Sabrine Zayani évoque sa nouvelle pièce, actuellement à l'affiche au théâtre Montmartre Galabru !
Bonjour Sabrine,
Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement sur scène, au théâtre Montmartre Galabru, avec la pièce « Divorcés dans l’année ». Avant de s’intéresser plus en détails à ce spectacle, on imagine déjà, dans le contexte actuel, le plaisir et la joie que ce doit être pour vous de retrouver le public et la scène ?
Complètement ! La scène nous a beaucoup manqué à tous. Il s’avère que j’étais en phase d’écriture pendant la période Covid avec mon co-auteur Max Lek, mais on a eu de la chance pour ce projet, qui a été simplement un petit peu décalé car on a mis plus de temps pour le casting permettant de trouver les comédiens. On a essayé en tout cas de tirer profit de cette période pour passer plus de temps sur l’écriture et sur la réflexion du message, même si c’est une pièce humoristique et légère.
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Justement, comment présenteriez-vous cette pièce ? De quoi parle-t-elle ?
« Divorcés dans l’année » est l’histoire d’une femme qui quitte tout pour rejoindre son mari en Alsace. A sa grande surprise, à peine mariés, tout va mal avec lui. Elle est tellement prête à tout pour sauver son mariage qu’elle va voir un thérapeute de couple…La pièce est axée sur cela. C’est une comédie à trois personnages, avec beaucoup d’humour.
En complément, quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage ?
C’est une femme passionnée, qui n’a pas trop hésité avant de tout laisser tomber pour rejoindre son mari. C’est une femme aussi qui a grandi avec un exemple familial, ses parents sont ensemble depuis 50 ans. En effet, sa maman avait tout quitté pour rejoindre son mari en Tunisie. Bon, pour elle, ça avait marché ! Le personnage a 100% de ressemblances avec moi, c’est aussi une femme qui est plutôt du genre à tenter le tout pour le tout, à vouloir arranger les choses par-dessus tout. Ce qui fait un gros contraste avec le mari, qui est beaucoup plus introverti, beaucoup plus plan-plan, qui se retrouve un peu déboussolé quand elle arrive dans son appartement.
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Vous avez déjà eu trois représentations jusqu’à présent. Quels principaux retours ont pu vous faire les spectateurs jusqu’ici ?
Je vais vous dire celui qui m’a le plus marquée parce que je ne m’y attendais pas : les gens étaient touchés que l’on puisse rire d’un sujet pareil et que, de quelque chose négatif on en ait fait quelque chose de drôle. Il n’y a pas de pathos dans la pièce, on ne cherche pas à émouvoir et le fait que les gens, en sortant, aient fait ce retour d’avoir été touchés, m’a touchée moi aussi. Pour ceux qui ont notre humour, ce qui est ressorti, c’est que c’est drôle !
Vous avez la double casquette de comédienne et de co-auteure. Pour en revenir à la genèse du projet, on a compris qu’il avait une part personnelle mais qu’est-ce qui vous en a donné l’envie d’en faire un spectacle ?
J’avais envie de rire du sujet du divorce ! L’humour a été ma force pendant cette période de ma vie et j’avais envie de transmettre cette force à d’autres femmes ou hommes qui ont vécu ou vivent une situation similaire.
Je me revois, , fraichement divorcée je venais de déménager dans un appartement seule à Strasbourg, j’étais en cours de yoga, et pendant le cours j’avais plein d’idées alors que j’aurais dû me vider la tête. Je ne savais pas encore si j’allais en faire un stand-up ou une pièce mais j’avais des idées. Là, j’ai commencé à m’enregistrer et à écrire des choses. J’ai de suite pensé à Max Lek, qui avait joué dans une de mes précédentes pièces, avec qui j’avais fait aussi des scènes d’impro. Il m’a permis de prendre du recul et il est très talentueux.. Avec lui, on a précisé les choses ensemble. Mais c’est vrai qu’entre le moment où j’ai eu l’idée, fin 2019 et le moment du casting des comédiens en mars 2021, il s’est quand même passé beaucoup de temps. Temps pendant lequel j’ai ré-emménagé à Paris, pendant lequel aussi on a réécrit.
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Il faut dire que j’ai des comédiens très impliqués, avec Antoine Fouchet et Lucas Riway, ils ne se tiennent pas juste à leur rôle de comédiens, ils proposent des idées. Lucas, le thérapeute du couple, a même improvisé sur une chanson qui fait maintenant partie intégrante du spectacle. Donc j’ai de la chance d’avoir des personnes qui sont douées en tant que comédiens mais aussi très créatives, c’était un travail collaboratif, c’est important de le souligner. J’en profite pour remercier aussi Marina Gauthier, la directrice de la programmation du théâtre Montmartre Galabru pour son aide précieuse.
A titre plus personnel, cette double voire triple casquette est-elle, au final, aussi simple que cela à porter ?
Sur le plan technique, c’était dur parce que, quand je jouais pendant les répétitions, je n’étais pas assez concentrée sur mon personnage. Car j’analysais mes comédiens. Quand Max Lek n’était pas là, je j’étais metteure en scène et comédienne en même temps donc, là, on est un peu schizophrène mais quand il était présent, je pouvais définitivement enlever mes casquettes d’auteure et de metteuse en scène, pour être en interaction avec les comédiens.
Sur le plan personnel, ça a été complètement cathartique, super positif pour moi. C’est vraiment l’humour qui, de suite, m’a beaucoup aidée. J’ai tout de suite su que ma situation était drôle mais, au début, je ne rigolais pas. Mais, en même temps que je pleurnichais, je notais les phrases dites par mon ex-mari pour les réutiliser plus tard. Avant la première, je pleurais de joie, après la première je pleurais de joie, je suis contente d’avoir mené ce projet.
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Après les premières représentations, on imagine que, en fonction des retours du public et de vos ressentis sur scène, vous êtes encore dans cette phase de modifier marginalement le contenu pour rendre toujours plus fluide le spectacle ?
Complètement ! A la deuxième, on a changé l’entrée des comédiens. On change des choses chaque semaine, on fait aussi un travail pour qu’il y ait moins de transitions. Au début, le public attendait pendant les nombreux changements de costumes, du coup on a trouvé des astuces. Plein de choses ont permis d’améliorer le texte, le rythme mais aussi tout ce que les gens ne voient pas, à savoir ce qui se passe en coulisses, pour optimiser le temps.
Vous êtes à l’affiche actuellement le mardi soir mais le but est sans doute de continuer à proposer de nouvelles dates au public ?
Tout à fait ! On est programmés jusqu’à fin février tous les mardis soirs à 19h 30 et, à partir de mars, on sera à l’affiche à 21h 30 le vendredi soir, pendant deux mois. On a quatre dates en avril à Angers (27-28-29-30 avril), au théâtre du Bouffon Bleu. Evidemment, le but est d’avoir d’autres dates, de faire connaitre le spectacle peut-être même jusqu’en Alsace. Pour faire rire un maximum de personnes du divorce !
Merci, Sabrine, pour toutes vos réponses !