu’il y a des évènements qui se passent au stade, on les laisse vivre, c’est une chance, c’est le fait d’être sur place qui nous permet cela. Par exemple un tifo qui se dévoile, par exemple un hommage, ou quelque chose aussi qui n’est pas prévu, un joueur qui s’approche du public, ça peut être un échauffement particulier. On essaie de mettre le focus dessus et, en étant sur place, c’est plus simple pour le voir. Maintenant, les retours ne sont que positifs, pour cette raison-là, parce que l’on est sur place.

La qualité d’image est importante, ça marche bien, c’est tout bête, ça parait évident mais non, ça ne l’est pas forcément, dès que l’on se connecte, quel que soit l’écran, ça fonctionne bien, selon les retours que l’on me fait. Ensuite, au-delà de la qualité de l’image, le fait d’être nombreux sur place donne au match une qualité et une dimension un peu supérieures.

Les consultants sont aussi une force, je pense notamment à Giuly, Hilton, Micoud, …Quand ils croisent d’anciens joueurs, il y a évidemment une connivence, une connaissance, une sympathie qui émanent. C’est l’intérêt majeur d’avoir dans notre équipe des consultants qui sont de jeunes retraités. Le mix est bien fait. Il y a une constante, c’est que tous sont bons, dans la mesure où tous ont la volonté d’expliquer des choses en parlant foot, sans trop se disperser. Et puis c’est bonne ambiance, ils sont bon esprit.

Sportivement parlant, quel regard portez-vous sur la saison actuelle de Ligue 1 ?

La saison est partie sur les chapeaux de roues au niveau spectacle, le premier 0 à 0 est arrivé très tard. Déjà, ça c’est exceptionnel. On peut se demander si c’est une sorte de mode de fond, dans le championnat de Ligue 1, d’être plus offensif. On peut se demander si c’est parce que l’excitation liée à la venue de Lionel Messi a gagné tout le monde, donnant envie à tous de plus jouer et de marquer, en étant plus heureux en Ligue 1. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut regarder la qualité des matchs et, vraiment, je trouve que l’on a franchi un palier encore depuis la saison dernière. C’est plutôt équilibré sur le nombre de buts marqués mais il n’empêche que, au niveau qualité, ça fait longtemps que l’on n’avait pas quelque chose comme ça, au moins dans le top 5 / top 6, des équipes qui jouaient aussi bien à tous les niveaux. Et encore, on peut pousser à l’extérieur du top 5, avec Lens qui a fait un super début de saison et qui marque un petit peu le pas. Je trouve que, au-delà du nombre de buts qui était vraiment exceptionnel en début de saison, ce qu’il faut remarquer, c’est la qualité globale du jeu, la qualité collective également avec des coachs très efficaces, comme Stephan, comme Haise, qui font vraiment un travail remarquable et qui arrivent à faire jouer très bien leur équipe.

La situation de Bordeaux est compliquée mais ça s’explique, de mon point de vue, assez simplement. C’est l’instabilité qui est à l’origine de tout cela. Depuis le départ de M6, il y a eu deux changements de propriétaires, il y a eu beaucoup de changements de coachs également. Il y a eu, en début de saison, vers la fin du mercato, au mois d’aout, environ deux arrivées par semaine, de joueurs qui n’avaient pas fait la préparation estivale donc qui venaient se greffer sur un collectif qui, lui-même, était fragile. Avec un coach qui n’avait pas eu l’équipe pendant longtemps et qui faisait un petit peu au doigt mouillé. De match en match, les compositions étaient différentes. Alors, je n’ai rien à dire sur les qualités de coaching de Petkovic, en revanche il n’a pas été servi par les évènements. De façon générale, depuis trois ans, cette instabilité se paie. Espérons, pour les bordelais, qu’elle ne va pas se payer jusqu’à descendre en Ligue 2 mais c’est le seul mot que j’ai en tête pour expliquer cela. Car, individuellement, il y a de bons joueurs. Alors, oui, il y a peut-être eu des joueurs qui n’étaient pas en forme ou qui faisaient des mauvais matchs. Mais, collectivement, cette instabilité fait que c’est devenu dramatique au niveau collectif…Espérons pour eux qu’ils arrivent à travailler ce collectif avec le nouveau coach, David Guion, qui vient d’arriver. C’est un sacré challenge parce que l’on est quand même fin février….

Exception faite des incidents connus, le retour du public dans les stades aide aussi sans doute à cette effervescence…

Oui, oui, complètement. Tout le monde attendait ce retour mais dans ce tout le monde, il n’y a pas que les supporters, il y a aussi les joueurs. Parce que ça galvanise, tout le monde le dit. Les joueurs professionnels préfèrent évidemment jouer devant un public, ça peut les porter, ça les motive, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Certains joueurs sont même encore plus performants quand le public est contre eux. Un garçon comme Neymar, ça ne le dérange pas trop d’être sifflé pour continuer de jouer et de tenter. Donc, oui, le retour du public donne peut-être une envie encore plus offensive et spectaculaire à la majorité des joueurs de Ligue 1.

Que peut-on du coup vous souhaiter pour la suite de cette aventure du Pass Ligue 1 ?

C’est de continuer, c’est de faire le même travail, c’est de continuer de montrer également ce qui se passe vraiment sur le terrain, de 20 minutes avant le coup d’envoi jusqu’à 20 minutes après. Parce que cette promesse de rajouter quasiment une mi-temps au match permet de donner la priorité à ce qui se passe en direct. Donc on est encore plus immersif dans l’approche, pour la personne connectée. Cette approche immersive est très importante, ça passe par de petites images, ça passe par des moments d’échauffement captés, ça passe par des sons également. En tout cas, ça passe par la proximité. Donc, ce qu’il faut nous souhaiter, c’est uniquement que ça continue comme cela. Après, place au spectacle…Ce sont les footballeurs, les clubs de Ligue 1 qui font le spectacle…

En parallèle, parmi vos autres « casquettes », quels sont vos projets et actualités en ce moment ?

Mon actualité est plutôt diverse depuis plusieurs années maintenant, j’ai la casquette de présentateur pour Prime Video, j’ai la casquette de commentateur pour Sud Radio, notamment pour le rugby. Le commentaire est quelque chose que j’ai fait pendant 15 ans à Eurosport avec pas mal de collègues qui sont actuellement à Prime Video, comme Frédéric Verdier, Christophe Pleynet, Christophe Bureau. Je suis vraiment un commentateur pur et dur à la base, même si l’école Eurosport fait que l’on est capable de couvrir également le poste de présentateur à force de traiter les évènements en direct. J’ai d’autres casquettes, je suis réalisateur également, je produis une série sur le rugby amateur pour France 3, j’ai réalisé mon premier 52 minutes en politique il y a un an, je manie aussi la caméra et le montage. Voilà, c’est en cela que j’ai plusieurs casquettes, je ne suis pas « simple » commentateur ou présentateur.

Merci, Nicolas, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Partager cet article
Repost0

RMC Sport : Jérôme Sillon évoque ses commentaires de rencontres de Premier League et de coupes d'Europe !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Jérôme,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

On vous retrouve actuellement sur les antennes de RMC Sport, principalement aux commentaires de la Premier League et de la Ligue des Champions. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être de sillonner les routes pour retrouver les stades et, à distance, les téléspectateurs ?

Oui, c’est un rêve de gosse, un rêve d’enfant que j’ai réalisé en faisant ce métier-là. J’ai commencé par la radio, le reportage, après j’ai même eu une caméra dans les mains, maintenant je commente à la télé. En fait, quand j’ai rencontré Stéphane Guy lors de la première saison de SFR Sport, en 2016, sur un stade anglais, alors qu’il commentait pour Canal+ Afrique, il m’a dit « Jérôme, profites de la Premier League, il n’y a rien de mieux que le championnat anglais ». Je peux confirmer, c’est un bonheur incroyable d’aller commenter les matchs en Angleterre. On sent que le foot est beaucoup plus puissant qu’en France en fait, les gens ont un rapport avec leur club qui est beaucoup plus charnel, beaucoup plus ancré. Ce sont des choses que l’on peut retrouver à Marseille, Saint-Etienne ou Lens par exemple mais là-bas, ça fait vraiment partie de leur quotidien, ça les anime et on sent que tout le monde est passionné par ce sport. Quand on va au stade en Angleterre, on est porté par cette énergie, pour ce souffle.

Donc, oui, c’est un bonheur tous les week-ends. En plus, cerise sur le gâteau, on a récupéré la Ligue des Champions deux ans plus tard et c’est quand même LA meilleure compétition de clubs au monde, avec les plus beaux matchs. La saison 2018/2019 a été juste rocambolesque, presque irréelle, par les retournements de situation de Tottenham, de Liverpool, par l’épopée de l’Ajax. C’est un privilège et une chance énorme.

Cela faisant partie de l’identité de RMC, vous êtes entouré de consultants de renom, pour certains qui ont arrêté leur carrière il y a peu et qui sont encore au cœur des réseaux.

Surtout Jérôme Rothen, qui on va dire est le consultant phare de la radio. Il est le plus jeune de tous nos consultants et il a encore, effectivement, ses entrées dans les clubs par lesquels il est passé, et pas que. C’est sûr que commenter avec ces gens-là est, là aussi, une grande chance. Après, la méthode n’est pas la même selon que l’on commente en radio ou en télé. Chez nous, en radio, le consultant n’est pas au stade, contrairement à la télé. Ça change pas mal de choses mais c’est une plus-value incroyable… de toute façon, c’est l’ADN de RMC et de RMC Sport, on met en valeur les consultants. On est les premiers à avoir donné des émissions de radio à des consultants. Donc, oui, ils ont une importance chez nous qui est prépondérante.

 

 

En amont d’une rencontre, quelle est votre méthodologie de préparation ?

La première chose à faire, de toute façon, est d’avoir une veille générale. C’est-à-dire, quand on est fan de foot, on s’intéresse à tous les clubs. Bon, plus particulièrement, mon pain quotidien est la Premier League on va dire mais, avec la Ligue des Champions et l’Europa League, je ne peux pas me permettre de ne regarder que les clubs anglais. Je vais commenter Psg v Real, évidemment il faut que je suive, même si ce n’est pas très compliqué, il faut que je suive l’actualité du Real de Madrid. Par exemple, quand j’ai su que j’allais commenter Real Sociedad v Monaco, j’ai commencé à me renseigner, à regarder des matchs, des images, des résumés.

Tous les matins, je fais une revue de presse française et anglaise. Là, je sais que je vais commenter le Real mais aussi l’Atlético contre United donc, tous les matins, j’ouvre Marca et As, les deux journaux sportifs madrilènes de référence. Si ça avait été le match entre l’Inter et Liverpool, j’aurais jeté un coup d’œil un peu plus précis à la Gazzetta, au Corriere. Après la presse, il y a aussi le suivi des comptes Twitter officiels des clubs mais aussi ce qui nous aide beaucoup, ce sont les comptes Twitter des fans. C’est quelque chose de méconnu mais c’est une source incroyable d’informations. Ils sont souvent tenus par des dingos de leur club, par des fans absolus. Je vous invite par exemple à regarder le compte de Manchester United France, tenu par un supporter français des Red Devils. Il suit l’actualité comme moi-même je n’ai même pas le temps de le faire. Il va être en veille internet de tous les articles qui parlent de son club et il va les traduire après en français, sortir les meilleures citations, sortir les infos mercato en ce moment par exemple. Ça demande évidemment vérification mais c’est une première approche qui est, pour nous, très riche en fait. C’est super !

Quand on s’approche vraiment, à quelques jours du match, en Premier League, on a ce que l’on appelle des « Stats pack », qui nous sont fournis en tant que détenteurs des droits télé. On a accès à une base de statistiques pour chaque rencontre, qui fait entre trente quarante pages. C’est quelque chose de monstrueux ! Ça va dans le détail, c’est une compilation de statistiques et d’anecdotes qui retrace le parcours des joueurs, des entraineurs, des équipes, leur forme du moment. C’est d’une exhaustivité incroyable et l’UEFA fait un peu la même chose, mais en moins poussé, ce qui nous aide beaucoup également à préparer les rencontres. Après, plus on s’approche du match, plus on se plonge évidemment dans la presse et dans ces données, sans oublier les coups de fil à nos correspondants. Parfois, si on a des contacts parmi les joueurs impliqués, évidemment on leur passe un petit coup de fil, soit à eux, soit à leur agent, soit à leurs proches.

Au stade, avant l’antenne, avez-vous l’occasion d’échanger aussi avec des journalistes locaux ?

Ça arrive, on se connait, évidemment, surtout quand on va en Angleterre, où on croise toujours les mêmes journalistes. Ce qui est toujours intéressant aussi, c’est de discuter avec des supporters que l’on va croiser dans l’avion ou dans l’Eurostar. Ou de discuter avec le chauffeur de taxi. En Angleterre, un chauffeur de taxi est forcément supporter d’un club donc son avis peut être intéressant. Récemment, on est allés commenter City v Chelsea, avec Sébastien Piocelle. Le chauffeur de taxi était supporter de United donc c’est toujours intéressant d’avoir le contre-pied quelque part à ce niveau-là. Donc les sources d’informations sont multiples, ça peut être même le réceptionniste de l’hôtel.

Evidemment, le jour du match, on est imprégnés de tout ça, à l’approche du stade, on voit les supporters, on peut discuter avec certains d’entre eux. Quand je me ballade avec Manu Petit et que l’on débarque dans un stade anglais, il y a une nuée de supporters qui viennent discuter avec lui. L’change se crée naturellement.

Pendant la rencontre, on imagine aussi que vous êtes amené à adapter votre commentaire en fonction de ce que qui se passe sur le terrain et de l’ambiance, au sens large du terme ?

De toute façon, le commentaire, télé ou radio, est une musique. C’est d’autant plus vrai à la télé. Parce que, à la radio, le supporter qui nous écoute n’a pas la télé et il doit se concentrer encore plus parce qu’il n’a pas l’image. Donc il va nous écouter très attentivement et on va devoir être beaucoup dans le descriptif. A la télé, le fan de foot a l’image comme support, on est là quelque part pour l’accompagner, on va lui délivrer une petite musique. Il a l’habitude de nos voix maintenant. Après, c’est la qualité du match qui va faire l’intensité de ton propos et de tes commentaires. Donc c’est bien, de toute façon, d’alterner les phases d’enthousiasme, d’envolée et puis les phases un peu plus calmes. On ne peut pas être pendant 90 minutes comme un dingue, je pense que ça serait lassant pour le téléspectateur et une rencontre est faite de hauts et de bas, de temps forts, de temps faibles.

Après, on en revient à cette Ligue des Champions 2018/2019, il y a des matchs qui sortent de l’ordinaire. J’ai commenté le ¼ de finale retour City vs Tottenham, il y avait deux partout après quinze minutes de jeu, ça se finit à 4 à 3, ça a failli faire 5 à 3 mais le but d’Aguero est refusé à la fin à cause d’une position de hors-jeu. On est à Amsterdam avec Eric Di Méco, il y a 2 à 0 pour l’Ajax à la mi-temps, ils gagnent 1 à 0 à l’aller à Tottenham, on pense qu’ils vont se qualifier tranquillement, ils en prennent trois dans le dernier quart d’heure, avec un triplé totalement improbable de Lucas. Là, si vous voulez, tu ne t’appartiens plus, tu es tellement enthousiaste et tellement pris par l’ambiance, par le scénario, que tu emmènes tout le monde avec toi et le téléspectateur, je pense, est fou, il devient dingue. Donc c’est vraiment la qualité du match qui va aussi influer la force du propos et son intensité.

Je fais un distinguo entre les matchs commentés au stade, qui sont un privilège, qui sont ceux durant lesquels tu vas t’enthousiasmer le plus, c’est évident parce que tu es dans l’ambiance, tu es avec les supporters, il se passe quelque chose. Alors que, en cabine à Paris, tu es quelque part détaché de tout cela, le lien émotionnel est beaucoup moins présent en fait. C’est souvent une frustration quand tu commentes des matchs fous en cabine. J’en parlais avec Stéphane Guy qui commente chez nous la Ligue des Champions avec moi cette saison, il a commenté Chelsea vs Liverpool le 2 janvier en cabine, il était tellement frustré de ne pas être en cabine et ça se comprend. Après, les restrictions sanitaires étaient ce qu’elles étaient, maintenant on peut retourner en Angleterre, c’est quand même beaucoup plus simple.

C’est pour cela qu’un commentaire au stade est irremplaçable, par l’investissement et l’émotion que tu vas ressentir.

 

 

En Ligue des Champions, vous évoquiez le fait de commenter des clubs français. Il n’est pas rare, je pense à Jérôme Rothen les saisons précédentes, que le consultant soit encore fervent supporter du club concerné. Commenter un club français sur un média français est-il si évident que cela ?

Je ne sais pas si vous avez lu l’interview de Thomas Villechaize lorsqu’il parlait de ses commentaires des matchs de l’équipe de France de handball sur beIN, il dit que l’on ne peut lui demander d’être objectif sur l’équipe de France. Je ne suis pas complètement d’accord avec lui. Quand je commente un club français ou l’équipe de France, je suis toujours objectif. Pour moi, il y a une différence entre neutralité et objectivité. Tu commentes l’équipe de France, comme je l’ai fait à l’époque sur RMC, tu commentes un club français en coupe d’Europe, tu ne peux pas être neutre, ce n’est pas possible. Tu es forcément un parti-pris. Je supporte tous les clubs français en coupe d’Europe. Mais en tant que journaliste sportif français, je vais commenter l’OM de la même manière que je vais commenter le PSG. Je vais commenter Lyon de la même manière que je vais commenter Monaco ou Rennes. Je vais m’emballer pour le club français parce que je les supporte en coupe d’Europe. Donc je ne suis pas neutre, je vais encourager le club français, je vais commenter dans cette optique-là.

En revanche, je suis, en tout cas j’essaie, d’être toujours objectif. C’est-à-dire que quand Paris est mauvais, et en Ligue des Champions cette saison ça a quand même souvent été le cas, on le dit. Quand Paris est excellent et nous fait vibrer, évidemment qu’on les accompagne. Je pense que ce que voulait dire Thomas, c’est que l’on ne peut pas ne pas être supporter de l’équipe de France ou d’un club français. En revanche, et il l’a très bien fait lors de la demi-finale récemment, il fallait dire que les gardiens sont passés à côté de leur match. C’est ça être objectif, par contre, oui, on est supporters de l’équipe de France et des clubs français.

Vous évoquiez la ferveur des stades anglais. Certains d’entre eux vous marquent-ils plus encore que d’autres en ce sens ?

Je pense, aujourd’hui en Angleterre, que l’ambiance la plus dingue est à Anfield, avec Liverpool. Déjà, il y a une chose, c’est le « You’ll never walk alone » qui, que l’on soit supporter de Liverpool ou pas, vous dresse le poil, c’est obligé. J’en ai la chair de poule à chaque fois que je suis au stade et que je les entends chanter. C’est encore plus vrai quand c’est un choc contre un Big 6. Peut-être même plus encore quand ils affrontent Manchester City car, aujourd’hui, la rivalité en Angleterre se fait avec ce club-là…et avec Chelsea. J’ai commenté Liverpool vs Chelsea au stade en début de saison, c’était le premier match que l’on faisait au stade depuis le début de la pandémie, après un an et demi d’attente, j’étais avec Manu Petit, c’était un volcan, c’était incroyable de ressentir cette puissance. A la fin de la première période, il y a un carton rouge pour une main sur la ligne de but puis le pénalty de Mohamed Salah, Manu Petit dit « le stade a tremblé, le stade a tremblé ». Effectivement, le stade avait tremblé, c’était fou. Anfield a cette capacité, je pense, à sublimer les Reds. On l’a vu contre Barcelone en Ligue des Champions, il y a ce supplément d’âme dans ce stade.

J’aimais beaucoup l’ancien White Hart Lane, qui était un peu vétuste mais qui avait son histoire, on voyait encore les murs en brique, les tourniquets riquiqui parmi lesquels il fallait se faufiler pour pouvoir passer. Il y avait une ambiance superbe, notamment lors de sa dernière saison.

En Europe, évidemment il y a Dortmund, le Westfalenstadion. J’aime beaucoup le Juventus Stadium, qui a une acoustique très très forte. Vicente Calderon était quelque chose aussi, on ne retrouve pas encore cela au Wanda Metropolitano à Madrid. Evidemment, il y a les stades grecs et les stades turcs, on passe encore un cap dans la folie. Je n’ai encore jamais eu la possibilité de commenter un club français dans un stade turc, je l’ai fait en Grèce déjà, où c’était déjà très fort mais un de mes rêves serait de commenter à Galatasaray, à Besiktas ou au Fenerbahce contre un club français. Il parait que c’est une expérience complètement dingue.

En conclusion, sportivement parlant, quel regard portez-vous sur cette première partie de saison, en Premier League ?

On espérait avoir une lutte à trois pour le titre entre Manchester City, Chelsea et Liverpool, c’était bien parti pour. On se rend compte que City a encore quelque chose en plus. Liverpool a un tout petit espoir de revenir, pour cela il faudra gagner un match en retard, permettant de revenir à six points. Après, il y a encore un City vs Liverpool au mois d’avril. Il n’y aurait alors, en cas de victoire, plus que trois points à récupérer d’ici là pour espérer peut-être les devancer. Donc c’est encore jouable pour Liverpool. Pour Chelsea par contre, c’est fini depuis qu’ils ont perdu à l’Etihad Stadium au mois de janvier. Donc c’est une saison que l’on espérait encore plus à suspense, encore plus passionnante, c’est la petite frustration. Mais bon, on n’est qu’au mois de janvier, il peut encore se passer des choses.

Pour la première fois, en 2021, City a dépassé United en termes de revenus commerciaux, ce qui veut dire quelque chose du basculement qui est en train de s’opérer là-bas. En fait, on ne se rend pas compte de la place qu’a prise City en Angleterre, ils sont quand même partis pour un quatrième titre en cinq ans, dans le championnat le plus compétitif et le plus concurrentiel au monde. C’est une performance qui est dingue. Donc, vraiment, ce club-là est en train de devenir le numéro un en Angleterre, à eux de passer le cap en Ligue des Champions. On pensait que ce serait peut-être le cas face à Chelsea l’an dernier, mais non. Peut-être cette année ?

Pour le reste, Liverpool est fidèle à lui-même, proposant un jeu toujours génial à regarder avec Jurgen Klopp. Chelsea est évidemment une déception, on pensait tous que Lukaku serait la pièce manquante, le dernier morceau du puzzle qui permettrait de faire de Chelsea aussi un candidat au titre. Mais ça n’a pas été le cas, pour plusieurs raisons. Déception évidemment encore plus grande pour Manchester United, tu vas chercher Varane, Ronaldo, Sancho, pour moi c’est le plus grand flop de cette saison de Premier League en termes de recrutement. Ce club est le plus titré de l’histoire de Premier League mais là ils sont simplement en train de lutter pour une place en Ligue des Champions. J’aime beaucoup le renouveau d’Arsenal, c’est fait à marche forcée, Arteta ne se fait pas beaucoup d’amis mais ça fonctionne. Tottenham a fait le casse du siècle en attirant Conte. Donc c’est toujours aussi passionnant. Ce qui est génial en Angleterre, c’est que, dans un Big 6, dès qu’ils s’affrontent, il y a tellement d’histoire, on ne sait jamais qui va gagner, c’est merveilleux.

Merci, Jérôme, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Partager cet article
Repost0

Pass Ligue 1 : Julien Ielsch évoque les premiers mois d'antenne sur Prime Video !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Julien,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Depuis le début de saison de Ligue 1, on peut vous retrouver sur le Pass Ligue 1 de Prime Video. A titre plus personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être de faire partie de cette nouvelle aventure, dès sa naissance en plus ?

Ça fait bizarre, déjà parce que, clairement, on m’appelle pour me proposer de rejoindre cette aventure-là. Il y avait énormément de confrères qui avaient candidaté, qui avaient postulé. Finalement, pas grand monde ne me connaissait, quand je vois la liste des commentateurs, des présentateurs, des journalistes bord terrain et que je me vois dans cette liste, je me dis que c’est limite une anomalie. Mais, vraiment, honnêtement. Ce ne sont que des personnes hyper compétentes, qui ont une solide expérience de terrain, de premium dans différentes chaines, sur Canal, à beIN, dans l’éphémère aventure de Téléfoot la chaine. Me retrouver au milieu d’eux me fait bizarre. Au début, je n’y crois absolument pas, je me dis que c’est une blague mais, en même temps, il y a une énorme fierté d’être avec ces personnes-là et l’envie de prouver que je suis à ma place. C’est peut-être le challenge le plus excitant et le plus important. Les places sont tellement chères que, quand on a cette opportunité-là, au-delà du plaisir que l’on prend, qui est absolument immense tous les week-ends, il faut aussi avoir conscience de la chance que l’on a et de la quantité de travail qu’il faut fournir. J’arrive avec énormément d’humilité et je bosse, je bosse, je bosse pour prouver que ceux qui m’ont fait confiance ont raison. Il est important aussi que mes collègues soient contents de travailler avec moi car je bosse bien et que les abonnés n’aient pas trop de remarques à faire à l’issue du match.

Au-delà d’une nouvelle aventure, c’est aussi un nouveau support, dans un format différent de celui que l’on avait l’habitude de connaitre….

C’est nouveau pour tout le monde, sauf pour moi. Parce que mon expérience a été faite de web, de web, de web et de linéaire. J’avais lancé une web radio il y a bientôt douze ans pour suivre le national, on commentait les matchs sur site, à la demande, avec donc juste une fenêtre. On arrivait dix minutes voire, sur les gros matchs, quinze à vingt minutes avant le coup d’envoi et on repartait dix à vingt minutes après le coup de sifflet final. Sur certaines saisons, au Paris FC, on avait même les entraineurs qui venaient à notre micro en tribune de presse. Donc ce n’est pas un format de diffusion qui m’est inconnu.

J’ai travaillé longuement également, et je travaille encore un petit peu, pour une plateforme de la FFF. C’est exactement le même principe de fenêtrage, on vient voir son match, on déguste ce petit bonbon et on part. Au total, j’ai donc dix ans d’expérience avec ce format de diffusion. La seule chose qui change est que l’on était sur de la télé qui n’est pas de la télé. Au final, quand on fait de la web radio, on adapte forcément la production pour du web. Mais on faisait de la télé quand même.

C’est une manière de consommer qui, certes, est différente pour un droit majeur, manière que l’on a pu expérimenter avec Roland-Garros mais, en même temps, elle correspond complètement aux usages d’aujourd’hui. On habitue le public à juste venir voir le match et à repartir, avec un avant et un après match éditorialement très forts. On ajoute aussi des contenus typiques de chaines télé, avec du sujet via des formats montés. « Dimanche Soir Football » est aussi une très belle illustration de faire un format type linéaire mais sur une plateforme en fenêtrage. Pour du sport, on ne l’avait pas encore fait en France. En tout cas, ce n’était pas matérialisé d’une manière aussi forte. Mais l’usage pour le public était finalement déjà un peu présent, avec notamment les canaux additionnels des chaines sportives ou encore avec Netflix par exemple. Là, avec Prime, on l’ancre de manière très forte et très concrète dans les usages de tous les fans de foot en France.

Prime Video diffuse huit des dix affiches de chaque journée, avec quatre rencontres en parallèle le dimanche après-midi. Vous commentez principalement l’un de ces quatre matchs, au stade…

Effectivement ! J’ai fait beaucoup la Bretagne et l’Alsace d’ailleurs, je suis habitué, je connais tous les horaires des trains SNCF par cœurJ. Je suis sur le dimanche 15h et j’ai déjà fait douze des vingt clubs de Ligue 1 cette saison. Ce qui est quand même un bon petit total. Beaucoup dans le bas du classement, quelques-uns aussi du haut du tableau, en prenant le classement à date. Je crois que La Meinau est le stade que j’ai le plus fait. J’ai souvent fait Lorient, Brest, je suis allé à Clermont, à Bordeaux, à Angers ou encore à Troyes. Je découvre certains stades, comme récemment Raymond Kopa et j’en retrouve d’autres que j’avais couverts pour d’autres catégories, ça fait vraiment bizarre. Par exemple, j’avais fait le stade de l’Aube en Ligue 2, là je le fais pour la Ligue 1, c’est le même stade mais ce n’est pas pareil, ce n’est pas le même match. Donc il y a un énorme plaisir de faire tous ces stades. C’est aussi hyper important, à titre personnel, de retrouver le stade parce que, ces dernières années, je commentais essentiellement en cabine. Le commentaire n’y est pas pareil que sur site. Quand on a passé autant d’années comme moi à faire du site en National, en CFA, en CFA2 puis en Ligue 2, on retrouve aussi ses habitudes au stade.

La cabine change même la vision du match, on n’a pas les mêmes habitudes, ni les mêmes automatismes. Au stade, on n’est pas dépendant à 100% de ce que le réalisateur nous propose. Il y a un plus grand travail commun avec l’équipe technique, c’est beaucoup plus agréable, plus confortable et je pense que, pour l’abonné aussi, il y a une vraie différence. Je trouve que l’on apporte plus en étant au stade, on y est plus naturel.

Plus généralement, en amont de l’antenne, quelle est votre méthodologie de préparation ?

Tous les lundis après-midi, je fais des fiches bristol A5, je reprends absolument tous les matchs qui se sont joués dans le week-end en Ligue 1. Je fais une fiche à chaque journée avec tous les buteurs, tous les passeurs, je note systématiquement comment le but a été marqué, sur quelle phase de jeu, à quel endroit la frappe a été faite, si c’est du pied droit, du pied gauche, de la tête, de la poitrine,…S’il y a un pénalty, qui l’a obtenu et qui l’a concédé. S’il est marqué, raté, à quel endroit il est frappé, quelle zone est choisie par le gardien. S’il y a carton rouge, qui l’a pris et à quelle minute, pour quel motif, avec quel arbitre. S’il y a des buts refusés, des poteaux…Voilà, tous ces éléments statistiques sont notés et je me fais un bilan. Ce qui me prend une heure et demie. C’est ma routine, la préparation de la semaine commence systématiquement par le bilan de la journée précédente.

De cela, je prends mes fichiers, un fichier par club et je remplis les statistiques de chacun. Le temps de tout rentrer dans les tableurs, là aussi cela me prend une bonne heure. Ce sont des datas de contexte, assez générales, avec les buts par quart d’heure, les incidences, les séries,…Après, au fur et à mesure, dans la semaine, je fais un travail de vidéo, à revoir le dernier match de l’équipe. Quand c’est un club que j’ai commenté récemment, c’est plus simple. Il faut savoir que tous les dimanches, une fois rentré, je ne me couche pas avant une ou deux heures du matin, je me refais le match que j’ai commenté et je fais dans les grandes largeurs les autres matchs du jour diffusés par Prime. Je fais donc tous le contenu antenne du Pass Ligue 1 pour voir comment on a tous bossés sur les différents stades, comment on a amené tel élément, comment on a pu observer telle ou telle équipe. C’est bien aussi de voir, pour les clubs que l’on a faits le week-end précédent, comment les collègues les ont traités après.

Ce travail vidéo est d’autant plus long sur des équipes que je n’ai pas ou peu commentées, ou quand de nombreux joueurs sont absents soit parce qu’ils sont par exemple à la CAN ou blessés. Une fois ce travail fini, je me lance des pistes de réflexion pour aller rechercher des statistiques un peu plus poussées, qui ne me serviront peut-être absolument pas. J’accorde énormément d’importance à la data, je n’ai pas joué en club comme la plupart de mes collègues donc je n’ai pas ce ressenti terrain aussi poussé. Mais j’ai l’œil d’arbitre et j’ai aussi une culture statistique assez poussée qui fait que j’ai besoin d’avoir énormément de chiffres et de données pour pouvoir me mettre en relation avec certains types d’actions ou certains comportements de joueurs. Je vais aller chercher des petits bonbons sur des aspects collectifs, essentiellement en fin de journée le mardi et le mercredi.

Pour ensuite passer au détail des joueurs. Je les reprends un par un, sur chaque club. Je repasse facilement quarante-cinq à cinquante joueurs, je refais en détails chaque fiche individuelle avec l’âge, le parcours en clubs, les prêts éventuels,…Je pousse tous ces détails, j’ajoute les stats de la saison précédente ainsi que quelques anecdotes sur son parcours. Sans oublier celles de la saison en cours, dont le nombre de matchs joués, le nombre de titularisations, les séries, le dernier but inscrit, le dernier carton récolté, le dernier pénalty frappé. Récemment, à Angers, Thomas Mangani marque deux pénaltys, j’avais ses statistiques, je savais qu’il avait marqué ses quinze derniers. J’ai pu montrer qu’il était hyper important pour cet exercice. Il a frappé les deux au même endroit et j’avais l’info qu’il tirait toujours de la même façon…Il est donc important que ce travail de préparation que j’évoquais soit fait. Il est colossal mais nécessaire. A l’antenne, par contre, il est nécessaire de hiérarchiser les informations. D’ailleurs, coup de chance, on avait, à Angers, des images de pénaltys de Mangani en stock, on a pu faire un petit focus à la mi-temps.

Au stade, en amont de l’antenne, en profitez-vous pour des échanges en off avec des journalistes locaux ou des membres des deux clubs ?

J’essaie au maximum, quand je les connais, d’échanger avec les journalistes locaux en veille de match. Ils sont au quotidien dans le club, ce sont eux qui connaissant le club, les joueurs, les entraineurs. Après, c’est ma première saison de Ligue 1, j’avais simplement fait la demi-saison de Canal mais en cabine. Forcément, contrairement à d’autres, je n’ai pas autant d’expérience premium donc de relations premium. Pour avoir les contacts avec les clubs, c’est un peu plus compliqué. Pour ceux passés par le National ou la Ligue 2 ces dernières années, ou pour les joueurs que j’ai pu connaitre dans des clubs franciliens, c’est naturellement beaucoup plus simple. Là, effectivement, je peux être amené à leur passer un petit coup de fil. Je fais aussi des revues de presse locale assez importantes en amont, notamment le matin du match, où c’est obligatoire.

Au stade, c’est aussi un travail d’équipe, je suis accompagné d’un journaliste bord terrain, d’un journaliste chef d’édition et d’un consultant. Chacun a un peu ses petites relations qui nous permettent de remonter une information. Le consultant connait peut-être même encore, dans certains clubs, l’entraineur, le staff, l’intendant. On fait tous notre petit mélange, pendant la préparation collective de la semaine ou au stade. On a, à chaque fois, notre groupe Whatsapp, où on établit notre conducteur, les pistes de ce que l’on va voir en avant-match, on évoque les infographies et les stats. Chacun apporte son petit truc dans la préparation collective de l’antenne, c’est hyper intéressant. Le travail éditorial est tellement fort dans la semaine que, quelques soient ses entrées dans les clubs, on arrive à avoir les informations clés.

Pendant le commentaire, vous adaptez-vous bien sûr à ce qui se passe sur le terrain, au rythme, à l’ambiance mais aussi à l’endroit du terrain où se déroule l’action ?

Les trente derniers mètres sont incontournables ! On ne s’efface jamais dans les trente derniers mètres, c’est quand même l’endroit le plus important. Dans les soixante-dix autres mètres, je m’efface facilement et c’est même très bien si on n’est pas forcément bavards. Mais les trente derniers mètres sont clés, que l’on soit au Maracana ou à Charléty, on commente, on suit l’action, on est présent parce que l’on nous attend là.

Quand on évoque le terme d’ambiance, on pense à des chants de supporters, à des cris, à un fumigène, on pense à un évènement qui fait du bruit et qui vient accompagner le jeu. Mais l’ambiance peut aussi être un super silence…que l’on ne valorise pas toujours. Il faut aussi que le stade, qui est l’épicentre de notre évènement, puisse vivre en dehors de nous. Je n’ai aucun mal à m’effacer en fonction d’un bruit énormissime, comme à La Meinau, où l’on a l’une des plus belles ambiances de Ligue 1. Sur des stades plus calmes, ce n’est pas grave, je vais passer de la même manière, je vais laisser le jeu respirer, le stade vivre. Mais, sur certains buts, c’est arrivé à La Meinau, je crois face à Saint-Etienne, le ballon était à peine rentré que je me suis effacé. J’ai fait signe à mon consultant, Edouard Cissé, pour qu’il ne dise rien non plus, j’ai fermé les micros, on a retiré les casques, on s’est regardés, l’ambiance était encore au-dessus sans les casques, on les a remis, on a attendu que toute la célébration passe, que le « Merci » - « De rien » du speaker passe. Sur les buts des équipes recevantes, il y a toujours un petit creux, c’est presque le meilleur moment : le speaker fait son annonce, le public reprend le nom du buteur et, là, ça tombe pendant une à deux secondes, avant que ça ne reparte avec un tambour, un chant, un cri. Ce petit sas de décompression est, je crois, le meilleur moment. C’est après ce moment que l’on reprend le commentaire. On laisse le jeu vivre, on laisse les joueurs vivre, on laisse l’ambiance vivre, on laisse le stade vivre et, si on peut se permettre de s’effacer complètement, c’est parfait. Je trouve que c’est important, dans ces instants-là, de laisser place à l’ambiance. Je ne le dirais jamais assez, une ambiance est un privilège, il faut donc la laisser vivre.

Vos différentes casquettes, notamment celle d’arbitre, vous aident aussi sans doute à l’antenne, pour mieux comprendre ce qui se passe…

Ça m’aide à me mettre en retrait parce que je vais davantage regarder, par séquence, le corps arbitral, pas uniquement le central mais aussi les assistants. Par exemple, sur une action en profondeur, je vais avoir le réflexe de regarder le départ du ballon, l’arbitre assistant puis le joueur à la réception. Maintenant, il me suffit d’un simple coup d’œil sur l’assistant pour savoir s’il va sanctionner une infraction de hors-jeu. Le petit pas de côté de l’arbitre assistant ou le petit arrêt, le bras baissé, le changement de bras pour le drapeau…je sais qu’il va signaler ou pas le hors-jeu et donc, en fonction, je sais si je vais commenter l’action de manière plus intense ou non. Il faut avoir ce petit temps de recul et d’adaptation par rapport au jeu, même d’anticipation. Je ne vais pas aller perdre de l’énergie ou m’enflammer sur un potentiel face à face avec le gardien si je vois que le joueur est hors-jeu de cinquante centimètres ou que je vois que l’arbitre a déjà fait signe qu’il allait lever le drapeau. Par contre, les actions où il y a un petit doute et où ça va au bout, on le sait, on la suit normalement. Donc, oui, ces petits détails me permettent un certain recul sur le commentaire.

Mais, autrement, ça reste du commentaire classique, en fonction des faits de jeu et des situations…ma casquette d’arbitre ne va pas forcément m’aider sur une passe ratée. Ma casquette d’arbitre va aussi m’aider, par exemple, sur une situation de carton jaune/carton rouge. Ça va m’aider sur une potentielle infraction de main dans la surface ou en dehors.

Sportivement parlant, quel regard portez-vous sur les six premiers mois du championnat ?

Incroyables ! Passionnants ! La plupart des équipes ont changé de paradigme, en voulant proposer un football peut-être un peu plus offensif et chatoyant, un peu plus spectaculaire. Cette saison est très plaisante. Pour nous, arriver sur un championnat de Ligue 1 qui change de paradigme, qui a une notion de spectacle offensif avant tout, c’est le jackpot. On se régale tous les week-ends. Même des matchs pour le maintien nous offrent des configurations de jeu qui sont beaucoup plus ouvertes que celles que l’on avait pu avoir lors des précédentes saisons. Collectivement, on a une Ligue 1 qui s’est renforcée, qui a décidé d’aller de l’avant dans le jeu, chose que l’on louait beaucoup dans les autres grands championnats européens. La Lige 1 se rapproche, en intensité, de ce que ces championnats-là proposent. Tant mieux car ce sont des championnats valorisés par le grand public pour la qualité de leur spectacle. C’est très bien, continuons dans ce sens-là, continuons à avoir de gros suspenses, à tous les niveaux. A part deux ou trois clubs qui sont dans le ventre mou, tous ont des choses à jouer.

Finalement, en Ligue 1, il n’y a aucun entraineur qui refuse le jeu. La Ligue 1 est géniale, il faut que ça continue. C’est bien parti pour en tout cas.

Merci, Julien, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Partager cet article
Repost0

G.E.E.K : Léna De Saint Riquier évoque son retour sur scène, à Paris!

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Léna,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement à l’affiche, au théâtre Clavel, de la pièce « G.E.E.K ». Dans le contexte actuel, on imagine la joie que ce doit être pour vous de retrouver le public ?

C’est effectivement beaucoup beaucoup de joie, d’autant plus que, en complément de la situation actuelle, j’ai eu un petit garçon en novembre. Donc, avec la grossesse, ça a été encore plus compliqué de monter sur scène. J’ai donc encore plus de plaisir, là, à remonter sur scène, après avoir cumulé les confinements et la grossesse. Ça faisait plus d’un an que je n’étais pas remontée sur scène donc, je l’avoue, début janvier, j’étais comme une gamine de retrouver la scène, de retrouver mes copains de jeu. C’était vraiment plaisant. C’est sûr que le contexte actuel est encore un petit peu tendu, on le sent, on a du monde, je pense que l’on peut s’estimer quand même chanceux mais la salle n’est pas pleine et on aimerait bien une salle un peu plus remplie. A priori, c’est un contexte qui est partagé dans tous les théâtres. Donc on se dit que l’on a quand même de la chance d’être sur scène et de pouvoir faire notre métier. On n’a pas à se plaindre, je suis ravie.

Avec vos mots, comment décririez-vous ce spectacle ?

C’est d’abord une comédie, sur quelque chose de très connu, à savoir le triangle amoureux. Il y a un couple et un élément perturbateur. Ce qui est encore plus intéressant dans cette pièce de théâtre, c’est qu’elle est interactive. Ce sont les spectateurs, au moyen de votes avec des petits cartons de couleur, qui vont non seulement choisir le personnage principal mais aussi, tout au long de la pièce, influencer l’histoire. A plusieurs moments, la scène s’arrête et les gens votent, permettant à la pièce de prendre un autre tournant. C’est chouette, c’est hyper stimulant pour nous. En fonction des choix des spectateurs, le triangle amoureux évolue différemment, ce n’est peut-être pas le même triangle qui se forme ni le même élément perturbateur.

Par exemple, dans la version de Lucie, le couple de base est clairement Lucie/Mathieu. Ernest est l’élément perturbateur, il vient un peu mettre le bazar là-dedans. Mais si Ernest est choisi comme le personnage principal, il forme le couple de base avec Mathieu, son coloc et meilleur ami. Lucie est alors l’élément perturbateur, qui arrive pour s’installer avec toutes ses affaires. C’est hyper intéressant, on joue avec les codes de ce triangle amoureux, en fonction des choix du public.

 

 

Vous y interprétez le rôle de Lucie. Qui est-elle ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

Lucie est une jeune fille, elle a une trentaine d’années, comme Ernest et Mathieu d’ailleurs. On comprend qu’ils sont de la même année parce qu’ils ont été ensemble à l’école. C’est une jeune fille très moderne, bien assise dans son temps, qui, à la fois, a un côté très romantique, elle croit en son histoire avec Mathieu, elle s’installe chez lui, elle a envie que ça avance et, en même temps, c’est une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui peut être rentre-dedans quand il faut. Je pense, d’ailleurs, que c’est la différence que l’on a avec Louise Cassin, on ne joue pas exactement le même personnage, alors que l’on a le même texte. Je suis beaucoup plus frontale, beaucoup plus rentre dedans, là où Louise est beaucoup plus douce, elle joue une Lucie beaucoup plus gentille, beaucoup plus tolérante.

En tant que comédienne, comment abordez-vous ce spectacle, face à la multitude des scenarii possibles ?

C’est super, je trouve que c’est hyper stimulant pour les comédiens, on monte sur scène, toutes les possibilités existent, on ne sait pas ce que l’on va jouer, alors même que l’on est déjà sur scène. C’est excitant et, en même temps, ça fait très très peur. Ce n’est pas comme une pièce classique, où l’on sait quoi faire du début à la fin. Là, il faut être tout le temps en alerte, il ne faut pas se laisser dépasser, il faut être très concentré. Au début, on se fait un peu surprendre mais en tout cas, c’est hyper jouissif pour nous et ça demande un gros travail, même encore maintenant. Tous les jeudis, je reprends mon texte et révise les choix. Il peut arriver qu’un choix qui n’était pas tombé pendant un mois et demi revienne…Faisant partie de la première équipe, c’est un peu plus facile pour moi car j’ai vu la pièce évoluer au fur et à mesure. J’ai pu appréhender progressivement les choses mais, franchement, tout le monde s’en sort hyper bien.

Chaque représentation est presque unique du coup…

Exactement ! Je n’ai jamais fait deux fois la même représentation. Il y a plus de 19 000 versions qui existent, ça en fait pas mal. Aucune représentation ne se ressemble, on sait grosso modo où on va mais c’est tout….En plus, j’ai rencontré récemment la nouvelle équipe, c’est très chouette, c’est d’autant plus stimulant.

 

 

Quels principaux retours vous fait le public à l’issue de la pièce ?

A l’époque, à Bordeaux, on avait eu beaucoup de retours selon lesquels les gens voulaient toujours plus de choix. Cela nous a beaucoup poussé. Le public voulait avoir vraiment le contrôle total sur ce qui se passait, c’était cool, ça voulait dire qu’ils nous suivaient complètement et qu’ils étaient à fond dans les enjeux de la pièce. A présent, les retours nous montrent que c’est super novateur aussi. C’est vrai, moi qui vais pas mal au théâtre, je n’avais jamais eu à ce point-là la possibilité d’influencer autant la pièce. Les gens apprécient et sortent avec le sourire en nous disant que ça leur a fait du bien. Un choix est demandé toutes les dix minutes, ils ne voient donc pas le temps passer.

Peu importe les générations, tout le monde a quelque chose à y trouver. Les plus jeunes ont toutes les références geek et les plus âgés vont davantage se faire prendre par l’histoire, par les relations entre les personnages.

Les réservations sont ouvertes jusqu’à fin février. On imagine que vous auriez envie de voir l’aventure se prolonger ?

Tout à fait ! C’est en discussion, je ne peux pas en dire trop pour l’instant car ce n’est pas encore acté mais il y a des chances que l’on continue au printemps. On fera aussi certainement le festival d’Avignon cet été.

En complément, quels sont vos autres projets artistiques actuels ?

Je suis actuellement sur deux autres projets. Un que j’ai co-écrit avec deux autres comédiennes, qui est davantage du théâtre musical. Cette pièce « L’air est plus frais quand on voyage » évoque la maladie d’Alzheimer, on suit l’histoire de trois femmes qui se retrouvent dans un wagon de train. Au fur et à mesure, on se dit qu’il y a des choses un peu étranges qui se passent, elles ont des réactions un peu étranges, elles parlent de choses un peu étranges…on comprend progressivement qui sont ces femmes et ce qu’elles font dans ce train. C’est un sujet lourd mais on l’aborde avec beaucoup de légèreté, sous format d’opérette. C’est un spectacle familial, avec du théâtre et des chansons. On a hâte, avec Marie Lerebours et Julie Lemas.

 

 

Un autre, « Ceux qui s’aiment », est une pièce à cinq personnages, qui raconte l’histoire d’une famille rurale, qui se retrouve pour l’anniversaire du papa. On comprend que les enfants ne se sont pas vus depuis un certain temps, on va attendre tout le premier acte la grande sœur qui n’arrive pas et, en même temps, se cristallisent tous les non-dits de cette fratrie. C’est une très jolie pièce, là aussi je suis entourée de supers comédiens. On espère des premières représentations en janvier prochain.

Merci, Léna, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Ciel, ma belle-mère ! Rosalie Hamet évoque la pièce, de retour à l'affiche au théâtre Edgar

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Rosalie,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement à l’affiche, au théâtre Edgar, de la pièce « Ciel, ma belle-mère ! ». Dans le contexte sanitaire que l’on connait depuis dix-huit mois, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être pour vous de retrouver le public et les planches ?

Oui, je crois même que le mot exact pour beaucoup est soulagement. Je parle aussi au nom de mes camarades, on l’a tous bien dit quand on s’est retrouvés, c’est vraiment un soulagement total de pouvoir retrouver le public, de pouvoir retrouver aussi le travail, de pouvoir se retrouver nous aussi. Je pense que ça nous a tous mis un petit coup au moral, évidemment, de ne pas pouvoir travailler, de ne pas pouvoir se sentir en activité. On attendait cette reprise avec une impatience énorme. Je crois que c’est surtout une frustration de ne pas pouvoir partager des moments avec le public, au-delà de ne pas travailler, au-delà de ne pas donner à notre public. Parce que l’entière partie de notre travail est de les faire rire, de créer des émotions tous ensemble. C’est ce qui me donne le plus envie pour l’instant et c’est ce que je veux refaire absolument parce que c’est quand même magique. Le lien que l’on peut faire avec cent à cent trente personnes est merveilleux.

 

@ Fabienne Rappeneau

 

La pièce avait longtemps été à l’affiche à Paris puis en tournée. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore, comment la présenteriez-vous ? De quoi parle-t-elle ?

Pour la présenter de la manière la plus simple, c’est l’histoire d’un homme, Barillon, qui veut se marier avec Valentine, une très jeune femme que j’interprète et qui est la fille d’une mère un petit peu excentrique, qui n’a pas froid aux yeux, la veuve Jambart. Elle a eu deux premiers mariages dont elle s’est servie pour enseigner tout de l’amour à sa fille. Lors du mariage, l’employé de mairie, un peu bourré, va marquer le nom de la mère de Valentine à la place de celui de la fille. Et la mère va malheureusement signer, elle se retrouve donc mariée à son gendre …En plus, Valentine, sa fille, est amoureuse de Patrice, le jeune premier.

Là, le gros problème de la pièce se dévoile. Ma mère est mariée à mon mari, je suis heureuse parce que je peux retrouver Patrice mais attention, notre cher Jambart, que l’on pensait mort, disparu en mer, rentre vivant de ce naufrage. Donc ma pauvre petite maman se retrouve bigame, j’ai deux beaux-papas et j’ai enfin mon fiancé peut-être à portée de main. Seulement, évidemment, il va y avoir un petit peu de cafouillages pendant les redécouvertes de chacun…

 

 

On peut donc qualifier cette pièce d’un Feydeau moderne ?

C’est parfait, c’est totalement ça, c’est vraiment tourné aux blagues d’aujourd’hui. On a toujours le Feydeau d’avant, on a toujours les répliques, on a toujours le mariage mais c’est une pièce complètement différente. Au début, elle comportait quatorze personnages, là on en a plus que sept, Emmanuelle Hamet la quand même bien écourtée…de trois heures, elle est passée à une heure et demie. Ce n’est que du rire ! On a modernisé les blagues pour qu’elles parlent à tous. A tout âge possible, on peut rire de cette pièce, c’est pas mal.

 

@ Fabienne Rappeneau

 

Vous l’avez dit, vous y interprétez le personnage de Valentine. Quelles sont justement ses principales caractéristiques ?

Je pense que c’est une femme qui a du caractère, elle le tient de sa mère, elle a appris à bon école à se servir des hommes et encore plus à se servir de ses proches. En fait, c’est une jeune femme qui veut se sortir d’une famille de fous, elle est réaliste, elle sait que sa famille est totalement folle, que sa mère part dans des délires bien à elle et Valentine sait, dès le début de la pièce, ce qu’elle veut : ne pas se marier avec Barillon mais avec l’amour de sa vie. Maintenant, comment y arriver ? Elle va trouver des subterfuges et c’est là où je la trouve très intelligente, c’est une fille qui est droite mais qui sait jouer du minaudage et de la féminité de la jeune femme de l’époque pour montrer que, finalement, elle prend les choses en main pour arriver à son objectif. D’ailleurs, elle y parvient avec pas mal de succès je trouve, elle a la facilité de se moquer un peu de tout le monde sans que personne ne s’en rende compte. Ce sont des personnages ancrés dans le Feydeau-rire, dans le burlesque, où on en rajoute un peu alors qu’elle est plus légère… mais elle arrive à mener la pièce en apportant aux spectateurs à chaque fois des péripéties et en s’en dépatouillant très facilement. Elle est assez jeune, à cette époque des choses étaient quand même interdites, comme le fait d’avoir un amant quand on était fiancée, alors qu’elle en a un. Elle va jusqu’à l’inviter le soir, quand ses parents sont au théâtre, dans l’appartement. Elle est téméraire, ce n’est pas une petite chose finalement, elle est forte.

 

@ Fabienne Rappeneau

 

Pendant les trois ans de représentation de la pièce à Paris, vous l’aviez vous-même vue à différentes reprises. Cela vous a-t-il aidé à l’interprétation de ce personnage ou les modifications apportées cette fois-ci vous aident-elles à donner une touche plus personnelle à votre jeu ?

Au début, quand j’ai découvert la pièce, j’avais la vision du jeu d’acteur de Nadège. Comme c’est indiqué dans le script, il lui fallait jouer quelqu’un d’assez ingénue qui se retrouve dans une famille toujours aussi folle et qui doit s’en dépatouiller. Mais notre différence d’âge a aussi fait que je ne pouvais pas du tout jouer une jeune ingénue parce que, face à un Barillon plutôt âgé comparativement à une jeune fille de vingt ans, cela aurait été peut-être un peu brusque pour le public. Donc, très naturellement est venu le caractère. On a compris dès le début que je devais me détacher du jeu de Nadège pour trouver une sorte de caractère. Par contre, j’ai repris les déplacements et certaines manières, notamment la gimmick du « Oh, oui ! », qui est géniale et qui fait rire beaucoup de personnes. Après, avec ça, j’ai fait une sorte de tableau dans ma tête pour essayer de trouver à Valentine quelque chose qui aille au-dessus de l’ingénue, plus dans le sérieux des différentes situations. Tout en gardant une ingénu, consciente de ce qu’elle est et donc de ce qu’elle peut faire. On est partis sur un autre chemin, même si j’avais une bonne base avec le jeu de Nadège qui m’a quand même beaucoup aidée. Ça m’a rassurée, pour ma première pièce!

 

@ Fabienne Rappeneau

 

Vous êtes sept comédiens et comédiennes sur scène, avec un mélange entre l’ancienne distribution et la nouvelle. Les répétitions ont sans doute été très studieuses mais très chaleureuses aussi ?

Totalement ! Je suis la petite dernière, après Stéphane et Emmanuel, qui ont eu déjà quelques représentations avant moi. Je connaissais certains comédiens mais j’en ai découverts d’autres, tous sont formidables, c’est génial. Dès le début, quand je suis arrivée, j’avais peur tout simplement, c’est normal et, en fait, ils m’ont de suite rassurée. On est tous entre camarades, il y a beaucoup de rires. C’est vraiment de la bonne entente, on s’amuse ensemble pour amuser les autres ! On a réussi à créer et faire évoluer la pièce à sept, c’était un réel travail de troupe. C’était magique !

 

@ Fabienne Rappeneau

 

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

De la mener à bien, ce serait super et de pouvoir avoir un tremplin grâce à cela. C’est quand même le but, je ne suis qu’au début de mon parcours et j’ai envie de le continuer jusqu’à la fin, c’est une certitude. Je veux foncer, c’est le moment de trouver de nouveaux projets en même temps, de suivre son chemin.

Merci, Rosalie, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0